Le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour Alexis Corbière.
00:03 Bonjour.
00:03 Bienvenue à vous, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:08 Elisabeth Borne, Alexis Corbière, a dégainé hier l'article 49.3
00:12 pour faire adopter sans vote la loi de programmation des finances publiques 2023-2027.
00:18 La NUPES a immédiatement réagi.
00:19 Vous allez déposer une motion de censure.
00:22 Bref, est-ce que c'est chacun dans son rôle sans surprise ?
00:25 Non, c'est terrible.
00:26 C'est quand même... et j'invite chacun des concitoyens qui nous regardent
00:32 à refuser cette banalisation de ce qui est une brutalisation de la représentation nationale.
00:37 C'est la 5e République dans tous les aspects les plus autoritaires.
00:41 Aujourd'hui, madame Mabrouk, nous sommes un jour anniversaire,
00:43 28 septembre 1958, de l'adoption de la 5e République.
00:47 En France, on aime l'histoire et les dates.
00:49 Eh bien, cette constitution prend des aspects, là, clairement autoritaires.
00:54 Le problème, c'est le présidentialisme.
00:55 C'est Emmanuel Macron qui décide ça.
00:57 Une loi de programmation qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale est imposée.
01:02 Et d'un seul coup, les députés se voient écrasés.
01:05 Donc j'invite chacun à dire qu'il est temps de passer à une 6e République...
01:08 - Écrasés ? - Oui, bien sûr.
01:10 Des mots qui ramènent à une démocratie ?
01:12 Oui, on est dans une démocratie de très basse intensité.
01:15 C'est quoi le problème ?
01:16 C'est mes mots ou c'est le fait que les députés ne peuvent même pas voter ?
01:20 Vous précisez votre perception d'une régime dans lequel on...
01:23 De toute façon, je pense que la constitution de la 5e République a des traits autoritaires.
01:26 Elle est née en 1958 pour des raisons qui étaient dues à la crise algérienne, etc.
01:32 Mais aussi sous la menace d'un coup d'État militaire.
01:34 Vous le savez, en 1958, le général De Gaulle revient dans ses conditions.
01:37 Et il y a quelque chose qui était inédit dans les quatre autres constitutions.
01:41 C'est le président de la République a des pouvoirs énormes qui se concentrent.
01:44 Et Mme Borne, qui n'est là que par la volonté d'Emmanuel Macron,
01:48 a la possibilité de dire à 577 personnes qui représentent la nation,
01:52 vous ne voterez pas.
01:53 Et vous avez la possibilité de déposer une motion de censure.
01:55 Non, non, mais d'ores et déjà, c'est choquant.
01:57 Et je veux dire, nous n'acceptons pas cette infantilisation du citoyen
02:00 qui d'un seul coup accepterait que quelqu'un de minoritaire,
02:03 Mme Borne est minoritaire dans le pays, minoritaire à l'Assemblée nationale,
02:06 peut imposer ça.
02:07 Quel est le fond du débat ? Pourquoi nous sommes contre ?
02:09 C'est que c'est un budget qui veut faire chaque année 18 milliards d'économies,
02:12 70 milliards jusqu'à 2027.
02:14 Est-ce que vous voulez moins de profs, moins de moyens dans les hôpitaux,
02:17 moins de policiers ?
02:18 Est-ce que vous voulez une désagrégation des services publics ?
02:20 Est-ce que vous voulez qu'en même temps qu'il y a un affaiblissement de la puissance publique,
02:23 les profits qui ne cessent d'augmenter,
02:25 y compris des cadeaux fiscaux aux plus riches ?
02:28 C'est ça le budget qui est injuste.
02:29 - Est-ce que, M. Bock-Corberg, vous voulez plus d'endettement de la France ?
02:32 Vous voulez une France qui ne soit plus souveraine ?
02:34 - Eh bien non. Mais qu'est-ce que c'est qu'il y a en dette ?
02:36 Écoutez ce que nous disent tous les observateurs.
02:38 Ce qu'il y a en dette, c'est que précisément ce budget
02:40 vise à baisser notamment la fiscalité des plus riches.
