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  • 31/05/2023
Louis, un enfant de 7 ans, a été exclu de son club de basket en raison de sa surdité, un an après l’avoir rejoint. Son club de l’AS Wattignies-Templemars, dans la périphérie de Lille, avance des raisons de sécurité.

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Transcription
00:00 Je vais vous raconter une histoire maintenant,
00:02 et vous allez entendre un témoignage.
00:04 Une histoire qui nous emmène dans le nord de la France.
00:06 Nous sommes dans un petit club de sport,
00:09 l'association sportive Vatini-Templemar,
00:12 club de la périphérie de Lille.
00:14 Et dans ce club joue un petit garçon,
00:16 un petit garçon de 7 ans,
00:18 il s'appelle Louis.
00:19 Sa particularité, non seulement il est bon au basket,
00:22 mais il est sourd.
00:24 Et depuis un an qu'il joue au basket,
00:26 il aimerait continuer.
00:28 Et bien le club lui dit non, ce n'est plus possible.
00:30 À cause de quoi ?
00:31 À cause de son handicap et des problèmes de sécurité que cela pose.
00:36 On va en parler avec l'intéressé directement,
00:39 avec sa mère, avec son père,
00:41 parce que du côté du club, on dit que ça met en avant
00:44 le problème de formation et de prise en charge.
00:47 Et nous sommes avec Frédéric ce soir,
00:49 qui va nous aider dans la traduction
00:52 et dans le langage des signes
00:53 pour pouvoir parler avec Louis
00:54 et avec Charlotte Delporte, sa maman.
00:56 Bonjour Louis, bonjour Charlotte.
00:59 Merci d'être là.
01:01 Alors on va expliquer, raconter l'histoire de Louis,
01:05 qui a une passion, c'est le basket.
01:08 Charlotte, mais cette passion malheureusement,
01:10 il ne peut plus la vivre au quotidien
01:13 car son club ne veut plus l'assumer
01:15 pour des raisons de sécurité.
01:16 Racontez-nous.
01:17 Alors au début, au mois de septembre 2022,
01:21 quand il s'est inscrit dans son club de basket,
01:24 j'ai fait passer l'info comme quoi il était sourd
01:26 et ça n'a pas posé de problème.
01:27 Son accueil n'a pas posé de problème.
01:29 Il était en U7, il ne faisait pas de match.
01:32 Par contre, en septembre prochain,
01:33 il est prévu des matchs.
01:35 Et il y a environ quatre mois,
01:37 on m'a donné l'information,
01:38 comme quoi il ne pourrait pas jouer
01:39 parce que ça posait des problèmes de sécurité.
01:41 Alors, quels problèmes de sécurité ?
01:43 Blesser un enfant, se blesser lui-même
01:45 parce qu'il ne l'entend pas,
01:47 pour moi ce ne sont pas des problèmes de sécurité,
01:49 ces choses-là.
01:51 Et donc c'est pour ça que je me plains,
01:55 je me bats parce que lui,
01:56 en tant qu'enfant sourd,
01:57 il est valide, il a juste un problème d'oreille
01:59 et il peut pratiquer le sport.
02:01 C'est un handicap invisible,
02:02 il peut se mélanger aux entendants.
02:04 On a proposé à Louis de jouer dans un club handisport
02:08 en raison de son handicap.
02:10 Pourquoi l'avez-vous refusé ?
02:12 Parce qu'handisport,
02:16 ça peut concerner le handicap physique,
02:18 mais un enfant sourd,
02:19 il a juste eu de la surdité,
02:20 il peut parler aussi.
02:21 La surdité, c'est une minorité,
02:23 donc se mélanger aux entendants,
02:24 ça ne devrait pas poser de problème.
02:26 Mais est-ce que,
02:27 pour parler à Louis,
02:28 lui poser une question,
02:29 Louis, comment tu as pris la décision de ton club
02:33 de ne pas continuer avec toi alors ?
