Katell Quillévéré, réalisatrice du film "Le temps d'aimer", en salles ce mercredi, est l'invitée de Léa Salamé.
Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mardi-21-novembre-2023-4643029
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00:00 Elle est à votre invitée et réalisatrice.
00:02 Bonjour, Katel Kilevere.
00:04 Bonjour.
00:05 Merci d'être avec nous ce matin.
00:06 Si vous étiez une héroïne de roman et une ville, vous seriez quoi ? Vous seriez qui
00:11 ?
00:12 Alors si j'étais une ville, je serais Abidjan, parce que je suis née là-bas.
00:16 Et si j'étais une héroïne, Annie Arnaud, qui est héroïne de ses propres romans,
00:22 que j'adore.
00:23 Pas mal.
00:24 Jean-Pessoa disait "c'est l'amour qui est essentiel, le sexe n'est qu'un accident".
00:29 Vous êtes d'accord avec lui ?
00:31 Je pense que ça dépend des histoires.
00:34 Il y a des histoires de sexe, il y a des histoires d'amour.
00:38 Mais là, dans le film que j'ai fait, c'est une histoire d'amour assez atypique.
00:42 En tout cas, j'avais envie de parler d'un amour qui n'est pas cliché, qui ne part
00:46 pas d'un coup de foudre, d'une passion comme on le représente souvent.
00:49 C'est deux personnes qui ont été blessées par la vie et qui se reconnaissent, qui s'aimantent
00:56 et qui vont s'inventer un amour qui appartient qu'à eux.
00:59 Ils vont réinventer l'amour et ils vont réinventer le couple.
01:02 Et le couple qui dure, c'est ça qui est intéressant dans le film.
01:05 L'amour, le sexe, le couple, les secrets qu'on cache, le temps qui passe, sont au
01:08 cœur de votre nouveau film "Le temps d'aimer" avec Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier
01:12 qui a gagné le grand prix du Festival d'Angoulême et c'est mérité.
01:15 Qu'a-t-elle qui les verrait ? C'est votre quatrième film après "Réparer les vivants"
01:19 et "Suzanne" notamment.
01:20 Il y avait aussi eu la série sur NTM l'an dernier qui avait été remarquée.
01:25 Mais là, vous nous proposez le grand film romanesque français à la facture assez classique
01:31 et avec une modernité de cette fin d'année.
01:34 C'est un film qui a été inspiré de votre histoire familiale, l'histoire de votre grand-mère
01:38 qui est le point de départ du film.
01:39 Après ça devient une fiction mais le point de départ, c'est quoi l'histoire de votre grand-mère ?
01:43 Ma grand-mère, j'étais très proche quand j'étais enfant, adolescente.
01:47 J'ai découvert très tard qu'elle avait eu une histoire avec un soldat allemand pendant l'occupation.
01:52 C'était sa toute première rencontre, relation.
01:56 Il n'y avait pas la pilule à l'époque, elle s'est retrouvée enceinte très vite.
02:01 Quand elle a voulu apprendre à ce soldat qu'elle était enceinte, elle a appris qu'il était mort.
02:06 Sa vie a basculé.
02:08 Elle s'est retrouvée, il fallait passer d'adolescente à mère célibataire avec un enfant de l'ennemi.
02:14 À l'époque, c'était vraiment un bannissement.
02:17 Elle a rencontré mon grand-père 4-5 ans plus tard sur une plage en Bretagne, comme dans le film.
02:23 Il s'est passé quelque chose d'assez évident entre eux, de rapide.
02:26 Ils se sont mariés contre l'avis de la famille de mon grand-père.
02:30 On peut comprendre pourquoi.
02:32 Il a reconnu cet enfant, il l'a adopté.
02:35 Ils ont fait croire qu'il était son vrai père toute leur vie.
02:38 C'est le frère de votre père ?
02:40 Exactement.
02:41 C'est le point de départ du film.
02:43 Le film commence avec des images extrêmement fortes qu'on n'a jamais vues.
02:47 Ce sont des archives que vous êtes allé chercher.
02:49 Le film est une fiction.
02:50 Mais juste, on a une minute d'image en noir et blanc de ces femmes françaises qui ont couché avec des Allemands et qui ont été tondues.
02:58 Vous montrez comment ça allait de plus en plus dans l'horreur.
03:02 Ces images d'archives sont insoutenables.
03:04 On les voit se faire tondre, puis déshabillées, se faire asperger d'eau.