02:43 Là, le principal de la dette, si vous faites moins de recettes fiscales,
02:47 sortons de ce débat sur les impôts.
02:49 Il y a des gens en France qui payent trop d'impôts.
02:51 Il y en a qui n'en payent pas assez.
02:52 Les plus riches n'en payent pas assez.
02:54 C'est ça le sujet.
02:55 Ce qu'a fait Emmanuel Macron, sa politique depuis 2017,
02:58 c'est endetter l'État au profit de préserver ceux qui sont les plus fortunés.
03:02 Et même dans ce budget, il y a des aides publiques.
03:04 Il y a 180 milliards d'euros d'argent public qui part vers les entreprises.
03:08 Ce n'est pas bien ciblé d'ailleurs.
03:09 Moi, je suis pour aider certaines entreprises,
03:10 mais les grands groupes en profitent.
03:12 Alors qu'à l'inverse, on se retrouve dans une situation
03:14 où vous avez des injustices et la pauvreté qui augmente.
03:16 Vous avez noté le retour de l'indemnité carburant.
03:19 Vous avez dû noter la revalorisation des pensions de retraite.
03:22 Mais je ne prends pas en compte l'indemnité carburant.
03:24 Oui, Bruno Le Maire assure justement d'être chevé de la France qui souffre.
03:28 C'est le cas de telle mesure ?
03:30 Elle souffre de la politique de Bruno Le Maire.
03:32 Un peu de l'inflation qui dépasse les frontières de la France.
03:35 De l'inflation.
03:36 Plusieurs sujets.
03:37 Premièrement, c'est paradoxal que sur le carburant,
03:40 ce que vous avez abordé,
03:41 on se retrouve à ce qu'il y ait des aides publiques
03:43 pour aider à ce que des groupes pétroliers,
03:45 je ne parle pas des stations-services,
03:46 continuent à faire des profits.
03:48 C'est-à-dire que l'argent public va faire en sorte de limiter un peu
03:51 les conséquences du fait qu'on a aujourd'hui une situation
03:54 où on ne veut pas toucher à Total qui fait des bénéfices conséquents.
03:58 Écoutez, sur la question de l'inflation,
04:00 ce qu'il y a de paradoxal, ce qu'on nous dit même le FMI,
04:02 c'est que la moitié aujourd'hui de l'inflation
04:04 est due à l'augmentation des profits en vérité.
04:07 Ce n'est pas les conséquences extérieures.
04:09 Vous ne croyez pas à la boucle inflation-prix, c'est bien ça ?
04:12 Il y a une boucle prix, précisément profit plutôt, ça c'est vrai.
04:16 Mais elle n'est pas exacte, c'est ce qu'on nous dit le FMI,
04:19 beaucoup d'autres organismes, mais je cite celui-là
04:21 parce qu'à vos yeux il sera sans doute, et pour de bonnes raisons,
04:23 un peu plus neutre, ce n'est pas une parole insoumise,
04:25 qu'il y a une augmentation des marges
04:27 qui n'a jamais été aussi importante.
04:29 Pour quelle raison en cette période, où vous, moi,
04:31 tous ceux qui vont faire les courses, voient les prix augmenter,
04:33 il y aurait des gens qui seraient préservés de tout problème ?
04:35 Ce sont les groupes, ces grands groupes financiers
04:37 qui voient leurs marges augmenter.
04:39 Moi, je ne trouve pas ça normal.
04:40 C'est le moment de bloquer les prix des produits de première nécessité.
04:43 Le président dit non.
04:44 Il a tort.
04:45 Lutter contre l'inflation, lutter contre le désendettement
04:48 et investir dans la transition énergétique,
04:50 dites-nous, c'est la quadrature du cercle.
04:52 Parce que tout ça n'est pas vrai.
04:53 Il n'y a pas d'investissement dans la transition énergétique.
04:56 Le rapport Pisa définit 3 milliards,
04:58 alors que le rapport Pisani-Ferry en veut 30.
05:01 Mais comment vous faites ?
