• l’année dernière
Avec Paul Melun, auteur de « Libérer la gauche- La confession d’un enfant du peuple » aux éditions du Cerf

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-05-19##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03 Le fait du jour.
00:04 - Le fait du jour, c'est l'interview donnée par Paul Melun dans le Figaro.
00:08 Je cite "La gauche a trouvé comme électorat de substitution les bobos et les jeunes de banlieue."
00:13 Paul Melun qui vient de sortir un excellent livre "Libérer la gauche, la confession d'un enfant du peuple"
00:19 publié aux éditions du Serre.
00:21 Paul Melun, bonjour.
00:22 - Bonjour cher Philippe, merci de me recevoir.
00:24 - Bienvenue sur Sud Radio.
00:26 Vous écrivez dans le prologue, c'est amusant.
00:28 Certains naissent avec un baptême, d'autres avec une particule.
00:32 Pour ma part, j'ai grandi un idéal.
00:34 Cet idéal, c'était la gauche.
00:37 - Oui, parce que j'y vois une forme.
00:39 Alors on n'entre pas en gauche comme on entre en religion.
00:41 Ce serait un peu abusé comme on dit aujourd'hui.
00:45 Mais en tout cas, il y avait une forme de profond substructurel, d'aspect quasiment affectif avec la gauche.
00:51 On entre vers la gauche par des symboles, par des totems.
00:56 Vous savez, c'était les enfants lorsqu'on lisait, quand on était petit,
00:59 "Peeve Gadget" qui était avec "L'Humanité Dimanche".
01:01 Il y avait une histoire de Raon.
01:03 Et derrière ce personnage Raon de BD, finalement, il y a beaucoup de la gauche.
01:06 C'était une espèce d'héro viril.
01:08 - Votre premier héros de gauche, c'était Raon.
01:09 Alors là, j'ai été vraiment surpris.
01:11 D'habitude, c'est plutôt Marx, Engels ou Jaurès.
01:13 Vous, c'est Raon.
01:14 - C'est ça qui est drôle.
01:15 C'est que si vous voulez, l'apport théorique de la gauche,
01:17 de Engels, de Marx, de Jaurès, de ce que vous voulez,
01:20 il vient après.
01:21 Il vient quand vous avez une certaine maturité intellectuelle.
01:22 Mais quand vous êtes enfant, le premier rapport,
01:25 il était en l'occurrence avec Raon, le fils des H. Farouche,
01:27 qui était une sorte de personnage incroyable, un héros viril.
01:30 Alors imaginez Mme Rousseau, Alfred Hinsynkop,
01:32 un héros viril qui libérait les peuples de l'oppression de la religion.
01:36 On voit bien derrière l'histoire de la religion, opium du peuple, etc.
01:38 Donc c'était aussi un véhicule idéologique, Raon.
01:41 - Alors justement, c'est assez intéressant parce que vous êtes une famille de gauche
01:44 et vous alliez même aux réunions de la CNT,
01:47 les anarchistes... - Confédération Nationale du Travail.
01:49 - Les anarchistes, j'allais le dire, avec votre père, avec qui vous faisiez les marchés,
01:53 parce que votre père était maraîcher.
01:55 Vous étiez, vous le dites, dès Poutron-Minet, à installer le stand au marché de Bègle.
01:59 - Absolument, ville communiste.
02:00 - Ville communiste, avant de devenir écologiste avec ma mère.
02:04 Et vous, vous avez fréquenté tant le milieu anarchiste
02:06 que le milieu du petit entrepreneuriat.
02:08 - Oui, ce qui est intéressant, c'est la dimension un peu autobiographique de cet essai.
02:12 C'est de faire la généalogie de la gauche en passant par mon propre parcours.
02:15 Et ce qui est amusant, c'est que j'ai traversé toutes les strates de la gauche.
02:18 J'en parle un peu après dans le lit, je me suis retrouvé à parler avec François Hollande dans son bureau.
02:21 Alors vous imaginez bien qu'entre François Hollande dans son bureau
02:23 et les marchés le samedi matin où moi j'ai grandi,
02:25 moi avec mon père, on se levait effectivement dès Poutron-Minet, alors en semaine,
02:28 il me faisait sécher la classe.
02:29 Et puis on allait sur son exploitation agricole qui était au sud de Bordeaux,
02:32 près de Langon, pour ceux qui connaissent la Gironde.
02:34 Et puis on allait travailler, on épandait les intrants,
02:36 on travaillait à mettre ce qu'il fallait pour que les cultures poussent,
02:39 on faisait la récolte au moment de l'été.
02:41 Et donc on travaillait dur, très dur, surtout mon père d'ailleurs.
02:43 Et puis le samedi matin, on vendait les légumes au marché.
02:46 Et c'est là qu'il y avait un monsieur qui distribuait d'ailleurs l'Humanité Dimanche.
