Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d'Antenne 2 puis France 2 et ancien patron du service des sports de France Télévisions, est décédé mercredi à l'âge de 78 ans, a annoncé sa famille jeudi à l'AFP. Figure de l'audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait pris sa retraite à l'automne 2016.
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00:00Je pense d'abord à sa famille évidemment, à qui j'adresse mes condoléances,
00:03et j'imagine la tristesse de sa famille, parce que 78 ans aujourd'hui, c'est très jeune,
00:07et Daniel Bilalian les quitte et nous quitte, et le seul fait de vous en parler,
00:11merci de me donner cette occasion, me renvoie de très belles années,
00:16Daniel Bilalian, compagnon de Roux d'ailleurs de Claude, de Bernard Rapp à l'époque,
00:20et de moi-même, de fortes années politiques.
00:24Moi-même d'ailleurs j'ai travaillé aux côtés de Daniel, mais comme commentateur ou éditorialiste,
00:28quand il lui présentait les journaux de 13h et 20h.
00:31– On vous voit sur cette photo, côte à côte presque.
00:35Ce sont de longues années, dites-vous, de compagnonnage, d'une période ?
00:42– Oui.
00:43– Bilalian, c'est synonyme d'une certaine période ?
00:46– Oui, une période intense avec un regard toujours grave de Daniel sur le monde,
00:52lié sans doute à ses propres origines, mère française, mais père arménien,
00:56qui avait fui le génocide et qui avait trouvé refuge en France.
01:01Et je pense que ça a marqué profondément Daniel, le destin de son père, ce parcours,
01:07le fait que la France a été une terre d'asile finalement pour son papa,
01:11et ça a donné à Daniel cette gravité dont je parle, il souriait très rarement à l'antenne.
01:16Et je pense qu'il était tout à fait conscient, grâce d'ailleurs à ce que lui disait son père,
01:22ce que lui racontait son père, de la violence du monde dans lequel nous sommes.
01:27Et évidemment, ça a incité Daniel à être curieux de tout, et notamment de cette violence du monde.
01:33Il pouvait rire en privé, hors antenne, mais à l'antenne, il y avait toujours cette gravité,
01:39ce regard sombre comme ça sur le monde.
01:41L'air grave de Daniel Bilalian que vous soulignez, effectivement, c'est ce qui nous revient aussi en mémoire,
01:47y compris au moment de ces adieux aux 20h, c'était le 30 juillet 1998, on a retrouvé ce moment, regardons-le ensemble.
01:55– Hier soir, vous avez été 7 millions à regarder le journal de 20h sur France 2,
02:0140% de parts de marché, c'est le record d'audience pour ce journal,
02:04c'est de votre part la meilleure façon, sans conteste, de remercier de leurs efforts les journalistes de France 2
02:09et de nous encourager à continuer à faire notre travail en toute honnêteté et en toute indépendance.
02:15Voilà, ici même demain soir, vous retrouverez Philippe Arouard.
02:18Bonsoir, à bientôt, excellente soirée sur notre chaîne.
02:20– Un des adieux sans fanfaronnade, c'est le moins que l'on puisse dire.
02:25C'était le style Bilalian, d'une certaine manière, la sobriété radicale presque.
02:30– Absolument, l'écran de télévision, ça n'était pas un miroir pour lui.
02:35Il ne se considérait pas du tout comme une star, jamais.
02:38Et il y avait cette sobriété, cette discrétion, y compris sur sa vie privée,
02:42qui le caractérisait, et je pense qu'il y tenait.
02:46La relation qu'il avait avec son père explique absolument tout son comportement,
02:51sa posture pendant toutes ces années-lumière.
02:53Il savait qu'il y avait la lumière sur lui,
02:55mais il ne se laissait pas aveugler par cette lumière.
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