• l’année dernière
Tous les matins les informés débattent de l'actualité autour d'Aurélie Herbemont et Jules de Kiss

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:10 Les informés du matin sur France Info avec Aurélie Herbemont. Bonjour !
00:14 Bonjour Jules !
00:15 Service politique de France Info.
00:16 Nos informés ce matin, Victoria Coussa, vous aussi à la rédaction de France Info, service politique.
00:21 Et avec nous aussi Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'OPS.
00:26 Aurélie Herbemont, on commence avec la visite du ministre des armées au Liban.
00:30 Oui, Sébastien Lecornu est encore pour quelques heures au sud Liban, dans un contexte particulièrement tendu avec la guerre entre Israël et le Hamas.
00:38 Le ministre met en garde contre un risque d'escalade dans la région, alors qu'il y a aussi, surtout depuis hier, de fortes tensions à la frontière entre le Liban et Israël,
00:47 avec des échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah.
00:50 Le Liban n'a pas besoin d'une guerre, dit le ministre, qui annonce sur France Info le déploiement de nouveaux moyens français au large de la bande de Gaza,
00:59 alors que le porte-hélicoptère Tonnerre est déjà sur place.
01:02 Derrière, on a un deuxième porte-hélicoptère qui s'appelle le Dixmude, qui lui est en train d'être équipé pour être transformé en quelque sorte en bateau hospitalier.
01:12 Vous avez également des moyens de l'armée de l'air.
01:14 Un A400M s'est posé il y a de cela quelques jours en Égypte pour déposer plusieurs dizaines de tonnes de frais de sanitaire.
01:21 Deux autres vols sont prévus, les 3 et 5 novembre au prochain, là aussi pour être aux côtés notamment des autorités égyptiennes qui sont en première ligne sur ce sujet.
01:30 L'idée, c'est de dire à l'ensemble des acteurs de ce conflit qu'on ne peut pas laisser les populations civiles exposées à un danger et surtout sans solution de soins sur le terrain humanitaire.
01:43 Sébastien Lecornu le redit, Israël doit pouvoir se défendre et en même temps, les populations civiles de Gaza doivent être protégées.
01:51 Est-ce que c'est important, Victoria Koussa, cette visite du ministre des armées Sébastien Lecornu, après celle d'Emmanuel Macron au prochain, évidemment ?
01:57 Elle n'est pas anodine cette visite parce que Sébastien Lecornu vient aussi se montrer à côté des forces de la Finul qui sont à la frontière entre le Liban et Israël depuis 1978
02:08 parce qu'Israël et le Liban sont déjà toujours en guerre, ils n'ont jamais signé la paix malgré les conflits.
02:14 Les forces de l'ONU avec des français qui sont dans cette France.
02:17 Avec effectivement des soldats français et c'est surtout pour, on dirait que c'est un dernier appel à la raison parce que le Liban et surtout l'Ouest Bola à Libanais
02:25 et à deux doigts de déclarer la guerre contre Israël, Hassan Nasrallah le chef du Ouest Bola, qui en soutient le Hamas, va prendre la parole cet après-midi.
02:35 Tout le monde arabe est suspendu à cette prise de parole parce que ça pourrait être justement le début d'une guerre totale.
02:42 Et ce sera la première prise de parole d'Hassan Nasrallah depuis cet octobre.
02:45 Tout à fait, et il est attendu au tournant. Et donc quand le ministre français des armées vient à la frontière, c'est aussi ce dernier appel à prendre conscience que l'escalade pourrait dégénérer dans la région.
02:57 Et quand il vient à la frontière libanaise, on l'écoute sur place, vous pensez, Sylvain Courage, le ministre des armées français ?
03:02 C'est difficile d'être écouté au Liban, puisqu'il n'y a pas d'autorité constituée, il n'y a pas de président depuis un an.
03:08 Mais il y a quand même l'opinion libanaise qui est fatiguée, enfin on peut comprendre, de toutes ces guerres et qui est hostile à être entraîné dans ce conflit avec Israël.
03:18 D'autant plus que les autres pays arabes, finalement, eux, restent tranquillement derrière leurs frontières.
