Chaque jour, des milliers de gens disparaissent de la circulation. Une enquête révèle souvent les motifs derrière ces faits. Pourtant, Ambrose Small est disparu sans aucune raison alors qu'il était riche et sur le point de se retirer. Un siècle plus tard, son fantôme peut-il nous révéler la réponse à cette énigme?
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00 Dans un monde rationnel, banal et prévisible, rien n'est plus intriguant, rien n'est plus fascinant et angoissant que le sentiment de mystère qui nous envahit lorsque nous faisons face à l'inconnu.
00:13 Décembre 1919. Un riche homme d'affaires disparaît mystérieusement. L'enquête s'annonce difficile.
00:22 Qui est réellement Ambrose Moore?
00:27 On dit le Grand Théâtre de London hanté. Quelle est cette force irrésistible qui harcèle les comédiens les soirs de première?
00:35 Une famille de Amherst en Nouvelle-Écosse est tourmentée par un esprit maléfique. Quelle entité torture l'esprit de la jeune Esther Cox et pourquoi?
00:53 Février 1970, c'est pratiquement la cohue à chaque soir au 237 Church Street à St. Catharines en Ontario.
01:01 Tous les soirs, les policiers sont appelés sur les lieux. Le pic, l'intrus est un poltergeist.
01:08 Rien n'est si angoissant et fantastique que l'inconnu.
01:13 Ici Michel Dumont, bienvenue à Dossier Mystère.
01:19 [Musique]
01:23 [Musique]
01:27 [Musique]
01:30 [Musique]
01:36 [Musique]
01:42 [Musique]
01:48 [Musique]
01:55 [Musique]
01:58 Disparaître sans laisser de traces. Voilà un scénario digne de Sherlock Holmes.
02:05 Mais dans la réalité, disparaître ou faire disparaître quelqu'un est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît.
02:11 Il y a presque toujours un indice ou un élément qui cloche, le détail qui tue, une tâche de sang oubliée, un billet de train égaré ou un compte bancaire que l'on croyait anonyme.
02:23 Néanmoins, il arrive à l'occasion que les policiers soient confrontés à ce qui paraît, a priori, la parfaite disparition.
02:30 Et l'affaire est d'autant plus inquiétante quand le cher disparu est l'un des hommes les plus riches du Canada.
02:36 Adossé à l'un des murs extérieurs du Grand Opera House de Toronto, un homme d'affaires américain est impatient de régler ses comptes.
02:50 Prenant une profonde inspiration, il s'engouffre résolument dans l'immeuble.
02:54 A l'intérieur, une jeune femme vient de se lancer dans une conversation téléphonique interminable.
02:59 L'Américain ruiné souhaite rencontrer le propriétaire de l'endroit, Ambrose Small, mais la jeune femme semble ignorer sa présence.
03:08 Profitant de l'inattention de la jeune femme, l'homme monte l'escalier menant au bureau de Small.
03:15 Oui, c'est moi.
03:16 Mr. Small, vous ne m'avez jamais vu, mais vous m'avez mis en ligne.
03:19 Laissez-moi parler. Je viens de New York pour vous dire ce que je pense de vous, et vous allez m'écouter.
03:25 L'homme derrière le bureau ne peut s'empêcher de sourire devant la situation. Ce visiteur inopportun le prend pour Ambrose Small.
03:32 Il se présente, John Doughty, le secrétaire particulier d'Ambrose Small.
03:39 Il est d'accord avec les propos de l'inconnu. Son patron est définitivement le plus beau salaud en ville.
03:44 Indécis sur l'attitude à adopter, l'homme au chapeau accepte la main tendue vers lui.
03:49 Ambrose Small va être épargné, du moins cette fois.
03:52 Né en Ontario en 1863, Ambrose J. Small commence très tôt son ascension dans le monde des affaires.
04:02 À 13 ans, embauché comme plongeur au luxueux Warden Hotel de Toronto, l'adolescent commence à faire des petits boulots plus ou moins illicites pour ses employeurs.
04:10 Small se montre particulièrement doué pour tout ce qui touche la tenue de livre.
04:14 Il devient vite l'intermédiaire numéro un entre les plus riches joueurs de la ville et leurs bookmakers.
04:20 À la même époque, le jeune Small se déniche un second emploi comme ouvreur au Grand Theatre.
04:27 Rapidement, il passe d'ouvreur à responsable de la programmation et n'hésite pas à mettre à l'affiche des pièces jugées ouvertement scabreuses pour l'époque, telles que Bertha, The Sewing Machine Girl.
04:37 À cette époque, Ambrose Small était sans doute le plus brillant homme d'affaires canadien jamais associé au théâtre national.
04:49 Pour ses salles, il mettait à l'affiche les plus grands noms de la scène.
04:55 Imaginez par exemple le théâtre de votre quartier mettant en vedette durant une même semaine des noms aussi prestigieux que Céline Dion, Elton John et Luciano Pavarotti.
05:05 Small avait le flair pour deviner ce que les Canadiens désiraient voir. Et cela lui assurait un incroyable succès.
05:13 Avec les années, le petit plongeur du Warden se transforme en un redoutable homme d'affaires.
05:21 Il fait bientôt l'achat d'un modeste théâtre dans la région, mais son rêve est d'acquérir le Grand Opera House de Toronto.
05:27 Pour lui, il n'y a que le résultat qui compte. Small se montre un homme d'affaires dur et redoutable.
05:33 Ambrose Small devient riche et puissant. Ses ennemis vont de pair avec ses succès.
05:39 Il fréquente le monde interlope de la métropole et s'impose comme un habitué des champs de course.
05:48 Tout le monde savait que Small était un joueur invétéré. Il lui arrivait d'aller jouer de l'autre côté de la rivière en dehors de Toronto,
05:54 là où bien entendu la police municipale n'avait plus aucune juridiction.
