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00:00 [Cris de dégât]
00:12 [Bruits de tirs]
00:26 Merci, comment vous avez vécu cette journée de jeudi ?
00:30 Bonsoir Cyril.
00:31 Merci d'être là Alexandre.
00:32 Comme on l'a vécu, une scène de guerre.
00:35 Ouais, c'est ça.
00:36 Des scènes de guerre en plein Paris.
00:38 Au début tu sors dehors, tu te dis bon ça va passer.
00:43 Et puis ça dure 25 minutes.
00:45 Et en fait c'est inimaginable.
00:48 Vous êtes traumatisé par ce que vous avez fait ?
00:50 Vous avez touché quoi ? Touché ?
00:52 Touché, traumatisé non, touché.
00:54 Vous avez un commerce de quoi ?
00:56 Je viens d'une brasserie.
00:57 Ouais, ça va.
00:58 Brasserie, traumatisé non mais touché parce que que devient le pays ?
01:03 Ouais, ça.
01:04 Que devient Paris ? On a 400 jours des Jeux Olympiques, on a eu les poubelles.
01:09 De quoi s'inquiéter.
01:10 De quoi s'inquiéter.
01:11 Bien sûr.
01:12 La plus belle ville du monde, les touristes qui annulent.
01:14 En fait est-ce qu'à un moment donné, Mme Hidalgo va réagir quand même ?
01:18 Parce que même si elle n'est pas... c'est pas de sa faute tout ça.
01:21 C'est pas de sa faute.
01:22 Mais avant de soutenir les grévistes, c'est bien de soutenir les grévistes.
01:25 À la limite on peut les comprendre les grévistes,
01:27 on est tous concernés par la retraite à un moment ou à un autre.
01:30 80% des Français les comprennent, 70% en tout cas sont contre ça.
01:33 Soutenir les grévistes c'est bien.
01:35 Il faut bien les différencier des casseurs, attention.
01:37 Bien sûr.
01:38 Dans tout ce que je dis.
01:39 Mais soutiens tes commerçants.
01:41 À un moment donné soutiens-les.
01:42 On sort du Covid.
01:43 Bien sûr.
01:44 On a des pays joueurs remboursés.
01:46 On t'interdit les terrasses.
01:48 Les notes d'EDF, TotalEnergie, tout d'un coup.
01:53 Donc là aujourd'hui c'est compliqué.
01:55 Mais tout s'accumule.
01:56 C'est-à-dire que déjà c'était compliqué avant les manifestations,
01:59 avant le passage de cette loi,
02:01 qui doit être passée devant le Conseil constitutionnel,
02:04 donc c'est pas encore fait, mais bon, c'est à 99% fait.
02:08 Et donc l'utilisation du 49-3.
02:11 Et c'est vrai que déjà avant c'était compliqué pour vous.
02:14 Et là ça rajoute encore quelque chose.
02:16 C'est un truc de fou.
02:17 Depuis, vous avez fait les manifestations des Gilets jaunes.
02:20 On était tous avec les Gilets jaunes,
02:22 mais forcément pour les commerçants c'était compliqué.
02:24 Vous avez fait la crise du Covid.
02:26 Après vous avez eu l'Ukraine.
02:28 Après vous avez eu l'énergie.
02:31 L'inflation.
02:32 L'inflation, l'électricité qui a augmenté.
02:33 Maintenant aujourd'hui c'est les manifestations.
02:35 À un moment, comment on a un commerce en France et dans les grandes villes,
02:39 ça devient très très compliqué.
02:41 Et c'est vrai qu'aujourd'hui on voit de plus en plus de gens
02:45 qui ont limite un compte à rebours.
02:47 C'est-à-dire qu'ils se disent moi maintenant dans cette condition-là
02:50 et dans ces conditions-là je peux tenir un mois, un mois et demi, deux mois.
02:55 Il y a des gens qui me disent moi voilà, encore trois mois comme ça et c'est terminé.
02:58 Et je vous le dis, vous ne vous rendez pas compte,
03:00 le nombre de commerces qui ferment dans toute la France actuellement,
03:05 pour moi ça c'est une priorité.
03:08 Et on n'en parle qu'ici, que dans TPMP.
03:10 Les donneurs de leçons, vous n'avez jamais parlé de ça.
03:13 Ils sont complètement hors sol, ils ne comprennent rien.
03:15 Ils sont plus occupés à faire des chroniques sur nous
03:17 qu'à faire des chroniques sur les choses qui sont importantes.
03:19 Et moi j'en veux, je vous le dis, à ces radios, Radio France ou des choses comme ça
03:23 qui doivent justement faire des choses pour les...
03:26 Ils sont payés avec l'argent, avec l'argent d'Alexandre,
03:31 avec l'argent de tout le public ici.
03:33 Au lieu de faire des chroniques humoristiques ou de faire des choses comme ça,
03:37 faites des choses de service public.
03:39 Parce que les Français, ils ont besoin de vous.
