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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00:00 C'est un face-à-face qui ne bouge pas.
00:00:03 La situation est néanmoins assez tendue.
00:00:06 Mais en stand-by, il y a ce feu qui a été allumé
00:00:10 il y a maintenant une heure, une heure et demie,
00:00:13 qui est alimenté par des éléments de travaux, de rénovation,
00:00:16 notamment en place de la Concorde.
00:00:18 Ce sont des personnes qui font des va-et-vient
00:00:20 entre les travaux de rénovation et le feu pour continuer à l'alimenter.
00:00:24 Le tout à quelques mètres seulement du barrage,
00:00:28 de police et du camion à eau qui a été déployé à cet effet,
00:00:31 justement pour empêcher les manifestants de se rendre à l'Assemblée nationale,
00:00:34 parce que le pont, justement, qui mène à l'Assemblée nationale,
00:00:37 eh bien, est complètement bloqué.
00:00:39 Le dispositif de sécurité est très important.
00:00:41 Il y a de très nombreux policiers,
00:00:42 très nombreux CRS autour de cette place de la Concorde.
00:00:46 Et on voit petit à petit,
00:00:48 notamment du côté de la place de la Madeleine,
00:00:51 eh bien, des policiers qui se rapprochent petit à petit
00:00:53 pour tenter de contenir cette foule.
00:00:56 Il y a plusieurs milliers de personnes. Pour la plupart,
00:00:58 ces personnes sont... sont très jeunes.
00:01:01 Autre fait assez important et assez symbolique,
00:01:05 c'est le nombre très important de journalistes, pas que français,
00:01:08 journalistes qui viennent du monde entier
00:01:10 pour couvrir ce qu'il se passe actuellement en France,
00:01:12 alors que vous voyez sûrement à l'image ce contraste saisissant
00:01:16 entre, eh bien, ce feu et ce...
00:01:18 j'allais dire, ce désordre ambiant dans la capitale,
00:01:22 et cette tour Eiffel derrière qui... qui scintille,
00:01:25 et cette Assemblée nationale également, eh bien, qui...
00:01:28 qui brille juste derrière ce désordre,
00:01:30 place de la Concorde, il y a quelques instants.
00:01:33 Quelques minutes maintenant, on a vu cette silhouette,
00:01:37 en tout cas ce... j'allais dire ce...
00:01:41 en carton, cette silhouette en carton,
00:01:43 très probablement à l'effigie de quelqu'un du gouvernement,
00:01:45 une personne connue, parce qu'elle a été huée tout du long
00:01:48 de son parcours, jusque au moment où cette silhouette a été mise...
00:01:53 mise dans le feu, et au moment où cette silhouette a été mise au feu,
00:01:56 elle a été... tout cela a été entièrement applaudi,
00:01:58 alors que la situation semble se tendre un petit peu
00:02:01 à côté, justement, des travaux de rénovation
00:02:03 de la place de la Concorde.
00:02:06 – Merci beaucoup, Vincent Farandez,
00:02:08 en direct de la place de la Concorde à Paris,
00:02:10 vous l'aurez compris, une nouvelle mobilisation,
00:02:12 et ces news en direct ce soir pour 7h des Pro 2,
00:02:15 bienvenue à tous, nouvelle mobilisation, la colère gronde
00:02:17 au lendemain de l'activation par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
00:02:20 de ce fameux article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites
00:02:23 à l'Assemblée nationale, les autoroutes, les voies ferroviaires,
00:02:26 les préfectures, les ronds-points, malgré l'appel au calme
00:02:29 du ministre de l'Intérieur qui s'oppose à la bordélisation du pays
00:02:32 et aux manifestations spontanées, des blocages ont lieu
00:02:34 aux quatre coins de l'Hexagone, et ça se poursuit ce soir,
00:02:36 donc notamment à Paris avec cette manifestation spontanée
00:02:40 place de la Concorde, avec moi, pardonnez-moi,
00:02:43 pour revenir sur cette actualité, Véronique Jacquier ce soir,
00:02:46 bonsoir Véronique, bonsoir Patrick Roger,
00:02:48 directeur général de Sud Radio, François Puponi, ancien député,
00:02:51 Kevin Bossuet, professeur d'histoire, on reste évidemment
00:02:54 tant que nécessaire sur ces images en direct au cœur de Paris,
00:02:57 nous sommes place de la Concorde dans ce même endroit
00:02:59 où hier soir, quelques minutes seulement après que ce 49.3
00:03:03 ait été déclenché, déjà des milliers de manifestants
00:03:05 avaient arpenté le bitume et fait savoir leur colère
00:03:08 à travers une violence assez appuyée, Patrick Roger peut-être
00:03:11 un premier avis, alors que Vincent nous le disait il y a un instant,
00:03:14 la situation commence à se tendre à un petit peu plus de 20h,
00:03:17 sur le scénario que plusieurs redoutaient,
00:03:20 autour du chef de l'État, autour d'Emmanuel Macron,
00:03:22 celui d'une crise politique relayée par une colère de la rue
00:03:25 au cas de ce déclenchement de 49.3,
00:03:27 c'est en train de se concrétiser, ça se concrétise depuis hier soir
00:03:31 et ça se confirme encore une fois ce soir,
00:03:32 combien de temps cela va durer, va-t-on vers le pire ?
00:03:35 C'est-à-dire que le mouvement peut même déborder les syndicats,
00:03:38 on peut se retrouver dans un mouvement type Gilets jaunes,
00:03:41 c'est ce que l'on a vu hier soir, c'est ce que l'on voit
00:03:43 dans beaucoup de villes, il y a Bordeaux, il y a Rennes,
00:03:45 ce soir il y a la même chose, il y a eu plusieurs villes hier,
00:03:47 Toulouse, Marseille, etc.
00:03:49 avec des regroupements assez spontanés, organisés bien sûr,
00:03:54 par des gens qui attendaient aussi un peu ça,
00:03:57 et le 49.3, il a ravivé les braises,
00:04:00 les braises qui ont ravivé ces flammes
00:04:02 que l'on voit sur la place de la Concorde,
00:04:03 qui est devenue la place de la Discorde ce soir, comme hier soir,
00:04:07 et c'était un peu prévisible à partir du moment où il y avait le 49.3,
00:04:11 et sans faire de l'ironie ni quoi que ce soit,
00:04:14 certains attendaient aussi ce moment,
00:04:16 bien sûr de ce côté il y avait des syndicats
00:04:18 qui étaient un tout petit peu plus responsables,
00:04:19 qui disaient "on se pliera à ce qui va se passer",
00:04:22 sauf que là...
00:04:23 - Qui attendait ça précisément ?
00:04:24 - Il y a des mouvements, certains qui sont un petit peu plus radicaux,
00:04:27 et donc la colère a été attisée par ça,
00:04:31 d'autant qu'en plus, ils sentent qu'une grande partie
00:04:34 de la population française est toujours opposée
00:04:37 à cette réforme des retraites,
00:04:38 et la manière dont tout cela s'emboîte depuis quelques semaines,
00:04:42 et aujourd'hui quelques jours,
00:04:43 accentue et leur donne finalement une forme de confiance
00:04:46 pour aller manifester ce soir sur cette place de la Concorde
00:04:49 ou alors ailleurs dans d'autres villes.
00:04:51 - Véronique Jacquier, et on ira faire un tour notamment du côté de Bordeaux
00:04:55 et dans d'autres villes de France
00:04:57 où les tensions sont senties également ce soir,
00:04:59 j'ai envie de dire, question un peu bête peut-être Véronique,
00:05:03 mais peut-être pas tant que ça,
00:05:04 où va la France, où va le combat social
00:05:06 contre cette réforme des retraites
00:05:08 après le passage en force de l'exécutif ?
00:05:10 La réponse elle est sous nos yeux ?
00:05:12 - Alors attention à la réponse que nous avons sous nos yeux
00:05:15 parce que nous voyons dans la foule des étudiants, des lycéens,
00:05:19 on ne voit pas le grand soir des salariés
00:05:22 qui justement se battent pour travailler deux ans de moins.
00:05:25 - C'est-à-dire qu'il ne faut pas se réinterpréter les images qu'on a sous les yeux,
00:05:26 c'est ce que vous me dites ?
00:05:27 - Oui tout à fait, vous le voyez bien là,
00:05:28 enfin moi j'ai regardé attentivement depuis deux-trois heures,
00:05:32 ce sont, on le voit là, des lycéens, des étudiants,
00:05:35 c'est pas la France qui travaille, pardonnez-moi, ça c'est une chose.
00:05:38 Ensuite ce n'est pas toute la France qui rêve du grand soir.
00:05:41 Il y a quand même un effet de loupe un peu gilet jaune,
00:05:44 où on avait le sentiment que parce qu'il y avait une récurrence
00:05:46 de mobilisation tous les samedis,
00:05:48 avec une chienlit qui s'était installée tous les samedis,
00:05:50 c'était toute la France qui était en colère.
00:05:52 Alors, il s'est passé beaucoup de choses évidemment depuis les gilets jaunes,
00:05:56 et une colère sourde, qui n'a pas été purgée,
00:05:59 qui n'a pas été réglée parce qu'Emmanuel Macron
00:06:01 n'a pas su répondre à cette colère, souvenez-vous,
00:06:04 une convention citoyenne sur le climat,
00:06:06 17 milliards parce que les gilets jaunes,
00:06:09 certains gilets jaunes, pas tous bien entendu,
00:06:11 avaient commencé à tout casser,
00:06:13 c'est pas une réponse, c'est pas une réponse à une démocratie
00:06:16 qui se porte mal et à des Français qui souffrent
00:06:18 d'être de plus en plus pauvres et de plus en plus déclassés,
00:06:21 ça c'est un fait.
00:06:22 Maintenant pour remettre les choses en perspective,
00:06:24 attention, vous vous rendez compte ce à quoi on assiste
00:06:27 ce soir pour le deuxième soir ?
00:06:28 Tout ça parce qu'on a dégainé le 49-3.
00:06:31 Le 49-3 c'est pas la loi martiale, c'est pas quelque chose d'illégal,
00:06:34 c'est dire que les gens qui sont là, dans la rue,
00:06:37 rêvent quand même d'un grand soir révolutionnaire,
00:06:40 qu'il y a quand même ce fantasme du grand soir révolutionnaire.
00:06:43 On est bien sûr que le 49-3 est légal,
00:06:45 bien sûr que le 49-3 est constitutionnel,
00:06:47 et ce serait une erreur de ne pas le répéter, vous avez raison.
00:06:49 Mais les Français, une grande partie des Français...
00:06:52 Regardez les sondages, arrêtez de dire que c'est marginal,
00:06:55 vous avez une grande partie du public qui est en colère.
00:06:57 Mais laissez-moi aller jusqu'au bout de ma démonstration.
00:07:00 Quand on a sorti le 49-3 à l'époque pour la CSG,
00:07:03 ça n'a pas fait descendre les gens dans la rue.
00:07:05 Quand on a sorti le 49-3 pour la dissuasion nucléaire,
00:07:07 ça n'a pas fait sortir les gens dans la rue.
00:07:09 Là effectivement, sortir le 49-3
00:07:12 et avoir deux soirs au Paris sans brase,
00:07:14 ça veut dire quelque chose, ça veut dire que le terrain...
00:07:17 Déjà, un, notre démocratie se porte très mal,
00:07:20 deux, on a un gouvernement, c'est pire que les pieds nickelés,
00:07:23 parce que ça devient gravissime dans la façon de gérer les affaires du pays,
00:07:26 et troisièmement, on a des Français qui sont sincèrement et franchement désespérés.
00:07:30 Et je les comprends, mais je dis que
00:07:33 ça part de quelque chose à la fois de très emblématique et de très fort,
00:07:36 la réforme des retraites,
00:07:38 mais ça part aussi comme un feu de paille qui s'embrase
00:07:44 à cause d'un outil législatif qu'on utilise pas pour la première fois.
00:07:47 - C'est un signal que les gens n'ont pas supporté, un texte de cette dimension.
