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Avec Théo Curin, sportif - animateur

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-11-09##

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Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Anzmann.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07 Bonjour Valérie.
00:08 Bonjour Théo Curin.
00:09 Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes notre invité pour parler d'une émission
00:15 qui arrive à partir du 3 novembre sur OCO et tous les samedis dès 19h15.
00:23 OCO ?
00:24 Tu es OCO ?
00:25 Je ne suis pas dans le cou.
00:26 Au jeu citoyen du lundi au vendredi 20h40 sur France 3 et on va parler de Théo Top.
00:34 Théo Curin, évidemment tout le monde vous connaît, nageur, médaillé.
00:39 Vous avez été, alors attendez j'ai mon petit papier, deux médailles d'or au championnat
00:45 du monde de natation en disport sur 100 mètres et 200 mètres nage libre que vous avez obtenu
00:51 à Moscou.
00:52 Et puis ?
00:53 Et puis c'est deux vice-champion du monde.
00:55 J'aurais aimé remporter l'or mais non c'était de l'argent.
00:58 Je vous ai gratifié d'une médaille.
01:01 J'ai piqué la question de Valérie, elle adore cette question.
01:04 Elles sont où vos médailles ?
01:05 Elles sont chez mes parents.
01:07 Toujours, toujours.
01:08 J'ai pratiquement aucune médaille parce que j'habite à Paris maintenant et j'ai aucune
01:14 médaille dans mon appartement.
01:15 Mais toutes mes médailles, que ce soit mes toutes premières médailles en compétition
01:19 régionale ou justement ces deux médailles d'argent, elles sont chez mes parents en
01:24 Lorraine.
01:25 Vous nagez toujours ?
01:26 Je nage toujours, plus en compétition mais en tout cas je nage déjà pour mon plaisir,
01:31 pour ma santé et pour relever quand même des défis.
01:34 Je fais quelques expéditions de temps en temps et c'est un pur plaisir à chaque fois.
01:39 Je rappelle que vous avez été amputé des quatre membres à l'âge de 6 ans suite
01:44 à une méningite et à l'âge de 13 ans vous avez intégré un club de natation.
01:51 On est aussi curieux de votre parcours, comment ça s'est fait d'avoir envie de faire de
02:00 la natation ?
02:01 Ça s'est fait très progressivement déjà parce qu'il faut savoir qu'avant c'était
02:06 ma plus grande phobie, l'eau, la natation.
02:08 J'avais très très peur de ça et en fait petit à petit je me suis dit que d'aller
02:14 au contre de cette phobie c'était un joli message que j'allais envoyer à mes parents,
02:17 à mon entourage et même à moi-même.
02:19 Et je me suis forcé jusqu'au jour où je me suis rendu compte que la natation ça allait
02:24 être le seul moment dans ma journée où j'allais me sentir vraiment léger et sans
02:32 problème parce que j'ai plus de protège, j'ai plus de fauteuil quand je suis dans
02:34 l'eau et voilà c'est comme ça que je suis tombé amoureux de l'eau.
02:36 On va en parler avec Valérie dans Théotope où vous avez des enfants qui ont des problèmes
02:43 et vous allez discuter avec eux.
02:45 Comment on annonce à un enfant de 6 ans qu'il va être amputé ? Comment vos parents le
02:49 l'ont annoncé et qu'est-ce qui se passe dans la tête d'un enfant de 6 ans qui n'a
02:55 peut-être pas l'imaginaire qu'on a quand on est adulte ?
02:59 Justement, dans mon malheur j'ai eu beaucoup de chance parce que quand il t'arrive cette
03:06 chose qui est quand même assez dramatique, l'amputation de tes quatre membres, quand
03:12 t'as 6 ans tu l'acceptes je pense beaucoup plus vite que quand t'en as 20, 30, 40 parce
03:17 que à 6 ans tu te rends pas du tout compte de ce qui est en train de se passer et ce
03:20 que ça va provoquer.
03:21 Donc je pense que ça m'a beaucoup aidé cette insouciance quelque part.
03:25 Ça a été beaucoup plus difficile pour mes proches, pour mes parents, pour ma grande
03:28 soeur.
03:29 C'est vos parents qui vous l'ont annoncé ?
03:30 Je crois que c'est un médecin.
03:33 Il faut savoir en fait que j'ai très peu de souvenirs.
03:35 Déjà j'ai plus du tout de souvenirs de ma vie d'avant, avant ma maladie et j'ai
03:40 très peu de souvenirs de l'hôpital.
03:41 Quand vous étiez valide ?
03:42 Aucun souvenir.
03:43 Et l'hôpital lui garde très peu de souvenirs et même le jour où on m'a annoncé qu'on
03:47 allait m'amputer, je ne m'en souviens même pas.
03:50 En tout cas vous avez fait une carrière de sportif impressionnante et puis dans les
03:56 médias on vous a vu dans la série Vestiaire et puis vous avez commenté aussi un certain
04:01 nombre d'épreuves.
04:02 Et dans Plus Belle la vie.
04:05 Absolument.
04:06 Exactement, une petite apparition c'était cool.
04:08 On va reparler de Théo Top.
04:10 Moi j'ai trouvé cette émission formidable vraiment parce qu'en plus vous êtes en
04:14 empathie, vous racontez de vous également à ces enfants qui sont venus vous raconter
04:20 leurs problèmes.
04:21 On va en reparler dans un instant tout de suite.
04:23 C'est le Zapping.
04:24 Sud Radio Média, l'instant Zapping.
04:28 Théo, Valérie, tempête, inondation, tornade.
04:31 Valérie, c'est pas simple d'être envoyé spécial sur place.
04:34 Alors évidemment, à force d'être 24 heures sur 24 en direct, on sort des banalités.
04:40 Hier, en écoutant le montage du quotidien, on avait vraiment l'impression d'être sur
04:44 Grolande, mais non, non, on était sur la vraie télévision.
04:47 Le Pas-de-Calais subit aussi la lourdeur des journalistes dit "vous pouvez le voir sur
04:52 ces images".
04:53 Regardez sur ces images, on le voit derrière vous.
04:56 Et là se pose la question de la plus-value du journaliste sur place.