03:25 Et donc il y a quand même des possibilités d'éviter que le Ouest Bola bascule dans ce conflit.
03:31 Il y a aussi la dissuasion américaine, parce qu'il y a deux porte-avions qui menacent de s'interposer en cas d'escalade dans le conflit.
03:39 Donc on ne sait pas du tout ce que va dire Hassan Nasrallah. C'est à la fois un chef spirituel et un chef politique.
03:43 Donc il est un peu gêné quand même, même s'il faut qu'il donne des gages à ses troupes.
03:48 Il faut évidemment qu'il soit solidaire des combattants du Hamas. Et en même temps, il a des contraintes. Il ne faut pas... Tout n'est pas joué.
03:57 Et le tout avec une pression accentuée sur Israël. Pression militaire avec 19 sites, positions militaires israéliennes frappées hier soir par des tirs du Ouest Bola et des frappes israéliennes en représailles.
04:07 Dans un instant, on va parler de la dimension humanitaire de cette présence française en Méditerranée entre Chypre et la bande de Gaza avec le tonnerre et un deuxième porte-hélicoptère qui va le rejoindre.
04:18 À quoi ça sert ? On va voir ça dans un instant après le Fil info. À 9h10, Maureen Swiniard.
04:23 Un déplacement dans le Finistère pour Emmanuel Macron, le président, en Bretagne après le passage de la tempête Kiran.
04:29 Il doit rencontrer des forces de secours et des habitants. Beaucoup sont encore sans électricité. 523 000 foyers toujours sans courant dans tout le quart nord-ouest de la France, annonce sur France Info la ministre de la Transition énergétique.
04:44 Israël veut rompre tout lien avec la bande de Gaza. Le pays annonce qu'elle va renvoyer tous les travailleurs gazaouis qui se trouvaient en Israël depuis le 7 octobre.
04:53 L'armée qui affirme aussi avoir encerclé la ville de Gaza, elle la considère comme étant le centre de l'organisation terroriste du Hamas.
05:01 Il demande un cessez-le-feu immédiat, un arrêt des bombardements, une levée du blocus, la CGT, le parti communiste, le parti socialiste ou encore Europe Écologie Les Verts qui appelle à manifester demain à Paris.
05:12 Une manifestation de soutien au peuple palestinien qui n'est pas interdite par la préfecture.
05:17 Et puis de la Ligue 1 ce soir au programme, la 11e journée de championnat. Le Paris Saint-Germain reçoit Montpellier à partir de 21h et c'est à suivre sur France Info.
05:26 [Musique]
05:37 Et avec nous Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs et Victoria Coussa aussi, service politique de France Info.
05:43 On parle de la situation au Proche-Orient, ce conflit depuis bientôt un mois avec des bombardements sur la bande de Gaza, la réponse d'Israël aux attaques du Hamas.
05:51 Et donc ce porte-hélicoptère français, le Tonnerre, ça y est qui est maintenant sur zone entre Chypre et la bande de Gaza.
05:58 On avait un document, France Info, ce matin sur cette présence du Tonnerre, son utilité.
06:03 Oui, notre collègue Adrien Beck a pu se rendre hier sur le Tonnerre, donc le premier porte-hélicoptère qui était positionné par la France au large de la bande de Gaza.
06:14 Sauf qu'Adrien a pu visiter ce porte-hélicoptère et en fait, de l'aveu même du commandant, on peut se prendre en charge.
06:22 Il faut préciser qu'à ce stade, il n'y a aucun blessé de la bande de Gaza qui est sur ce porte-hélicoptère.
06:26 Et même s'il pouvait y avoir des blessés pris en charge, il y a suffisamment de place actuellement.
06:32 Une soixantaine de lits.
06:33 Une soixantaine de lits, mais vraiment de quoi prendre en charge deux blessés très graves et deux blessés graves.
06:37 Donc c'est vrai que c'est un petit peu minimaliste, on va dire, mais ce porte-hélicoptère est parti un peu dans la précipitation pour rejoindre la zone.
06:47 C'est pour ça que le Dixmude, un deuxième porte-hélicoptère, lui, va arriver à priori autour de mi-novembre.
