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00:00 Thiapoum, chef-lieu de département dans la région du sud Komuy.
00:04 Dans cette localité, vive en majorité l'Nzima, autrement appelée Apolu.
00:10 Cette année, depuis le 15 octobre, ce peuple reçoit l'Abissa, deuxième étape d'une
00:16 célébration débutée à Béini, au Ghana.
00:19 Une tradition qui confirme la présence de ce groupe ethnique au pays voisin et surtout
00:24 son origine.
00:25 Dans la matinée de ce vendredi considéré comme saint, Thiapoum présente un visage
00:30 attrayant.
00:31 Dans l'après-midi, à un peu plus de 13 heures, l'ambiance change.
00:35 Les populations occupent l'artère principale de la ville, la place du festival et l'espace
00:44 réservé à la célébration officielle.
00:47 Elles attendent impatiemment la parade du roi, qui vient rassurer quant à l'effectivité
00:53 de la célébration de l'Abissa.
00:55 14 heures.
00:57 L'atmosphère grimpe d'un cran.
01:01 Cette artère importante de l'agglomération se vide de ses occupants et fait place à
01:07 des personnes habillées en t-shirts rouges ou oranges, armes blanches en main, déguisées
01:13 et faisant retentir des sifflets.
01:15 Ce sont des guerriers.
01:24 Ils ouvrent le passage pour la parade du roi.
01:28 Puis viennent les filles du roi, reconnaissables par leur tenue rouge-blanc imbibée de kaoulé.
01:34 Des femmes les accompagnent.
01:36 Des chants pour la cohésion en l'honneur du roi et des sifflements.
01:41 Sous un parasol particulier, celui qui conduit le royaume est visible.
01:50 Il est porté par des valets en uniforme, dans cette chaise royale conçue pour la circonstance
01:56 avec la présence d'une fillette, parée à l'image de sa majesté.
02:00 Cette petite fille caractérise la pureté du trône.
02:03 Un parcours rythmé et mouvementé.
02:10 Sa majesté Kouchi 4 dans son trône mobile est suivi par deux personnes.
02:16 La présence de l'un d'entre eux est étrange.
02:19 Je suis de la famille royale, donc il faudrait qu'on soit autour du roi pour le supporter,
02:26 pour l'encourager.
02:27 Cette profession, c'est de montrer au peuple nzima que le roi est toujours en place, que
02:32 c'est notre culture depuis des années et il faut continuer dans ce sens.
02:36 Cette procession draine du monde.
02:39 Le roi, en plus des attributs qu'il brandit de temps en temps en esquissant des gestes
02:45 majestueux, jette des pièces de monnaie, des biscuits et des bonbons.
02:49 Des présents qui attirent les plus petits, mais également des adultes.
02:53 Ils sont offerts par le roi et apporteraient le bonheur, la prospérité et la santé.
03:04 Les guerriers, eux, ne se font pas prier.
03:07 Leurs armes sont utilisées pour intimider.
03:10 Notre rôle, c'est de protéger le roi, assurer sa sécurité.
03:16 Il ne faut pas que les enfants viennent nous aider pour faire tomber le roi.
03:19 C'est à cause de ça qu'on chasse les enfants.
03:21 Quand tu aimes les enfants, tu es un roi, tu aimes tout le monde.
03:24 Donc, en fait, déjà, il est obligé de jeter des jetons, des bonbons, que je peux donner
03:29 aux enfants.
03:31 Le parcours se termine à la place où les tambouriniers de l'Abissa font preuve de
03:35 hardiesse.
03:36 Le roi et sa fillette ne peuvent se passer de danser en faisant le tour.
03:40 Son tour terminé, le roi salue ses invités et s'enfonce dans une sorte de mur monté
03:52 avec des pannes dressées.
03:53 Après avoir fait une défaite parraide avec lui, il faut le déposer à terre.
03:58 En descendant, il se pourrait que son panne qu'il a mise soit peut-être un peu dérangée.
04:04 Donc, il faut le couvrir pour pouvoir le faire descendre.
