Dans son édito du 15/01/2024, Gauthier Le Bret revient sur la polémique déclenchée par Amélie Oudéa-Castéra
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00:00 Oui, Romain, alors elle aura réussi à déclencher sa première polémique
00:03 moins de 24 heures après sa nomination.
00:05 Avouez que c'est rapide.
00:07 Elle s'est fâchée avec toute une profession,
00:10 les professeurs et leur syndicat.
00:12 C'est ennuyant quand même qu'on vient d'arriver
00:14 au ministère de l'Éducation nationale.
00:15 Alors évacuons tout de suite la question.
00:17 La ministre scolarise ses enfants où elle veut.
00:20 Attention tout de même au décalage entre les paroles et les actes.
00:24 Je rappelle que le même reproche avait été fait à Papandiaï
00:28 car il critiquait le manque de mixité sociale dans le privé
00:32 tout en ayant ses enfants à l'école alsacienne.
00:35 Alors ce qui provoque la polémique, c'est la justification
00:37 de la nouvelle ministre de l'Éducation.
00:39 Elle en avait marre que dans le public,
00:41 trop d'heures de cours ne soient pas remplacées.
00:43 En gros, il manque des profs.
00:45 Elle ne se rend même pas compte qu'elle est en train de faire le bilan
00:49 du gouvernement auquel elle appartient,
00:51 le tout devant son prédécesseur.
00:53 Oui, il manque des profs, ça c'est certain.
00:56 La faute à qui ?
00:57 Gabriella Tall avait promis un prof devant chaque classe,
01:00 devant chaque élève à la rentrée.
01:01 Promesse non tenue.
01:03 Il a eu de la chance, on en a très peu parlé.
01:05 Tous les projecteurs étaient braqués sur l'interdiction de la baïa.
01:09 Et non seulement elle critique le bilan de son propre gouvernement
01:13 sans s'en rendre compte,
01:14 mais en plus selon une ancienne enseignante de son fils,
01:17 ce qu'elle dit serait faux, il n'y aurait pas eu d'heures non remplacées,
01:20 donc elle aurait retiré son fils du public pour une autre raison.
01:23 Un passage anticipé dans une classe supérieure.
01:25 L'entourage de la ministre dément ces allégations.
01:29 Je vais citer l'entourage d'Amelia Oudea Castellar.
01:32 La ministre de l'Éducation nationale dément catégoriquement
01:34 les propos rapportés par Libération,
01:35 puisque c'est dans l'Ibé que cette enseignante parle.
01:38 On peut s'interroger sur l'intention liée à ces propos inexactes,
01:41 déplacés et blessants pour des parents sur leur enfant,
01:44 près de 15 ans plus tard.
01:45 Vous voyez que ce n'est pas la fin du feuilleton, bien au contraire.
01:48 La nouvelle ministre a également fait un communiqué
01:50 pour dire qu'elle regrettait ses propos.
01:53 Oui, elle a rétro-pédalé, car les syndicats d'enseignants
01:56 ont dénoncé des propos méprisants.
01:58 Certains appellent même à la grève.
02:00 Ça fait trois jours qu'elle est ministre de l'Éducation nationale.
02:03 Alors voilà ce qu'elle a dit.
02:04 La ministre regrette d'avoir pu blesser certains enseignants
02:07 de l'enseignement public et assure qu'elle sera toujours
02:10 aux côtés de l'école publique et de ses professeurs.
02:13 Alors elle va justement en recevoir ce matin des syndicats
02:16 pour tenter de mettre fin à la polémique.
02:18 Pas sûre que l'ambiance soit hyper chaleureuse.
02:21 Il y en a un qui doit être particulièrement agacé,
02:23 c'est Gabriel Attal.
02:24 Il avait réussi en cinq mois à avoir de bonnes relations
02:27 avec les professeurs.
02:29 En 24 heures, tout est balayé.
02:30 Alors les critiques de l'opposition sont très nombreuses,
02:33 notamment à gauche.
02:35 Oui, alors je ne résiste pas à vous montrer la critique
02:37 de Jérôme Getsch, parce qu'il n'avait pas de mots assez durs
02:40 sur Amélie Houdet, etc.
02:41 Il parlait non pas de sa justification,
02:44 mais de son choix, qui est le sien,
02:46 de mettre ses enfants dans le privé.
02:48 Il parle même de séparatisme.
02:50 Et quelques minutes plus tard, il va avouer que lui-même
02:52 a mis ses enfants dans le privé.
02:54 Écoutez-le.
02:55 C'est aussi une forme de séparatisme social
02:58 qui est aussi consacré.
03:00 J'ai les moyens de pouvoir mettre mes enfants
03:02 dans l'enseignement privé.
03:05 Et je me résigne à la pauvreté organisée.
03:08 Vous avez mis vous-même vos enfants dans le privé ?
03:11 Moi, mon fils passe son bac dans le lycée public cette année.
03:15 Et il n'était pas dans le privé plus jeune ?
03:16 Il est passé un petit peu dans le privé plus jeune.
03:18 Vous aussi, vous avez expérimenté.
03:20 Oui, pour différentes raisons.
03:23 Voilà.
03:24 L'hypocrisie est absolument générale.
03:27 Elle est de tous les côtés.
03:28 Alors en fait, Amélie Oudéa Castera,
03:30 avec cette déclaration, s'est fixée une contrainte.
03:33 Et pas des moindres.
03:34 Une obligation de résultat.
03:36 Elle en a marre du manque de profs.
03:38 C'est désormais son job d'y remédier.
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