06:51 Et lui, c'est promis, il pourra vraiment accueillir plus de patients, plus de blessés pendant les bombardements à Gaza.
07:00 Après, il y aura toujours la question de comment est-ce qu'on transfère les blessés depuis la bande de Gaza sur le porte-hélicoptère.
07:05 Ça, ça reste aussi des choses techniques qu'il va falloir mettre en place de manière pratique.
07:11 Alors pour l'instant, vu les capacités humanitaires de ce porte-hélicoptère, Sylvain Courage, on peut se poser la question, est-ce qu'on n'est que dans le symbole ?
07:17 Il faut accompagner la diplomatie française qui a signé cette résolution pour une trêve humanitaire.
07:25 Donc on amène des navires qui sont censés faire évacuer à la fois des blessés, peut-être aussi faire sortir des gens qui ont envie de sortir.
07:34 Il y en a beaucoup. Donc voilà, on amène ce premier navire qui n'était pas trop loin, je crois.
07:38 Donc il se déroute. On en amène un second pour préparer des évacuations.
07:42 Après, effectivement, pour opérer ces évacuations, moi je ne suis pas du tout expert de ça, mais il faut passer entre deux missiles.
07:48 C'est très compliqué de...
07:49 Ou peut-être une première évacuation au sol vers l'Égypte et puis de l'Égypte...
07:52 Voilà, il faut ouvrir la porte à ce moment-là de Rafah. On sait à quel point c'est difficile.
07:55 Ça a commencé, mais c'est au point de goût.
07:56 Bon, mais c'est aussi mettre un peu une pression sur les autorités israéliennes malgré tout.
08:00 C'est une pression très légère, mais de dire voilà, nous on est prêts. On est prêts à évacuer des gens.
08:06 Il vaut mieux avoir stationné ces navires à proximité pour donner du crédit à cette...
08:12 Ce que disait sur France Info hier le ministre des Armées Sébastien Lecornu, c'est qu'aussi l'idée, c'est d'avoir un effet d'entraînement, un effet de levier,
08:19 d'envoyer beaucoup de moyens sur zone pour dire aux partenaires de la France, qui se veut être une nation cadre dans ce dispositif d'aide humanitaire,
08:26 "Allez-y, accompagnez-nous".
08:29 Oui, c'est une façon de montrer l'exemple, sachant qu'en plus la France a toujours joué un rôle très important au Proche-Orient, dans cette zone.
08:36 Le Tonnerre, pour beaucoup de Libanais notamment, c'est aussi ce navire qui a protégé des Franco-Libanais pendant la guerre en 2006
08:45 entre Israël et le Hezbollah libanais au sud du Liban.
08:49 Et donc effectivement, il y a vraiment aussi la symbolique autour de ce navire-là qui vient et qui ouvre ses portes
08:56 à ceux qui ont besoin de fuir une situation dramatique, que ce soit dans la bande de Gaza comme au Liban en 2006.
09:03 Aurélie Herbemont, vous pensez que la dimension politique aujourd'hui de ce conflit, dont on parle un peu moins ces derniers jours,
09:10 mais en France, avec ses craintes d'importation, de tensions, etc., on sait que demain, il y a une manifestation pro-palestinienne
09:17 qui n'est pas interdite par la préfecture de Paris. Est-ce que ça doit rester encore un point de vigilance, ça, pour le gouvernement français ?
09:23 Bien sûr que ça doit rester évidemment un point de vigilance et ça l'est depuis le premier jour, parce que le risque d'importation du conflit,
09:31 il est là et j'ai envie de vous dire, il est déjà quasiment importé.
09:35 Avec des tensions dans le débat public ?
09:36 Avec des tensions dans le débat public politique très très fortes. Avec ces manifestations, Gérald Darmanin, à la base, voulait toutes les interdire par principe.
09:43 Le Conseil d'État a dit non, on ne peut pas interdire par principe des manifestations. On verra ce qu'il en est pour la manifestation de demain.
09:50 Le problème, c'est que dans ces manifestations, parfois, on entend des paroles et des slogans qui sont franchement, franchement limites.
09:57 Et puis, il y a aussi un contexte de recrudescence des actes antisémites en France.
