Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie
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00:00 À 9h moins 10, Emmanuel Ducrot, une tribune parue ce week-end dans le journal Le Monde, vous a fait réagir.
00:05 Elle souligne pour vous une hypocrisie, celle des écologistes français, parce qu'entre deux luttes,
00:10 la lutte pour le climat et celle contre le nucléaire, ils choisissent finalement la seconde.
00:15 - Je me suis intéressée à cette tribune parce que la tête de gondole de l'obscure association Énergie Renouvelable,
00:20 pour tout ce qu'il assigne, c'est l'ex-ministre de l'Environnement et ex-députée verte Corine Lepage.
00:24 Dès le titre, un truc ne va pas. La défense du nucléaire comme énergie bas carbone affaiblit l'action de l'Union européenne contre le changement climatique.
00:33 Le nucléaire est factuellement une énergie qui émet une quantité infinitisimale de CO2.
00:37 Dire qu'il nuit au climat, c'est paraphraser Orwell et dire que la paix, c'est la guerre.
00:42 - Quel est l'objet de cette tribune ?
00:44 - Officiellement, la tribune parle de la politique énergétique européenne.
00:47 Sujet en fait totalement secondaire pour les auteurs. Une politique énergétique, pour eux, ça se résume à imposer des pourcentages d'énergie renouvelable dans le mix électrique.
00:55 C'est très léger. La vraie cible, c'est le gouvernement français.
00:58 Il veut développer le nucléaire parce que, je cite, selon lui, c'est la seule énergie décarbonée pilotable,
01:04 une caractéristique qu'il juge indispensable pour gérer les réseaux électriques.
01:08 Selon lui, ça mérite qu'on s'y arrête.
01:10 Le fait que le nucléaire soit une énergie décarbonée pilotable est la seule qu'on puisse actuellement développer.
01:15 Ce n'est pas une fable politique, c'est un fait, scientifique, technique.
01:19 Tordre la réalité à ce point-là, c'est quand même inquiétant.
01:22 - Et donc, qu'est-ce que les signataires de cette tribune reprochent au gouvernement ?
01:24 - Eh bien, figurez-vous que la France a l'outrecuidance de, je cite,
01:27 "réclamer que l'Union européenne assigne aux pays membres des objectifs d'énergie bas carbone et non des objectifs d'énergie renouvelable, comme elle l'a fait jusqu'à maintenant".
01:35 Je vous laisse méditer.
01:37 Les auteurs de la tribune avouent tranquillement que ce qui compte pour eux, qui se revendiquent de l'écologie,
01:41 ce n'est pas la baisse des émissions de carbone, c'est le pourcentage d'électricité obtenue avec des énergies renouvelables.
01:47 Peu importe le résultat, et peu importe que ça se traduise comme en Allemagne par un complément au charbon.
01:51 - Bon, c'est un peu absurde, ça.
01:53 - Quand on est marteau, tout ressemble à un clou, et les auteurs tablent comme des sourds sur le nucléaire.
01:59 Les faits sont pourtant têtus.
02:00 La vilaine France du nucléaire produit l'électricité la plus décarbonée d'Europe, elle la vend à ses voisins.
02:06 Cela ne nuit pas au climat, au contraire, mais ça nuit à la petite boutique décroissante et à ses tenanciers.
02:11 Ils ont prospéré sur la peur du nucléaire pendant des décennies,
02:14 ils sentent qu'ils perdent du terrain au fur et à mesure que le climat se détraque,
02:18 et que l'urgence saute aux yeux de tous, et ils redoublent de tribunes très bêtes.
02:22 Il y en a eu une autre, il y a quelques jours, dans l'Ibé, signée Yannick Jadot, Marine Tondeli, entre autres.
02:26 Elle s'appelait "Non, monsieur le président, le nucléaire ne sauvera pas le climat",
02:30 ce que absolument personne ne dit.
02:31 Le GIEC, en revanche, dit que c'est une partie de la solution.
02:34 Or tout ça, c'est un problème, ça nous nuit, ça nous nuit à tous.
02:37 Ces militants influents font un lobbying de dingue à Bruxelles, ils espèrent encore inverser la vapeur.
02:42 On sait maintenant qu'ils préféreront ouvertement sacrifier le climat,
02:45 plutôt que de reconnaître qu'ils se sont trompés.
02:47 – Signature européen, Emmanuel Ducrox, merci Emmanuel.