03:41 Ils ont besoin de vous.
03:42 Et avec notre argent, on aimerait bien que vous fassiez des émissions
03:44 qui servent à quelque chose et qui servent à aider les gens
03:46 et qui servent au moins à peut-être mettre des choses en place.
03:49 Parce que faire des chroniques et se moquer du monde,
03:52 et se moquer des gilets jaunes, parce qu'ils se sont moqués des gilets jaunes,
03:54 se moquer des antivax, se moquer des gens qui ne votent pas Emmanuel Macron,
03:58 ou se moquer de tous les gens qui se posent des questions ou qui sont dans la rue,
04:03 les manifestants, ils ne les aiment pas.
04:05 Ils n'aiment pas, ils n'aiment personne.
04:06 Ils n'aiment que ceux qui sont tranquillement chez eux,
04:09 en train de lire des bouquins.
04:11 Mais faites quelque chose pour la France,
04:13 parce qu'aujourd'hui, le pays, il est dans une vraie merde.
04:15 Et je peux vous dire que je vois de plus en plus de gens
04:17 qui sont dans des difficultés que je n'ai jamais vues.
04:19 Actuellement, il y a un énorme problème.
04:21 Et Alexandre, je vous l'appelle...
04:23 - Je vous prouve Cyril, nous sommes aussi un relais social.
04:25 C'est-à-dire qu'on a une activité d'entreprise,
04:28 20 salariés pour moi, des familles derrière.
04:30 Mais il faut savoir qu'il n'y a pas une simple économie.
04:33 Quand les gens viennent nous voir dans un bar,
04:35 c'est pour passer un bon moment.
04:36 On dit toujours que le bar est l'étape avant le psy.
04:40 C'est l'étape avant le psy.
04:43 Aujourd'hui, on ne voit plus personne dans les bars.
04:45 - Pour Castaldi, le bar, c'était l'étape après le divorce.
04:47 Ça n'a rien à voir.
04:49 Non, mais c'est vrai.
04:51 - Exactement.
04:52 Aujourd'hui, moi, en créant le schéma de terreur,
04:56 c'est un mot peut-être un peu gros,
04:58 mais le schéma de peur qu'on a vu là,
05:01 ils ont réussi à mettre à peu près 30 % de gens
05:04 dans la rue en moins aujourd'hui.
05:05 Parce que les gens ont peur.
05:06 Les gens ont eu peur de manifester,
05:08 comme ils ont peur d'aller au bistrot.
05:10 Il ne faut pas croire.
05:11 Parce que quand on voit ce qui se passe au Pérat
05:13 la semaine dernière, ceux qui travaillent dans le quartier,
05:15 bon, à la limite, ils savent que ce n'est pas tous les jours.
05:17 Mais vous vous rendez compte du nombre d'annulations
05:19 de touristes qu'il y a eu ?
05:20 - Bien sûr.
05:21 Même le prince Charles a annulé.
05:23 - Le prince Charles a annulé ?
05:24 Non, je ne sais pas.
05:27 - Et vous avez été menacé par des jeunes, pareil ?
05:29 - On a été menacé, oui.
05:30 - Pourquoi ? De quoi ? Comment ?
05:31 - Menacé, c'est-à-dire, bon, après, ils sont très jeunes.
05:33 - Oui, je sais, des meilleurs.
05:35 - Il faut le savoir, ça aussi, d'ailleurs.
05:37 On a tendance à dire que c'est toujours les mêmes qui cassent tout.
05:40 Toujours les mêmes qui cassent tout.
05:42 Moi, les jeunes que j'ai vus devant mon bar,
05:44 en train de brûler les poubelles, d'incendier la boulangerie,
05:46 de casser tout ce qu'ils pouvaient casser,
05:50 d'essayer de déterrer ce qu'ils pouvaient déterrer,
05:52 c'est des gens comme vous et moi.
05:55 - Ce ne sont pas des gens de quoi ?
05:56 C'est-à-dire ?
05:57 - Extrême-gauche.
05:58 On va les citer, quand même.
05:59 Extrême-gauche.
06:00 - Oui, c'est une règle.
06:01 - C'est des casseurs.
06:02 - C'est ce que disait Géraldine la dernière fois.
06:04 - C'est des casseurs.
06:05 Ce ne sont pas du tout les gens qu'on pourrait retrouver
06:09 à la sortie d'un stade de foot, une mauvaise rencontre.
06:12 - Des anglais, quoi.
06:13 - Par exemple.
06:14 Les Anglais, on ne les voit plus.
06:15 - Oui, c'est vrai.
06:16 - Moi, j'habite à Londres, je vois ça, je ne viens pas.
06:18 Je suis désolé.
06:19 - Exactement.
06:20 Je vais vous dire, tous les étrangers qui voient ce qui se passe actuellement en France,
06:22 ils ont l'impression que là, je vous dis,
06:24 en France, tu ne peux pas faire un maître
06:26 sans avoir des scènes de guérilla.
