• l’année dernière
Pour l'ouverture ce mercredi de VivaTech, le plus grand salon européen de la tech, Emmanuel Macron a présenté un plan pour soutenir l'IA française et plus globalement les start-up de la "French tech". ll a annoncé ce mercredi des financements supplémentaires de plus de 500 millions d'euros.

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Transcription
00:00 (...)
00:17 -M. le président de la République,
00:19 nous sommes très heureux de vous accueillir chez vous,
00:22 à Vivatech, et nous sommes particulièrement reconnaissants
00:25 de votre visite.
00:27 Si LVMH, les échos ou Publicis ont permis de façonner Vivatech
00:32 et d'en faire grâce à ses partenaires de fondation
00:34 comme Orange, BNP Paribas, La Poste ou Google,
00:38 et tous ceux qui nous ont rejoints,
00:39 l'extraordinaire événement qu'il est devenu,
00:42 je n'oublie pas, et nous n'oublions pas,
00:45 que c'est en grande partie grâce à vous
00:48 que nous existons et que nous le devons.
00:52 J'étais venu vous voir alors que vous étiez ministre de l'Economie
00:56 à l'automne 2015.
00:58 Non seulement vous m'avez encouragé,
01:01 vous m'avez même poussé.
01:02 J'avais presque l'impression que je devais vous rendre des comptes,
01:07 et vous l'avez cessé depuis de le faire,
01:10 ne manquant jamais de venir soutenir
01:13 les grands et les petits entrepreneurs,
01:15 les grandes et les petites innovations.
01:18 Je crois que vous considérez Vivatech un peu comme votre bébé.
01:22 Vous n'avez jamais manqué d'ailleurs de nous fixer des objectifs
01:26 toujours plus ambitieux, comme celui de dépasser le CIS.
01:31 Ce fut le cas l'année dernière en nombre de visiteurs,
01:35 mais c'était post-Covid,
01:38 donc on peut dire que les jeux étaient peut-être un peu plus faciles.
01:43 Le vrai juge de paix, ce sera cette année,
01:46 et je crois que vous ne serez pas déçus.
01:49 Grâce au travail et au soutien de tous,
01:52 Vivatech est devenu le lieu de rencontre
01:54 de toutes les entreprises, de toutes les innovations
01:58 et de toutes les stars de la tech.
02:00 C'est grâce à vous.
02:02 Et c'est ainsi que Paris est devenu le phare de la tech
02:05 et de l'écosystème des start-up,
02:07 et Vivatech, un bien commun appartenant à la France.
02:12 Un écosystème qui vous doit beaucoup.
02:14 Vous l'avez soutenu, vous l'avez porté,
02:17 et on avait fait le fer de lance de l'entreprenariat
02:20 à telle enseigne que la France est devenue numéro 1 en Europe
02:25 en création de start-up devant le Royaume-Uni,
02:28 et cela, nous vous le devons.
02:31 Toutes nos start-up vous le doivent.
02:34 Tout comme nous vous devons toutes les décisions
02:36 qui, depuis votre 1re élection et la réforme sur le travail
02:42 jusqu'à la retraite,
02:43 en passant par le soutien exceptionnel
02:46 apporté aux entreprises,
02:48 et en particulier aux plus petites pendant la pandémie,
02:51 conduisent, toutes ces décisions conduisent au plein emploi.
02:56 Cet objectif...
02:58 Oui, vous pouvez applaudir.
03:00 (Applaudissements)
03:02 (...)
03:06 Cet objectif qui semblait être une utopie
03:09 est effectivement désormais à portée de main.
03:14 Il ne m'appartient pas de rappeler ce que votre action
03:17 a apporté à notre pays,
03:18 mais le succès de Choose France
03:20 et des records d'investissement étrangers
03:23 témoignent plus que tous les mots
03:25 de la confiance que vous avez acquise
03:29 auprès de tous les grands investisseurs
03:31 à l'échelle mondiale et du rayonnement de la France.
03:35 À Vivatech, nous ressentons bien l'amélioration
03:38 de l'image de notre pays
03:40 dans le domaine le plus compétitif qui soit,
03:42 celui de la recherche et de l'innovation,
03:45 et bien sûr, celui de l'intelligence artificielle.
03:49 Je crois pouvoir dire que les entrepreneurs français
03:52 sont prêts à s'engager à vos côtés
03:54 dans la bataille de la reconquête
03:56 de nos souverainetés industrielles ou numériques.
03:59 Comptez sur nous.
04:00 (Applaudissements)
04:04 Et maintenant, vous allez avoir une session,
04:07 et David Barou va mener la danse, si j'ose dire.
04:13 David ?
04:15 (Musique)
04:18 (Applaudissements)
04:21 (...)
04:23 -Bonjour à toutes et à tous.
04:25 M. le président, asseyez-vous.
04:26 Je vais demander aux 4 startuppers qui m'accompagnent,
04:28 qui sont là pour vous passer sur le grill,
04:30 de bien vouloir me rejoindre sur scène.
04:32 Ce sont, eux, les stars de l'événement,
04:34 donc Tatiana Jama, Laurence Grandclément,
04:39 et Gilles Rayer et Arthur Mench,
04:41 s'ils veulent bien me rejoindre. Merci, Gilles.
04:44 Prenez place.
04:45 (Applaudissements)
04:48 Je crois que le protocole,
04:49 il faut que ce soit Tatiana qui soit assise
04:51 juste à côté de vous.
04:52 Voilà Tatiana qui arrive.
04:53 Laurence peut rentrer directement.
04:54 (Applaudissements)
04:55 Et Arthur.
04:57 Allez-y, Laurence.
04:58 (Applaudissements)
04:59 Et Arthur.
05:00 La règle du jeu a pas changé
05:02 depuis la 1re édition de Vivatech.
05:05 L'idée, c'est qu'on a un président qui est prêt à répondre
05:07 à des questions qui sont pas posées par un journaliste,
05:09 mais qui vont être posées par des startuppers
05:11 qui sont le symbole de la réussite de la French Tech.
05:14 Je vous les présente très rapidement
05:16 pour qu'on puisse tout de suite rentrer dans le feu de l'action.
05:18 Gilles, qui est juste à côté de moi,
05:20 est le patron et un des fondateurs de Actronica.
05:24 J'avais tout préparé en anglais,
05:25 mais finalement, on le fait en français.
05:27 Donc c'est une boîte de hardware,
05:29 je sais pas comment on dit en français,
05:30 qui travaille dans le monde de la réalité virtuelle
05:32 et qui veut nous prouver
05:34 que dans le monde de la réalité virtuelle,
05:35 on a quand même besoin d'avoir la sensation du toucher
05:39 et qui a lancé une veste qui s'appelle Skinetic
05:42 et qui permet de ressentir le sens du toucher
05:44 dans un monde qui est virtuel.
05:46 Juste à côté de lui, Tatiana,
05:47 qui est aussi une startupeuse en série,
05:49 qui a revendu une de ses boîtes à Amazon il y a quelques années
05:53 et qui, depuis 2018, a co-créé Sista,
05:56 qui essaye de développer et d'aider les femmes
05:59 dans l'écosystème des startups.
06:00 Il n'y a pas assez de femmes dans cet univers.
06:02 Et elle a aussi lancé en octobre dernier
06:04 un fonds de 100 millions.
06:06 Juste à côté d'elle, Laurence Grandclément,
06:09 qui a créé une entreprise de startups
06:11 qui s'appelle Anywhere,
06:13 qui crée des stations d'hydrogène...
06:19 -Auto...
06:21 -Auto... Autonome, pour, en gros, lancer...
06:25 -C'est simple, ce qu'on fait. -Oui.
06:26 Si, si, c'est simple, mais j'avais prévu en anglais.
06:28 Je sais le dire en anglais.
06:29 Autonomous and compact hydrogen refueling station.
06:32 -Parfait. -Merci.
06:33 (Applaudissements)
06:35 Et elle prône le step by step.
06:37 L'idée, c'est d'y aller progressivement
06:39 et de faire construire...
06:41 Et fait notable, comme je dois vous le dire,
06:43 c'est qu'elle a traversé 2 fois des océans à la rame,
06:46 une fois l'océan Indien et une autre fois l'Atlantique.
06:50 Et juste à côté d'elle, Arthur, Arthur Mensch,
06:52 qui est une de nos nouvelles stars de la French Tech.
06:55 Il a créé une startup qui s'appelle Mistral
06:59 et qui a l'ambition de démontrer que la France peut être...
07:03 innovante et réussir à s'imposer
07:05 sur le marché de l'intelligence artificielle.
07:08 J'ai déjà trop parlé, je vais tout de suite, du coup,
07:09 passer la parole à Arthur.
07:12 L'idée, comme je le disais, c'est... Profitez-en.
07:14 C'est d'interpeller le président,
07:15 de poser une question plutôt sur votre thème de compétences.
07:17 Donc, Arthur, j'espère, plutôt une question
07:19 qui concerne le monde de l'intelligence artificielle.
07:22 Et puis, on va dérouler comme ça
07:23 et en fonction du temps qu'il nous restera,
07:25 on verra si on peut élargir un peu les débats.
07:26 Arthur.
07:28 -Merci beaucoup pour l'invitation, M. le Président.
07:31 Les nouvelles méthodes d'intelligence artificielle
07:34 s'apprêtent à révolutionner la productivité dans l'entreprise.
07:38 Elles nécessitent des énormes investissements
07:40 à la fois sur le plan matériel et logiciel.
