• l’année dernière
Avec Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie

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##L_INVITE_POLITIQUE_SUD_RADIO-2023-02-10##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:04 Et l'invité ce matin, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie.
00:08 Bonjour Roland Lescure.
00:09 Bonjour à vous.
00:10 La nationalisation d'EDF, qu'est-ce qui s'est passé hier à l'Assemblée ?
00:13 On va essayer de comprendre avec vous, à côté de la réforme des retraites,
00:16 une grande préoccupation aussi aujourd'hui pour notre économie.
00:20 Déficit commercial, pourquoi la France n'arrive plus à vendre suffisamment ?
00:24 Et puis le retour à la souveraineté, la réindustrialisation.
00:28 Où en est-on avec ce qui se passe du côté de la Técoère à Toulouse,
00:32 qui déménage à l'étranger ?
00:33 Enfin nous parlerons aussi du monde automobile qui est en pleine incertitude
00:37 et qui attend des annonces.
00:39 Commençons donc par ce petit pataquès hier à l'Assemblée sur EDF.
00:42 Alors c'était la niche parlementaire des socialistes.
00:44 Toutes les oppositions ont voté leur texte sur la nationalisation de l'entreprise.
00:49 Contre votre avis, alors il y a aussi le bouclier tarifaire pour les artisans boulangers, l'extension.
00:54 En considérant toutes les oppositions que votre projet vise, je cite,
00:59 certes à nationaliser, mais en vendant d'abord les activités les plus rentables.
01:07 Alors vous deviez répondre effectivement à ça.
01:09 Qu'est-ce que vous répondez ce matin ?
01:11 D'abord que cette proposition de loi est inutile,
01:14 puisqu'elle décide de nationaliser une entreprise
01:17 qui depuis trois jours est détenue à 96% par l'État,
01:20 puisque la nationalisation on l'a lancée il y a six mois,
01:23 et que dans quelques semaines on sera à 100%, donc elle est inutile.
01:26 Deux, elle est complotiste,
01:28 parce qu'on nous prête des intentions
01:33 que le gouvernement a démenties de manière très ferme depuis plusieurs mois.
01:37 Nous ne souhaitons ni démembrer ni démenteler EDF, nous souhaitons le développer.
01:41 C'est l'opérateur qui va nous permettre de redévelopper
01:44 de manière accélérée, ambitieuse, le nucléaire en France.
01:47 Bruno Le Maire l'a dit en juillet dernier,
01:49 la Première Ministre l'a écrit à Luc Rémond, le nouveau PDG d'EDF,
01:52 "Le projet Hercule est enterré, nous souhaitons développer cette entreprise."
01:56 Trois, c'est peut-être plus important,
01:58 elle est contraire aux droits européens.
02:00 Alors que les Insoumis et le Front National soient contraires aux droits européens,
02:04 ça fait des années qu'ils se font la laine, si je puis dire, sur le dos de l'Europe.
02:07 Mais qu'un groupe socialiste, historiquement européen,
02:11 porte une proposition de loi
02:13 qui met à mal des conclusions du sommet européen,
02:17 du sommet de Barcelone en 2002.
02:19 Président Jacques Chirac, Premier Ministre Lionel Jospin,
02:22 Ministre du Gouvernement Jean-Luc Mélenchon.
02:24 C'est de ça dont on parle.
02:26 Ils adoptent une proposition de loi qui va à l'encontre de ça,
02:28 qui pour simplifier, a permis de faire en sorte que le marché européen,
02:31 aujourd'hui de l'électricité, soit le plus efficace au monde.
02:34 En Californie, quand il y a un blackout,
02:36 le Texas n'envoie pas d'électricité en Californie.
02:39 En France, quand il y a insuffisamment d'électricité,
02:41 comme ça a été le cas cet hiver, l'Allemagne nous en envoie, et vice-versa.
02:44 Ce marché a été organisé par Lionel Jospin,
02:47 les socialistes aujourd'hui, avec l'appui des républicains,
02:50 dont l'histoire voulait quand même qu'ils ne s'affichent comme libéraux.
02:53 Et dernier point, encore plus important,
02:56 cette proposition de loi, elle est anti-constitutionnelle.