04:59 Vous êtes devant un gymnase totalement inondé.
05:02 Regardez, nous sommes devant un gymnase qui est complètement inondé.
05:05 Les images, si on croit ce que je vois derrière vous, sont très impressionnantes.
05:10 Oui, effectivement Jean-Baptiste, les images sont très impressionnantes.
05:14 Là où vous êtes, une voie de chemin de fer a été complètement inondée.
05:17 Oui, c'est ça, juste sur ma droite, la voie de chemin de fer est complètement inondée.
05:22 Ce que vous nous avez montré est très très impressionnant.
05:25 Oui, et c'est très impressionnant.
05:27 L'eau est montée très vite, très haut.
05:30 Très vite, très haut.
05:31 Ils sont bons quand même à quotidien.
05:35 Vous regardez quoi, la télé ? Vous la regardez beaucoup, Théo Quiroz ?
05:37 Oui, je passe beaucoup beaucoup de temps et je regarde tout, tout, tout.
05:41 Mais vraiment, je ne suis pas encore trop plateforme.
05:44 Ah bon ?
05:45 Non, franchement, j'y suis très peu, mais je suis vraiment télé.
05:47 Hier soir, je me suis encore couché hyper temps parce que j'ai regardé la quotidienne
05:51 de l'Astarak en replay.
05:52 Ça vous plaît l'Astarak ?
05:53 J'adore l'Astarak, oui.
05:54 C'est cool, j'aime bien.
05:55 J'aime bien tous les programmes.
05:56 Vous avez un chouchou ?
05:57 Je ne dis pas encore tous les prénoms, mais j'aime bien celui qui s'est planté avec
06:03 le micro, qui avait du mal à le monter et à le descendre.
06:06 J'aime beaucoup ce gars.
06:07 Mais oui, j'aime tous les programmes à la télé.
06:10 J'aime le divertissement.
06:11 Les infos, les chaînes d'infos aussi ?
06:13 Les chaînes d'infos, je vous avoue, un peu moins.
06:16 Mais voilà, j'aime la télé, qu'on peut regarder le soir.
06:20 Vous aimeriez animer, enfin là vous animez une émission avec des enfants, mais un autre
06:23 type d'émission où participer ?
06:25 Écoutez, déjà, on va y aller step by step.
06:28 Déjà, je suis très content de ce premier programme.
06:30 Oui, c'est vrai que pourquoi pas un jour animer une émission, un divertissement, un
06:36 truc, un jeu qui fait du bien aux gens aussi, d'une autre manière.
06:39 On pose le question à deux balles.
06:40 Allez, le question à deux balles.
06:42 On vous a proposé de faire un danse avec les stars ou massinger ?
06:45 Oui.
06:46 Vous dansez avec les stars, ça ne vous tente pas ?
06:49 Non, non.
06:50 Je n'aime pas du tout danser, alors je ferai encore moins à la télé.
06:53 Et massinger ?
06:54 Et massinger, on ne m'a pas proposé.
06:56 Vous savez chanter ?
06:57 Je sais encore moins que la danse, je crois, donc ce n'est pas une bonne idée non plus.
07:03 Donc Valérie voudra un peu avérer en parler.
07:05 Vous êtes champion olympique et vous avez de nombreux records.
07:08 À l'occasion d'un documentaire sur la psychologie de la gagne du sportif et de la vie après
07:13 sa carrière, la difficulté d'être un retraité du sport, c'est à vous, recevez Martin Fourcade.
07:18 Il s'est confié sur ce sujet.
07:20 C'est une expérience qui est déstructurante, c'est ça que je dis, Nord, puisqu'on perd
07:25 son identité pendant 10 ans, tout le monde m'identifiait comme un sportif et aujourd'hui,
07:32 quand mes enfants me demandent quel est mon travail, je ne sais pas leur répondre.
07:34 Donc en ça, il y a quelque chose de déstructurant.
07:37 Je ne suis ni acteur, ni mannequin parce que je fais une pub pour un partenaire.
07:41 Donc il y a cette identité, on perd en quelque sorte ce qui a fait notre identité.
07:47 Et je crois que c'est la même chose en fait dans beaucoup de métiers.
07:50 Appliquer à la retraite d'un sportif de haut niveau, ça fait écho.
07:54 Mais c'est aussi sur toutes les retraites.
07:57 Il s'était confié aussi chez nous, je vous signale, sur ce sujet en disant que finalement
08:02 pour lui, il s'y était quand même préparé.
08:04 Pour vous, ça a été comment, l'arrêt de la compétition ?
08:09 C'est toujours un peu déstabilisant parce que ça change pas mal notre quotidien.
08:14 Mais après, malgré tout, c'est de nouvelles opportunités qui s'ouvrent à nous.
08:19 Donc d'un côté, c'était un peu flippant et d'un côté, c'était excitant.
08:24 Moi, ça s'est plutôt bien passé.
08:25 Mais il y a eu un jour d'après, c'est-à-dire le jour où vous dites "voilà, c'est la
08:28 dernière fois que je fais une compétition".
08:29 Vous vous souvenez de ce jour-là ?
08:30 Pas vraiment parce qu'en fait, la dernière compétition que j'ai faite, moi j'étais
08:35 un peu énervé parce que dans le paralympisme, on est classé par catégorie de handicap.
08:39 Je me suis retrouvé dans la même catégorie que des mecs qui avaient leurs deux mains.
08:42 Donc en fait, je suis parti avec beaucoup de rage en moi.
08:46 Et j'ai eu le temps de digérer après parce qu'on a été confinés.
08:49 Donc j'ai pu digérer tout ça et repenser à de nouveaux objectifs.
08:54 Un auditeur demande si la technologie évoluant, vous imaginez des prothèses de nage pour
09:01 les mains ?
09:02 Pas spécialement.
09:03 Déjà en compétition, on ne pouvait pas avoir de matériel.
09:06 On n'a pas de matériel spécifique.
09:08 Donc on est vraiment avec notre corps, c'est tout.
09:12 Mais moi, quand je nage maintenant sur les aventures que je réalise, je nage avec des
09:18 petites plaquettes, mais c'est les plaquettes qu'on peut acheter dans tous les magasins
09:22 de sport.