05:58 C'était une activité que pratiquaient aussi de nombreux gentlemen, des habitués des plus prestigieux clubs de Toronto.
06:05 En d'autres termes, Small n'agissait pas en voyou en s'adonnant au jeu. C'était d'ailleurs un excellent joueur. Il était plutôt chanceux.
06:17 Son penchant pour les femmes est tout aussi notoire. On le voit aussi bien avec de jeunes starlets qu'avec des femmes de petites virtues.
06:23 Ambrose Small était un coureur de jupons notoire. Il faut se mettre dans sa position.
06:31 Voilà l'un des hommes les plus influents du théâtre canadien qui côtoie chaque jour de jeunes choristes,
06:36 souvent prêts à tout pour se faire une place dans le monde du divertissement.
06:40 En pareil cas, beaucoup d'hommes auraient été tentés par la situation.
06:45 Ambrose Small, lui, n'a pas seulement été tenté. Il y a succombé sans retenue.
06:50 À 39 ans, à la surprise générale, Ambrose Small épouse Theresa Corman, riche héritière des distilleries Corman.
06:58 Theresa Corman est une femme éduquée. Elle parle huit langues et parraine plusieurs organismes charitables.
07:05 C'est une catholique dévouée, toujours prête à s'impliquer pour des causes humanitaires.
07:13 Bref, tout le contraire de son époux, un protestant égoïste pour qui l'argent est la seule motivation.
07:18 Ambrose Small voit en Theresa Corman un investissement et il en profite.
07:28 Grâce à l'argent de sa femme, il peut réaliser son rêve, acheter le Grand Opera House de Toronto.
07:34 Il y emménage son bureau et fait construire une pièce secrète pour y recevoir ses charmantes visiteuses,
07:41 des infidélités sur lesquelles sa femme ferme les yeux.
07:44 En 1919, Ambrose Small est au sommet de Saguar. Il possède quelques 90 théâtres et salles de concert en Ontario.
07:51 Mais le cinéma gagne en popularité. Small voit dans cet engouement un signe avant-coureur du déclin du théâtre.
07:58 Il est temps, croit-il, de se départir de ces salles.
08:01 Le 2 décembre 1919, Ambrose Small s'est rendu au bureau de la Compagnie des théâtres TransCanada,
08:07 où il a signé un contrat de vente pour la totalité de sa chaîne de théâtre, une transaction de quelque 1,9 million de dollars,
08:13 l'une des transactions les plus lucratives de l'histoire du divertissement en Terre canadienne.
08:18 Le matin même, il reçoit un chèque d'un million de dollars que sa femme Theresa s'empresse d'aller encaisser à la banque.
08:25 Dans l'après-midi, il informe son fidèle secrétaire, John Doughty,
08:34 que son nouveau propriétaire souhaite retenir ses services comme secrétaire et directeur artistique.
08:38 John Doughty était le secrétaire d'Ambrose Small, mais il n'avait pas beaucoup d'estime pour lui.
08:45 L'histoire raconte que Small introduisait souvent dans ses contrats des clauses douteuses qui le favorisaient au détriment de son client.
08:52 Or, lorsque le client en question découvrait l'arnaque et s'en prenait à Small,
08:58 Small répliquait « c'est la faute de mon idiot de secrétaire ».
09:03 Il appelait alors Doughty pour l'engueuler et l'humilier devant le client.
09:06 On comprend qu'après quelques séances du genre, Doughty n'a commencé à éprouver que du mépris pour son ancien patron.
09:13 Small festoie aussi en compagnie de son avocat. Il est de bonne humeur et le champagne coule à flot.
09:21 Vers 17h30, le mania quitte son bureau du Grand Opera House et s'arrête un instant au kiosque à journaux de Ralph Savine pour y acheter le New York Times.
09:32 Mais la tempête de neige qui s'abat alors sur tout l'est des États-Unis a retardé la livraison du journal.
09:37 En colère, Small possifère et lance au commis une poignée d'injures.
09:42 Ralph Savine sera le dernier homme à voir Ambrose Small vivant.
09:48 Il s'est écoulé un certain temps avant que la police ne soit informée de la disparition de Small.
09:58 On raconte que Small était connu pour organiser des soirées scabreuses avec ses choristes.
10:03 Or sa femme qui était bien au fait de ses faiblesses fermait les yeux sur ses escapades.
10:11 Mais au fur et à mesure que les semaines ont passé, et nous parlons ici de presque un mois, l'inquiétude a gagné ses proches et en particulier son avocat, Heath Locke, qui avait son bureau à London.
10:26 En lisant la correspondance que Locke a adressée à ses associés, on y devine cette inquiétude grandissante.
10:32 Personne ne dit ouvertement qu'Ambrose Small a disparu. Les lettres sont écrites avec la plus grande prudence.
10:39 Mais au début du mois de janvier 1920, ils reconnaissent qu'il est temps de faire quelque chose.
10:44 C'est à ce moment-là qu'ils informent la police de la disparition d'Ambrose Small.
10:50 Pendant que les policiers fouillent chacun des théâtres du controversé homme d'affaires à la recherche d'indices,
10:55 Terence O'Small fait publier un avis de récompense de 50 000 dollars à quiconque permettra de retrouver son mari mort ou vif.
11:03 La police a commencé par reconstituer le fil de ce qui pouvait s'être passé.
11:08 L'opinion générale était que Small avait peut-être été assassiné dans le théâtre et son corps brûlé dans la fournaise située au sous-sol.
11:17 Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour retrouver Ambrose Small.
11:20 Ils ont fait une récompense et ont suivi tous les indices possibles.
11:24 Ils se sont même rendus à London en Ontario, à des centaines de kilomètres de Toronto,
11:29 où ils ont passé son théâtre au pain fin, espérant y trouver son corps caché quelque part.