03:09 Certaines ont été violées, certaines ont été assassinées.
03:12 Où avez-vous trouvé ces images qu'on n'avait jamais vues, qui sont littéralement sidérantes ?
03:16 J'ai fait une recherche avec des documentalistes dans tous les fonds d'archives qui peuvent exister en France.
03:21 Régionaux, nationaux, l'armée américaine, l'armée française.
03:25 On a créé une sorte de fonds.
03:27 On a tout regroupé, j'ai tout regardé.
03:29 C'est vrai que ça a été tellement fort et tellement bouleversant que l'idée de représenter ce moment de la tonte par la fiction, par la mise en scène, est tombée.
03:38 J'ai eu vraiment ce besoin de montrer une partie de ces images aux gens.
03:43 Ce sont des images qui sont saisissantes, mais qui pour la plupart sont inédites.
03:47 J'avais comme une sorte de devoir de mémoire.
03:50 Elle a été tondue, votre grand-mère ?
03:52 Je ne sais pas.
03:54 En fait, je n'ai pas de témoin, je ne peux pas savoir.
03:56 Peut-être qu'au fond, j'ai cherché ma grand-mère dans ces archives, c'est ce que je me suis dit après.
04:02 En tout cas, quoi qu'il arrive, elle a été marquée, même si elle y a échappé.
04:07 Elle avait un rapport à ses cheveux très particulier.
04:09 Donc, quoi qu'il arrive, elle a été marquée.
04:11 Il y a eu quelque chose.
04:13 C'est donc l'histoire de Madeleine, qui est jouée par Anaïs Demoustier, qui elle va être tondue,
04:17 qui a eu ce fils après une brève relation avec un officier allemand pendant la guerre.
04:21 Elle va rencontrer François sur une plage de Dinard, jeune étudiant d'une famille riche.
04:26 Ils ont un coup de foudre quasi providentiel.
04:29 Ils s'aiment, ils se marient et cherchent chacun à oublier grâce à l'autre, leur honte et leurs secrets.
04:35 La honte d'avoir couché avec l'ennemi pour elle, la honte d'être attirée par les garçons pour lui.
04:40 Vous dites que ce film, c'est un film sur la honte.
04:43 Oui, c'est un film qui dit qu'il faut la combattre, la honte en tout cas, dans nos vies.
04:48 Je pense que ce sont deux personnes dont la sexualité est liée à cette culpabilité, qui est liée à cette époque-là.
04:54 Et c'est vrai qu'ensemble, ils trouvent un endroit de tolérance.
04:58 Ça devient des vrais partenaires de vie.
05:00 C'est ce que je trouve super beau dans le couple et intéressant.
05:03 C'est comment on trouve sa liberté, parfois plus à l'intérieur d'un couple qu'à l'intérieur d'une société.
05:09 C'est ça que j'avais envie de montrer.
05:12 C'est ça qui est beau dans le film.
05:13 Ce n'est pas une simple couverture.
05:15 Ce n'est pas juste l'histoire d'un homme homosexuel qui choisit une femme pour se couvrir.
05:20 Parce que non, il aime cette femme.
05:21 Il veut réussir à l'aimer.
05:23 Il l'aime même charnellement et il essaye.
05:25 Donc, il réinvente François et Madeleine.
05:27 Il réinvente le couple.
05:28 Il réinvente l'amour.
05:30 Le couple, cette folie à deux dont parlait Barthes, dans son souffle, dans son ampleur,
05:35 dans les tourments de l'amour et du désir, votre film m'a fait penser à celui-ci.
05:38 Tu es belle, Héléna.
05:40 Si belle que te regarder est une souffrance.
05:44 Hier, vous disiez que c'était une joie.
05:46 C'est une joie et une souffrance.
05:50 Catherine Deneuve et Gérard Depardieu dans Le Dernier Métro.
05:54 Truffaut, il vous a inspiré ? Moi, j'y ai vu du Truffaut.
05:57 Complètement.
05:58 Aussi parce que c'est un film qui parle de la maternité.
06:01 Cette jeune femme qui a été traumatisée et qui se reconstruit, c'est vraiment le parcours d'une femme qui se répare.
06:07 Elle a du mal à aimer son enfant.
06:10 Ça lui prend du temps de l'aimer.
06:12 C'est aussi le sens du titre.
06:13 C'est vrai que les films de Truffaut, je pense aux 400 coups notamment, évoquaient ça, cette relation un peu difficile mère-enfant.
