• il y a 11 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud reçoit le Professeur Laurent Karila, auteur du livre- "Docteur Addict ou pas ? Alcool, surcre, sport, écrans, sexe... déjouer les addictions, conserver le plaisir" aux éditions Harper Collins. Ensemble, ils reviennent les différentes addictions qui peuvent exister et sur les prédispositions que nous pouvons avoir.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Pascal, prouvez-vous la suite sur Europe 1 avec notre invité, professeur Laurent Carilla.
00:06 - Il est possible d'ailleurs que Laurent Carilla, psychiatre de son état, ait vu "Anatomie d'une chute".
00:11 - C'est un formidable film.
00:12 - Ça ne m'étonne pas que vous l'ayez vu avec l'œil du psychiatre.
00:15 - Je le recommande.
00:17 - C'est toujours difficile de recevoir un psychiatre parce qu'on se dit...
00:21 - Oui, je peux tous vous...
00:23 - Voilà.
00:24 - Psychiatriser.
00:25 - Voilà, il va tous nous comprendre alors que nous-mêmes on ne se comprend pas depuis des années.
00:29 - Mais est-ce que je me comprends moi-même ?
00:31 - Bah on ne sait pas, mais bon, vous connaissez par exemple monsieur...
00:33 - Bonjour.
00:34 - Bonjour.
00:35 - Alors l'addiction c'est un sujet absolument passionnant.
00:37 - Oui.
00:38 - Passionnant.
00:39 Et vous dites, la première question que vous posent vos patients et vos patientes c'est
00:43 "Docteur, est-ce que je suis addict ou pas ?"
00:45 - Ouais, c'est de plus en plus ça parce que c'est un vrai phénomène l'addiction, c'est une vraie maladie, c'est une maladie chronique.
00:51 Il y a des gens qui souffrent authentiquement, il y a l'entourage qui souffre aussi, qui ne sait pas comment faire.
00:56 Mais vous voyez, c'est plus qu'une pathologie, qu'une maladie liée à une drogue ou à de l'alcool ou à un comportement,
01:03 c'est quelque chose d'environnemental, de sociétal, de psychologique, de psychiatrique, de physique.
01:09 Donc c'est une vraie question que les gens se posent et les gens maintenant vont sur internet et se disent
01:13 "Ah, je crois que je consomme excessivement ce truc, je vais regarder sur internet si je ne suis pas addict."
01:17 Mais après ils viennent en consultation et on évalue les choses.
01:20 - Alors est-ce qu'on sait le nombre de gens qui souffrent d'une addiction en France, de catégorie ?
01:24 - Globalement, enfin sur addiction en France, non on ne sait pas précisément,
01:30 mais on a des chiffres de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives,
01:34 sur l'alcool, sur le cannabis, sur la cocaïne, etc.
01:39 Par exemple, il y a 22% de buveurs excessifs en France, c'est beaucoup.
01:43 On aime beaucoup l'alcool en France et il y a des gens qui sont addicts.
01:47 - C'est la première addiction peut-être ?
01:49 - Je dirais qu'il y a le tabac quand même qui est très très en avant, le tabac c'est très très addictif.
01:52 - Mais ça ils le savent les gens, s'ils sont addicts au tabac, ils n'ont pas besoin de vous poser la question.
01:56 Quelqu'un qui fume par exemple un paquet de cigarettes depuis 25 ans, il sait bien qu'il est addict.
02:01 - Oui mais par exemple quelqu'un qui va regarder par exemple la sexualité en ligne sur internet,
02:08 et on va lui dire "tu vois trop de sexualité en ligne", il va se dire "mais peut-être je suis addict à cette sexualité en ligne".
02:13 Donc on les voit en consultation ces gens-là et on fait le tri en fait finalement.
02:17 Et ce livre en fait, la base c'est tous nos comportements de base, tout ce qu'on fait dans la vie, quel est le risque de basculer.
02:24 - Et vous listez les cinq facteurs à l'origine de l'addiction.