09:23 Mais à part ça, non, je nage sans prothèse.
09:27 Ce moment fort et poignant, ça commence aujourd'hui.
09:31 Valérie Faustine Bollard recevait l'avocat Roland Pérez, qui est venu à l'occasion
09:35 d'Octobre Rose, raconter comment sa femme est morte d'un cancer foudroyant.
09:39 Il a expliqué qu'il a dû faire face à la maladie, mais surtout, et c'est pour ça
09:43 que j'ai pris cet extrait par rapport aux enfants, évidemment, il a dû en parler à
09:47 ses trois enfants.
09:48 Quand je lui ai demandé, je lui ai dit "il faut que les enfants viennent te voir", elle
09:52 m'a dit non, elle ne voulait pas.
09:53 Donc les enfants ne l'ont pas vue.
09:55 Jusqu'au jour où là, le médecin chef de l'unité où elle était m'a dit "il faut
10:02 aller chercher vos enfants, il faut qu'elles lui disent au revoir".
10:05 Les enfants ont découvert que c'était la fin.
10:09 Quand j'ai été les chercher à l'école, j'ai interrompu les cours, j'ai pris chacun
10:12 de mes enfants dans la voiture, et la petite m'a dit "mais pourquoi il faut qu'on aille
10:17 voir maman, elle ne va pas mourir".
10:19 Je n'ai plus répondre.
10:20 Et on est arrivé, tout le monde priait autour d'elle, priait dans les allées, c'était
10:27 un mausolée de prière, et les enfants, les deux filles n'ont pas pu rentrer dans la chambre.
10:32 Ils ont vu leur maman quasiment dans le coma, c'est-à-dire que mon fils qui est rentré
10:36 avec moi, et donc mes deux filles ne m'ont pas dit au revoir.
10:40 On pourra en parler après la publicité, mais vous avez un témoin sur "mon papa est mort"
10:45 dans l'émission, c'est pour ça que je voulais diffuser cet extrait, mais on a pris un peu
10:48 de retard, donc on en parlera après.
10:50 Hier a été révélé par France Télévisions, le représentant de l'Eurovision pour la France,
10:58 il s'agit de Slimane, qui a lui-même écrit la chanson, qui va nous représenter, ça
11:02 s'appelle "Mon amour".
11:03 Mon amour, je ferai tout ce que je peux, un océan dans le feu, l'impossible si tu le veux.
11:15 Oh mon je t'aime, je sais pas pourquoi, je rejoue la scène.
11:25 Vous l'aviez entendu, la chanson de l'Eurovision ?
11:27 J'ai regardé ça, j'ai écouté ça hier.
11:29 C'était en 20h hier.
11:30 J'ai écouté ça hier, moi j'aime beaucoup déjà l'artiste, et je pense qu'on a peut-être
11:35 nos chances cette fois-ci.
11:37 On est reparti, tout le monde pense qu'on va cartonner, qu'on va gagner, on est reparti
11:41 très contre-choix.
11:42 C'est ce que dit la patronne des divertissements France Télévisions, qu'on soit derrière
11:47 nos candidats comme dans tous les pays.
11:49 Mais c'est vrai que face aux Norvégiens...
11:51 Ça a lieu à Malmö en plus, en Suède, dans le temple de l'Eurovision.
11:56 Bon, à suivre, on lui souhaite bonne chance.
11:58 Les hôtels sont complets depuis 6 mois à Malmö.
12:01 Bon, et ben on ira ailleurs.
12:03 Allez, on se retrouve dans un instant avec Théo Curain pour parler de ce formidable magazine
12:09 Théo Top, à tout de suite.
12:12 Le 10h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
12:18 Sud Radio Média, l'invité du jour.
12:22 L'invité du jour, c'est Théo Curain, nageur multimédaillé, multirécompensé.
12:30 Vous le voyez également dans les médias régulièrement, dans Vestiaire en particulier,
12:34 dans Plus Belle la Ville, ça je l'ignorais.
12:36 Et puis vous avez votre émission désormais, c'est le premier magazine testimonial pour enfants.
12:43 C'est extrêmement bien fait, ça s'appelle Théo Top.
12:46 Théo Top, on voit le jeu de mots.
12:48 Ça commence le vendredi 3 octobre sur Haut Coup.
12:51 - Non, novembre. - Novembre, sur Haut Coup.
12:53 - Ça a déjà démarré. - Et puis ce sera le samedi, oui, c'est ça.
12:56 À partir de samedi prochain à 19h15 sur France 4.
12:59 Franchement, si vous êtes parents, grands-parents, faites regarder cette émission à vos enfants
13:05 parce que c'est vraiment très très bien fait.
13:09 Moi quand j'ai lu "Testimonial d'enfant", je voyais de la télé-réalité ou du truc.
13:15 Là, c'est pas du tout ça.
13:17 Comment c'est arrivé cette aventure pour vous Théo Curain ?
13:20 C'est arrivé il y a pratiquement deux ans là maintenant.
13:25 Parce qu'on a mis beaucoup de temps, on voulait pas faire n'importe quoi.
13:28 Que ce soit moi, France Télévisions, on voulait faire les choses proprement.
13:32 Créer un programme avec Mehdi Arbabé, mon producteur, qui me ressemblait aussi.
13:39 Donc on n'a pas voulu brûler les étapes.
13:41 Et voilà, on a fait les choses progressivement.
13:45 C'était quoi la question ? Je sais plus.
13:46 La question c'est comment vous avez été contacté, pourquoi on a pensé à vous ?
13:50 Et pourquoi vous avez-vous accepté ? Qu'est-ce qui vous a plu dans cette émission ?
13:55 Cette émission, ce qui me plaisait, c'était déjà le fait de pouvoir parler aux enfants.
14:01 On fait partie aujourd'hui d'une société où les enfants sont un peu anxieux
14:08 avec le climat dans lequel on vit.
14:11 Donc j'avais envie de m'approcher de ces enfants-là, leur parler,
14:15 voir ce qu'ils comprennent, ce qu'ils pensent.