10:02 Donc en fait, le conflit n'est pas... On veut tout faire pour éviter d'importer le conflit, mais de fait, il est déjà en filigrane dans la société française.
10:09 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'en effet, pour une fois, là, ce rassemblement pro-palestinien à Paris n'est pas interdit.
10:15 Il n'y a pas d'acte d'autoriser une manifestation, mais on peut l'interdire. Pour l'instant, ce n'est pas interdit.
10:19 C'était pour en revenir à la politique française, qui va être animée par un autre débat dans les jours qui viennent.
10:26 Aurélie Herbemont, le sujet, c'est la loi immigration, ça y est, qui arrive au Sénat dès le début de la semaine prochaine.
10:32 Oui, lundi prochain, les sénateurs vont officiellement commencer à examiner ce texte.
10:36 Et donc, l'heure est un petit peu au dernier coup de pression avant d'entrer dans le vif du sujet.
10:40 Il y a une tribune de 3000 soignants dans le journal Le Monde pour sauver l'AME, l'Aide médicale d'État, qui est clairement dans le viseur de la droite.
10:48 LR souhaite la restreindre pour en faire seulement une aide médicale d'urgence, avec moins de soins accessibles.
10:54 L'AME, rappelons-le, permet aux étrangers sans papiers de se faire soigner gratuitement.
10:58 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est plutôt favorable à l'idée de suivre la droite sur ce sujet.
11:04 Voilà donc 3000 médecins qui rentrent dans le débat, dont la prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi,
11:10 où le professeur émérite au CHU de la Pitié-Salpêtrière André Grimaldi, il était hier sur France Info pour s'opposer à une AME dégradée.
11:18 Ce serait un triple échec médical, éthique et financier.
11:23 Médical parce que quand on ne prend pas les gens au début de leur maladie, ils arrivent dans un état beaucoup plus grave.
11:29 C'est un échec éthique parce que ça contrevient aux serments d'Hippocrate que nous avons portés.
11:34 Nous soignons un patient en fonction de ses besoins. Nous ne demandons pas ses papiers, nous ne demandons pas sa carte vitale.
11:40 De plus, si on ne soigne pas des maladies infectieuses, on reste des gens contagieux.
11:44 On favorise les épidémies, ce qui est un deuxième scandale éthique.
11:47 Et enfin, sur le plan financier, c'est démontré, ça coûte beaucoup plus cher, parce que ces maladies vont être plus graves,
11:55 ils seront hospitalisés, ils seront en centre de soins intensifs, ils seront en réanimation.
11:59 C'est un argument purement de campagne électorale, de politique démagogique.
12:04 Voilà, des soignants qui sont contre la suppression de l'AME, idée qui divise aussi jusqu'au sein du gouvernement
12:11 puisque le ministre de la Santé est défavorable à la dégradation de l'AME.
12:15 Idem pour le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui l'avait dit il y a quelques semaines sur ce plateau.
12:20 Ça, Sylvain Courage, c'est un débat dans le débat, d'ailleurs, l'aide médicale d'État dans ce projet de loi immigration.
12:24 – Il n'était pas vraiment prévu, mais il a été introduit par la droite,
12:27 parce que pour la droite et l'extrême droite, c'est un sujet depuis déjà des années,
12:31 d'essayer de venir à bout de ce dispositif qui a été créé par la gauche.
12:35 Donc on comprend bien tout ce qui se joue politiquement.
12:38 Alors, ils l'ont réintroduit pour essayer de durcir le texte proposé par Gérald Darmanin.
12:45 Gérald Darmanin n'est pas opposé à ce durcissement, mais une partie de la majorité est tout à fait hostile.
12:50 Et puis ces médecins apportent le point de vue des soignants, de l'éthique et même de l'économie médicale,
12:56 puisqu'effectivement ça coûte un peu plus d'un milliard,
12:58 mais probablement si cette aide n'existait pas, les coûts seraient bien supérieurs.
13:03 Donc voilà, on en est là, c'est assez confus, mais pour l'instant,
13:08 on a l'impression que Gérald Darmanin a envie d'introduire cette transformation de l'AME,
13:13 puisqu'en fait il s'agit de la transformer en AMU, qui est un dispositif beaucoup plus restrictif.
