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Ce samedi 10 mai à Paris, les néofascistes ont montré leurs mécaniques lors des manifestations et leur rapport à la police et aux autorité. Pour tout comprendre, Libération vous propose d'écouter Maxime Macé et Pierre Plottu, nos journalistes spécialistes de l’extrême droite.

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Transcription
00:00Tatouages de croix gammées et des références plus ou moins subtiles à l'idéologie nazie et même des saluts nazis
00:06lorsqu'ils pensent que personne ne les voit. Durant la manifestation du comité du 9 mai, les néofascistes ont montré leur proximité
00:13évidente avec l'idéologie du troisième reich et pourtant ils ont pu défiler en toute tranquillité
00:18entourés d'un cordon de police alors qu'en parallèle la manifestation antifasciste organisée en réaction à celle du Sénat-M
00:24elle, elle a été interdite. Alors dans cette discussion on va essayer de comprendre tout ça.
00:29C'est quoi les mécaniques des militants néo-nazis lors de ces défilés, c'est quoi les rapports avec la police, avec l'autorité, est-ce qu'il y a
00:35un deux poids, deux mesures ? Et pour le faire on reçoit Maxime Massé, journaliste spécialiste de l'extrême droite.
00:41Salut ! Et Pierre Plotut, notre autre journaliste spécialiste de l'extrême droite. Salut ! Je voudrais qu'on fasse
00:47qu'on commence par faire un point autour de cette manifestation du 10 mai organisée par le C9M.
00:53Qu'est-ce que, toi Pierre tu y étais, qu'est-ce que tu as vu, comment ça s'est passé ?
00:57Oui, cette année c'est moi qui y étais, Maxime la connaît très bien aussi pour l'avoir déjà couverte, chaque année c'est la même chose depuis des années.
01:05Qu'est-ce qu'on en sait ? On sait que les organisateurs, et cette année c'était encore plus transparent que les années précédentes,
01:10sont donc les héritiers du GUDE. Alors je parle pas du GUDE Paris qui a été créé fin 2021.
01:17Non, fin 2022 pardon. C'est en décembre parce que la dissolution c'est en début 2022, la dissolution du GUDE après les violences le 5 décembre au meeting de Ville-Pinte.
01:30Bref.
01:32On parle du GUDE historique qui lui est créé en 68, qui est un mouvement déjà néofasciste marqué par un anticommunisme primaire, celui de l'époque.
01:43Un antisémitisme aussi, un mouvement ultra-nationaliste qui porte quelque chose en lui, en tout cas profondément d'extrême droite,
01:50et dont toute une génération sera héritière au fil des années jusqu'à aujourd'hui.
01:56Les jeunes qui étaient à la manœuvre, on parle de jeunes gens, par exemple Marc de Cacré,
02:01Val Meynier, ce jeune nervi bien connu pour avoir mené les violences à Ville-Pinte, il a été condamné pour avoir
02:11multiplié les violences dans les rues de Paris, que ce soit avec les zouaves Paris, on pense aux manifestations de gilets jaunes par exemple quand il y avait eu l'attaque du cortège du NPA
02:20en pleine rue ultra-violente,
02:22mais tout un tas d'autres méfaits comme ça,
02:25jusqu'à
02:27l'agression, la charge contre des journalistes,
02:30des consoeurs de l'AFP qui filmaient dans une manifestation anti-vax, ce white bloc qu'avait fondé
02:36tout un tas de militants ultra-nationalistes etc, son parcours est marqué par des violences qui sont connues, qui sont documentées.
02:42Et donc Marc de Cacré, Val Meynier, il était dans l'organisation de cette manif ?
02:45Ah mais très clairement, sur place,
02:48il a été pas cagoulé, ce qui est plutôt une rareté dans ce type de cortège, dans ce cortège-ci précisément,
02:55un petit pull bleu, une petite chemise avec le col qui dépasse, son jean, ses baskets, et surtout
03:01perpétuellement au téléphone,
03:03perpétuellement en train de faire des allers-retours pour replacer les gens, à être celui aussi auquel venait se référer
03:08des gens qui dirigeaient par exemple le service d'ordre. Marc de Cacré, Val Meynier, dirige donc le GUD,
03:13il était un petit peu en retrait ces derniers temps parce qu'il avait des vrais ennuis judiciaires, notamment cette décembre de France-Maroc,
03:19dans laquelle il était mis en cause comme un des organisateurs. Le dossier est tombé,
03:23désormais il n'a plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais l'année dernière c'était déjà le cas. Cette fois c'était à travers
03:29Gabriel Lustau, le fils d'Axel Lustau, l'ancien trésorier du micro-parti de Marine Le Pen,
03:35qui a été condamné pour
03:38son rôle dans des dossiers de détournement de fonds dans le cadre de campagnes électorales.
03:44Gabriel Lustau, au nom du GUD, qui a été aussi condamné pour des violences commises au nom du GUD, dirigeait déjà
03:52cette manifestation l'année dernière, etc, etc.
03:55Merci beaucoup de regarder cette vidéo, j'espère qu'elle vous plaît. Si c'est le cas, abonnez-vous à la chaîne YouTube
03:59de Libération.
04:00Sachez aussi que c'est une discussion qui est menée en direct sur Twitch, donc vous pouvez nous y rejoindre.
04:05D'ici là, je vous souhaite un bon visionnage.
04:07Dans le chat, on a Madness qui se pose une question, les tambours des jeunesses hitlériennes en tête, est-ce que c'est nouveau ou pas ?
04:14Je le disais un peu plus tôt, c'est pas rare dans ce genre de manif de voir des petits
04:17liens entre les manifestants, les militants et l'idéologie nazie.
04:21Qu'est-ce que vous avez vu dans cette manif et qu'est-ce qui est nouveau, qu'est-ce qui est rare et qu'est-ce qui ne l'est pas ?
04:25Alors pour répondre à la question de Madness,
04:28là, le fait qu'il y ait deux tambours en tête de cortège, c'est une nouveauté sur les 5-6 dernières années.
04:35Peut-être qu'il y en a eu avant,
04:37mais là, effectivement, sur les 5-6 dernières années, c'est la première fois qu'ils avaient sorti ces tambours.
04:42Après, ce qu'il faut savoir, c'est que c'est pas des tambours qui sont sortis de nulle part.
04:47Il y a pas mal de corrales d'extrême droite et des corrales d'extrême droite radicales qui utilisent les mêmes tambours et c'est pas impossible
04:55qu'ils aient été prêtés aux organisateurs du Comité du 9 mai par ces mêmes corrales comme le Chœur Monjoie Saint-Denis
05:02ou le Chœur de l'Oriflame, qui sont littéralement des corrales d'extrême droite et qui utilisent eux-mêmes ce type de tambours avec les flammes
05:09qui sont effectivement la copie des tambours qui étaient utilisés par les jeunesses hitlériennes.
05:14Juste pour que les gens puissent se rendre compte, c'est assez dingue.
05:18Allez, si vous regardez « Tambours de la jeunesse hitlérienne » sur Internet, vous allez voir des affiches nazies
05:24avec des enfants qui ont des fiers tambours avec cette flamme.
05:28Prenez les images qu'on vous a sorties hier, c'est exactement les mêmes tambours, rouges et noirs.
05:32C'est hallucinant de voir qu'ils mettent ça sans presque sourciller en tête de manif.
05:38Je dirais aussi que ça donnait cette année encore plus une coloration glaçante parce qu'en fait,
05:42ils faisaient avancer le cortège au son de ces tambours qui marquaient le pas presque.
05:46Alors, c'est ça, ça rajoutait vraiment ce côté...
05:50Il faut savoir qu'au C9M, on a ces mille personnes cette année,
05:56c'était à peu près autant l'année dernière, même si la préfecture parlait de 500 personnes,
06:00c'était l'estimation policière de l'année dernière, pour y avoir assisté l'un comme l'autre.
06:04Les tiages étaient sensiblement... Ils étaient peut-être un petit peu plus nombreux, à 50 ou 100 près cette année.
06:10Ça n'a pas fait fois deux.
06:14Par contre, on a ce cortège qui avance en colonne, des gens qui sont vraiment rangés,
06:18qui tendent le bras pour être sûrs d'être bien alignés sur celui de devant,
06:22avec les grands drapeaux noirs, et dans un silence complet.
06:26Ce n'est pas une manifestation en ce sens, c'est un défilé d'extrême droite.
06:32On a ce silence, et cette année, ce silence était brisé uniquement par deux choses.
06:38Premièrement, ces tambours qui marquaient le pas, et quand le cortège s'arrêtait, il s'arrêtait.
06:42De temps en temps, le fameux slogan néo-fasciste Europe Jeunesse Révolution,
06:48qui est le seul qui est autorisé par les organisateurs et le service d'ordre qui sert de très près à ça,
06:52et surtout, par contre, les lazis, les cris des passants, des riverains,
06:58de beaucoup de gens qui s'indignaient et qui le faisaient savoir d'une manière...
07:02Cette année, moi en tout cas, j'ai le sentiment que ça a été beaucoup plus prégnant,
07:06beaucoup plus combatif sur le parcours,
07:10l'accueil qu'on a été fait par les gens qui voyaient arriver cette manifestation.
07:14Alors on parle de ces symboles, de l'idéologie nazie,
07:17et Josinus réagit dans le chat en disant que Yann Toucourt,
07:20qui est donc un vidéaste qui fait des vidéos autour de l'histoire,
07:23a fait un short qui présente tous les symboles nazis présents et évidents.