11:33 Cela dit, je ne crois pas qu'il s'agissait d'une enquête policière approfondie.
11:38 En fait, la police n'avait pas la moindre idée de ce qui pouvait être advenu de cet homme.
11:43 Small avait certes beaucoup d'ennemis, mais ses ennemis auraient-ils pu être suffisamment en colère pour l'assassiner?
11:48 La police n'en savait rien.
11:50 On apprend bientôt que Small n'est pas le seul à s'être volatilisé en fumée.
11:56 Son secrétaire, John Doughty, n'a pas été revu lui non plus depuis le 2 décembre.
12:01 Les lignées découvrent que dans les heures suivant la disparition de son patron,
12:06 Doughty s'est présenté à la Dominion Bank de Toronto, où il encaissait 100 000 dollars en bon du trésor.
12:13 Le scénario voulant que Doughty ait assassiné Ambrose a vite été envisagé.
12:18 Lorsque la police de Toronto a fait rechercher Doughty pour le vol des certificats,
12:22 elle était confiante de tenir également le meurtrier de Small.
12:26 D'ailleurs, lorsque les avis de recherche concernant Doughty ont été publiés,
12:30 l'annonce disait qu'il était aussi recherché pour avoir joué un rôle dans l'enlèvement d'Ambrose Small.
12:35 Mais finalement, la police n'a jamais rien trouvé dans ce sens.
12:39 Doughty a été retracé aux États-Unis, extradé et ramené à Toronto.
12:42 Il a été traduit devant les tribunaux sans que l'on puisse toutefois le lier à la disparition ou à l'assassinat de Small.
12:48 Il a simplement été accusé pour le vol des certificats.
12:52 Teresa Small, elle aussi, est longuement interrogée.
12:57 Pourquoi a-t-elle attendu aussi longtemps avant de rapporter la disparition de son mari?
13:01 Pressée de questions, elle avoue tout savoir des infidélités de son époux,
13:07 elle s'absentait fréquemment des jours durant sans la prévenir.
13:10 Comment aurait-elle pu se douter, au soir du 2 décembre, qu'il en allait autrement?
13:14 Après toutes ces années, rien n'a jamais été retrouvé.
13:21 Ni ongles, ni os.
13:24 Rien qu'on aurait pu associer à Ambrose Small.
13:28 La police n'a jamais retracé Ambrose Small.
13:31 Il a été déclaré mort qu'en 1924, et encore à cette époque, l'affaire demeurait ouverte.
13:36 Elle est restée d'ailleurs jusqu'en 1960.
13:39 À ce jour, cette histoire demeure l'un des plus grands mystères canadiens jamais résolu.
13:43 Aujourd'hui, la disparition du magnate torontois reste aussi mystérieuse qu'aux premières heures.
13:49 L'affaire a alimenté pendant des années la presse mondaine et judiciaire,
13:54 sans que jamais un seul nouvel indice ne vienne faire progresser l'enquête.
13:58 Une affaire non classée, qui va probablement le demeurer pour toujours.
14:04 Une célébrité richissime qui disparaît sans laisser de traces,
14:07 voilà qui peut alimenter les rumeurs les plus folles.
14:10 Et les médias ne sont pas longs à ressusciter le spectre du cher disparu
14:14 à la moindre découverte d'ossements suspects.
14:17 Mais dans le cas d'Ambrose Small, disparu en 1919,
14:21 son spectre est peut-être beaucoup plus qu'une simple figure de style.
14:25 En disparaissant dans le blizzard en cette fin d'après-midi de 1919,
14:32 Ambrose Small, le controversé magnat du théâtre,
14:35 était sans doute loin de s'imaginer que son histoire allait être digne d'une pièce d'Aguetta Christie,
14:41 au grand dam de tous les Hercule Poirot de Toronto.
14:44 Mais sa biographie s'arrête-t-elle vraiment là?
14:48 Ces soirs de première au Grand Theatre de London en Ontario.
14:55 En coulisses, les comédiens récitent mentalement leurs textes
15:00 pendant que les techniciens s'affairent aux derniers ajustements.
15:02 Un peu en retrait, une jeune muse répète ses répliques.
15:10 Soudain, elle sent sur sa nuque un souffle chaud, un respire.
15:16 Elle se retourne, mais il n'y a personne.
15:19 Puis, de nouveau, cette sensation de souffle chaud, suivie d'une impression de toucher,
15:26 comme si quelqu'un avait posé une main sur sa hanche.
15:30 Décontenancée, la jeune femme regagne sa loge à la hâte.
15:34 Puis, encore une fois, elle sent un contact sur sa hanche.
15:39 Baissant les yeux, elle voit distinctement l'ourlet de sa robe qui se soulève de quelques centimètres,
15:44 comme s'il était tiré par une main invisible.
15:47 La comédienne entend alors une voix d'homme qui lui murmure à l'oreille.
15:51 Ces soirs de première au Grand Théâtre de London.
15:58 Et s'il faut en croire la légende, le fantôme d'Ambrose Small sera sûrement de la distribution.
16:04 En 1919, un drame étrange s'abat sur le Grand Théâtre.
16:15 Son propriétaire, un homme d'affaires riche et puissant, Ambrose Small, disparaît mystérieusement.
16:25 Ambrose Small régnait sur tous les théâtres du sud-ouest de l'Ontario.
16:28 À l'ouverture du Grand Théâtre en 1901, Small en était le propriétaire.
16:32 Lorsqu'il a vendu son empire, il a encaissé son chèque, et avec 100 000 dollars en poche, il a disparu.
16:37 On ne l'a jamais revu, sauf sous la forme d'un fantôme qui arpente les corridors du Grand Théâtre.
16:42 Je ne savais rien de la légende du fantôme avant de commencer à travailler ici.