07:43 On ne peut pas se permettre, en France et en Europe,
07:46 de dépendre trop de nos partenaires
07:49 sur une technologie aussi importante.
07:52 Alors, j'ai une question et une remarque.
07:55 La question, c'est comment la France et l'Europe
07:58 envisagent de permettre l'émergence de champions européens.
08:03 Et la 2e, c'est que nous, on aimerait beaucoup
08:06 faire émerger un champion européen.
08:09 On a un sujet de régulation, on pense qu'il faut réguler,
08:12 mais on pense qu'aujourd'hui,
08:14 en l'état des discussions au Parlement européen,
08:17 la régulation qui est faite a un risque fort
08:20 de gêner l'innovation.
08:23 Et on aimerait savoir comment ça peut évoluer dans le bon sens.
08:28 -Monsieur le Président.
08:30 Merci beaucoup.
08:31 Vous m'offrez l'occasion de parler, en effet, d'un continent.
08:35 Alors, il y a 5 ans, on lançait la 1re stratégie,
08:40 justement, intelligence artificielle,
08:42 qui reposait sur le rapport remis par Cédric Villani,
08:47 et avec la décision, beaucoup avaient été,
08:50 qui sont là, d'ailleurs, dans la salle,
08:52 chercheurs, entrepreneurs, académiques,
08:55 et on avait décidé l'investissement
08:57 d'un milliard et demi d'euros, on a déployé ce plan,
09:00 et la France s'est positionnée.
09:01 Alors, si j'essaie d'être le plus direct possible
09:04 et le plus lucide possible, comme d'habitude,
09:08 on est, je pense, en bonne position en Europe continentale.
09:12 Quand je dis "on", c'est nous tous collectivement.
09:14 On est, je pense, leaders en Europe continentale.
09:17 On est un peu décrochés par les Britanniques,
09:19 qui ont justement réussi à avoir quelques grands champions,
09:22 en tout cas, ils sont un peu devant nous,
09:24 mais c'est pas irratrapable.
09:25 Par contre, c'est clair que les Etats-Unis d'Amérique,
09:28 de très loin, et même la Chine,
09:29 qui est quand même aujourd'hui un peu derrière les Américains,
09:32 mais les 2 grands leaders vont beaucoup plus vite
09:34 que nous, Français, et que nous, Européens.
09:36 Donc, pour moi, la priorité,
09:39 et je touche vos 2 questions,
09:40 puis après, je vais essayer d'aborder
09:43 les 2 points que vous avez évoqués,
09:45 c'est vraiment de faire du en même temps, pour le coup.
09:48 C'est-à-dire qu'il faut faire en même temps de l'accélération
09:51 pour la recherche, l'innovation et la création
09:52 d'un écosystème très puissant,
09:55 et participer à une régulation,
09:57 mais dont le périmètre doit être le plus large possible.
10:00 Et plus le périmètre est étroit,
10:02 plus on crée, en quelque sorte, de la rigidité à l'innovation.
10:05 Et au fond, le pire des scénarios,
10:06 c'est une Europe qui investirait beaucoup moins
10:09 que les Etats-Unis ou que les Chinois,
10:11 qui n'arriverait pas à créer les grands champions,
10:13 mais qui déciderait de commencer par la régulation.
10:17 Ce scénario est possible.
10:19 Ca n'est pas celui que nous défendons
10:20 et ce n'est pas celui que je soutiendrai.
10:22 Il y a un autre scénario qui serait de dire
10:24 "On essaie de mener cette compétition,
10:26 "mais on est trop décordonnés et on ne régule pas."
10:29 Ce scénario serait aussi mauvais,
10:31 parce qu'on le voit aujourd'hui, beaucoup de peur qui naît
10:34 surtout d'une partie des applications
10:37 et plutôt de l'IA générative,
10:39 mais on a besoin d'une régulation
10:41 et ce débat existe dans le monde.
10:42 Donc la question, c'est comment, au fond, on se resynchronise
10:45 et comment nous, on va beaucoup plus vite
10:48 et beaucoup plus fort en européen pour investir
10:51 et comment on crée un cadre qui permet de penser
10:53 les débouchés de l'IA
10:55 et ses conséquences sociétales, sociales et économiques
10:59 et comment on crée un cadre de régulation intelligent.
11:01 Pour moi, c'est ça, les 3 piliers de la 2e génération
11:04 du plan IA qu'on veut faire.
11:06 Alors, 1er point, donc, pour moi, la priorité,
11:08 c'est comment on crée plus de champions,
11:10 on consolide notre position,
11:11 on innove davantage et on fait mieux.
11:14 On va devoir, on va continuer à investir,
11:17 beaucoup plus que ce qu'on a fait sur le 1er plan
11:19 et je veux qu'on puisse avoir cette même stratégie
11:20 qu'on décline ensuite au niveau européen.
11:22 Je veux simplement donner quelques axes ici devant vous.
11:25 D'abord, on doit accélérer les formations.
11:28 Plusieurs d'entre vous me l'ont dit,
11:29 on a une chance dans cette bataille sur l'IA,
11:32 c'est qu'on a en France plutôt les talents
11:34 et les compétences fondamentales dont on a besoin.
11:37 Vous en êtes une bonne illustration,
11:38 pas vous qui allez me dire le contraire.
11:40 On a des bons organismes de recherche,
11:42 des bonnes universités,
11:43 simplement, on doit faire beaucoup plus.
11:45 Et donc, il faut qu'on se donne comme objectif
11:48 de doubler le nombre de formations,
11:50 mais surtout, en même temps, de faire émerger
11:53 5 à 10 IA clusters à hauteur de 500 millions d'euros
11:58 pour avoir au moins parmi eux 2 à 3 références mondiales.
12:03 C'est pas moi qui l'ai sorti de ma poche,
12:04 c'est le fruit des concertations,
12:06 du travail qui a été fait avec l'ensemble de l'écosystème
12:08 pour être crédible.
12:09 Donc, il y a un 1er enjeu sur ce 2e plan,
12:12 au moins au niveau français,
12:14 démultiplié au niveau européen,
12:15 c'est la formation, les talents.
12:18 2 fois plus et, en particulier,
12:20 au moins 2-3 pôles d'excellence.
12:22 2e sujet, c'est les capacités de calcul.
12:24 C'est une énorme contrainte.
12:26 On avait déjà investi dans le 1er plan là-dessus.
12:29 Vous m'avez tous,
12:30 quand j'ai vu les principaux acteurs français,
12:33 édifiés avec les besoins en termes de calcul que vous aviez,
12:37 très clairement, on a un retard sur ce sujet.
12:42 Et donc, on a une réponse de court terme
12:44 et puis on va bâtir tous ensemble
12:45 une réponse beaucoup plus forte encore de moyen terme.
12:48 A court terme, qu'est-ce qu'on va faire ?
12:50 On va investir 50 millions
12:52 pour quadrupler les capacités du supercalculateur Jansé.
12:57 On a déjà investi 40 millions.
12:58 C'est quelque chose qui nous permet d'être dans la partie,
13:00 ce supercalculateur.
13:02 On peut faire x4 sans assez peu de frais.
13:06 C'est 50 millions d'euros, mais compte tenu de la nature
13:08 des investissements, c'est pas colossal,
13:10 sans le fait tout de suite,
13:11 pour tout de suite monter très vite.
13:12 Ensuite, on a le calculateur Exascale pour 2025,
13:17 où on a investi 250 millions d'euros.
13:19 L'Europe, et ça se décide, je crois, aujourd'hui,
13:22 devrait normalement faire pareil.
13:23 Donc c'est 500 millions d'euros d'investissement.
13:26 Et là, c'est déjà un changement de nature.
13:27 Je parle sous votre contrôle.
13:29 On commence à être plus compétitif.
13:31 -On peut aller un peu plus loin.
13:32 -On peut aller plus loin encore. J'ai compris ça.
13:34 Et donc, c'est ce qu'on va faire,
13:36 parce qu'on voit où sont les besoins.
13:37 C'est clairement un élément pour avoir
13:40 une infrastructure compétitive.
13:42 Donc on va bâtir tout de suite, avec l'ensemble des acteurs,
13:45 l'identification des besoins.
13:46 Et nous, on est tout à fait prêts à avoir
13:49 un gigacalculateur, de s'en donner les capacités.
13:52 Ce qui veut dire, derrière aussi,
13:54 travailler sur la question de l'énergie.
13:57 Et on sait que c'est un des facteurs
13:59 qui est dimensionnant en la matière.
14:01 Ce qui est dimensionnant pour aller beaucoup plus vite,
14:03 c'est évidemment les capacités de calcul.
14:05 Pour aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort,
14:06 c'est d'avoir les capacités technologiques
14:08 pour ensuite les faire,
14:10 de mettre le bon montant et de fournir l'énergie qui va avec
14:13 au coût le plus compétitif
14:14 et de la manière la plus décarbonée possible.
14:17 Et là, on a quand même un avantage avec le nucléaire
14:20 et un écosystème, là aussi,
14:21 et des choix qu'on a faits qui sont bons.
14:23 Et je le dis par rapport à beaucoup d'autres en Europe,
14:26 c'est moins facile de le faire
14:28 quand on rouvre des usines à charbon.
14:29 Et donc, il faut y aller et il faut foncer.
14:32 Et ça, on va le construire avec vous sur les financements,
14:35 sur la crédibilité et la décarbonation.
14:38 Donc, là-dessus, on veut renforcer les choses.