02:35 Parce que, bon,
02:43 comment tu as vécu ce refus ?
02:46 Et comment tu l'as pris ?
02:48 Moi, je voulais faire des matchs.
02:50 Oui, tu voulais faire des matchs.
02:52 Et voilà.
02:54 Il est timide, il n'ose pas.
02:56 Est-ce que dans le sport, dans le jeu,
02:59 est-ce qu'il entend ses coéquipiers lui parler ?
03:02 Est-ce qu'il comprend les gestes,
03:04 les appels de balle, tout ça ?
03:06 Non, il est visuel, dit sa mère.
03:09 Il est visuel,
03:10 il est d'ailleurs beaucoup plus visuel que ses camarades,
03:13 et en plus, il est considéré comme le meilleur joueur.
03:16 « Je joue bien », dit-il.
03:18 Louis, tu es le meilleur joueur de ton équipe ?
03:21 Oui.
03:24 Mais ce sont des matchs 5 contre 5,
03:27 il faut qu'on comprenne bien.
03:28 Pourquoi le club parle de problèmes de sécurité ?
03:32 Quels sont les risques ?
03:34 Justement, je me pose la même question.
03:37 Pour moi, c'est une discrimination.
03:39 Il est juste sourd,
03:41 et les témoignages que j'ai d'enfants sourds
03:43 qui jouent dans d'autres clubs,
03:45 ça ne pose pas de problème,
03:47 que ce soit régional ou départemental.
03:49 Là, c'est vraiment le seul club qui refuse.
03:51 Pourquoi pendant un an, ça a été possible,
03:53 et pourquoi ça ne l'est plus selon le club ?
03:56 Je ne sais pas.
03:58 C'est arrivé d'un coup,
04:00 et pour moi, c'est assez choquant.
04:02 Louis, tu arrives à jouer avec tes camarades,
04:05 tu comprends quand l'arbitre donne une consigne ?
04:13 Je suis le seul sourd parmi les entendants.
04:17 Et voilà.
04:19 Comment tu fais quand il y a le schéma du match,
04:24 pour recevoir toutes les consignes
04:27 et les appliquer tout au long du match ensuite ?
04:30 En fait, je fais attention à mes camarades,
04:36 à leur comportement.
04:37 Je fais attention de ne pas donner à quelqu'un
04:39 qui porte une autre couleur que moi.
04:41 Quelqu'un dans le club maîtrise le langage des signes,
04:44 dans l'équipe, l'entraîneur ?
04:46 Non.
04:48 Dans la vie quotidienne, il n'y a pas d'accessibilité.
04:51 On a l'habitude d'avoir des choses
04:53 qui ne sont pas accessibles
04:54 quand on vit dans le monde des entendants.
04:56 Donc on s'y habitue quand on est sourd, malheureusement.
04:59 On a interrogé les dirigeants de ce club,
05:02 ils n'ont rien contre Louis.
05:04 Ils aimeraient bien le garder,
05:05 parce que visiblement, c'est un bon joueur,
05:07 mais ils ne sont pas équipés pour accueillir
05:10 un enfant sourd.
05:12 Oui, tout à fait.
05:14 Mais c'est juste un enfant,
05:16 c'est juste un loisir aujourd'hui.
05:18 On n'est pas sur du haut niveau.
05:19 C'est un sport de loisir,
05:21 comme on le fait à l'école.
05:22 À l'école, quand ils font du sport,
05:23 ça ne pose pas de problème.
05:25 Ils ont essayé quand même ?
05:27 Non.
05:30 Même pas ?
05:31 Non, non, ils ne veulent pas essayer.
05:32 J'ai proposé d'essayer de faire des matchs,
05:34 ils ne veulent pas.
05:35 Est-ce que Charlotte et Louis sont soutenus
05:39 par les autres parents,
05:41 notamment ?
05:42 Est-ce qu'il y a de la solidarité ?