02:48 - Absolument.
02:49 - Marché communiste avec toujours cette ADN assez rouge, le marché de Degue.
02:53 - Vous racontez même que votre père jette un tracteur, un militant de l'UMP,
02:57 lui dit "non mais t'as rien à foutre ici etc."
03:00 et qu'après, ils deviennent potes.
03:02 - C'est ça qui est drôle, ouais.
03:03 J'ai une expérience marrante, c'était un monsieur, je me rappelle,
03:05 peut-être qu'il nous écoute, qui vendait des chapeaux,
03:07 qui était un homme plutôt de droite sur le marché, on le savait,
03:09 puis il distribuait des tracts pour le candidat UMP à l'époque.
03:12 Alors mon père, il le voit arriver au stand, il dit "tu dégages de là, pas de ça chez moi etc."
03:16 et il a eu un côté tolérant de mon père.
03:17 Donc il l'a fichu dehors, et puis après un jour on a eu un problème,
03:20 il nous manquait un parasol pour notre stand,
03:22 et mon père est allé chercher ce monsieur qui en avait un,
03:24 et il nous l'a gentiment prêté. Et de ça, ils sont devenus amis.
03:26 C'est pour montrer que finalement, le sectarisme conduit à des endroits
03:30 pas forcément très appréciables et qu'il vaut mieux parler.
03:33 - Oui, je pense qu'on sera tous d'accord que le sectarisme
03:35 n'a jamais fait beaucoup avancer le débat politique.
03:37 - Je pense. - Dès le début du livre, vous mettez les pieds dans le plat,
03:40 pour vous, les deux gauches irréconciliables,
03:43 la gauche woke et la gauche sociale-démocrate,
03:45 sont les deux faces d'une même pièce.
03:47 - Oui, elles ont toutes les deux le même problème.
03:49 - C'est-à-dire que je schématise la gauche Mélenchon-Rousseau
03:51 et la gauche Hollande-Caseneuve, on va dire ça comme ça.
03:53 - Absolument, vous avez raison de schématiser parce que c'est exactement ça.
03:55 L'une et l'autre ont rompu avec deux concepts élémentaires
03:59 de la gauche et de la France, le peuple et la nation.
04:01 La gauche au pouvoir a fait sécession avec le peuple.
04:06 François Mitterrand en 83 fait le tournant de la rigueur.
04:08 Il dit "vous m'avez élu pour des nationalisations, pour ceci, pour cela,
04:12 pour l'égalité, pour le grand soir,
04:14 celui qui ne rompt pas avec le capitalisme, celui-là n'est pas socialiste",
04:16 disait Mitterrand. - Ça il le disait en 71 au Congrès d'Épinay,
04:18 bien longtemps avant. - Il le disait en 71 au Congrès d'Épinay,
04:20 et dix ans plus tard, il fait le contraire,
04:22 plutôt douze ans plus tard, en 83, il nomme Laurent Fabius un technocrate.
04:25 Et il congédie Pierre Moroy qui lui n'en était pas un.
04:27 - 84, la nomination de Fabius. - Absolument.
04:29 - Après les Européennes. - Vous avez raison, après les Européennes
04:30 c'est la défaite qui a eu lieu aux Européennes, et qui a vu d'ailleurs le Rassemblement National,
04:33 l'ancêtre, le Front National, monter.
04:35 Donc ça c'est une rupture avec le peuple, et puis après ça s'en est suivi.
04:38 Les privatisations sous Lionel Jospin,
04:40 la loi travail sous François Hollande,
04:41 la gauche social-démocrate au pouvoir a donné le sentiment à ses électeurs de les avoir trahis.
04:45 Et puis la deuxième phase de la même pièce, vous en parliez,
04:48 la gauche Rousseau-Mélenchon, elle, elle a rompu avec la nation,
04:52 pas qu'avec le peuple, avec la nation,
04:54 en étant aujourd'hui dans une forme de rejet de la France.
04:57 Et c'est ça qui est terrible, c'est un changement de paradigme total,
05:00 parce que l'ADN de la gauche, c'est la nation.
05:02 J'auraisse parler des génies nationaux et de l'autonomie des nations.
05:05 - D'ailleurs, vous n'êtes pas tendre avec ce que vous appelez la gauche mai 68,
05:09 et sa haine pour la France.
05:11 - Oui, je pense, en fait, ça c'est, si vous voulez, la genèse
05:14 de la détestation de la France par une certaine gauche, c'est mai 68.
05:18 On commence à substituer un certain nombre de combats historiques de la gauche,
05:21 des combats sociaux, les grands combats ouvriers,
05:24 à mesure que la France se désindustrialise, on va choisir un nouvel électorat.
05:28 Et cet électorat, ce sera des cadres supérieurs, des étudiants,
05:31 des bourgeois, des centres-villes, auxquels on va s'assurer
05:34 que leurs priorités sont bien identifiées par la gauche.