07:27Si nous, on en parle un petit peu, qu'est-ce que vous avez vu comme symboles nazis
07:32ou références au nazisme dans cette manifestation du Sénafem ?
07:35Déjà, le plus important et le plus visible,
07:38parce qu'il est présent sur énormément de drapeaux, c'est la croix celtique.
07:41Alors la croix celtique, ce n'est pas à proprement parler un symbole nazi,
07:45c'est un symbole néofasciste qui a été récupéré par l'ensemble des mouvements
07:50néofascistes européens, mais qui avait vraiment une origine française.
07:53Il est créé, utilisé la première fois par Pierre Sidos.
07:57Pierre Sidos, c'est un des fondateurs d'un mouvement d'extrême droite
08:00qui a été dissous, qui s'appelle l'œuvre française.
08:02Et le propre père de Pierre Sidos, c'était un milicien du régime de Vichy
08:07qui a été exécuté à la Libération pour des faits de collaboration.
08:10Lui-même, il faisait partie d'une organisation de jeunesse d'extrême droite à l'époque.
08:14C'est effectivement pas un symbole néo-nazi ou nazi à proprement parler,
08:20mais par contre, c'est directement un symbole utilisé par les héritiers de cette mouvance.
08:24Donc effectivement, on imagine bien qu'après-guerre, l'utilisation de la croix gammée
08:30porte au moins un préjudice pour les mouvements d'extrême droite
08:34qui sont complètement décrédibilisés par leur rôle dans la collaboration.
08:37On utilise un nouveau symbole, mais derrière, c'est exactement la même idéologie qu'on retrouve.
08:42Et évidemment, si on parle de symboles nazis...
08:45Oui, on le montre dans la vidéo.
08:47On montre les plus évidents, ceux qu'on a réussi à photographier.
08:50Mais après, il y a tous ceux qu'on a pu voir aussi, parce qu'il y a 1000 personnes, ça bouge.
08:54Il y a eu des moments plus tendus que d'autres, etc.
08:56Donc c'est vrai qu'on n'a pas pu tout capturer,
09:00mais il y a effectivement ce tatouage qui a fait beaucoup parler de lui,
09:04d'un de ses militants, qui a une croix gammée.
09:08On a aussi beaucoup de soleil noir sur les coudes.
09:10Alors les soleils noirs, je ne sais pas comment tu le décrirais ?
09:14En fait, le soleil noir, c'est un symbole très lié au mysticisme nazi.
09:19C'est un enchevêtrement de plusieurs croix gammées.
09:22On le retrouve par exemple sur le sol du château de Fevelsburg, en Allemagne.
09:27Le château de Fevelsburg, en fait, il est utilisé par les SS comme une sorte de quartier général.
09:32Et après la guerre, effectivement, il a pris énormément d'importance
09:36de par son aspect esthétique et par le fait que ce n'est pas à proprement parler une croix gammée
09:40au sein des mouvements néo-nazis.
09:42Oui, puis ça permet aussi de renvoyer une espèce de mystique néo-païenne
09:47qui est très en vogue au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans la mouvance.
09:51Toujours aujourd'hui, même si il y a quand même une dimension religieuse chrétienne
09:56sous l'impulsion identitaire qui revient quand même beaucoup.
09:59Donc il y a ça, il y a aussi tous ces t-shirts avec des slogans hostiles,
10:04notamment aux antifascistes.
10:06Il y a des t-shirts The White Race, la race blanche.
10:09Il y a des t-shirts des différents groupuscules qui sont omniprésents,
10:12ou des slogans qui sont omniprésents.
10:14Alors différents groupuscules de partout en France, mais aussi de l'étranger.
10:19On a vu beaucoup de pays étrangers, on y reviendra, je pense, qui étaient représentés.
10:23On a des marteaux de torts, on a des cache-coups avec des têtes de mort,
10:26des croix celtiques encore une fois.
10:30Ce que j'ai trouvé hyper intéressant, c'est qu'en faisant le montage de la vidéo
10:34dont on va vous parler juste après, il y avait notamment des t-shirts
10:37avec, cachés à l'intérieur, 88.
10:39C'est hyper intéressant de voir comment c'est dissimulé.
10:41Alors déjà expliquez-nous ce que c'est cette référence 88
10:44et pourquoi est-ce que c'est dissimulé ?
10:46Alors 88, c'est extrêmement simple.
10:48Le 8, c'est la...
10:50Le H, pardon, c'est la huitième lettre de l'alphabet.
10:52Quand on met deux H l'un à côté de l'autre, ça renvoie à Heil Hitler.
10:56Donc le salut hitlérien, voilà.
11:00Et le 14, en fait, c'est une référence aux 14 mots
11:07d'un suprémaciste blanc américain
11:10qui, j'ai plus la citation exacte en tête,
11:13mais qui renvoie à une volonté de pérennisation
11:18de la race blanche et sa supériorité par rapport aux autres.
11:21Nous devons sécuriser l'avenir de nos enfants blancs, etc.
11:24Ça fait 14 words, 14 mots en anglais.
11:27Et il y avait également 88 lignes, 88 versets.
11:31Je ne sais pas comment on dit dans son texte.
11:33Et donc on retrouve aussi ce 88 dans cette dimension-là.
11:35Des fois, on le retrouve associé 14-88.
11:38Ça donne cette dimension-là avec cette double connotation.
11:41David Lang était un néo-nazi convaincu, nostalgique du Troisième Reich.
11:46Et ce qui est super intéressant, c'est que dans les images
11:49que vous allez voir de la manifestation du 10 mai,
11:52on a ces petites références qui sont cachées.
11:54Donc là, je prends l'exemple du 88.
11:55C'était un T-shirt avec un crâne.
11:57Et dans l'œil du crâne, il y avait deux 8 bien collés, tout petits.
12:02Et donc, c'est ce qu'on appelle littéralement un dog whistle,
12:04un sifflet à chien.
12:06Donc peut-être que vous pouvez nous expliquer en deux mots ce que c'est et pourquoi.
12:09En plus, si on regarde bien, là, on vous a cité,
12:11mis à part la croix gammée,
12:13il n'y a aucun symbole nazi au premier sens du terme.
12:15Tous sont un petit peu complexes à connaître.
12:19Alors, de plus en plus de gens les connaissent,
12:21beaucoup de gens les connaissent,
12:23mais pas forcément tout le grand public a conscience
12:25du fait que ces codes, ces symboles,
12:29sont toute la symbolique, toute l'idéologie qu'il y a derrière.
12:34Et donc, déjà, c'est la première chose.
12:37Parce qu'en fait, on a aussi une mouvance qui s'est cachée.
12:41Et on le verra après, puisqu'on parlera de cette vidéo.
12:44Et nous, on le voit au quotidien.
12:46Et c'est un peu toute la difficulté de notre métier.
12:48Quand on dit aux gens, mais oui, mais il a le 1488, par exemple,
12:51tatoué sur le corps.
12:53Voilà, d'expliquer quelle est la portée.
12:57C'est le principe.
12:58C'est des messages qui sont très clairs
13:00pour ceux qui connaissent la mouvance et qui sont ultra radicaux,
13:03mais qui ne le sont pas pour ceux qui ne le connaissent pas.
13:05C'est-à-dire qu'on permet de passer les petits Heil Hitler comme ça,
13:07sans que personne ne le voie.
13:09Il y a ces messages cachés.
13:10Et à côté, il y a ces messages évidents,
13:12comme par exemple, des saluts nazis.
13:14C'est peut-être le moment de parler de cette vidéo
13:16que vous pouvez retrouver sur la chaîne YouTube de Libération.
13:18Abonnez-vous si vous voulez voir ces révélations.
13:21Une vidéo où on a capturé des militants
13:26qui se cachaient pour faire des saluts nazis.
13:29Oui, il faut expliquer un petit peu le contexte de cette vidéo.
13:32En fait, pourquoi déjà il y a cette manifestation
13:35qui se déroule début mai tous les ans ?
13:37C'est parce qu'en fait, à la base,
13:40les organisateurs de cette manifestation,
13:42ils souhaitent rendre hommage à un militant ultranationaliste français
13:45qui s'appelle Sébastien Desieux,
13:47qui est mort le 9 mai 1994,
13:50alors qu'il était poursuivi par la police.
13:52Parce qu'en fait, il avait participé à une manifestation
13:55qui était interdite par la préfecture de police de l'époque.
13:57Et il y a eu une NAS,
13:59une charge de policiers contre les manifestants d'extrême droite
14:03qui s'étaient quand même présentés au point de rassemblement.
14:06Et Sébastien Desieux s'est enfui.
14:08Il est rentré dans un immeuble de la rue des Chartreux.
14:11Donc, c'est là où on voit cette petite rue parisienne
14:14qui n'est pas très loin du Luxembourg,
14:16dans lequel on a pu voir les images où ils sont tous rangés en rang.
14:19Et en entrant dans cette cour,
14:21on ne sait pas très bien ce qui s'est passé à l'intérieur,
14:23mais il a fait une chute mortelle.
14:25Il s'est écrasé dans la cour et il en est mort, malheureusement.
14:28Et donc, tous les ans, en fait,
14:30les militants qui organisent ce rassemblement,
14:34soi-disant en hommage à Sébastien Desieux,
14:36une partie d'entre eux, un peu trié sur le volet,
14:39rentrent dans la cour pour faire un hommage un peu plus personnel
14:43à Sébastien Desieux.
