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Antoine Arnault, administrateur de LVMH, était mardi 25 juillet le Grand témoin de la matinale de franceinfo. Il répondait aux questions de Marie Bernardeau.

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Transcription
00:00 Bonjour Antoine Arnaud, merci d'être avec nous, administrateur du groupe LVMH.
00:04 Vous êtes en charge de l'image et de l'environnement au sein du groupe LVMH,
00:09 leader mondial du luxe, qui vient donc de conclure un partenariat avec Paris 2024.
00:13 Vous devenez sponsor, sponsor dit, premium de premier rang,
00:17 donc au même titre que Orange, EDF, Sanofi ou encore Carrefour
00:21 pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de l'année prochaine.
00:25 Ça vous coûte combien Antoine Arnaud ?
00:28 Alors, on n'a pas l'habitude de parler tellement de chiffres,
00:31 même si aujourd'hui nous présentons nos résultats semestriels.
00:34 Ça coûte le prix du rêve olympique,
00:40 ça coûte le prix d'un grand partenariat avec une institution comme le CIO,
00:46 ça coûte le prix de Jeux Olympiques à Paris qui sont absolument exceptionnels.
00:51 150 millions d'euros ?
00:53 Écoutez, je crois que tout le monde sait à peu près combien les partenaires premium...
00:57 C'est plus de 100 en tout cas, puisque c'est ce que les partenariats premium...
00:59 Voilà, on va dire qu'on n'est pas très éloigné de ça,
01:03 mais c'est surtout pour nous une grande fierté.
01:06 On ne regarde pas vraiment l'argent qui sort,
01:10 mais plutôt l'image de Paris,
01:12 plutôt tout ce que ces Jeux Olympiques vont apporter à la France,
01:16 plus même qu'à notre groupe, finalement on devient partenaire premium.
01:21 Mais ce qui compte pour nous, c'est que ces Jeux Olympiques soient réussis.
01:24 C'est la première fois effectivement qu'LVMH signe un partenariat de cette envergure
01:28 avec les Jeux Olympiques et Paralympiques.
01:30 Ça vous apporte quoi ? Ça vous rapporte quoi ?
01:34 C'est pas exactement comme ça qu'on réfléchit.
01:37 On a senti la responsabilité qui était la nôtre de participer à cet événement.
01:43 Ça fait longtemps qu'on en discute avec le COJO, avec Tony, avec le CIO.
01:49 Toutes nos maisons seront partenaires,
01:52 certaines ne le seront plus particulièrement.
01:55 Donc forcément il y aura des bénéfices d'image qui reviendront vers ces maisons.
02:00 Que des maisons françaises ?
02:01 Que des maisons françaises, oui.
02:03 Pour l'instant, oui, même si dans notre groupe il y a de nombreuses maisons internationales,
02:08 notamment italiennes, une très grande maison américaine.
02:12 Mais ce sont les maisons françaises qui, logiquement, vont plus participer à cet événement.
02:16 Ça va se matérialiser comment ?
02:18 Est-ce qu'on va voir le logo Vuitton partout par exemple ?
02:20 Non, c'est pas trop le style de la maison.
02:23 Nous avons essayé de développer un partenariat créatif.
02:27 C'est pour ça aussi que ça a pris un petit peu de temps à être réfléchi,
02:31 à être construit ensemble avec nos partenaires.
02:34 Par exemple, c'est la maison Chaumet, le grand joaillier de la place Vendôme,
02:38 qui réalisera, qui designera et réalisera les médailles olympiques et paralympiques.
02:43 Par exemple, les maisons du groupe Moët & Cie seront partenaires Hospitalité,
02:49 dans les zones où cela est autorisé.
02:52 Le champagne donc ?
02:53 Notamment, oui.
02:54 Par exemple, une de nos maisons, que je ne peux pas encore citer pour ne pas déplaire aux autres,
03:01 sera partenaire des tenues olympiques de la délégation française,
03:06 pour les cérémonies d'ouverture et de clôture.
03:08 Et puis il y aura plein d'autres surprises.
03:11 Nos grandes maisons Louis Vuitton et Christian Dior seront évidemment de la fête.
03:15 J'en profite parce que vous l'avez mentionné,
03:17 vous fournirez le champagne, entre autres.
03:19 Champagne qui ne sera accessible finalement qu'aux VIP,
03:23 qu'à ceux qui ont des places en loge,
03:24 puisque l'alcool sera interdit dans les enceintes sportives pour les Jeux.
03:27 Finalement, on est un peu loin de la fête populaire voulue par les Jeux.
03:31 Écoutez, ça ce n'est pas vraiment de notre ressort.
03:34 En effet, j'ai lu ça quelque part.
03:37 Il faut faire avec ce que la loi nous permet de faire.
03:41 Cette loi est très restrictive.
03:43 Et d'ailleurs, nos maisons de vins espiritueux et de champagne
03:47 ne pourront pas communiquer elles-mêmes,
03:49 ni dans les stades, ni à l'extérieur.
03:51 C'est quelque chose auquel les spectateurs français sont habitués,
03:55 de toute façon, de ne pas avoir d'alcool dans les stades.
03:57 Apparemment, dans les zones d'hospitalité privées,
04:01 ce sera autorisé.
04:02 Et c'est comme ça qu'on va faire.
04:05 On va respecter en tout cas la loi qui nous est soumise.
04:07 - Vous l'avez dit, les négociations, les discussions ont été très longues.
04:12 Vous vous êtes fait désirer, en quelque sorte.
04:14 Sur quoi ça coincait ?
04:16 - Ça n'a jamais vraiment coincé.