00:07:50 Pour les gens qui sont en colère, j'ai le sentiment,
00:07:52 un texte de cette dimension ne pouvait pas passer par un 49-3
00:07:55 et certains sont en train de le traduire dans la rue.
00:07:57 Évidemment que François Poulpony, Kévin Grossuet...
00:07:58 - Et parce que c'est le climat qui a changé.
00:08:00 - Bien sûr.
00:08:00 - En 2010, ça serait peut-être passé.
00:08:02 - Oui, mais sauf que nous sommes en 2023.
00:08:04 En effet, les gilets jaunes sont passés par là.
00:08:06 Les différentes crises se sont multipliées.
00:08:08 Les conséquences sont peut-être également sous nos yeux ce soir.
00:08:11 Je vous le disais, François, Kévin, évidemment, je viens vers vous.
00:08:13 Priorité quand même à ce qui se passe sur les images.
00:08:15 Augustin Donadieu, à l'image en direct, nous voyons cette place de la Concorde
00:08:19 avec autour des travaux sur la place, des espèces de barricades de protection
00:08:23 qui sont en train d'être arrachés par certains individus.
00:08:27 Est-ce que vous pouvez nous décrire ce que vous êtes en train de vivre
00:08:29 et à quel point la situation se tend ou pas sur cette place de la Concorde ?
00:08:33 - Je vais le charger.
00:08:34 - Tu continues tout droit, là.
00:08:36 - Eh bien, vous êtes sûrement en train de l'entendre, Julien.
00:08:38 La situation est en train de se tendre avec des black blocs présents en ombre ici,
00:08:43 place de la Concorde, et qui prennent d'assaut le chantier de l'Obelisk
00:08:47 avec des feux d'artifice tirés en direction des...
00:08:50 Il faut savoir que cette place de la Concorde qui est en chantier,
00:08:53 qu'il l'était déjà hier, n'a pas été nettoyée,
00:08:56 ce qui fait que vous avez des sacs de gravats, des barricades,
00:08:59 mais également des plots de chantier, des panneaux de signalisation,
00:09:02 dont évidemment les black blocs se sont servis pour faire des réserves.
00:09:07 Et visiblement, à l'instant, une charge de force de l'ordre
00:09:10 vient d'avoir lieu de l'autre côté de ce chantier,
00:09:11 ce qui déclenche évidemment la colère de ces black blocs présents en ombre.
00:09:16 Pour vous dire, selon une source policière, à 18h,
00:09:20 ils étaient 1 600 déjà présents ici.
00:09:22 À l'heure actuelle, nous n'avons pas le compte précis,
00:09:24 mais ils sont bien plus que 1 600.
00:09:25 Et mais la zone est maintenant totalement bouclée.
00:09:28 Nous-mêmes, journalistes, nous avons dû passer 3 barrages
00:09:31 de force de l'ordre avec des autorisations spéciales
00:09:33 pour pouvoir accéder à la zone.
00:09:34 C'est pour vous dire la tension qui peut régner ici.
00:09:37 Alors je peux même vous dire également qu'il y a eu un incendie de déclenché,
00:09:41 un incendie de feu de palettes, avec là aussi des individus
00:09:45 qui sont allés se servir dans les chantiers alentours de tourets.
00:09:48 Vous savez, les tourets, ce sont ces énormes structures en bois
00:09:51 qui permettent d'entourer les câbles.
00:09:54 Et ces tourets-là, ils vont s'en servir visiblement comme d'un boutillier,
00:09:57 puisqu'ils l'ont positionné devant les camions de CRS.
00:10:01 — Merci beaucoup, beaucoup, Augustin.
00:10:03 Avec Vincent Fandes également sur le terrain,
00:10:06 on n'hésitera pas à faire très régulièrement des aller-retours
00:10:08 place de la Concorde et dans les rues adjacentes
00:10:11 si la situation venait à évoluer.
00:10:13 François Puponi, Kevin Bossuet, à vos tours d'analyser cette situation.
00:10:17 Moi déjà, je trouve ces images, évidemment, ça fait mal au cœur.
00:10:19 C'est absolument déplorable et une tristesse absolue
00:10:22 de voir l'état de notre pays actuellement.
00:10:24 Et puis là, pour le coup, il y a un réel danger,
00:10:26 une irresponsabilité.
00:10:27 Je ne sais pas s'il faut pointer la mairie ou l'État.
00:10:30 Et le fait que la place de la Concorde, comme nous le dit Augustin,
00:10:33 n'ait pas été déblayée, enlevée,
00:10:35 des différents objets qui peuvent servir à ces éléments ultras
00:10:38 pour créer la zizanie, pour ne pas dire évidemment bien pire.
00:10:42 C'est d'une irresponsabilité crasse, pardonnez-moi.
00:10:44 Mais c'est vraiment faire en sorte que la situation s'envenime.
00:10:49 Comment on n'a pas imaginé que pendant plusieurs soirs consécutifs,
00:10:53 la situation pouvait se tendre
00:10:54 et qu'il fallait peut-être essayer de faire place nette,
00:10:57 ne serait-ce que sur cette place de la Concorde ?
00:10:59 Non mais les policiers l'ont imaginé.
00:11:00 Il faut vous dire qu'hier, lorsque la Première ministre,
00:11:03 enfin ça a été anticipé,
00:11:04 il suffisait d'aller dans le quartier de l'Assemblée nationale des Invalides,
00:11:07 on n'a jamais vu autant de policiers.
00:11:09 C'est-à-dire que tout avait été anticipé.
00:11:11 Mais comment ces gens arrivent à pénétrer la place de la Concorde
00:11:14 et à semer le chaos si tout n'est pas anticipé ?
00:11:15 Mais parce que c'est public.
00:11:16 En plus, il y a des travaux partout dans Paris.
00:11:18 Donc il y a des poubelles partout.
00:11:20 Donc vous pouvez récupérer tout ce que vous voulez
00:11:22 comme objets, ustensiles pour tirer, envoyer...
00:11:25 Bon, c'était prévisible.
00:11:27 Je pense que le président de la République le savait exactement.
00:11:29 D'ailleurs, ça lui a été dit par tous les gens
00:11:31 qui lui ont déconseillé de faire le 49.3 en disant
00:11:33 "mais s'il y a le 49.3, on n'est pas sûr de tenir la rue".
00:11:36 Donc il a jugé le pour et le contre.
00:11:38 Il a fait ce pari de dire "je fais le 49.3,
00:11:42 on verra bien ce qui se passera lundi".
00:11:43 Parce que l'intérêt aussi de ces manifestations
00:11:45 et de ce que font les syndicats...
00:11:47 L'intérêt des finances selon...
00:11:49 Non mais attendez, pourquoi ça dérape ?
00:11:52 Parce que les gens ont bien compris
00:11:54 qu'il n'y a plus que 2-3 jours pour essayer de gagner la partie.
00:11:56 C'est-à-dire mettre la pression sur une quinzaine de députés,
00:11:59 entre guillemets leur faire peur, en disant...
00:12:01 Alors rappelez le contexte François.
00:12:03 Il y a une motion de censure,
00:12:05 et si elle est votée majoritairement,
00:12:07 il y a 289 députés qui doivent la voter majoritairement.
00:12:12 Et s'ils la votent, il y a deux effets.
00:12:14 La loi s'arrête et le gouvernement tombe.
00:12:18 Il y a même un troisième effet qui se coule,
00:12:19 voulu par le président de la République
00:12:20 et pas pris par la Constitution,
00:12:21 mais voulu par le président de la République,
00:12:22 qui est de dire "je dissous l'Assemblée nationale".
00:12:24 Donc il renverse tout.
00:12:26 Et là aujourd'hui...
00:12:27 La rue fait pression sur le Parlement.
00:12:29 Là on est à 20 voix de la majorité.
00:12:32 Puisque si on additionne toutes les oppositions sans les Républicains,
00:12:36 on a une vingtaine de voix qui manquent, un peu plus.
00:12:38 Bon mais on peut imaginer que certains Républicains la voteront,
00:12:40 donc ils font la pression sur les députés en disant "ne la votez pas".
00:12:43 C'est ce qu'a dit Berger pour la CFDT.
00:12:46 "Ne votez pas, enfin votez cette motion de censure pour que tout s'arrête.
00:12:50 Parce que vous pouvez faire en sorte que ça s'arrête."
00:12:52 – Franchement, est-ce que le 49.3 suffit à expliquer
00:12:54 les images qu'on a sous les yeux ?
00:12:55 – Non, le 49.3 ça détonne.
00:12:56 – Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de...
00:12:57 – Non mais ça détonne à tort.
00:12:58 – C'était l'allumette.
00:12:59 – C'était explosif, la situation était explosive.
00:13:01 Et le 49.3 ne fait que...
00:13:03 C'était comme la taxe carbone pour les Gilets jaunes.
00:13:05 Ça ne fait que mettre en exergue la volonté d'en déclutre
00:13:09 d'un certain nombre de consécutifs,
00:13:10 qui ne croient plus aux institutions.
00:13:11 Parce que comme vous l'avez dit,
00:13:12 ce n'est que l'application de la Constitution, normal.
00:13:14 Ça fait une centaine de fois que des gouvernements
00:13:17 utilisent le 49.3 depuis 58,
00:13:19 et ça n'avait jamais entraîné ce genre d'événement.
00:13:21 – Ces images sont extrêmement impressionnantes,
00:13:24 vous voyez ces échafaudages qui l'encore peuvent servir
00:13:27 dans certains cas d'armes par destination,
00:13:30 vous avez du mobilier urbain...
00:13:31 – Juste pour finir, on peut être inquiet le 23...
00:13:33 – Sur le sol ?
00:13:34 – Pour finir, le 23 mars, il y a la grande manifestation,
00:13:38 mais la motion de censure aura été votée ou pas,
00:13:41 et donc là il ne restera plus qu'au syndicat
00:13:43 que de mettre la pression pendant un certain temps
00:13:45 pour que la loi ne soit pas promulguée.
00:13:46 – Ils ne sont pas là les syndicats ?
00:13:47 – Non, non, ils ne sont pas là.
00:13:48 Le 23, c'est eux qui appellent.
00:13:49 – Et la question c'est,
00:13:50 est-ce qu'ils ne sont pas en train de se faire dépasser
00:13:51 là depuis 48 heures ?
00:13:54 Kévin Bossuet.
00:13:55 – C'est évident, je crois qu'il faut faire une différence
00:13:57 entre ce que nous sommes en train de voir
00:13:59 et la France qui souffre.
00:14:00 La France qui souffre n'est pas ici,
00:14:02 là on a un rassemblement de militants
00:14:05 qui prônent pour certains une insurrection,
00:14:07 qui prônent la révolution,
00:14:09 donc il faut faire quand même très attention.
00:14:11 J'ai aussi une pensée pour l'image de la France,
00:14:13 parce que cela fait que depuis hier…
00:14:15 – Kévin attention, il y a forcément des éléments en effet radicaux
00:14:18 et militants au sein de ces manifestations,
00:14:20 mais ça chauffe ce soir à Bordeaux, ça chauffe à Rennes notamment.
00:14:24 Est-ce que tous ces rassemblements spontanés
00:14:26 sont le fait de militants ultra ?
00:14:28 – Non mais quand même, c'est important,
00:14:30 il faut avoir une pensée pour l'image de la France,
00:14:32 parce que depuis hier, il y a ces images
00:14:34 sur tous les écrans de télévision,
00:14:36 et beaucoup d'Européens ne comprennent pas.
00:14:38 Après, c'est ce que je voulais dire justement,
00:14:40 je pense que la méthode de ce gouvernement, c'est le mépris.
00:14:43 À force de mépriser les gens, à force de mépriser les syndicats,
00:14:47 à force de mépriser les Français,
00:14:49 parce que la vérité c'est qu'Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
00:14:52 avaient tout pour réussir cette réforme,
00:14:54 il suffisait d'être un peu plus audacieux,
00:14:57 il suffisait d'écouter un petit peu plus.
00:14:59 – Il suffisait d'avoir une réforme qui tient la route,
00:15:01 il suffisait d'avoir une réforme qui tient la route Kévin.