05:02 Vous dépensez l'argent que vous n'avez pas, si vous étiez au pouvoir ?
05:05 Vous n'avez pas écouté, je vous dis que de l'argent,
05:06 il peut y en avoir, à condition que l'on cesse de baisser la fiscalité
05:09 pour les groupes les plus importants.
05:11 Tel qu'on nous dit, le soi-disant ruissellement,
05:13 je prends l'impôt sur la grande fortune,
05:15 mais toute une série d'autres mesures ont été prises depuis 2017
05:18 pour soi-disant créer les conditions d'une activité
05:20 ou de manière mécanique, ce qu'on appelle le ruissellement,
05:22 c'est plus il y aura des profits accumulés,
05:24 plus ça profitera à chacun d'entre nous.
05:26 Ce n'est pas ce qu'on voit.
05:27 On a aujourd'hui des fortunes qui s'accumulent,
05:29 des profits significatifs, des dividendes qui sont renversés,
05:32 je citais, totale, avec des dividendes records,
05:35 alors qu'à l'inverse, on se retrouve avec une inflation
05:37 et on se retrouve aussi avec 10 à 12 millions de gens.
05:39 Et vous demandez toujours le blocage des prix.
05:41 Alors voilà, ça c'est des mesures toutes simples,
05:42 qui ont déjà existé par ailleurs.
05:43 Ce n'est pas l'économie administrée, le fait qu'on choisit,
05:46 on, ça pourrait être une instance avec les pouvoirs publics,
05:48 des produits de première nécessité, alimentation, scolaire, etc.,
05:52 dans lequel on bloque les prix, et aussi dans la grande distribution,
05:55 et notamment vis-à-vis des distributeurs pétroliers aussi,
05:57 qu'on bloque non seulement les prix, mais aussi les marges,
05:59 c'est ça qui est intéressant.
06:00 Pourquoi on ne le ferait pas ?
06:01 Pourquoi il n'y aurait qu'un seul acteur qui ne serait pas impacté par tout ça,
06:04 ce sont notamment ces grands groupes pétroliers ou la grande distribution ?
06:07 La Une du Paris, il y a un sondage sur l'antisémitisme à l'université,
06:10 un sondage IFOP pour les étudiants juifs de France.
06:13 Ce sondage indique que la grande inquiétude des étudiants juifs,
06:15 ce n'est plus tellement l'extrême droite, c'est aujourd'hui l'extrême gauche.
06:19 Ils sont 83% à redouter des actes et des violences de l'extrême gauche.
06:23 Comment vous réagissez ?
06:24 Pour regarder cette étude, l'antisémitisme est absolument insupportable.
06:28 S'il y a de l'antisémitisme qui frappe encore plus à l'université,
06:31 ce que je suis prêt à croire, il faut lutter contre.
06:34 Après on va regarder ce que nous dit cette étude entre la perception…
06:36 Regardez ce que dit le président des étudiants juifs de France.
06:39 Il y a un problème évident de parole antisémite à la France insoumise, donc chez vous.
06:43 Quand c'est sorti, Jean-Luc Mélenchon a choisi d'assumer ce fléau,
06:47 sans doute par clientélisme électoral.
06:49 Écoutez, ce que je dis au président de l'UEJF, comme je l'ai dit au président du CRIF, discutons.
06:57 Moi j'en ai assez de ces phrases, je ne sais pas de quoi il parle.
07:00 Il est capable, une fois que ses propos ont été dits…
07:02 Moi je le suis.
07:03 Daniel Simonnet, Daniel Obono qui pose avec Jérémy Corbyn accusé de dérapage antisémite.
07:07 Les propos de Jean-Luc Mélenchon en 2020, qui parle de Jésus crucifié par ses propres compatriotes.
07:13 Non mais là vous mélangez deux choses déjà.
07:15 J'entends bien Jérémy Corbyn, c'est un travailliste, un socialiste, etc.
07:20 Connu pour ce dérapage antisémite.
07:22 Non, justement, là vous vous trompez.
07:24 Ce qu'on lui a reproché, c'est de ne pas assez agir.