04:07 Maintenant, quand il descend, on l'arrange, il finit et puis maintenant, on enlève les
04:10 pannes.
04:11 C'est comme une mise en chambre.
04:12 La mise en chambre achevée, le roi prend place sur son trône.
04:16 La fête commence avec l'entrée sur scène des comias pour purifier les lieux.
04:22 Leur danse amène cette octogénaire pionnière du comian à exécuter des pas.
04:35 Puis, suivent les filles du roi.
04:37 Les représentants des villages invités, Ebroco et Alaguanu entre autres, suivi de
04:43 cette famille à Douvlez-Souyer.
04:45 Tour à tour, les Adaoulé, Awamba, les Azanoulé, Ezoïlé, Mafoulé, Mbavile et Mailepas.
04:53 Nous sommes les Alawambas des grands passants.
04:56 On a venu soutenir les Alawambas qui sont ici.
04:59 Cette célébration du vivre ensemble réjouit les organisateurs.
05:02 Nous voulons pérenniser notre abyssa.
05:05 L'abyssa, c'est le seul patrimoine culturel Zima qui existe encore du voie.
05:13 Donc, nous faisons tout nos possibles pour pouvoir faire exister notre abyssa qui est
05:18 notre patrimoine.
05:19 Et l'abyssa est un facteur de cohésion, de rassemblement autour de sa majesté.
05:26 Arrive alors le moment le plus attendu, la critique sociale pour décrier les faits qui
05:32 entravent la cohésion du royaume.
05:34 Un moment important pour laver le linge sale et qui va jusqu'à la tombée de la nuit.
05:42 Nous avons reproché au chef de mieux voir son gouvernement, ce à qui il communique,
05:48 et de se rallier au chef de Ndjeme pour que le royaume Atapumé puisse aller de l'avant.
05:54 Parce qu'aujourd'hui, le royaume appartient à Atapumé, mais l'origine de la doublé
05:59 vient de Ndjeme.
06:00 Donc, s'il est sur le trône aujourd'hui à Atapumé, il doit se rallier à son frère
06:04 de Ndjeme pour qu'ensemble, il puisse diriger le royaume Atapumé.
06:09 Au nombre des participants, des autorités traditionnelles, un ministre ghanéen et les
06:16 autorités administratives de Tiapum.
06:18 Chez nous au PYBT, le chef est le chef, mais c'est pas comme dans le pays du sud.
06:24 Vraiment, un roi, on choisit un jour pour lui faire toutes les critiques, ça, ça
06:28 je n'ai jamais vu chez nous.
06:29 On est venu ici pour célébrer.
06:30 Je suis venu ici sur l'invitation de sa majesté pour célébrer l'union entre les
06:36 pays de l'Ouest du Ghana.
06:38 Je suis très fier d'avoir été invité ici.
06:40 Ça prouve que l'ensemble, il n'y a pas de différence entre les Ghanais et ceux de
06:43 la Côte d'Ivoire.
06:44 Le peuple atouvlé est une communauté qui a des valeurs.
06:48 Et ces mouvements-là sont faits pour que ce peuple se reconnaisse une fois l'an, passe
06:55 à revue les manquements et puis les corriger et aller de l'avant.
07:00 Donc c'est un peuple qu'il faut encourager à mieux s'organiser afin qu'il serve d'exemple
07:08 aux autres peuples de Côte d'Ivoire.
07:10 Après le départ du roi pour son palais, place au bal poussière.
07:14 Je suis pas de Thiapo, mais je me rejoue de voir les danses traditionnelles et tout.
07:22 Je viens du Ghana, c'est ma première fois d'être là.
07:27 Je suis très émue.
07:28 C'est tellement au top, c'est merveilleux, c'est beau.
07:34 Cette manifestation populaire se poursuit jusque tard dans la nuit.
07:39 L'Abissa, culture du peuple Nzima, part du Ghana, arrive au royaume atouvlé-Souyer dans
07:46 le département de Thiapoum et termine sa course en Chélen-Nzima de Grand-Bassam.
07:50 [Cris de joie]