00:15:03 – Aussi, la première chose qu'ils ont fait,
00:15:04 c'est d'accélérer finalement le débat parlementaire,
00:15:08 et quand il y a des élus de terrain,
00:15:10 des élus qui faisaient également partie de la majorité,
00:15:13 qui disaient à Elisabeth Borne ou à Emmanuel Macron,
00:15:15 "Attention sur le terrain, ça se passe mal",
00:15:19 tout de suite on dit "Mais non, je suis dans le camp des sachants,
00:15:22 il faut imposer cette réforme, c'est la voie de la raison",
00:15:25 sauf que les Français ne suivent plus.
00:15:27 Moi j'ai une pensée pour la France qui souffre,
00:15:29 la France qui ne se reconnaît plus dans ses institutions,
00:15:31 la France qui a le sentiment finalement d'être méprisée,
00:15:34 la France qui a l'impression que quand elle met ses enfants à l'école,
00:15:37 finalement l'école ne permet plus l'ascension sociale,
00:15:41 et ce qui est en train de payer Emmanuel Macron, c'est ce mépris.
00:15:44 Et je terminerai là-dessus parce que moi il y a une phrase
00:15:46 qui résume quand même la politique d'Emmanuel Macron,
00:15:50 c'est quand Emmanuel Macron dit ça,
00:15:52 "Quand je suis dans une gare, il y a ceux qui ont réussi
00:15:54 et ceux qui n'en sont rien",
00:15:55 sauf que ceux qui n'en sont rien en ont marre d'être méprisés,
00:15:59 ils font partie aussi de la société française,
00:16:01 et à un moment donné ils se révolent, et c'est bien normal.
00:16:04 – C'est très contre-productif ça pour les syndicats,
00:16:06 pour le mouvement "officiel" de contestation,
00:16:11 parce que là pour le coup l'opinion qu'on vient de chercher
00:16:14 a tombé sur ces murs-là, sur ces barricades.
00:16:18 J'imagine que ces manifestants parlent d'Emmanuel Macron.
00:16:20 – Ils répondent à la phrase de Macron.
00:16:21 – Oui, "Venez me chercher", c'est ça qu'ils disent.
00:16:24 D'ailleurs, je voulais juste vous dire un des slogans,
00:16:26 parce que j'ai vu qu'il y avait des slogans
00:16:28 qui fusaient un petit peu dans cette manifestation,
00:16:31 parmi les slogans qu'on entend,
00:16:32 "Louis XIV, on l'a décapité, Macron, on peut recommencer",
00:16:36 voilà la teneur de ce qui se dit "place de la Concorde".
00:16:40 Bien sûr, l'aspect historique prend tout son…
00:16:45 – Non mais bien sûr, c'est ce que l'on disait tout à l'heure,
00:16:47 c'est-à-dire que ce sont des mouvements qui dépassent les syndicats.
00:16:50 – C'est Louis XVI, pardon, j'ai dit Louis XIV, c'est Louis XVI.
00:16:53 – Parce que, évidemment, lors de toutes les manifestations
00:16:57 très encadrées par les syndicats jusqu'à présent,
00:16:59 il n'y a pas eu de véritable débordement.
00:17:01 Et là, ces mouvements, on l'a vu,
00:17:02 ce sont dans des villes contestataires d'ailleurs,
00:17:04 depuis hier soir, ça se produit,
00:17:06 c'est-à-dire des villes qui sont assez radicales,
00:17:08 le centre de Nantes, le centre de Rennes,
00:17:10 Bordeaux, il y avait eu ce mouvement des Gilets jaunes,
00:17:12 Paris avec ses Black Blocs qui sont arrivés,
00:17:14 qui eux n'attendaient que ça.
00:17:16 Il y a quand même un sacré paradoxe avec ce que l'on vit là.
00:17:20 Et il y a un an en arrière, Emmanuel Macron,
00:17:23 il était en pleine campagne électorale,
00:17:24 vous vous souvenez quel était son slogan ?
00:17:26 "Avec vous".
00:17:27 Un an après, il a "contre vous", en fait, contre vous.
00:17:30 – Surtout le changement de méthode avancé le soir de son élection,
00:17:33 il a le "contre vous" aujourd'hui,
00:17:36 contre vous avec cette rue et ces images
00:17:37 qui vont faire le tour du monde,
00:17:39 alors que lui veut rassurer les marchés financiers
00:17:42 pour dire qu'il est capable de faire passer sa réforme
00:17:46 qui est selon lui indispensable
00:17:48 pour faire face au poids de la dette en France.
00:17:50 Et là, il a une autre image qui va circuler,
00:17:54 qui est de nouveau en boucle avec des poubelles,
00:17:56 il y a 10 000 tonnes de poubelles dans Paris,
00:17:58 là aujourd'hui, et qui plus est,
00:17:59 avec la pluie qui est en train de tomber,
00:18:00 ça ne va pas être le week-end.
00:18:01 – Pour l'info, 10 000 tonnes, c'est le poids de la tour Eiffel,
00:18:04 pour que chacun se représente ce que sont 10 000 tonnes de poubelles
00:18:07 dans les rues de la capitale.
00:18:08 – Pour tous ceux qui ne sont pas venus, effectivement, dans Paris,
00:18:10 évidemment, heureusement, ils sont très nombreux,
00:18:12 il y en a plus de 60 millions,
00:18:13 mais quand même, quand vous vous baladez aujourd'hui
00:18:16 dans les rues de Paris,
00:18:17 jusqu'en milieu de semaine, c'était encore tout d'un coup.
00:18:19 Là, aujourd'hui, et alors avec la pluie qui tombe ce soir…
00:18:22 – Ce sont des murs de poubelles qui jonchent…
00:18:25 – C'est complètement, effectivement, incroyable.
00:18:27 – … les rues d'un district d'arrondissement
00:18:27 qui ne sont pas collectées par des entreprises privées.
00:18:31 Avant de vous entendre, Véronique, place sur le terrain également,
00:18:34 on a vu Vincent Farandez avec nous, place de la Concorde,
00:18:36 on a vu les premières charges des forces de l'ordre,
00:18:40 la situation est-elle toujours aussi tendue, voire plus ?
00:18:43 – Oui, la situation est toujours aussi tendue,
00:18:49 c'est vrai que les forces de l'ordre ont commencé à engager,
00:18:53 j'allais dire, ici, place de la Concorde,
00:18:55 à partir du moment où les manifestants,
00:18:57 alors j'allais dire, les manifestants,
00:18:59 ce sont pas les gens de la CGT qui sont là,
00:19:00 et qui sont en train d'en découdre avec les forces de l'ordre,
00:19:03 ce sont les casseurs, les éléments perturbateurs
00:19:06 que l'on retrouve désormais dans toutes les manifestations,
00:19:08 ils sont assez nombreux, et c'est à partir du moment où,
00:19:11 eh bien ils ont commencé à s'en prendre,
00:19:13 à démonter le chantier de la place de la Concorde,
00:19:17 que les forces de l'ordre ont engagé avec des jets de gaz lacrymogènes,
00:19:22 mais c'est vrai que les barricades en fer,
00:19:26 tout ce qui protège le chantier de la place de la Concorde
00:19:31 a été partiellement démonté par ces manifestants.
00:19:35 La situation se calme à l'instant, mais c'est un calme temporaire, forcément,
00:19:40 parce que ces manifestants vont devoir être délogés,
00:19:44 à un moment donné, de cette place de la Concorde.
00:19:46 Ça fait désormais plusieurs heures qu'ils sont ici.
00:19:49 Le feu que l'on voyait tout à l'heure devant le pont
00:19:51 de l'Assemblée nationale a lui été éteint à l'instant
00:19:53 par le camion à eau de la police,
00:19:56 et donc cette situation qui semble se figer pour le moment,
00:20:01 jusqu'à temps que ces manifestants partent de gré ou de force.
00:20:05 C'est une image qui, Véronique, fait le tour du monde
00:20:08 à l'heure où l'on se parle, à moins d'un an et demi des Jeux Olympiques.
00:20:13 C'est terrible pour l'image de la France.
00:20:14 Ah mais oui, pour l'image de la France, c'est à pleurer vraiment.
00:20:17 Je crois que si on prend de la hauteur...
00:20:18 Mais à qui la faute ?
00:20:19 Non mais si on prend de la hauteur, ce qui va rester du quinquennat
00:20:21 d'Emmanuel Macron, c'est justement cette zadisation du pays.
00:20:25 Là, on est en pleine zadisation.
00:20:26 Ça avait commencé avec les Gilets jaunes,
00:20:28 mais on voit que pour que ça parte aussi spontanément
00:20:31 avec le 49-3 qui sert de détonateur,
00:20:33 c'est qu'il y a vraiment des petites flamèches
00:20:36 un petit peu partout dans le pays,
00:20:38 avec de toute façon une prégnance de l'extrême gauche dans les esprits.
00:20:43 On l'a vu d'ailleurs avec le triste spectacle
00:20:45 donné par la NUPES à l'Assemblée nationale.
00:20:49 Et tout cela ne peut que s'accentuer
00:20:52 parce qu'on a une trop grande faiblesse du politique.
00:20:56 On a un Emmanuel Macron d'ailleurs qui est complètement absent,
00:20:58 qui laisse Elisabeth Borne en première ligne.
00:21:01 C'est elle qui a quand même loupé le truc.
00:21:03 Oui, d'accord, on sait très bien qu'elle est aux ordres.
00:21:06 Elle est aux ordres pour réussir une réforme, elle a loupé.
00:21:09 Mais non, mais pardonnez-moi, elle est aux ordres du patron de l'Elysée.
00:21:11 Qui l'a choisie ? Qui l'a investie de cette mission ?
00:21:14 Qui a considéré qu'elle était la femme de la situation ?
00:21:17 Non, mais ce que nous vivons est quand même très grave.
00:21:19 C'est surtout une trahison de LR, franchement.
00:21:21 On en reparlera après.
00:21:22 C'était son rôle d'avoir cette magie.
00:21:24 Vous avez raison, vous avez raison.
00:21:25 Restez sur les images.
00:21:26 Zadisation du pays, zadisation des esprits.
00:21:29 Vous avez vu qu'il y avait une augmentation de 30%
00:21:31 des agressions des élus en 2022.
00:21:33 C'est extrêmement grave.
00:21:34 On n'a pas l'abri d'une agression physique d'un élu
00:21:38 dans le climat dans lequel nous sommes actuellement.
00:21:40 Moi, ça me paraît extrêmement inquiétant.
00:21:42 Et puis n'oublions pas la semaine qui va s'ouvrir.
00:21:45 Le BAC commence mardi.
00:21:47 Pour moi, à mon avis, les perturbateurs vont s'en donner à cœur joie.
00:21:50 Quand je dis perturbateurs, le mot est encore bien gentil.
00:21:53 Ce sont des révolutionnaires qui ont le couteau entre les dents.
00:21:55 C'est-à-dire les Black Blocs et compagnie ultra-gauche.
00:21:58 Voilà. Donc il y a le BAC qui commence,
00:22:00 il y a la grève SNCF qui continue.
00:22:02 Et on a vu en plus ce triste symbole à Dijon
00:22:05 de mannequins d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne incendiés.
00:22:08 On avait déjà vu ces images lors des Jours d'Oz.
00:22:11 Voilà, tout à fait. On avait vu aussi au niveau du surf.
00:22:14 C'est vraiment dramatique et c'est à pleurer pour notre pays.
00:22:17 Gérald Darmanin, je précise, qui a demandé d'ailleurs au préfet hier
00:22:21 de sécuriser lorsque nécessaire les permanences d'élus de la majorité.
00:22:25 En fait, c'est ça, François Puponi.
00:22:27 C'est-à-dire que j'ai l'impression qu'on est vraiment face à deux mondes parallèles.
00:22:31 D'un côté, le gouvernement, l'exécutif.
00:22:33 De l'autre, une population en colère.
00:22:36 Et les deux ne se rencontrent pas, ne se croisent pas.
00:22:37 Ne se rencontrent pas et une population, en tout cas,
00:22:40 ceux qui sont ce soir, qui veulent renverser la table,
00:22:42 renverser le système, pour pas dire renverser...
