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Primonial Sailing Team - Sébastien Rogues est skipper et deux fois vainqueur de la Transat Jacques Vabre. Pour neo, il présente la plus belle course transatlantique et nous fait visiter le bateau sur lequel il va vivre et naviguer pendant cette traversée. ⛵️

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00:00 La stratégie sur une course au large, c'est que tu places tes pions les uns après les autres.
00:03 On transforme l'océan Atlantique en échiquier, c'est juste magique.
00:08 Très rapidement, le truc le plus proche de toi quand tu es en mer, c'est Thomas Pesquet sur l'ISS.
00:12 Ça met en exergue quand même cette notion de solitude.
00:16 Tu es responsable de tes actes.
00:21 Ça, ça a de la valeur chez moi.
00:23 Il faut imaginer qu'on va quasiment une fois et demie plus vite que le vent.
00:26 Moi, je suis de passage, je suis de passage sur terre et je suis de passage, encore plus de passage quand je traverse l'Atlantique ou quand je navigue.
00:31 En dessous de moi, il y a toute une faune et toute une flore qui, elle, est là depuis des centaines de milliers d'années
00:37 et qui sera là aussi bien après moi.
00:39 On glisse, nous. On glisse avec nos bateaux.
00:42 Salut Néo, je m'appelle Sébastien Roch, j'ai 37 ans.
00:48 J'ai la chance d'avoir déjà gagné deux fois la Transat Jacques Vabre et je viens de finir troisième de la dernière route du Rhum.
00:53 La Transat Jacques Vabre, c'est la plus belle course transatlantique.
00:56 On va partir du Havre, direction la Martinique, en passant par le nord-est du Brésil.
01:02 En gros, on part pour un peu plus de 10 000 kilomètres.
01:05 Alors, mon magnifique bateau qui est juste derrière moi, c'est un Ocean 50.
01:08 Il fait 15,24 mètres de large et 15,24 mètres de long.
01:12 C'est un peu le bateau de mes rêves. Pourquoi ?
01:13 Parce que déjà, parce qu'on vient de le mettre à l'eau.
01:16 C'est un bateau qui est tout neuf.
01:18 On a beaucoup travaillé avec toute l'équipe pour qu'il soit aussi joli qu'aujourd'hui.
01:23 Et c'est un bateau qui intègre toute mon expérience depuis maintenant quasiment 20 ans dans la course au large.
01:29 Une des composantes quand même d'un bateau de course, c'est d'être léger.
01:33 Donc on se tord un peu la tête et l'esprit pour modifier tout ce qu'on peut pour gagner du poids.
01:39 Alors là, je suis en train de hisser la grand voile.
01:43 Donc elle fait 24 mètres de long, la hauteur du mât.
01:46 C'est du cyclisme avec les bras.
01:48 Quand tu es en mer, c'est très probable et c'est assez souvent que tu te rends compte des conditions un peu dures.
01:53 Avec plusieurs mètres de vagues, ce qu'on appelle des creux en notre jargon.
01:59 Tu te rends compte que ce qui t'entoure est bien évidemment plus puissant que toi.
02:06 Et surtout que toi, tu es à peine toléré sur cet endroit.
02:08 Et je crois que ça t'apporte toute l'humilité qu'il faut avoir pour faire ce métier.
02:12 Parce qu'à tout moment, une petite piche nette et tu t'en vas.
02:15 Je crois que tu prends la mesure de ce qu'est la nature, de ce qu'est la terre, de sa puissance.
02:20 Ça revient complètement à l'homme à sa place et aussi du respect qu'il faut lui porter.
02:23 Alors là, on est à l'étrave.
02:29 L'étrave, c'est l'avant du bateau.
02:30 Et c'est ici qu'on connecte la plupart des voiles qui vont nous permettre d'avancer
02:34 en fonction de là où vient le vent, de sa force et de ce qu'on veut faire avec le bateau.
02:38 On va arriver dans le cockpit.
02:39 Le cockpit, c'est la pièce maîtresse de tous les bateaux.
02:42 C'est de là-bas qu'on pilote, qu'on règle les voiles.
02:45 Tout s'y passe et c'est là où on passe le plus clair de notre temps.
02:48 Là, tu es dans le salon, cuisine, salle à manger, chambre à coucher, salle de bain aussi.
02:54 Même si on ne s'en sert pas beaucoup.
02:55 Et puis, vous allez me suivre, on va aller dans les entrailles du bateau, dans la coque centrale.
02:59 On peut voir que cette coque centrale est très structurée avec des bouts de carbone,
03:02 des bouts de fil de verre.
03:04 On se retrouve avec toute l'électronique.
03:06 Ce sont des bateaux qui aujourd'hui sont très technologiques.
03:09 Donc, on embarque de l'informatique, on embarque des pilotes automatiques qui sont complexes.
03:14 Il faut imaginer qu'on a environ 80 capteurs à bord.
03:17 Et ça, c'est notre téléphone satellitaire.
03:20 Et moi, c'est aussi ma liaison préférée pour parler à ma famille quand je suis en mer,
03:25 à ma femme et mes enfants.
03:26 J'ai besoin de rester connecté à ma famille,
03:28 à être certain qu'ils aillent bien.
03:30 Je pense qu'eux aussi sont contents de savoir que je vais bien.
03:33 Je ne suis pas un ours où je pars 15 jours sans donner de nouvelles.
03:35 Autour d'une vie de marin, il y a une vie de famille qui n'est pas si simple
03:42 parce qu'on est souvent absent, on est souvent en compétition.
03:46 Je ne pourrais jamais assez remercier ma famille, Laure et les enfants
03:50 de m'accompagner autour de cette passion et autour de mes rêves.
03:54 Et j'ai conscience des sacrifices que ça leur demande aussi.
03:58 Et ce qui rend ce projet peut-être encore plus fort pour nous,
04:03 ils sont toujours là quand ça ne va pas.
04:05 C'est plus qu'un pilier, c'est du béton armé, ma famille.
04:09 Et je vous invite tous à vivre vos rêves.
04:10 Je crois qu'aujourd'hui, on n'a pas le droit de laisser un rêve enfoui dans son propre intérieur.
04:16 Je crois qu'on a la chance de vivre sur cette planète.
04:20 On est là pour profiter, on est là pour vivre ses rêves.
04:23 On n'a aucune obligation de réussir, par contre, on a une obligation d'essayer.
04:27 C'est ce que je veux dire.
04:28 Merci à tous.
04:29 Merci à tous.
04:30 [Sonnerie de fin]
04:32 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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