14:40 Et puis, on va renforcer aussi les initiatives publiques, privées,
14:43 défendre une politique d'ouverture des supercalculateurs européens
14:47 aux initiatives, justement,
14:49 d'entraînement de modèles fondationnels
14:51 pour pouvoir, là aussi, travailler un peu en modèle ouvert.
14:54 Formation, capacité de calcul.
14:57 3e sujet, c'est évidemment le développement de l'IA générative
15:02 et développer des modèles propres.
15:04 Alors là-dessus, très clairement, on croit dans l'open source,
15:07 on croit dans la transparence.
15:08 Il y a plusieurs acteurs ici, Nagora et d'autres,
15:10 qui en font partie, qui ont poussé, j'ai vu, une tribune aujourd'hui.
15:14 Et donc, on veut continuer à avancer sur ce point.
15:17 Comment faire concrètement et qu'est-ce qu'on va faire,
15:18 entre autres ?
15:20 On va accélérer sur les grands modèles
15:23 pour qu'il y ait d'autres Mistral, Lighton, etc., etc.
15:28 et que des acteurs comme vous, qui avaient d'ailleurs
15:29 un moment hésité, je crois, entre un modèle open source
15:31 et un modèle plus business,
15:32 mais que vous puissiez avancer et y aller,
15:35 au fond, que sur les grands modèles,
15:37 on puisse aller plus vite et plus fort.
15:39 Et là, on va amorcer avec 40 millions d'euros
15:41 une initiative de 40 millions de publics.
15:43 L'idée, c'est d'entraîner beaucoup d'acteurs privés
15:44 qui sont prêts à nous suivre
15:46 et qui seraient prêts à investir beaucoup plus
15:48 pour lancer un grand challenge sur l'IA d'usage général
15:52 pour attirer, justement, les meilleurs en France.
15:54 Et l'idée, c'est d'avoir un effet d'entraînement
15:56 avec cet investissement, de créer ce grand challenge,
15:59 d'utiliser l'écosystème entrepreneurial,
16:03 grand groupe et académique,
16:04 et d'attirer, justement, les meilleurs projets
16:08 et d'avoir un effet accélérateur,
16:10 et d'être capable, public-privé,
16:11 de mettre des très gros tickets sur ces sujets.
16:15 Ensuite, c'est de créer, là aussi,
16:17 ces clés pour ce que vous êtes en train de faire
16:19 et ce que font certains de vos concurrents et collègues,
16:22 c'est de créer des bases de données en langue française.
16:25 Plusieurs d'entre vous, dont vous,
16:26 m'avez interpellé sur ce sujet.
16:28 On a un modèle où on ouvre moins nos bases de données
16:30 que les anglo-saxons,
16:32 ce qui fait qu'on a des bases de données
16:33 de moins bonne qualité,
16:35 et en qualité de référence,
16:36 ensuite, de développement des modèles,
16:38 c'est moins performant.
16:40 Et après, surtout, on vend moins aussi notre "soft power",
16:44 je le dis en bon français,
16:45 enfin, notre capacité à avoir nos références,
16:48 justement, dans les modèles,
16:49 et on aura sinon des billets natifs pro-anglo-saxons
16:53 dans ce qui va se développer.
16:54 Et donc, là, on va lancer très vite
16:56 une approche flash entre la culture et l'économie
16:59 pour réfléchir sur le modèle,
17:01 justement, de la propriété intellectuelle de l'ouverture,
17:04 et de toute façon, très vite,
17:06 sur ce qui ne fait pas de questions,
17:08 on va ouvrir toutes les bases de données disponibles
17:10 sur lesquelles il n'y a pas de difficultés de réflexion
17:12 pour pouvoir, justement, les intégrer,
17:15 et surtout, ce qui est formation et modèle de formation d'IA
17:18 permettent d'aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.
17:20 Et puis, on va soutenir aussi les acteurs les plus émergents
17:24 avec un fonds d'amorçage de 50 millions d'euros
17:26 opéré par BPI France,
17:28 qui sera justement à destination de cet écosystème
17:31 pour pouvoir avancer.
17:32 Ca, c'est, pour moi, la 1re grande catégorie.
17:35 Je ne sais pas si je participe à la réponse à votre question,
17:36 mais qui est comment aller plus vite et plus fort
17:39 en termes d'innovation et de développement d'acteurs.
17:42 -Oui, je pense que c'est des bonnes 1res étapes, effectivement.
17:44 -Mais il veut qu'on aille plus vite et plus fort.
17:46 -Il faudra aller plus loin.
17:47 -Je voudrais juste finir,
17:49 parce que je veux juste poursuivre,
17:50 comme il y avait un 2e axe...
17:51 -C'est vous qui avez un rendez-vous après, M. le Président.
17:53 -Oui, mais c'est hyper important.
17:55 Après, pour moi, le 2e axe,
17:57 c'est comment l'Etat et la collectivité
18:00 en tirent, en quelque sorte, tous les bénéfices.
18:04 On voyait il y a quelques instants certaines start-up d'Etat.
18:07 L'idée, c'est qu'on puisse avoir un rapprochement
18:10 achat public, usage interne de l'Etat
18:12 et intelligence artificielle.
18:14 Moi, je suis très impressionné
18:15 de ce que font déjà certains Européens.
18:16 Je voyais les Estoniens qui ont commencé
18:18 avec de l'intelligence artificielle
18:21 à, par exemple, faire traiter le petit contentieux civil.
18:25 Tout ça, évidemment, il faut pas que ça crée
18:27 de conflits d'usages et de tensions,
18:29 mais il y a des telles choses qu'on peut rendre
18:30 beaucoup plus efficaces.
18:33 On a des débats quotidiens sur l'immigration dans notre pays.
18:36 Quel est le principal problème qu'on a sur l'immigration ?
18:38 C'est très peu un problème de principe,
18:40 c'est un problème de capacité de traitement de données.
18:43 On a beaucoup de gens qui arrivent,
18:44 on a des règles qui sont anciennes
18:45 et on les traite comme au début du 20e siècle.
18:47 Et je salue le dévouement de nos agents de préfecture et d'OFPRA.
18:50 Utilisons l'intelligence artificielle
18:52 et les technologies pour traiter beaucoup plus vite les données.
18:55 Il y aura beaucoup moins de fraude,
18:56 on embauchera beaucoup moins de gens
18:58 et on ira beaucoup plus vite.
18:59 Donc on doit s'approprier du côté de l'action publique
19:03 ces nouveaux usages pour être beaucoup plus efficaces
19:06 et faire des économies et avoir un meilleur service.
19:10 Et puis, ce qu'on veut faire,
19:11 et donc là, on va lancer l'innovation,
19:13 et je salue le rôle de la DINUB,
19:15 des différents ministères, de la direction d'Etat, etc.
19:18 Et puis on va lancer une mission qui aboutira à la fin de l'année
19:22 pour regarder les impacts économiques, sociaux,
19:25 des technologies d'IA.
19:27 Je le dis, et c'est très important,
19:28 parce que là, je pense que dans la salle,
19:30 il y a plutôt des gens qui y croient,
19:32 mais on sait qu'on peut avoir dans notre pays
19:36 de la réticence ou des craintes,
19:38 ce qu'il faut d'ailleurs savoir entendre sur le changement.
19:41 Moi, je n'oublie pas les positions historiques
19:42 qu'a prises la France face aux OGM
19:44 ou même face à la robotisation.
19:46 Nous sommes un pays qui a robotisé beaucoup moins que nos voisins
19:48 parce qu'il y a eu cette peur sociétale, sociale,
19:51 d'usage économique.
19:53 Il faut surtout éviter ça sur l'intelligence artificielle.
19:55 Donc il faut du débat public ouvert,
19:58 nourri par la recherche et le monde académique,
20:02 mais qui soit aussi un débat de société.
20:05 Qu'est-ce que c'est qu'il y a ? À quelles règles on est prêts ?
20:06 Est-ce que ça se diffuse ?
20:07 Comment on veut que ça se diffuse ? Dans quel secteur ?
20:10 Et expliquer que si ça va peut-être
20:12 bousculer certains emplois existants,
20:14 ça va peut-être préserver sur notre sol
20:17 des emplois qui, sinon, iraient à l'autre bout du monde,
20:19 etc., etc.
20:20 Ca, c'est une question clé.
20:21 Je n'ai pas les réponses aujourd'hui,
20:23 mais il faut qu'il y ait un grand débat nourri.
20:25 Et puis le 3e et dernier axe, c'est celui de la régulation,
20:27 puisque là, la question m'a été posée très clairement.
20:30 Je partage votre crainte.
20:32 Et donc qu'est-ce qu'on doit faire sur ce plan ?
20:35 On doit d'abord réfléchir avec les acteurs, les académiques.
20:38 Nous, on a créé, vous le savez peut-être,
20:40 ces Global Techsinkers qu'on fait venir à Paris
20:43 autour du Forum de Paris sur la paix au mois de novembre.
20:46 On a, je crois, les meilleurs académiques
20:48 et talents industriels, ou parmi les meilleurs,
20:50 sur tous ces sujets.
20:52 L'idée, c'est, d'ici novembre, d'essayer de bâtir une doctrine.
20:55 En étant très humbles, c'est que nos doctrines sur le sujet,
20:58 elles seront mouvantes parce que l'innovation est mouvante.
21:01 Mais je pense que le rythme en particulier de régulation
21:04 qu'on a en Europe n'est de toute façon pas adapté.