02:28 Alors il y a le développement personnel, il y a le cerveau, les facteurs génétiques, les traits de personnalité, il y a l'environnement etc.
02:34 Et ça c'est la question que je posais tout à l'heure, est-ce qu'on est A-N-A-I-T potentiellement avec des addictions ?
02:41 Et c'est génétique et d'une certaine manière ça voudrait dire qu'on n'y peut rien, c'est la fatalité.
02:46 Ou est-ce qu'on le devient parce qu'on a été élevé avec un environnement entourage ?
02:52 Sans doute, c'est toujours difficile de répondre à ces questions j'imagine ?
02:55 - Si je peux répondre, si vous voulez, la maladie addictive c'est une maladie chronique avec justement ces cinq facteurs que vous avez cités.
03:02 C'est-à-dire que pour être addict, il faut que ces cinq facteurs soient présents.
03:05 Et donc la génétique c'est un des cinq facteurs.
03:08 - Il faut que les cinq soient présents ?
03:09 - Oui, qu'ils soient présents, qu'il y ait quelque chose de déséquilibré sur notre développement personnel, notre puberté, etc.
03:15 Notre environnement. La génétique c'est un facteur, ça explique 40 à 70% du problème, donc ça n'explique pas tout.
03:22 Et c'est un facteur de risque supplémentaire, c'est-à-dire que si dans votre famille il y a des gens addicts,
03:26 vous pouvez avoir un risque d'être addict, mais c'est pas obligé que vous soyez addict.
03:29 Mais si vous avez ces cinq facteurs-là, développement, psychologique, environnement, le cerveau et la génétique qui sont déséquilibrés,
03:36 là vous risquez d'être addict.
03:38 - Alors quand vous êtes entré dans ce studio, moi j'ai l'impression d'avoir aucune addiction.
03:42 Et puis en réfléchissant, je me dis "mais je suis peut-être addict au travail ?"
03:45 - C'est possible, vous avez un super questionnaire dans le livre.
03:50 - Parce que moi j'aime bien travailler, je suis souvent...
03:53 - On peut évaluer les choses, c'est-à-dire qu'il y a la question de la quantité de travail,
03:58 il y a la question de le retentissement au niveau de mon couple, au niveau de la famille,
04:03 il y a la question aussi de "est-ce que je cours après le travail et je suis jamais satisfait ?"
04:07 Vous voyez, tous ces éléments.
04:08 Est-ce que j'arrive à gérer la pression au travail ? Est-ce que je prends du plaisir à travailler ?
04:12 - Ah ça j'arrive à gérer la pression !
04:14 Mais je vais vous dire, nous on fait un travail particulier puisque ce travail est lié quand même à un plaisir.
04:21 Par exemple, vous arrivez dans ce studio, on ne se connaît pas, on va poser des questions,
04:24 c'est intéressant ce que vous nous dites, l'auditeur écoute, etc.
04:27 Il y a beaucoup de plaisir, c'est pas le mot "travail", je ne sais pas s'il est adapté.
04:31 - Non, j'ai pas l'impression d'en être un.
04:33 - Vous kiffez ce que vous faites ?
04:35 - Ah mais j'adore, c'est une passion, c'est une chance !
04:37 - C'est un point important. Il y a des éléments qu'on appelle l'hypertravail,
04:41 donc l'hypertravail c'est "je travaille beaucoup", ma passion du travail qui est positive,
04:45 ces éléments-là vont contre une addiction au travail.
04:47 - Bon, est-ce qu'on marque une première pause ?
04:50 - Qui dit faible ?
04:51 - Est-ce que vous même, vous avez une petite tendance, Chabris Lamy ?
04:54 - Je ne veux pas travailler, je ne veux pas...
04:58 - Il aurait pu mettre du hard rock quand même.
04:59 - Ah, vous aimez le hard rock ?
05:00 - Ah oui, je suis fan de...
05:01 - Ah bah oui, regardez son maillot !
05:03 - Mais Kiss, bien sûr !
05:05 - Ah bah j'avais vu, j'ai repéré !