05:36 Et leurs priorités, vous me voyez venir, ce sont les sujets sociétaux.
05:39 Et c'est là que le grand bouleversement du social vers le sociétal
05:43 commence à s'opérer, et jusqu'à aujourd'hui, donc ça fait quasiment un demi-siècle,
05:46 ce mouvement ne s'est pas démenti.
05:48 Et donc, nous payons les pots cassés de cela.
05:51 La gauche représentait près d'un électeur sur deux au moment du programme commun,
05:54 40 et quelques pourcents.
05:55 Aujourd'hui, regardez la NUPES, tout mouillé, c'est 25% de l'électorat, un peu plus.
06:00 Donc, à un moment donné, il y a la moitié de l'électorat de gauche qui est parti,
06:04 ou en abstention, ou chez Mme Le Pen, mais qui n'est plus là.
06:07 Mais c'est à eux qu'il faut parler.
06:08 – Justement, vous parlez de la gauche prolo, et de la gauche Saint-Germain-des-Prés,
06:12 parce que vous avez grandi à Bordeaux, mais vous avez une partie de votre famille
06:14 qui est originaire de Paris XIIe. – Absolument.
06:17 – C'est quoi ? C'était déjà irréconciliable, ces deux gauches,
06:20 Saint-Germain-des-Prés et la gauche des prolos ?
06:23 – Je critique dans mon livre, effectivement, la gauche Saint-Germain-des-Prés,
06:25 la gauche germanopratine, qui, effectivement, depuis un certain nombre
06:29 de cafés philosophiques prestigieux, ont donné des leçons de gauche au bon peuple.
06:34 Et le mépris de classe est aussi consubstantiel de la néo-gauche,
06:37 c'est-à-dire que la Nouvelle-Gauche, finalement,
06:39 on l'a bien vu dans l'épisode des Gilets jaunes, voyez,
06:41 il y a eu au début une sorte de revers de la main, de dire "attendez,
06:45 ces gens-là sont des rouges-bruns, c'est une foule haineuse, etc."
06:48 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron s'est assez bien fondu dans cette diabolisation.
06:51 Et la gauche a confirmé cette sécession avec le peuple.
06:54 À ce moment-là, j'ai trouvé ce moment très, très révélateur
06:57 de ce qu'est la gauche aujourd'hui.
06:58 Par conséquent, il suffit de regarder les électeurs des écolos,
07:01 où les écolos font leur meilleur score ?
07:03 Dans les grandes villes, à Grenoble, à Bordeaux, à Lyon,
07:06 avec Monsieur Doucet, etc.
07:08 Et donc, aujourd'hui, il est terrible de se dire que les bobos à trottinette
07:12 intéressent plus la gauche que les braves gens qui vivent dans les territoires,
07:15 qui parfois ont des éoliennes à cotiser chez eux, alors qu'ils n'en veulent pas,
07:18 qui se plaignent de leur quotidien, de l'inflation, du prix du carburant.
07:21 Ça, c'est pas vraiment des sujets pour une partie de l'année aux gauches.
07:24 Et moi, je m'en désole.
07:25 - Il y a beaucoup d'émotion dans votre livre, je vous le dis.
07:27 C'est pas un livre que politique.
07:29 Je ne sais jamais si c'est une citation de Confucius ou de Lao Tzu.
07:33 L'enfance, c'est le point d'eau, on y revient toujours.
07:36 Et vous parlez de votre enfance et votre famille.
07:39 C'est un peu l'Union de Gaulle, parti communiste français.
07:43 C'est ça ? On a l'impression d'être au CNR en 1946.
07:45 - Mais ça, c'est assez marrant.
07:47 Et je me sers de cet exemple familial,
07:49 parce que j'essaie de me dévoiler un peu dans ce livre aussi,
07:51 pour alimenter une des thèses du livre,
07:53 qui est qu'entre la bourgeoisie patriote gaulliste,
07:57 et même qui n'était pas forcément des bourgeois,
07:58 d'ailleurs, entre le gaullisme social
08:00 et la gauche patriote populaire en race née, il y a des jonctions.
08:03 Et qu'en fait, le capitalisme mondialisé, dans les années 80,
08:07 a eu à cœur de rompre avec ces deux traditions.
08:09 La tradition du gaullisme social d'une part,
08:11 et la tradition de la gauche populaire d'autre part.
08:13 Pourquoi ?
08:14 Parce que l'une comme l'autre empêche la marche du nouveau monde.
08:17 Parce que l'une comme l'autre pense qu'il y a des choses
08:19 qui dépassent l'individu lui-même.
08:20 Sont pour le collectif.
08:21 Il y a une spiritualité athée à gauche.
08:23 Et il y a une spiritualité tout court
08:25 chez une droite catholique, sociale, provinciale.
