Emmanuel Macron a rencontré différents chefs de parti dans le cadre des "rencontres de Saint-Denis" pour aborder plusieurs sujets dont la situation internationale ou l'élargissement du champ du référendum. Éric Ciotti (LR), Olivier Faure (PS) et Manuel Bompard (LFI) n'ont pas répondu présent au rendez-vous.
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00:00 J'estime que c'est normal que des chefs de parti, le président de la République et la Première ministre se parlent dans une démocratie saine.
00:06 Ça ne veut pas dire qu'on est d'accord sur tout.
00:08 Je pense que les nouveaux auditeurs me connaissent suffisamment pour savoir que j'y allais sans naïveté, sans être dupe de ce qui serait retenu ou pas, de ce que je pourrais y dire.
00:17 Mais voilà, j'estime que c'est important de se parler.
00:19 Sinon, on s'enferme dans une incommunicabilité qui est forcément préjudiciable.
00:23 On a quand même des urgences écologistes, des urgences sociales, des urgences institutionnelles à résoudre.
00:28 Donc, pour les résoudre, il faut bien se parler, même quand on n'est pas d'accord.
00:31 On va évidemment parler du fond, mais un mot sur la forme.
00:33 Racontez-nous comment ça s'est passé.
00:35 Ça a démarré ce matin, ça s'est terminé aux allongs.
00:37 On a été convoqués à 9h, ça devait finir à 17h.
00:39 On a fini avec une bonne heure de retard.
00:41 Je crois que je fais partie des responsables, parce que vous vous rappelez que l'écologie n'était pas à l'ordre du jour.
00:46 Et je suis arrivée après plusieurs jours en disant qu'il était hors de question qu'on ne parle pas de ce sujet.
00:53 Que ma simple présence en tant qu'écologiste autour de la table faisait que le sujet serait sur la table.
00:58 Et dès le début de la réunion, j'ai demandé que ce soit ajouté à l'ordre du jour.
01:02 Je ne l'ai même pas vraiment demandé, j'ai annoncé que j'en parlerai.
01:05 Et donc, Emmanuel Macron a accepté de mettre ce point à l'ordre du jour de l'après-midi.
01:08 Ça s'est rajouté aux autres points.
01:10 Et du coup, comment ça s'est passé ? Vous étiez tous dans une seule et même salle.
01:14 Sinon, c'est moins pratique pour se parler.
01:16 Ce que je veux dire, c'est que ça ne s'est pas fait dans des pièces différentes.
01:20 Il y a eu une pause.
01:21 Non, on a passé toute la journée dans la même pièce.
01:23 Vous avez déjeuné ensemble.
01:24 Les téléphones sont confisqués.
01:25 Et je dois vous dire que pour les chefs de parti que nous sommes, peut-être que c'est agréable aussi une journée sans téléphone.
01:30 De pouvoir avoir tout son temps de cerveau disponible, sa bande passante sur la réflexion de fond, sur ce qui se passe.
01:36 Et c'est des moments assez singuliers dans la vie démocratique finalement,
01:40 où entre les joutes sur les plateaux télé, les joutes dans certains hémicycles,
01:44 où le débat politique est de plus en plus conflictuel finalement.
01:47 Là, évidemment que j'avais des adversaires et même des ennemis dans la salle.
01:51 Mais nous avons été capables, sur certains sujets, d'échanger des arguments de fond,
01:56 avec calme, mais avec aussi beaucoup de franchise.
01:59 Et certains de vos amis qui n'étaient pas là, qui ont boycotté Olivier Faure, alors ancien ami.
02:03 Je pensais que vous parliez de mon ami Sotti et j'allais vous dire qu'il n'était pas là.
02:06 Il aurait dû venir.
02:08 Justement, sur les absents, c'est quelque chose qui a mis très en colère le président de la République.
02:14 Il ne s'en est pas caché.
02:15 Est-ce qu'il était encore aujourd'hui ? Est-ce qu'il a parlé de ses absences devant vous ?
02:19 Après, Emmanuel Macron invite les gens, ils ont le droit de venir ou pas.
02:23 Moi, je respecte que chacun prend ses décisions.
02:25 J'estime que c'est plutôt important de venir porter ses avis.
02:28 Oui, sauf que certains l'ont fait savoir à la dernière minute ou du moins dans la dernière liste de voix.
02:32 C'est sûr que c'est très cavalier de la part d'Éric Ciotti.
02:34 Et moi, je regrette qu'Emmanuel Macron entende manifestement beaucoup mieux de son oreille droite
02:39 que de son oreille gauche, puisque l'ordre du jour était quand même fait sur mesure pour plaire à Éric Ciotti,
02:44 notamment avec tout un pan de la discussion sur un référendum sur l'immigration.
02:48 C'est quand même lui qui le demande.
02:49 Et à la fin, il ne vient pas.
02:50 Résultat, Jordan Bardella s'est retrouvé tout seul à porter cette proposition
02:54 où tout le monde disait "non mais ça a fracturé le pays".
02:56 On débat quand même des mois de ce sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat.
02:59 Une fois que le projet de loi sera adopté, à quoi bon faire en plus un référendum ?
03:03 Il s'est retrouvé fort démuni à défendre sa proposition.
03:06 Donc, il a vécu un petit moment de solitude quand même.
03:08 Et voilà, de la part d'Éric Ciotti, c'est incompréhensible.
03:11 Je ne sais pas ce qu'on pense.
03:12 Les gens sont partis parce que vraiment...
03:14 Est-ce qu'il en a parlé de vous ?
03:15 Et bien maintenant ?
03:16 Oui, de ses absents.
03:17 On n'a pas parlé des absents.
03:18 On a plutôt parlé des présents et des sujets qui étaient sur la table.