00:22:45 – Pourquoi ? Pour faire quoi ?
00:22:46 – Mais pour... Là, c'est la 6ème République, c'est la Révolution,
00:22:48 chacun a le grand soir.
00:22:49 – Ça vous fait penser, vous dites à mai 68, ces images ?
00:22:51 – Ben oui, parce que...
00:22:51 – On est plus près du mai 68 que du mouvement des Gilets jaunes ?
00:22:54 – Oui, parce que là, pour le coup, c'est extrêmement politique.
00:22:57 Là, on est place de la Concorde.
00:22:59 C'est quand même l'Assemblée nationale et l'Élysée.
00:23:01 On est au cœur du pouvoir politique entre l'exécutif et le législatif,
00:23:05 en plein cœur de Paris.
00:23:07 À partir du moment, attention, où le président de la République
00:23:10 a pris une décision sur le fonctionnement de nos institutions.
00:23:13 Et c'est ça, parce que, je répète, ce qu'il a fait est légal.
00:23:16 Ce que l'a fait la Première ministre est légal.
00:23:18 Sauf que...
00:23:18 – Là où ça se joue, c'est légal ou légitime ?
00:23:20 – Non mais c'est légal.
00:23:21 – C'est légal.
00:23:22 – Et certains Français se disent, même si c'est légal, nous on n'a pas envie.
00:23:24 Et donc, vos lois, vos institutions, on n'en veut plus,
00:23:27 et ben vous ne nous écoutez pas et donc on va prendre le pouvoir.
00:23:30 Donc c'est effectivement une situation préinsurrectionnelle
00:23:33 qui inquiète tout le monde.
00:23:34 – 82% des Français estiment que le recours à l'article 49.3
00:23:39 est une mauvaise chose.
00:23:40 71% des Français, des chiffres qui datent de ce matin,
00:23:44 répondent à la question, si une motion de censure était déposée,
00:23:47 souhaiteriez-vous qu'elle soit adoptée ?
00:23:49 Oui, donc à 71%.
00:23:52 Ils disent quelque chose, là encore, ces chiffres.
00:23:54 On a ces images de violence qui, Véronique, vous avez probablement raison,
00:23:59 ne représentent pas la majorité de la population française.
00:24:02 Mais ces chiffres que je viens de donner,
00:24:03 ils représentent la majorité de la population française.
00:24:05 Oui, allez-y.
00:24:06 – Dans la tête des Républicains, ça doit faire mal.
00:24:08 – Non mais, bien entendu, ça ne représente pas toute la France.
00:24:11 Les agitateurs qui sont sur la place de la Concorde.
00:24:13 En revanche, je pense que, oui, bon nombre de Français,
00:24:16 la très grande majorité, sont sincèrement désespérés,
00:24:19 sincèrement inquiets, et de voir leurs conditions de travail se dégrader,
00:24:23 et de voir la France se dégrader, et de voir de toute façon
00:24:25 leurs conditions de vie se paupériser et se dégrader.
00:24:28 Les Français sont à bout.
00:24:30 Et l'image de ce soir est désastreuse, pourquoi ?
00:24:32 Ça montre à quel point Emmanuel Macron n'a rien compris,
00:24:35 à l'époque, à la colère des Gilets jaunes.
00:24:37 Pour moi, ce n'était pas toute la France, non plus, les Gilets jaunes.
00:24:40 Mais cette colère, elle traduisait quelque chose.
00:24:42 Elle traduisait le fait qu'il n'était pas du tout en phase avec le peuple.
00:24:45 Et là, ce soir, on voit bien qu'une réponse démago,
00:24:48 et qui n'est que de la communication,
00:24:50 parce que le péché originel de ce gouvernement,
00:24:52 c'est qu'il ne fait pas de politique.
00:24:53 – C'est quand même l'exécutif qui fait le tour des médias depuis ce matin,
00:24:54 en disant que ce n'est pas un échec d'avoir utilisé le 43.
00:24:57 – On sait bien que c'est un échec, mais on sait bien que la façon…
00:24:59 – C'est un échec.
00:25:00 – Mais non, mais attendez, je crois que ce qui résume tout,
00:25:03 c'est qu'on sort une séquence marquée par l'échec sur la retraite,
00:25:07 et que là, le gouvernement sort une martingale,
00:25:09 "Ah mais on va faire une loi travail pour améliorer les conditions de travail".
00:25:13 Mais enfin, tout ça était un tout qu'il fallait penser bien en amont.
00:25:16 – C'est l'âge envers.
00:25:17 – Voilà, ça veut dire à quel point ils sont déconnectés du réel,
00:25:20 et surtout à quel point ils ne tirent aucune leçon du premier quinquennat.
00:25:23 Ça, je trouve ça très inquiétant.
00:25:25 – On est toujours en direct sur CNews, 20h24, merci à vous si vous nous rejoignez.
00:25:29 Ces images de violence, d'affrontement entre les forces de l'ordre
00:25:33 et des manifestants, des individus ultra pour beaucoup d'entre eux,
00:25:38 qui sont là pour en découdre avec ce qu'ils représentent finalement la force de l'État.
00:25:43 Évidemment, on est en train de sortir de ce cadre légal des manifestations,
00:25:46 des mobilisations qui s'enchaînent.
00:25:49 Quand on sort du cadre légal, Kévin Bossuet, tout est possible,
00:25:52 ça peut aller très très loin.
00:25:53 Et en même temps, j'ai envie de dire, il y a eu un précédent,
00:25:56 alors François Pulponi qui évoque mai 68, moi j'évoque les Gilets jaunes,
00:25:59 parce que quand les Gilets jaunes ont défiguré l'arc de triomphe,
00:26:02 ils ont eu des avancées, ils ont eu des réponses concrètes du gouvernement,
00:26:05 et j'ai l'impression que ce qui est en train de se passer, il ressemble également.
00:26:08 – Oui, bien sûr, on a l'impression finalement qu'il y a beaucoup de Français
00:26:12 qui ne se reconnaissent plus dans le système électoral,
00:26:15 ils ne se reconnaissent plus dans l'élection traditionnelle,
00:26:19 et par conséquent, ils utilisent la violence pour pouvoir s'exprimer,
00:26:23 puisqu'ils ont l'impression que les députés ne s'expriment pas à leur place.
00:26:26 Alors en effet, ça peut faire penser à mai 68,
00:26:29 moi ça me fait penser à février 1934, mais à l'envers.
00:26:33 Si vous voulez, avec des extrémistes de gauche qui veulent en finir
00:26:37 avec l'ordre républicain, qui veulent tout renverser,
00:26:40 qui veulent s'emparer des institutions pour mettre en avant un grand soir,
00:26:45 pour mettre en avant une révolution.
00:26:46 Alors évidemment, février 1934, il y a eu des morts, on n'en est pas évidemment là,
00:26:51 mais il y a quand même une volonté insurrectionnelle derrière cela.
00:26:56 Mais moi ce qui me fait le plus peur…
00:26:57 – Et puis vous avez une partie de l'échiquier politique également
00:26:58 qui encourage ce type d'action, on a entendu Jean-Luc Mélenchon
00:27:01 encore ce matin interroger sur ces violences, qui n'a pas voulu les condamner,
00:27:04 et qui a préféré stigmatiser la police.
00:27:06 – Là c'est les manifestants qui chargent la police, c'est le monde à l'envers.
00:27:09 – Et moi ce qui me fait le plus peur, c'est qu'on a affaire à une nation
00:27:11 qui est fracturée, où plus personne ne se parle,
00:27:14 où les communautés se renferment sur elles-mêmes,
00:27:16 où les groupes sociaux se renferment sur eux-mêmes,
00:27:19 et il n'y a plus de notion d'intérêt général.
00:27:21 Chacun met en avant son intérêt particulier,
00:27:25 et c'est ça qui est grave dans une république.
00:27:27 – Est-ce qu'on peut avoir Vincent ou Augustin sur le terrain ?
00:27:30 Je parle évidemment à Benjamin Nau, Vincent Effendes qui est avec nous.
00:27:34 Alors Vincent, je ne sais pas exactement où vous vous situez précisément,
00:27:37 place de la Concorde, mais là moi je suis assez frappé par ces images,
00:27:41 parce que les ultras dont on parle régulièrement lors des mobilisations
00:27:44 qui se constituent en black bloc, qui sont parfaitement organisés,
00:27:48 sont la plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps,
00:27:51 vêtus de noir, cagoulés, masqués.
00:27:53 Là je viens de voir cette image de ces jeunes qui chargeaient la police,
00:27:57 les visages sont découverts.
00:28:00 Qu'est-ce qu'on peut dire en termes de sociologie,
00:28:02 de profil des gens que vous observez depuis quelques heures maintenant,
00:28:05 place de la Concorde ?
00:28:08 – C'est effectivement très intéressant.
00:28:09 Alors vous posez la première question,
00:28:11 là actuellement on est au niveau du jardin des Tuileries,
00:28:15 côté Tuileries sur la place de la Concorde.
00:28:17 Et en termes de profil des manifestants c'est assez varié,
00:28:20 c'est vrai que le profil est plutôt jeune.
00:28:22 On a vu que très peu de personnes âgées, contrairement aux manifestations,
00:28:25 d'ailleurs organisées par les syndicats,
00:28:29 ce sont des profils très jeunes, ici place de la Concorde.
00:28:33 Et vous le disiez, dans les manifestations,
00:28:35 on les voit, ils sont très organisés.
00:28:37 Ils sont en général...
00:28:39 euh... c'est-à-dire qu'ils prennent dans leur sac leurs habits,
00:28:42 ils se changent dans les manifestations pour être incognitos
00:28:45 et pour ensuite s'en prendre un petit peu à tout,
00:28:47 que ce soit à des vitrines ou aux forces de l'ordre.
00:28:50 Et puis là, effectivement, il y a-- alors vous voyez tout à l'image,
00:28:53 encore un mouvement de foule, une charge policière actuellement.
00:28:56 Euh... ce sont des jeunes personnes qui ne sont pas cagoulées,
00:29:00 pour la plupart, qui ne sont pas...
00:29:02 euh... qui sont facilement reconnaissables, effectivement.
00:29:05 Euh... difficile à dire... euh...
00:29:07 quel est l'âge moyen, ici, mais c'est franchement--
00:29:09 franchement très jeune, je m'aventurerais...
00:29:11 euh, peut-être à dire, allez, une moyenne d'âge de 20, 25 ans, peut-être.
00:29:15 Euh... et c'est personnes qui continuent à s'en prendre à la police.
00:29:18 Effectivement, ce chantier, là, à place de la Concorde,
00:29:20 qui a été partiellement-- partiellement-- partiellement démonté.
00:29:24 Voilà ce que je pouvais vous dire sur la sociologie.
00:29:25 Alors on entend, effectivement, hein, des chants anti-capi--
00:29:27 anti-capitaliste, anti-fasciste, anti-police.
00:29:30 Euh, quelques chants, également, qu'on entend en manifestation,
00:29:32 le fameux « On est là ».
00:29:33 Je vais pas vous le chanter, évidemment, mais...
00:29:35 ou encore des-- des Macron, euh, démissions.
00:29:37 Il y a néanmoins une poignée de personnes de--
00:29:39 j'allais dire de vrais manifestants, qui sont là, sur cette...
00:29:42 euh, place de la Concorde.
00:29:43 Euh, il y a quoi ? Trois gilets CGT, trois drapeaux CGT,
00:29:46 et euh, une personne avec une pancarte-- pancarte.
00:29:48 Pour le reste, je ne considère pas cela comme étant
00:29:51 des manifestants comme on-- comme on en voit dans les manifestations officielles.
00:29:54 — Merci beaucoup.
00:29:54 On s'en revient régulièrement vers vous, avec Augustin Donadieu,
00:29:57 également sur euh... sur le terrain, sur cette place de la Concorde.
00:30:00 On a des gens qui ont le sentiment d'être... brutalisés,
00:30:02 pas écoutés, Patrick... Roger, qui en vienne...
00:30:05 aux mains avec les-- les forces de l'ordre.