16:49 Mais assez rapidement, je me suis documentée et j'ai colligé le plus de récits possibles à son sujet.
16:55 Depuis qu'Ambrose Small a disparu, son fantôme a souvent été rapporté ici au théâtre.
17:00 L'une des rumeurs les plus persistantes est qu'il n'aura jamais un soir de grande première, toujours assis dans son ancienne loge.
17:05 Ambrose est généralement aperçu, ou prétendument aperçu, au balcon, situé juste là.
17:12 À l'époque, c'était son siège favori.
17:17 On raconte que le soir même de sa disparition, le 2 décembre 1919, Ambrose Small, ou son fantôme, aurait été vu.
17:25 Le soir de sa disparition, le gardien du théâtre l'avait rencontré.
17:31 Pourtant, l'histoire raconte que Small a disparu à Toronto ce même après-midi.
17:37 Il s'agit probablement de sa première apparition.
17:40 Puis, les manifestations se multiplient.
17:46 En mai 1927, à la fin d'une représentation, l'actrice Beatrice Lilly croit reconnaître Ambrose Small.
17:53 Celui-ci se tient au détour d'un corridor et lui fait signe de le suivre.
17:59 Mais lorsque l'actrice s'approche, l'homme disparaît.
18:03 Une autre histoire remonte à l'époque des rénovations du théâtre.
18:07 Le fantôme aurait sauvé la Grande Arche, l'un des joyaux de ce théâtre, en provoquant la panne du tracteur chargé du déblément.
18:15 On raconte qu'il ne restait que deux briques pour soutenir l'Arche quand Ambrose aurait occasionné cette panne.
18:20 Les ouvriers ont alors réalisé la catastrophe qu'ils étaient sur le point de créer.
18:24 Voilà comment a été sauvée cette magnifique Arche qui se trouve au-dessus de nous.
18:28 En juillet 1956, c'est au tour de l'actrice Charmian King de faire connaissance avec le fantôme d'Ambrose Small.
18:37 Alors qu'elle s'apprête à quitter l'amphithéâtre, elle voit un homme qui se tient debout en haut d'un escalier.
18:44 Un panne presque transparent.
18:45 L'apparition est brève, mais suffisamment longue pour que l'actrice puisse détailler le personnage.
18:51 Il s'agit d'un homme dans la cinquantaine, coiffé à la mode des années 1920 et portant une longue moustache.
18:59 Lorsqu'on lui montre le lendemain une photographie d'Ambrose Small, Madame King est catégorique.
19:05 Il s'agit bel et bien de l'homme qu'elle a vu.
19:09 En 1960, durant une représentation du classique de Gorey Vidal, Visit to a Small Planet,
19:15 les comédiens sont stupéfaits lorsqu'ils voient un siège du quatrième rang s'abaisser tout seul,
19:20 comme pour recevoir le postérieur d'un invisible spectateur.
19:24 Puis, quelques minutes plus tard, le siège reprend sa position initiale.
19:29 Je crois que le Grand Théâtre est hanté.
19:35 Il y a tellement d'histoires qui ont été rapportées depuis son ouverture en 1901.
19:39 Les apparitions d'Ambrose, rapportées aussi bien par des visiteurs que par des employés,
19:43 sont si nombreuses qu'il est difficile de ne pas y croire.
19:47 Avec le temps, la légende prend forme.
19:55 Portée sur les femmes de son vivant, on raconte que son fantôme continue à harceler les jeunes comédiennes
20:00 par des touchés déplacés ou en chuchotant leur prénom.
20:05 Les gens auraient entendu murmurer leur nom,
20:08 ou vu des apparitions,
20:11 parfois de simples lumières, ou des formes humaines.
20:15 Ils auraient aussi senti une présence.
20:20 Tout récemment, une comédienne a raconté qu'elle avait senti quelque chose glisser sous sa robe.
20:27 Elle a fait comme si de rien n'était,
20:31 et bien entendu, il n'y avait absolument rien.
20:34 Pour elle, il n'y avait aucun doute qu'il y avait bel et bien quelqu'un à ses côtés.
20:38 Bonnie Diggan, costumière au Grand Theatre, a rencontré le fantôme d'Ambrose Small à plusieurs reprises.
20:45 Peu de temps après la mort de mon frère, c'était des moments difficiles.
20:51 J'ai commencé à entendre mon nom,
20:54 mais d'une oreille seulement.
20:57 C'était un murmure très distinct.
21:00 "Bonnie, Bonnie."
21:02 La première fois que j'ai entendu, je n'étais pas trop sûre.
21:06 Je me suis dit, peut-être est-ce moi qui imagine des choses.
21:10 Puis une semaine plus tard, j'étais avec six autres personnes.
21:15 Mon nom a été murmuré encore.
21:19 L'une de ces personnes m'a demandé, "Mais qu'est-ce que c'est ça?"
21:22 Je lui ai demandé ce qu'elle avait entendu, et elle m'a répété, "Bonnie, Bonnie."
21:27 Aujourd'hui, les manifestations fantomatiques du Grand Theatre font partie de son histoire.
21:32 Les dirigeants et les employés en parlent ouvertement et avec un certain amusement.
21:37 Il y a quelques mois, un groupe de touristes était de passage ici.
21:41 L'un d'eux a décidé de défier la légende voulant que l'on ne puisse pas prendre de photographies à l'intérieur du théâtre.
21:46 Il a donc pris des photos qui apparemment se sont toutes révélées floues ou montrant une espèce de forme blanchâtre.
21:52 Mais en dehors de cet incident, une autre personne a été découverte.
21:56 En dehors de cet incident, il n'existe que très peu de photos ou de films montrant Ambrose.
22:00 Cette année, j'ai eu ma première expérience.
22:05 J'étais dans le théâtre, près des salles d'habillage, et je regardais le spectacle.