04:18 C'était long parce qu'on a travaillé ensemble avec nos partenaires
04:23 à essayer de trouver le partenariat le plus juste,
04:25 le plus équilibré possible.
04:27 C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude, chez LVMH,
04:29 de faire de grands partenariats de ce style.
04:30 Nous sommes plutôt habitués à laisser nos maisons
04:33 engager les discussions avec des événements, avec des égéries.
04:38 Et au niveau du groupe, c'est quelque chose qui était nouveau pour nous.
04:42 Il n'y a pas eu de véritable point d'achoppement.
04:45 Il y a eu de longues discussions, une espèce de longue valse
04:48 qui a abouti la semaine dernière à la signature de ce beau partenariat.
04:53 Je dois dire qu'on n'a pas l'habitude non plus de signer un chèque en blanc
05:00 en faisant du sponsoring bête et méchant.
05:03 Ce n'est pas trop le style de la maison non plus.
05:04 - Mais il faut des contreparties, donc ?
05:06 - Les contreparties, je vous les ai citées.
05:07 Nous allons les avoir avec chacune de nos maisons.
05:10 On va être un peu le partenaire créatif de ces jeux.
05:13 On sera présents pendant tous les temps forts et notamment les temps de cérémonie,
05:17 à la fois d'ouverture, de clôture et même les cérémonies,
05:21 je pense, de remise de médailles.
05:25 Et par ailleurs, il n'y a pas uniquement le retour sur investissement.
05:29 Il y a aussi la responsabilité qui est la nôtre en tant que grand groupe français
05:32 qui performe comme vous le voyez sans doute
05:36 lors de nos présentations de résultats,
05:38 d'être là au rendez-vous de ce grand rendez-vous français et international olympique.
05:44 - Le patron du CIO a dû intervenir ?
05:47 - Alors, il y a eu une rencontre en décembre dernier
05:49 entre mon père, le patron de notre groupe,
05:53 et Thomas Barre, le patron du CIO.
05:56 C'était un moment important parce que c'est vrai que
05:59 souvent dans ces périodes de négociations,
06:02 une fois que les deux "big boss", comme on dit,
06:06 demandent à leurs équipes de faire en sorte que cela se passe
06:09 et d'arriver à aboutir à une signature,
06:12 les équipes se mettent en œuvre
06:15 et mettent tout ce qu'elles peuvent en œuvre pour que ça se passe ainsi.
06:19 Ensuite, c'est le jeu de négocier le mieux possible pour sa paroisse
06:23 et d'essayer de réussir à trouver les bonnes contreparties.
06:27 On n'était pas non plus trop pressés par le temps,
06:30 il nous reste quand même un an et un jour avant le début de ces Jeux,
06:32 ça laisse le temps de voir venir.
06:33 - Est-ce que dans les contreparties, justement,
06:34 parce qu'un sponsor ne peut bénéficier d'une exposition
06:38 que dans le pays qui accueille l'événement,
06:40 est-ce que ça, ça fait partie de votre contrat ?
06:42 - Alors, cela fait partie de notre contrat.
06:44 On a le même contrat premium que tous les autres partenaires premiums
06:47 et pour les extensions de droits,
06:50 nous allons évidemment, comme tous les autres,
06:53 payer dans les pays dans lesquels nous souhaitons apparaître.
06:56 - Partenariat que pour ces Jeux, les Jeux de Paris,
06:59 ou est-ce que vous visez aussi un partenariat
07:01 avec ceux de Los Angeles en 2028 ?
07:03 - Il ne faut jurer de rien, on ne sait pas.
07:06 Pour l'instant, on va se concentrer sur les Jeux de Paris
07:08 qui sont déjà une grosse affaire
07:11 et on a envie que ça se passe bien ici.
07:14 Si ça se passe incroyablement bien ici,
07:16 on a aussi des maisons américaines et on verra.
07:20 Là, pour le coup, on a un petit peu de temps pour y réfléchir.
07:23 - Votre arrivée permet surtout aux Jeux
07:25 de boucler quasiment le budget partenariat.
07:28 Total Energy a été écarté,
07:30 vous remplacez Total, vous sauvez les Jeux ?
07:33 - On ne voit pas les choses ainsi.
07:35 En revanche, je pense que ce serait manquer de respect
07:37 aux autres partenaires qui ont déjà participé depuis bien longtemps
07:40 et qui, eux, s'y sont pris bien à l'avance,
07:42 de se présenter comme sauveurs des Jeux.
07:45 On vient, en effet, j'ai l'impression, boucler le budget,
07:49 mais on est aussi sauveurs que les autres 5 partenaires premiums
07:53 qui ont signé leur partenariat il y a bien longtemps.
07:55 - Il y aura des égéries, des ambassadeurs, Léon Marchand,
07:58 notamment, d'autres vont arriver ?
07:59 - Oui, d'autres vont arriver.
08:01 On est très fiers d'avoir Léon Marchand parmi...
08:04 - Vous avez misé sur le bon phare, là !
08:06 - Oui, parmi les ambassadeurs du groupe.
08:08 Il y en a d'autres, il y aura des athlètes olympiques,
08:10 paralympiques, des garçons, des filles,
08:12 et évidemment, on les annoncera au fur et à mesure,
08:15 mais on est déjà très fiers d'annoncer que Léon fait partie de notre famille.
08:19 - Et les médailles, on les découvrira quand ?
08:21 - Avant la fin de l'année, elles seront présentées.
08:24 J'ai vu quelques esquisses, elles vont être incroyables.
08:28 - Antoine Arnault, merci beaucoup d'être passé par France Info ce matin.
08:31 administrateur du groupe LVMH, en charge de l'image et de l'environnement. Bonne journée à vous.

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