14:45Et ce que nous, on a pu obtenir comme image,
14:47c'est ce moment où il rentre dans la cour,
14:50qui est vraiment un espace privé de copropriété
14:53de gens qui habitent là et qui ne sont pas très contents
14:57d'avoir débarqué tous les ans des néo-fascistes et des néo-nazis.
15:00Et c'est là, effectivement, qu'ils,
15:02comme il n'y a pas de journalistes, il n'y a pas de caméras,
15:04se lâchent un petit peu plus
15:06et font ce qu'ils n'osent pas faire dans la rue
15:08parce que ça peut être considéré comme une apologie de crime de guerre,
15:11une apologie de crime contre l'humanité,
15:13une incitation à la haine raciale, c'est-à-dire des saluts nazis.
15:15Il faut savoir que c'était une manifestation
15:17qui était aussi lourde de sens,
15:20cette manifestation de 1994,
15:23parce que c'est une manifestation anti-américaine
15:26organisée au lendemain
15:28d'un anniversaire de la libération de l'Europe,
15:31de l'Allemagne nazie,
15:33et à la venue, si je ne m'abuse,
15:35d'un politique américain.
15:40Donc déjà, à l'époque,
15:42c'était des gens qui considéraient que
15:45la libération de l'Europe du nazisme,
15:48ce n'était pas une bonne chose.
15:52Rien que ça, la Genèse,
15:54et on y reviendra aussi, parce qu'après il y a aussi,
15:56derrière, il y a toute une violence immédiate
15:59dans laquelle est d'ailleurs très mouillé le FNJ,
16:02donc le Front National de la Genèse,
16:04qui donnera aujourd'hui le Rassemblement National de la Genèse,
16:07en ligne droite, c'est le mouvement de Genèse
16:09dès le péniste.
16:14Ces gens, cette manifestation en soi,
16:17non seulement commémore la mort
16:19de ce militant,
16:21mais surtout
16:23l'occasion de dire
16:25on continue à porter le flambeau
16:27pour lequel tu es mort.
16:29Ils emploient des termes,
16:31martyr, voilà.
16:33Rien que ça,
16:35et ça renvoie d'ailleurs à...
16:37Cette année, dans la cour, il y avait 3 gerbes de fleurs.
16:39Un drapeau, une bannière,
16:41à croix celtique, à poser,
16:43et 3 gerbes de fleurs, on les a vues,
16:45ils installent tout ça, machin, ils viennent.
16:47Effectivement, après...
16:49Dans ces 3 gerbes de fleurs,
16:51il y a par exemple un mouvement espagnol,
16:53langue que je ne maîtrise pas,
16:55donc excusez-moi par avance de mon accent,
16:57mais identité européenne.
16:59Dévenir européen.
17:01Je ne sais pas...
17:03Avec un accent français
17:05à couper le couteau, mes excuses.
17:07Qui est
17:09un mouvement profondément
17:11nazi. Ils ne sont pas
17:13néonazieux, ils sont nazis.
17:15C'est-à-dire que le 20 avril, là,
17:17il y a moins d'un mois, ils ont
17:19commémoré ce qui aurait été le 135ème
17:21anniversaire, enfin ce qui est le
17:23135ème anniversaire de la naissance
17:25d'Adolf Hitler.
17:27Le 8 mai, ces gens ont fait
17:29des messages considérant
17:31que ce jour-là, c'était le jour
17:33de la défaite européenne.
17:35Et non pas la victoire des démocraties
17:37sur les dictatures nazies et fascistes.
17:39Ce qui est très
17:41important, c'est que
17:43les gens qui rentrent dans cette cour et qui peuvent
17:45se permettre d'amener des
17:47couronnes mortuaires, c'est des gens qui sont
17:49autorisés par l'organisation
17:51du CNFM. C'est pas des gens qui décident
17:53d'un coup d'un seul de se joindre à la manifestation.
17:55Donc, et ce qu'on vient
17:57de dire, les organisateurs du
17:59défilé le savent parfaitement. Ils sont abonnés
18:01à leurs réseaux sociaux, ils l'ont parfaitement vu.
18:03C'est parfaitement assumé.
18:05Vous avez repéré qu'il y avait Marc de Kekré-Volmenier dont on parlait tout à l'heure
18:07qui est aussi un organisateur de le manif
18:09qui est parmi ces gens qui
18:11rentrent dans la cour. Ah mais c'est un des premiers à rentrer dans la cour.
18:13Il fait partie de l'organisation.
18:15Même lui,
18:17on distingue qu'il a quelque chose dans la main
18:19qui dit où poster quoi.
18:21Cette couronne de fleurs, on voit
18:23au départ de la manifestation, avant le départ
18:25même de la manifestation, il est même pas 15h
18:27encore, ils sont encore en haut
18:29de la rue d'Assas, au croisement de la rue de l'Observatoire
18:31et du boulevard du Montparnasse
18:33qui descend, c'est une espèce de petite place comme ça.
18:35Il y a deux camions,
18:37un camion sono et un camion de location
18:39duquel ils sortent tous ces grands drapeaux,
18:41machin, et les couronnes de fleurs.
18:43Ces trois couronnes de fleurs,
18:45elles ont été validées en amont, c'est impossible autrement.
18:47Et d'ailleurs, pour y être passé,
18:49elles ont été installées ce matin
18:51sur
18:53le bâtiment juste à côté qui est le bâtiment
18:55de, comment ça s'appelle ?
18:57C'est une université d'architecture
18:59si je ne m'abuse.
19:01L'Institut d'archéologie peut-être ? Oui, pardon.
19:03D'architecture je crois. Mais enfin bref, le bâtiment
19:05qui est juste à côté, en briques rouges
19:07qu'on reconnaît très bien,
19:09elles ont été installées ce matin.
19:11Et le troisième
19:13mouvement, donc il y a les camarades français,
19:15elle est signée des camarades français, il y a
19:17ces nazis, même pas néo-espagnols,
19:19et le troisième, ce sont
19:21les allemands de Dritteweg, la troisième
19:23vague, voie, pardon,
19:25mes excuses, je ne sais pas si tu veux en...
19:27C'est un peu pareil, c'est un
19:29mouvement, authentiquement,
19:31qui se revendique en fait du national
19:33socialiste hitlérien.
19:35Il n'y a pas de difficulté. D'ailleurs, on a pu voir
19:37dans la manifestation
19:39des t-shirts
19:41portés par les membres, sur lesquels il y avait
19:43écrit National Socialismus.
19:45Ça donne la couleur. Il y a deux
19:47questions, je ne sais pas si on pourra
19:49vous y répondre,
19:51ce qui concerne cette cour privée.
19:53On a Benoît de Fontenay,
19:55est-ce que les habitants de Limieux peuvent pas
19:57s'opposer à la présence annuelle ?
19:59Comment les néo-fagistes peuvent-ils être assurés
20:01d'être dans cette cour depuis plusieurs années ?
20:03Je ne sais pas si on peut
20:05répondre à ces questions-là.
20:07En fait, c'est
20:09assez simple. Ils forcent plus ou moins
20:11l'entrée. Ils
20:13s'installent le matin,
20:15ils ont depuis très longtemps
20:17les codes de l'immeuble qui n'ont pas beaucoup changé.
20:19Dans ces quartiers-là, les codes d'immeuble ne changent pas beaucoup.
20:21Et en fait,
20:23les copropriétaires de
20:25cet immeuble, les locataires, ils ne sont pas du tout
20:27heureux de les voir. Mais
20:29j'imagine que quand on a
20:31une famille, quand on a des enfants
20:33et qu'on voit arriver une bande de nervis comme ça,
20:35qui commence à s'installer dans l'hall de son immeuble
20:37et que la police n'intervient pas,
20:39on n'a pas d'autre choix
20:41que soit partir en week-end
20:43ce week-end-là,
20:45soit
20:47rester dans son
20:49appartement et attendre, malheureusement,
20:51que la session passe. Mais effectivement,
20:53il y a aussi une partie de question de la responsabilité
20:55des pouvoirs publics
20:57dans ces questions. En 2023,
20:59on avait interrogé des riverains,
21:01on avait posé la question, et eux, ils avaient
21:03interpellé, mais quasiment tous les
21:05ans, les pouvoirs publics pour leur dire
21:07qu'ils commencent à ne plus supporter
21:09qu'ils viennent dans la cour. Ils ont parfaitement le droit de
21:11manifester sur la voie publique, mais
21:13là, c'est un espace privé. Et en fait,
21:15à chaque fois, on leur a répondu
21:17que pour éviter des troubles supplémentaires,
21:19on les laissait, ces militants
21:21néofascistes, rentrer dans la cour.
21:23C'est ce que je trouve hallucinant, c'est qu'on
21:25vous a parlé de tous ces
21:27signes plus ou moins cachés
21:29qui lient le C9M
21:31aux idéologies nazis
21:33slash néonazis. Comment est-ce que c'est possible
21:35que chaque année, la
21:37manifestation soit autorisée ?
21:39Sachant que, en plus,
21:41c'est ce qu'on vous disait
21:43au début, à côté, une manifestation
21:45antifasciste a été interdite.
21:47Comment c'est possible ? Comment ça se fait ?
21:49Alors, on n'est pas dans le secret des dieux
21:51de comment ça se passe
21:53les réunions secrètes,
21:55sans vouloir faire du complotisme
21:57de bas étage, des autorités.
21:59Comme l'a dit Maxime,
22:01il y a une certitude, c'est que les riverains,
22:03il y a les habitants de Lima, mais il y a les riverains,
22:05et puis il y a des commerçants à côté.