06:19 Et puis surtout, chez Truffaut, il y a ce souffle romanesque que j'avais vraiment envie d'insuffler.
06:24 J'avais vraiment envie de proposer aux gens un voyage dans le temps, puisque c'est les années 50-60 qui sont des années très belles à filmer.
06:31 Et puis, leur faire faire un voyage romanesque.
06:34 Et c'est vrai que ce n'est pas très souvent dans le cinéma français.
06:36 Si j'aime les films romanesques, si je réalise des mélodrames, c'est parce que je suis bretonne, dites-vous.
06:41 Je ne sais pas quand est-ce que j'ai dit ça, si j'ai vraiment dit ça.
06:45 Si, si, vous l'avez dit à Ouest France.
06:47 Ce qui est évidemment la retenue.
06:50 Peut-être c'est parce que j'ai une éducation assez pudique.
06:55 C'est vrai qu'il y a un truc chez les bretons où on n'exprime pas tout de suite nos sentiments.
06:59 Ça peut prendre du temps.
07:00 Et quand on se donne, on se donne vraiment.
07:02 Enfin voilà, je crois pas mal à ça.
07:04 Et quand on filme les scènes de sexe, on les filme de manière à la fois extrêmement forte et très retenue, pleine de pudeur.
07:10 C'est un film sur le désir également, d'une sensualité et d'un érotisme fou.
07:13 C'est bien simple, ça fait longtemps que je n'ai pas vu quelqu'un qui filme aussi bien les scènes de sexe qu'à telle qu'il est verré.
07:19 Vraiment, on voit rien.
07:21 Mais c'est terriblement excitant.
07:23 Et rien que pour ça, Nicolas Demorand va y aller.
07:25 Rien que pour cette phrase.
07:27 Je lui ai déjà parlé.
07:29 - Pas exactement en ces termes.
07:31 - Oui, en des termes plus crus.
07:33 Mais c'est vrai que c'est un film très excitant.
07:35 Vous dites que les scènes de sexe les plus réussies au cinéma sont celles qui ont un enjeu narratif fort.
07:39 Ou qui parviennent à exprimer quelque chose de l'ordre de l'indicible chez les personnages.
07:45 - Oui, je pense que quand on est mal à l'aise devant une scène de sexe au cinéma, c'est quand elle est gratuite.
07:50 Quand on ne sait pas pourquoi on la regarde.
07:52 Je voulais absolument éviter ça.
07:54 C'est vrai que dans mon film, les scènes de sexe sont des scènes charnières très importantes pour le récit.
08:00 Il y a très peu de nudité.
08:03 En même temps, il y a beaucoup d'excitation.
08:05 Parce que c'est un moment où les personnages à chaque fois se libèrent.
08:08 Montrent une partie d'eux qui est enfermée, empêchée.
08:12 - Mais aussi, il réinvente le désir avec l'aide d'un jeune GI noir américain.
08:17 Cet homme les attire tous les deux.
08:21 A la fois François et Madeleine.
08:22 Il va les aider dans une scène à trois d'explosion de désir.
08:26 Il va rapprocher leurs corps qui ont du mal à s'assembler.
08:29 Il va aider François et Madeleine à s'aimer charnellement par son truchement à lui.
08:34 C'est très fort ce que vous réussissez à faire.
08:36 Et c'est très fort où vous emmenez Vincent Lacoste et Anaïs Demoussier qui vous donnent énormément dans ces scènes-là.
08:42 Parce que vous êtes globalement sur leurs visages et sur leurs yeux.
08:45 Et ce qu'ils arrivent à montrer du désir, du plaisir, de l'excitation.
08:49 Très fort.
08:50 - Ils ont été extrêmement généreux avec moi.
08:52 Parce que c'est vrai que ce sont des scènes difficiles pour les comédiens.
08:54 On ne s'imagine pas qu'une scène qui dure deux ou trois minutes,
08:57 eux ils passent une journée au lit.
08:59 C'est beaucoup.
09:00 - Et ils ont accepté d'y aller ?
09:02 - Ils ont accepté d'y aller.
09:03 Ils ont été très généreux, très courageux.
09:05 Et Morgane Baila aussi joue le rôle du Thierry.
09:08 - Ce trouple donc le temps d'un film.
09:11 Il y a un moment dans le film, ça m'a fait penser à la chanson "Le temps est bon" d'Isabelle Pierre, reprise par Bon Entendeur.