14:18 Et puis en plus de ça, il y a quand même quelque chose à prendre en compte,
14:21 c'est que c'est quand même assez historique qu'un gars comme moi
14:25 anime sa propre émission.
14:28 Vous avez 23 ans.
14:29 Oui, j'ai 23 ans.
14:30 Et surtout, je n'ai plus de bras et je n'ai plus de jambes.
14:33 Il y a 10-15 ans, à la télévision, on ne voyait pas ça.
14:35 Et encore moins pour une émission pour les enfants,
14:38 parce que ça faisait trop peur, parce qu'on n'aurait jamais pris ce risque-là.
14:41 Il y a eu un chef dans Top Chef, ça vous a aidé quand vous l'avez vu ?
14:46 Qui était comme vous ?
14:50 Ouais, mais en plus qui est un gars super.
14:53 Il y a plein de gens comme ça qui ont fait des apparitions à la télévision,
14:56 et c'est vrai que c'est génial, c'est trop cool.
15:00 En fait, ça s'est fait progressivement,
15:03 il y a eu de plus en plus de personnes, on va dire, différentes sur nos écrans,
15:07 et c'est cool.
15:08 Mais là, on a franchi quand même un sacré cap.
15:11 Comment les enfants réagissent quand ils vous voient,
15:14 ils vous posent des questions ?
15:16 Ils sont prévenus à l'avance, comment ça se passe ?
15:18 Les enfants, ils savent que c'est moi qui anime,
15:22 qui va animer l'émission.
15:24 Ils ne savent pas forcément ce qui vous est arrivé, qui vous aide ?
15:26 Après, c'est à eux de voir, c'est les parents aussi,
15:28 il y a des parents qui préparent plus l'enfant que d'autres.
15:31 Mais ils vous posent des questions, certains vous ont posé des questions ?
15:34 Pour être honnête avec vous, oui, il y en a certains qui m'ont posé des questions,
15:37 mais franchement, j'ai été agréablement surpris,
15:40 parce qu'ils savaient pourquoi ils étaient là.
15:42 Ils étaient là pour raconter leur histoire.
15:44 Le reste n'avait pas de...
15:45 Après, il y en a eu 2-3 qui m'ont dit "Ah, est-ce que ça te fait mal ?
15:47 Est-ce que je peux toucher la prothèse ? Est-ce que c'est lourd ?"
15:50 Mais ça, c'est des questions qu'on me pose quotidiennement.
15:52 Et moi, ça a un plaisir énorme de pouvoir répondre aux questions des enfants,
15:55 parce que je sais que quand je réponds aux questions des enfants,
15:58 ils ont la réponse et ils vont passer à autre chose.
16:01 Ça veut dire que le sujet du handicap, ça ne va plus être du tout un sujet pour eux.
16:05 Et c'est ça.
16:06 Donc je me dis que maintenant, les enfants, les samedis soir,
16:09 ils vont pouvoir regarder une émission sur France 4
16:11 avec un gars qui n'a pas de bras, pas de jambes à la télévision,
16:13 et ça sera normal pour eux.
16:15 - Oui, pas de bras, pas de jambes, mais vous êtes comme un physique,
16:17 vous êtes plutôt sexy.
16:19 - C'est gentil.
16:20 - Non, mais c'est vrai. Mais ça a dû compter dans le choix.
16:23 Enfin, voilà, quand on vous voit...
16:25 - Dans la personnalité.
16:26 - Quand on vous voit torse nu, vous êtes super musclé.
16:28 - Oui, mais c'est pas évident.
16:29 - Vous avez été mannequin pour des marques.
16:31 - Peut-être. En fait, moi, ce que je trouve assez exceptionnel dans ce programme,
16:35 c'est que le handicap n'est même pas un sujet,
16:37 parce qu'au final, les gens vont le comprendre tout de suite.
16:41 - Oui, absolument.
16:42 - Quand on voit les premières secondes à l'image,
16:44 ils comprennent les gens.
16:45 Mais en fait, on s'en fiche, parce que là, les stars du programme, c'est les enfants.
16:48 - Absolument, on s'en fiche complètement,
16:50 et vous avez une écoute, une empathie,
16:52 et quelque chose d'extrêmement bienveillant.
16:55 Bienveillant et pas nian-nian ni misérabiliste,
16:58 en tout cas dans ce que j'ai vu avec cette petite fille qui est en surpoids.
17:01 - En surpoids.
17:02 - Puis d'abord, vous commencez par un jeu.
17:04 - Un jeu, Icebreaker.
17:05 - Voilà, Icebreaker, pour briser la glace.
17:09 C'est tourné dans la continuité ou il y a beaucoup de montage ?
17:12 - Franchement, il y a un petit peu de montage,
17:14 parce qu'on tourne, on va dire, à pratiquement 50 minutes avec l'enfant,
17:18 et on n'en garde que 13.
17:20 Et puis c'est découpé en plusieurs étapes.
17:23 Il y a l'Icebreaker, où justement on fait connaissance,
17:25 après on papote,
17:26 après il y a une spécialiste qui vient sur le plateau
17:28 pour donner des conseils concrets à l'enfant,
17:30 et puis à la fin, moi je les rappelle quelques semaines, voire quelques mois après.
17:33 - Oui, ça c'est super, pour savoir.
17:35 - C'est génial.
17:36 - Oui, il y a un peu de montage, mais on garde ce qui nous touche,
17:40 et ce qui m'en va dans l'enfant.
17:41 - On peut citer des thèmes, Valérie,
17:43 quelques thèmes qui sont abordés sur les problématiques qu'ont ces enfants.
17:46 "J'ai peur de rentrer au collège", "Mon papa est mort",
17:48 "Ma meilleure amie me manque", "Ma mère ne me laisse pas grandir",
17:51 "Je suis complexé par mon surpoids",
17:53 "Je suis dur avec mes parents", "Je stresse pour les aviolations",
17:57 "Je suis le seul à ne pas avoir de téléphone",
18:00 ça j'aime bien ce thème.
18:02 "C'est dur d'être dépendant des autres quand on a un handicap".
18:05 Quelques thèmes, j'imagine que tous les thèmes vous ont touchés,
18:08 mais est-ce qu'il y a un thème ou un témoin que vous retenez sur ces 40 émissions ?