22:07On est dans des quartiers touristiques, des quartiers très chics,
22:09mais aussi des quartiers touristiques,
22:11il y a des commerçants qui baissent le rideau
22:13ce jour-là, pour ne pas avoir, effectivement,
22:15et être confrontés à tout ça.
22:17Ou alors des cafetiers qui disent
22:19mais moi j'ai pas envie d'avoir un attroupement
22:21de ces gens qui viennent après boire des coups,
22:23de voir les servir.
22:25Il y a aussi cette forme de résistance passive
22:27qui se concrétise aussi par des
22:29alertes envoyées aux autorités.
22:31Le trouble à l'ordre public,
22:33c'est différent de
22:35l'appel à la haine.
22:37Tu veux dire que le trouble à l'ordre public,
22:39c'est l'une des raisons qui pourraient mener à l'interdiction
22:41d'une manifestation, c'est ça ?
22:43Il faut bien avoir en tête que le trouble
22:45à l'ordre public, c'est pas uniquement
22:47des images de violences ou
22:49d'affrontements avec les forces de l'ordre
22:51ou des
22:53groupes antagonistes. Le trouble
22:55à l'ordre public, ça peut être simplement l'inquiétude
22:57dérivera à un endroit
22:59où la possibilité
23:01que des propos
23:03puissent être prononcés
23:05qui contreviennent à la loi.
23:07Il y a une jurisprudence assez particulière
23:09qui s'applique
23:11par exemple à l'humoriste antisémite
23:13Dieudonné, qui a vu
23:15plusieurs fois ses
23:17prestations être
23:19interdites pour risque de trouble à l'ordre
23:21public avant
23:23qu'il ne se produise.
23:25On pourrait appliquer à peu près la même jurisprudence
23:27au Sénéphème. D'ailleurs, c'est ce qui
23:29avait commencé à être fait
23:31parce qu'il faut remonter
23:33pour bien comprendre la genèse de ces non-interdictions,
23:35il faut remonter à 2023.
23:37À 2023, il y a un dépôt de
23:39manifestation, la préfecture de police
23:41de Paris ne prend pas d'arrêté d'interdiction.
23:43Ça crée
23:45un tollé parce qu'effectivement en 2023
23:47il commence à être un peu nombreux, il y a 600
23:49personnes, il y a des journalistes,
23:51des images.
23:53Il y a des confrères autrichiens qui filment
23:55cette manifestation, ça prouve un
23:57qu'un tollé. Gérald Darmanin, qui est alors
23:59ministre de l'Intérieur, se fait interpeller
24:01à l'Assemblée nationale sur ce qui vient de se
24:03passer parce que les gens sont extrêmement choqués
24:05et les élus répercutent
24:07cette violence
24:09visuelle
24:11qu'ont constaté les riverains auprès
24:13du ministre de l'Intérieur. Le ministre de l'Intérieur dit
24:15en fait nous, à partir de maintenant,
24:17on va interdire par principe toutes les
24:19manifestations liées à ce que lui appelle
24:21l'ultra-droite.
24:23Donc, en 2024,
24:25la manifestation, elle
24:27fait l'objet d'un arrêté d'interdiction
24:29préfectoral. Celui-ci,
24:31il est contesté par les organisateurs,
24:33ils vont devant le tribunal administratif,
24:35le tribunal administratif leur donne raison.
24:37Il se passe exactement la même
24:39chose chaque année. Cette année,
24:41la préfecture prend un arrêté
24:43d'interdiction, développe des arguments
24:45dans cet arrêté d'interdiction, et
24:47après, le tribunal administratif donne
24:49raison aux organisateurs. C'est ce qui s'est passé
24:51cette année. Après, on pourrait
24:53discuter du fait que
24:55peut-être que les arrêtés préfectoraux
24:57de la préfecture de police sont mal pris,
24:59ou il y a des choses qui sont difficiles
25:01à comprendre dans la justification
25:03du tribunal
25:05administratif. Il y a pas mal de
25:07questions qui sont soulevées sur ce point, je pense qu'on
25:09reviendra après, mais en fait,
25:11il y a eu quand même une volonté d'interdiction,
25:13mais après on peut se poser la question
25:15de savoir si elle était vraiment
25:17suivie des faits.
25:19C'est ça, elle allait plus loin que
25:21la volonté d'affichage.
25:23Par exemple, dans l'arrêté de cette année,
25:25mais même celui de l'année
25:27dernière, ce me semble, en tout cas celui de cette année,
25:29les violences qui ont été
25:31commises au moment
25:33de la dispersion
25:35de cette manifestation en 2023,
25:37c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un qui est tabassé
25:39par un groupe d'une dizaine de personnes,
25:41des militants
25:43d'extrême droite,
25:45qui tabassent quelqu'un qui était
25:47trop de gauche à leur goût
25:49et qui leur a probablement fait une remarque en passant.
25:51Ça a été documenté
25:53par la presse, c'est connu.
25:55Ça a été révélé notamment par Mediapart
25:57à ce moment-là, qui en révèle
25:59aussi les coulisses. Cette année,
26:01ces violences
26:03qui sont réelles, qui existent,
26:05qui sont documentées, ne sont pas
26:07invoquées dans l'arrêté d'interdiction.
26:09Alors que c'est quelque chose qui pourrait
26:11se reproduire. Notamment parce qu'on a, encore
26:13une fois, tout un tas de groupes.
26:15Et aujourd'hui, c'est... Hier,
26:17Street Press fait un article
26:19qui cite notamment une note
26:21du renseignement territorial
26:23qui est antérieure à la
26:25manifestation de cette année et qui dit que
26:27il y a pas mal d'éléments étrangers qui sont
26:29attendus, comme l'année dernière, comme l'année d'avant,
26:31qui sont des éléments
26:33dont on connaît la radicalité et la violence
26:35et qui pourraient, puisqu'ils ne sont
26:37pas chez eux, qui sont difficilement identifiables
26:39et qui, de toute façon, après, vont repartir dans des
26:41pays où ils seront très difficilement
26:43extradables ou que sais-je,
26:45commettre des violences.
26:47Après, il y a une autre question, quand même, qui est celle
26:49des principes, sur lesquels je n'ai pas de réponse.
26:51Mais je pense que c'est important que la question soit
26:53posée comme ça, aux autorités
26:55en place. C'est celle de
26:57est-ce qu'on autorise,
26:59non pas l'extrême droite,
27:01est-ce qu'on autorise des nostalgiques
27:03du Troisième Reich, des nostalgiques
27:05du fascisme, des nostalgiques
27:07de ces dictatures sanguinaires
27:09de défiler
27:11au nom
27:13de l'idéologie qui animait ces dictatures
27:15sanguinaires ? Si la loi ne le
27:17permet pas, je peux l'entendre, je ne suis pas
27:19juriste, moi-même. Ce n'est pas la question.
27:21Enfin, ce n'est pas à moi de le dire,
27:23mais si la loi ne le permet pas,
27:25pourquoi la loi n'évolue
27:27pas ? Pourquoi est-ce que là, on a
27:29des discussions ? La réponse de Bruno Retailleau
27:31qui a été interpellé aujourd'hui à l'Assemblée nationale
27:33par le groupe socialiste et par le groupe
27:35insoumis, la réponse
27:37de Bruno Retailleau, si je ne m'abuse,
27:39a consisté à dire... — Juste pour donner un peu de contexte
27:41à l'Assemblée nationale, Bruno Retailleau a interpellé
27:43par les socialistes et insoumis
27:45sur le fait que cette manifestation
27:47s'est tenue dans Paris par des
27:49néofascistes et, par ailleurs, sur le
27:51fait qu'il y ait eu des salut nazis dans cette cour dont on vous parlait
27:53tout à l'heure. Qu'est-ce que Bruno Retailleau a répondu ?
27:55— En citant le travail de Libération
27:57qui révèle ces images pour la première fois, et c'est important
27:59de l'avoir fait, c'est ce qu'on dit dans cette vidéo,
28:01la réponse de Bruno Retailleau consiste
28:03à dire, mais je lutte contre l'extrême-droite,
28:05j'ai fait déposer des arrêtés
28:07par le préfet. Mais
28:09la question de la rédaction de ces arrêtés,
28:11elle se pose vraiment quand on voit
28:13à Paris, cette année,
28:15l'année d'avant, mais partout en France,
28:17le nombre, la quantité,
28:19on l'a écrit sur Libération,
28:21à un moment donné, on avait compté
28:23il y a une large majorité des ces
28:25arrêtés qui sont pris, qui sont finalement cassés
28:27par les tribunaux
28:29administratifs partout sur le territoire.
28:31À partir de ce moment-là, moi je veux bien que les services
28:33préfectoraux, effectivement, ils aient, on leur
28:35dit, bon bah, du jour au lendemain, pouf, vous m'interdisez
28:37tout, et peut-être
28:39que c'est compliqué, trouver le bon chemin,
28:41la bonne méthode, etc., mais
28:43je remettrais pas en
28:45cause la compétence de ces
28:47hauts fonctionnaires. Je pense que c'est
28:49pas là que ça se passe. Au bout
28:51d'un moment, on finit par apprendre et on trouve la bonne solution.
28:53Et si la bonne solution, elle n'existe pas,
28:55c'est que là, ça passe par une évolution de la loi.
