L'animateur emblématique de TF1, Nikos Aliagas, est l'invité de Léa Salamé, à l'occasion du grand retour de la Star Academy. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-25-octobre-2023-5205058
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00:00 Bonjour Nicolas Léagas, merci d'être avec nous ce matin.
00:03 Si vous étiez un personnage historique et un défaut, vous seriez quoi ?
00:07 Deux réponses alors.
00:09 Pericles visiblement, premier citoyen d'Athènes, le premier parmi les égaux.
00:14 Celui qui dit à ses citoyens après une défaite contre l'Espartiate, c'est pas grave de perdre
00:21 ce qui compte, c'est de se relever et de comprendre pourquoi.
00:23 Pericles, pas mal.
00:24 Et un défaut ?
00:25 Un défaut, le pli sur le jean 501 dans les années 80 qui est fait par la mère.
00:31 Tu sais la mère qui repasse ton jean 501, tu vas à l'école avec un pli et c'est la
00:35 honte.
00:36 C'est horrible !
00:37 Et tu n'oublies pas.
00:38 C'est un immense défaut ça !
00:39 Non mais c'est genre d'avoir le mauvais pli en fait.
00:40 D'avoir le mauvais pli.
00:41 Et ça vous est arrivé dans la vraie vie d'avoir le mauvais pli ?
00:44 Bien sûr, la mauvaise posture, mais il vaut mieux le savoir.
00:47 Parce que quand tu ne le sais pas c'est le début de la parodie quoi.
00:50 Nicolas vous a présenté comme l'animateur star de la télévision.
00:54 Animateur, ça vous va ?
00:55 Comme métier, ça vous correspond ?
00:56 Vous qui avez commencé comme reporter et journaliste.
00:59 L'animateur c'est anima, c'est l'âme, c'est l'être humain.
01:02 Je me demande si ce n'est pas plus difficile d'animer aujourd'hui que de faire son métier
01:08 de journaliste comme je l'ai fait à l'époque où je l'ai fait.
01:10 Parce qu'aujourd'hui il est encore différent.
01:12 Tout cela évolue.
01:13 Mais faire de l'humeur, créer du lien, c'est encore autre chose.
01:16 Et c'est plus difficile vous dites aujourd'hui ?
01:19 D'une certaine façon.
01:20 Ce que j'ai appris c'est que plus tu animes et plus tu es présent à l'antenne, moins
01:24 il faut avoir les éléments de langage, l'éthique et la structure de l'animateur.
01:29 "Bonsoir, ça va ? Ouais, il ne faut pas faire la salle."
01:31 Ça vous avez gommé quoi ?
01:33 Avec le temps.
01:34 Avec le temps.
01:35 Au départ on veut prouver, après on veut juste être.
01:37 Enfin vous dites "encore, c'est que du bonheur".
01:40 Ce n'est pas moi qui dis ça, c'est Patrick Sébastien.
01:42 C'est vrai que votre père a dit quand vous avez basculé du journalisme au divertissement
01:47 "ça y est j'ai perdu mon fils".
01:49 Oui, d'une certaine façon.
01:50 Il ne comprenait pas ce que j'allais faire à la télévision.
01:52 Ce ne sont pas des métiers sérieux.
01:53 Ce sont des métiers où on danse sur un pied, il disait.
01:56 Il n'y a pas de tort dans l'absolu.
01:58 Il vous a dit aussi votre père "méfie-toi de la lumière, éloigne-la, elle va tout brûler
02:03 chez toi".
02:04 Il disait "laisse-la sur le palier".
02:05 Elle vous a brûlé la lumière ?
02:08 Elle l'a transformée en tous les cas.
02:10 Déjà le regard des autres.
02:11 Parfois il m'arrive de regarder la télévision et puis il y a une bande-annonce et je vois
02:15 ma tête, je suis avec mes enfants et je dis "c'est le monsieur de mon travail".
02:17 Ce n'est pas moi, c'est un autre.
02:19 Et vos enfants ils disent quoi quand ils vous voient à la télé ?
02:21 "So boring daddy".
02:22 C'est tellement ennuyant.
02:23 Moi je suis leur papa, donc ils aiment bien, secrètement.
02:28 Ma fille elle me dit "tu connais Tokyo Hotel".
02:30 Oui, c'est ça.
02:31 C'est uniquement ça.