21:07 On est trop en retard en termes d'innovation
21:08 et on régule trop lentement
21:10 pour pouvoir avoir quelque chose qui est pertinent.
21:13 Au moment où on va le sortir,
21:16 on aura régulé sur des précipités une connaissance
21:18 qui sont quasi déjà obsolètes.
21:20 Donc je suis très prudent là-dessus, très prudent.
21:23 Et je le dis, il y avait beaucoup de choses très bonnes au début.
21:25 C'est un très bon débat et c'est tout à fait normal
21:27 qu'il y ait ce débat au niveau européen,
21:29 au Parlement et ailleurs,
21:30 mais je ne voudrais pas qu'on fiche trop vite
21:32 des positions trop fermées.
21:34 Donc, à mon avis, qu'est-ce qu'on doit faire sur ce sujet ?
21:37 Avoir une doctrine, savoir l'adapter en permanence,
21:40 associer le monde académique, nos régulateurs et les acteurs.
21:44 Et à cet égard, moi, je veux qu'on fasse...
21:47 Quand on copie, il faut le dire.
21:48 Je trouve que c'est une très bonne approche,
21:50 ce qu'ont fait les Britanniques,
21:51 de dire qu'on veut travailler avec les grands acteurs
21:54 et à ce qu'ils ouvrent leur livre à nos régulateurs
21:56 et qu'on travaille ensemble.
21:57 C'est l'esprit qu'on avait lancé il y a 5 ans
21:59 avec Tech for Good, et c'est ce qu'on a fait d'ailleurs
22:02 sur la régulation des plateformes sur beaucoup de sujets.
22:04 Ca marche mieux.
22:06 Donc, un, on doit avoir ce travail partenarial.
22:08 Deux, nous devons,
22:10 et pour moi, j'en fais un instrument de régulation,
22:13 on doit accélérer l'open source
22:15 et accélérer, justement, tous les grands modèles
22:18 et avoir des LLM européens
22:20 qui nous permettront de toute façon de réguler.
22:22 Parce que la question de la régulation par l'Europe,
22:23 s'il n'y a pas de LLM européen qui est compétitif,
22:25 on peut l'oublier.
22:27 Elle est complètement théorique.
22:29 Et on doit travailler avec ces acteurs
22:31 pour qu'en quelque sorte, il y ait un design natif
22:35 des grands modèles qui corresponde à nos préférences collectives.
22:38 Et ça, c'est un vrai débat politico-juridique,
22:41 mais qui consiste à dire comment, en quelque sorte,
22:43 on veut dessiner les usages à venir
22:45 de l'intelligence artificielle.
22:46 Il y a des limites qu'on veut mettre de manière native.
22:48 On ne veut pas que ce soit utilisé dans certains usages de défense.
22:51 On ne veut pas que ça devienne une arme de destruction massive.
22:54 On ne veut pas la prolifération
22:55 d'un mauvais usage de l'intelligence artificielle.
22:58 Il faut le faire avec les acteurs dès maintenant.
23:01 3e chose,
23:03 il faut qu'on arrive ensuite à régler des cas critiques.
23:05 On veut pouvoir savoir, quand on a un film,
23:08 une création culturelle, une photo, une vidéo,
23:11 si c'est de l'IA ou pas.
23:12 Ca, on doit pouvoir l'imposer.
23:13 On veut être sûr, par des stress tests, en quelque sorte,
23:17 que c'est biaisé ou pas en termes de genre,
23:21 en termes, justement,
23:22 est-ce qu'il y a un biais raciste ou antisémite ?
23:25 Ce n'est pas nos valeurs.
23:26 On ne veut pas avoir, justement,
23:28 des innovations qui vont aller dans ce sens.
23:30 Ca, c'est des cas très concrets qu'on doit lister.
23:33 Et sur ces cas-là, on doit mettre en place une régulation.
23:35 Et puis, enfin, pour moi, le bon cadre,
23:39 il ne doit pas être que l'Europe continentale,
23:41 parce que sinon, on va créer un biais avec les Britanniques.
23:44 Il ne doit pas ne pas embarquer les Américains.
23:47 Et donc, je pense qu'on a créé,
23:50 c'était en franco-canadien, dans le G7,
23:52 quelque chose qui s'appelle le Partenariat mondial
23:54 pour l'intelligence artificielle,
23:57 qui est adossé à l'OCDE.
23:59 Il se trouve qu'avec l'OCDE et avec l'UNESCO,
24:01 qui sont toutes deux à Paris,
24:03 on a 2 organisations internationales
24:04 qui réfléchissent sur ce sujet,
24:06 avec des approches qui sont très différentes.
24:08 L'une plus technico-économique,
24:09 l'autre plus principielle, culturelle, scientifique.
24:12 C'est une formidable chance.
24:14 Et l'OCDE sait bâtir des approches
24:16 de coopération internationale.
24:17 C'est exactement ce qu'on a fait sur la fiscalité.
24:20 On a créé une taxation minimale,
24:23 on a lutté contre l'optimisation fiscale,
24:25 réflexion d'experts au sein de l'OCDE,
24:28 et on a bâti des coalitions,
24:30 beaucoup plus larges, d'ailleurs, que celles des pays membres
24:31 de l'OCDE, qui incluent quasiment la planète entière,
24:34 en tout cas tout ce qui fait sens.
24:36 Pour moi, c'est cette approche qu'il faut avoir sur l'IA
24:38 si on veut pas créer de biais géographiques.
24:41 Voilà, pardon, le sujet était complexe et vaste.
24:43 Je serai plus rapide.
24:45 -Vous serez plus synthétique, peut-être, sur les points suivants.
24:47 Un autre sujet qui vous passionne, je sais,
24:50 c'est celui de la réindustrialisation.
24:52 (Applaudissements)
24:54 -C'était très clair.
24:56 -Un autre sujet qui vous passionne, c'est celui de la réindustrialisation.
24:58 Vous avez à côté de vous Laurence,
25:00 qui veut contribuer à la réindustrialisation de la France
25:03 et qui a une question sur...
25:05 Est-ce que c'est facile, pas facile ?
25:06 Est-ce qu'on peut avoir des fonds pour accélérer ?
25:08 Laurence, votre question.
25:09 -M. le Président, tout d'abord,
25:11 on est très contents d'être là aujourd'hui
25:14 et aussi très surpris.
25:15 Donc on est fabricant de stations hydrogènes compactes,
25:19 petites et autonomes qui produisent leur hydrogène
25:22 pour pouvoir accélérer le déploiement
25:24 de la mobilité hydrogène,
25:25 qui, comme on le sait, est un vecteur de décarbonation.
25:28 Et on pense que c'est une solution pour faire face
25:30 à la stagnation de ce déploiement de mobilité hydrogène
25:35 qu'on observe aujourd'hui et face à l'arrivée des véhicules.
25:39 Donc nous, aujourd'hui, on a un an et demi d'existence,
25:42 on n'est pas une station par mois.
25:43 On est très contents du soutien qu'on a eu de l'AIT,
25:47 de l'ADEME, de BPI, de la région Île-de-France,
25:49 qu'on remercie.
25:51 Et on aurait de très grandes ambitions
25:53 de devenir unicorne.
25:55 -Je sens qu'il va y avoir un "mais".
25:57 Allez-y.
25:58 -Et aujourd'hui, tribute to your government,
26:01 there are a lot of unicorns,
26:03 mais dans celle-ci, il y en a très peu qui sont industriels.
26:06 Donc vous avez vu, nos sujets, ils sont compliqués.
26:09 Donc j'ai amené une illustration.
26:12 Donc nous voulons devenir une licorne industrielle,
26:16 qui a sa petite clé.
26:18 Voilà.
26:19 Donc nous, on hope qu'on peut devenir une licorne.
26:22 Et on vous pose la question...
26:24 Can you give us reasons to believe that France
26:28 est le bon pays pour nous face aux Américains,
26:33 IRE, Hydrogen Hub, face, nous, à la difficulté
26:36 qu'on a recruté des câbleurs, des monteurs, des techniciens,
26:42 chez nous, ils sont Séléganais, Gabonais, etc.,
26:46 à déployer une industrie française de l'hydrogène ?
26:50 Voilà ma question pour vous.
26:52 -D'abord, bravo, et merci beaucoup d'y croire
26:55 et d'avoir des ambitions si élevées.
26:58 Je pense qu'elles sont atteignables,
27:00 et il y en a même qui sont en train de dépasser.
27:02 Alors, on est plutôt dans la ligne des objectifs
27:06 qu'on s'est donné sur les licornes.
27:08 On sait que c'est pas simplement maintenant l'objectif,
27:10 on veut encore plus gros.
27:12 La question que vous posez, en fait, on l'a ouverte
27:14 il y a 2 ans sur notre écosystème d'innovation,
27:18 start-up, French Tech, etc.,
27:20 c'est de dire, on voit bien que la nouvelle frontière,
27:23 c'est d'aller plus loin, plus vite, plus fort,
27:25 mais c'est en effet les start-up industriels,
27:27 et c'est tout le secteur qui est beaucoup plus capitalistique,
27:30 où les tickets sont beaucoup plus importants,
27:32 et vous avez soulevé la question du capital et des talents.
27:35 Alors ça, on a quand même commencé à le faire
27:37 avec la mission 2030, avec l'ABPI,
27:39 avec tous les instruments qu'on a mis en place,
27:41 et c'est la réconciliation de la French Fab et de la French Tech.