28:57Non, puis très clairement,
28:59en fait, il y a une volonté du politique, que ce soit
29:01Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau,
29:03là, on l'a vu, en fait, de faire peser
29:05la décision auprès
29:07de la justice. C'est-à-dire qu'à un moment, le politique
29:09n'est plus responsable. Et d'ailleurs, on l'a vu dans sa
29:11réponse à la députée socialiste
29:13qui l'avait interpellée. C'est de dire, je
29:15paraphrase évidemment, c'est pas moi,
29:17c'est les juges. Et en fait, on est toujours
29:19un peu dans ce deux-poids-deux-mesures
29:21où, en fait, il prend des arrêtés
29:23qui sont tellement mal ficelés
29:25que le juge ne peut pas faire autrement
29:27qu'en respectant le droit français
29:29que de casser ses arrêtés
29:31parce qu'ils sont pas, en fait, suffisamment bien
29:33argumentés et
29:35d'autoriser, en fait, ces manifestations.
29:37Et après, le politique n'a plus
29:39qu'à dire, en fait, bah oui, mais désolé, moi, je m'en
29:41lave les mains, c'est la justice
29:43qui a autorisé
29:45cette manifestation. C'est quand même très facile
29:47de la part de Bruno Retailleau d'obtenir
29:49cette position-là. Et puis,
29:51d'ailleurs, quand on va un peu plus loin,
29:53là,
29:55il nous annonce qu'il a fait
29:57plusieurs articles 40. Donc, l'article 40,
29:59c'est la possibilité de saisir, en fait,
30:01le procureur de la République pour, par
30:03exemple, dénoncer le fait
30:05que les membres du service d'ordre soient masqués,
30:07comme c'était le cas l'année dernière, comme c'était
30:09le cas en 2023, comme c'est le cas tout le temps.
30:11Voilà.
30:13Les forces de l'ordre, et notamment la
30:15préfecture de police de Paris, sont capables,
30:17en fait, à l'instant T,
30:19d'interpeller les personnes qui contreviennent
30:21à la loi. Ils ne le font pas.
30:23C'est forcément une décision
30:25de la préfecture de police de Paris.
30:27Même si on pourrait nous rétorquer qu'il y a
30:29200 personnes
30:31au sein du service d'ordre,
30:33on a vu, pendant les manifestations
30:35des Gilets jaunes, que les forces de l'ordre
30:37étaient capables, à Paris,
30:39d'interpeller 1 500,
30:411 600, 2 000 personnes. C'est pas un problème
30:43d'effectif, c'est pas un problème de place dans les geôles.
30:45Ils ont réouvert des geôles
30:47sous la préfecture de police de Paris.
30:49C'est tout à fait possible. Non, à ce moment-là, il y a un problème
30:51de volonté. — Mais justement, qu'on soit très clair,
30:53comment ça se passe, dans ce genre de manifestation,
30:55les relations entre les manifestants et la police ?
30:57Donc, dans ce genre de manifestation néofasciste,
30:59là, on a quand même vu des policiers les
31:01encadrer tout tranquillement,
31:03et comme tu le dis, ils ne les arrêtent pas. Est-ce qu'il y a un
31:05deux-poids-deux-mesure par rapport à d'autres manifs ?
31:07— C'est pas à moi de le dire.
31:09Moi, je vais raconter ce que j'ai vu, et après, chacun se fera
31:11son avis.
31:13Et ce qu'on a vu aussi l'année dernière.
31:15L'année dernière, le dispositif policier, il était
31:17particulièrement light.
31:19— Encore plus l'année d'avant. — Et encore plus l'année d'avant.
31:21L'année dernière, en gros,
31:23il y avait deux camionnettes devant,
31:25une voiture derrière.
31:27Voilà.
31:29On en est là.
31:31Et donc, tout au long du parcours,
31:33il n'y avait personne.
31:35Bruno Retailleau l'a dit cet après-midi à l'Assemblée.
31:37D'ailleurs, pardon, parce que du coup, je me suis lancé, mais je n'ai pas répondu
31:39à ta question qu'est-ce qu'il a dit. Heureusement, Maxime
31:41a rattrapé. L'autre chose qu'il a dit, c'est que
31:43cette année, il a mis...
31:45Il a donné la consigne pour que soient mis les effectifs
31:47suffisants pour encadrer
31:49ce cortège. Et c'était vrai. Cette fois,
31:51il y avait, effectivement, comme on le voit de plus
31:53en plus, pour un peu
31:55toutes les manifestations, comme ça ne se voyait
31:57plus, ce n'était pas la manière
31:59de faire du maintien de l'ordre à la française
32:01pendant un certain temps.
32:03Et c'est revenu, c'est-à-dire d'avoir
32:05des forces de l'ordre
32:07qui sont au contact, qui encadrent
32:09avec un policier tous les
32:11mètres, 5 mètres, 10 mètres, en fonction de...
32:13Là, en l'occurrence, on était plutôt sur
32:15un policier tous les 10-15 mètres,
32:17mais effectivement, en tenue anti-émeute,
32:19plein de camions devant, plein de camions derrière,
32:21des camions qui fermaient le quartier,
32:23la Bravem qui était présente, etc.
32:25Donc, cette consigne que
32:27Bruno Rotailleau a dit
32:29cet après-midi qu'il avait donnée, c'est-à-dire celle de
32:31d'encadrer, de déployer
32:33les effectifs
32:35policiers nécessaires
32:37pour encadrer cette manifestation,
32:39ils étaient là. Après, c'est
32:41ce qu'ils ont fait. Par exemple,
32:43quand on descend le boulevard du Montparnasse,
32:45c'est le tout début de la manifestation,
32:47il y a des colibés, il y a même des insultes,
32:49des cassez-vous les fachos,
32:51nazis, voilà, moi je considère
32:53que ce sont des insultes qui volent,
32:55de la part de passants, de la part d'un certain nombre de riverains,
32:57il y en a un qui a mis de la musique
32:59et qui danse,
33:01qui est pas très gentil pour ces gens
33:03qui défilent, il y a une hostilité.
33:05Mais,
33:07ça reste des mots.
33:09La situation n'est pas tendue sur place.
33:11Moi, je suis même au contact de la manifestation,
33:13comme à peu près tous les confrères, ça se voit,
33:15il y a beaucoup d'images qui circulent
33:17et je pense qu'elles sont très justes.
33:19Moi, c'est ce que j'ai vécu sur place.
33:21On arrive en bas du boulevard du Montparnasse
33:23et là, il y a 4 militantes féministes
33:25qui surgissent et qui se mettent
33:27à aller
33:29à 6 ou 7 mètres,
33:31littéralement, non pas du cortège
33:33mais de son service d'ordre.
33:35Donc, on a le cortège qui défile en colonne,
33:37par 4,
33:39son service d'ordre, des gendarmes mobiles
33:41et des CRS, et ces jeunes
33:43militantes qui surgissent,
33:45elles sont, voilà,
33:47elles sont assez loin, avec des petites
33:49affiches, comme ça, elles disent
33:51nous sommes fortes, nous sommes fières,
33:53ce slogan connu féministe
33:55et cassez-vous
33:57les racistes.
33:59Les policiers les chargent, littéralement,
34:01immédiatement.
34:03Je vois sous mes yeux
34:05un gendarme mobile, je crois,
34:07en tout cas, un policier
34:09en tenue anti-émeute, qui doit faire
34:11une tête de plus que moi
34:13et qui fait le double du poids
34:15de la jeune femme qu'il saisit
34:17et qui la met au sol.
34:19Voilà ce qui se passe
34:21à ce moment-là. Alors qu'à côté,
34:23vous avez effectivement des gens
34:25crânes rasés, tatouages de partout,
34:27masqués, ce qui n'est pas
34:29autorisé, avec des gants coqués aussi.
34:31On ne l'a peut-être pas
34:33suffisamment souligné,
34:35le service d'ordre était équipé pour beaucoup
34:37de gants coqués, voilà, pas tous,
34:39pour beaucoup, ce qui n'est pas
34:41autorisé, c'est effectivement considéré comme
34:43une arme. Et eux,
34:45il n'y a pas de problème. On arrive en bas
34:47boulevard, donc
34:49en bas de la tour Montparnasse,
34:51en bas du boulevard du Montparnasse pour tourner après à droite
34:53pour descendre, continuer le
34:55parcours. Et là, il y a effectivement des militants,
34:57des antifascistes et des
34:59passants qui sont réunis et qui,
35:01il y a des slogans antifascistes qui sont
35:03la Bravem charge sans
35:05ménagement. Alors effectivement,
35:07après, la situation se tend vraiment
35:09parce qu'il y a des feux d'artifice,
35:11il y a des pétards, il y a des choses,
35:13mais à ce moment-là, précisément, moi, quand je suis
35:15là, je vois le service
35:17d'ordre du GUD, avec Marc
35:19de Cacré en tête, charger
35:21des gens
35:23pendant que la Bravem est occupée à
35:25repousser des antifascistes
35:27sans que personne ne s'en occupe
35:29et revenir tranquillement dans le cortège.
35:31Mais en fait, cette désagréable
35:33impression de deux poids, deux mesures,
35:35on la retrouve même auprès du
35:37tribunal administratif dans l'arrêté
35:39qui est rendu par le tribunal administratif.
35:41On note que, par exemple, pour la
35:43manifestation antifasciste qui a été
35:45interdite, en préambule
35:47de leur décision,
35:49les juges des référés notent
35:51que parmi les déposants de
35:53la manifestation antifasciste, il y a Urgence Palestine.
35:55Urgence Palestine, c'est une
35:57association pro-palestinienne que
35:59Bruno Retailleau essaye de dissoudre
36:01actuellement. On voit que ça s'est
36:03utilisé comme un argument, alors que
36:05l'association n'est pas encore dissoute.