02:32 Ça fait 20 ans que vous présentez les émissions les plus puissantes de TF1.
02:35 The Voice, The Voice Kids, 50 Minutes Inside que vous avez arrêté en juin dernier, l'Energy
02:39 Music Awards et surtout ça.
02:40 Si on m'avait dit que j'allais voir Léa Salamé danser sur le générique de la Star
02:54 Act, Nicolas, je ne l'aurais pas cru.
02:56 Et je danse.
02:57 La Star Act qui revient le samedi 4 novembre pour une nouvelle saison.
03:01 La Star Academy, c'est l'émission qui vous a fait connaître du grand public il y a 20
03:06 ans, en 2001.
03:07 Plus de 20 ans.
03:08 Il y a 23 ans effectivement.
03:09 C'est l'émission qui vous touche le plus, vous, dans votre carrière.
03:15 Certainement, parce que je suis arrivé comme un apprenti sorcier.
03:17 Je ne savais absolument pas ce que ça allait donner.
03:19 Je ne savais pas l'impact que ça allait avoir.
03:21 Et puis surtout que ça allait changer ma vie.
03:23 Je suis venu presque comme un touriste.
03:25 Je me souviens, je venais de finir le 20h à Athènes.
03:28 J'arrive à Paris.
03:29 Oui, parce que vous avez présenté, pour ceux qui ne le savent pas, vous avez commencé
03:32 effectivement en journaliste, en commentaire politique, etc.
03:35 A RFI.
03:36 Vous avez présenté le 20h à Athènes.
03:39 Et on vous balance, Thef, quasiment en vous ayant repéré sur l'émission de Christine
03:44 Barbeau à l'époque, où vous jouiez le "grec de service" mais je le dis avec le
03:49 sourire.
03:50 Oui, ça me fait rire.
03:51 On vous balance sur la Star, sur ce nouveau programme qui au début ne marche pas.
03:54 Au début, ça ne marche pas du tout.
03:56 Et je me demande si je n'ai pas fait une erreur de casting.
03:58 Parce qu'en fait, j'arrive déjà, c'est le 11 septembre 2001.
04:01 J'ai arrêté le 20h, le 3 septembre.
04:03 Je me dis, je me suis planté.
04:04 J'ai fait la plus courte scandale de ma vie, journalistiquement parlant.
04:07 Et puis le truc ne prend pas.
04:09 Et puis finalement, ça change ma vie parce que j'apprends un autre métier.
04:12 Alors au bout d'un an, ça cartonne.
04:13 On finit à 14 millions d'audience.
04:15 Mais le succès ne m'est pas attribué.
04:17 Pourquoi ? Parce qu'il est un peu vert.
04:20 Bon, ok, ce n'est pas grâce à lui.
04:21 C'est le concept.
04:22 C'est assez rare, ça.
04:23 Donc il m'a fallu des années pour leur montrer que j'étais aussi un animateur.
04:27 Quand je dis leur montrer, c'est acquis.
04:28 À la fois au métier, à la fois au public.
04:32 Que ce n'était pas un hold-up, que je ne me suis pas retrouvé là par hasard.
04:34 Vous vous êtes senti au début, on disait...
04:37 Illégitime.
04:38 D'une certaine façon, oui.
04:40 J'étais trop journaliste pour les animateurs.
04:43 Et puis plus tard, quand je me suis replongé dans le journalisme, j'étais trop animateur.
04:47 J'ai toujours été dans un autre monde.
04:49 Mais en même temps, ça a créé un lien puissant.
04:52 Et ça m'a fait découvrir ce qu'était aussi le public et le lien avec la France.
04:56 Après 10 ans de pause, TF1 a donc décidé de relancer l'émission de la saison dernière.
04:59 Ça aurait pu se planter.
05:00 On aurait pu dire que c'est un truc réchauffé.
05:02 Bon, ça a marché.
05:03 Comment vous expliquez ça ? Les gens suivent quand on appuie sur le bouton nostalgie.
05:09 Au fond, ils regardaient la Star Wars quand ils avaient 20 ans.
05:10 Ils la regardent aujourd'hui à 40.
05:12 C'est quoi qui marche ?
05:13 C'était plus que de la nostalgie au départ.
05:15 On pensait qu'on allait jouer sur cette carte d'une certaine façon, un peu au revival.