00:30:07 D'ailleurs, on voit ce policier qui est en train d'être évacué,
00:30:09 visiblement touché par un des-- par un des manifestants,
00:30:11 ou par un-- pour un projectile.
00:30:13 D'un côté, on a une population qui a le sentiment d'être brutalisés
00:30:16 par ce choix du 49-3,
00:30:18 et on se dit, ben, y a une colère légitime qui est en train de monter dans le pays.
00:30:22 Euh, et de l'autre, on... on a envie de dire, mais...
00:30:25 ça s'appelle la démocratie.
00:30:26 C'est pas la rue qui a le dernier mot, euh,
00:30:28 et ça devrait en rassurer peut-être certains autres.
00:30:30 — Non mais, les-- les personnes qui manifestent, ce soir et depuis, depuis hier,
00:30:34 qui sont une population un peu à part, quoi, il-- il faut le dire, quoi.
00:30:37 Bien sûr, qui est absolument contre le système,
00:30:40 qui voudrait que le système tombe, hein.
00:30:42 On voit, ce sont... ces-- ces manifestants,
00:30:44 ils sont au-delà de-- des manifestants qu'on a pu voir
00:30:47 lors des grandes mobilisations, depuis, maintenant, un mois et demi, hein.
00:30:51 Ce sont... ce sont des gens qui sont extrémistes, radicaux, bien sûr,
00:30:54 par rapport-- par rapport à ça.
00:30:55 Mais, toute-- — À quel point ça peut influencer, euh...
00:30:57 — Alors voilà, c'est ça. Toute la question, c'est de savoir...
00:31:00 — L'opinion publique. — ...ce que ça peut influencer.
00:31:01 — Tout-- Toute la question est de savoir, maintenant,
00:31:03 que peut penser l'opinion publique de ces violences si jamais ça se poursuivait.
00:31:07 Parce que l'opinion publique se dit que Emmanuel Macron, vraiment,
00:31:10 a mal préparé, mal fissé ce projet de loi,
00:31:13 et que, y compris des gens qui étaient favorables dans un premier temps,
00:31:17 aujourd'hui, avec, euh, l'utilisation du 49.3, se disent "c'est pas possible".
00:31:21 Il, euh, utilisait ce 49.3 alors qu'il y avait quand même des possibilités,
00:31:25 et ce passage en force, ça les a découragés.
00:31:27 Et c'est pour ça que, on ne sait jamais,
00:31:30 alors que, à priori, lundi, les motions de censure,
00:31:33 et notamment celles du groupe de l'Aliott,
00:31:35 euh, qui ne devaient pas récolter suffisamment de suffrages,
00:31:38 puisqu'il faut qu'il y ait une trentaine de députés LR,
00:31:42 eh bien, ma foi, on sait qu'il y en a entre 10 et 15
00:31:44 qui sont quand même contre... contre cette réforme des retraites.
00:31:48 Ça peut un peu, euh, avancer, etc.
00:31:50 Et puis c'est pas terminé !
00:31:52 Parce que même, évidemment, si, euh, elle échoue,
00:31:55 eh bien, il y a le référendum d'initiative partagée,
00:31:58 - On... - On gelerait la réforme pendant 9 mois.
00:32:01 - Qui pourrait geler, euh, la réforme pendant quelques mois.
00:32:04 Il faut... Oui, il y a le recours...
00:32:06 Voilà, c'est ce que j'allais dire.
00:32:07 En fait, il y a deux outils,
00:32:09 il y a deux outils qui montrent que cette réforme,
00:32:11 elle est très loin d'être appliquée.
00:32:13 Premièrement, le Conseil constitutionnel,
00:32:15 Laurent Fabius a déjà émis quelques réserves,
00:32:17 puisque on sait que pour faire passer ce texte,
00:32:20 il fallait, grosso modo, que ce soit
00:32:23 un texte très budgétaire,
00:32:25 et là, c'est un texte qui ne porte pas sur ces questions budgétaires.
00:32:28 Ça, c'est la première chose.
00:32:29 Donc, le texte peut très bien être
00:32:31 décommé par le Conseil constitutionnel.
00:32:33 Et puis, deuxièmement,
00:32:34 le référendum d'initiative partagée,
00:32:36 - euh, juste d'un mot, il faut 178 parlementaires pour le lancer. - C'est voulu notamment, euh, par Macron.
00:32:40 Ensuite, il faut avoir un dixième de la population,
00:32:42 c'est-à-dire 4 millions et demi à peu près de...
00:32:44 Eh bien, ça peut, honnêtement, quand on a vu la mobilisation,
00:32:48 c'est jouable !
00:32:49 Aujourd'hui, avec, euh,
00:32:50 l'ensemble des mobilisations sur les réseaux sociaux,
00:32:53 c'est tout à fait possible.
00:32:54 Et en fait, c'est pour ça qu'Emmanuel Macron
00:32:56 doit se poser beaucoup de questions
00:32:58 ce week-end, quoi, à mon avis.
00:32:59 Ouais, ce qui pourrait inquiéter encore plus le chef de l'État et l'exécutif, c'est...
00:33:03 c'est cet éventuel passage, en fait,
00:33:05 d'un mouvement social à un mouvement sociétal.
00:33:07 Eh bien sûr !
00:33:08 C'est ça, c'est ça qui est en train de se jouer à...
00:33:10 et qui pourrait basculer d'un côté ou de l'autre.
00:33:12 Véronique.
00:33:13 Alors, attention, parce que ce soir,
00:33:15 on voit un petit peu des enragés d'une cause révolutionnaire extrêmement jeune,
00:33:20 et des blague-blogs,
00:33:21 ce qui s'en donne à cœur jour, hein, avec...
00:33:23 la configuration parisienne,
00:33:26 poubelles, chantiers...
00:33:27 Enfin, merci, madame Hidalgo.
00:33:29 D'ailleurs, elle est aux abonnés absentes,
00:33:31 alors que j'estime qu'il y a quand même non-assistance à Parisiens en danger,
00:33:34 parce que quand vous avez vu les feux qu'il y avait hier soir dans la capitale,
00:33:37 c'était quand même assez impressionnant, les feux de poubelles.
00:33:39 Maintenant, Laurent Berger, le premier, a dit que...
00:33:42 la violence n'était pas un mode d'expression,
00:33:44 et qu'il ne la cautionnait pas,
00:33:46 et qu'il fallait toujours être dans le dialogue et la concertation.
00:33:49 Donc, la CFDT, évidemment, ne va absolument pas valider
00:33:52 les images que nous avons vues hier soir et ce soir,
00:33:54 et qui risquent de perdurer ce week-end.
00:33:56 Alors, qu'en est-il maintenant des autres syndicats ?
00:33:58 Il faut attendre de voir la façon dont ils se positionnent.
00:34:01 En tout cas, sans doute,
00:34:02 vu la tournure que prennent les événements,
00:34:04 il n'y aura pas d'unité syndicale dans les jours qui viennent.
00:34:07 – Et puis la CGT est en passe de, si je puis dire, de se durcir également.
00:34:11 – Voilà, la CGT va se radicaliser.
00:34:13 – Parce que je vais rappeler une chose très importante,
00:34:14 c'est que, déjà, dans ce syndicat qui est le moins dur,
00:34:17 la CGT va se radicaliser.
00:34:19 – Vous savez, Philippe Martinez va quitter son poste à la fin du mois,
00:34:21 et ce qu'on appelle les "durs" de la CGT,
00:34:24 les dockers, les éboueurs, les employés de raffineries, les électriciens,
00:34:27 ceux des transports, font tout pour le remplacer.
00:34:29 Donc là aussi, on est sur une bascule.
00:34:31 – Moi aussi, j'ai des informations interne à la CGT,
00:34:34 où les "durs", comme on dit maintenant, Martinez,
00:34:36 "laisse-nous faire maintenant".
00:34:37 D'accord ? "Ça va, laisse-nous faire, tu vas t'arrêter,
00:34:40 nous, on va changer de mouvement parce qu'il faut aller plus loin".
00:34:43 – Il y a un changement de logiciel qui est en train de s'opérer.
00:34:45 – Le pari du pouvoir et du pouvoir public, c'est de dire,
00:34:49 on l'a vu avec la grève des éboueurs à Paris,
00:34:51 autant le mouvement était populaire quand il y avait des manifestations nombreuses,
00:34:55 respectueuses, sans violence,
00:34:57 mais quand les Parisiens voient les 10 000 tonnes sur les trottoirs,
00:35:01 les gens, ils ont "ah le bol", en disant "mais ça suffit,
00:35:03 là il faut appeler l'armée, enlever les poubelles, on ne peut pas continuer,
00:35:06 Hidalgo a complètement craqué", voilà.
00:35:08 Donc ça devient impopulaire le mouvement, parce que ça touche la vie des gens.
00:35:11 Et si on ferme les raffineries et tout ça, là les gens vont dire…
00:35:15 – Donc c'est le pari qui fait "ouh la casse".
00:35:17 – L'adhésion peut s'essouffler, s'éroder.
00:35:19 – Quand les Français regardent ça ce soir, ils se disent "non,
00:35:21 ok, on est contre la réforme, c'est pas bien, mais on n'est pas là pour tout casser le truc".
00:35:24 – Mais il y a peut-être une partie de la population, je n'en sais rien,
00:35:26 je suis en train d'imaginer ce que peuvent se dire les gens devant leur télé,
00:35:30 il y a une partie de la population peut-être qui est tellement excédée
00:35:33 de cette façon de brutaliser qu'ils se disent "eh ben c'est très bien,
00:35:36 c'est comme ça, qu'ils aillent au bout, qu'ils cassent tout",
00:35:39 peut-être, je n'en sais rien, je ne sais pas quelle est la part de la population
00:35:42 qui se réjouit de voir ces images et celle qui la déplore.
00:35:44 – Non, il y a un rejet évidemment d'Emmanuel Macron,
00:35:47 il y a un rejet évidemment de cette réforme,
00:35:49 et je ne pense pas que les gens soient majoritairement pour des violences.
00:35:54 Ce que veulent les gens, c'est véritablement d'être écoutés,
00:35:57 et ils veulent si vous voulez qu'on renoue avec une forme de démocratie.
00:36:01 Vous parliez du 49.3, mais le 49.3 est un outil certes légal,
00:36:06 mais c'est un outil institutionnel qui est complètement dépassé,
00:36:09 qui n'est plus adapté à l'époque.
00:36:11 On a créé le 49.3 justement pour mettre fin à la 4ème République
00:36:16 avec tous ces gouvernements qui changeaient tout le temps.
00:36:19 À un moment donné, si Emmanuel Macron avait eu du courage politique,
00:36:22 s'il avait été dans le camp de la démocratie,
00:36:25 il aurait mis au vote cette réforme.
00:36:27 Et puis c'est tout, c'est ce qu'attendaient les Français.
00:36:30 Donc à un moment donné, je crois qu'il faut revoir nos institutions,
00:36:35 il faut que les Français finalement puissent s'exprimer.
00:36:39 Et quand vous regardez les jeunes, moi je suis professeur d'histoire géographique,
00:36:43 ce que me disent les jeunes, que ce soit les collégiens et les lycéens,
00:36:46 ils me disent finalement, voter ne sert plus à rien,
00:36:49 on n'est jamais écouté alors qu'il y a une véritable envie
00:36:53 finalement de participer à la vie de la nation.
00:36:56 Donc il faut repenser ces outils, sinon on va droit dans le mur.
00:36:59 - Augustin Donatieux. - Oui, pardon.
00:37:01 - Beaucoup dans la majorité ont essayé de convaincre le président de la République
00:37:03 en disant "va au vote, on va au vote, on gagne, bravo, on perd, c'est pas grave,
00:37:09 tu as redonné le pouvoir au peuple, il s'est exprimé, tu en prends règle".
00:37:13 Ça aurait pu être un basculement dans le cacalin en disant "bon bah j'écoute le peuple".
00:37:18 - Pourquoi il ne l'a pas fait ? Pourquoi il ne l'a pas fait par égo ?
00:37:20 - Non, parce que je pense qu'effectivement il s'est dit "c'est la réforme,
00:37:24 on doit y aller, on a des institutions".