18:14 - Franchement, c'est très difficile,
18:17 parce que tous les thèmes ont été assez dingues.
18:20 Que ce soit des sujets très lourds, comme "Mon papa est décédé",
18:24 ou "J'ai du mal à partager la chambre avec ma petite sœur",
18:29 "J'ai pas de portable", tout ça.
18:31 Déjà, je trouve ça exceptionnel que les enfants aient cette démarche
18:35 de venir parler, arriver à en parler super bien.
18:38 Après, c'est vrai qu'il y a eu des sujets beaucoup plus lourds
18:41 et qui ont été assez bouleversants, même pour nous, côté production.
18:46 Mais moi, j'accueillais les enfants de la même manière,
18:50 quelle que soit la thématique,
18:52 parce que je trouvais la démarche ultra, ultra, ultra inspirante
18:56 que les enfants viennent jusqu'ici.
18:58 - Vous discutez avec eux et vous racontez des choses sur vous aussi,
19:01 en tout cas dans l'épisode qu'on a pu voir.
19:03 - Exactement !
19:04 - Vous dites "Moi aussi, je me souviens..."
19:07 Enfin voilà, vous donnez de votre personne, comme on dit.
19:10 - Tout à fait !
19:11 - C'est très naturel, en fait.
19:13 - Je pense que pour un programme comme celui-ci,
19:15 on est obligé d'être naturel.
19:17 Pour moi, je ne suis même pas animateur sur cette émission.
19:20 Je suis plus un grand frère, qui est là pour accueillir l'enfant,
19:23 le mettre à l'aise, parce que c'est impressionnant.
19:25 On est sur un plateau de tournage, il y a plein de lumières,
19:27 il y a des caméramans, tout ça.
19:29 Moi, je suis plus là pour accompagner l'enfant,
19:31 pour que l'enfant puisse aller jusqu'à la thématique
19:33 qu'il a souhaité mettre en avance sur ce tournage.
19:35 Et après, c'est qu'il passe un bon moment avant tout.
19:37 - Et Sylvie, où vous étiez enfant,
19:39 vous vous seriez présenté pour quel thème ?
19:42 Qu'est-ce que vous auriez aimé dire au curin ?
19:45 - C'est une très bonne question !
19:48 Moi, quand j'étais...
19:51 Je me souviens, dans le tournage,
19:54 j'ai reçu un petit gamin qui est en fauteuil,
19:56 qui s'appelle Idriss,
19:57 et qui avait beaucoup de mal à accepter de demander de l'aide aux autres.
20:01 Et je pense que j'aurais pu venir pour la même problématique,
20:06 parce que c'est très difficile de ne pas être autonome
20:09 et de demander sans cesse de l'aide à papa, à maman,
20:11 à ton frère, à ta soeur, à qui vous voulez.
20:13 Et je pense que j'aurais pu avoir la même problématique que Idriss.
20:17 - Et vous lui avez dit quoi ?
20:19 - Moi, je lui ai dit que c'était normal,
20:21 que j'étais passé par cette étape-là,
20:24 qui est énervante, tout ça.
20:27 Mais qu'on finissait par l'accepter, déjà,
20:30 et qu'à notre manière, après,
20:32 on essayait de trouver des petites choses qu'on pouvait faire pour les autres aussi.
20:35 Et ça, ça nous valorait.
20:37 - Mais ça veut dire que, par exemple, quand vous étiez enfant,
20:39 ou même maintenant, vous ne pouviez pas vous habiller tout seul ?
20:41 - Si, si. Aujourd'hui, je suis tout à fait autonome.
20:44 Je vis à Paris sans aide, tout ça, il n'y a aucun souci.
20:48 Mais quand on est plus petit, c'est plus compliqué.
20:51 - Dans l'apprentissage, quand on commence à grandir.
20:55 - C'est ça.
20:57 Mais voilà, je lui ai donné ces petits conseils-là.
21:00 C'était Lénaïque, parce qu'elles sont deux,
21:03 les spécialistes, Lénaïque et Alicia.
21:05 Elle lui a donné d'autres conseils aussi.
21:08 Et quand je l'ai rappelé, plusieurs semaines après,
21:11 il me l'a dit, voilà,
21:14 que ça lui avait fait du bien,
21:16 et que maintenant, il osait plus demander de l'aide,
21:18 sans avoir ce problème de se dire
21:20 "Ah putain, il faut que je demande encore à quelqu'un", tout ça.
21:22 - C'est-à-dire de dédramatiser, c'est vraiment l'idée de l'émission,
21:25 c'est de dédramatiser les situations.
21:27 - Bien sûr, et j'insiste sur le fait qu'on n'est pas des magiciens.
21:30 Je veux dire, on tourne certes une heure,
21:33 mais on ne va pas faire des miracles.
21:35 C'est juste que, pour moi, mon avis,
21:37 ce que j'ai remarqué, c'est que c'est un moment tellement fort pour les gamins,
21:40 le fait d'être sur un plateau de tournage,
21:42 de découvrir tout ça, de me rencontrer,
21:44 de voir comment je suis à l'aise avec ce que je suis,
21:47 et ce que j'ai, je pense que ça les met à l'aise, eux aussi.
21:50 Et c'est un moment fort pour eux, et du coup ça les marque.
21:53 Quand ils rentrent chez eux, ils se disent "Ok, bon, je ne vais plus me laisser faire pour ci, pour ça, pour des tout",
21:56 et c'est ça que je trouve génial.
21:58 - Et puis ça permet aux autres enfants qui ont les mêmes problèmes,
22:00 de qu'on parle surtout, on leur parle,
22:03 et qu'ils se sentent moins seuls, parce qu'ils ont vu à la télévision
22:06 d'autres camarades qui ont les mêmes choses.
22:08 - Bien sûr, qu'on partage la même chose.
22:10 Ce que vous dites à cette petite fille en surpoids,
22:12 qui dit "J'ai l'impression que mes parents m'aiment moins que ma sœur",
22:16 et vous vous dites "Moi, quand j'étais petite, je pense que ça n'a pas été facile pour ma sœur".
22:22 C'est de partager, de dire "T'es pas toute seule".