05:43 Oui, beaucoup.
05:44 Oui, beaucoup de solidarité,
05:46 beaucoup de partage autour de cette histoire.
05:48 Et les petits camarades de Louis,
05:51 les enfants aussi ?
05:52 Ces camarades, je ne le sais pas vraiment.
05:59 Ils n'ont pas forcément l'information.
06:00 C'est plus une discussion avec l'entraîneur.
06:02 Je ne sais pas quelles ont été
06:03 les réactions de ces camarades.
06:05 Comment Louis est venu au basket ?
06:08 En fait, il aime le sport.
06:10 Au début, il a commencé par le tennis,
06:12 puis il a essayé le foot,
06:13 il a voulu changer, essayer le basket.
06:15 Et c'est parce que c'est un choix,
06:17 parce qu'il a 7 ans
06:18 et qu'il en est touché à tout.
06:19 Pourquoi tu préfères le basket aux autres sports, Louis ?
06:22 J'aime le basket parce que
06:30 je suis au milieu de camarades,
06:34 en attendant, je suis le seul sourd
06:35 que je peux m'afficher.
06:38 Mais vous avez dit dans une interview
06:41 que ça n'a aucun sens qu'il se retrouve
06:43 avec des enfants en fauteuil roulant.
06:44 Pourquoi vous ne voulez pas
06:46 qu'il soit avec d'autres personnes handicapées ?
06:48 Parce que les personnes handicapées,
06:53 elles-mêmes d'ailleurs, parlent aussi.
06:54 Elles oralisent aussi.
06:55 Donc ça ne changera rien pour lui.
06:57 Il sera dans la même situation.
06:59 Lui, il est valide, il peut marcher,
07:00 il peut attraper un ballon,
07:02 il peut jouer avec des camarades
07:03 qui ont les mêmes capacités physiques que lui.
07:04 C'est juste un problème d'audition.
07:06 C'est un handicap invisible.
07:07 Mais peut-être que dans son club,
07:09 on est plus sensibilisés
07:11 à l'accueil de personnes handicapées.
07:13 Peut-être que c'est une première pour eux
07:19 et qu'ils n'ont pas compris.
07:21 Moi, j'essaie de leur expliquer
07:22 et en fait, ils ne veulent pas comprendre
07:24 ou ne peuvent pas comprendre.
07:25 La ministre a réagi, la ministre des Sports,
07:27 madame Oudéa Castéra,
07:28 elle s'intéresse à votre histoire.
07:30 Quelle réponse avez-vous reçue
07:33 de la part de la ministre ?
07:35 Non, non, non.
07:39 J'ai vu passer des choses sur Twitter.
07:42 Il y a eu un tweet ?
07:44 Mais vous l'avez lu ce tweet ?
07:45 Oui, je l'ai lu, tout à fait.
07:47 Mais je n'ai pas eu le contact avec la ministre.
07:49 Ah, mais au-delà de Talhahia,
07:50 ça devient une affaire politique,
07:52 le cas du petit Louis, alors ?
07:54 Oui, bien sûr, parce que la ministre Amélie Oudéa Castéra,
07:57 la ministre des Sports,
07:58 a en effet fait un tweet pour dire
08:00 qu'ils allaient essayer de trouver une solution
08:02 pour Louis et qu'ils allaient s'y pencher
08:04 avec la Fédération de basket,
08:06 et que de façon plus large,
08:07 elle est en train de travailler à une feuille de route
08:09 qui sera bientôt présentée
08:11 pour que justement,
08:12 les enfants en situation de handicap
08:13 puissent faire du sport comme les autres.
08:15 Mais cette histoire, elle est difficile pour tout le monde,
08:17 elle est difficile des deux côtés, bien sûr.
08:19 Pour la maman de Louis et pour lui lui-même,
08:21 c'est très insatisfaisant.