05:19 Et puis, on s'est rendu compte que la nouvelle génération, les petites sœurs ou les enfants
05:22 de ceux qui regardaient la Star Wars au début des années 2000, voulaient aussi leur Star
05:26 Wars.
05:27 Voulaient avec les codes d'aujourd'hui, les personnages d'aujourd'hui, les réalias d'aujourd'hui,
05:30 une histoire, une structure, une quotidienne.
05:33 Par exemple, la quotidienne a fait un carton, les dernières.
05:35 C'est vrai que c'est intéressant.
05:37 La différence avec il y a 20 ans, c'est que les télécrochés pouvaient fabriquer
05:39 les stars.
05:40 Ce que je veux dire, c'est que Kenji Jirac, Louane, Jennifer, même Julien Doré ont été
05:45 créés par les télécrochés.
05:50 Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, 20 ans après, ils n'ont pas besoin de la télé
05:54 conventionnelle pour devenir une star.
05:56 Tu peux être une star sur TikTok.
05:59 Au-delà d'être une star, c'est qu'est-ce que tu…
06:02 L'émission s'appelle Star Academy, la catégorie pour devenir star.
06:05 C'est une école, c'est une rugueur, c'est un chemin.
06:06 Évidemment, tu vas vendre des disques ou tu n'en vendras pas.
06:10 Évidemment, tu vas faire des concerts où tu n'auras pas assez de chance.
06:13 Mais ça, c'est la promesse, on va dire.
06:15 C'est le premier degré.
06:16 Mais au-delà de cela, tu es aussi un personnage.
06:19 Tu deviens aussi une personnalité.
06:21 On voit aussi, c'est ce qui intéresse aussi les gens, comment tu vas survivre pendant
06:25 trois mois, survivre, c'est un terme que je mets entre guillemets.
06:27 - Mais est-ce que tu deviens une star à l'issue ? Parce que moi, je ne me rappelle même pas
06:30 du nom du gagnant.
06:31 Pardon.
06:32 - Anisha.
06:33 - Oui.
06:34 - Elle est la gagnante.
06:35 - Elle n'a pas fait la Starac pour devenir une star, elle a fait la Starac pour dire quelque
06:40 chose dans la lumière.
06:41 Elle, c'était différent.
06:42 Tout dépend du curseur sur lequel on veut reconnaître une star.
06:46 Tu as une star d'aujourd'hui, une vedette, comme on disait il y a quelques années, celui
06:50 qui va vendre quelques singles, celle qui va faire plus de clics sur Instagram, celui
06:53 qui va faire des unes qui font vendre.
06:56 Ok, tout ça, ça existe et c'est très relatif, ce sont des montagnes russes.
06:59 Après, c'est quel est le contrat que tu peux, si tu peux encore, construire un contrat
07:03 moral et artistique avec les gens.
07:05 Et ça, c'est plus long.
07:06 Ça prend du temps.
07:07 Mais parfois, ça dure un peu plus.
07:09 - Nikos Aliaga, ça sert à quoi que je donne votre nom de famille ? Puisque pour les Français,
07:15 vous êtes un prénom.
07:16 Vous êtes Nikos.
07:17 - Parce que je suis le fils d'Andreas Aliaga, c'est important.
07:19 - Tout revient au père avec vous.
07:22 - Bien sûr.
07:23 Quand le père t'a montré un chemin, essaie de faire le tien sans oublier d'où tu viens,
07:27 tout simplement.
07:28 - Vous êtes le fils d'immigrés grecs.
07:29 Votre père était tailleur, votre mère infirmière.
07:31 Vous allez à l'école en banlieue parisienne.
07:33 Vous habitez d'abord Boulevard Magenta, puis ensuite en banlieue parisienne.
07:37 - À Châtenay-Malabry.
07:38 - Mais vos parents vous ont fait suivre un double cursus à l'école orthodoxe, tenu
07:41 par des prêtres, pour que vous appreniez le grec ancien, le grec moderne et les traditions.
07:45 Il vous en reste quoi de ça ? Ils vous ont appris quoi, les prêtres ?
07:48 - La philosophie, curieusement.
07:50 Ce n'était pas des grenouilles de Bénitier, loin de là.
07:54 Ils nous ont appris Platon, ils nous ont appris à aimer l'autre, au-delà du dogme et au-delà
07:59 des religions.
08:00 Tout ça est très discutable.