08:28 Et effectivement, le capitalisme mondialisé,
08:31 pour se débarrasser de ces deux faces de la France,
08:33 parce que c'est la France,
08:34 a eu à cœur de rompre avec tout cela.
08:36 Et aujourd'hui, le macronisme en est une espèce de version paroxystique.
08:40 - Dans votre livre, vous parlez des vacances sous la tente,
08:43 à la limite du Lot et de l'Aveyron.
08:45 - C'est ça.
08:46 - Vous parlez de ces vacances.
08:47 Vous me passerez l'expression,
08:48 ce n'est pas du tout négatif dans ma bouche,
08:49 un peu de prolo.
08:51 Et vous dites,
08:52 "J'ai horreur de ceux qui appellent la France la République."
08:56 - Ah oui, c'est terrible.
08:57 - Je cherchais le passage,
08:58 parce qu'il y a un passage 4-5 lignes.
09:00 Vous dites, "Moi, quand j'allais en vacances,
09:01 je regardais les paysages de la France,
09:04 pas de la République."
09:05 - Ah oui.
09:05 Vous ne vous trouverez pas plus républicain que moi.
09:08 Mais enfin, il est vrai que lorsque vous regardez la chaîne des Pyrénées,
09:11 je sais que vous êtes originaire de cette magnifique région,
09:13 on regarde les Pyrénées.
09:14 Mais c'est extraordinaire.
09:15 Quand on regarde le col du Somport,
09:16 le tour Malay,
09:17 quand on regarde le Vignemal,
09:18 on ne se dit pas, "Tiens..."
09:19 - Surtout le tour Malay, ça c'est ma vallée.
09:20 - Le tour Malay, c'est pas mal.
09:21 Bon, moi je l'ai fait à vélo.
09:23 Vous regardez ça,
09:24 vous ne dites pas, "Oh, est-ce que c'est joli la République,
09:25 ce matin il fait beau en République."
09:26 Vous dites, "C'est beau la France."
09:28 Alors, il faudrait que la gauche
09:29 arrête d'avoir ce tabou de dire "la France".
09:31 Non, on peut aimer la France,
09:33 aimer son pays, être patriote,
09:35 et pour autant, être farouchement attaché à la République.
09:37 Mais discrètement, la gauche a effacé le mot "France"
09:39 pour dire seulement "République".
09:40 Non, moi je dis "la France".
09:41 - Mais est-ce que ce n'est pas parce qu'une certaine gauche
09:43 dit que pour eux, la France,
09:44 même François Hollande,
09:45 qui n'est pas un extrême gauchiste,
09:47 c'est le moins qu'on puisse dire,
09:48 dit grosso modo qu'avant le 14 juillet 1789,
09:51 il ne se passe rien, grosso modo.
09:52 - Alors là, il faut repartir, il faut faire de l'histoire.
09:54 C'est exactement ça.
09:55 C'est-à-dire que vous écoutez attentivement
09:57 Jean-Luc Mélenchon et ses sbires,
09:59 ils vous expliquent tous, les uns après les autres,
10:02 que la France démarre avec Robespierre.
10:03 Et ce qui se passe avant, l'Ancien Régime,
10:05 ça n'existe pas.
10:06 C'est là que la sagesse gaulliste nous éclaire,
10:07 parce que dans la Ve République,
10:09 De Gaulle a eu à cœur de réconcilier
10:11 l'inconscient collectif de l'Ancien Régime,
10:14 la passion pour le sacré, la sacralité,
10:16 et dans le même temps, la passion révolutionnaire.
10:18 Et je pense que comprendre la France,
10:20 c'est comprendre ses deux dimensions.
10:22 - Ce n'est pas un peu ce que disait
10:24 celui qui n'a pas compris le couronnement de Reims
10:26 et la fête de la Fédération,
10:28 c'était Bloch qui disait ça.
10:31 Le mélange de la droite et de la gauche,
10:32 ce n'est pas ça finalement ?
10:33 - Mais si, et je reprendrai une citation de De Gaulle,
10:35 vous savez, De Gaulle avait eu ses mots un peu célèbres,
10:37 il avait dit, je ne vais pas vous faire avec l'accent,
10:39 mais "Ce n'est pas la gauche la France,
10:40 ce n'est pas la droite non plus !"
10:42 Et il avait détaillé, et effectivement,
10:44 la France porte en elle une part de gauche,
10:46 une passion pour certains progrès,
10:48 pour la transformation,
10:49 et elle porte en elle la droite,
10:50 c'est-à-dire une passion pour la tradition,
10:52 pour la culture française.
10:53 Et c'est dans la conciliation des deux
10:55 qu'on fait la France.