05:09 - Mais Kiss, ils se sont séparés ?
05:11 - Non, pas du tout, ils viennent de faire...
05:13 Ils ont 50 ans de carrière et ils ont fait leurs deux derniers concerts.
05:16 - Parce que vous êtes plus jeune que moi et moi j'avais 15 ans,
05:19 ça ça date de 78 ou 79 ça ?
05:22 - 79.
05:23 - Et ils étaient maquillés ?
05:24 - Oui, toujours, et ils ont fait leurs deux dernières dates en décembre dernier à New York.
05:27 - Ça faisait peur à nos parents dans les écoles...
05:29 - Il y a eu un reportage sur eux il n'y a pas longtemps.
05:30 - Sur History.
05:31 - Dans les écoles catholiques dans lesquelles j'étais.
05:33 - Ah oui, je sais pas moi, je suis plutôt...
05:35 Remarquez-moi, c'était plutôt les écoles juives à Sarcelles, mais pareil.
05:39 J'étais un peu moi l'électron libre.
05:41 - Bon, ça faisait...
05:43 Bon, on va évidemment parler alors du sucre, de la caféine, de l'alcool bien sûr.
05:48 Et puis peut-être surtout trouver les solutions,
05:50 parce que est-ce que c'est le sevrage immédiat ou est-ce que c'est progressif ?
05:55 Toutes les questions j'imagine que les gens vous posent quand ils viennent vous voir.
05:59 - Oui.
06:00 - Oui quoi ?
06:01 - Non, oui.
06:02 - Si je dis oui comme ça...
06:03 - Oui quoi ?
06:04 - Vous voulez qu'on marque une pause ?
06:05 - Non, pas du tout.
06:06 Oui, j'allais faire une annonce en scène.
06:07 - Ah non, je voulais demander, d'ailleurs j'avais failli poser une question.
06:09 Est-ce que vous avez été...
06:10 Fabrice, est-ce que vous êtes soumis à une addiction ?
06:13 - Oui, le football.
06:15 - Non, mais sérieusement.
06:16 - Ah oui.
06:17 - Non, non, de regarder des matchs, de suivre une équipe et...
06:19 - Mais vous êtes passionné.
06:20 - Ça c'est la ligne positive ça, j'en parle dans le livre.
06:22 - Mais par exemple ça c'est pas...
06:23 - Addiction positive, j'en parle dans le livre.
06:25 - Ah bah voyez, il y a au moins quelque chose de positif.
06:27 - Ah bah j'ai moins de réponse.
06:28 - J'ai rien compris.
06:30 - Merci.
06:31 J'ai bien quelques addictions en tête du côté de Fabrice, mais je ne les donnerai pas.
06:34 - Oh là !
06:35 - Non, je ne les donnerai pas.
06:36 - C'est que les médicales.
06:37 - Non, non, oui exactement.
06:38 - Bon.
06:39 - A tout de suite.
06:40 - Et avant la pause, je vous rappelle que ce soir vous avez rendez-vous avec Elisabeth
06:43 Assaillague, La France Bouge, de 20h à 21h.
06:47 Et à l'occasion de la journée mondiale de l'écriture manuscrite, Elisabeth Assaillague
06:50 reçoit Henri Nicolau, directeur général de BIC France.
06:54 20h21, La France Bouge, sur Europe 1.
06:57 - Europe 1.
06:58 - Pascal Proévou.
06:59 - L'amour c'est comme une cigarette.
07:03 - On sera avec Sylvie Vartan, lundi.
07:05 - Oui, c'est beau.
07:06 - Florian Carasso-Mayant a travaillé.
07:08 - Oui.
07:09 - Il a programmé...
07:10 - Quel est le raccord avec Florian Carasso-Mayant ?
07:12 - C'est lui qui a dit Sylvie Vartan.
07:14 - Ah !
07:15 - Vous savez un petit peu ce qu'il fait dans cette émission ?
07:16 - Mais évidemment.
07:17 - Il connaît chaque rôle de chacun.