02:59 Le président de la Commission des Finances, Éric Coquerel,
03:02 qui s'assoit sur deux articles de la Constitution,
03:05 pas un, l'article 40, l'article 45,
03:07 en laissant adopter une disposition qui, un,
03:10 n'a rien à voir avec le texte, ça c'est l'article 45,
03:13 et deux, n'est pas financé, c'est l'article 40,
03:15 c'est anti-constitutionnel.
03:18 Franchement, un président de commission, qui se comporte
03:21 anti-constitutionnellement, c'est la première fois que je prononce
03:24 le mot le plus long de la langue française sur vos radios.
03:27 - C'est une accusation grave que,
03:30 ce matin, vous prononcez Roland Lescure, contre toutes les oppositions,
03:33 notamment les socialistes et les insoumis, non ?
03:36 - Moi je regrette qu'on ait une association
03:39 de ceux qui, historiquement, sur ce sujet
03:42 européen, étaient contraires, pour faire,
03:45 je le répète, une proposition de loi inutile,
03:48 démago, contre-productive, et en plus
03:51 anti-constitutionnelle. - Sur le risque, disent-ils, de démantèlement
03:54 d'EDF, là vous donnez des garanties ?
03:57 - Oui, on l'a dit, on l'a écrit.
04:00 Mais deux, surtout, EDF,
04:03 non seulement il ne faut pas le démembrer, non seulement il ne faut pas le démanteler,
04:06 mais il faut le développer. EDF va construire 6 EPR.
04:09 C'est le président de la République qui l'a annoncé il y a un an.
04:12 Mais EDF va aussi, on va parler de désindustrialisation,
04:15 EDF, c'est un champion qui doit exporter.
04:18 C'est un champion qui porte une filière, où il y a 200 000 employés aujourd'hui,
04:21 et des centaines de filiales et d'entreprises
04:24 qui travaillent pour EDF. Si vous empêchez EDF
04:27 de se développer, parce qu'il y a ça dans cette proposition de loi,
04:30 incapacité d'EDF de nouer des partenariats
04:33 capitalistiques, avec une entreprise finlandaise
04:36 pour construire un EPR en Finlande, avec une entreprise
04:39 italienne pour construire un acteur en Italie, c'est plus possible
04:42 avec cette proposition de loi. On coupe les ailes d'EDF. Moi je souhaite
04:45 qu'EDF se développe. - Et à ce propos, est-ce qu'on pourrait financer justement
04:48 le nucléaire en France par le Livre-EA ?
04:51 On en a parlé avec Eric Revelle ce matin,
04:54 ce qui est dans l'air visiblement. - Oui, enfin il y a eu
04:57 des bruits dans la presse autour de ça. Ce que je peux vous dire,
05:00 moi j'ai été au conseil de politique nucléaire, il y a une semaine, jour pour jour,
05:03 avec le président de la République, on a un plan
05:06 de développement extrêmement ambitieux du nucléaire en France.
05:09 Et on est en train de le préciser, y compris les conditions de financement.
05:12 Donc on va regarder toutes les options, financement public, financement privé.
05:15 L'objectif, il est clair, c'est que si on veut décarboner la France,
05:18 on a besoin d'électricité décarbonée, en volume
05:21 extrêmement important, et à un prix compétitif.
05:24 Donc les sujets de financement vont être très importants. - Donc vous ne l'écartez pas ?
05:27 - Non, ça fait partie des autres options. - Mais alors si les gens qui ont un Livre-EA
05:30 ont un rôle nucléaire... - Ça fait évidemment partie
05:33 des enjeux à intégrer dans la réflexion.
05:36 C'est pour ça que je ne vous annonce pas aujourd'hui qu'on va le faire. Je vous dis qu'on va regarder
05:39 un certain nombre d'options, financement public, financement privé,
05:42 et moi je considère qu'il va sans doute falloir des deux. On a besoin de plus de 50 milliards
05:45 pour construire 6 aupères dans les années qui viennent.
05:48 Et surtout, je le répète, si on veut réindustrialiser,
05:51 décarboner la France, on a besoin d'électricité
05:54 pas chère, décarbonée et en quantité
05:57 astronomique. - Oui, Roland Lescure, venez-en au coup de froid sur l'économie.
06:00 Le déficit commercial de la France, on va voir ça. Les doutes sur la réindustrialisation
06:03 et puis un monde de l'automobile aussi qui patine.
