• il y a 2 ans
Le philosophe et essayiste Michel Onfray est l'invité de BFMTV ce vendredi matin. 

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Transcription
00:00 On va revenir sur des sujets d'actualité.
00:01 D'abord les retraites, bien sûr.
00:03 Le projet de loi est actuellement en discussion au Sénat
00:05 et les syndicats promettent une France à l'arrêt
00:07 mardi prochain, le 7 mars.
00:09 La CGT appelle carrément, je cite,
00:10 "à mettre à genoux l'économie française".
00:13 Est-ce que vous croyez à ces blocages ?
00:15 Est-ce que vous les soutenez ?
00:16 Oui, oui, oui, je soutiens.
00:18 Je soutiens.
00:19 Je pense qu'effectivement,
00:19 nous avons les moyens d'une retraite à 60 ans.
00:22 C'est simplement une décision européenne.
00:24 On nous fait passer ça comme quelque chose d'important, d'urgent.
00:27 C'est-à-dire une décision européenne ?
00:30 Effectivement, vous entendez,
00:31 ça fait partie des éléments de langage.
00:34 Ça se passe comme ceci en Belgique,
00:35 ça se passe comme cela en Allemagne,
00:36 c'est ainsi en Italie.
00:38 Même Éric Zemmour nous a fait savoir que,
00:40 puisque partout en Europe, c'était comme ça,
00:41 qu'on ne pouvait même pas échapper à l'Europe.
00:43 Si on peut échapper à l'Europe,
00:44 je pense qu'on peut effectivement rester souverain en disant
00:47 il n'y a pas d'urgence.
00:47 C'est vrai qu'on veut une espèce d'unification.
00:49 L'Europe veut de l'unification surtout, en tout,
00:51 y compris sur ce terrain-là.
00:53 Je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas compris
00:54 qu'il n'était pas légitime.
00:55 50% des gens ne l'ont pas.
00:56 C'est-à-dire qu'il n'a pas été légitime,
00:57 il a été élu.
00:58 Il a été élu, justement.
00:59 Il a une majorité relative,
01:01 le Parlement se saisit du texte.
01:02 Elle est très relative.
01:03 Il y a simplement un moment donné
01:04 où quand vous vous dites
01:05 je n'ai été élu que par 50% des gens qui ont voté,
01:08 et dans ce qui ont voté que par des gens
01:10 qui minoritaires ont parfois voté,
01:12 non pas pour mon programme,
01:12 mais contre Marine Le Pen, par exemple.
01:13 Ce qui est à peu près toujours le cas dans une élection,
01:15 on vote contre la personne.
01:16 C'est possible, simplement quand...
01:18 Mais vous dites qu'il n'a pas de légitimité politique.
01:19 Je finis juste pour vous dire que
01:21 quand on va presser à l'Assemblée nationale
01:22 et qu'on perd sa majorité,
01:24 qu'on ne l'a pas, il y a un moment donné
01:25 où le général de Gaulle entend ce que le peuple lui dit.
01:27 Donc il y a un moment donné
01:29 où on n'est pas au pouvoir pour dire
01:30 c'est ainsi, j'ai une feuille de route,
01:31 elle est à Bruxelles.
01:32 La feuille de route de Bruxelles étant d'ailleurs à Washington.
01:34 Et j'ai décidé que ce serait ainsi.
01:36 C'est-à-dire que...
01:37 Juste c'est-à-dire Bruxelles, Washington,
01:38 vous êtes en train d'expliquer
01:39 que cette réforme des retraites
01:40 est une sorte de manipulation
01:42 et que c'est imposé à Emmanuel Macron
01:43 qui suit les ordres de...
01:44 C'est le mot complotiste que vous cherchez.
01:46 Non mais je vous pose la question
01:47 parce que je suis assez étonné.
01:48 Oui, ben oui.
01:49 Personne n'impose cette réforme des retraites.
01:50 On peut la contester mais...
01:51 Personne.
01:52 Mais je vous dis simplement que la légitimité n'existe pas
01:54 parce que Macron pense que le peuple est à son service.
01:57 On consulte le peuple,
01:59 on demande au peuple ce qu'il souhaite.
02:00 Et quand le peuple dit non,
02:02 ça ne nous intéresse pas,
02:03 et bien voilà, on dit on passe à autre chose.
02:04 Simplement on dit non, non,
02:05 vous avez une feuille de route, c'est ainsi.
02:07 Et vous n'ignorez pas que la France
02:08 joue un jeu particulier avec l'Europe,
02:10 que la souveraineté nationale est perdue depuis 1992
02:13 et que l'Europe joue un rôle particulier avec les États-Unis.
02:16 Qu'il s'agit de travailler une dilution des nations,
02:19 des peuples pour faire de telles sortes.
02:20 Alors l'espèce sur la réforme des retraites,
02:21 on ne voit pas bien exactement le rapport avec Washington.
02:23 C'est très exactement ça.
02:24 Vous allez bosser toujours plus
02:25 et puis vous allez être payés toujours moins
02:26 et puis les gars femmes vont faire la loi
02:28 et puis il n'est pas question que les syndicats puissent décider.
02:31 Oui, moi je suis d'accord avec ce que demandent les syndicats aujourd'hui.

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