07:18 - Mais...
07:19 - Vous nous remettez ?
07:20 - Oui.
07:21 - N'est-ce pas Madame Boubou qui est là ?
07:22 - C'est elle.
07:23 - Oui, c'est Elise.
07:24 - Le jour où vous étiez malade, c'était elle qui vous avait non pas remplacée, parce
07:28 qu'on ne vous remplace pas, mais qui a succédé.
07:30 - Bien sûr.
07:31 - Et avec brio.
07:32 - Elle est super.
07:33 - Bien sûr.
07:34 - Bon, on a une question pour notre ami Laurent Carilla.
07:37 - On est avec Vincent, l'auditeur.
07:38 - Exactement.
07:39 Docteur, addict ou pas, c'est chez Harper Collins.
07:42 Déjouer les addictions, conserver le plaisir.
07:44 C'est un sujet passionnant.
07:45 Et on est avec qui ?
07:46 - Avec Vincent.
07:47 - Non, bah moi... bon.
07:49 - Oui, l'auditeur Vincent.
07:50 - Parce que moi c'est marqué Fabrice.
07:51 - Non, Fabrice est un réalisateur.
07:52 Là on est avec Vincent.
07:53 - Je crois le pire.
07:54 - D'accord.
07:55 Bon, alors Vincent.
07:56 - Oui, effectivement.
07:57 - Il y a des addictions partout.
07:58 - Vincent, bonjour Vincent.
07:59 Est-ce que vous avez une addiction ?
08:00 - Une addiction, oui je l'ai.
08:01 Effectivement, je l'ai au tabac depuis très très longtemps.
08:02 - Quel âge vous avez ?
08:03 - J'ai 53 ans.
08:04 - Vous fumez depuis quel âge ?
08:05 - 14 ans.
08:06 - Ah oui, effectivement, ça fait 40 ans.
08:07 Est-ce que vous avez tenté d'arrêter ?
08:08 - Non, non.
08:10 - Oui, oui.
08:11 Les tentatives, je ne les compte plus.
08:12 Par tous les moyens possibles.
08:13 - Est-ce que vous avez...
08:14 Est-ce que vous...
08:15 Parfois vous vous êtes arrêté pendant un mois, deux mois, que sais-je ?
08:16 - Non.
08:17 - Jamais ?
08:18 - Non.
08:19 - Donc quand vous êtes arrêté...
08:20 - Ma connaissance, le maximum, on était sur 5-6 jours.
08:21 - Et vous fumez combien de cigarettes par jour ?
08:22 - Là, actuellement, le minimum, c'est 2 pâtissiers par jour.
08:23 - Ah, c'est ça.
08:24 - Et vous fumez combien de cigarettes par jour ?
08:25 - Là, actuellement, le minimum, c'est 2 pâtissiers par jour.
08:26 - Ah, c'est ça.
08:27 - Et vous fumez combien de cigarettes par jour ?
08:28 - Non.
08:29 - Jamais ?
08:30 - Non.
08:31 - Donc quand vous êtes arrêté...
08:32 - Ma connaissance, le maximum, on était sur 5-6 jours.
08:33 - Et vous fumez combien de cigarettes par jour ?
08:34 - Là, actuellement, le minimum, c'est 2 paquets de 25.
08:35 - Oh là !
08:36 - Deux paquets de 25 ?
08:37 - 50 cigarettes par jour.
08:38 - Vous fumez 50 cigarettes par jour ?
08:39 - C'est une moyenne.
08:40 - Oh, c'est beau.
08:41 - Ça peut être plus, ça peut être un peu moins.
08:42 - Mais vous êtes bon, Pascal.
08:43 Je vais vous prendre comme co-thérapeute, hein.
08:44 - Pourquoi ?
08:45 - Ben, vous posez les bonnes questions, vous ciblez les choses.
08:46 - Ah ben, voilà.
08:47 - C'est bon, vous êtes bon.
08:48 - Ben, écoutez, je vais vous laisser surtout, maintenant, diagnostiquer et aller plus avant.