36:07C'est déjà très surprenant que
36:09ça puisse être un argument pour
36:11le tribunal administratif. Mais si on va
36:13par là, était présent à la
36:15manifestation néofasciste
36:17Lyon populaire, groupuscule lyonnais
36:19d'extrême droite, que Bruno
36:21Retailleau souhaite également
36:23dissoudre, et on n'a pas ce
36:25ce, disons, cet
36:27argument qui est repris.
36:29De la même façon, et c'est particulièrement
36:31troublant dans la décision
36:33du tribunal administratif, le tribunal administratif
36:35explique que la préfecture de police
36:37n'a pas été en mesure d'apporter
36:39des éléments suffisants pour
36:41préciser qui seraient
36:43les militants d'extrême droite radicaux
36:45susceptibles de se rendre au C9M.
36:47Alors moi je trouve que c'est un peu fort de café
36:49parce que j'ai eu l'arrêté préfectoral
36:51dans les mains. C'est précisément
36:53écrit par les services de Laurent Nouniès
36:55que ce,
36:57cette manifestation est dirigée
36:59en sous-main par le GUD, et
37:01la phrase suivante c'est le GUD, groupe
37:03union de défense, a été dissous
37:05en juin dernier, je ne sais plus la date
37:07exacte, en raison de
37:09la violence de ces militants et de ces
37:11appels, multiples appels à haine. Alors moi moi,
37:13si ça ne s'est pas précisé, je suis
37:15très surpris en fait.
37:17Toi tu trouves ça normal, Maxime, que
37:19cette manifestation de néofascistes
37:21n'ait pas été interdite alors que la manifestation
37:23d'antifascistes l'a été ?
37:25En fait, moi je n'ai pas à savoir si c'est normal
37:27ou si c'est pas normal. Moi je pointe juste
37:29le fait que je ne comprends pas
37:31évidemment que les deux manifestations qui
37:33revendiquaient le même parcours ne pouvaient pas
37:35se tenir toutes les deux au même
37:37endroit, au même moment. Il ne faut pas non plus
37:39être naïf
37:41sur cette question. Par contre, il était
37:43tout à fait possible de proposer aux
37:45organisations antifascistes qui avaient déposé
37:47leurs manifestations
37:49un parcours différent.
37:51Je veux dire, ça arrive tout le temps.
37:53Ça arrive tout le temps,
37:55ne serait-ce que le 1er mai dernier.
37:57Le 1er mai dernier, la manif syndicale,
37:59elle n'a pas fait Bastille
38:01Nation. Elle a fait un
38:03parcours...
38:05Elle est partie par les Italies pour aller
38:07jusqu'à la place de la Nation. Parce que, en fait,
38:09à l'instant T, la préfecture avait préféré
38:11ce parcours-là. La préfecture, elle est
38:13tout à fait capable de faire manifester
38:15à la fois les néofascistes
38:17et les antifascistes. En fait, c'est son rôle
38:19de maintenir l'ordre.
38:20Tu as tout à fait raison dans ce que tu dis. En fait,
38:22la question, c'est celle d'un droit constitutionnel.
38:24Dans la hiérarchie des normes, c'est quand même
38:26au-dessus de tout. Cette liberté
38:28de manifester, de défiler
38:30et d'exprimer ses idées.
38:32À partir du moment
38:34où ça ne tombe pas sous le coup de la loi,
38:36etc.
38:38Par exemple. Mais dans l'absolu,
38:40il n'y a pas de salut nazi dans le C9M
38:42sur l'espace public. Ou en tout cas, on ne les voit pas.
38:44Ça n'a pas été documenté.
38:46Moi, je pense
38:48que tout le monde, à la fois est dans son rôle
38:50et à la fois est de bonne volonté.
38:52Tu le dis. L'arrêté, il mentionne
38:54des choses que le juge dit qui sont
38:56manquantes. Mais en fait, un juge déréféré
38:58ne juge pas la forme, mais le fond.
39:00C'est une spécificité aussi.
39:02Et il se retrouve dans l'urgence.
39:04Parce que saisit la veille au soir,
39:06il faut rendre un arrêté. Et il y en a plusieurs
39:08parce qu'ils n'ont pas que ces trois dossiers-là
39:10qui tombent. Et en plus, il y en a trois
39:12dont ils ne sont pas forcément
39:14spécialistes, etc. On est en plus dans un week-end
39:16de pont. Bref, on est
39:18dans un contexte où il faut rendre tout de suite
39:20une décision où on a, d'un côté,
39:22quand on est à la fois la préfecture,
39:24il faut pouvoir matérialiser un maximum
39:26d'éléments, ne pas se tromper. Et quand on est le juge,
39:28retenir,
39:30juger en fonction
39:32de, encore une fois,
39:34sur la forme et pas sur le fond,
39:36ce qui est la spécificité du juge déréféré,
39:38avec en tête,
39:40est-ce que je contreviens un droit constitutionnel ?
39:42La question, encore une fois,
39:44c'est quand même celle de
39:46est-ce que la loi doit évoluer ?
39:48Parce que des troubles à l'ordre public,
39:50ça me dit, il y en a eu.
39:52D'un côté comme de l'autre.
39:54Je veux dire, ces gens
39:56ont suscité un émoi,
39:58un trouble à l'ordre public
40:00par leur simple présence dans la rue.
40:02Je voudrais juste faire une toute petite aparté
40:04parce qu'on a Camillette dans le chat qui se pose une question.
40:06Est-ce qu'à cette manifestation, il y avait des représentants
40:08du Rassemblement National ?
40:10Je n'ai pas regardé sous toutes les cagoules.
40:12Et Dieu sait qu'il y en avait.
40:14A priori, non.
40:16Par contre, il y a des gens qui ont été longtemps proches
40:18du Rassemblement National
40:20qui étaient présents.
40:22Déjà, premier point,
40:24la manifestation a été déposée en préfecture
40:26par Maëlys de Sibon.
40:28Maëlys de Sibon n'est pas très connue,
40:30mais elle a été, pendant assez longtemps,
40:32la collaboratrice parlementaire
40:34de deux députés
40:36du Rassemblement National
40:38et du député du parti d'Éric Ciotti,
40:40l'Union des Républicains.
40:42Elle a arrêté cette fonction
40:44en octobre dernier
40:46parce que, essentiellement,
40:48nos confrères de Streetpress avaient révélé
40:50qu'en fait, Maëlys de Sibon, en plus
40:52de son adhésion au Rassemblement National,
40:54était membre d'un groupuscule néofasciste parisien
40:56qui s'appelle Luminis Paris.
40:58Ce groupuscule
41:00qui fait
41:02des maraudes réservées aux Blancs,
41:04dont un document BFM avait montré
41:06qu'une des membres expliquait
41:08que Hitler était quand même un type qui avait fait
41:10des bonnes choses pour l'Allemagne.
41:12On est sur des gens d'une extrême radicalité.
41:14Déjà, on a cette personne
41:16qui était extrêmement proche du RN.
41:18Ensuite, parmi les portes-paroles,
41:20parce qu'effectivement, la manifestation,
41:22pour la première fois depuis longtemps,
41:24avait des portes-paroles.
41:26On avait un jeune homme
41:28qui s'appelle Raphaël Ferron-Lagier,
41:30dit Raphaël Emma,
41:32qui lui-même aussi était,
41:34pendant très peu de temps,
41:36un collaborateur parlementaire d'un député RN.
41:38Il n'est pas resté longtemps, parce qu'à Libération,
41:40on a révélé très rapidement
41:42qu'il avait des accointances
41:44extrêmement importantes
41:46avec des groupuscules
41:48d'extrême droite.
41:50Lui-même, notamment, était porte-parole
41:52du groupuscule néofasciste Ténéssoun,
41:54qui avait participé
41:56à une conférence
41:58pro-nazie à Madrid,
42:00en Espagne.
42:02En fait, il y a des gens.
42:04Et puis, il y avait aussi, évidemment, Axel Lusto.
42:06Axel Lusto, c'est un ami personnel
42:08de Marine Le Pen.
42:10Il était déjà là en 2023.
42:12C'est un ancien prestataire de service
42:14du RN.
42:16Il est revenu. Il était trésorier
42:18du micropartisan de financement
42:20de la campagne de Marine Le Pen
42:22en 2014 et à d'autres élections.
42:24Oui, en fait, il y a des gens
42:26qui ont un moment orbité
42:28autour du RN.
42:30Je vais même plus loin.
42:32En fait, il y a aussi
42:34Jean-Philippe Tanguy, par exemple,
42:36un des porte-parole du RN.
42:38Une figure médiatique.
42:40Pour dédouaner immédiatement le RN,
42:42parce que tout ça, c'est l'extrême droite.
42:44On a coutume et on travaille dessus tous les jours.
42:46Je vous renvoie aux brebis galeuses,
42:48à tous ces collaborateurs.
42:50L'extrême droite, c'est une grande famille
42:52qui a de multiples branches.
42:54Pour dédouaner immédiatement le RN,
42:56Jean-Philippe Tanguy a dit
42:58sur Twitter, avait réclamé
43:00la dissolution de ces groupes.
43:02Il faudrait interdire, etc.
43:06Quand on interroge le RN
43:08sur les brebis galeuses,
43:10ils passent dans un tunnel,
43:12on n'a jamais de réponse.
43:14Quand on interroge le RN
43:16sur tous ces collaborateurs
43:18qui viennent
43:20des contingents de la radicalité,
43:22ils passent dans un tunnel, il n'y a jamais de réponse.