10:56 - Vous parlez de votre ville Bordeaux,
10:58 que je connais plutôt pas mal,
10:59 vous parlez des bobos qui ont chassé les prolos,
11:02 et où Mélenchon a fait 40% à la présidentielle,
11:05 et Jadot 10,
11:07 un changement sociétal,
11:08 les riches en ville, les pauvres dehors,
11:10 ou ce que vous dites,
11:11 parce que vous parlez d'une scène
11:12 dans un supermarché Hardiskount,
11:15 on peut la citer, allez tant pis, Lidl,
11:17 il n'y a pas de problème,
11:18 vous avez les bobos qui achètent le quinoa,
11:21 et qui sont à côté des gens issus de l'immigration,
11:24 qui ont du mal à vivre et à boucler les fins de mois.
11:26 - C'est très intéressant,
11:27 c'est une forme de grand remplacement social,
11:28 si vous voulez, si vous me passez l'expression.
11:30 Moi j'ai grandi dans un quartier, effectivement,
11:31 ceux qui connaissent Bordeaux,
11:32 à côté de la gare Saint-Jean,
11:33 qui comme beaucoup de quartiers de gare,
11:35 n'était pas un quartier très bien famé,
11:36 et qui était un quartier populaire, disons.
11:38 Et quand j'étais petit,
11:39 il y avait effectivement
11:40 des épouses de retraités de la SNCF,
11:42 qui étaient veuves, malheureusement,
11:44 pour beaucoup d'entre elles,
11:45 il y avait des petites maisons
11:46 qui étaient assez modestes,
11:47 et c'était une forme de classe moyenne moins,
11:48 ou de prolétariat qui vivait là.
11:50 Et puis progressivement,
11:51 j'ai toujours ma maman qui vit dans ce quartier,
11:53 lorsque je vais lui rendre visite,
11:55 je vois un nouveau Bordeaux.
11:56 Ces échoppes, ces petites maisons,
11:58 elles ont pris 80% de leur valeur immobilière,
12:01 vous voyez des trottinettes et des vélos partout,
12:03 des bacs à fleurs avec des mauvaises herbes en bois
12:05 qui jonchent les trottoirs,
12:06 et il y a ces nouveaux habitants.
12:08 Et je me moque un peu d'eux,
12:09 j'en fais une espèce de satire dans mon livre,
12:11 j'évoque, vous savez, ces bobos
12:12 juchés sur leurs vélos cargo,
12:15 qui vous toisent d'un air de dire,
12:16 toi, espèce de pollueur en puissance
12:19 qui se promène en voiture,
12:20 tu n'as pas honte, etc.
12:21 Et donc, ils sont dans une forme de moralisation
12:24 de tout et de tout le monde,
12:25 et dans le même temps, effectivement,
12:26 on se rencontre deux personnes,
12:28 deux groupes sociaux très différents,
12:29 puisque quand vous allez dans ce leader hard discount,
12:32 vous tombez sur des pauvres gens,
12:33 souvent issus de l'immigration,
12:34 qui n'achètent pas du tout les mêmes choses.
12:35 Et donc, c'est une société fracturée.
12:37 - Alors, ce qui est intéressant,
12:38 c'est que votre premier leader politique emblématique,
12:40 c'est Mélenchon,
12:41 que vous allez même voir en meeting à la Médocine,
12:44 c'est une salle de spectacle
12:46 que connaissent bien les Bordelais,
12:47 mais qui n'existe plus d'ailleurs.
12:48 - Qui n'existe plus, qui a été détruite.
12:49 Et effectivement, j'étais allé voir
12:50 avec un de mes copains de lycée, Mélenchon,
12:52 - C'est au début des années 2010.
12:54 - C'est ça.
12:55 Oui, j'étais au lycée, j'ai eu mon bac en 2012.
12:56 On était allé voir Mélenchon
12:58 parce que j'avais une espèce de fascination
12:59 pour sa faconde, pour sa campagne,
13:01 il a fait une très bonne campagne en 2012.
13:03 C'est qualité tribunicienne, absolument,
13:05 c'était un homme qui était pétri de culture.
13:06 Il déclarait à l'époque
13:07 que les femmes qui se voilaient s'auto-stigmatisaient.
13:10 Imaginez le Mélenchon d'aujourd'hui redire la même chose.
13:12 Il se dédierait, évidemment, à n'en pas douter.
13:15 Donc, ce Mélenchon-là me paraissait laïque,
13:18 me paraissait républicain,
13:19 me paraissait soucieux du sort des pauvres gens
13:21 et me paraissait authentiquement de gauche.
13:22 Donc, j'avais suivi ça.
13:24 J'ai même fait la une de l'Humanité Dimanche
13:25 avec mon copain Maxime,
13:26 on était tous les deux, nos drapeaux,
13:28 en manif au premier rang face à Mélenchon,
13:30 qui était venu nous saluer très gentiment,
13:32 d'ailleurs de toute façon très courtoise.
