Absence de la marche contre l’antisémitisme : Jean-Luc Mélenchon est-il dangereux ?

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Jordan Bardella, donc la LFI, Jean-Luc Mélenchon n'était pas à la marche,

00:03 ils ont organisé une autre marche contre l'antisémitisme,

00:06 l'organisation de la rançon au mouvement.

00:08 – Juste, Cyril, monsieur me dit quelque chose derrière, les otages.

00:12 Que plus personne ne parle des otages.

00:16 On sait qu'il y a des négociations aujourd'hui qui sont en cours,

00:19 et on a oublié d'ailleurs hier en disant que la marche n'était pas une marche

00:23 pour dénoncer l'antisémitisme, c'était aussi une marche pour penser

00:27 aux otages qui sont encore aujourd'hui français, européens

00:29 ou de toute nationalité détenue dans la bande de Gaza,

00:31 et évidemment aux 40 de nos concitoyens, aux 40 français

00:34 qui ont perdu la vie dans les pogroms du 7 octobre dernier.

00:37 – Alors, donc il y a eu une autre marche, enfin,

00:40 ils ont créé la polémique au Veldiv, la France Insoumise, on le rappelle,

00:42 avait décidé de boycotter la marche contre l'antisémitisme,

00:44 qui réunissait tous les partis.

00:46 Leur excuse, ils ne voulaient pas défiler à côté de vous.

00:49 – J'aurais été très mal à l'aise moi de manifester, je l'aurais fait.

00:52 Nous, quand la République nous convoque, on répond à son appel,

00:56 mais j'aurais été très mal à l'aise de manifester à côté de M. Guiraud

01:01 ou à côté de M. Mélenchon, qui justifie en fait le pire

01:05 et qui justifie la barbarie.

01:07 – Alors justement, de nombreux militants dans des familles déportées

01:11 ont dénoncé une récupération indécente et c'est vrai que l'accueil

01:14 pour la France Insoumise n'a pas été fou, regardez.

01:17 [Cris de la foule]

01:38 – Alors Gilles Bernays, juste petite question,

01:41 vous comprenez la décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas aller à la marche ?

01:45 – Ah oui, tout à fait.

01:46 Mais je m'exprime en mon nom propre, moi je ne vais pas aux marches,

01:50 mais je n'aurais pas…

01:51 – Non, non, mais Jean-Luc Mélenchon.

01:52 – Oui, parce que moi je n'aurais pas marché aux côtés de M. Bardella.

01:55 – Il faut vous sortir du plateau alors, parce que…

01:57 – Ah oui, c'est vrai.

01:58 – Non, attendez, je précise quand même.

02:00 – Oui, c'est vrai, il peut marcher contre l'antimétisme, non,

02:03 mais faire le théâtre sur le plateau de télé, là, il n'y a aucun problème.

02:05 – Non, non, mais c'est une vraie question, Gilles.

02:07 – Je lui réponds, je vais vous le dire honnêtement,

02:10 quand on a débattu ici, même une fois j'avais une question

02:12 à vous poser sur une affaire judiciaire en dehors du plateau,

02:15 vous avez toujours été extrêmement courtois, vous débattez,

02:17 je n'ai aucun problème, mais je ne marcherai pas avec vous, jamais.

02:20 – Mais ce n'est pas grave, M. Verdez.

02:22 – Sauf si…

02:23 – Je ne vais pas en mourir.

02:24 – Mais je sais que vous n'allez pas en mourir.

02:25 – Et vous non plus, Gilles.

02:26 – Et si tu as un gros trajet qui veut te déposer en voiture, tu fais quoi ?

02:29 – J'ai une question à vous poser, si on marchait contre l'antisémitisme,

02:32 qui est un fléau, un délit absolu, et contre l'islamophobie,

02:36 qui est un fléau absolu, est-ce que vous marcheriez avec moi ?