09:00 - Vous avez fait aucune...
09:03 Enfin, si, vous avez dit, vous avez fait plusieurs tentatives avec quoi ?
09:07 De la substitution, avec des patches, des gommes, etc.
09:09 - Alors, les patches, les patches, les gommes, l'hypnose, la typoncture.
09:13 J'ai fait un plan de 5 jours avec la Sécurité Sociale, il y a très longtemps.
09:16 - La cigarette électronique ?
09:17 - Quoi d'autre ? Le Ziban, j'ai essayé le Ziban.
09:21 - Alors, on va appeler Brigitte Millot.
09:23 Vous savez que Brigitte Millot, c'est la médecin de CNews, elle est spécialisée là-dedans.
09:28 Si vous y allez, vous allez réussir.
09:30 - On peut, mais il faudrait être suivi par un addictologue, en fait, pour que vous ayez
09:36 un programme de soins long et essayer déjà de partir sur une réduction de consommation,
09:41 quoi.
09:42 Parce que 50 milliards par jour, 40 ans...
09:43 - Je suis conscient.
09:44 - Pardon ?
09:45 - Je suis conscient de tout ça.
09:46 - Oui, vous êtes conscient, mais peut-être vous faire aider par un spécialiste dans
09:49 un programme de soins.
09:50 - Il faut encore avoir le temps.
09:51 Je passe ma vie sur les routes et je n'ai pas forcément le temps.
09:53 - Vous êtes commercial ?
09:54 - Je suis technico-commercial, oui.
09:56 - Et donc, vous fumez dans la voiture ?
09:58 - Tout le temps.
09:59 - Et vous avez des enfants ?
10:00 - J'ai des enfants.
10:02 - Et combien d'enfants avez-vous ?
10:03 - J'en ai deux, une grande qui vole de ses propres ailes.
10:07 - Mais la vraie question, c'est à qui vous avez envie d'arrêter de fumer ?
10:09 - Oui, évidemment, parce que le mal-être, il est là au quotidien.
10:14 - C'est quoi votre mal-être ?
10:15 - Le mal-être, c'est au réveil.
10:16 La première chose que je fais, c'est m'allumer une cigarette.
10:19 La dernière chose que je fais, c'est allumer une cigarette entre les deux.
10:23 Je fume, je fume, je fume, je suis pas bien.
10:24 - Et puis plaisir quoi, fumer ?
10:25 - Aucun plaisir.
10:26 - Mais il faut que vous ayez un programme de soins avec un médecin, en fait.
10:29 Parce que tout seul, comme ça, c'est compliqué.
10:31 Vous avez eu plein de tentatives, mais des tentatives qui peuvent se réaxer.
10:35 Mais c'est vrai qu'on peut penser aussi à des traitements médicamenteux optimums,
10:38 c'est-à-dire faire des combinaisons de plusieurs choses, et notamment utiliser aussi la vape
10:42 qui peut aussi aider.
10:43 - J'ai essayé, j'ai essayé.
10:45 - Oui, mais je pense que vous avez essayé de manière isolée, sans aide derrière.
10:49 Parce qu'il faut à côté aussi faire un peu de thérapie comportementale, de l'activité
10:53 physique, un programme un peu nutritionnel.
10:55 Enfin, il faut rentrer dans un élément de "ok, j'ai envie de le faire pour de vrai
11:00 et pour moi".
11:01 Et aussi, il faut que vous ayez un bilan de santé.
11:03 J'espère que vous l'avez eu.
11:04 Physique complet, parce que 40 ans de consommation, bon, il faut faire un point en tout cas.
11:09 Je sens dans votre voix une forme de nervosité, j'imagine, qui va mal d'ailleurs peut-être
11:17 avec le métier de commercial que vous faites, parce que commercial on est plutôt ouvert,
11:21 on est plutôt à l'aise.
11:22 - Je suis très à l'aise avec la clientèle.
11:24 - Oui, ça m'étonne.
11:25 - C'est pas le problème.