13:33 Donc, j'aimais Mélenchon,
13:34 j'ai appelé ce chapitre "Mélenchon, mon idole".
13:36 Puis, l'histoire me montre qu'il a...
13:38 - Le Mélenchon de 2020, un, deux, trois, c'est plus le même.
13:40 - ... ne me plaît plus du tout.
13:41 Et je pense que...
13:42 Alors, je me suis beaucoup posé la question dans ce livre de savoir
13:44 est-ce qu'il a fait ce grand braquet
13:46 vers l'islamo-gauchisme,
13:47 contraint et forcé par sa base électorale ?
13:50 Est-ce qu'il l'a fait par cynisme électoral ?
13:52 Est-ce qu'il l'a fait parce que son entourage de jeunes gens,
13:54 souvent issus des grandes villes et des beaux quartiers,
13:57 l'ont influencé sur la voie du décolonialisme, etc. ?
14:00 Je vais être franc avec vous, je n'ai pas la réponse.
14:01 Donc, je fais des hypothèses dans le livre.
14:03 Mais toujours est-il qu'il a trahi
14:06 une bonne partie des idéaux
14:08 qui ont fait que beaucoup de gens l'ont apprécié
14:10 il y a une quinzaine d'années, une dizaine d'années.
14:11 - À cette époque-là, c'est 2012 à peu près,
14:13 vous êtes socialiste.
14:15 - Pas encore.
14:16 - Pas encore, mais vous êtes de gauche déjà.
14:18 Et vous n'êtes pas franchement enthousiasmé
14:20 par l'élection de François Hollande.
14:21 - Non, parce que...
14:23 À l'époque, je n'y croyais pas, en fait, pour tout vous dire.
14:25 Quand il nous dit "Mon ennemi, c'est la finance",
14:27 il y a eu un grand meeting, etc.
14:28 - Au Bourget.
14:29 - Au Bourget.
14:30 Il renvoyait d'ailleurs un peu la balle à Jean-Luc Mélenchon,
14:31 qui avait un discours très social, etc.
14:33 Puis après, ça s'est effrité.
14:35 Il est allé à la City, il a dit "I am not dangerous",
14:37 je ne suis pas dangereux.
14:38 - With an excellent English accent.
14:40 - With an excellent English accent, definitely,
14:42 my dear Philippe.
14:43 Et donc, si vous voulez,
14:44 on peut être souverainiste et bien parler anglais.
14:46 Et donc, il est parti à la City,
14:48 bon voilà, prêter allégeance.
14:50 Et je me suis dit, il y a quelque chose qui cloche,
14:53 ça va être un président qui va trahir,
14:55 comme l'ont été avant lui les autres socialistes
14:57 qui se sont trahis au pouvoir.
14:58 Et puis j'ai eu envie d'y croire,
14:59 il était élu après tout.
15:00 Et donc, de l'UNEF, j'ai été adhérent du Parti Socialiste,
15:04 comme c'était l'usage à l'époque.
15:06 Et puis, progressivement, j'ai un peu travaillé à tout ça,
15:09 j'ai regardé de l'intérieur comment ça se passait au parti,
15:11 et j'ai eu une profonde déception
15:13 par les instances du Parti Socialiste.
15:15 A l'époque, le Parti Socialiste était très puissant,
15:17 on avait gagné les sept élections.
15:18 Et quand j'étais au Parti Socialiste,
15:19 je me suis aperçu qu'on ne parlait pas des concepts,
15:21 des idées, des théories.
15:22 Moi, j'étais bercé d'illusions, je pense que j'étais un peu candide.
15:25 Je m'imaginais qu'on allait parler de politique,
15:28 de l'avenir du pays, etc.
15:29 Pas du tout !
15:30 On parlait des élections !
15:32 Alors voilà, pour se faire réélire,
15:34 il faut faire comme ci, comme ça.
15:35 Là, M. Melun, vous avez une pile de tracts,
15:37 vous allez la distribuer,
15:38 puis c'est comme ça et c'est pas autrement, etc.
15:41 J'ai ressenti la puissance des apparatchiks sur le parti.
15:45 Et c'est là que j'ai eu un parfum de déclin du Parti Socialiste.
15:47 - Vous en parlez, ce n'est pas ce qui a tué le PS,
15:49 c'est que c'est un parti qui est devenu un parti techno ?
15:53 - Voilà, comme LR.
15:54 Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
15:56 LR et le Parti Socialiste vont dans le mur depuis maintenant 15 ou 20 ans,
15:59 même s'il y a eu des scoubroussots avec des élections
16:01 comme celle de Sarkozy ou d'Hollande.
16:03 Mais aujourd'hui, moi, je prends le pari que c'est terminé.
16:05 Parce que les gens, y compris les militants,
16:07 sont lassés de la prise de pouvoir des apparatchiks.
16:09 Moi, j'ai un profond respect pour les militants socialistes,
16:11 aujourd'hui encore d'ailleurs.