00:37:25 - Vous avez entendu l'argument, l'intérêt financier du pays.
00:37:29 - Non, non, non. - C'est ce qu'il a dit hier.
00:37:31 - Je pense que cette réforme est indispensable,
00:37:33 j'ai le droit constitutionnellement de le faire, donc je le fais.
00:37:36 Mais la bataille était très forte au sein de la majorité,
00:37:39 pour essayer d'être d'un côté comme de l'autre.
00:37:41 - J'arrive Véronique, je voudrais juste qu'on repasse encore une fois
00:37:43 par la place de la Concorde avec Augustin Donatieux,
00:37:47 et toujours cette même question, comment la situation évolue.
00:37:49 On a vu cette image, Augustin, il y a quelques secondes en direct,
00:37:53 de ce gendarme mobile ou ce policier, je vous avoue que je n'ai pas eu le temps
00:37:56 de distinguer à laquelle des deux compagnies il pouvait appartenir,
00:38:00 mais en tout cas être évacué par des collègues, il y a de la casse.
00:38:04 - Il y a de la casse, et pour le moment la situation semble se maintenir.
00:38:11 Vous voyez là sur les images, ces CRS, ce sont des policiers
00:38:16 qui protègent le chantier non loin de l'obélisque de la Concorde,
00:38:20 puisqu'il y a quelques instants à peine, les militants radicaux
00:38:24 avaient pris d'assaut ce chantier et ont commencé à mettre le feu
00:38:28 à l'intérieur de ce dernier. Les policiers ont mené une inspection
00:38:32 et ont éteint avec leurs moyens l'incendie qui était en train
00:38:35 de se propager à l'intérieur, et durant cet assaut, nous avons pu voir
00:38:39 ce gendarme, c'était un gendarme qui a été extirpé du dispositif
00:38:44 par deux de ses collègues, puisque ce dernier ne pouvait plus marcher,
00:38:46 visiblement blessé par cet assaut, où les forces de l'ordre
00:38:51 se sont pris des pavés et tout autre mobilier urbain,
00:38:54 dont des panneaux de signalisation. Il faut savoir qu'à droite
00:38:57 de cette image, les manifestants sont assés sur le bord du jardin
00:39:02 des Tuileries, ils subissent des coups de jets de lacrymogène,
00:39:08 et pour le moment, les chantiers sont mis en sécurité.
00:39:13 Nous ne savons pas si la stratégie des forces de l'ordre
00:39:16 est de disperser les personnes pour les faire évacuer,
00:39:19 mais pour le moment, la situation semble rentrer dans l'ordre,
00:39:22 mais tout ça est évidemment très précaire.
00:39:24 – Juste un mot sur la densité de la foule au pic de ce mouvement
00:39:30 de violence sur cette place de la Concorde, on a estimé selon la police
00:39:34 environ 4000 individus, vous diriez que depuis une demi-heure,
00:39:37 trois quarts d'heure, Augustin, cette foule, elle se densifie,
00:39:39 elle se stabilise ou elle se réduit ?
00:39:40 – C'est assez compliqué à estimer Julien, pour la simple et bonne raison
00:39:46 que tout à l'heure la foule était très éparse et bien éparpillée
00:39:50 sur cette place de la Concorde, et depuis quelques minutes,
00:39:52 cette foule est nassée, elle est très compacte,
00:39:55 le long du Jardin des Tuileries, donc il est assez difficile d'estimer
00:39:59 le nombre de personnes, mais selon nos informations,
00:40:02 puisque nous-mêmes nous avons pu l'expérimenter,
00:40:04 cette place de la Concorde est totalement bouclée par les forces de l'ordre
00:40:07 et il semblerait que les manifestants ne puissent pas pour l'heure,
00:40:10 à l'heure où je vous parle, sortir de cette place,
00:40:12 même si là, ils sont visiblement en train d'être redirigés
00:40:17 vers les palaces de cet hôtel de la Concorde,
00:40:20 donc à l'opposé de l'Assemblée Nationale.
00:40:23 Est-ce que la raison ne serait pas non plus due au vent ?
00:40:25 – Pardon Augustin ?
00:40:28 Alors ça a coupé, ça a coupé avec Augustin Donatieux
00:40:32 qu'on tâchera de récupérer dans un instant,
00:40:35 oui ils sont en train d'être dirigés vers les palaces,
00:40:37 ça va faire tout drôle aux touristes étrangers…
00:40:39 – Ah oui, le spectacle effectivement, au Crayon ce soir, pour ne pas le citer.
00:40:45 – Pour les touristes américains, ou je ne sais quoi,
00:40:47 enfin bon, c'est pas le plus important.
00:40:50 Ces images, encore une fois Véronique Jacquet,
00:40:52 j'ai envie de dire tout ça pour une réforme incomplète
00:40:55 qui nécessitera forcément une autre, dans 3, 4, 5 ans,
00:40:59 il y a un gros sentiment de gâchis tout de même.
00:41:01 – Énorme sentiment de… – Ça pouvait se passer tellement différemment.
00:41:03 – Mais énorme sentiment de gâchis pour une retraite effectivement paramétrique
00:41:08 qui ne règle rien, et des problèmes de la retraite en France,
00:41:12 et des problèmes de la France,
00:41:13 donc on est en plein psychodrame franchement dans notre pays.
00:41:17 Mais quand on voit ces images, Emmanuel Macron sans doute,
00:41:21 pour rebondir sur ce que vous disiez, François Pomponi a fait un pari,
00:41:24 oui je prends le risque en dégoupillant le 49-3,
00:41:27 de voir des incidents dans la rue, de voir la colère dans la rue,
00:41:30 mais souvenez-vous, en mars 2019, il a remporté les élections européennes,
00:41:34 ça a été le parti de l'ordre, le parti d'Emmanuel Macron,
00:41:38 il a été une valeur refuge après les Gilets jaunes.
00:41:40 – Il a tenu bon pendant le premier quinquennat, il a gagné à la fin.
00:41:44 – Mais bien entendu, donc il y a un espèce de pari extrêmement cynique,
00:41:47 alors qui va récolter les fruits de cette colère qui va rester sourde d'après moi,
00:41:52 mais qui ne sera malheureusement pas réglée, et qui est donc effectivement très dangereuse ?
00:41:56 Eh bien c'est Emmanuel Macron qui va encore prendre le label parti de l'ordre,
00:41:59 même s'il y aura un vrai désamour, et même si on ne voudra pas le revalider,
00:42:03 en plus on sait qu'il ne peut pas se représenter dans 4 ans,
00:42:06 et puis bien entendu Marine Le Pen qui va tirer les marrons du feu.
00:42:09 – Un dernier instant, parce qu'on a récupéré Augustin Donat-Dieu,
00:42:13 Augustin à l'image on voit les forces de l'ordre qui sont en train en effet d'opérer
00:42:17 ce fameux nassage dont vous parliez, la technique de maintien de l'ordre,
00:42:22 on peut imaginer sur ordre de la préfecture,
00:42:24 elle est en train de se mettre en place, c'est bien ça ?
00:42:28 – Oui tout à fait, un petit peu comme hier,
00:42:30 regardez je vais demander à Antoine de se tourner vers la droite
00:42:32 pour que vous compreniez bien, juste là-bas vous avez l'Assemblée Nationale,
00:42:35 c'est ici qu'hier et aujourd'hui les militants radicaux se sont rassemblés
00:42:39 devant ces gyrophares bleus avec un incendie qui a été déclaré,
00:42:42 et comme hier, regardez la stratégie, on tourne vers la gauche,
00:42:45 vous avez en face le Jardin des Tuileries, à gauche les palaces parisiens,
00:42:49 la rue de Rivoli, et bien cette foule est nassée dans ce coin de la place de la Concorde
00:42:54 en vue peut-être d'une prochaine dispersion dans les prochaines minutes
00:42:57 et c'est forces de police qui sont prêtes à intervenir,
00:43:00 parce que regardez, on va encore tourner sur la gauche,
00:43:02 le chantier ici de l'obélisque de la place de la Concorde
00:43:05 a été totalement saccagé par les Black Blocs,
00:43:09 vous avez des grandes parois blanches en face de vous qui sont encore en place,
00:43:12 et à gauche, regardez, il n'y a plus de parois blanches
00:43:14 puisque les Black Blocs s'en sont servis comme boucliers
00:43:17 pour faire face à ces forces de l'ordre et ont pu pénétrer à l'intérieur
00:43:20 pour déclencher un incendie.
00:43:22 Alors, autour de moi, vous devez sûrement l'entendre,
00:43:24 il ne se passe pas grand-chose pour le moment, pas de pétards,
00:43:26 ni de gêne lacrymogène, ni de slogan,
00:43:29 mais la foule, regardez, est en train d'être nassée vers les palaces,
00:43:32 donc on va prendre la direction, on va suivre ces policiers et cette foule
00:43:35 pour voir ce qui va être la suite de cette manifestation.
00:43:38 Est-ce que les manifestants radicaux vont être encore une fois
00:43:40 dispersés dans les rues de la capitale au risque de semer le trouble,
00:43:43 comme ça a été le cas hier soir, nous le saurons d'ici quelques minutes.
00:43:46 – Merci Augustin, le volet social et politique intimement lié,
00:43:50 on commençait à l'aborder alors qu'on reste évidemment attentif
00:43:52 à ces images en direct, le groupe Liott, donc, on a commencé à l'évoquer,
00:43:56 a officiellement déposé une motion de censure transpartisane à l'Assemblée
00:43:59 contre le gouvernement, LFI a d'ores et déjà annoncé qu'elle la soutiendrait,
00:44:04 le RN également a déposé une motion de censure un peu plus tard,
00:44:09 la question qu'on se pose tous, alors je crois que Véronique
00:44:11 voulait reprendre et Patrick ensuite, est-ce qu'elle peut aboutir ?
00:44:14 À l'heure actuelle, si on combine, je vais être le plus simple possible,
00:44:18 le plus clair possible, si on combine Modem, Renaissance, Horizons,
00:44:21 la majorité présidentielle dispose de 250 voix,
00:44:24 je ne compte pas LR évidemment, l'opposition, 257, la majorité elle est à 287,
00:44:30 il faudrait donc une trentaine de députés LR sur les 61
00:44:33 pour que la notion de la motion de censure soit votée,
00:44:37 ceux qui ont la clé, ce sont LR, les traîtres de la majorité,
00:44:40 s'il allait jusqu'au bout.
00:44:41 Il faut rajouter 5 indépendants,
00:44:43 Oui il y a 5 indépendants également, vous avez raison,
00:44:45 donc il faudrait 25 LR, vous avez raison.
00:44:47 Et c'est vrai que chaque voix est importante puisque ça se joue à 2-3 voix près,
00:44:51 c'est pour ça que ce qui est en train de se jouer en coulisses,
00:44:54 ce qui est en train de se jouer en coulisses aujourd'hui,
00:44:57 c'est qu'il pourrait y avoir, et vous l'avez peut-être entendu dans la journée,
00:45:00 une coalition avec les LR, on dit qu'Emmanuel Macron
00:45:04 serait en train de travailler avec une forme de coalition
00:45:07 pour demander aux LR de participer.
00:45:10 Rachida Dati-Voilà lui a demandé,
00:45:11 dans un entretien qui sera diffusé demain je crois sur France Culture,
00:45:15 pour lui dire voilà, il faut aujourd'hui,
00:45:19 si vous voulez apporter un peu de stabilité et réussir à gouverner,
00:45:24 il faut, non mais ce qui est assez incroyable quand elle dit ça
00:45:26 et quand d'autres disent ça,
00:45:27 c'est qu'il y a déjà des LR qui sont passés dans le camp en fait
00:45:31 d'Emmanuel Macron il y a de ça quelques mois.
00:45:34 - Mais là ce serait un contrat de gouvernement entre partis.
00:45:36 - Oui, mais alors là ce serait la fin probablement des LR,
00:45:38 je pense que là ils seraient en train de s'auto-dissoudre.
00:45:42 - C'est pour ça que c'est pas évident que tout cela passe.