08:23 Il faut se mettre aussi à la place
08:25 de l'entraîneur aujourd'hui
08:26 qui estime, lui, qu'il n'a pas les capacités
08:29 au cas où il y aurait un choc,
08:31 au cas où il y aurait un accident,
08:33 parce qu'il cite un exemple dans les échanges
08:35 qu'il a eus avec vous.
08:36 Il dit par exemple, si Louis avance,
08:38 s'il est en situation d'attaque
08:40 et que quelqu'un arrive dans son dos
08:41 et qu'il ne l'entend pas,
08:42 on n'est pas à l'abri qu'il y ait un choc.
08:44 Regardez le tweet d'Amélie Oudéa Castéra,
08:46 nous allons trouver une solution pour Louis
08:49 avec la Fédération française de basket.
08:51 Voilà, et l'entraîneur précise
08:52 qu'en fait a été créé l'an dernier
08:54 ce qui s'appelle l'équipe de basket inclusive
08:57 et où il y a des éducateurs
09:00 qui ont été formés et donc cet entraîneur
09:03 renvoie la balle vers cette équipe-là.
09:05 - Alors est-ce que c'est une bonne réponse ?
09:07 - Oui, la question,
09:10 est-ce que cet entraîneur, il pratique
09:12 la langue des signes ?
09:13 Est-ce qu'il y a des sourds dans cette équipe ?
09:15 Est-ce que c'est 100% accessible ?
09:17 - Est-ce que Louis pourrait se retrouver
09:19 dans cette équipe ?
09:20 Alors ça ne serait pas son équipe,
09:21 celle qu'il souhaitait,
09:22 mais ça serait une équipe peut-être mieux adaptée.
09:24 - Je ne suis pas convaincu par ça,
09:29 parce que dans la vie quotidienne,
09:30 encore une fois, on est dans la mixité en permanence.
09:32 - Louis est dans une école classique ?
09:35 - Oui, tout à fait.
09:37 Il est en classe avec des sourds,
09:39 mais dans une école d'entente,
09:40 donc il est en inclusion et ça se passe très bien.
09:42 - Avec des copains et il a une vie,
09:44 une scolarité tout à fait normale.
09:46 - Oui, tout à fait.
09:47 - Est-ce que vous envisagez de l'appareiller
09:49 ou de lui mettre un implant à Louis ?
09:51 - Non, l'appareillage, l'implant,
09:55 ce n'est pas envisagé,
09:56 ce sera son choix dans l'avenir s'il le souhaite,
09:58 mais aujourd'hui, ce n'est pas envisagé.
10:00 On pratique la langue des signes,
10:01 on est sourds sur 4 générations dans la génération.
10:04 Donc c'est une langue naturelle pour nous.
10:07 - Laurent Demand.
10:08 - Oui, c'est la question que j'allais poser à Louis et à sa maman.
10:11 Est-ce qu'au fond, il a rencontré le même type de problème
10:14 dans le cadre de l'école, tout simplement ?
10:16 Or, visiblement, ça n'est pas le cas.
10:18 Dans l'école, on a réussi à créer un environnement particulier.
10:21 - Il y a eu des difficultés.
10:23 Je me suis battu pour le bilinguisme,
10:25 parce que dans le Nord, il n'y a pas d'école bilingue,
10:27 donc je me suis battu un petit peu et je me bats encore aujourd'hui.
10:29 Mais on peut dire que dans le cadre scolaire aujourd'hui,
10:33 dans le cadre d'une école spécialisée, ça fonctionne.
10:37 Mais moi, je recherche plus l'école bilingue, le bilinguisme,
10:39 et c'est un combat qu'il faut mener encore pour longtemps.
10:43 - Mais aujourd'hui, vous estimez que l'avenir de Louis
10:49 et peut-être d'autres enfants n'est pas d'essayer de les mettre
10:52 dans une école ou dans un environnement qui leur convient,
10:54 mais plutôt de les laisser aujourd'hui au milieu des autres,
10:58 qu'ils évoluent, qu'ils grandissent comme tous les autres ?