06:06 À ce sujet, on attend un grand plan d'investissement
06:09 autour de l'automobile. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
06:12 - Oui. Alors d'abord,
06:15 j'aimerais bien être le docteur Phil Goode du gouvernement si ça vous dérange pas.
06:18 La France ne va pas si mal que ça. - Déficit commercial record.
06:21 - Le déficit commercial est un défi majeur auquel
06:24 je m'attelle. - 164 milliards.
06:27 - Oui, donc 80 milliards. Malheureusement, il y a une facture énergétique qui a explosé.
06:30 Et face à ça, des exportations qui repartent
06:33 à la hausse, si on ne réindustrialise pas la France,
06:36 on va toujours avoir un déficit extérieur qui se creuse
06:39 parce que pour exporter, il faut produire. - Bien sûr. - Pour l'instant, on achète.
06:42 Donc, premier point, on a les moyens
06:45 de combattre ce déficit, mais il faut réindustrialiser
06:48 la France. Deux, on a encore une croissance positive
06:51 en France, là où un certain nombre de pays européens sont au bord de la récession.
06:54 Trois, l'inflation est plus faible chez nous qu'ailleurs. Mais quatre, vous avez
06:57 raison, il y a des secteurs qui font face à des ventes faces énormes,
07:00 dont le secteur de l'automobile, puisqu'on a décidé ensemble
07:03 de passer du moteur thermique au moteur électrique. Il faut
07:06 accompagner la filière. Ce que je vous annonce ce matin,
07:09 c'est qu'on va consacrer plus de 1 milliard d'euros
07:12 aux filiales et aux fournisseurs de rang 2 et 3,
07:15 donc les petites entreprises qui aujourd'hui fourmillent
07:18 pour construire les automobiles d'aujourd'hui,
07:21 on va les accompagner pour les orienter vers à la fois la
07:24 constitution des véhicules de demain, des voitures électriques,
07:27 mais aussi d'autres secteurs qui se développent. Pourquoi pas le nucléaire,
07:30 par exemple ? On a aujourd'hui des entreprises qui travaillent pour l'automobile.
07:33 - Donc c'est tous les équipementiers du monde automobile. - Exactement.
07:36 - Donc 1 milliard. - Plus de 1 milliard.
07:39 On appelle ça un appel à projet. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on va
07:42 dire à ces sous-traitants, on va vous aider
07:45 avec de l'argent public à organiser votre transition
07:48 et notamment votre diversification vers des secteurs
07:51 qui vont bien. On va peut-être parler de la télécom, mais
07:54 l'aéronautique aujourd'hui est un secteur qui va bien en France, qui rebondit,
07:57 les carnets de commandes sont pleins, et donc peut-être qu'un certain
08:00 nombre de fournisseurs automobiles vont se diriger
08:03 vers la fourniture de pièces, vers l'aéronautique.
08:06 On a aujourd'hui les moyens d'accompagner
08:09 une vraie révolution industrielle, dès la décarbonation.
08:12 - Mais alors attendez, si je vous écoute et si je vous suis,
08:15 on l'escure, donc vous allez aider les équipementiers automobiles
08:18 à aller vers d'autres secteurs notamment, mais alors les automobiles
08:21 en France, elles viendront d'où ? Elles seront fabriquées
08:24 en Europe centrale, en Chine, etc.
08:27 - Vous avez raison, il faut être très précis.
08:30 Le plan, c'est 2 millions de voitures automobiles
08:33 électriques construites en France très vite,
08:36 d'ici 2030. On a déjà des engagements fermes
08:39 des constructeurs pour en construire 1 million
08:42 dans les 2 années qui viennent, la 308,
08:45 la 4L, la Renault 5, tout ça, ça va être construit en France.
08:48 Mais en revanche, ce qu'on sait, c'est que pour construire
08:51 une voiture électrique, on a besoin de beaucoup moins
08:54 de pièces mécaniques que pour construire une voiture thermique.
08:57 Donc, c'est pas les constructeurs automobiles qui vont être
09:00 les plus affectés par cette transition, c'est les fournisseurs.