27:46 Et donc, tout ce qu'on a fait, j'en parlais au dernier Big,
27:48 d'ailleurs, sur la Deep Tech et les tickets Deep Tech qu'on met,
27:52 c'est exactement ce que vous venez de dire.
27:55 Et donc, je les ai annoncés il y a quelques semaines à l'Elysée
27:57 quand on a fait le point sur l'industrie,
27:59 on a 13 nouveaux sites qui ont été lancés,
28:02 partout en France, d'ailleurs,
28:03 ce n'est pas du tout que région parisienne,
28:05 qui sont des tickets de plusieurs dizaines de millions d'euros
28:09 qu'on met pour accompagner le développement très accéléré
28:13 de sites industriels,
28:15 qui dans l'hydrogène,
28:17 qui dans telle production, dans le recyclable, etc.
28:23 Donc ça, on est en train de le développer,
28:24 cet écosystème commence à se déployer,
28:26 et on a les instruments, donc ils sont là.
28:29 Donc là, maintenant, il faut aller les voir et y aller.
28:31 Ca, c'est une discussion, si je puis dire,
28:33 qui est bottom-up.
28:35 Mais on a les instruments qui sont là,
28:37 et on a, à côté de ça, lancé tout le travail sur les talents
28:40 dans le cadre de la mission France 2030,
28:43 où on a plusieurs centaines de millions d'euros,
28:46 on va dépasser le milliard,
28:47 pour aller financer, si je puis dire,
28:50 les briques de formation de talents qui nous manquent,
28:52 en particulier dans les start-up industriels.
28:57 Donc c'est le virage qu'on doit prendre.
29:00 Certains sont en train de le faire.
29:02 J'espère que vous serez de la partie,
29:03 et j'ai l'impression qu'avec votre volonté,
29:05 il n'y a aucun doute.
29:06 Mais là, on a créé ces instruments.
29:07 Maintenant, ce qu'on a voulu faire,
29:09 c'est pour accélérer et permettre à des start-up comme la vôtre
29:13 d'avoir un effet accélérateur spécifique
29:15 et en fond multifactoriel.
29:16 Parce que ce que je suis en train de dire,
29:18 dans les cas que je cite, on aura cette année,
29:20 je parle sur le contrôle de Nicolas, une cinquantaine,
29:22 Nicolas Jean-Noël,
29:24 on aura une cinquantaine de projets Deep Tech
29:26 qui seront financés avec des usines de start-up
29:28 qui sortiront.
29:29 C'est plutôt des gens qu'on accompagne,
29:31 de insectes à d'autres, depuis plusieurs années,
29:34 qui ont déjà fait leur parcours
29:36 et qui, là, sont dans la phase d'industrialisation,
29:37 mais il y a ces gros tickets.
29:39 On veut essayer de faire gagner du temps et des étapes
29:42 à des acteurs comme vous.
29:43 Donc en plus de ce qu'on a fait avec Mission France 2030,
29:47 en plus de ce qu'on a fait avec la BPI et les tickets Deep Tech,
29:51 et France 2030 sur les 50 milliards que j'annonçais
29:54 à l'automne 2021,
29:56 on a déjà 18 milliards quasiment d'engagés.
30:01 Pour vous dire que ça va très vite et très fort,
30:03 partout sur le territoire, partout et dans tous les domaines.
30:06 Donc on accompagne très fort,
30:07 et on a déjà créé plusieurs dizaines de milliers d'emplois.
30:10 Et c'est 2 800 projets qui sont sortis.
30:12 Ce qu'on va faire, et c'est ce que j'annonce aujourd'hui,
30:15 c'est qu'on va aller chercher les start-up
30:17 de notre grande maison French Tech
30:20 pour leur permettre d'avoir un coup de booster
30:23 et d'accélération.
30:24 Et en quelque sorte, contrairement à l'approche
30:27 qu'on avait eue quand on avait fait le Next40,
30:30 le FT120 ou autre, qui était une approche, pardon,
30:33 de ces anglicismes, mais très bottom-up,
30:35 où on regardait qui faisait les plus grandes levées,
30:36 qui réussissait, on les aidait à aller plus vite,
30:38 là, on a eu une approche très sélective.
30:40 On a dit, on a des priorités sectorielles
30:43 dans la Mission France 2030.
30:45 L'hydrogène en fait partie.
30:47 Et donc sur nos priorités, on fait,
30:50 et c'est le travail qu'a fait la Mission France 2030
30:53 et je remercie Bruno Bonnel et ses équipes,
30:55 avec la French Tech,
30:57 eh bien, on crée et on labellise
30:59 des entreprises qu'on a identifiées.
31:01 Et donc aujourd'hui, je peux vous dire
31:03 qu'on a 125 lauréats du programme French Tech 2030
31:08 qui sont autant d'acteurs, de pointe,
31:12 dans des domaines de France 2030 qu'on a identifiés,
31:14 dont le vôtre, je dirai juste après,
31:16 et qui vont bénéficier d'un accompagnement spécifique
31:18 de l'Etat, c'est-à-dire de financements
31:20 extrêmement importants,
31:23 d'accompagnement de croissance, et qui peuvent être d'ailleurs,
31:25 ça va au-delà du financement,
31:26 c'est vraiment de l'accompagnement dans leur parcours,
31:29 de la capacité à trouver de nouveaux marchés.
31:32 C'est un système extrêmement large
31:34 qui s'inspire d'ailleurs de ce qu'on a développé là aussi
31:36 avec BPI, SGPI et autres ces dernières années.
31:40 Ces entreprises, ces 125 lauréats, sont dans la France entière.
31:45 Ils nous aident d'ailleurs à commencer
31:47 à un peu mieux féminiser l'écosystème
31:50 parce qu'il y a quasiment un tiers de femmes qui sont dirigeantes,
31:53 parce que je suis très heureux de vous avoir les deux à mes côtés,
31:55 c'est pas à vous que je le dirai,
31:56 mais l'écosystème n'est pas encore assez féminisé,
31:59 et un tiers, malgré tout,
32:02 les gens qui m'ont présenté m'ont dit "c'est super, on a réussi",
32:05 il se trouve que dans le pays, on est plutôt à parité,
32:07 donc on n'est quand même pas au bon niveau de représentation,
32:10 mais c'est mieux que le reste de l'écosystème.
32:12 Et l'idée, c'est de faire des leaders technologiques
32:16 pour aller sur de la technodrupture qu'on industrialise.
32:20 -Voilà comment on répond au défi que vous me posez
32:21 pour faire des licornes.
32:23 Pour faire des licornes, il faudra aussi
32:27 du financement privé pour accompagner.
32:29 Tatiana, qui a la fois défend la cause des femmes
32:32 au sein des start-up, mais qui défend aussi
32:34 tout ce qui concerne le financement,
32:35 avait une question sur ce point.
32:38 -Merci. M. le Président,
32:40 vous avez fait de l'égalité entre les femmes et les hommes
32:43 la grande cause du quinquennat.
32:46 Et effectivement, c'est un enjeu majeur.
32:49 Sur les 10 dernières années,
32:51 la part totale des fonds levés par des femmes entrepreneurs
32:55 est de 2 %, 2 %.
32:58 En parallèle, près de 2/3 des fonds levés
33:02 par des start-up en Europe le sont auprès de fonds américains.
33:05 Il y a quelques années, ils investissaient beaucoup
33:08 dans ce qu'on appelle le "gros", à partir de la série C.
33:11 Et aujourd'hui, ils investissent de plus en plus tôt
33:13 dans ce qu'on appelle l'"early stage".
33:16 Ils ont donc une emprise plus importante sur notre économie.
33:19 Cette attractivité est une excellente nouvelle.
33:24 Et en même temps, si j'ose dire,
33:28 ça pose un certain nombre de questions
33:30 sur notre indépendance et notre souveraineté.
33:32 Alors, j'ai 2 questions en une.
33:34 La 1re, comment est-ce que vous allez faire
33:37 pour que notre tech soit financée massivement
33:40 par des fonds français et européens ?
33:42 Et ça, à toutes les étapes de croissance des entreprises,
33:45 de l'early au gros ?
33:47 Et comment faire pour que les fonds,
33:49 mais aussi les LP,
33:51 investissent de l'argent dans les femmes entrepreneurs ?
33:55 -De l'argent et de l'argent pour les femmes.
33:59 Non, alors, d'abord, l'écosystème,
34:02 mais je dirais qu'il n'y a aucune fatalité.
34:06 C'est multifactoriel, le fait qu'il n'y a pas assez de parité,
34:09 pas assez de diversité.
34:11 Et si je puis dire, le paradoxe, c'est que l'écosystème
34:15 qui est le plus innovant de France
34:16 traduit de manière encore plus exorbitante
34:21 ce qui est une caractéristique
34:23 de notre monde économique en général.
34:25 Parce que ce que je vous dis là,
34:26 c'est une des faiblesses qu'on essaie de corriger,
34:27 mais c'est encore plus fort dans le secteur.
34:29 C'est multifactoriel.
34:31 Et ça a été au fait qu'il y a eu, d'abord,
34:34 des effets de convergence contre lesquels, d'ailleurs,
34:36 vous avez très bien lutté.
34:38 Et je pense que remettre de la transparence dans le secteur
34:41 ce que vous avez fait avec Sista,
34:43 ce qu'on va faire avec l'initiative de vendredi ici même,
34:46 ça fait partie des choses très importantes,
34:47 et la Première ministre sera avec vous
34:48 sur ce sujet en particulier,
34:50 ce qui montre toute notre sensibilité
34:53 et le ministre qui est ô combien attaché.