16:12 Mais les chefs socialistes à Paris, il n'y en a plus beaucoup.
16:15 Malheureusement, mais parce qu'ils sont partis.
16:16 Ils ont fait comme moi.
16:17 Ils ont dit "bon, attendez, ça va les gars,
16:19 vous nous faites distribuer des tracts tous les 5 ans
16:21 et puis après vous ne nous écoutez pas pendant 5 ans,
16:23 vous nous mettez Olivier Faure, etc.,
16:25 qui nous impose une alliance contre nature avec Mélenchon,
16:27 on s'en va".
16:28 Et donc, c'est à eux aussi que je veux parler à travers ce livre.
16:31 - Justement, vous écrivez que quand Mélenchon part se présenter à Hénin-Beaumont,
16:34 où il va être défait, je vous cite,
16:36 "je ne savais pas encore à cette époque que la gauche
16:38 avait déjà perdu le petit peuple de France,
16:40 les flèves industrielles et la ruralité,
16:43 elle les a perdues, ça c'est incontestable,
16:45 est-ce qu'elle peut les reconquérir la gauche ?"
16:48 - Elle en fera la reconquête à une seule condition,
16:51 si elle reparle, je reviens à notre discussion tout à l'heure,
16:54 au peuple et à la nation, et qu'elle reparle de nation.
16:56 Regardez ce qui se passe au Danemark,
16:58 les sociodémocrates danois font des scores très bons,
17:00 Madame Frédéric Seyne, elle gagne au Danemark.
17:02 Pourquoi elle gagne ? Parce qu'elle parle d'immigration,
17:04 parce qu'elle parle de la nation,
17:05 parce qu'elle fait les demandes d'asile dans les consulats étrangers,
17:07 parce qu'on peut avoir une politique humaniste et généreuse
17:10 envers les personnes bénéficiaires du droit d'asile,
17:12 et dans le même temps avoir une politique ferme sur l'immigration économique.
17:14 Parce qu'on peut ne pas se soumettre à la finance mondialisée
17:18 et avoir une réflexion pour un patriotisme économique français.
17:21 C'était Arnaud Montebourg qui parlait du Bruit de Vire en France,
17:23 et il avait raison, il était avant-gardiste de ce point de vue-là.
17:25 Donc si on met en place un certain nombre de politiques
17:28 visant à renforcer notre nation, à renforcer la souveraineté populaire,
17:31 je pense qu'on peut en refaire la reconquête.
17:33 Mais malheureusement, et je le déplore dans ce livre,
17:35 ce n'est pas l'idéologie qui préside au sein de la NUPES, d'évidence.
17:38 Donc si la gauche reste confisquée par la NUPES
17:41 et par des sociodémocrates qui pensent à réhabiliter le bilan de François Hollande,
17:44 effectivement, la gauche, elle est dans de beaux draps.
17:47 - Vous êtes souverainiste et de gauche. - Oui.
17:49 - Est-ce compatible ? Vous avez 4 heures.
17:51 - Ah ah ah ! Vous êtes dur, aujourd'hui, Philippe.
17:54 - Il reste 4 minutes, en fait.
17:56 - Il reste 4 minutes. Bon, alors en moins de temps que ça.
17:59 Oui, effectivement, je pense même que lorsqu'on relit,
18:02 lorsqu'on fait le travail de généalogie de la gauche
18:04 que je fais dans ce bouquin, sur le socialisme municipal,
18:07 sur les écrits de Jaurès, sur tous les pères fondateurs du socialisme,
18:12 le recours à la patrie, à la nation, il est partout.
18:15 Il est partout. Et donc, j'ai pris quelques morceaux choisis dans le livre,
18:18 quelques citations, j'en prends qu'une seule,
18:20 c'est sur l'autonomie des nations et les génies nationaux de Jaurès.
18:23 Et tout ça est évident.
18:25 Le rapport à la patrie républicaine à la fin du 19e siècle,
18:28 l'assimilation, sont des éléments, des tutélaires,
18:32 des figures emblématiques de l'histoire de la gauche.
18:35 Et effectivement, la grande compatibilité,
18:37 c'est entre la défense de la souveraineté nationale et la gauche.
18:40 Maintenant, effectivement, il ne faut pas confondre
18:42 souveraineté nationale avec une sorte de nationalisme obtu.
18:45 Ce n'est pas du tout ça dont il est question.
18:46 Il s'agit de l'internationalisme, c'est-à-dire
18:48 l'amitié entre les peuples et les nations,
18:50 mais chaque nation a son autonomie, sa singularité culturelle, etc.
18:54 Il y a trois blessures chez les souverainistes.
18:56 Il y a Maastricht 95, il y a la victoire de 2005,
19:01 et le traité de Lisbonne 2008.