09:03 C'est eux qu'il faut qu'on accompagne, il faut qu'on forme
09:06 des employés, il faut qu'on les aide à se diversifier,
09:09 il faut qu'on les aide à non seulement survivre, mais à profiter
09:12 de cette transition qui est au fond une opportunité. La révolution
09:15 industrielle, celle du XXIème siècle,
09:18 c'est la révolution de la décarbonation. On va créer
09:21 des dizaines de milliers d'emplois. Malheureusement, il va falloir
09:24 orienter des gens qui aujourd'hui sont dans des filières qui vont avoir tendance à
09:27 décliner, vers celles qui vont se développer, et ça, ça fait partie
09:30 de mon job. - Oui, vous avez parlé de l'aéronautique, l'usine
09:33 de Coer, qui va déménager, a priori.
09:36 On avait un syndicaliste tout à l'heure qui nous le disait. - Je l'ai entendu, oui.
09:39 - Vous êtes inquiet de cette situation, parce qu'il y a eu de l'argent public
09:42 qui a été mis quand même sur la table pour
09:45 cette usine qui était dite du futur. - Je vais être très
09:48 franc avec vous, je suis pour le moins surpris. Parce que je l'ai dit
09:51 il y a un instant, le secteur de l'aéronautique va plutôt bien,
09:54 après évidemment une crise du Covid qui l'a beaucoup affecté.
09:57 Le secteur de l'aéronautique européen va bien,
10:00 les carnets de commandes d'Airbus sont pleins.
10:03 On a aujourd'hui toute une filière qui est en train de rebondir de manière extrêmement forte.
10:06 Donc, un des fournisseurs importants
10:09 du secteur aéronautique, qui visiblement
10:12 a des plans de fermeture, j'en suis surpris.
10:15 Donc moi j'ai demandé à mes équipes, pour être très concret, de recevoir la direction
10:18 dès aujourd'hui. Je souhaite d'ailleurs, à l'issue
10:21 de cette rencontre, échanger avec la présidente de la région, Carol Degas,
10:24 qui elle aussi s'est émue de cette situation.
10:27 On va, comme on le fait à chaque fois, rencontrer les représentants
10:30 des salariés, les organisations syndicales. Moi j'ai besoin qu'on m'explique
10:33 exactement ce qui est en train de se passer, parce que à ce stade
10:36 je suis un peu surpris. - Vous n'aviez pas été prévenu avant ? - Non, j'ai été
10:39 comme vous. - Déménagement, donc des localisations
10:42 Mexique, République tchèque. - Non mais on n'en est pas
10:45 encore là, j'entends qu'il y a des plans, donc j'aimerais qu'on m'explique
10:48 les plans, et voir si on peut peut-être trouver d'autres plans. - Oui, parce que
10:51 sinon il faudrait rendre l'argent public ou pas ? - Non mais écoutez,
10:54 c'est très clair aujourd'hui, de l'aide publique,
10:57 on en a fait beaucoup pendant la Covid, on va d'ailleurs continuer à en faire.
11:00 On est des entreprises, moi j'ai aidé Duralex, vous savez qu'on a
11:03 cherché, et on espère trouver très vite, un repreneur
11:06 définitif pour l'entreprise Carlight, qui fait des poches
11:09 en tourcoing, des poches à perfusion. Nous on est là pour aider le tissu industriel
11:12 à se développer en France. Mais pour ça, on a besoin
11:15 d'actionnaires qui s'engagent, de directions qui font le boulot,
11:18 et de salariés, en général ça c'est le cas, qui sont mobilisés.
11:21 Donc on va voir si c'est le cas pour cette usine et cette entreprise.
11:24 - Il y a une question aussi en ce moment qui agite beaucoup autour des
11:27 super profits, des grands bénéfices des grandes entreprises. Il y a Vinci
11:30 par exemple, pour les autoroutes, ou il y a Total. Alors Patrick
11:33 Pouyanné a dit qu'il y a ces
11:36 super profits, mais qu'il va réfléchir si les prix s'envolaient
11:39 à baisser peut-être les carburants. Qu'est-ce que vous lui dites
11:42 ce matin ? - Ben je lui dis d'abord merci d'y penser,
11:45 c'est sans doute une très très bonne idée, mais je vous dis aussi autre chose.