34:55 Mais ensuite, c'est aussi le fait
34:57 que dans beaucoup de secteurs qui sont clés
35:00 et qui nourrissent l'écosystème de la tech,
35:02 on n'a déjà pas suffisamment de féminisation
35:05 dans le monde des ingénieurs,
35:07 dans le monde de la science aussi plus largement.
35:09 Et donc ça, c'est tout le travail qu'on est en train de faire aussi
35:11 avec la ministre.
35:12 Les ministres sur ce sujet.
35:14 Et il y a des biais d'orientation de notre propre système.
35:18 Il y a aussi des biais culturels qui créent de l'autocensure
35:21 contre lesquels il faut lutter.
35:23 C'est pour ça qu'en parler, mettre en avant des exemples
35:26 de chercheuses, d'ingénieurs eux,
35:28 et d'entrepreneuses comme vous l'êtes,
35:30 et qui montrent que ça bouge,
35:33 c'est une façon de le pivoter.
35:35 Donc ça, je pense que c'est la transformation
35:36 qu'on fait de l'écosystème.
35:38 Il ne faut pas lâcher, il faut continuer d'avancer,
35:41 d'accélérer, et il faut ainsi sensibiliser.
35:43 Et moi, je pense que dans les critères
35:46 de responsabilité sociale des fonds,
35:49 il faut leur demander des comptes là-dessus.
35:51 Il faut leur demander quel est le taux de féminisation
35:52 aussi de leurs entreprises et des dirigeants et dirigeantes
35:54 d'entreprises.
35:55 Non pas pour en faire d'abord des éléments qui sont bloquants,
35:59 mais des éléments qu'on valorise.
36:01 Ensuite, vous avez tout à fait raison
36:02 sur les chiffres que vous indiquez.
36:05 Maintenant, on a massivement augmenté
36:07 le financement français,
36:08 massivement augmenté le financement européen,
36:10 massivement augmenté le financement anglo-saxon
36:13 et asiatique. Donc en fait,
36:14 ce qu'on a fait collectivement ces dernières années,
36:16 c'est super.
36:17 Simplement, on a une limite,
36:19 et on ne peut pas juste ne pas vouloir nous être dilués
36:22 parce qu'on ne va pas assez vite dans l'écosystème français.
36:25 Donc l'attractivité en termes de financement est une chance.
36:29 Et si nous n'avions rien fait en termes de l'early
36:31 au gros stage, je pourrais vous dire que je suis inquiet,
36:33 mais on a aussi beaucoup fait,
36:35 ce qui fait que je ne vois pas l'attractivité
36:36 comme un ennemi de notre souveraineté,
36:38 bien au contraire.
36:40 -Qu'est-ce que vous faites pour qu'il y ait plus de financement français ?
36:41 -Alors, là, c'est le point.
36:42 Il faut intensifier ce qu'on a fait ces dernières années.
36:45 D'abord, il faut aider les entrepreneurs
36:47 à réussir et à croître,
36:49 à pouvoir vendre et céder une partie de leur capital
36:52 pour devenir eux-mêmes les business angels
36:54 et eux-mêmes les contributeurs de fonds.
36:56 Parce que c'est simple, s'il n'y a pas...
36:58 Et pardon de dire ce truisme,
37:00 mais pendant des décennies, dans notre pays,
37:02 on a aimé l'industrie
37:04 et on a déploré la perte de souveraineté
37:05 en détestant les gens qui réussissent
37:07 et qui font de l'argent.
37:08 C'est pas qui naissent aujourd'hui.
37:10 Ca ne marche pas.
37:11 S'il n'y a pas des gens qui réussissent
37:13 et qui gagnent beaucoup d'argent pour le réinvestir,
37:15 on déplorera éternellement le fait qu'il y ait beaucoup d'argent
37:18 qui vienne investir dans nos entreprises
37:19 et qui n'est pas français.
37:20 C'est une réalité.
37:22 Donc je sais qu'on m'a qualifié de tous les noms,
37:25 mais je ne céderai pas là-dessus.
37:26 Moi, je ne suis pas pour la rente,
37:28 mais je suis pour la réussite qui réinvestit dans l'économie.
37:32 Donc on a une génération de sériales entrepreneurs,
37:37 vous voyez, c'en est un formidable exemple,
37:39 qui réinvestissent dans l'écosystème français,
37:40 mais on n'en avait pas assez.
37:42 Je crois que depuis 2017, avec la taxation forfaitaire,
37:46 avec les mesures fiscales qu'on a prises,
37:48 avec les simplifications,
37:50 avec l'accélération de l'écosystème de start-up,
37:52 on crée un potentiel de business angels
37:55 et de réinvestisseurs formidables.
37:57 Et on le voit déjà.
37:58 Pardon de vous prendre à partie,
38:00 vous êtes le parfait exemple de ça.
38:02 Parfait exemple.
38:04 Donc déjà, on est en train de le changer.
38:06 Il faut le temps. On a une à deux générations de retard
38:07 par rapport aux anglo-saxons.
38:09 Ils l'ont fait beaucoup plus tôt.
38:10 Mais il ne faut pas casser cette dynamique
38:12 en voulant mettre bridé, en quelque sorte,
38:15 nos entrepreneurs quand ils sont prêts à réinvestir
38:17 dans l'écosystème français. Règle numéro 1.
38:19 2, nous, on a un problème.
38:23 C'est que notre problème, c'est que le coeur de notre épargne,
38:25 en France et en Europe continentale,
38:27 il est dans l'assurance-vie et il est dans des intermédiaires.
38:31 Là où, dans les économies anglo-saxonnes,
38:34 les deux tiers ou trois quarts de l'économie
38:36 est financé par les marchés de capitaux,
38:39 en Europe continentale, les deux tiers sont financés
38:41 par des intermédiaires de marché que sont les banques
38:43 et les assurances.
38:45 Et après la crise financière de 2008,
38:47 on a surrégulé ces acteurs et devinez quoi ?
38:50 On leur a mis des règles qui les empêchent,
38:53 en tout cas les brident, dans le financement de fonds propres.
38:56 Donc on a fait l'inverse de ce qu'on doit.
38:58 Alors est-ce qu'on peut revenir en arrière ?
38:59 Non, parce qu'il y a eu des excès,
39:00 parce qu'il y a une limite de risque.
39:02 Donc qu'est-ce qu'on a fait ?
39:04 D'abord, nous, on pousse pour que l'épargne de nos compatriotes
39:08 puisse continuer de s'investir en direct,
39:10 aille vers du financement actions,
39:12 aille vers des fonds d'investissement,
39:13 vers des acteurs d'asset management qui sont faits pour ça.
39:16 Mais on a proposé,
39:18 et ça a été tout le travail fait par le professeur Tibi,
39:20 de réorienter l'argent qu'il y a dans les investisseurs
39:23 institutionnels pour aller dans des véhicules plus adaptés
39:27 et avoir un effet démultiplicateur.
39:28 C'est les fonds Tibi 1.
39:30 On a levé, enfin, on a levé,
39:32 on a mobilisé 6 milliards d'euros
39:35 des investisseurs institutionnels.
39:36 Ca nous a permis de mobiliser 30 milliards d'euros d'investissement
39:40 qui sont allés dans des fonds sectoriels
39:43 et qui, dans le health care et la bio,
39:45 dans, justement, l'énergie, dans l'hydrogène...
39:48 -Là, ça, c'est Tibi 1.
39:49 Ce que les gens veulent maintenant, c'est un Tibi 1.
39:50 -Et donc on s'est mobilisés,
39:51 et on est dans un univers aujourd'hui qui est très hostile.
39:55 Mauvais, vous le savez tous,
39:56 c'est beaucoup plus difficile de faire des levées,
39:59 ça se contracte.
40:00 Et donc je veux ici vous annoncer,
40:02 c'est la 3e annonce après l'intelligence artificielle
40:04 et les 125 lauréats de French Tech 2030,
40:08 le fonds Tibi 2.
40:10 On a sécurisé d'ores et déjà 7 milliards d'euros
40:13 auprès des investisseurs institutionnels.
40:16 Et je veux vraiment remercier tous les contributeurs,
40:18 en particulier les assureurs qui ont joué le jeu.
40:20 Donc ce qui devrait nous permettre de mobiliser
40:22 au moins entre 35 et 40 milliards de financements au total.
40:27 Mais on reste ouvert, parce que mon objectif demeure
40:30 d'aller mobiliser dans cette nouvelle enveloppe
40:32 jusqu'à 10 milliards.
40:33 On a des engagements un peu au-dessus de 7.
40:35 On a, au moment où je vous parle, d'ores et déjà 7 milliards d'euros
40:38 de financements sécurisés.
40:40 (Applaudissements)
40:43 -Le temps file. -Et donc, juste,
40:46 je vais finir parce qu'il y a 2 choses.
40:47 Il est sécurisé, on lance le Tibi 2,
40:51 donc on va lancer maintenant avec vous tous
40:54 une génération de fonds Tibi 2.
40:56 Il faut continuer dans les secteurs les plus capitalistiques,
40:59 et en particulier, on va créer des fonds Tibi 2
41:02 dans la deep tech, l'énergie, pour des projets comme le vôtre,
41:06 et pour financer des projets comme le vôtre,
41:08 parce qu'ils sont très capitalistiques et gourmands
41:10 et qu'il faut aller vite,
41:11 comme on a su le faire avec les fonds tibiens
41:13 dans le health care. Et puis, je voudrais juste finir avec ça,
41:16 on a besoin, pour continuer d'aller vite,
41:18 d'encourager les investisseurs et les entrepreneurs
41:22 à aller plus vite et plus fort
41:24 et lever des contraintes fiscales.