22:25 - Je pense que dès qu'il nous arrive une galère, à nous tous,
22:28 la première chose qu'on fait aujourd'hui, c'est d'aller voir sur Internet,
22:31 ou dans des livres, s'il n'y a pas d'autres personnes
22:34 qui ont vécu la même chose que nous.
22:36 Donc Théo Thoeub, c'est ça, c'est de répondre à toutes les thématiques
22:39 qu'on peut rencontrer étant gamin.
22:40 - Allez, on marque une pause, on continue avec vous Théo Curain.
22:43 Stéphane nous dit "Mais pourquoi c'est programmé sur une petite chaîne à cette heure-là ?
22:48 Ça mériterait une plus grande exposition".
22:49 Je suis assez d'accord avec lui.
22:51 On se retrouve dans un instant.
22:53 - Le Supplément Média avec Théo Curain.
23:06 On le reçoit à l'occasion de la diffusion à partir de samedi prochain à 19h15
23:13 sur France 4 d'une émission formidable Théo Thoeub.
23:17 Vous recevez Théo Curain, des jeunes qui ont quoi, entre 10 et 14 ans ?
23:23 - Entre 8 et 12.
23:24 - 8 et 12 ? Ah d'accord.
23:25 8 et 12 et qui viennent raconter un problème qui peut toucher tous les enfants.
23:30 J'y ai donné la liste tout à l'heure.
23:32 J'ai peur de la rentrée au collège, ma meilleure amie me manque,
23:35 je partage ma chambre avec ma petite sœur,
23:37 je ne vois plus mon papa depuis quelques années,
23:39 je suis complexé par mon surpoids.
23:41 Des problèmes qui touchent beaucoup d'enfants,
23:45 qui se sentent parfois seuls et vous vous êtes là pour dédramatiser,
23:48 poser des questions et leur montrer que oui,
23:51 avec des spécialistes qui interviennent en plateau,
23:54 qui viennent pour expliquer un petit peu et dédramatiser.
23:58 - Comment ont été choisis les enfants ?
24:00 - Ils ont été castés, on a posé une annonce sur différents réseaux.
24:07 - Et ça a bien marché, il y a eu plein.
24:10 - Oui franchement ça a super bien marché.
24:12 - Ça veut dire que les enfants ont envie de parler.
24:13 - Exactement, c'est ça qui est assez fou.
24:16 J'espère que maintenant que le programme est lancé,
24:19 et si on fait d'autres saisons, j'espère que ça marchera encore plus.
24:23 - C'est vrai que sur l'horaire, on a des auditeurs qui réagissent en disant
24:26 "c'est vraiment dommage que ce ne soit pas sur une plus grande chaîne".
24:29 En même temps France 4 c'est aussi la chaîne de la jeunesse.
24:33 Mais c'est vrai que, on a une auditrice qui nous dit,
24:36 c'est vrai que Cyril Hanouna de temps en temps, tous les vendredis,
24:40 il y a des chroniqueurs handicapés.
24:43 Le handicap, vous le disiez, est plus visible à la télévision,
24:46 mais peut-être pas suffisamment non plus.
24:48 - Oui, non, non, non.
24:49 Mais après moi je suis quelqu'un de très optimiste,
24:51 et j'aime dire qu'on est sur la bonne voie.
24:53 C'est facile de toujours dire "il n'y a rien qui va",
24:55 "il n'y a jamais de personnes handicapées".
24:57 - Non, non, il y a du mieux.
24:58 - Il y a du mieux, il y a encore beaucoup de progrès à réaliser,
25:01 qu'on peut faire, mais on est sur la bonne voie.
25:03 - A l'inverse, vous comprenez que ça puisse déranger,
25:06 ou qu'on puisse détourner le regard ?
25:08 Est-ce que quand vous étiez plus jeune ou enfant,
25:10 il y avait des gens, vous entendiez parler en disant
25:12 "regarde, il n'a pas de bras",
25:14 et qu'ils se détournaient la tête ?
25:16 Est-ce que vous pouvez comprendre aussi que,
25:18 à la télévision, comme c'est un média grossissant,
25:22 est-ce que vous pouvez dire que ça choque des gens,
25:25 en disant "je ne veux pas regarder ça" ?
25:27 - Je peux comprendre que ça puisse interroger,
25:32 mais je ne peux pas comprendre que ça puisse choquer les gens.
25:36 Je pense que les gens qui sont "choqués",
25:39 ce sont des gens qui ne connaissent pas.
25:41 Si on s'habitue à voir, si on répond aux questions
25:45 que les gens peuvent avoir sur la différence et sur le handicap,
25:48 ça ne va plus être un sujet pour eux.
25:51 Donc là, quand on voit de plus en plus de différences à la télévision,
25:54 justement, on pallie à ça, on avance sur ça.
25:57 - Comédien, ça vous tente comme carrière ?
26:00 - Oui, de plus en plus, c'est quelque chose que j'aime bien aussi.
26:05 - Des propositions ?
26:06 - Mais c'est plus, on va dire, un bonus.
26:10 - Oui, mais justement, c'est la question.
26:11 Vous l'avez fait pour "Plus belle la vie",
26:13 vous l'avez fait dans "Vestiaire",
26:15 mais sur un récurrent dans une série ou quelque chose comme ça ?
26:19 - Je ne sais pas, un récurrent dans une série, c'est difficile
26:22 parce que ça demande beaucoup de temps.
26:24 Et moi, j'aime bien ces nouveaux projets.
26:26 J'aime beaucoup cet objectif de devenir un carnan à la télévision,
26:30 d'avoir des programmes, c'est ça qui m'excite.
26:32 Mais j'avoue que l'acting, c'est quelque chose qui me plaît aussi.
26:35 Mais c'est plus un bonus parce que je trouve ça cool.
26:39 Il y a des projets qui arrivent dans ce domaine-là.
26:42 Mais pour le moment, ça fait partie des objectifs.
26:45 - Je ne sais pas ce qui vous a pris,
26:47 franchement, novembre 2021, 108 km à la nage,
26:51 un truc de fou, un marathon, 8h52 de nage.