11:27 La nervosité, je l'ai constamment, mais je sais la contrôler quand c'est nécessaire.
11:32 - Mais dans le débit de votre voix, on peut deviner une forme de nervosité qui se met
11:39 en place.
11:40 - Non, pour moi c'est un état normal.
11:42 - Mais est-ce que, par exemple, cette cigarette, elle joue le rôle de calmant pour vous ?
11:48 - Parfois.
11:49 Parfois.
11:50 - Et c'est pour ça que je dis qu'il faut qu'il y ait une évaluation médicale, parce
11:58 qu'il y a l'addiction en tant que telle, la substance, avec la conscience du problème
12:02 et tout, mais en dessous il doit y avoir d'autres choses.
12:04 Et notamment, ce que vous soulignez Pascal, peut-être des éléments d'anxiété, il y
12:07 a peut-être des éléments de dépression, enfin il faut évaluer, c'est difficile à
12:10 dire comme ça en interview téléphonique, mais il y a un point global à faire et à
12:17 faire un programme de soins qui est ciblé.
12:18 - Bon, merci et bon courage surtout Vincent.
12:22 - Merci à vous Pascal.
12:23 - Parmi les autres addictions, moi je voudrais qu'on parle du sucre.
12:26 À partir du moment, à partir de quel moment on sait que nous sommes addicts au sucre ?
12:31 - Déjà, j'ai défini des critères pour toutes les addictions, c'est un moyen mnémotechnique
12:36 simple, 5 C pendant 12 mois.
12:39 Premier C, perte de contrôle du comportement.
12:42 Deuxième C, usage compulsif, on ne peut pas s'empêcher d'eux.
12:45 Troisième C, craving, mot anglais, qui veut dire une envie irrépressible de consommer.
12:49 Quatrième C, une consommation continue, alors c'est vrai qu'on peut consommer de manière
12:53 continue du sucre, mais isolément, ça n'a aucun sens.
12:56 Et le dernier C, les conséquences sur notre vie, physique, psychique, sociale, environnementale,
13:01 etc.
13:02 Quand vous avez ces 5 C pendant un an, vous êtes addict, d'accord ? Et peu importe la
13:06 substance, peu importe le produit, peu importe le comportement.
13:09 Donc si vous avez ces 5 C avec le sucre, vous êtes addict.
13:12 Si vous avez des symptômes de manque, en plus, si vous avez envie d'augmenter vos consommations
13:17 de sucre pour retrouver les effets des premières fois, ou utiliser le sucre à viser contre
13:21 l'angoisse, contre la tristesse, etc.
13:23 Mais de manière répétée, c'est des éléments supplémentaires qui disent "on est addict".
13:27 - Un adulte ne devrait pas consommer plus de 30 grammes de sucre libre par jour, écrivez-vous.
13:32 Alors c'est quoi le sucre libre ?
13:34 - C'est l'unité de sucre standard dans les aliments, c'est l'unité standard.
13:40 - Les récompenses ressenties par le cerveau après une consommation de sucre sont encore
13:44 plus gratifiantes que les effets de la cocaïne.
13:46 - Oui, il y a eu une belle étude sur ça chez des rats, des souris.
13:50 - Connecticut, je crois.
13:52 - Oui, c'est une belle étude où on mettait des rats de laboratoire, on leur proposait
13:58 de la cocaïne, on leur proposait du sucre, au début ils prenaient la cocaïne, ils découvrent
14:02 le sucre, ils lâchent la cocaïne.
14:04 - Et alors, quelqu'un qui est très addict au sucre, qu'est-ce que vous lui dites ?
14:08 - D'abord, on fait le diagnostic, ok ? Est-ce qu'il y a d'autres problèmes à côté ? On
14:12 fait le diagnostic des autres problèmes à côté, dépression, anxiété, le sommeil,
14:17 etc.
14:18 On fait aussi le bilan des conséquences physiques de cette consommation de sucre, et après
14:23 on met en place un programme de soins.