41:27 Ce matin, Paul Midi, et je remercie M. le député,
41:30 a remis son rapport au gouvernement en la matière.
41:33 Il y a beaucoup de propositions,
41:34 mais je pense en particulier que la refonte
41:36 du dispositif fiscal au social,
41:39 qui est bien connu des JEE, des Jeunes Entreprises Innovantes,
41:43 qui consiste, au fond, à en faire 2 fois plus
41:45 et à déplafonner, est une très bonne proposition
41:47 qu'il faut qu'on retienne,
41:48 parce qu'elle va le permettre d'aller là aussi beaucoup plus vite
41:50 et de décoller beaucoup plus fort,
41:52 et plus largement, toutes ces propositions
41:55 de refonte de dispositifs fiscaux,
41:57 d'investissement dans les entreprises innovantes
41:58 et qui, pour, justement, le early stage,
42:01 permet à des fonds, des business angels,
42:02 d'être encore plus encouragés, est absolument clé
42:05 et permet de répondre à ce point-là.
42:06 Donc oui, on a déjà amélioré l'écosystème français,
42:09 mais on doit encore l'accélérer et le développer.
42:11 -Tatiana, je vais laisser Gilles poser sa question.
42:13 -Non, mais Tibi 1 était essentiellement sur le gros Tibi 2,
42:18 sera aussi sur l'early stage ?
42:19 -Alors, sur le early stage,
42:21 une partie des propositions du rapport Midi
42:23 va vous permettre d'avoir des encouragements fiscaux sociaux
42:25 qui permettent de le faire.
42:27 On veut développer des mécanismes avec BPI
42:29 pour faire du co-investissement sur le early stage aussi,
42:32 parce qu'on n'en a pas assez.
42:33 Et dans ce moment où on a un assèchement
42:36 un peu de l'écosystème,
42:38 partout où on veut faire, Nicolas Dufour,
42:40 comme vous le disiez encore, du co-investissement
42:42 dans beaucoup de secteurs,
42:43 on a du co-investissement BPI avec BPI.
42:46 C'est quand même un problème.
42:48 Et donc on va créer des mécanismes
42:49 pour, sur l'early stage, là aussi, la voir.
42:51 Et oui, on va aussi aller chercher de l'early stage avec.
42:54 -Gilles, il y a une boîte qui est effectivement
42:56 à la fois industrielle et très innovante aussi.
42:59 Je voulais vous poser une question sur la difficulté parfois
43:01 aussi de fabriquer en France.
43:02 -Absolument.
43:04 M. le président,
43:06 je veux vous emmener dans le virtuel.
43:08 Nous, nous faisons du toucher.
43:10 En fait, c'est le 3e sens que vous avez
43:12 quand vous êtes immergé.
43:14 Donc on travaille dans les technologies immersives.
43:18 Nous sommes utilisés par des verticaux
43:21 où la France excelle, la défense, le luxe, le design.
43:25 Et aujourd'hui, nous produisons à l'étranger,
43:28 ce qui me chagrine très fortement.
43:30 Donc ma question est celle, comment est-ce que la France
43:34 peut-elle protéger les avancées
43:39 très importantes que certaines de ces industries ont,
43:42 de ces start-up,
43:45 au jour d'aujourd'hui et dans notre contexte ?
43:48 Parce qu'on a une problématique de temps, d'argent,
43:52 de difficultés d'exécution.
43:54 -Très concrètement, pourquoi vous êtes allé produire à l'étranger ?
43:57 -M. le président.
43:58 -Justement, c'est une très bonne question.
43:59 Parce qu'en fait, en France, on trouvait dans ces savoir-faire
44:05 peu d'entreprises qui pouvaient répondre à nos besoins.
44:08 Aujourd'hui, le hardware,
44:11 à un prix correct,
44:13 on a un problème assez important de disparution de compétences.
44:18 -Mais lequel, très concrètement, pour vous ?
44:20 -L'électronique.
44:22 Je vous parlais même du textile.
44:23 Le textile, pour en faire très rapidement,
44:25 a un coût compétitif qui puisse, nous, nous permettre de revendre.
44:30 A été un problème assez important pour arriver justement
44:34 à ne pas se faire copier,
44:35 à arriver rapidement à nos objectifs.
44:39 Et donc, nous avons été obligés d'aller à l'étranger,
44:41 d'essayer d'avoir des stratégies
44:45 qui nous permettaient de ne pas être copiés
44:47 ou de garder, disons, le meilleur pour nous,
44:50 le temps qu'on arrive à se retourner,
44:52 et justement, à aller vers une production qui soit française.
44:57 -C'est le symbole d'une forme de perte de compétitivité
44:58 et de compétence.
44:59 -Alors, il y a 2 sujets en un, si je puis dire.
45:02 Il y a le sujet de l'industrialisation
45:04 et de notre compétitivité,
45:05 et il y a le sujet sur les industries culturelles
45:08 et créatives et le métavers,
45:10 de réussir à sécuriser de la souveraineté.
45:12 Et je les séparerai parce que, tel que vous le posez,
45:15 il y a 2 problématiques.
45:17 La 1re question, c'est l'histoire de 3 décennies
45:20 de désindustrialisation dans notre pays.
45:22 Comment on y répond ?
45:24 On y répond par les réformes macroéconomiques qu'on a faites
45:26 et le fait qu'on est en train de retourner le pays
45:29 en termes de réindustrialisation.
45:31 Là, on avait fait disparaître, entre 2008 et 2016,
45:34 600 entreprises industrielles,
45:35 on en a déjà recréé 300.
45:37 En net.
45:40 Là, on avait détruit 1 million d'emplois industriels
45:42 depuis le début du siècle,
45:44 on a recréé 1,7 million d'emplois.
45:46 Et environ, on ne sera pas loin
45:47 des 100 000 emplois industriels depuis 5 ans.
45:50 Donc il n'y a pas de fatalité.
45:51 Simplement, comment on doit faire ?
45:52 On doit réussir à réconcilier notre sujet
45:54 des coûts de facteurs de production
45:55 dont être compétitif sur énergie, travail et capital.
45:59 Capital, on s'est réaligné.
46:00 Travail, on l'est si on a un certain niveau de qualité.
46:04 Et on doit réussir à faire innover par la décarbonation.
46:07 Les textiles dont vous parlez,
46:09 on a des stratégies de relocalisation,
46:11 mais ça suppose de repenser un peu le modèle et la chaîne.
46:14 J'étais hier à Chamalex,
46:16 dans une entreprise en Ardèche formidable,
46:18 qui fait des chaussures.
46:20 Elle est en train de le développer avec des partenaires.
46:22 Personne ne pensait qu'on pouvait refaire des chaussures.
46:24 Comment ils font ?
46:25 Ils ont simplement retourné une entreprise
46:28 qui faisait du textile,
46:29 et ils ont fait un textile plus intelligent, plus complexe.
46:33 Et en le travaillant,
46:34 il y a 3 coutures dans une chaussure.
46:36 Je le dis très mal parce que je suis un lignard complet.
46:39 Le patron le dit, c'est un type formidable,
46:41 c'est près d'anonyme.
46:43 C'est le parfait exemple.
46:44 Et il me dit, on n'était plus compétitif.
46:46 Et toute cette vallée de la Drôme
46:47 qui avait perdu ses entreprises de chaussures,
46:49 elle est en train...
46:51 On rouvre 2 lignes avec France 2030,
46:52 où on va faire des chaussures de sport
46:54 avec des partenariats à Salomon, Babola, Millier,
46:57 grands acteurs du secteur,
46:58 qui vont revenir les produire en France
46:59 parce que vous avez quelqu'un
47:01 qui a retravaillé le textile différemment.
47:02 Textile intelligent, collage, nouvelles matières,
47:06 beaucoup plus décarbonés dans leurs produits.
47:08 J'étais le matin dans une entreprise
47:11 qui fait des produits pharmaceutiques,
47:13 du fil and finish.
47:16 On avait totalement désindustrialisé
47:18 la même entreprise à Guétan.
47:22 Fermer une ligne de production dans cette même ville,
47:25 Champagne, en Ardèche, il y a 20 ans.
47:27 Ils faisaient du plasma à l'époque, je crois, des poches.
47:29 C'était plus compétitif.
47:30 Il fallait aller en Chine, comme les gens de votre secteur
47:32 faisaient comme vous.
47:33 Elle revient, pourquoi ?
47:34 Parce que le conditionnement est différent, on fait des seringues.
47:35 C'est plus technologique.
47:36 On l'a financé avec France 2030, elle rouvre.
47:39 On a déjà créé 50 emplois, on va en recréer d'autres.
47:41 Mais surtout, on sécurise. Pourquoi ?
47:43 Parce qu'on a raisonné chaînes de valeur,
47:45 on a dit on veut sécuriser.
47:46 Après le Covid, on ne veut plus dépendre.
47:48 On a des chaînes critiques, des médicaments critiques.
47:50 On est prêt à investir, on resécurise.
47:52 Les acteurs repensent la chaîne.
47:54 On relocalise de l'emploi.
47:56 On décarbone ce faisant, parce que je peux vous dire
47:58 qu'on réduit par 10 les déchets.
48:00 Votre secteur doit raisonner avec nous pour réindustrialiser.