43:24Et ça, ils n'en parlent jamais, ils ne commandent jamais,
43:26là, dans la mouvance,
43:28on a bien vu aussi, immédiatement,
43:30par exemple, Raphaël Emma,
43:32ce militant de Ténéssoune, réagir en disant
43:34en gros,
43:36attention Jean-Philippe,
43:38quand il s'agit
43:40d'embaucher nos troupes pour aller
43:42coller dans les quartiers nord à Marseille, ça ne te gêne pas ?
43:46Et là, tu viens
43:48demander la dissolution de nos groupes,
43:50attention.
43:52Et je pense que
43:54cette réaction-là, à laquelle Jean-Philippe Tanguy,
43:56sauf erreur de ma part, n'a pas réagi.
43:58Il s'est bien gardé de répondre.
44:00Et à Marseille, on pourrait citer
44:02l'exemple de quelqu'un qui,
44:04à la fois n'est pas au RN et est dans son orbite,
44:06qui y a été
44:08et qui ne reste pas très loin,
44:10on parle de Stéphane Ravier, qui était parti
44:12chez Reconquête, etc. Stéphane Ravier,
44:14son micro partit,
44:16puisque désormais, il n'a plus d'autres mouvements auxquels
44:18il est vraiment rattaché, même s'il reste toujours dans la famille
44:20de l'extrême droite.
44:22Marseille d'abord, si je ne m'abuse,
44:24a son propre groupuscule.
44:26C'est-à-dire que le mouvement de jeunesse
44:28de Marseille d'abord, qui est le parti de Stéphane Ravier,
44:30s'appelle Défend Marseille.
44:32Défend Marseille, c'est en gros
44:34le groupuscule identitaire marseillais local.
44:36Il y a vraiment une porosité très importante
44:38et effectivement,
44:40la réaction de Jean-Philippe Tanguy,
44:42elle est symptomatique de quelqu'un qui est quand même
44:44un petit peu emmerdé de voir
44:46défiler des gens qui appartiennent à sa famille politique
44:48et qui provoquent
44:50beaucoup d'émoi.
44:52Je voudrais reprendre cette discussion avec des commentaires
44:54qu'on voit beaucoup autour de cette manifestation.
44:56Par ailleurs, il y a notamment quelqu'un dans le chat,
44:58en ce début de stream, qui a fait quelque chose
45:00du même ordre. Des gens qui disent que
45:02au moins, dans cette manif
45:04de néofachos, il n'y avait pas de casseurs,
45:06il n'y avait pas de choses qu'on brûlait et tout,
45:08c'était dans le calme, dans le respect.
45:10Est-ce que les néofascistes
45:12le 10 mai étaient dans le calme
45:14et le respect ?
45:16Non. C'est-à-dire que j'ai vu des gens
45:18se faire insulter. J'ai vu des gens
45:20réagir, par exemple,
45:22au tout début, avant que la manif parte,
45:24il y a effectivement des gens qui sont venus
45:26lancer des slogans antifascistes
45:28à distance,
45:30pas au contact.
45:32Et là, il y a eu
45:34une espèce de grondement et il a fallu
45:36que le service d'ordre, et d'ailleurs qui a été rappelé
45:38immédiatement à l'ordre, se déploie
45:40et tourne le dos
45:42à ceux qui étaient les plus hostiles, c'est-à-dire
45:44les militants antifascistes, pour retenir
45:46sa masse.
45:48L'idée de ce truc-là,
45:50et on l'a vu, par exemple, dans cette agression
45:52dont on parle de 2023, la réaction
45:54des chefs dans la mouvance a été
45:56de dire, vous refaites pas ça parce que
45:58sinon ça va donner des arguments aux autorités pour nous interdire.
46:00Ces gens
46:02sont très conscients du fait qu'ils sont
46:04très observés et, moi,
46:06je pense, pour l'avoir vu
46:08l'année dernière, cette année, les années
46:10d'avant, le service d'ordre, en permanence,
46:12rappelait aux gens, on ne répond pas, on se tait,
46:14on reste droit, on ne répond pas aux provocations,
46:16vous bougez pas, etc.
46:18Ce qui n'a empêché,
46:20ce qui n'a pas empêché, pardon,
46:22décolibé néanmoins. J'ai entendu
46:24une dame dire, faire
46:26une remarque islamophobe,
46:28à voix
46:30haute, j'étais
46:32à une dizaine de mètres, suffisamment fort
46:34pour que je l'entende, à propos des gens
46:36qui exprimaient leur hostilité
46:38à ce truc-là. Le 1er mai
46:40cette année à Paris,
46:42je n'ai pas à souvenir du fait qu'il y ait eu de la casse.
46:44Il n'y a que
46:46les manifestations d'extrême droite qui se déroulent sans casse.
46:48Et tu nous parlais juste avant d'une charge
46:50quand même. Oui, voilà.
46:52Et c'est vrai que si je ne l'avais pas vue, et c'est vrai qu'à ce moment-là
46:54je suis un peu tout seul parce que, en fait, j'étais bien
46:56avant.
46:58J'observais ce qui se passait avec ces quatre militantes
47:00féministes dont on a parlé
47:02et j'entends des pétards.
47:04J'entends qu'il se passe quelque chose
47:06200 mètres plus loin et donc je
47:08pars en courant et je me retrouve
47:10effectivement au milieu d'un maelstrom avec une charge
47:12de la Bravem, avec des pétards,
47:14avec des fusées, un cortège
47:16qui continue d'avancer avec un essau qui sert
47:18vraiment le « on avance, on avance, ça bouge pas »
47:20et un Europe Jeunesse Révolution
47:22tonitruant qui
47:24résonne. On est dans une espèce
47:26de bouillonnement et c'est effectivement
47:28cette charge qui part à ce moment-là. Les gens
47:30qui étaient, de ce que j'en ai vu moi,
47:32visés par cette charge,
47:34sont partis. Donc il y avait eu d'affrontements
47:36physiques à ce moment-là. Mais il y a eu effectivement une charge.
47:38Et puis, au-delà de ces
47:40manifestations où nécessairement
47:42ces groupes
47:44d'extrême-droite se présentent
47:46au grand public, évidemment qu'ils vont
47:48essayer de se tenir. Pour autant
47:50c'est pas des agneaux ces
47:52compuscules néofascistes, Maxime.
47:54Non mais très clairement, là
47:56effectivement, ils présentent quand même
47:58le côté et Jean-Hude Gana l'a fait
48:00sur une radio d'extrême-droite
48:02matin. Donc Jean-Hude Gana c'était un des porte-parole
48:04de la
48:06manifestation qui est donc
48:08l'ancien leader de l'Alvarium,
48:10un autre mouvement d'extrême-droite
48:12dissous, arrangé pour
48:14le racisme et la violence de ses militants.
48:16Il y a eu son propre frère
48:18qui a fait plusieurs passages en prison pour
48:20des agressions violentes, y compris contre des policiers.
48:22Pour que ces gens
48:24qui sont si attachés à l'ordre... Parce que ce policier
48:26avait le malheur d'être Guadeloupéen.
48:28Donc voilà,
48:30il faut bien partir du
48:32principe que si cette manifestation
48:34n'est pas violente, parce qu'en fait
48:36c'est leur manifestation annuelle et qu'ils font
48:38des efforts considérables, comme le dit
48:40Pierre, pour tenir leurs troupes, pour que
48:42il n'y ait pas de violence en marge,
48:44et pourtant il y en a déjà eu en 2023,
48:46c'est qu'ils sont tout à fait capables de faire
48:48complètement autre chose quand
48:50ils ne déposent pas la manifestation.
48:52Par exemple ? Par exemple, à Saint-Brévin.
48:54À Saint-Brévin, il y a eu plusieurs
48:56manifestations d'extrême-droite, il y a
48:58deux ans, pour s'opposer contre le
49:00déplacement à l'intérieur de la ville
49:02d'un centre d'accueil pour
49:04personnes qui sont des demandeurs d'asile.
49:06Il y a eu des manifestations d'extrême-droite organisées
49:08par des associations locales auxquelles se sont
49:10greffées des gens qui participent au Sénéphème.
49:12Et là, ils ne venaient pas tout à fait
49:14pour manifester en rang, dans le silence.
49:16Ils venaient pour s'en prendre aux contre-manifestants.
49:18Et pendant toute l'après-midi
49:20à Saint-Brévin, ils ont cherché,
49:22ils ont joué au chat et à la souris
49:24avec les forces de l'ordre pour essayer d'échapper
49:26aux forces de l'ordre qui les encadraient
49:28pour aller s'en prendre à des gens
49:30qui étaient des contre-manifestants
49:32qui venaient soutenir
49:34le projet de déplacement
49:36de ce centre d'accueil
49:38de demandeurs d'asile. Et on a eu ça aussi
49:40à Calac, par exemple, où
49:42on avait exactement la même problématique
49:44qui était l'installation d'un centre de demandeurs d'asile.
49:46Ces mêmes militants qui participent au Sénéphème
49:48qui étaient venus aussi chasser
49:50les
49:52contre-manifestants. Mais c'est de la même
49:54façon qu'à Romand-sur-Isère,
49:56il y a aussi des gens qui ont participé au
49:58Sénéphème, qui ont fait une descente raciste
50:00dans le quartier de la Monnaie pour
50:02soi-disant venger Thomas Perrotto.
50:04Je dis soi-disant parce qu'en fait, leur but, c'était juste de casser
50:06de l'arabe. C'était leur projet.
50:08Ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils allaient faire.
50:10Par contre, leur projet, c'était la première
50:12personne racisée qu'ils allaient croiser,
50:14ils allaient le défoncer. Et là,
50:16effectivement, la police a bien fait son rôle.