11:01 - Oui, tout à fait.
11:03 Ça doit pouvoir être possible.
11:05 Ces camarades vont pouvoir apprendre la langue des signes
11:07 et il y aura une vraie mixité, une vraie inclusion.
11:10 - Vous mettez de la part des entraîneurs leur action sur quoi ?
11:14 Sur la peur ? C'est de la peur, de la méconnaissance ?
11:18 Ils cherchent à se protéger ?
11:23 - Peut-être que c'est le cas.
11:26 Je ne connais pas plus l'entraîneur que ça.
11:30 Je ne sais pas s'il a peur de la situation.
11:33 Même si j'ai pu lui expliquer comment ça fonctionnait,
11:36 on voit bien qu'il y a un peu de déni et un manque d'ouverture.
11:40 - C'est toute la question de l'inclusion du handicap dans notre société.
11:43 On sait qu'à l'école, il y a beaucoup de parents
11:45 qui se battent pour que leurs enfants autistes soient dans une école classique,
11:49 mais c'est très compliqué parce qu'il n'y a pas toujours les moyens.
11:51 Parce que parfois, il y a de l'appréhension, Laurent Neumann.
11:55 Et là, l'exemple de Louis est assez différent.
11:57 - Je regardais tout à l'heure les chiffres.
11:59 Il y a 430 000 enfants atteints de handicap
12:02 qui sont scolarisés dans des établissements tout à fait classiques.
12:06 On a 67 000, c'est des cas particuliers,
12:09 ils sont dans des établissements à caractère hospitalier ou médico-sociaux,
12:14 et 10 000 qui sont dans ce qu'on appelle des ULIS,
12:16 des unités localisées pour inclusion scolaire.
12:20 Mais, juste, je reviens un instant sur l'encadrement
12:23 qu'il est censé recevoir dans un club de sport.
12:26 Il ne faut pas perdre de vue que les entraîneurs,
12:29 les présidents de ces clubs, etc.,
12:31 sont pénalement responsables s'il survient quel qu'accident que ce soit aux enfants.
12:37 Et donc, un certain nombre d'entre eux sont contraints
12:40 de prendre toutes les mesures de protection qui,
12:44 et certains, c'est le cas pour Louis,
12:46 préfèrent au fond renoncer à l'inclure dans leur club,
12:49 plutôt que de risquer des problèmes d'ordre judiciaire.
12:53 Alors, pour Louis, c'est extrêmement triste.
12:55 L'idée, c'est d'organiser cela autour de lui
12:59 pour qu'il puisse jouer avec des enfants qui ne sont pas sourds.
13:02 Mais la question pénale, elle est fondamentale
13:05 pour les organisateurs, les patrons de ces clubs.
13:08 - Vous avez dit que vous étiez...
13:10 - Alors, je vais rajouter quelque chose.
13:11 Jusqu'à présent, j'ai essayé de contacter trois autres clubs
13:14 qui ont dit "Bienvenue Louis, tu pourras jouer en septembre".
13:18 Alors que ce club-là, non, c'est ça que je n'accepte pas.
13:20 - Donc, sur le mercato du basket, Louis est bien placé.
13:23 - Eh oui. Je me bats pour qu'il puisse jouer, comme tout le monde.
13:27 - Et donc, il va aller dans un de ces autres clubs, alors ?
13:29 - Oui, tout à fait. Il fera son choix à la fin sur ces trois clubs.
13:34 - Charlotte, vous avez dit "Nous sommes sourds depuis quatre générations".
13:38 Est-ce que vous avez vu quand même une évolution positive,
13:41 une meilleure acceptation du handicap
13:43 par rapport à ce que vous avez vécu peut-être, enfant, ou votre mari ?
13:47 - Alors, est-ce que ça a réellement changé ?