26:56 Et évidemment, quand vous êtes arrivé, vous avez mal partout,
27:00 vous êtes au bord de la dépression,
27:02 et ça a été une souffrance de dingue.
27:04 Évidemment, témoignage, écoutez.
27:06 - Théo est parti avec une heure d'avance sur les autres concurrents
27:10 et une obligation, terminer en 10h30 maximum.
27:13 - Par la voie de l'école publique de Saint-Apé,
27:15 Théo Coury, seigneur est de pied !
27:19 - Finalement, il se surpasse en 8h52.
27:28 - Franchement, j'ai cru que j'allais abandonner,
27:31 parce que j'ai très mal à l'épaule depuis la rivière en contre-courant.
27:36 J'ai pas mal à l'autre épaule, j'ai vraiment une douleur qui n'est pas musculaire.
27:40 Je pensais que ça allait me coûter le prix de la course.
27:43 Grâce à Thève, grâce à son encouragement, j'ai pas abandonné.
27:46 Je suis trop content.
27:48 - Sur 18 participants, 5 ont dû abandonner.
27:52 - Ça vous fait quoi d'entendre ça ?
27:54 - Déjà, je tiens à dire que je ne pleurais pas vraiment à la fin.
27:57 J'avais un truc dans l'œil.
27:59 Non, non, non, ça me met toujours des frissons,
28:03 parce que c'est des grands moments.
28:05 Le sport, c'est quelque chose que je garderai toujours dans ma vie,
28:09 quel que soit le niveau en tout cas,
28:11 mais c'est ce qui me ramène à mes racines,
28:14 à ce qui me construit et tout.
28:16 Et c'est la vraie vie, le sport.
28:18 Et c'est ça que j'aime, donc je vais toujours garder ça près de moi.
28:21 - Comme on est une émission média, je vous conseille un programme,
28:23 vous l'avez peut-être revu, "Insubmersibles".
28:25 Vous n'avez pas vu ce film ?
28:27 C'est sorti sur Netflix il y a deux jours,
28:29 c'est avec Annette Bennings et Jodie Foster,
28:32 et c'est l'histoire de cette nageuse américaine
28:35 qui à 60 ans décide de relier la Havane à Miami.
28:39 Voilà, Cuba à Miami.
28:41 Elle s'y reprend, c'est formidable.
28:43 C'est un film formidable et ça dit beaucoup de choses justement.
28:46 - C'est une histoire vraie.
28:47 - Oui, c'est une histoire vraie, mais de la rage.
28:49 Moi, j'ai une amie qui nage aussi, qui fait des défis,
28:51 et je suis très admirative de ses performances.
28:57 Elle dit que cette américaine, dans le film,
29:00 elle explique qu'elle a échoué quand elle avait 20 ans,
29:02 ou 25 ans, parce qu'elle n'avait pas le mental.
29:04 Et à 60 ans, elle se dit "Aujourd'hui,
29:06 je n'ai peut-être plus la forme physique, mais j'ai le mental".
29:08 Et le film est incroyable, parce qu'elle traverse la mer,
29:11 elle a des méduses qui lui arrivent dans la tête,
29:13 elle est obligée d'arrêter, elle re-cirque trois fois.
29:16 Mais qu'est-ce qui fait tenir justement quand on est...
29:19 Vous pensez à quoi ? Combien vous avez dit ?
29:21 - 8h52.
29:22 - Oui, la course en Argentine, c'était 8h52,
29:25 et je me blesse au bout d'une heure et demie,
29:27 donc c'était long.
29:28 Mais écoutez, j'en sais rien,
29:30 j'ai du mal à répondre à ce genre de questions à chaque fois,
29:33 parce que je pense que quand on part sur des courses aussi longues,
29:36 et des moments aussi longs,
29:37 je pense qu'à un moment donné, on arrive à switcher,
29:40 et qu'à un moment donné, il y a une part de nous qui nage,
29:42 et une part de nous qui n'est plus vraiment là.
29:44 Et heureusement, parce que sinon,
29:46 si on ne fait que réfléchir pendant 8h52,
29:49 ça peut être très long.
29:50 - Oui, par exemple, j'ai mal, c'est long...
29:51 - Mais par contre, ce qui a été limite le plus dur,
29:53 ça a été la pré-course,
29:55 quand on vit des moments si forts comme ça, si intenses,
29:58 quand on rentre sur la terre ferme,
30:00 et quand on rentre en France,
30:01 il faut être accompagné, parce que ça peut être très...
30:04 - Pourquoi ?
30:05 - Parce que c'est difficile,
30:06 enfin en tout cas, pour beaucoup de sportifs,
30:08 c'est difficile la pré-course, la pré-compétition,
30:11 la pré-expédition.
30:13 - C'est-à-dire qu'il y a une sorte de retombée...
30:15 - En fait, on se consacre à ça sur plusieurs années,
30:17 plusieurs mois, plusieurs semaines,
30:18 on fait beaucoup de sacrifices,
30:19 et du jour au lendemain, c'est fini.
30:21 Et là, tout s'arrête.
30:23 Donc voilà, ça a été compliqué pour moi,
30:25 après l'Argentine,
30:26 je m'étais fait tellement mal que je m'en voulais,
30:28 aussi un petit peu, quelque part.
30:30 Donc, moi, je n'ai pas honte de le dire,
30:32 j'ai vu quelqu'un,
30:33 j'ai vu un psy pour pouvoir refaire un peu le ménage
30:36 dans ma tête,
30:37 et ça m'a fait beaucoup de bien.
30:38 - On est seul quand on est sportif ?
30:40 On a une vraie solitude ?
30:42 - Non.
30:43 - On est très entouré, non ?
30:44 - Moi, j'entends beaucoup de gens qui disent
30:46 "je me suis fait tout seul",
30:48 je ne pourrais jamais dire ça,
30:50 parce que j'ai toujours été accompagné
30:52 dans tout ce que je fais,
30:53 que ce soit le sport,
30:54 que ce soit les projets à la télévision,
30:56 tout ça, j'ai toujours eu de la chance,
30:58 et croisez les doigts pour moi,
30:59 j'ai toujours eu des gens bienveillants autour de moi,
31:01 et sans cet accompagnement,
31:05 je ne ferais même pas la moitié de ce que je fais aujourd'hui.