09:16 * Extrait de "Le temps est bon" de Isabelle Pierre *
09:38 - Oui, j'ai deux amis, deux amoureux.
09:40 Voilà, c'est comme ça.
09:42 - Dans une interview à West France, vous disiez qu'il faut parler aussi du rapport honteux et complexe à la sexualité féminine.
09:48 C'est quelque chose qui est toujours très présent dans la société aujourd'hui.
09:51 Vous osez filmer la frustration sexuelle d'Anaïs Demoustier et de Madeleine,
09:56 qui est un être très sensuel et qui n'est pas récompensé, qui n'est pas heureuse, qui ne jouit pas assez.
10:06 - Oui, c'est vrai que son destin est marqué par le fait qu'elle a couché au mauvais moment avec la mauvaise personne.
10:15 Et quelque part, cette espèce de bannissement la suit aussi dans sa sexualité.
10:20 Elle cherche le plaisir et je pense qu'elle va le trouver.
10:24 En tout cas, c'est le cheminement du film.
10:27 Elle le trouve avec Jimmy, elle le trouve à sa manière avec son mari.
10:31 Et elle aura sans doute aussi une autre vie après.
10:34 C'est ce que raconte aussi la fin du film, sans spoiler.
10:37 - Le romanesque, dites-vous aux unrocs, je le vois toujours au féminin,
10:41 parce que je trouve que c'est un challenge plus grand d'être une fille dans ce monde.
10:45 - Oui, c'est plus dur d'être une fille.
10:47 C'est vrai que c'est quelque chose de très instinctif chez moi d'aller vers des personnages féminins.
10:52 C'est comme un prolongement de moi-même, de ce que je n'ai pas été, de ce que je suis, de ce que j'aimerais bien être.
10:58 - Qu'est-ce que vous aimeriez bien être ?
11:00 - J'aimerais avoir plein de vie.
11:02 Je pense que les acteurs souvent font ce métier parce que ça leur permet d'avoir plein de vie, de sortir d'eux-mêmes.
11:07 Quand on est cinéaste, c'est un peu ça aussi.
11:09 S'inventer autre chose.
11:11 J'ai toujours été frustrée par l'idée qu'on n'en avait qu'une.
11:16 - Le cinéma, vous y êtes venue après avoir eu un choc à 16 ans en voyant les films de Maurice Piella.
11:21 Ça n'a pas été facile pour vous de dire à vos parents, qu'à tel qu'il est verré,
11:26 de dire à vos parents que vous vouliez faire du cinéma, famille de droite, conservatrice.
11:30 Le cinéma, ce n'est pas la bonne case.
11:34 - C'est vrai que j'étais plutôt dans une famille de droite avec quelques gens de gauche quand même.
11:39 Un peu mélangé, mais en tout cas, je viens surtout d'une famille de scientifiques.
11:44 Il y a des programmeurs, des codeurs, des profs de physique chimie.
11:47 Il n'y a pas du tout d'artiste.
11:49 J'étais la première, donc c'est normal.
11:52 On se dit, qu'est-ce qui lui prend ? Est-ce qu'elle va y arriver ?
11:54 Je pense qu'ils étaient super inquiets pour moi aussi.
11:57 - Et aujourd'hui, ça va mieux ?
11:59 - Ça va beaucoup mieux, oui.
12:00 - Ils ont vu le film ?
12:01 - Oui, ils ont tous les deux vu le film mes parents.
12:04 - Et ils ont aimé ?
12:05 - Oui, ils ont aimé.
12:06 - C'est à un séminaire sur Piala, sur les bancs de la fac,
12:08 que vous rencontrez votre amoureux, Elie Sisterne, qui est réalisateur aussi.
12:11 Vous avez réalisé avec lui, co-réalisé avec lui, "NTM", la série sur NTM.
12:16 - "Le monde de demain".
12:17 - "Le monde de demain".
12:18 Arthur Harari a ce micro parlé de sa collaboration avec sa femme Justine Trier
12:22 dans le film "Anatomie d'une chute", qu'ils ont co-écrit.
12:25 Il nous avait confié la difficulté à travailler ensemble en disant,
12:27 "Maintenant c'est bien simple, c'est fini, on va arrêter de bosser ensemble, c'est trop dur."
12:31 Vous êtes d'accord ou pas du tout ?
12:33 - Moi, je n'ai pas fait un film sur le couple qui tue,
12:38 j'ai fait un film sur le couple qui se répare.
12:41 Et c'est vrai que c'était plutôt joyeux, notre collaboration.