13:18 Alors, vous disiez coup de pression Aurélie Herbeumont, est-ce que c'est vraiment une question de fond ?
13:22 Ou il y a aussi cette tentation pour la droite peut-être de diviser la majorité
13:25 entre celles et ceux qui feraient de l'AME une ligne rouge absolue ?
13:30 Il y a plutôt un enjeu de crédibilité pour la droite, c'est-à-dire, nous on veut incarner la ligne dure sur l'immigration,
13:35 même plus dure presque que l'extrême droite, qui a gardé le silence pendant très longtemps.
13:39 Marine Le Pen vient de se positionner sur le texte il y a quelques jours,
13:43 en disant "nous on est prêt à voter ce texte si l'article 3 sur la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers en tension disparaît".
13:52 C'est la condition du RN, mais sinon le RN est tout à fait prêt à voter ce texte du gouvernement.
13:57 Et c'est justement un piège aussi pour l'exécutif, c'est-à-dire que s'il n'arrive pas à convaincre les LR de voter son texte,
14:03 s'il retirait l'article 3, ça voudrait dire que le RN serait prêt à voter main dans la main avec le gouvernement,
14:09 et le piège se refermerait aussi autour d'eux.
14:12 La régularisation pour les métiers en tension, on verra venir dans un instant, parce que c'est aussi une autre ligne rouge,
14:16 ça pose la question de quelles sont les lignes rouges et puis qui va les franchir ou pas au moment du vote.
14:21 On va voir ça avec nos informés juste après le Fil info.
14:24 À 9h20, Maureen Suignard.
14:26 L'impact de la tempête Kiran sur les infrastructures a été trois fois plus important qu'en 1999,
14:33 affirmation sur France Info de la ministre de la Transition énergétique.
14:37 Elle nous indique que 523 000 foyers sont toujours sans courant ce matin,
14:42 mais Agnès Pagny-Runacher promet des améliorations dans les heures à venir.
14:46 Des perturbations aussi du côté du trafic ferroviaire.
14:49 Il est totalement interrompu pour les TER dans les Hauts-de-France.
14:52 Il reste perturbé en Normandie, en Bretagne et aussi en Nouvelle-Aquitaine,
14:56 puisque les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques sont en vigilance orange aujourd'hui.
15:02 De nouvelles frappes israéliennes la nuit dernière sur la bande de Gaza.
15:05 L'état hébreu affirme aussi avoir encerclé la ville de Gaza.
15:09 Le secrétaire d'État américain veut discuter de mesures concrètes pour épargner des civils.
15:14 Il va rencontrer le Premier ministre israélien aujourd'hui.
15:17 Deuxième voyage du chef de la diplomatie américaine depuis le 7 octobre.
15:21 On le présentait déjà comme le nouveau prodige du basket,
15:24 mais le Français Victor Wembañama a encore marqué les esprits la nuit dernière.
15:29 38 points marqués pour son cinquième match en NBA.
15:32 C'est lui qui offre la victoire à son équipe des San Antonio contre Phoenix.
15:36 Et avec nous Victoria Koussa, service politique de France Info,
15:51 et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs.
15:53 Aurélie Herbemont, on parlait de ce nouveau totem brandi dans les débats sur l'immigration, l'aide médicale d'État.
15:58 Et puis il y a ce que disait Victoria, ce projet de régularisation de travailleurs dans les métiers en tension.
16:03 Autre ligne rouge.
16:04 Le fameux article 3 qui est désormais rentré quasiment dans le vocabulaire public.
16:10 L'article 3 qui prévoit de régulariser les travailleurs sans papier qui travaillent dans des secteurs en tension.
16:18 Ça depuis le début, c'est le chiffon rouge que la droite agite en disant "ça on n'en veut surtout pas".
16:25 Sauf que tout ça est un petit peu compliqué parce que vous avez donc la droite qui n'en veut pas.
16:29 Mais le texte va arriver d'abord au Sénat.
16:31 La droite n'a pas de majorité sans les centristes au Sénat.
16:35 Le Sénat, lui, veut garder cet article 3 sur la régularisation des travailleurs sans papier.