02:39 – Combien de morts de l'islamophobie en Chine depuis 10 ans ?

02:41 – Ne me dites pas combien de morts, si vous posez la question.

02:43 – Vous n'êtes pas prof et je ne suis pas votre élève.

02:45 – Ah ok, M. Bardella.

02:47 – Non mais je vous pose une question.

02:49 – Tu peux trahir dans cette question.

02:51 – Non mais M. Verdez, il y a eu combien de morts de l'islamophobie

02:57 depuis 15 ans dans notre pays ?

02:58 – Donc vous répondez non.

03:00 – Non mais je vous pose une question.

03:01 – Ah oui, mais moi je vous en ai posé une, vous me répondez pas, M. Bardella.

03:03 – Non mais parce que je n'ai pas forcément envie de répondre à vos questions.

03:06 Mais j'aimerais comprendre votre question.

03:08 Combien de morts, sous les balles et les limbes du fondamentalisme islamiste,

03:11 depuis plus de 10 ans, depuis 2012,

03:14 combien de morts de l'islamophobie dans notre société ?

03:17 L'islamophobie, ça sert à mettre des cibles et des fatwas

03:19 sur la tête de ceux qui dénoncent aujourd'hui

03:21 les territoires conquis par l'islamisme,

03:22 sur la tête de journalistes qui ont le courage.

03:24 – C'est la haine des musulmans, l'islamophobie, on est d'accord.

03:26 – Non, ça permet de mettre des cibles sur la tête de ceux qui dénoncent aujourd'hui,

03:31 de ceux qui, comme Charlie Hebdo, se sont permis de faire vivre

03:34 cet esprit critique et cet esprit de liberté.

03:36 L'islamophobie, les procès en islamophobie, ça sert à mettre des cibles

03:40 sur les gens qui refusent de voir l'islamisme conquérir l'espace public

03:44 et conquérir la société française.

03:45 – M'accuser pas de ça, monsieur Bardella, m'accuser pas de ça.

03:47 – Mais je ne vous accuse de rien, monsieur Verdez.

03:49 Je vous pose une question, vous ne nous répondez pas.

03:50 Combien de morts de l'islamophobie en France ?

03:52 – Moi qui vous en ai posé une.

03:53 – Donc vous ne pouvez pas mettre sur le même plan l'islamophobie

03:56 et l'antisémitisme qui a tué des dizaines et des dizaines de nos compatriotes,

03:59 à commencer par des enfants de l'école aux Aratora en 2012,

04:02 où Mohamed Merah, avec un scooter, est rentré et a tiré sur des enfants.

04:06 Il a attrapé des enfants par la tête et il leur a tiré une balle dans la tête.

04:08 C'est ça la réalité de l'antisémitisme aujourd'hui en France.

04:10 – Donc vous ne marcheriez pas pour une marche nationale

04:12 contre l'islamophobie et l'antisémitisme ?

04:15 – Mais répondez-moi et je vous répondrai.

04:17 Si vous me dites demain on marche contre l'antisémitisme et contre le mauvais temps,

04:20 ça n'a pas de sens.

04:21 Combien de morts, répondez-moi, combien il y a eu de mort de l'islamophobie ?

04:25 – Ça tue la civilisation française, cette islamophobie que vous professez.

04:29 – Tu peux dire contre l'antisémitisme et les clichés contre les musulmans peut-être ?

04:34 – Très bien.

04:35 – Qu'est-ce que tu en penses ?

04:36 – Très bien.

04:37 – Vous voulez que je marche contre les clichés ?

04:38 – Ouais, si on fait ça, je marche avec vous et il m'en coûte.

04:41 – Vous m'apparaissez un peu perché.

04:44 – On ne fait pas la marche avec Gilles.