13:51 Je n'en suis pas certaine. C'est un peu la même chose.
13:54 Ça n'a pas été une révolution. Il y a des changements.
13:57 Il y a une amélioration, mais c'est loin d'être suffisant.
14:00 Dans la vie, on a encore des obstacles qui sont très importants.
14:03 Par exemple, mes parents ont toujours fait du sport avec des entendants.
14:07 Ça s'est toujours bien passé.
14:08 Mon conjoint fait du sport avec des entendants.
14:10 Ça se passe bien aussi.
14:11 Moi, je fais de l'athlétisme avec des entendants.
14:13 Ça ne pose pas de problème.
14:14 Voilà. Donc, la plupart des gens n'ont pas de problème.
14:16 Là, c'est vraiment un cas un peu particulier aujourd'hui.
14:18 - Louis se sent comme un enfant, comme les autres, ou pas ?
14:23 - Oui, bien sûr. Il a un comportement tout à fait normal.
14:30 - Oui, lui-même. Comment il se ressent ?
14:33 On peut lui poser la question.
14:34 - Je suis juste sourd. Je ne suis pas entendant.
14:41 Voilà. Les gens entendent.
14:45 Moi, je suis sourd. Et voilà.
14:48 - Et comment il communique avec tous ses copains ?
14:50 Alors qu'il ne maîtrise pas forcément la langue des signes.
14:53 Comment ça se passe ?
14:54 - Je ne communique pas souvent avec eux.
14:58 Tu fais un peu de mime.
15:00 Mais voilà. Peut-être que ses camarades ne sont pas suffisamment bien informés.
15:07 Ils jouent. Voilà. Ils jouent. C'est tout.
15:09 - Louis, tu as des frères et sœurs ?
15:14 - J'ai des frères. Combien de frères tu as ?
15:18 Trois frères. Non, deux frères.
15:21 - Vous êtes trois en tout.
15:23 Et avec le même handicap ?
15:25 - Oui.
15:29 - Et tout le monde fait du sport ?
15:30 - Non. Non, non. Ils ne font pas de sport.
15:35 Moi, je fais du sport. Ils ne font pas de sport.
15:37 Ils sont trop petits. Quatre ans.
15:39 - Il faut encore petit.
15:41 Au basket, c'est quoi ta force, ta qualité principale ?
15:45 - Ma force sur quoi ? Sur la défense, l'attaque.
15:51 Plutôt la défense.
15:54 - Tu marques des paniers pendant les matchs ?
15:56 - J'aime bien bloquer aussi.
15:58 J'aime bien faire des belles passes pour qu'il y ait des paniers.
16:05 - Il a marqué des paniers lui-même ?
16:07 Des paniers à trois points ?
16:09 - Non, c'est trop loin, trois points.
16:12 Trois points, ça fait un peu long.
16:17 - Et ton joueur préféré alors ?
16:19 - Je préfère qui comme joueur ?
16:25 Dis-le !
16:27 Le basket.
16:29 Quel est la star cellette que tu aimes bien ?
16:31 - LeBron James ?
16:33 - Il est timide. Il n'ose pas dire LeBron James.
16:36 - Merci, merci Louis.
16:39 - Comment est-ce qu'on dit merci ?
16:41 - On va se quitter alors Louis.
16:42 Comment on dit merci et au revoir ?
16:44 - Merci.
16:45 - Merci Louis.
16:46 - Au revoir.
16:47 - Merci et au revoir.
16:48 - Merci et au revoir.
16:50 Et on espère que tu trouveras un club de basket
16:53 et qu'on aura des images de toi à la rentrée prochaine
16:55 en train de jouer, de contrer, de bloquer et de mettre des paniers.
16:59 - Merci Louis, merci à maman de Louis, à Charlotte.
17:02 - Merci Charlotte.
17:03 - On verra un sceptre en bout d'étude.
17:05 - C'est un beau dit-il.

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