16:41 Donc déjà on ne sait pas bien ce qui va se passer à partir de lundi au Sénat concernant cet article 3.
16:47 Sachant qu'après vous aurez le passage à l'Assemblée où là vous avez une partie de la majorité
16:52 qui dit "mais si vous enlevez l'article 3, nous ça nous va pas du tout".
16:56 Donc si vous voulez tout le monde soit très partisan de cet article 3, soit très contre,
17:01 sans qu'il y ait vraiment une majorité à la fois dans chaque chambre pour le défendre ou au contraire pour le torpiller.
17:07 Donc on a bien du mal à voir comment ça va se passer avec LR qui évidemment en fait un chiffon rouge.
17:13 Mais en même temps LR, ils font monter les enchères quasiment jour après jour.
17:17 Ils rajoutent des conditions parce qu'au final ils n'ont pas du tout envie de la voter.
17:20 Ils n'ont pas envie de faire ce cadeau à Emmanuel Macron.
17:22 On est à quelques mois des européennes.
17:24 Donc voilà, s'ils ne veulent pas de l'article 3, mais ils veulent aussi supprimer l'aide médicale d'État.
17:27 Ils veulent aussi réviser la Constitution pour faire un référendum sur l'immigration.
17:32 Bref, à chaque fois ils font monter les enchères.
17:34 Bien malin qui peut dire comment termine ce projet de loi.
17:38 L'idée c'est un peu cadeau contre cadeau, Victoria Koussa.
17:40 Est-ce que Gérald Darmanin peut faire ce cadeau aux Républicains de céder sur cet article 3 ?
17:46 Sur l'article 3, je ne pense pas.
17:48 Au vu de ces dernières déclarations, en début de semaine, le ministre de l'Intérieur a dit "je tiens à l'article 3".
17:54 Il l'a réaffirmé. Il l'a aussi réaffirmé devant les parlementaires, il me semble, la semaine dernière, de la majorité.
17:59 Mais ce qui est compliqué, c'est que Gérald Darmanin souffle un peu le chaud et le froid.
18:04 À la fois il dit ça sur l'article 3 et après il donne une interview à Valeurs Actuelles
18:08 où il ne remet pas en cause l'article 3, mais où il parle finalement à l'électorat de droite et de la droite dure
18:15 et de l'extrême droite.
18:17 On voit qu'il marche sur des oeufs, mais on a surtout l'impression que le gouvernement
18:21 est au même stade qu'au tout début de l'ouverture des débats autour de l'immigration.
18:25 Ça a été un balancier, un peu à droite, un peu à gauche, un peu à droite.
18:28 Et finalement on est toujours à cet équilibre que promettait le gouvernement en lançant son projet de loi immigration.
18:36 Sylvain Courage ?
18:37 Si on tient compte de tout ce qui vient d'être dit, on s'aperçoit qu'il n'y a plus qu'une solution, c'est le 49-3.
18:42 C'est-à-dire qu'on est un peu comme dans la réforme des retraites, dans la situation de la réforme des retraites,
18:48 où finalement on épuise les oppositions, les oppositions se neutralisent,
18:51 et à la fin il y a une possibilité pour le gouvernement de faire passer son dispositif à peu près comme il l'avait conçu au départ,
18:56 c'est-à-dire en même temps, avec ce balancement de tous les textes macronistes,
19:02 et d'obtenir l'adoption du texte par cette voie.
19:06 Alors ça va faire crier évidemment, il y aura peut-être une motion de censure derrière,
19:10 mais de nouveau les oppositions vont se neutraliser, et probablement la motion ne passera pas.
19:15 Oui, la droite menace effectivement de déposer une motion de censure à l'Assemblée.
19:19 Qui serait plus dangereuse que les précédentes ?
19:21 Sauf que pas forcément, parce que le Parti Socialiste a dit la semaine dernière
19:24 qu'il ne voterait pas une motion de censure de la droite sur l'immigration,
19:28 donc on ne voit pas bien comment est-ce que cette motion de censure
19:31 pourrait au final avoir les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement.