04:46 [Rires]

04:48 – Gilles, Gilles, Gilles…

04:50 – Géraldine, Géraldine, Géraldine…

04:52 – Attendez, juste pour comprendre la méthode,

04:55 vous ne voulez pas marcher avec moi contre l'antisémitisme

04:58 parce qu'il faudrait ajouter contre l'antisémitisme et l'islamophobie.

05:00 Pourquoi avec moi ?

05:01 Je suis responsable de la montée d'une éventuelle islamophobie en France.

05:04 – Non, je dénonce votre hypocrisie, c'est tout.

05:06 – Mais quel hypocrisie ? Il n'y a que vous qui la voyez là, je ne sais pas si d'autres…

05:09 – Géraldine, tu voulais dire un truc.

05:10 – C'est vrai que comme Gilles dit qu'il ne manifeste jamais,

05:13 il manifestait après Charlie, il me semble.

05:15 – Oui, j'ai manifesté pour ça.

05:16 – Non mais tu lui disais un truc sur la marche.

05:18 – Ils en sont morts, des fatwas sur l'islamophobie, Charlie Hebdo.

05:20 – Je ne comprends pas pourquoi Gilles, effectivement, ne veut pas y aller hier,

05:24 alors que c'était justement pour la République, pour nos valeurs communes,

05:27 et je ne comprends pas pourquoi t'y serais allé dans le cas où il y avait une autre cause.

05:31 – Non, je suggérais à M. Bardella éventuellement cette marche générale.

05:35 – Ton seul argumentaire concernant cette marche, c'est de dire précisément

05:40 que tu ne peux pas marcher contre l'antisémitisme

05:42 et que tu ne peux le faire que si on marche contre l'antisémitisme et l'islamophobie.

05:45 – Non, je ne vais pas.

05:46 – Mais si, c'est la réalité, c'est ta réponse.

05:48 Et ça veut tout dire de la société d'aujourd'hui.

05:50 – Eh bien, si vous voulez, si vous voulez.

05:52 – Eh bien oui, mais ça veut tout dire de qui était à cette marche hier.

05:54 C'était une partie de la France, ce n'était pas toute la France.

05:57 Il y a une vraie fracture.

05:58 – Moi, franchement, je pense que notre pays meurt aujourd'hui

06:02 de gens qui ont toujours une bonne excuse pour pas.

06:05 – Donc de gens comme moi, alors. Merci.

06:06 – Un peu, un peu.

06:08 Je vous le dis ça de manière totalement courtoise.

06:10 Mais si vous voulez, vu ce qu'on a vécu là, depuis 2012,

06:13 vu ce qui s'est passé en Israël,

06:14 vu ce que subissent aujourd'hui les Français de confession juive,

06:16 d'aller dire je ne vais pas marcher contre l'antisémitisme

06:19 parce qu'il n'y a pas d'antisémitisme mais d'islamophobie.

06:21 – Non, parce que vous êtes là.

06:22 – Ça m'apparaît un peu léger. Mais qu'est-ce que j'ai fait, moi ?

06:24 C'est moi qui compare le Hamas à un mouvement de résistance ?

06:27 – Je trouve qu'accordé à l'autre.

06:28 – C'est moi qui fait que les Français de confession juive

06:30 aujourd'hui sont contents de retirer les noms des boîtes aux lettres ?

06:32 – Gilles, en 2019, Mélenchon, il a fait un tweet où il dit à la fin

06:35 "Quand je participe à une marche, je regarde les idées,

06:37 pas ceux qui sont dedans".

06:38 Qu'est-ce qui a changé depuis 2019 ?

06:39 – Mais je ne suis pas Jean-Luc Mélenchon.

06:41 – Je trouve ça dommage que vous souhaitiez diviser les Français.

06:43 – Non, c'est vous, complètement.

06:44 – Je trouve que par un populisme un peu simple,

06:46 vous voulez diviser les Français entre eux.

06:48 Et je pense que la division n'est pas bonne

06:50 dans le temps des tempêtes que vit la France aujourd'hui.

06:53 [Générique]

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