19:03 Est-ce que vous croyez à l'union des républicains
19:06 ou des souverainistes des deux rives,
19:08 dont on parle comme une chimère depuis 1992 ?
19:11 Ça fait 31 ans.
19:12 Absolument, et depuis Jean-Pierre Chevènement a essayé,
19:14 d'autres ont essayé, voilà.
19:16 Moi je suis un authentique chevènementiste,
19:17 donc j'y crois toujours.
19:19 Je crois, et c'est une des thèses de ce livre,
19:21 qu'il y a des jonctions très importantes
19:24 entre des gaullistes sociaux
19:26 et des souverainistes de gauche, de la gauche patriote.
19:28 Maintenant, il faut probablement...
19:30 On revient à votre enfance, le mariage gaulliste-communiste.
19:32 Absolument.
19:33 Mais alors là, ce serait un mariage platonique.
19:35 Mais un mariage quand même.
19:37 On ne sait pas s'il sera consommé.
19:39 Mariage non consommé, on va dire.
19:41 Mais effectivement, je veux bien jouer les entremetteurs pour ce mariage.
19:44 Je pense que c'est très important,
19:46 parce qu'en fait, là, on se bat pour plus grand que la gauche ou que la droite.
19:49 Qu'on ait des racines issues de la droite ou issues de la gauche,
19:51 peu importe en fait.
19:52 Au fond, ce qu'on veut, c'est la France.
19:53 Et c'est ça le grand message du gaullisme.
19:55 C'est pour ça que je suis aussi gaulliste et de gauche.
19:57 Et je pense que c'était un des écueils de la campagne d'Éric Zemmour,
19:59 de ne parler que de l'union des droites.
20:01 L'union des droites, l'union droite en sautant sur la table comme un cabri,
20:04 comme disait De Gaulle.
20:05 Le général De Gaulle pour l'Europe.
20:06 Pour l'Europe, l'Europe, l'Europe.
20:07 Bon.
20:08 Mais c'était une erreur fondamentale.
20:09 Et il la payait d'ailleurs assez cher,
20:11 là où les stratégies d'union des souverainistes, à mon avis,
20:13 seraient beaucoup plus productrives.
20:14 Et il nous reste un tout petit peu plus d'une minute.
20:16 Est-ce que finalement, le vrai clivage pour vous, qui êtes un homme de gauche,
20:18 c'est encore gauche-droite ou souveraineté-mondialisation ?
20:21 Ben, moi je pense que c'est les clivages qui se superposent.
20:24 C'est-à-dire que vous pouvez avoir une appartenance de gauche ou de droite
20:27 avec un fond intellectuel, historique.
20:30 Vous savez, quand je parle à mes amis qui sont catholiques, de droite,
20:33 assez national par rapport à moi,
20:35 je vous avertis, on parle de spiritualité,
20:37 on parle de plein de choses, on n'est pas d'accord.
20:39 Moi, je suis pour le mariage pour tous,
20:41 je suis contre la peine de mort.
20:43 Il y a mille sujets sur lesquels, voilà, il y a plein de choses.
20:45 Idéologiquement, intellectuellement,
20:47 certains considèrent que l'homme est un loup pour l'homme,
20:49 d'autres non.
20:50 Moi, je suis plutôt roussoïste.
20:51 Mais ce sont des querelles plutôt bienheureuses, au fond.
20:53 Parce qu'il y a plus important,
20:55 et plus important, c'est la France.
20:57 Et moi, je pense qu'il faut d'abord se battre pour elle.
20:59 Nous constatons, et nous sommes malheureusement nombreux à le faire,
21:02 et moi, je n'ai pas de langue de bois là-dessus,
21:03 à constater le déclin de ce pays.
21:05 Il faut le redresser de toutes nos forces,
21:07 comme ça a été fait par le général de Gaulle en 1958,
21:09 comme ça a été fait avant par d'autres avant lui.
21:11 Et je pense que cet impératif-là doit nous unir et pas nous diviser.
21:14 Merci beaucoup, Paul Melun, auteur de cet excellent livre
21:17 "Libérer la gauche, la confession d'un enfant du peuple"
21:20 publié aux éditions du CERF.
21:22 Vous aimez l'humour ?
21:23 Ah, j'adore !
21:24 Parce que là, maintenant, on va passer une heure d'humour
21:26 dans la culture, dans tous ses états.
21:27 Peut-on encore rire de tout ?
21:29 Et croyez-moi, on se pose certaines questions,
21:31 vu l'actualité, et on va en débattre avec
21:33 Evelyne Dress, actrice, Alexandre Pell,
21:35 acteur et auteur, et Régis Maillot, humoriste également.
21:38 Excellent !
21:39 Et on va passer des extraits...
21:40 Vous avez de bons invités !
21:41 Ah oui, comme toujours !
21:42 Sur Sud Radio, on se retrouve dans quelques instants.

Recommandations