14:24 Alors on ne va pas être abstinent en sucre, on ne va pas dire "le sucre c'est fini" parce
14:28 que c'est une hérésie totale, ça fait partie du plaisir, de la vie, des kiffs qu'on a,
14:33 mais on va faire un programme de réduction de la consommation de sucre, accompagné d'un
14:38 petit programme nutritionnel, souple, pas des régimes restrictifs, pas des jeûnes intermittents
14:43 et tous ces trucs aberrants, et on va aussi faire un programme de psychothérapie.
14:48 On va renforcer l'estime de soi, on va renforcer son affirmation, c'est du comportemental.
14:53 Et après on va aller explorer les racines du fond.
14:55 - Oui, c'est toujours la même chose, c'est-à-dire que tout ça sont des conséquences.
15:00 - Bien sûr ! L'addiction c'est comme une branche d'un arbre, Pascal.
15:03 C'est la branche de l'arbre que vous voyez dans la rue.
15:05 Mais vous savez bien que l'arbre a des tonnes de racines, donc il faut aller explorer ses
15:09 racines.
15:10 - Le café, peut-être on peut, parmi les addictions qui sont sans doute les plus fréquentes,
15:15 j'imagine le café ?
15:16 - On est plutôt dans l'usage excessif de caféine.
15:19 La caféine il y en a un peu partout.
15:20 Et je fais un gros gros warning, surtout pour les plus jeunes, les boissons énergisantes.
15:25 - Ah bon ?
15:26 - Les boissons énergisantes...
15:27 - N'est-ce pas ?
15:28 - Les boissons énergisantes...
15:29 - N'est-ce pas ?
15:30 Un peu trop même !
15:31 - Pas les boissons énergisantes, enfin...
15:32 - Et puis il y a autre chose, peut-être, qui vous concerne, c'est l'érotomanie, disons-le.
15:39 Alors l'érotomane est persuadé que c'est l'autre qui l'aime et que c'est secret.
15:43 J'adore cette définition, il est persuadé que c'est l'autre, le premier qui a fait
15:47 des avances.
15:48 - C'est vrai, honnêtement je crois pas avoir rencontré des gens comme ça.
15:51 - Vous savez pas ?
15:52 - Non.
15:53 - Il y a peut-être des admiratrices...
15:54 - Non mais des gens qui disent tout le monde m'aime.
15:55 - Non, l'érotomanie, d'abord, ça fait partie du chapitre, puisque c'est pas un livre sur
16:01 les addictions, c'est un livre sur nos comportements de base qui peuvent basculer.
16:03 Et c'est dans le chapitre "Amour et sexualité".
16:05 L'érotomane, il a la conviction délirante d'être aimé par l'autre.
16:10 C'est-à-dire que, par exemple, Pascal, vous allez bouger vos mains comme ça, moi si j'étais
16:13 érotomane je me dirais "Ah ouais, il est fou de moi".
16:16 - Mais c'est un peu vrai.
16:17 - Bon, mais alors un érotomane...
16:22 Donc l'érotomane est persuadé d'être l'objet d'une bienveillance amoureuse, la maladie
16:26 touche 15 personnes sur 100 000.
16:29 - C'est petit mais c'est beaucoup.
16:30 - C'est pour ça que je crois pas avoir rencontré des érotomanes.
16:32 - Quand on est touché, c'est quand même problématique.
16:34 - J'ai pas rencontré des gens qui pensent que tout le monde l'est.
16:38 - Moi j'en ai rencontré dans mon... que j'ai soigné.
16:41 - Et mais alors vous arrivez à les soigner ?
16:43 - Ouais, on stabilise le problème parce que c'est un état délirant chronique, puisqu'il
16:47 y a ce côté délirant autour de l'amour.
16:49 Et moi je l'ai soigné pour cette personne pour un problème lié à la cocaïne.
16:53 Elle avait pris de la cocaïne, donc c'était une addiction à la cocaïne avec une érotomanie.
16:58 C'est souvent l'histoire, c'est souvent...