07:28 Mais lui n'a jamais eu, à ma connaissance, de propos antisémites.
07:31 Quand on couvre le dérapage antisémite.
07:33 Mais même la direction, il a été réintégré au Parti travailliste parce qu'il est…
07:36 On n'a pas à faire un débat sur Jérémy Corbyn.
07:38 Mais c'est vous qui… Vous avez bien raison.
07:39 Je vous cite Jean-Luc Mélenchon.
07:40 Je vous cite Sonia Mabrouk, je vous renvoie votre phrase.
07:42 Je cite M. Mélenchon.
07:44 Non mais regardez c'est amusant, vous m'attaquez sur un sujet, je vous réponds.
07:47 Je ne vous attaque pas.
07:48 Je vous cite la phrase du président de l'UEJF.
07:50 Sortons de tout ça.
07:51 Tout ça est infamant.
07:52 Je suis moi pour être très dur et très ferme contre l'antisémitisme.
07:56 D'accord ?
07:57 S'il y a des propos antisémites qui sont tenus par qui que ce soit à la France insoumise,
08:00 la personne va être immédiatement exclue.
08:02 D'accord ?
08:03 Maintenant, il ne faut pas non plus que sur la base de propos vagues,
08:05 il y ait un espèce de rayon paralysant.
08:07 Oui parce que là je ne sais pas très bien.
08:08 Je vous dis que je ne connais pas de propos antisémites qui aient été portés à la France insoumise.
08:13 Mais au-delà de vous, attendez, ce n'est pas avec vous que j'ai envie de discuter,
08:16 si je peux me permettre.
08:17 J'ai envie de discuter.
08:18 Vous avez dit que vous vous posiez question ce matin.
08:20 Oui, mais parce que ce n'est pas vous.
08:22 Vous reliez…
08:23 Vous pourriez se débattre avec le président de l'UEJF ?
08:24 C'est ce que je suis en train de vous dire.
08:25 Au-delà de vous, je réaffirme mon respect.
08:27 Ce que je veux dire, ce n'est pas Sonia Marouk que je veux convaincre.
08:29 Je veux convaincre, notamment vous citez l'UEJF ou le CRIF,
08:33 si ces instances considèrent qu'il y a un problème,
08:35 de la même façon que moi je peux leur faire aussi certains reproches,
08:37 parce que je pense qu'ils ratent aujourd'hui un antisémitisme porté notamment par Éric Zemmour
08:41 et toute une série de forces d'extrême droite,
08:43 qui est un vrai sujet sur lequel je les trouve moins allant.
08:46 De la même façon que tout à l'heure, pardon, je voulais redire…
08:48 Ils sont la cible eux-mêmes de l'antisémitisme.
08:50 Mais voilà, voilà.
08:51 C'est leur choix, c'est selon eux de qui vient l'antisémitisme.
08:54 Oui, mais parce qu'aujourd'hui…
08:55 Je suis pour qu'on en discute avec eux,
08:57 parce que notamment, là vous me citez un sondage sous les yeux,
08:59 mais le président du CRIF, quand il a pris la parole cet été,
09:01 a fait un discours dans lequel il voyait un antisémitisme qui montait,
09:05 ça m'intéresse, et après je trouve que dans, en quelque sorte,
09:08 les cibles qu'il donnait, ils passaient un peu à côté.
09:10 C'est une discussion qui m'intéresse, si j'ai affaire à des gens de bonne foi,
09:12 et je veux le croire, qui veulent lutter contre la montée de l'extrême droite.
09:15 Parce que le sujet de l'extrême droite, c'est un vrai sujet.
09:17 Ils vous disent que le problème c'est l'extrême gauche, aujourd'hui.
09:20 Moi je ne me suis pas d'extrême gauche,
09:22 donc vous voyez, c'est vous-même qui interprétez, ou des gens qui interprètent.
09:24 Vous êtes du centre ou de la droite, alors ?
09:26 Je suis un homme de gauche et un républicain.
09:27 Non mais vous êtes d'extrême droite, vous ?
09:29 Certains le disent chez vous.
09:31 Bon, mais alors, et vous, vous en pensez quoi ?