22:11 J'étais totalement absorbée par la représentation.
22:15 Soudain, quelque chose a bougé du côté droit de la scène.
22:21 J'ai regardé et j'ai vu une forme humaine, sans très distinctif.
22:26 Une simple forme qui a disparu aussitôt.
22:30 Le Grand Théâtre est un terreau fertile en événements étranges.
22:36 Même aujourd'hui, lorsque les comédiens montent sur les planches,
22:40 ils ont l'impression de jouer aussi pour ce spectateur invisible, désormais assis dans une loge dans l'au-delà.
22:48 Disparition et réapparition, les deux faces opposées du mystère.
22:53 Au-delà de ces curiosités inexplicables, le Grand Théâtre reste un monument dédié à la mémoire d'un homme
22:59 dont la vie, et apparemment la mort, demeure digne d'un drame shakespearien.
23:04 Un homme qui aurait pu faire sienne la célèbre Maxime du dramaturge anglais.
23:09 Être ou ne pas être, voilà la question.
23:13 [Cette vidéo est enregistrée par la communauté de l'École des arts de l'université de Montréal]
23:17 Certaines histoires de fantômes sont si extraordinaires qu'il est parfois difficile d'y croire.
23:24 Surtout lorsqu'il n'y a qu'un ou deux témoins.
23:27 Mais lorsque toute une communauté assiste à une série d'apparitions terrifiantes,
23:31 comment ne pas interroger sur la véracité de ces manifestations ?
23:37 [Musique]
23:43 Dans la soirée du 4 septembre 1878, deux soeurs, Jane et Esther Cox, se préparent pour la nuit.
23:52 [Musique]
24:06 Elles partagent une chambre modeste au deuxième étage de la maison familiale, au 6 Princess Street à Amherst.
24:14 [Musique]
24:25 Jane s'endort rapidement, mais Esther, sous le choc d'une récente rupture, broie du noir.
24:31 [Musique]
24:43 Un bruit étrange, un grattement régulier, l'arrache à sa tristesse.
24:47 [Musique]
24:52 "Jane, Jane, réveille-toi", murmure-t-elle à sa soeur. "Écoute."
24:56 [Musique]
25:02 Effectivement, la boîte de carton qu'elles utilisent pour mettre des bouts d'étoffes et des bobines de fil, fait des petits bonds en l'air,
25:08 apparemment animés par une souris prisonnière dans la trousse de couture.
25:12 [Musique]
25:14 D'un coup sec, Jane en soulève le couvercle. Il n'y a rien. Des bobines de fil et quelques morceaux de tissu.
25:21 [Musique]
25:26 Accouru à la hâte, Daniel Teed, leur beau-frère, est loin de se douter que cet incident va marquer leur descente au enfer.
25:35 Mlle Cox était une jeune femme d'environ 18 ans qui vivait sur Princess Street à Amherst avec sa soeur aînée, son beau-frère et leurs enfants.
25:43 À cette époque, vers 1878, Esther a commencé à être la victime de toute une série de phénomènes paranormaux.
25:52 [Musique]
26:00 Le lendemain, le 5 septembre, quelques minutes après s'être mise au lit, Jane est réveillée par les cris d'Esther.
26:06 Prise de tremblement, Esther ne cesse de répéter « Je meurs, je meurs ».
26:11 [Musique]
26:15 L'état d'Esther a de quoi inquiéter. Toute la maisonnée se retrouve à nouveau à son chevet.
26:20 [Musique]
26:24 La jeune femme semble prise de témence. Elle répète des mots inintelligibles et secoue la tête à l'instar d'une possédée.
26:31 C'est alors qu'un claquement puissant, comme un coup de tonnerre, ébranle toute la maison.
26:36 [Bruits de tonnerre]
26:38 Esther s'écroule sur son lit et sombre dans un profond sommeil.
26:42 [Musique]
26:46 Quatre jours plus tard, alors que les récents incidents sont presque oubliés, c'est au tour de la literie de faire des siennes.
26:53 [Musique]
27:00 Alors que Jane vient de se coucher, ses draps et ses couvertures sont brusquement arrachés du lit et le même phénomène se répète avec la literie de sa soeur.
27:08 [Bruits de douleur]
27:15 Esther, prise de convulsion, est en trance.
27:19 [Bruits de douleur]
27:22 L'inquiétude règne dans le petit cottage de Princess Treat.
27:25 [Bruits de douleur]
27:28 La famille n'avait pas la moindre idée de ce qui lui arrivait.
27:32 Ils ont d'abord appelé des médecins, puis des prêtres, mais personne n'a été capable de l'aider.
27:38 Elle était malade, avec de temps à autre des moments de lucidité.
27:43 [Musique]
27:48 Demandés le lendemain, le médecin du village, le Dr. Carit, examine Esther, toujours alitée et fiévreuse.
27:54 Il croit à une légère dépression nerveuse.
27:58 [Musique]
28:01 Mais la santé de sa patiente l'étonne moins que son oreiller tiré par une main invisible.
28:07 Le Dr. Carit, qui était le médecin de famille, s'est rendu au chevet d'Esther.
28:12 Elle était fiévreuse et elle disait qu'elle brûlait.
28:16 Pendant sa visite, il a vu la litterie être arrachée et les oreillers s'envoler.
28:20 Toute la famille était également présente.
28:23 Il s'est rendu sur place, où il a lui aussi été témoin de ces phénomènes pour lesquels il n'a trouvé aucune explication.
28:29 Il s'y est rendu à plusieurs reprises, et a signé plus tard un affidavit confirmant ce qu'il avait observé.
28:36 Il s'est aussi avoué incapable d'expliquer les problèmes médicaux d'Esther.
28:40 Nous disposons d'une très bonne documentation pour l'ensemble de ces phénomènes.