08:01 - Tout ça est très discutable aujourd'hui.
08:02 - Encore plus aujourd'hui, à réfléchir.
08:04 - Vous dites que vous êtes un exemple d'intégration républicaine à la française.
08:08 C'est-à-dire ?
08:09 - Aime ton pays d'origine, celui de tes parents, qui aussi le tient, par extension, puisque
08:15 tu es né ici.
08:16 Et honore celui qui a accueilli tes parents et qui est aussi ton pays, puisque c'est celui
08:20 qui te construit intellectuellement et socialement.
08:23 Je dois énormément à la France, parce qu'aujourd'hui je suis sur Radio France.
08:28 C'est la France qui me reconnaît, qui me donne la main et qui me permet d'évoluer,
08:33 de créer ma propre famille, énormément.
08:35 Je n'exprime que ma gratitude et en même temps je dois énormément aux racines qui
08:39 font mon ADN.
08:40 C'est la somme des deux dans une équation un peu étrange, à la fois culturelle et
08:44 philosophique, certainement, qui fait ce que je suis aujourd'hui.
08:47 - Je dois énormément à mes racines.
08:50 Dites-vous, il y a un autre fils d'exilé qui parle très bien de la mélancolie de
08:52 l'exil, de la différence.
08:54 C'est un homme que vous aimez beaucoup, c'est Charles Aznavour.
08:56 Et lui, il dit au fond que le fait de venir d'ailleurs, c'est ça qui a accroché le
09:01 public.
09:02 - Je veux dire que quand on arrive d'ailleurs, ou quand on est, même si on est né sur place,
09:08 mais la famille est venue d'ailleurs, on voit les choses différemment et peut-être
09:11 qu'on apporte une espèce d'originalité différente, ce qui accroche le public.
09:17 - Est-ce qu'il n'a pas raison au fond ? Est-ce que aussi votre succès, c'est le fait de
09:22 venir d'ailleurs, d'avoir une espèce de petite originalité, comme il le dit, il ne
09:25 faut pas être trop original non plus, parce que sinon ça clive, comme on dit en langage
09:29 télé, qui plaît au public, qui accroche le public ?
09:31 - On vient tous d'ailleurs, d'une façon ou d'une autre, d'un ailleurs social, d'un
09:36 ailleurs géographique.
09:37 Ça dépasse le cadre des racines et du pays d'origine des parents.
09:42 Il suffit qu'un Marseillais monte à Paris, il fait le Marseillais, il devient humoriste
09:45 ou autre chose, mais c'est pareil pour celui qui vient de Rouen, c'est pareil pour celui
09:49 qui vient d'un autre pays.
09:50 Ce qui compte, c'est d'arriver à créer du lien, à tendre la main, d'une façon ou
09:57 d'une autre, et à se dire que finalement, qu'on s'appelle Nicolas Hausse ou Nico
10:01 Saliagas, ou qu'on présente la matinale sur France Inter, qu'on s'appelle Nicolas,
10:06 on est allé quasiment dans les mêmes écoles, nos parents avaient quasiment les mêmes valeurs,
10:12 et on arrive à raconter une histoire pour donner aux autres la même envie de tenter
10:17 leur chance.
10:18 - En l'occurrence, que vous vous appeliez Nicolas ou Nico, pour vous deux, vous venez
10:22 d'ailleurs.
10:23 - Oui, puis notre prénom signifie la victoire dans l'Antiquité.
10:25 Mais pas n'importe laquelle.
10:27 Nicolas Hausse, c'est la victoire du peuple, l'est assez l'hommé.
10:30 - J'ai appris quelque chose.
10:32 Il y a une chose qui marque tous les enfants exilés, c'est la mélancolie.
10:35 La mélancolie qu'ils voient dans les yeux de leurs parents qui ont perdu leur pays d'une
10:39 certaine manière.
10:40 Cette mélancolie, c'est celle que vous allez chercher dans les yeux de tous ceux que vous
10:42 photographiez partout dans le monde.
10:43 En Grèce, à Cuba, ou ici en bas de la maison de la radio, parce que vous êtes un taré,
10:48 il faut le savoir, vous vous baladez tout le temps avec votre appareil photo et vous
10:51 shootez tout le temps tout le monde.
10:53 C'est vraiment obsessionnel chez vous.