09:33 Je ne sais pas, c'est vous qui êtes dans la caricature par contre.
09:35 Non mais alors, vous me dites, moi je pense que la chaîne effectue un relais des thématiques d'extrême droite.
09:39 C'est assez évident.
09:40 Donc on est en train de parler, monsieur Corbière, d'un sondage sur l'antisémitisme.
09:43 Vous êtes pointé, et voyez-vous comme vous traversez les choses.
09:45 Non, non, je ne suis pas pointé.
09:46 Je ne suis pas pointé.
09:47 Alors, vous réfléchissez.
09:48 L'extrême gauche, ce n'est pas moi, je ne suis pas d'extrême gauche.
09:49 Mais vous réfléchissez.
09:50 C'est l'interprétation de Sonam Abrouk.
09:51 Quand Jean-Luc Mélenchon en 2020 parle de Jésus crucifié par ses propres compatriotes, quand ces mêmes Juifs, ces étudiants disent que ça véhicule l'antisémitisme, vous êtes en train de me dire que c'est aujourd'hui, moi, l'extrême droite.
10:01 Donc c'est-à-dire, premièrement, je combat l'antisémitisme, et les propos qu'ils ont là ne me semblent pas être des propos antisémites, mais je suis pour en discuter avec les interlocuteurs.
10:11 Vous voyez, on est en train de parler du budget, de l'inflation, et vous m'embarquez sur un sondage que je découvre ce matin.
10:16 À la Une du Paris.
10:17 Oui, d'accord, mais vous ne m'avez pas dit.
10:19 Un sondage qui ne dit pas d'ailleurs que c'est la faute à la France insoumise, qui parle de l'extrême gauche de manière générale, et que vous voulez m'affubler.
10:25 Ça vous va très bien.
10:26 Revenons plutôt.
10:27 Moi, je vois la montée de l'extrême gauche.
10:29 Ça va vous intéresser.
10:30 Le nouveau livre de Jean-Luc Mélenchon.
10:31 Évidemment, vous l'avez lu.
10:32 Non.
10:33 Ah, bah écoutez.
10:34 Non, non, mais vous voyez, et vous le savez d'ailleurs que je ne l'ai pas lu.
10:37 Il sort aujourd'hui, donc allons-y.
10:38 Peut-être que vous l'avez avant d'autres, quand même.
10:40 Non, non, pas du tout.
10:41 Il est intitulé "Faire mieux".
10:42 Alors, il y a beaucoup de choses passionnantes.
10:43 Il y a cette phrase "la France est citée comme l'exemple mondial des violences policières".
10:48 Vous signez ?
10:49 Écoutez, est-ce que c'est vrai que depuis cinq ans, on va prendre un sujet, l'utilisation d'armes à feu à l'occasion de contrôles de police.
10:57 Il y a eu plus de morts en cinq ans que ces quinze dernières années.
11:02 Qu'est-ce qui se passe ?
11:03 Qu'est-ce qui a changé ?
11:04 On peut en discuter ou pas ?
11:05 C'est un service public, la police.
11:06 D'accord ?
11:07 Est-ce qu'il est vrai aujourd'hui qu'il y a parfois…
11:08 Vous êtes habile, monsieur Corbière.
11:09 Ah non, non, je ne suis pas habile.
11:10 La France exemple mondial.
11:12 Oui, parce que ce sont des chiffres.
11:13 Comme l'Iran, par exemple.
11:14 Parce que ce sont des chiffres.
11:16 Qu'est-ce que vous comparez ?
11:17 La France exemple mondial, c'est-à-dire en numéro un.
11:19 Il y a un sujet dans les grandes démocraties.
11:21 Dans le monde, c'est la France, c'est les policiers français qui sont en train de tuer, monsieur Corbière.
11:24 On est parmi les chiffres les plus importants.
11:27 Pour quelle raison ?
11:28 Regardez, il y a un sujet sérieux qui concerne tous les citoyens.
11:30 La police est un service public.
11:32 On a le droit de parler de l'hôpital, de l'école et on peut parler de la police.