28:45 C'est alors que les événements prennent une tournure beaucoup plus menaçante.
28:49 Des marques apparaissent sur le mur, juste au-dessus de la tête d'Esther Cox.
28:53 Des marques qui forment bientôt des lettres, puis des mots.
28:57 Soudain, il y a eu un bruit, comme si quelqu'un raclait le mur au-dessus du lit d'Esther.
29:03 Ils ont levé les yeux, et pour citer les comptes rendus, c'était comme si quelqu'un utilisait une barre de fer chauffée au rouge pour graver dans la pierre.
29:11 Les mots qui s'écrivaient sur le mur étaient «Esther Cox, tu es à moi, et je te tuerai».
29:15 Ces incidents ne se produisaient pas seulement quand Esther était seule, mais aussi lorsqu'il y avait des gens autour d'elle.
29:22 Tous les gens au village en étaient effrayés.
29:25 Éventuellement, la presse a publié un compte rendu de ces événements, et dans un petit village, les nouvelles voyagent toujours plus vite.
29:32 Du jour au lendemain, le cottage de Princess Street devient l'objet de la curiosité de tout le comté de Cumberland.
29:39 À Amherst, la rumeur va bon train. Et si Esther Cox était possédée ?
29:45 Il y avait de nombreuses choses qui se produisaient dans la maison.
29:49 Des couteaux volaient dans la cuisine, des meubles étaient renversés, et encore une fois, il y avait tous ces bruits étranges.
29:55 C'était comme vivre dans une maison hantée.
29:58 Mais lorsqu'Esther s'absentait, tous les phénomènes s'arrêtaient.
30:03 Apparemment, ce n'était pas la maison qui était hantée, mais bien Esther elle-même.
30:07 Elle était une fille hantée.
30:09 Ne dit-on pas qu'un prêtre méthodiste, venu chez les Cox pour y prier, aurait vu un seau plein d'eau bénite se mettre à bouillir en présence de la jeune femme ?
30:32 Ne raconte-t-on pas que des micelles auraient bondi hors des bancs d'église lors d'une cérémonie liturgique à laquelle assistait Esther ?
30:38 Graduellement, l'état de santé d'Esther s'est détérioré.
30:53 Pour son bien-être, sa famille décide de l'envoyer pendant deux semaines chez une autre de ses soeurs, à Sackville, au Nouveau-Brunswick.
31:02 Durant toute sa convalescence, aucune manifestation insolite n'est rapportée, ni à Amherst, ni à Sackville.
31:09 L'optimisme renaît.
31:13 La maladie d'Esther Cox aurait-elle eu raison du malin ?
31:17 Espoir déçu.
31:25 Vers la fin du mois, Esther rentre à Amherst, et avec elle, les étranges manifestations du 6 Prince Street.
31:32 Des allumettes enflammées se matérialisent et tombent des plafonds.
31:37 Des incendies, heureusement vite maîtrisés, se déclenchent spontanément d'un bout à l'autre de la maison.
31:43 Plus personne ne dort.
31:45 Craignant pour sa famille, Daniel Kidd décide qu'Esther doit partir.
31:53 Il était devenu dangereux d'héberger Esther.
31:55 Des feux s'allumaient spontanément, des couteaux volaient dans tous les sens, et il y avait deux jeunes garçons qui vivaient avec eux.
32:00 Elle a donc déménagé chez M. et Mme John White.
32:03 Celui-ci s'absentait souvent pour aller travailler à son salon, laissant Esther seule avec sa femme.
32:08 Éventuellement, des choses ont commencé à se produire.
32:10 Alors qu'Esther l'avait le plancher, par exemple, la brosse qu'elle utilisait a disparu, pour retomber presque sur leur tête.
32:16 Chassée, Esther retourne vivre sur Prince Street.
32:20 Son retour est de nouveau marqué par le déclenchement de nouvelles manifestations, maintenant rapportées par tous les journaux de la Nouvelle-Écosse.
32:27 Walter Hubble a appris l'histoire d'Esther Cox, probablement par le biais des journaux.
32:34 C'était un acteur populaire, originaire des États-Unis, et il voulait voir de lui-même ce qui se passait.
32:41 Walter, qui ne devait demeurer à Amherst que quelques jours, s'est arrangé pour habiter avec la famille.
32:48 Il a donc vu tous ces phénomènes se produire autour d'Esther.
32:52 Peu à peu, il a réussi à convaincre la famille de les laisser organiser un spectacle itinérant, où Esther pourrait exhiber ses étranges phénomènes sur scène.
33:03 En secret, Walter Hubble espère que l'invisible compagnon d'Esther manifestera son courroux devant des salles bondées de spectateurs.
33:13 Une fois, les spectateurs ont été déçus parce qu'il ne se passait rien, mais en d'autres occasions, ils ont entendu les coups frappés,
33:19 et la seule idée que ces choses étranges arrivaient à Esther alors qu'elle était sur scène les enthousiasmait.
33:25 Hélas pour lui, l'entreprise se révèle un fiasco.
33:29 Il signera en 1908 une petite monographie sur les étranges événements entourant Esther Cox, intitulée The Great Amherst Mystery.
33:39 Comme auteur de pièces, il avait certainement le sens du spectacle, mais il s'était forcé de rapporter les faits avec la plus grande objectivité telle que décrite par les témoins.
33:48 Le livre intitulé Le Grand Mystère d'Amherst présente les témoignages de plusieurs villageois, et cela ajoute sans doute à la crédibilité de cette histoire.
33:58 De retour à Amherst, les choses ne s'améliorent pas pour Esther Cox.
34:05 Ce qui rend cette histoire si intéressante, c'est que ce n'était pas une maison qui était hantée, mais une personne.
34:10 Là où Esther allait, son fantôme la suivait.