48:04 Et on a mis en place tous les guichets pour ce faire
48:07 et permettre de relocaliser les intrants dont vous avez besoin.
48:10 On ne va pas tout reproduire.
48:12 Il y a une partie de vos composants
48:13 qui seront toujours faits à l'autre bout du monde.
48:14 Il faut vous aider à diversifier,
48:16 mais on peut relocaliser une partie.
48:17 Ca, c'est la réponse industrielle.
48:19 C'est le coeur de notre stratégie.
48:20 C'est décisif, mais on a toutes les raisons d'y croire,
48:23 parce qu'à chaque fois qu'on met de la valeur ajoutée,
48:25 qu'on raisonne en chaînes de valeur, on y va.
48:27 -Timer, dit le timer.
48:28 Donc juste pour la 2e question.
48:29 -Non, mais juste un point clé, et c'est la parfaite illustration.
48:31 C'est exactement ce qu'on veut faire
48:33 en termes d'industrie culturelle et créative,
48:35 et en particulier de métavers.
48:37 Moi, je suis convaincu, et je le plaide depuis 6 ans,
48:40 notre culture est un trésor immatériel.
48:42 C'est ce qui nous fait vivre,
48:44 c'est ce qui donne du sens à notre vie.
48:46 Mais c'est aussi un formidable levier
48:49 d'attractivité du territoire,
48:52 de développement, de création d'emplois et d'expérience,
48:55 d'exportation
48:57 et d'écosystèmes de métiers et d'innovation.
49:02 Et les industries culturelles et créatives,
49:04 elles vont des métiers d'art et de savoir-faire ancestraux
49:08 qu'on va exporter de mieux en mieux,
49:10 et on vient de lancer un plan,
49:11 la ministre avec sa collègue, Bercy l'ont fait il y a quelques jours,
49:14 pour aider ces métiers,
49:15 mais ce sont des trésors humains,
49:17 jusque aux métavers et aux technologies immersives
49:21 que vous développez.
49:22 On a les plus beaux musées du monde,
49:24 on est le pays de la culture, on a tout pour réussir.
49:27 Il faut maintenant l'imbriquer.
49:29 Et donc c'est pour ça qu'on va lancer un appel à projets,
49:32 je l'annonce et je l'officialise aujourd'hui,
49:34 ça fait partie de France 2030,
49:36 et donc pour la culture immersive et le métavers,
49:38 qui va permettre d'investir 200 millions d'euros,
49:42 150 millions d'euros, justement, sur les pratiques,
49:45 culture immersive et métavers,
49:47 50 millions d'euros pour les briques technologiques.
49:50 Et l'idée autour de cet appel à projets
49:52 que va piloter avec les ministères
49:54 et l'ensemble des acteurs France 2030,
49:56 c'est de dire sur quoi on veut garder
49:58 des briques de chaînes de valeur.
49:59 Et c'est d'avoir une approche
50:01 en termes de culture et de souveraineté.
50:04 Un de ceux qui a été très innovant et avant-gardiste
50:08 sur ce sujet est, par exemple, Jean-Michel Jarre,
50:10 qui très tôt a fait des concerts sur métavers,
50:12 il est venu d'ailleurs en faire un à l'Elysée,
50:15 et qui très tôt a réfléchi,
50:17 je pense que l'innovateur culturel qu'il est
50:20 l'a poussé à cela, en se disant,
50:23 "Mais moi, je veux pas demain me retrouver
50:24 "à faire des concerts métavers, dans le métavers, pardon,
50:27 "où toutes les briques technologiques et toute la valeur
50:30 "sera capturée par des acteurs chinois ou anglo-saxons,
50:34 "et qui, d'un seul coup, m'expliqueront
50:35 "que je n'ai plus de droit,
50:36 "où régiront en quelque sorte mes concerts,
50:39 "mes prestations culturelles, ce que j'invente, ce que je fais,
50:42 "sans respecter les règles de mon pays
50:43 "ou celles auxquelles je crois."
50:45 C'est ça, ce qui est en jeu.
50:46 Si on laisse se développer des technologies immersives
50:50 et tout ce qui va avec le métavers,
50:51 et donc une nouvelle expérience d'accéder à la culture,
50:54 au Grand Mandument, au site archéologique, à des concerts,
50:57 de créer des nouvelles interactions culturelles,
50:59 de réinventer les lieux et nos usages du monde,
51:02 si on laisse les briques de valeurs technologiques
51:06 être développées par des non-Français,
51:08 des non-Européens,
51:10 on prend le risque de ne plus avoir le luxe
51:14 de Bonmarché ou de Malraux,
51:15 c'est-à-dire d'inventer le droit d'auteur,
51:17 et de complètement déposséder nos artistes,
51:19 parce qu'ils seront dépendants d'un univers technologique
51:22 qui n'est plus du tout le nôtre,
51:23 mais surtout, on perd une occasion
51:25 d'avoir des champions comme vous
51:26 qui se développent sur ce sujet,
51:27 qui développent des technologies en hardware, en software,
51:30 ou en usage et en déploiement.
51:33 Donc cet appel à projet va être un début de réponse
51:36 pour aider des acteurs comme vous à aller beaucoup plus vite
51:38 et beaucoup plus fort,
51:39 mais ce qu'il faut qu'on ait collectivement,
51:41 c'est une approche stratégique et de se dire,
51:44 dans la chaîne de valeurs,
51:45 qu'est-ce qu'on doit sécuriser en français ou en européen,
51:48 et qu'est-ce qu'on doit faire nous, parfois tout seul,
51:50 ou qu'est-ce qu'on veut faire avec des partenaires allemands,
51:53 même non européens, britanniques,
51:55 pour justement développer cette stratégie de souveraineté.
51:58 Donc voilà comment on va faire
52:00 sur les industries culturelles et créatives et le métavers
52:02 à travers, justement, cet appel à projet,
52:05 ce nouveau programme culture immersive et métavers,
52:08 qui est, à mes yeux, un point absolument clé.
52:10 -M. le Président, merci.
52:12 Je vais vous laisser filer
52:13 et je vous donne rendez-vous l'année prochaine.
52:14 -Alors, merci beaucoup.
52:16 D'abord, on reviendra vers chacune et chacun d'entre vous,
52:18 parce que je ne voulais pas donner des informations privées,
52:21 mais il y a aussi quelques éléments plus particuliers
52:23 sur vos entreprises que je voulais que vous puissiez connaître,
52:27 donc vous les aurez juste après.
52:29 Ensuite, je voulais juste en conclure en vous dire,
52:32 beaucoup des entreprises du secteur
52:36 vivent un moment qui est un peu plus difficile
52:38 qu'il y a un ou deux ans, c'est clair,
52:41 parce que le contexte est plus dur à tous égards.
52:44 C'est dans ces moments-là qu'il faut tenir.
52:47 C'est dans ces moments-là qu'il faut tenir,
52:49 redoubler d'énergie, de capacité à innover,
52:51 parce qu'au fond, les crises nous obligent
52:53 à raisonner sous contrainte.
52:56 Mais les entrepreneuses et les entrepreneurs,
52:58 comme les grands chercheurs, chercheuses, sont faits pour ça.
53:01 Et c'est dans ces moments-là qu'on fait la différence.
53:04 Et donc on a eu une phase, il y a quelques années,
53:06 d'expansion formidable.
53:08 La phase dans laquelle on rentre
53:10 est une phase qui va tester notre capacité à nous réinventer,
53:13 parfois à résister, à savoir concentrer nos efforts.
53:16 Elle est tout aussi importante
53:18 et nous avons les moyens de réussir.
53:19 Et je le dis en rendant hommage
53:21 à cette 7e édition de VivaTech,
53:24 vous avez réussi quelque chose de formidable.
53:26 Et merci à Maurice, à toutes les équipes et aux partenaires.
53:29 Il y a, en effet, j'avais dit, moi, j'ai fait 2 ans,
53:32 c'est un autre temps,
53:34 j'étais le 1er ministre français à aller au CES à Las Vegas.
53:37 En venant après la 2e fois, j'ai dit à quelques-uns,
53:40 pourquoi je suis obligé d'aller aussi loin sur ces sujets ?
53:42 Vous ne pouvez pas faire quelque chose en Europe.
53:44 Il y avait des forums qui existaient.
53:47 Vous avez fait quelque chose de formidable
53:49 qui s'est appuyé sur la vitalité de l'écosystème français,
53:51 mais ouvert.
53:53 L'Afrique est là, l'Asie est là, les Amériques.
53:56 C'est formidable. Le Pacifique aussi.
53:58 L'heure de déambulation, l'heure ennemie,
54:01 a montré tous les continents.
54:02 Il faut continuer à intensifier,
54:04 mais bravo pour cette 7e édition.
54:05 Et aujourd'hui, c'est aussi le 10e anniversaire
54:08 de notre French Tech, ce qui est une formidable réussite.
54:11 Et donc, je voulais vous féliciter tous et toutes.
54:14 On est à un moment de croissance qui n'est pas sans défi.
54:17 On a tout pour le relever et le gagner.
54:19 Et les 4 annonces que j'ai essayées de faire aujourd'hui,
54:22 qui s'appuient sur tout votre travail,
54:23 doivent nous permettre en partie aussi
54:26 d'avoir ce coup d'accélérateur dans cette phase.
54:28 Merci à tous.
54:29 -Les échos et publicis vous réinviteront l'année prochaine.
54:32 (Applaudissements)
54:35 (...)
54:39 (...)

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