12:46 En tout cas, on y a trouvé une forme de liberté.
12:49 J'ai trouvé qu'à deux, on était plus fous, plus dingues,
12:53 on osait plus de choses, c'est moins solennel que quand on est tout seul
12:56 et que chaque geste compte.
12:58 Donc c'est quelque chose qu'on va plutôt refaire.
13:01 - Vous allez retravailler.
13:02 Il y a une phrase de Maurice Pialat qui est très dure avec les acteurs,
13:04 il dit "Un acteur, on peut lui faire faire n'importe quoi".
13:07 Alors automatiquement, on a une idée du mépris.
13:10 - Ah non, je ne comprends pas cette phrase.
13:13 Au contraire, on a une grande responsabilité du fait qu'on a potentiellement ce pouvoir.
13:18 En tout cas, c'est comme ça que je le vis.
13:20 Moi, je fais toujours très attention, à tout le monde d'ailleurs, sur un plateau,
13:24 et aux acteurs, parce que je sais dans quelle fragilité ils se mettent
13:27 quand ils sont devant une caméra, c'est-à-dire à nu, qu'ils le soient vraiment ou pas.
13:31 - En l'occurrence, ils le sont à nu, mais plus symboliquement dans votre film.
13:36 Question de fin pour terminer, qu'a-t-elle qui les verrait ?
13:39 Vous répondez rapidement sans trop réfléchir, ça s'appelle "Les Impromptus".
13:42 Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, le couple idéal ou le couple repoussoir ?
13:47 - Repoussoir.
13:49 - Pourquoi ?
13:50 - Je ne sais pas, parfois j'aurais aimé qu'elle soit encore plus libre.
13:57 En tout cas, c'est un couple qui m'a passionnée.
13:59 - Anatomie d'une chute ou Oppenheimer ?
14:01 - Anatomie d'une chute.
14:03 - Jeanne Moreau ou Brigitte Bardot ?
14:05 - Jeanne Moreau.
14:06 - Anaïs Demoussier ou Adèle Haenel ?
14:08 - Je ne peux pas choisir.
14:09 - Les deux ont tourné avec vous.
14:11 - NTM ou IAM ?
14:14 - NTM, évidemment.
14:16 - Votre chanson préférée d'NTM ?
14:18 - "Le Monde de Demain".
14:20 - Michel Sardou ou Juliette Armanet ?
14:22 - Armanet.
14:24 - Vous voulez réunir les deux. Vous dites "J'ai fait un film d'auteur populaire".
14:28 - C'est vrai. En tout cas, je fais des films pour les gens.
14:32 D'ailleurs, je me pose toujours la question avec quoi je laisse les gens rentrer chez eux.
14:36 Je n'ai jamais fait un film qui se termine mal, même si tous mes films prennent en charge des émotions très fortes.
14:40 Parce que je crois qu'on a besoin de ça.
14:42 On a besoin d'aller au cinéma. Plus le monde est dur autour de nous, plus on aura besoin d'aller au cinéma.
14:46 - On a besoin du "Happy End".
14:47 - Oui, et puis de se reconnecter, de se relier à l'humain et de se décharger des émotions qu'on n'a pas le temps de décharger dans la vie.
14:53 Parce que ça va trop vite.
14:54 - Jules ou Jim ?
14:56 - Ah !
14:58 - Ils sont connus.
14:59 - Les deux, les deux !
15:01 - Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
15:06 - Fraternité.
15:08 - Et Dieu dans tout ça ?
15:10 - J'ai eu Dieu dans ma vie pendant longtemps. J'étais très croyante enfant.
15:13 Et puis ça a un peu disparu, mais j'ai toujours beaucoup de respect pour les gens qui y croient.
15:18 - Qu'a-t-elle qui les verrait ? Votre quatrième film s'appelle "Le temps d'aimer".
15:21 C'est le grand film où on met "Ah, Laurent Delmas, sa caisse pour une fois ! Même elle est chanteuse !"
15:27 Faites-la la critique ciné en direct !
15:30 - C'est un magnifique film, vraiment. On le recommande chaudement.
15:33 C'est un très beau mélo, mais au bon sens du terme.
15:37 - Avec un "Happy End" en plus, donc on ne pleure pas trop.
15:41 - Vous avez l'imprimature de Laurent Delmas, je ne sais pas quoi vous dire.
15:44 - La journée est faite. Vous pouvez rentrer chez vous.
15:47 - Merci et belle journée à vous.