00:45:46 Et que aujourd'hui, beaucoup des LR qui sont retournés sur le terrain,
00:45:50 qui vont discuter aussi avec leurs administrés, avec la population,
00:45:56 ils vont juger un petit peu les choses.
00:45:57 Et quand ils reviendront lundi à Paris,
00:45:59 les choses peuvent peut-être un peu évoluer.
00:46:01 - Alors, Véronique, ceux qui étaient contre la réforme,
00:46:03 il y a normalement aucune logique à ce qu'ils votent.
00:46:06 - Bien sûr.
00:46:07 - Parce que la censure c'est pour un politique comme la s'applique.
00:46:09 - Bien sûr.
00:46:10 - Je vais juste rappeler une chose Véronique avant de vous rendre la parole.
00:46:14 Plus de 100 motions de censure j'ai notées ont été déposées depuis 1958.
00:46:18 Une seule a été adoptée.
00:46:20 - 62.
00:46:20 - 62 contre l'élection du président de la République au suffrage universel
00:46:23 qui avait fait chuter le gouvernement de Georges Pompidou.
00:46:27 Vous diriez que le général de Gaulle qui ensuite avait justement
00:46:29 dissous l'Assemblée nationale.
00:46:31 - Vous diriez qu'on est dans une crise politique majeure
00:46:33 et on se dirige vers cette deuxième exception, j'ai envie de dire,
00:46:37 qui confirmerait la règle.
00:46:38 Oui, une motion de censure peut passer,
00:46:39 un gouvernement peut être destitué sous la Ve République.
00:46:43 - Oui, on est dans une crise politique majeure
00:46:45 parce qu'il y a un désamour et même une haine pour Emmanuel Macron
00:46:49 et des Français qui sont déboussolés.
00:46:51 Et on ne voit pas de réponse démocratique immédiate.
00:46:55 Cela dit, je pense qu'on a une constitution en titane.
00:46:58 Je pense que cette constitution, c'est ce qui sauve la France.
00:47:01 C'est-à-dire, c'est ce qui nous reste et qui continue à faire qu'on tient bon
00:47:04 et qu'un gouvernement, même mal aimé, même désavoué, tient bon.
00:47:09 Pour le meilleur et pour le pire.
00:47:10 - J'ai l'impression qu'il y a un sentiment d'impunité des institutions.
00:47:14 Je ne suis pas sûr que la constitution se dise que ça en ce moment.
00:47:17 - Non, cette constitution, pardonnez-moi, elle a été faite pour gouverner.
00:47:19 Et ce n'est pas la rue justement qui gouverne.
00:47:21 Alors, on peut dire que...
00:47:23 Moi, je pense que les habits de la Ve République sont trop grands
00:47:26 pour les hommes politiques d'aujourd'hui.
00:47:27 Voilà, le drame, il est là.
00:47:29 S'il y a sécession par rapport au vote,
00:47:31 si les Français ne se déplacent plus pour aller voter,
00:47:33 s'ils ne comprennent plus la politique,
00:47:35 s'ils ne comprennent plus le langage politique d'ailleurs,
00:47:38 parce qu'on est en pleine démagogie, en pleine communication du matin au soir.
00:47:42 Si vous faites la liste de ce qu'Emmanuel Macron a fait
00:47:44 depuis qu'il a été élu il y a six ans,
00:47:47 franchement, les réformes sont presque égales à zéro
00:47:50 puisque cette dernière est un fiasco.
00:47:52 Elle est mal comprise et de toute façon, elle ne servira pas à grand-chose.
00:47:57 Et les autres sont inexistantes.
00:47:59 Et on sait bien que la future loi immigration
00:48:00 va servir à régulariser des milliers de clandestins.
00:48:03 Et c'est tout, et il nous restera nos yeux pour pleurer.
00:48:05 Donc non, moi, je crois en la viabilité, en la pérennité
00:48:10 de la Constitution de la Ve République.
00:48:13 Bien entendu, je pense qu'elle a été extrêmement bien pensée
00:48:16 et que ce sont nos gouvernements, nos gouvernants
00:48:19 et nos gouvernements qui ne sont pas à la hauteur.
00:48:22 En tout cas, il y a une détestation du président de la République
00:48:25 dans notre pays comme rarement on en a connu en France.
00:48:28 Sur la motion de censure, elle a peu de chance.
00:48:32 Contre Marine Le Pen, diront certains.
00:48:34 Ceux qui le détestent, ils le détestent comme rarement un président a été détesté.
00:48:38 Sur la motion de censure, elle a quand même peu de chance de passer
00:48:40 parce qu'il manquera quand même une vingtaine de voix.
00:48:42 Il ne faut pas rêver.
00:48:43 Insultez pas l'avenir.
00:48:45 On a été surpris hier.
00:48:47 Pendant un week-end, il peut se passer beaucoup de choses.
00:48:49 Si la motion de censure ne passe pas,
00:48:51 il faut savoir que le président de la République n'est obligé de rien.
00:48:54 Il n'est pas obligé de dissoudre l'Assemblée, il n'est obligé de rien.
00:48:57 Et il se peut très bien qu'il ne se passe rien pendant quatre ans
00:49:00 et que nous ayons un président qui se chiraquise lentement.
00:49:03 Oui, c'est comme ça que ça va finir.
00:49:05 La France restera désespérée.
00:49:07 Kevin Bossuet, avant de retourner un instant sur le terrain,
00:49:10 si c'est possible, avec nos amis en régie.
00:49:12 Oui, non, mais ce qui est dramatique aussi,
00:49:14 c'est le discrédit de la droite française,
00:49:17 la destruction de la droite française.
00:49:19 Comment peut-on comprendre que des députés,
00:49:22 les Républicains, ne votent pas une réforme qui est la leur ?
00:49:26 Parce que dans leur programme, il y avait évidemment les 64 ans.
00:49:30 Elisabeth Borne a fait un geste pour aller vers les 64 ans.
00:49:35 Et on a quand même les Républicains qui, aujourd'hui,
00:49:37 sont un parti qui est divisé.
00:49:40 C'est incompréhensible.
00:49:41 Et surtout, Elisabeth Borne leur a donné des concessions extraordinaires
00:49:45 sur les femmes, sur le CDI senior.
00:49:48 Comment on peut comprendre qu'aujourd'hui,
00:49:51 les Républicains ne votent pas cette réforme ?
00:49:53 Je peux vous dire qu'il y a beaucoup d'électeurs
00:49:57 qui ne comprennent pas ce qui s'est passé.
00:50:00 Le problème, c'est que chez les Républicains,
00:50:03 il y a une nouvelle génération qui arrive
00:50:05 et qui veut balayer les anciens.
00:50:06 Sauf qu'ils vont balayer le parti.
00:50:08 C'est tout ce qu'ils vont faire.
00:50:10 C'est peut-être ce qu'ils cherchent aussi.
00:50:11 Mais comme certains en PS l'ont fait,
00:50:12 ils vont être avalés, soit par le RN, soit par la MAJ.
00:50:16 Olivier Faure, c'est ce qu'il a fait.
00:50:17 Il est secrétaire national du Parti Socialiste.
00:50:19 Il est content, il est député.
00:50:20 Mais d'accord.
00:50:21 Mais M. Puponi...
00:50:22 Il est à 1,5% aux élections, il est content.
00:50:23 Non mais M. Puponi, un peu de cohérent.
00:50:25 Je suis tombé sur un tweet...
00:50:26 Et on va retourner à Concorde.
00:50:27 Je suis tombé sur un tweet d'Aurélien Pradié tout à l'heure
00:50:29 qui date de 2019, où il disait qu'il fallait absolument
00:50:32 aller vers les 64 ans et qu'on n'avait pas d'autre choix.
00:50:34 Non mais ils ont tout faux, la République.
00:50:35 Un peu de cohérent.
00:50:36 Ils ont tout faux et en effet, vous le disiez tout à l'heure,
00:50:37 quand ils vont retourner en circonscription,
00:50:40 ils vont entendre parler du pays, comme certains peuvent dire parfois.
00:50:44 Augustin Donadion s'est rapproché de ces fameux palaces parisiens
00:50:47 qui sont à un bout de la place de la Concorde.
00:50:51 On voit que...
00:50:52 Alors là, on a changé d'image, mais on a vu certains individus
00:50:55 qui prenaient des éléments de mobilier urbain
00:50:58 pour faire une espèce de barricade.
00:51:00 Ça semble encore assez confus autour de vous,
00:51:02 quand bien même, vous nous le disiez il y a quelques instants,
00:51:04 les forces de l'ordre ont réussi à nasser, en tout cas à répartir
00:51:08 dans un endroit précis de la place, la plupart des manifestants.
00:51:11 Oui, alors la NASF vient de s'ouvrir à l'instant,
00:51:16 puisque regardez ces manifestants qui font marche arrière.
00:51:19 Les palaces parisiens sont dans le dos de ces manifestants.
00:51:21 À l'instant, regardez sur la gauche, Antoine va se tourner
00:51:24 pour vous montrer ce qui est en train de se passer.
00:51:25 Ces manifestants qui profitent de l'absence des CRS
00:51:30 juste à côté de nous, pour tenter de récupérer des barrières.
00:51:34 Certains y sont parvenus et sont en train de monter des barricades
00:51:37 pour justement barrer la place de la Concorde en deux
00:51:39 et empêcher les forces de l'ordre de pouvoir progresser aisément ici.
00:51:43 Pardon de vous couper, Augustin, excusez-moi,
00:51:45 mais comment on peut expliquer que la NASF formée par les forces de l'ordre
00:51:48 ait été libérée comme cela ?
00:51:53 Eh ben, je pense, de mon humble avis,
00:51:56 j'ai l'impression qu'en fait la NASF était tellement compacte
00:51:59 qu'arrivée à l'endroit, à l'embouchure au niveau de la rue de Rivoli,
00:52:02 les forces de l'ordre devaient sûrement être en nombre insuffisant
00:52:05 pour contenir toute cette masse qui était véritablement compacte.
00:52:07 Et finalement, la place de la Concorde était vide
00:52:11 et tous les éléments radicaux étaient vraiment
00:52:13 le long de ces palaces parisiens, presque incontrôlable.
00:52:15 Résultat, les tirs de bombes lacrymogènes ont eu lieu.
00:52:18 Et là, vous voyez, alors c'est un petit peu compliqué
00:52:20 parce qu'il y a beaucoup de monde autour de nous, vous vous en doutez.
00:52:22 Et les éléments radicaux ne veulent pas qu'on les filme,
00:52:24 sachant qu'on ne filme pas leur visage puisque nous en avons l'interdiction.
00:52:27 C'est la déontologie qui le veut.
00:52:29 Mais c'est ces éléments qui sont en train de monter toujours une barricade
00:52:34 et ce nuage de fumée, ce nuage de bombes lacrymogènes
00:52:37 pour tenter de disperser ces éléments radicaux.
00:52:39 Un dernier point, tout à l'heure, les forces de l'ordre ont tenté
00:52:42 d'appliquer la stratégie qu'ils appliquent depuis maintenant
00:52:44 plusieurs journées de mobilisation.
00:52:46 Cette stratégie consiste à scinder le groupe en deux
00:52:49 pour affaiblir les éléments radicaux
00:52:52 et pouvoir mieux les contenir.
00:52:54 Mais visiblement, il y a dû y avoir un loupé dans cette stratégie
00:52:56 puisque là, les éléments radicaux, tout le monde se sont retrouvés
00:53:02 pour justement mener ces exactions avec cet engin de chantier
00:53:08 retourné sous vos yeux à l'instant.
00:53:12 Incroyable, ces images, ça dure.
00:53:14 Alors qu'on avait l'impression que les forces de l'ordre
00:53:16 avaient pris le dessus sur les manifestants
00:53:19 pour des raisons de nombre d'effectifs
00:53:22 ou pour d'autres raisons qu'on tentera d'élucider un peu plus tard.
00:53:25 Ces manifestants qui remettent une pièce dans la machine,
00:53:28 qui retournent vers ces échafaudages,
00:53:30 qui vont refaire des armes par destination avec ce qu'ils trouveront,
00:53:32 qui vont retourner à l'affrontement.