34:14 Et quand les couteaux ont commencé à voler dans la maison, il est devenu impératif de faire quelque chose.
34:19 Ce n'était pas seulement la vie d'Esther qui était menacée, mais celle de tous les autres membres de la famille.
34:24 Ils ont éventuellement trouvé pour elle un autre endroit où habiter, mais son séjour n'a pas été long.
34:30 Alors qu'elle nettoyait les tables, un incendie s'y est déclaré.
34:34 Éventuellement, Esther a été accusée d'être responsable de cet incendie et a été envoyée en prison.
34:41 Esther a été condamnée à quatre mois de prison, mais elle a été libérée après seulement un mois pour bonne conduite.
34:47 Et peut-être aussi à cause de la pitié qu'éprouvaient les gens qui croyaient à son histoire.
34:51 Durant son incarcération, un homme de Springdale a commencé à la fréquenter, et à sa sortie de prison, elle l'a épousée.
34:58 Esther Cox convolera en juste noce avec le dénommé Adam.
35:02 Étonnamment, la cérémonie nuptiale coïncidera avec la fin du fantôme de Amherst,
35:07 qui pendant près de deux ans a fait de la vie d'Esther et de sa famille un véritable enfer.
35:13 Après cela, le fantôme a disparu.
35:18 L'affaire s'est arrêtée aussi spontanément qu'elle avait commencé.
35:23 Le grand mystère de Amherst fait maintenant partie de la culture populaire.
35:27 L'histoire d'Esther Cox a fait l'objet de plusieurs pièces de théâtre, d'un roman,
35:32 et a servi de canevas à de nombreux scénarios de films.
35:35 Avec les années, il est devenu difficile de tracer une ligne entre les événements réels et ceux embellis par la rumeur populaire.
35:42 Preuve qu'une bonne histoire, tout comme certains fantômes, ne disparaisse jamais totalement.
35:48 Pour les spécialistes, il y a deux catégories d'histoires de fantômes.
35:54 Celle des hanties et celle des poltergeist.
35:57 Dans le cas des hanties, les lieux sont au centre des manifestations.
36:01 Dans les cas de poltergeist, ces phénomènes se produisent plutôt dans l'environnement d'adolescents aux prises avec de sérieux troubles émotifs.
36:09 Ces jeunes agissent comme s'ils étaient l'agent du poltergeist.
36:13 C'était vrai pour la jeune Esther Cox.
36:16 Ce fut vrai aussi pour un jeune de St. Catharines en Ontario, Peter.
36:23 En février 1970, la presse fait abondamment état de phénomènes inexplicables qui se seraient déroulés au 237 Church Street à St. Catharines en Ontario.
36:33 L'endroit en question est un modeste appartement où résident John et Barbara Page ainsi que leur fils de 11 ans, Peter.
36:45 Quelques jours auparavant, c'est le constable Robert Crawford qui a été le premier policier à se rendre chez les Page pour dresser un rapport des événements qui s'y seraient déroulés.
36:55 En 1970, alors que j'étais policier pour la ville de St. Catharines, j'ai entendu certains de mes collègues que je connaissais bien raconter qu'ils avaient été appelés dans une maison où les meubles bougeaient tout seuls.
37:14 Selon le rapport de police, cela aurait commencé par des grattements et des coups frappés dans les murs.
37:20 Ensuite, des meubles se seraient mis à bouger, puis des portes se seraient ouvertes sans que personne ne les ait touchées.
37:28 Des murs en plâtre auraient même été déformés comme s'ils avaient été gonflés depuis l'intérieur.
37:36 Les Page semblaient être confrontés à un véritable cas de poltergeist.
37:41 Un poltergeist, faut-il le rappeler, ne se manifeste pas par des apparitions.
37:47 Un poltergeist est un esprit dont la présence n'est connue que par ses effets, des effets bruyants et dérangeants.
37:55 Jusque-là, d'expliquer les Page, ces manifestations n'auraient sans doute pas nécessité l'intervention de la police.
38:03 Mais maintenant, depuis quelques jours, leur fils est devenu à son tour la victime de ces forces invisibles.
38:10 À en croire Barbara Page, son fils aurait été frappé par des objets lancés par une entité invisible.
38:17 Il aurait aussi été poussé hors de son lit par des forces inexplicables.
38:22 Apparemment, ce gamin était la victime d'un poltergeist.
38:32 Généralement, on retrouve au cœur de ces affaires un adolescent, ou pour être plus précis, un pré-adolescent, garçon ou fille.
38:42 L'affaire paraît invraisemblable, mais les Page ne sont pas les seuls à témoigner de ces manifestations.
38:50 Un prêtre catholique, le Père Stevens, présent au moment de la visite de l'agent Crawford, jure qu'il a vu lui aussi plusieurs de ces phénomènes,
38:58 dont le lit du jeune Peter, qui aurait été poussé au milieu de la chambre, mue par quelques forces mystérieuses.
39:04 John et Barbara Page font visiter l'appartement à l'agent Crawford, lui montrant chaque méfait causé par l'entité invisible.
39:17 Ici, c'est un mur qui a été défoncé, là, une commode qui a été renversée.
39:22 Puis alors que toute la troupe se tient dans le corridor menant aux chambres, le groupe entend un vacarme venant de la cuisine.
39:28 La table a été déplacée et les chaises renversées.
39:32 Les Page répètent que c'est là le genre de phénomène auquel ils sont confrontés depuis plusieurs jours,
39:36 et qu'encore une fois, le point commun est la présence du jeune Peter.
39:40 On s'est rendus sur place, je me tenais à l'entrée du salon.
39:47 La mère se trouvait ici, mon collègue était là, et assis de l'autre côté, il y avait un prêtre.
39:54 Il portait le col clérical et une religieuse.