10:55 D'ailleurs, vous exposez vos photos jusqu'au 7 janvier à l'abbaye de Jumiège, une exposition
10:59 qui s'appelle le Spline d'Ulysse.
11:00 Et vous dites, je n'ai pas appelé cette exposition le Spline d'Ulysse pour rien, je suis hanté
11:04 par la question du temps qui passe.
11:06 Oui, je vois comme tout le monde les années filer avec inquiétude.
11:09 Ça vous empêche de dormir le temps qui passe ?
11:11 Ce n'est pas le miroir de Dorian Gray qui va rester jeune toute sa vie.
11:15 Non, c'est de ne pas avoir reconnu ce qui avait du sens dans le chemin.
11:19 Le temps qui passe, ce n'est pas pour moi une ligne, on va dire, temporelle.
11:23 C'est un temps qui est à la fois intérieur, qui est à la fois un temps psychologique.
11:28 Regardez où on est aujourd'hui.
11:29 Dans 10, 20 ans, 30 ans, ce seront d'autres personnes qui raconteront d'autres histoires.
11:34 On est finalement toujours dans une même boucle temporelle.
11:37 Donc tant que tu es là, n'oublie pas d'où tu viens pour savourer le moment présent
11:42 aujourd'hui.
11:43 Mais vous y arrivez à savourer le moment présent.
11:44 Oui, j'y arrive.
11:45 Mais cela ne fait pas de moi quelqu'un de triste, au contraire.
11:50 Regardez.
11:51 Bonsoir à tous, nous sommes en direct ce soir sur TF1.
11:53 Est-ce que vous êtes celui que vous êtes sur les plateaux de télé en vrai ?
11:57 Moi, je ne vous connais pas en vrai.
11:59 C'est vrai, on ne se connaît pas.
12:01 On se croise sur les plateaux de télé.
12:03 Vous avez le sourire, vous êtes sympa, etc.
12:05 Mais est-ce qu'au fond, je me suis toujours demandé si vous n'avez pas une phase très
12:08 mélancolique en vous quand les lumières sont éteintes ?
12:11 Alors, je ne sais pas si c'est de la mélancolie, mais en tout cas, c'est une douceur et peut-être
12:15 une compassion pour le passage de l'existence.
12:17 Quand je vois des gamins, par exemple, arriver avec leur mère dans les coulisses ou leur
12:21 père dans les coulisses de la Star Academy, avec ces étoiles dans les yeux, je les connais.
12:25 Cette attente, ça va peut-être changer ma vie maintenant, je l'ai eu aussi.
12:29 Et vous l'avez vu dans les yeux de vos parents.
12:31 Exact.
12:32 Quand ils vous ont vu au début, quand ils vous ont vu interroger le président de la
12:36 République.
12:37 Oui, ou ma première télé, ma mère disait "est-ce que je te vois à la télé ? Je vais
12:39 mourir demain".
12:40 J'ai dit "maman, arrête parce que je vais en faire beaucoup".
12:42 Voilà, donc c'est comme ça.
12:43 Mais non, c'est-à-dire, il ne faut pas être dans une joie de lotophage.
12:50 Vous vous souvenez dans la mythologie grecque, dans l'Odyssée ? Quand tu manges le lotus,
12:54 le fruit interdit, tu oublies.
12:56 Or, cette amnésie, on va dire, est aussi la perte de ton identité.
13:01 Ne pas oublier, ça ne veut pas dire qu'on est nostalgique, ça veut dire qu'on arrive
13:06 à avoir la bonne distance entre ce que l'on croit être, ce que l'on voudrait et ce que
13:10 l'on a été.
13:11 Mais la vieillesse, ça vous angoisse ? Tout simplement de perdre sa jeunesse, de ne plus
13:16 être jeune ?
13:17 De perdre mes cheveux peut-être, mais ma jeunesse non.
13:19 Parce que vous êtes toujours jeune.
13:21 54 ans, en même temps, je ne peux pas être le même gars à la télé qu'à mes débuts
13:25 il y a plus de 20 ans ou 30 ans, sinon ce serait parodique.
13:29 Ça, ça m'angoisse.
13:30 La peur de la mort, vous l'avez ?
13:32 Je n'ai pas peur de la mort parce que c'est la seule certitude.
13:36 J'ai peur d'oublier de vivre.
13:39 Et vous pensez qu'il y a quelque chose après ?
13:41 Bien sûr.