19:36 Donc si vous voulez, on est dans une espèce de poker menteur depuis le début sur ce projet de loi immigration.
19:41 Et le poker menteur continue, tout le monde fait de la surenchère,
19:44 dit "je veux ça, je veux pas ça, je vais faire ça, je vais faire ça",
19:47 et puis suite au prochain épisode quoi !
19:49 Et la gauche, vous avez envie de dire ?
19:51 Puisque vous avez parlé de la position du Parti Socialiste, mais Victoria Koussa,
19:55 comment la gauche peut se saisir de ce sujet ?
19:57 La gauche veut peser depuis déjà quelques mois sur le débat immigration.
20:01 Une partie de la gauche en tout cas, qui a signé une tribune avec les figures de l'aile gauche de la majorité,
20:07 notamment Sacha Ollier.
20:09 Et alors là, leur volonté, c'est de peser au moment, juste avant l'ouverture des débats au Sénat,
20:14 ils vont organiser une conférence de presse, d'après des informations de nos confrères du Parisien,
20:19 organiser une conférence de presse pour justement montrer qu'ils déposeront ensemble des amendements
20:23 pour protéger les points, enfin le volet social de ce texte là,
20:28 que ce soit l'AME, hors de question pour reditoucher,
20:31 et également cet article 3 sur la régularisation des travailleurs sans-papiers.
20:36 Donc il y a cette volonté de peser dans les débats.
20:38 Il n'y a que LFI pour l'instant qui reste un peu à l'écart de tout ça,
20:41 pour ne pas jouer aussi le jeu de l'exécutif et de la majorité,
20:46 alors qu'une partie de la gauche est prête à être plus constructive.
20:50 Sylvain Courage, vous disiez, l'équation n'est déjà pas simple.
20:52 Oui, mais les distinctions de la NUPES offrent une petite voie à Elisabeth Borne,
20:57 pas à Gérald Darmanin, parce qu'on peut aussi discuter du positionnement de chacun à l'intérieur de l'exécutif.
21:03 C'est-à-dire qu'effectivement les socialistes, pour les nommer, sont prêts à...
21:07 Si on préserve les aspects les plus sociaux du texte,
21:10 alors ce n'est pas vraiment de gauche la régularisation des travailleurs dans les secteurs en tension,
21:16 c'est surtout économique et libéral, c'est-à-dire que c'est des gens qui travaillent et dont l'économie française a besoin.
21:21 Mais au moins, pour cela, cette gauche-là, la gauche socialiste, est prête à faire un pas.
21:27 Et donc il peut y avoir une forme de neutralité du Parti Socialiste
21:31 qui, au bout du bout, permettrait aussi de faire passer le texte.
21:34 Est-ce que ce débat sur l'immigration peut être un clou de plus dans le cercueil de la NUPES
21:38 ou pas dans les divisions entre l'EPS et les Insoumis ?
21:41 Ce qui est sûr, c'est que depuis le début, la France Insoumise a refusé cette initiative
21:45 qui était partagée avec une partie des socialistes, des communistes, des écologistes
21:50 et l'aile gauche de la majorité, en partant du principe que cette régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension,
21:56 c'était finalement de l'immigration choisie.
21:58 Et ça, LFI est totalement hostile à cette façon de voir qui, finalement, l'immigration choisie,
22:04 ça n'est pas appelé comme ça aujourd'hui, mais ça ressemble un peu à ce que pouvait dire Nicolas Sarkozy à l'époque.
22:09 Donc ça, LFI a toujours dit, ça nous, on ne signe pas, on ne rentre pas là-dedans.
22:13 Et donc c'est, oui, effectivement, une nouvelle dissension, peut-être pas la plus grave depuis ce qui se passe ces dernières semaines,
22:19 mais c'est effectivement une nouvelle dissension au sein de la NUP.
22:22 Mais sur le fond, comme sur la forme, toutes ces tractations en cours, on n'a pas fini d'en parler de ce projet de loi immigration.
22:28 Merci beaucoup Aurélie Herbaumont, merci à nos informés,
22:31 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs, et Victoria Coussa de la rédaction politique de France Info.
22:37 à la prochaine, c'est la fin de la semaine.

Recommandations