39:58 À un moment donné, le gamin s'est amené et s'est assis sur une chaise juste à côté de moi.
40:02 Soudain, comme je parlais avec la mère, la chaise s'est littéralement envolée dans les airs.
40:08 En voyant cela, le prêtre et la religieuse se sont signés.
40:13 Quand vous voyez cela, vous éprouvez une étrange sensation.
40:18 Le 7 février, vers 22 heures, l'agent Crawford retourne au 237 Church Street.
40:30 Dans l'escalier, il est interpellé par une femme visiblement en état de choc.
40:35 Celle-ci lui raconte qu'elle revient de l'appartement des Page, où elle a vu un lit qui flottait littéralement dans l'air.
40:42 Le policier se dirige directement vers la chambre, et ce qu'il y voit le laisse pantois.
40:48 L'une des extrémités du lit se tient à 60 centimètres du sol.
40:52 Il n'est soutenu par aucun objet ou support.
40:55 L'agent Crawford n'en croit pas ses yeux.
40:59 Il s'agit d'un cas extraordinaire et bien documenté de hantise.
41:04 Ce qui a été rapporté dans cet appartement est tout à fait surprenant.
41:08 On a les rapports des policiers, et en plus des trois ou quatre constables,
41:12 on compte parmi les témoins un avocat et un prêtre venus là pour y pratiquer un exorcisme.
41:18 Tous ces gens ont été témoins de phénomènes semblables à ceux décrits dans le film L'Exorciste.
41:24 Dans les jours qui suivent, au moins cinq autres policiers de St. Catharines vont être témoins d'événements étranges au 237 Church Street.
41:33 Toutes ces manifestations semblent tourner autour du jeune Peter.
41:37 Je pense que les enfants ont l'esprit plus ouvert que les adultes.
41:42 D'ailleurs, le phénomène des poltergeists est généralement lié à des adolescents,
41:46 en fait beaucoup plus qu'à de jeunes enfants,
41:49 à cause des nombreuses transformations auxquelles ils font face tant sur le plan psychologique que physique.
41:54 À la fin de la journée, le jeune Peter, qui vient tout juste d'entrer à la maison, est stupéfait
42:00 lorsqu'il voit un journal flotter littéralement dans les airs.
42:03 Le journal reste suspendu quelques secondes, puis il est violemment projeté en plein visage du garçon.
42:09 Les parents étaient inquiets pour la sécurité de leur fils.
42:14 Le père craignait aussi que son nom soit publié dans la presse et que son garçon devienne l'objet de moqueries à l'école.
42:22 Les craintes se matérialisent.
42:25 Le journal local, The Standard, tire sur cinq colonnes la manchette qui déclenche un véritable cirque médiatique.
42:32 Des quatre coins du pays et même de l'étranger, des dizaines de journalistes, d'experts ou de simples curieux téléphonent aux autorités.
42:39 Tous veulent en savoir davantage sur ces phénomènes inexplicables.
42:43 Ils ont tout fait. Ils ont contacté des gens de l'environnement et d'autres experts qui ont testé le sol et tout le reste.
42:49 Ils ont tout fait pour essayer de trouver une explication à ces phénomènes.
42:54 Personne ne sait exactement ce qui provoque ces manifestations.
42:57 Si manifestations, il y a bien sûr.
43:00 Nous avons de nombreux rapports et même des films montrant ces phénomènes qui se produisent en de très rares occasions.
43:06 Ces occasions sont spontanées, sporadiques et donc impossibles à reproduire en laboratoire.
43:14 Pour les Page, la situation devient insupportable.
43:19 Si les médias ont respecté jusqu'à maintenant leur anonymat, il en va autrement dans leur quartier, où ils sont connus.
43:25 À l'école, le garçon est victime des railleries de ses compagnons.
43:28 L'affaire n'a que trop duré.
43:30 Vers la fin du mois, les Page quittent St. Catharines pour aller loger chez des parents, à Montréal.
43:36 Durant leur séjour, ils n'observeront aucun phénomène particulier, ni en présence de Peter, ni en son absence.
43:43 Lorsqu'ils reviennent dans leur appartement de Church Street, tout semble être définitivement rentré dans l'ordre.
43:49 Ces étranges manifestations, qui pendant des semaines leur auront empoisonné l'existence, semblent bel et bien terminées.
43:56 Les Page ne rapporteront aucun autre incident insolite.
44:00 Dans ma vie, j'ai été impliqué dans bien des affaires, mais jamais rien de semblable.
44:07 Ni avant, ni après.
44:10 L'histoire d'Esther Cox et celle du poltergeist de St. Catharines
44:15 nous interroge non seulement sur la possible existence de l'au-delà, mais aussi sur la véritable nature de l'homme.
44:21 Si ces phénomènes sont, comme certains le croient, des manifestations d'esprits désincarnés, que cherchent-ils?
44:28 En revanche, si ces phénomènes sont le produit inconscient des victimes,
44:32 par quelle gymnastique ces jeunes esprits parviennent-ils à bouleverser leur environnement par la seule force de leur pensée?
44:40 Rencontres insolites, disparitions mystérieuses, faits étranges, légendes fabuleuses.
44:50 Quelqu'un pourra peut-être nous révéler enfin la vérité cachée derrière ces mystères extraordinaires.
44:57 Et peut-être que cette personne, c'est vous.
45:02 L'histoire de St. Catharines
45:08 L'histoire de St. Catharines
45:13 L'histoire de St. Catharines
45:18 L'histoire de St. Catharines
45:23 L'histoire de St. Catharines
45:28 L'histoire de St. Catharines
45:33 L'histoire de St. Catharines
45:38 L'histoire de St. Catharines
45:43 L'histoire de St. Catharines
45:48 L'histoire de St. Catharines
45:53 L'histoire de St. Catharines
45:58 L'histoire de St. Catharines