13:42 On va passer aux impromptus, les questions de fin.
13:46 Vous répondez sans trop réfléchir.
13:48 Vous pourriez vous installer durablement un jour en Grèce ?
13:50 Oui, en berger après 60 ans, 65 ans, 70 ans.
13:56 Oui, à chaque fois on recale de 5 ans.
13:59 C'est quoi votre drogue ?
14:00 Mes enfants.
14:01 Oh là là, vous avez une réponse d'un animateur de TF1.
14:05 Non mais c'est vrai.
14:06 Mon fils me dit "t'es le meilleur papa du monde, t'as un karma absolu, tu peux pas lutter".
14:12 Qu'est-ce qui vous indigne, Nico Saliagas ?
14:15 Le misérabilisme intellectuel, la médiocrité et l'absence de courage.
14:21 Il y en a beaucoup en ce moment, non ?
14:23 Bien sûr, mais il y en a toujours eu.
14:25 Mais ça peut être un regard, ça peut être une fausse compassion.
14:27 Ça, ça me tue.
14:29 Vous êtes devenu écolo avec le temps ?
14:31 Je ne sais pas ce que ça veut dire "écolo" au sens politique, mais j'aime la nature
14:35 et je me connecte à elle au sens un peu plus mystique, oui.
14:39 Est-ce que vous avez raté quelque chose dans votre carrière ?
14:42 On le verra à l'autopsie.
14:44 Vous regardez les réseaux sociaux ou vous filtrez ?
14:47 J'ai beaucoup regardé au départ, j'y ai cru, je les ai même défendus.
14:50 Et là, je pense qu'on peut s'en passer.
14:52 Elon Musk, il vous fascine ou il vous angoisse ?
14:54 Je ne le connais pas, je voudrais bien l'interviewer, lui demander s'il dort bien.
14:57 Je ne crois pas.
14:58 Vous aimeriez présenter à nouveau une matinale d'info ? Vous l'avez fait sur Europe.
15:01 Je n'ai plus l'âge pour me réveiller à 2h, je ne sais pas comment vous faites.
15:04 Et le 20h ?
15:05 Je ne dirai pas non, mais je ne sais pas sur quelle forme et dans quel pays.
15:09 On verra.
15:10 L'argent fait-il le bonheur, Nicolas Ségues ?
15:12 On a le scoop déjà.
15:13 Je la vois déjà, je la vois.
15:15 Allez, putaclic, on y va !
15:17 Gala.fr, je veux... Nicolas Ségues, merci !
15:20 On les connaît, on les embrasse.
15:22 L'argent fait-il le bonheur ?
15:24 L'argent ne fait pas le bonheur, mais en même temps, il peut éviter quelques malheurs.
15:28 Starac ou The Voice ?
15:30 Les deux.
15:31 Je ne vais pas répondre.
15:32 C'est vrai, en plus les deux.
15:34 Sinon, on avait le deuxième scoop.
15:35 Il préfère la Starac et The Voice.
15:37 Camille Combal ou Cyril Féraud ?
15:39 Je ne connais pas bien Cyril, mais j'aime bien Camille.
15:43 Jean-Pierre Pernaut ou Jean-Pierre Foucault ?
15:45 Paix à son âme à Jean-Pierre Pernaut et vive Jean-Pierre Foucault.
15:48 Michel Drucker ou Jean-Pierre Pernaut ?
15:50 Michel Drucker, c'est mon pote.
15:52 On ne parle pas des absents, on parle des vivants.
15:55 La future matinale de TF1 avec Bruce Toussaint ou Télé Matin avec Thomas Soto ?
16:00 Ah, ça c'est une question...
16:02 Joker !
16:03 Soto, c'est mon pote, vous le savez.
16:06 Vous, vous le savez en tout cas, Léa.
16:08 J'ai travaillé avec Bruce, je vous souhaite bonne chance et on sera là pour le soutenir.
16:12 Voilà, donc il regardera Télé Matin avec Thomas Soto.
16:15 Vous qui prenez tout le monde en photo.
16:18 Par qui rêveriez-vous d'être prise en photo ?
16:21 Salgado.
16:23 Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:26 Fraternité.
16:27 Nico Saliaga, Slas Taraki revient, c'est samedi 4 novembre et c'est parti pour 3 mois.
16:31 Belle journée à vous.
16:32 Merci à vous aussi, merci Léa.