31:07 Donc, non, pour moi, je ne suis jamais seul,
31:10 même dans l'eau,
31:11 même si je suis le seul à nager,
31:13 quand il y a un bateau qui me suit,
31:14 je sens les gens qui sont avec moi.
31:16 Je les sens avec moi, et ça m'aide beaucoup.
31:18 - Vous avez une amoureuse ?
31:19 - J'ai une amoureuse, oui, bien sûr.
31:21 - Elle est sportive ?
31:22 - Elle est sportive, un petit peu,
31:24 pas spécialement.
31:25 - Elle n'est pas jalouse ?
31:26 Parce que vous devez recevoir plein de courriers.
31:28 - Ecoutez, ça va, non ?
31:29 La vie fait qu'on se fait confiance,
31:31 et tant mieux,
31:32 mais c'est vrai que l'amour,
31:35 ça a été longtemps un sujet pour moi,
31:37 quand j'étais plus petit,
31:38 je me disais "est-ce que quelqu'un en voudra de moi
31:40 quand je serai plus grand ?"
31:41 Et en fait, oui,
31:43 parce qu'on ne s'arrête pas au physique.
31:46 - Au physique, et vous êtes vraiment quelqu'un d'incroyable.
31:50 On fait cette émission depuis des années,
31:53 et vous avez quelque chose d'assez unique,
31:56 d'une maturité, d'une luminosité,
32:00 qui moi me touche énormément,
32:02 et qu'on ressent vraiment,
32:03 je trouve que la télévision est un miroir grossissant,
32:06 et que ça se ressent énormément
32:07 dans cette émission Théotope,
32:09 qu'on peut voir sur France 4,
32:12 vraiment, je vous encourage à aller la regarder,
32:15 j'espère que vous continuerez longtemps
32:18 à voir ce type d'émission.
32:20 - Oui, et puis avoir plein d'autres émissions,
32:22 parce que vous êtes vraiment,
32:23 moi je suis avec Valérie depuis 7 ans,
32:25 je suis d'accord,
32:26 vous avez quelque chose de différent,
32:28 de lumineux,
32:29 vous êtes vraiment quelqu'un d'appart.
32:31 - Merci beaucoup, c'est adorable.
32:33 - Non, non, mais c'est sincère.
32:34 En tout cas, on vous conseille vraiment,
32:37 vraiment d'aller sur France 4,
32:39 à partir de samedi,
32:40 donc 11 novembre, 19h15,
32:43 regardez ces témoignages,
32:44 que vous soyez même parents ou pas,
32:47 c'est intéressant de voir cet échange
32:50 que vous avez avec ces enfants qui sont vrais,
32:52 on sent qu'il y a quelque chose qui se passe.
32:54 Et puis aux Jeux Citoyens,
32:56 on n'en a pas parlé 20h40 sur France 3,
32:58 c'est quoi ?
32:59 - Bah tous les jeudis, tous les jeudis soir.
33:01 - Non, non, mais jeudi soir,
33:03 tous les jeudis soir,
33:04 j'ai une chronique dans cette émission,
33:06 animée par Carole Gessler,
33:08 une chronique qui s'appelle "Théo le taxi",
33:10 et en fait, je prends des athlètes
33:12 qui vont participer aux Jeux Olympiques,
33:13 aux Jeux Paralympiques,
33:14 dans ma voiture avec moi,
33:15 et je leur propose une petite interview
33:16 un peu atypique,
33:17 je les fais chanter, tout ça,
33:19 karaoké dans la voiture,
33:20 c'est assez sympa.
33:21 - Vous conduisez ?
33:22 - Je conduis, ouais.
33:23 - Et comment ?
33:24 - Écoutez, j'ai pas fait de constats,
33:25 pour le moment,
33:26 donc ça a l'air de plutôt bien se passer.
33:27 - Et comment vous tenez le volant,
33:28 vous vous y arrivez ?
33:29 - Avec les dents,
33:30 non je rigole, c'est vrai.
33:32 Non, en fait, je conduis très bien
33:33 avec mes bras,
33:34 et c'est une voiture automatique,
33:35 y'a aucun risque.
33:36 - On va avoir des médailles françaises
33:37 aux Jeux Paralympiques ?
33:38 - Mais bien sûr,
33:39 ils vont tout exploser.
33:40 - C'est qui le vrai champion ?
33:41 Sauf qu'il faut regarder,
33:42 qu'il faut observer.
33:43 - Mais y'en a plein,
33:44 dans plein de disciplines,
33:45 en natation,
33:46 parce que voilà,
33:47 je connais,
33:48 déjà en fille,
33:49 y'a Emeline Pierre,
33:50 qui est une nageuse
33:51 qui nage en Bretagne,
33:52 y'a Hugo Didier,
33:53 y'a Alex Portal,
33:54 ouais, y'a du boom en athlétisme,
33:55 y'a encore plein de jeunes
33:56 et de beaux athlètes,
33:57 ça va être complètement dingue,
33:58 j'espère que les stades
33:59 seront remplis aussi bien
34:00 pour les Jeux Olympiques
34:01 que pour les Jeux Paralympiques.
34:02 - Et y'aura peut-être
34:03 des places d'hôtel,
34:04 des chambres d'hôtel,
34:05 à la différence de l'Eurovision.
34:06 Les auditeurs sont pas hyper fans,
34:07 Gilles Delachanson,
34:08 ils trouvent que c'est triste
34:09 et glauque,
34:10 et qu'on aurait pu
34:11 avoir un truc qui est...
34:12 - Je sais pas moi,
34:13 qui l'ai choisi,
34:14 pour faire des vlogs comme ça ?
34:15 - Vous nous l'avez présenté,
34:16 donc je vous dis,
34:17 le retour que j'ai, voilà.
34:18 Merci beaucoup Théo Curain,
34:19 bonne chance, bonne continuation,
34:25 et on se retrouve nous dans un instant.
34:29 - Soudradio.
34:30 - Soudradio.
34:31 - Parlons vrai.
34:32 - Parlons vrai.
34:33 - Soudradio.