11:35 Sans qu'immédiatement il y ait un syndicalisme policier d'extrême droite.
11:38 Je dis d'extrême droite parce que les communiqués qui sont faits cet été
11:40 parlant de vermine quand ils parlent de partie de la population,
11:43 est un certain discours.
11:44 Qui débarque et qui dit immédiatement "Monsieur Corbière, vous êtes anti-flic".
11:47 Je ne suis pas anti-flic, je suis pour une police républicaine.
11:49 Mais j'observe.
11:50 Écoutez-moi, laissez-moi terminer.
11:51 Mais ça m'intéresse.
11:52 Ah, maintenant on ne peut pas discuter.
11:53 Pourquoi on dit police républicaine ?
11:54 C'est-à-dire qu'elle ne l'est pas ?
11:55 Certains ne sont pas républicains.
11:56 Oui, quand un syndicat de police.
11:58 Mais bien sûr, je n'ai jamais dit...
12:01 Les violences policières systématisent tout, ça n'a pas lieu d'être.
12:05 Mais il y a des violences policières.
12:06 Est-ce que le chiffre que je viens de vous donner,
12:08 que ces cinq dernières années, il y a eu autant de personnes
12:10 qui sont abattues à l'occasion de contrôle de police
12:12 que sur ces quinze dernières années, doit nous amener à voir
12:14 quelles sont les techniques policières utilisées.
12:16 Est-ce qu'il n'y a pas matière à discuter avec les policiers eux-mêmes
12:18 qui seraient contents du fait qu'on leur donne des moyens pour travailler.
12:21 C'est les policiers, je vais vous dire, moi de ce que je vois.
12:23 J'ai demandé une commission d'enquête,
12:24 notamment sur le taux de suicide dans la police,
12:26 qui sont soumis à des cadences infernales,
12:28 qui travaillent dans des mauvaises conditions,
12:29 qui sont amenés à ce que les procédures qu'on leur demande
12:32 ne correspondent pas toujours à la réalité.
12:34 C'est un vrai sujet.
12:35 Si chaque fois qu'on veut aborder ce sujet...
12:36 Très bien, parlons-en.
12:38 Est-ce que vous condamnez, alors soyons clairs,
12:40 est-ce que vous condamnez ce matin l'attaque samedi du véhicule de police ?
12:43 Regardez, c'est la preuve que vous ne suivez pas le débat.
12:45 Nous l'avons condamnée, tout le monde l'a condamnée.
12:47 C'est Sandrine Rousseau qui fait partie de la Nipes qui l'a condamnée ?
12:49 Je suis dans la France, je pense que oui, mais ce n'est pas sûr.
12:52 Elle a dit que le geste du policier était inadmissible.
12:55 Mais pardonnez-moi d'être précise.
12:57 Mais moi je suis précis.
12:58 Je vous répète, c'est une question...
13:00 Eh bien, Sandrine Rousseau, elle ne l'a pas condamnée.
13:02 Vous êtes partie du même mouvement, vous êtes d'accord.
13:04 Non, non, c'est une alliance, mais c'est une question rhétorique.
13:06 Je condamne, il est hors de question que quiconque
13:08 porte des coups contre un policier, le menace, agresse un véhicule de police.
13:11 Vous le savez très bien, nous l'avons toujours dit.
13:13 D'accord, c'est clair, c'est net, c'est carré.
13:14 Je n'accepte pas qu'un policier qui est un fonctionnaire
13:17 voit son intégrité remise en cause.
13:19 Une fois qu'on a dit cela, est-ce qu'on peut parler du fait ?
13:21 Que le jeune Nahel a été abattu et dans des conditions que je trouve, pour ma part,
13:25 dans l'idée que je me fais du rapport entre la population et la police,
13:28 qui n'est pas digne, qui mérite qu'un travail soit fait,
13:30 non seulement d'enquête sur ce cas précis,
13:32 mais de voir les chiffres que j'ai donnés tout à l'heure,
13:34 que depuis quelques temps, une utilisation abusive, selon moi,
13:36 d'arme à feu à l'occasion de contrôles d'identité.
