L'armée israélienne a accepté de réaliser des "pauses" humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir le nord de la bande de Gaza, où se concentrent les bombardements. Pour autant, l'État hébreu a balayé toute perspective de "cessez-le-feu" avec le Hamas, qui signifierait "une reddition" selon le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
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00:00 tenu de la situation dramatique à l'échelle de Gaza et encore plus dans le nord de Gaza,
00:06 où il y a des centaines de milliers de personnes qui sont bloquées, qui ne sont plus soignées,
00:10 qui n'ont plus accès à l'eau et à la nourriture depuis plusieurs jours, où Médecin du Monde
00:14 a perdu un médecin en début de semaine, qui est mort sous les bombes, où d'autres
00:18 équipes aussi sont en danger, où les hôpitaux sont à plat.
00:21 Je trouve que cette mesure, elle est d'un point de vue opérationnel surréaliste.
00:25 Pourquoi ? Parce que si effectivement, potentiellement, pendant quelques heures, certaines personnes
00:30 vont pouvoir s'échapper vers le sud de la bande de Gaza, la plupart des citoyens, ils
00:36 n'ont plus d'essence, ils vont se déplacer à pied.
00:39 Et dans les hôpitaux, aujourd'hui, il y a des centaines, voire des milliers de malades,
00:44 de blessés, de soignants, qui n'ont pas un statut clinique, on va dire, de transportable.
00:48 Ça veut dire qu'ils sont fragiles, ils sont faibles.
00:50 Pour pouvoir transporter des malades, il faut de la logistique, des ambulances, voire des
00:54 trains, des avions quand il y en a.
00:56 Et donc ça, c'est juste une mesure, ces quatre heures comme ça, qui sont totalement désuètes.
01:03 Je le dis pourquoi ? Parce que ce n'est pas pour rien que les organisations humanitaires
01:07 comme Médecins sans frontières, Médecins du monde, les Nations unies, qui sont opérationnelles,
01:12 nous sommes des experts de l'urgence, nous disons, il faut un cessez-le-feu immédiat.
01:16 Ce qu'Emmanuel Macron, d'ailleurs, a demandé pour la première fois hier.
01:19 Emmanuel Macron a dit qu'il faut des pauses humanitaires et il faut discuter à la faveur
01:25 d'un cessez-le-feu.
01:26 Et œuvrer à un cessez-le-feu.
01:27 Donc il n'a pas été aussi radical.
01:30 Vous auriez aimé qu'il soit plus clair ?
01:31 Oui, comme beaucoup de pays l'ont été hier pendant la conférence humanitaire.
01:35 Il faut être clair parce que les besoins aujourd'hui sont monstrueux.
01:38 Parce que les gens cherchent à boire, à manger, parce que les mortalités sont démentielles
01:42 et on meurt de maladies dont on connaît les traitements mais qui ne sont pas accessibles.
01:45 On meurt sous les bombardements.
01:47 Il y a énormément de blessés, plus de 20 000, qui vont mourir aussi par défaut de
01:50 prise en charge.
01:51 Plus de 27 000 blessés.
01:52 Donc ce n'est pas suffisant.
01:55 Et puis je le rappelle, l'aide aujourd'hui, selon le point de vue israélien, il ne peut
01:58 toucher que le sud de la bande Gaza et pas le nord.
02:01 Pourtant, on a un siège dans le siège qui concerne justement cette Gaza-ville qui est
02:06 au nord de Gaza où il y a encore une fois des milliers de personnes qui sont bloquées,
02:11 qui meurent sous les bombardements indistincts.
02:13 Et je le redis, le docteur Messala, qui est mon confrère, il est mort en début de semaine,
02:17 il a coordonné les opérations médicales médecins du monde, il a bien eu 28 ans, il
02:20 est formé en Angleterre, un grand pro, avec 15 membres de sa famille, ils sont morts.
02:24 Donc cette situation, elle est ingérable, il n'y a aucun abri sécurisé.
02:28 Et l'aide humanitaire, elle ne rentre encore au compte-goutte et elle ne pourra pas rentrer
02:33 sur des fenêtres de 4 heures comme ça au nord.
02:35 Donc cette annonce, elle n'est pas réaliste par rapport à la temporalité nécessaire
02:41 pour que les urgentistes et les humanitaires et les soignants puissent faire leur boulot
02:44 dans de bonnes conditions au regard de l'étendue des besoins.