17:01 On rencontre quelqu'un en cours d'une réunion, voilà et bim, ça bascule.
17:05 Et elle était dans une phase, il y a trois phases dans l'érotomanie, l'espoir, on attend
17:09 l'amoureux, le dépit, on est complètement déprimé, et la rancune, là où on peut
17:13 être dangereux, est passée à l'acte.
17:14 Elle était dans une phase de dépit, déprimé, donc je l'ai soigné.
17:18 - Bon, l'addict au sexe, je sais pas si ça concerne beaucoup de gens ou non, du sexe à
17:23 en perdre la raison, notamment avec la masturbation compulsive, des activités sexuelles en ligne
17:28 compulsives.
17:29 J'ai eu des patients qui pouvaient se masturber pendant 75 à 108 heures d'affilée.
17:34 - Ouais, et il n'y a plus de plaisir, vous avez bien vu, on n'est plus dans le plaisir
17:38 sexuel.
17:39 - Quelqu'un qui se masturbe pendant 75 heures d'affilée...
17:41 - Il n'y a pas d'éjaculation, il n'y a pas de plaisir, il n'y a aucun plaisir, il n'y
17:44 a aucun orgasme.
17:45 - C'est compulsif.
17:46 - C'est compulsif, donc c'est une addiction.
17:48 On souffre, on se masturbe avec des lésions dermatologiques au pénis, etc.
17:52 Il y a aussi le cas pour les femmes, il n'y a pas que les hommes touchés.
17:55 - Mais par exemple, quelqu'un qui est addict au sexe, sans passer par la masturbation...
18:02 - Souvent elle est présente, elle est souvent présente, avec beaucoup de virtuels, et aussi
18:08 ça peut être aussi...
18:09 - Et à chaque fois lorsque vous avez expertisé, vous êtes tombé sur quoi ? Sur une enfance,
18:15 sur une adolescence, sur des...
18:16 Quelles raisons, si on admet que ce n'était qu'une conséquence cette addiction ?
18:20 - Il y a plein de choses, et notamment une vie sexuelle un peu compliquée, il faut en
18:26 recherche aussi toutes les notions d'abus sexuels, dans l'enfance, et des expositions
18:31 précoces à des supports sexuels, à une exposition précoce à de la pornographie,
18:35 ça peut être délétère, il faut faire très attention à ce que vos enfants regardent.
18:40 - Bon bah écoutez, c'est formidable.
18:42 - Merci Pascal.
18:43 - Non mais on pourrait rester des heures, professeur Laurent Carilla, parce qu'on a beaucoup
18:47 à apprendre là-dessus.
18:48 - Merci, beaucoup de messages.
18:49 - Bah bien, mais parce que vous parlez...
18:51 D'abord ça nous concerne potentiellement tous, vous connaissez Céline Géraud, Céline
18:56 est-ce que vous avez un tempérament à l'addiction ?
18:59 - Euh non.
19:00 - Non.
19:01 - Au sport peut-être un peu, voilà.
19:02 - Parce que vous avez été sportive de haut niveau.
19:04 - Ça s'appelle la bigorexie d'ailleurs, vous savez quand on est complètement addict
19:06 au sport...
19:07 - La bigorexie ? Je pensais que la bigorexie...
19:08 Ah oui la bigorexie c'est...
19:09 - La bigorexie c'est...
19:10 On sculpte son corps avec le sport de manière pathologique.
19:13 - Voilà, et on ne peut pas s'empêcher de faire du sport.
19:15 - C'est une addiction aussi.
19:16 - Alors je ne suis pas bigorexique, mais je pourrais le devenir.
19:18 - Faites attention à vous alors.
19:20 - Ah oui ? Non mais maintenant que vous me dites...
19:22 - Fabrice n'est pas bigorexique du tout non plus !
19:23 - Ah non, c'est bien le contraire ! Je m'en préserve !
19:26 - Sculpté, voilà.
19:27 Non vous n'avez pas...
19:28 - Ah ah ah !
19:29 - Ah ah ah !

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