00:53:34 Et ça peut durer longtemps comme ça.
00:53:37 Avec un secteur à protéger parce que,
00:53:40 pour ceux qui ne connaissent pas forcément la géométrie des lieux,
00:53:42 on est à 800 mètres de l'Elysée qui est de l'autre côté,
00:53:46 côté des grands palaces parisiens.
00:53:47 Vous prenez un peu sur la gauche.
00:53:49 Quand on est en face, on est à 800 mètres.
00:53:50 Donc il faut sécuriser devant le jardin.
00:53:52 On est devant les jardins de l'Elysée, bien sûr.
00:53:55 Donc il y a tout ce périmètre qu'il faut sécuriser.
00:53:57 - Et l'ambassade des États-Unis.
00:53:58 - Et l'ambassade des États-Unis qui est au coin, évidemment,
00:54:00 sur cette place de la Chambre.
00:54:02 - Je ne suis pas sûr que ce soit une cible, l'ambassade.
00:54:03 Quoique, elle représente le capitalisme.
00:54:06 - Pour des anticapitalistes, c'est la fin de ma vie.
00:54:08 - Ce n'est pas faux.
00:54:09 François Puponi, on n'est pas là pour lire dans le mar de café,
00:54:13 mais c'est quoi le scénario là ?
00:54:15 Qu'est-ce qui est en train de s'écrire ?
00:54:17 À quel film est-on en train d'assister ?
00:54:19 À quel mauvais film ?
00:54:21 - La motion de censure n'est pas votée, à quelques voix.
00:54:24 Et donc on est dans une crise politique majeure, quoi qu'il arrive.
00:54:27 Et le président de la République doit reprendre une initiative.
00:54:29 Je ne vois pas comment le gouvernement reste.
00:54:31 Ah bah oui, impensable.
00:54:33 La déclaration d'Olivier Véran aujourd'hui,
00:54:35 qui j'ai beaucoup de respect,
00:54:37 on a été député ensemble, dire
00:54:39 "nous avons toute la légitimité pour gouverner".
00:54:41 C'est une manière d'en rajouter, d'exciter les gens.
00:54:43 Et même la première ministre devrait, si je le pense sincèrement,
00:54:46 démissionner, elle n'a pas démérité,
00:54:47 mais elle n'a pas réussi à constituer une majorité sur ce texte majeur.
00:54:51 Et puis on essaie de tourner la page,
00:54:53 de repartir sur une autre base, avec une autre manière de faire.
00:54:55 Et puis si la motion de censure est votée,
00:54:58 là, la seule solution c'est la dissolution.
00:55:00 Redonner la parole au peuple.
00:55:02 - Dissolution et après il reste quatre ans avec le Président de la République.
00:55:05 - Non mais le Président de la République dit aux Français
00:55:07 "soit vous me donnez une majorité, soit on est l'autre,
00:55:08 et puis on sera en cohabitation".
00:55:10 Il n'a pas d'autre solution.
00:55:12 - Véronique.
00:55:13 - Oui, Elisabeth Borne, c'était, c'est un bien gros mot,
00:55:18 hier c'est dix mois à Matignon,
00:55:21 et Édith Cresson restait dix mois et dix-huit jours.
00:55:25 - Est-ce que c'est une bonne raison pour ne pas la renvoyer de l'hôtel de Matignon ?
00:55:30 - Non mais...
00:55:30 - Ne pas être le Président qui a créé le mandat le plus court d'une femme Premier ministre.
00:55:35 - Elle n'aura pas démérité, mais quand on parle justement
00:55:36 des institutions de la Ve République,
00:55:39 on est dans un régime maintenant tellement hyper-présidentiel
00:55:43 que la Constitution en est dénaturée dans le fonctionnement d'un gouvernement.
00:55:47 Normalement, celle qui devrait être en première ligne la chef du gouvernement,
00:55:51 c'est Elisabeth Borne, c'est pas Emmanuel Macron qui fait la pluie et le beau temps.
00:55:55 Enfin, sans vouloir offenser la Première Ministre,
00:55:59 elle n'a pas démérité, mais on a le sentiment un petit peu
00:56:01 que c'est la potiche du Président.
00:56:03 Les institutions sont complètement dénaturées dans la base de l'Ontario.
00:56:07 - Non mais, je prends des guillemets, bien entendu.
00:56:09 Parce que je trouve qu'en soi, c'est une femme remarquable,
00:56:12 donc ce n'est pas du tout pour dire qu'elle a démérité.
00:56:15 Je veux dire qu'elle n'a de toute façon les pieds point liés
00:56:18 par un désidérata présidentiel.
00:56:20 Et après, oui, il serait plus sain maintenant qu'il y ait de toute façon
00:56:25 un changement de gouvernement, voire une dissolution.
00:56:27 - Juste une petite parenthèse, parce que les...
00:56:28 Enfin, je veux dire, tout ce qui est en train de se dessiner sous nos yeux
00:56:32 était prévisible, anticipable.
00:56:34 Je me réfère simplement aux dernières alertes du renseignement territorial
00:56:39 qui prévenaient également l'utilisation du 49-3.
00:56:42 - C'est bon, vous le savez.
00:56:43 - Ce qui pourrait renforcer le sentiment antidémocratique,
00:56:45 participer à redynamiser la contestation
00:56:47 et potentiellement sa radicalisation.
00:56:49 C'est sous nos yeux.
00:56:50 Oui, Kevin, pardon.
00:56:51 - Oui, bien sûr, parce qu'Emmanuel Macron est dans un sentiment de pique-piscence.
00:56:55 Il pensait que ça allait passer, il est au-dessus de tout le monde.
00:56:58 Et aujourd'hui, il se prend la réalité en pleine farce
00:57:01 pour en venir sur Elisabeth Borne.
00:57:03 - Je veux bien, mais est-ce que c'est véritablement Elisabeth Borne le problème ?
00:57:07 Si vous mettez de côté Elisabeth Borne, vous la remplacez par qui ?
00:57:10 On sait très bien qu'Emmanuel Macron a déjà eu de grandes difficultés
00:57:13 à trouver un Premier ministre, que cela soit Jean Castex
00:57:16 ou que cela soit Elisabeth Borne.
00:57:18 C'était très compliqué pour lui.
00:57:19 Et encore une fois, je ne crois pas que ce soit Elisabeth Borne le problème.
00:57:23 C'est plus grave encore pour Emmanuel Macron,
00:57:25 puisque le problème, c'est lui.
00:57:26 Il y a un tel degré de haine vis-à-vis du président de la République dans notre pays
00:57:31 que ça va être très compliqué pour Emmanuel Macron
00:57:34 de continuer à diriger notre pays.
00:57:36 Surtout que M. Macron nous avait quand même annoncé
00:57:39 une nouvelle méthode de gouvernement.
00:57:41 Nous avait quand même annoncé une nouvelle manière de faire.
00:57:45 Sauf qu'on a l'impression qu'Emmanuel Macron, qui voulait incarner le renouveau,
00:57:49 est en train d'incarner les vieilles méthodes du passé politicien.
00:57:53 C'est ça le problème.
00:57:54 - Comment voulez-vous reprendre la main quand vous n'arrivez pas à faire passer
00:57:55 la plus importante des réformes que vous avez portées ?
00:57:58 - Moi, je ne suis pas là pour critiquer Elisabeth Borne,
00:58:00 parce que je répète, elle n'a pas des mérites.
00:58:01 Mais son rôle, c'était lorsqu'elle a été nommée très tôt.
00:58:07 Très tôt, elle a été nommée, avant la législative,
00:58:11 où elle n'a pas été brillante pendant la campagne.
00:58:13 Et donc, on a perdu quelques députés.
00:58:15 Mais son rôle, c'était de faire en sorte d'aller convaincre le groupe Les Républicains.
00:58:19 - Alors que ça charge sur la Concorde. Allez-y, François.
00:58:20 - Et elle n'en a pas été capable.
00:58:22 Et ça, ce n'est pas la faute d'Emmanuel Macron.
00:58:23 Ce n'est pas la détestation d'Emmanuel Macron.
00:58:25 C'est qu'elle n'a pas eu la capacité politique de convaincre.
00:58:28 Elle a cru qu'en vantant sa réforme, Les Républicains allaient naturellement venir.
00:58:33 Et ça n'a pas marché.
00:58:34 Donc, elle n'a pas su faire de la petite politique,
00:58:36 c'est-à-dire aller chercher chacun des députés républicains pour les amener.
00:58:40 - Elle est restée trop technocratique.
00:58:42 - Elle est restée trop technocratique, pensant que le pari de l'intelligence allait marcher.
00:58:46 - Je suis d'accord avec vous, M. Puponi,
00:58:47 mais si Les Républicains avaient vraiment voté en fonction de leurs conditions,
00:58:51 sans doute que cette réforme serait passée.
00:58:53 Ils ont fait de la politique politique, de l'idéologie politique.
00:58:55 - Mais les Républicains étaient capables de ce qu'ils avaient fait.
00:58:57 - Les Républicains, ils sont... - Allez, il nous reste quelques secondes.
00:58:58 - Oui, non mais Les Républicains, ils sont dans l'opposition aussi, à un moment donné.
00:59:01 Sinon, ils étaient, vis-à-vis de leur électorat, ils n'avaient plus aucune crédibilité,
00:59:05 s'ils soutenaient, évidemment, le gouvernement, qui plus est, sur une réforme,
00:59:08 sur une réforme qui leur semblait mal embarquée.
00:59:10 Quoi qu'il en soit, pour revenir à Elisabeth Borne,
00:59:14 cette réforme des retraites a été très mal engagée.
00:59:16 C'est-à-dire qu'il y avait, et ça a été fait à l'envers,
00:59:19 il fallait faire une grande conférence sur le travail,
00:59:21 mettre les choses sur la table et puis ensuite avancer.
00:59:23 Et puis, quoi qu'il en soit, il y a trois ans en arrière, nous étions là, à cette date,
00:59:28 dans le "quoi qu'il en coûte".
00:59:30 On a commencé, effectivement, à travailler là-dessus.
00:59:32 Donc, on a dévalorisé, en fait, le travail,
00:59:34 et on n'a pas retravaillé autour de ça depuis.
00:59:38 Et donc, il y a certaines personnes qui n'ont pas envie de travailler plus longtemps, également.
00:59:41 - Quasiment 21h sur l'antenne de CNews, merci à vous de nous être fidèles et de nous suivre.
00:59:45 Ces images en direct passent de la Concorde pour le deuxième soir de suite.
00:59:48 Des échauffourées ont lieu, face à face, entre des manifestants, des ultras,
00:59:52 des éléments violents et la police.
00:59:54 J'en profite d'ailleurs pour remercier nos équipes sur le terrain.
00:59:56 Vincent Flandes, Marion Berchet, Augustin Donadu, Antoine Durand,
00:59:59 en régie Jean-Luc Lombard, Philippe Halavision, Kigane Salé, Benjamin Nau et Robin Piette,
01:00:05 qui ont préparé cette émission.
01:00:07 On reste, évidemment, le temps qu'il faudra sur ces images en direct.
01:00:10 Olivier Benquemoun, qui, comme chaque soir, évidemment, nous rejoint à 21h.
01:00:14 Mais, Olivier, on va se concentrer ensemble, évidemment, aussi sur ces images en direct.
01:00:20 Alors qu'il y a un homme qui joue de la cornemuse place de la Concorde.
01:00:22 Alors ça, c'est surprenant.
01:00:23 - Oui, c'est la Saint-Patrick.
01:00:24 - C'est la Saint-Patrick, oui, c'est vrai.
01:00:25 Alors, Olivier, il ne s'agira pas de...
01:00:27 Incroyable, cette image.
01:00:28 - Je pense que c'est pour m'accueillir.
01:00:30 - C'est pour l'amoureux de la culture que vous êtes.
01:00:32 - C'est sans doute pour m'accueillir un peu de...
01:00:34 C'est vrai que c'est assez décalé, cette image.
01:00:36 Avec un drapeau breton, si je ne me trompe pas.
01:00:38 - Oui, c'est vrai que c'est la Saint-Patrick.