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Comment se déroule l'identification des corps des victimes du Hamas à la morgue de Tel Aviv ? Reportage de notre envoyé spécial sur place, Valentin Boissais.
Regardez RTL Evènement du 13 octobre 2023 avec Valentin Boissais.

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00:02 À lundi.
00:04 RTL événements.
00:06 Événements ce matin, RTL a pu voir de ses yeux les atrocités commises par le Hamas.
00:11 Pour la toute première fois, une équipe de journalistes a pu se rendre dans le centre d'identification des victimes,
00:16 une gigantesque morgue. Bonjour Valentin Boisset.
00:19 Bonjour Amandine, bonjour à tous.
00:21 Ce lieu est très sensible, c'est là que sont transférés les centaines de corps découverts dans les tueries du sud d'Israël.
00:27 Oui, pour y entrer, il faut passer plusieurs barrages de sécurité.
00:30 Aucun journaliste ne les a pour l'instant franchis.
00:32 Après l'ultime clôture de Barbelé, la commandante de police mirale nous accueille.
00:37 C'est elle qui gère ici les opérations.
00:39 Alors là, ce que nous allons voir maintenant, ce sont des salles.
00:43 Dans chacune, il y a un corps, des médecins légistes et des enquêteurs.
00:47 Je crois que vous allez avoir besoin de masques.
00:49 À l'intérieur, l'odeur de la mort.
00:52 Dans le couloir, les corps s'entassent des dizaines, alignés sur plusieurs rangées contre les murs.
00:57 Il n'y a pas assez de place ici.
00:59 Alan Crispin est l'un des médecins légistes.
01:01 Il prend un exemple sur l'un des corps.
01:03 Ici, nous tentons une identification par le visage, parce que l'état des empreintes digitales...
01:11 Enfin, je suis désolé.
01:13 Alan s'arrête dans l'explication.
01:15 Pris par l'émotion, une housse blanche de la taille d'un enfant vient de passer juste à côté de nous.
01:20 Ce qu'il veut expliquer, c'est que les corps sont trop abîmés par les combats pour être identifiés facilement.
01:25 L'ADN, les empreintes digitales, tout ça est ensuite envoyé au centre de data pour être comparé aux données des familles des victimes.
01:31 Depuis samedi, ces médecins ont travaillé sur plus de 800 corps.
01:35 Et il en arrive encore des dizaines chaque jour, à tel point que la base est obligée de les entasser dehors, sur le parking.
01:42 Trois camions frigorifiques sont disposés en appui.
01:44 L'un d'eux est ouvert. On y voit 10 corps enroulés dans des bâches blanches.
01:49 Alors Valentin, vous le disiez, dans ce centre, il y a des médecins légistes.
01:52 Il s'agit d'identifier des victimes.
01:54 Il y a aussi des enquêteurs pour collecter les preuves des atrocités commises par le Hamas.
01:59 Absolument. Et il y a déjà ce que j'ai pu voir de mes propres yeux en avançant de chambre en chambre.
02:05 D'abord, un pied calciné, puis le torse d'un homme criblé de balles.
02:09 Michal nous quittait.
02:12 Dans le couloir, nous croisons deux corps d'enfants, nous continuent.
02:16 Sur notre droite, celui d'une personne âgée.
02:19 Il y a ensuite ce que le personnel qui travaille ici dit avoir vu passer dans ces chambres.
02:25 Ces corps décapités ont été amenés dans la partie militaire de notre site il y a deux jours.
02:31 Il y a eu des décapitations et des gens démembrés.
02:36 Des gens ont tout simplement été réunis au même endroit, puis brûlés,
02:40 parce qu'ils ont été massacrés sur la même scène et en même temps.
02:47 Nous ne pourrons pas voir cela à l'œil nu pour des raisons de décence, nous dit Alon,
02:52 mais il nous enverra tout de même des photos floutées.
02:55 La commandante, Miral, nous invite à sortir du lieu.
02:58 Nous allons devant l'entrée pour tirer un bilan de ce que nous venons de voir.
03:03 On voit des choses ici que l'on n'a jamais vues auparavant.
03:05 Cette base est un endroit difficilement supportable.
03:07 Ce n'est pas une guerre, c'est une attaque terroriste.
03:10 S'opère donc entre ces murs un travail d'identification,
03:14 mais aussi de documentation des crimes commis par le Hamas.
03:18 Un travail, on l'a entendu, parfois insoutenable et d'autant plus difficile
03:22 qu'il faut travailler vite, car le temps presse.
03:25 Oui, d'où ce fonctionnement 24 heures sur 24
03:27 et l'appel de réservistes pour épauler les équipes.
03:30 Les corps se détériorent de jour en jour.
03:33 Il faut aller vite pour enquêter et les familles, elles, attendent des nouvelles.
03:38 On doit faire ce travail dans le plus petit laps de temps possible.
03:40 On ne peut pas attendre trois mois pour identifier les victimes.
03:43 On doit le faire maintenant.
03:45 Dans les couloirs, certains craquent, se prennent dans les bras.
03:48 Alan Crispin se confie.
03:51 Je suis médecin légiste, donc je suis habitué à voir des corps.
03:55 Mais là, il y en a tellement, dans des états inimaginables.
03:58 C'est inhabituel, même pour nous.
04:03 Un travail éprouvant, mais nécessaire.
04:05 Il permet aux familles d'enterrer leurs proches,
04:08 mais il permet surtout de comprendre ce qu'il s'est réellement passé
04:12 ce matin du samedi 7 octobre 2023.
04:15 RTL Événement au plus près de l'horreur.
04:17 Reportage signé Valentin Bouffier.
04:19 [SILENCE]

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