11:48 C'est que Total, ses 19 milliards de profits
11:51 en 2022, dont une très large partie d'ailleurs à l'international,
11:54 ils l'ont dit, 33 milliards d'impôts payés un peu partout,
11:57 c'est deux à trois fois moins que Chevron, Texaco,
12:00 Shell, les autres majors pétroliers. Si
12:03 on affaiblit Total, si on dit Total finalement en France,
12:06 on n'en veut pas. Sachant que Total est un des plus grands
12:09 investisseurs dans la décarbonation, les éoliennes, les énergies
12:12 renouvelables, etc. Eh ben à l'époque, on aura toujours besoin
12:15 d'essence. Cette essence, il ne viendra pas de Total, il viendra de Chevron,
12:18 il viendra de Texaco, il viendra de Shell, qui font trois fois
12:21 plus de profits aujourd'hui, qui sont sans doute des entreprises
12:24 moins responsables que notre champion national.
12:27 Moi j'en ai un peu marre qu'on fasse du Total bashing, du
12:30 LVMH bashing, pour des entreprises qui créent des centaines
12:33 de milliers d'emplois. Il faut qu'elles soient responsables.
12:36 Une entreprise comme Total, elle doit payer ses impôts, elle le fait, elle doit investir
12:39 dans la transition écologique, elle doit partager les profits avec ses salariés,
12:42 je pense qu'elle l'a fait, en tout cas ils ont annoncé qu'ils le faisaient
12:45 en 2022 et en 2023. Mais à partir de là,
12:48 est-ce qu'on peut être un peu fiers qu'on ait des champions
12:51 mondiaux, aujourd'hui, qui font rayonner la France à l'international ?
12:54 LVMH, c'est là aussi des dizaines de milliers
12:57 d'emplois, c'est le savoir-faire français. On parlait tout à l'heure de déficit
13:00 extérieur. LVMH,
13:03 c'est un des principaux contributeurs positifs
13:06 au compte extérieur de la France. Airbus,
13:09 Vinci, Vinci, Vinci, construit
13:12 des transports, des autoroutes,
13:15 des métros partout dans le monde. C'est la marque
13:18 France qui s'exporte. Et nous, on est là à dire à nos champions nationaux
13:21 on va leur couper les ailes. - On se tire des balles dans le pied alors ?
13:24 Parce qu'il y a un discours ambiant qui dit "il faut moins produire en France",
13:27 etc. - Il faut moins produire, il faut moins exporter, il faut moins gagner d'argent,
13:30 il faut moins employer. Non, non.
13:33 Moi je suis un ministre qui souhaite que la France
13:36 a la conquête du monde. Moi je souhaite que l'industrie
13:39 française, elle prospère. Qu'elle prospère,
13:42 oui, en créant des emplois chez nous. Et elle le fait
13:45 pour la première fois depuis 25 ans, elle le fait depuis
13:48 5 ans. On a créé 60 000 emplois en France
13:51 depuis 5 ans. On a besoin de dizaines de milliers d'emplois industriels
13:54 en France. Sinon, ils iront ailleurs. On continuera
13:57 à consommer de l'essence, des sacs,
14:00 des vêtements. - On va continuer à consommer de l'essence ?
14:03 - Au moins pendant 20 ans, il faut se redire. - Vous croyez quand même à l'électrique ou pas ?
14:06 - Bien sûr. - Il y a des doutes sur le tout électrique.
14:09 - Il faut être très clair. En 2035, on ne vendra plus de véhicules
14:12 thermiques en France. On vendra que de l'électrique. Mais en 2035,
14:15 on s'y est engagé et on... - C'est l'Europe ?
14:18 - Non, c'est pas juste l'Europe. C'est une stratégie industrielle de développement.
14:21 Mais ce qui est sûr aussi, Patrick Roger, attendez, c'est qu'en 2035,
14:24 on aura encore 20 millions de véhicules thermiques
14:27 qu'il va falloir laisser rouler. Moi je suis pas pour
14:30 l'interdiction de route. Je suis pour organiser la transition
14:33 de manière ordonnée vers l'industrie du futur,
14:36 vers les biens du futur. Je veux qu'on produise en France
14:39 des biens du quotidien, des meubles, des montres, des vélos,
14:42 des voitures, de manière à ce qu'on ait à nouveau
14:45 une France industrielle qui rayonne dans le monde,
14:48 dont on est fier et qui crée de l'emploi.
14:51 - Merci Roland Lescure, ministre délégué en charge de l'industrie
14:54 qui était l'invité ce matin de Sud Radio.

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