06:29 Vous avez perdu 50 % de votre chiffre d'affaires.
06:31 - Oui, minimum.
06:32 Parce qu'on n'a pas tout comptabilisé encore.
06:34 - Comment on fait ?
06:35 Parce que déjà, ton chiffre d'affaires...
06:36 - Comment on fait ?
06:37 Tu réinjectes.
06:38 - Oui, mais à un moment...
06:39 - Tu réinjectes tes économies.
06:40 Moi, ça fait 11 ans que je suis là-bas.
06:41 Tu réinjectes ce que tu as essayé de mettre de côté pendant 11 ans.
06:44 Déjà, tu essaies d'économiser pour payer tes factures d'énergie.
06:49 Puis là, les barres sont...
06:51 Alors déjà, il y a le télétravail qui s'est mis en place après la Covid.
06:54 - Bien sûr.
06:55 - C'est la nouvelle tendance.
06:56 - C'est les bistrots, ça.
06:57 - Donc, quand les gens voient ça, à quoi risquer de prendre un papier sur la tête ?
07:00 - Déjà, donc là, tu avais dû aller chercher dans tes réserves pour l'électricité au départ.
07:06 Parce que forcément, quand tu as la facture d'électricité...
07:09 - Pour payer tes loyers.
07:10 - Oui, mais là, tu dois aller chercher parce que maintenant...
07:12 - Tu vas chercher quoi ?
07:13 Quand tu n'as plus rien, tu vas chercher quoi ?
07:14 - C'est ça.
07:15 À un moment, tu vas chercher...
07:16 - L'espoir ?
07:17 - Oui.
07:18 - L'espoir que ça reprenne.
07:19 On dit toujours, mais ça va passer.
07:20 Non, ça ne passe pas.
07:21 - Non, mais non.
07:22 - D'un côté, on a un gouvernement qui ne lâche rien.
07:23 Ça peut se débattre.
07:24 Et d'un autre côté, on est dans l'extrême casse, dans l'extrême violence.
07:27 - Ils ont voulu à l'extrême gauche, j'ai l'impression.
07:29 - Non.
07:30 - Non ?
07:31 - Non, c'est un constat.
07:32 - Oui.
07:33 - Je défends un peu...
07:34 Alors, on dit toujours que c'est les racailles, c'est toujours les mêmes qui cassent.
07:36 Donc, je prends un peu leur...
07:37 - Moi, je déteste exactement...
07:38 - C'est quoi, je prends leur défense ?
07:39 - Je déteste le mot "racaille", moi.
07:40 Mais c'est vrai, souvent, les gens disent...
07:41 - Oui, mais je veux dire...
07:42 - Ils disent que les banlieues ne sont pas tenues sur les trucs.
07:43 - On va appeler un chien-chien.
07:44 - Non, mais t'as raison, les mecs, il n'y a pas de...
07:48 Voilà, c'est ça, moi, les racailles, moi, c'est vrai que c'est un mot que j'emploie...
07:52 J'emploie pas parce que j'aime pas ce mot, mais il y a beaucoup de gens qui disent...
07:56 Ils parlent, entre guillemets, ils disent que les banlieues ne sont pas dans ces manifs.
08:01 - Aujourd'hui, c'était un peu...
08:02 - Oui.
08:03 - On n'a rien entendu, il n'y a pas eu de...
08:04 - Exactement, oui.
08:05 Non, mais c'est important de le dire aussi.
08:06 - C'est important de le dire ?
08:07 - C'est important de le dire.
08:08 - C'est important de le dire, parce que c'est politique, ce qui se passe.
08:09 C'est des casses politiques.
08:12 - Les mecs en banlieue, je peux vous dire, ils aident beaucoup de monde également.
08:15 Ils ne sont pas que là...
08:16 Non, mais c'est important de le dire.
08:17 C'est vrai qu'il y a beaucoup de casses politiques dans ces manifestations.
08:20 Et Géraldine disait la dernière fois que les discours de certaines personnes d'extrême-gauche
08:25 peuvent également alimenter la haine et la violence qu'il y a dans ces rassemblements.
08:32 - Et pour y revenir, si tu ne rejoins pas le mouvement,
08:34 attends-toi peut-être à que ta vitrine descende un jour ou l'autre.
08:36 - C'est ça qu'on vous a dit ?
08:37 - En gros, oui.
08:38 - C'est quoi ces jours-là ?
08:39 - On a eu un débat sur le trottoir, très cordial.
08:42 À la fin, il vous faut comprendre que si les commerçants aujourd'hui ne rejoignent pas le mouvement,
08:48 il ne faudra pas s'y tonner de prendre des pavés dans la vitrine.
08:51 En gros, c'est ça.
08:52 Moi, je n'ai pas le temps de me rejoindre le mouvement.
08:54 Je suis désolé.
08:55 Excusez-moi, je n'ai pas le temps, déjà.
08:57 [Musique]