13:38 Mais on peut le faire parce que vous partez du fait que vous condamnez
13:40 des choses inacceptables et après vous posez le débat,
13:42 ce que ne font pas certains dans votre constellation.
13:44 - Mais d'accord, mais moi ce que j'ai toujours fait, il me semble,
13:46 tous les porte-parole de la France Insoumise...
13:47 - Mais est-ce que vous êtes majoritaire dans votre mouvement ?
13:49 - Je veux le croire, je ne sais pas qui c'est qui a approuvé.
13:51 Je vous retourne la question, est-ce que quelqu'un a approuvé
13:53 cette violence contre les policiers ?
13:54 - Je ne sais pas, quand Sandrine Dousseau...
13:55 - Ah, vous ne savez pas ?
13:56 - Mais si, attendez, je termine ma phrase.
13:57 - Mais si Sandrine ne l'a pas fait, j'ai eu la tort.
13:58 Qu'est-ce que les gens vous disent d'autre ?
13:59 - Vous avez répondu ?
14:00 - Merci Madame, mais je crois que la question a été connue.
14:02 Mais je veux revenir sur une chose, c'est que le débat, pardon, je reviens,
14:05 le débat budgétaire, moi, il me semble important parce qu'on n'y est pas assez vite.
14:08 Il y a un déni de démocratie dans ce pays, je le répète.
14:11 Il est temps de réfléchir à un rapport différent du citoyen entre ce gouvernement.
14:16 Et le budget qui arrive, là je vais y retourner après avoir vous élissé,
14:19 est un budget que nous allons nous faire imposer,
14:21 qui va avoir des conséquences terribles.
14:22 Et pendant qu'on vous pille, en plus, puisque vous avez,
14:25 on a parlé du RN et des opposants,
14:27 beaucoup de gens roupillent, c'est ça le sujet.
14:29 J'invite chacun à voir ce qui s'est passé.
14:30 - La motion de censure, c'est ce vendredi ?
14:32 - Oui, oui, oui, c'est ce vendredi qui va avoir lieu.
14:35 - Et tout le monde peut voter ?
14:36 - Oui, bien sûr.
14:37 - Même le Rassemblement National peut vous rejoindre ?
14:39 - Oui, mais ce serait bien qu'ils ne s'abstiennent pas en commission
14:41 sur les budgets qui prennent 18 milliards d'euros d'économie.
14:43 Je répète, pendant qu'on vous pille, le RN roupille, c'est ça la réalité.
14:47 Donc je dis ça parce que souvent on les présente contre les meilleurs opposants.
14:50 La bataille que nous menons, on a abordé des sujets importants,
14:52 mais moi je ne veux pas qu'on supprime des postes d'enseignants
14:55 dans les établissements scolaires.
14:57 Je ne veux pas que nos hôpitaux soient en situation de saturation.
14:59 On aurait pu parler, je pensais qu'on en parlerait, du harcèlement scolaire.
15:02 Beau sujet qu'aborde le ministre Attal,
15:04 mais peut-on lutter contre le harcèlement scolaire de manière efficace
15:06 quand en même temps, aujourd'hui, on a 1000 infirmières scolaires en moins,
15:10 on a un médecin scolaire pour 21 000 gamins,
15:12 on a aujourd'hui plus de psychologues dans l'éducation nationale.
15:15 C'est ce que j'ai dit au ministre.
15:17 Ça, c'est une réalité.
15:18 Vous voyez ce que je veux dire ?
15:19 C'est un sujet transpartisan qui nous rassemble tous.
15:21 Oui, mais de défense des services publics,
15:23 de la même façon que je défends les services publics de la police,
15:25 celui de l'éducation nationale, celui de l'hôpital, et voilà.
15:27 Merci Alexis Corbière.
15:29 Donc vous retournez à l'Assemblée, la bataille continue.
15:31 Là, notamment, on est sur France Travail et motion de censure vendredi soir.
15:34 Je vous dis à bientôt.
15:35 Merci beaucoup.
15:36 Merci à vous.
15:37 [Musique]
15:40 [SILENCE]