50:18Ils ont réussi à les stopper
50:20avant qu'ils entrent dans le quartier de la Monnaie.
50:22Mais oui, en fait, il faut arrêter
50:24de croire que là, on a eu une bande d'agneaux
50:26sympathiques. Alors certes, un peu néo-nazis,
50:28mais, mon Dieu, pas violents. Donc,
50:30on peut leur faire confiance pour manifester.
50:32Non, en fait, c'est des gens qui, tout
50:34le reste de l'année,
50:36ont pour projet politique de s'en prendre
50:38à leurs adversaires à la fois politiques
50:40et ce qu'ils considèrent comme leurs adversaires naturels,
50:42c'est-à-dire les personnes d'origine étrangère
50:44ou étrangère.
50:45Marc Decacré, on l'a rencontré. On l'a eu
50:47en face de nous, on a parlé avec lui. C'est quoi ton projet ?
50:49Pourquoi tu fais ça ? C'était au moment des Ouafs-Paris.
50:51Il est encore tout jeune. On est en 2019,
50:53si je ne m'abuse.
50:56Il le dit très clairement,
50:58alors qu'on est journaliste en face de lui
51:00et qu'il sait que c'est en vue d'un article,
51:02reprendre la rue à ce qu'il appelle
51:04les gauches.
51:06Par la violence,
51:08que l'extrême droite puisse
51:10de nouveau tracter tranquillement dans la rue,
51:12exprimer ses idées et qu'à l'inverse,
51:14les idées progressistes n'y soient plus les bienvenues,
51:16faire régner la terreur.
51:18D'ailleurs, ça se voit dans
51:20l'activisme du GUD.
51:22L'essentiel de la propagande consistait
51:24à recenser les actions violentes.
51:26Encore le 1er mai,
51:28le GUD est dissous. Le GUD Paris, pardon,
51:30est dissous. Cette branche,
51:32ils n'avaient réactivé pas le GUD,
51:34ils avaient réactivé le GUD Paris.
51:36Et c'est le GUD Paris qui a été dissous,
51:38pas le GUD. Et d'ailleurs,
51:40ils ont déjà recréé, on l'a déjà écrit dans Libération,
51:42USAR Paris et
51:44Yamna Squad, le groupe de bagarres à Tenant
51:46qui sert à revendiquer les violences, parce qu'ils déploient
51:48aussi ce genre de stratégie
51:50désormais, alors que ce sont les mêmes personnes
51:52mais qui revendiquent sous un nom
51:54ou sous un autre en fonction du type
51:56d'activité,
51:58d'acte auquel ils se livrent.
52:00Mais le 1er mai, il y a un
52:02syndicaliste
52:04d'une trentaine d'années qui est
52:06avec sa compagne, qui quitte
52:08le parcours parce qu'il va rentrer
52:10chez lui, il habite en banlieue, donc il va prendre son métro
52:12pour aller à la gare, pour prendre
52:14son train de banlieue, comme tout le monde.
52:16Il croise, il a un t-shirt
52:18effectivement antifasciste,
52:20là,
52:22il croise deux personnes
52:24dans la rue, on l'a eu au téléphone,
52:26il nous raconte, il dit je suis avec ma copine, on discute,
52:28il fait beau, on rentre,
52:30plus il passe par l'avenue Henri IV où il y a
52:32la caserne de la garde, une des casernes de la garde républicaine
52:34qui est là,
52:36et l'antifa,
52:38on fait pas attention, je marche avec ma copine,
52:40il se sent même pas visé en fait.
52:42L'antifa...
52:44C'est-à-dire que quelqu'un l'appelle et le dit, hé salut l'antifa ?
52:46Non, hé l'antifa,
52:48et soudain,
52:50deux hommes se plantent devant lui,
52:52un un petit peu en retrait qui a déjà sorti son téléphone
52:54mais qui est en train de filmer, et le premier il fait moi c'est Guy de Paris
52:56et boum il le tape.
52:58Voilà ce qui se passe.
53:00Et ce jeune homme raconte,
53:02qui est donc militant syndical
53:04de la CGT, raconte
53:06qu'en fait il riait
53:08en l'agressant, et que son objectif
53:10c'était de lui enlever son t-shirt,
53:12de lui prendre ce trophée pour derrière en faire
53:14un outil de propagande avec la vidéo
53:16de l'agression filmée par le compalice
53:18de ce monsieur,
53:20en faire un acte de propagande en ligne
53:22parce que
53:24l'essentiel de l'activité politique de ces gens
53:26c'est ça.
53:28Avant de nous quitter,
53:30je voudrais élargir un petit peu et comprendre
53:32est-ce que
53:34ces groupuscules néofascistes
53:36font régulièrement
53:38ce type de manifestations, entre guillemets
53:40dans le calme, où ils font en sorte de se tenir,
53:42ou est-ce que c'est unique à
53:44ce comité du 9 mai ?
53:46Comment ça se passe ?
53:48Il y a deux choses. Une manifestation de cette ampleur,
53:50c'est-à-dire avec à peu près
53:521000-1200 militants,
53:54il n'y a que le comité du 9 mai
53:56qui est capable de le faire. En France,
53:58entendons-nous. En Italie,
54:00en Allemagne, ils peuvent être
54:02beaucoup plus nombreux,
54:04et en Europe de l'Est encore plus.
54:06Par contre, effectivement,
54:08c'est vraiment la manifestation qui est
54:10un événement, une occasion
54:12récurrente. Elle a lieu tous les ans.
54:14Il y a assez peu
54:16d'autres manifestations
54:18des groupes néofascistes qui sont
54:20récurrentes comme ça. Il y a
54:22quelques groupes identitaires qui commencent à s'y mettre
54:24dans quelques villes de France, par exemple Rouen,
54:26par exemple Nancy.
54:28Il n'y a pas du tout cette influence.
54:30Par contre, on peut retrouver
54:32à l'occasion de faits divers
54:34des petites manifestations
54:36vraiment
54:38avec une centaine,
54:40moins d'une centaine des fois,
54:42membres de ces groupuscules qui vont
54:44tenter de s'approprier
54:46un fait divers parce que l'auteur
54:48suspecté ou présumé
54:50serait une personne d'origine étrangère ou étrangère.
54:52C'est vraiment
54:54leur seul rendez-vous annuel
54:56depuis que
54:58le Rassemblement National ne fait plus sa fête
55:00de Jeanne d'Arc.
55:02Il y a effectivement une dimension
55:04presque manif sauvage dans certaines. On l'a vu
55:06à Lyon, où l'on a
55:08150 nervis violents
55:10qui prennent la rue sans avoir rien déclaré,
55:12qui déploient leurs banderoles, qui crient des
55:14slogans racistes, qui sortent de fumigènes. C'est la nuit,
55:16ils sont masqués. Les gens qui voient ça,
55:18c'est inquiétant. Et en plus,
55:20c'est très souvent émaillé de violence.
55:22Après, il y a quand même...
55:24Il y a des destructions de bars,
55:26des trucs comme ça.
55:28Il y a des agressions, il y a des coups de couteau,
55:30de la destruction de mobilier urbain ou d'attaques
55:32effectivement de commerce.
55:34Il suffit d'ouvrir un journal assez régulièrement
55:36ou Google est votre ami,
55:38d'aller faire des recherches, vous le retrouverez.
55:40Mais il y avait aussi...
55:42Le lendemain, il y a l'Action française qui a manifesté.
55:44L'Action française,
55:46c'est le plus ancien mouvement
55:48d'extrême droite en activité.
55:50Ce sont les royalistes. Eux, ils sont pour le retour du roi.
55:52Ils n'aiment pas la République,
55:54ils veulent une monarchie en France.
55:56Et il y a été
55:58entendu notamment le slogan
56:00« Tout le monde déteste la République ».
56:02Est-ce que c'est normal ?
56:04C'est entendable dans l'espace public, etc.
56:06C'est moins médiatisé, mais quand ça l'est,
56:08ça crée aussi de l'émoi, généralement.
56:10Et il y avait,
56:12jusqu'à il n'y a pas très longtemps,
56:14alors ça existe encore, c'est compliqué,
56:16ça a moins d'influence, etc. La Sainte Geneviève,
56:18il y avait à Paris une manifestation
56:20à l'occasion de la Sainte Geneviève.
56:22Donc c'est début janvier.
56:24C'est beaucoup plus court,
56:26il y a moins de monde.
56:28C'est pas les néofascistes.
56:30Et il y avait à l'époque,
56:32les néofascistes.
56:34Et il y avait à Lyon, là où par contre,
56:36il y avait plus d'intrication
56:38entre les différents mouvements.
56:40Ce qui est de plus en plus vrai d'ailleurs,
56:42aussi partout en France, au final.
56:44La mouvance a quand même tendance à,
56:46quand bien même elle est éclatée
56:48à travers une multitude de mouvements,
56:50à se rassembler sur des fondamentaux
56:52et à avoir de plus en plus de passerelles
56:54entre les différentes familles de l'extrême droite.
56:56À Lyon, il y avait la Fête des Lumières
56:58qui était réappropriée aussi,
57:00pour les identitaires locaux
57:02et les néofascistes,
57:04voire les néonazis violents locaux,
57:06de se greffer à ce cortège.
57:08Les autorités
57:10ont su faire en sorte que ça s'arrête.
57:12Par des arrêtés préfectoraux.
57:14Ce que là,
57:16ils n'ont pas réussi à faire.
57:18Merci beaucoup,
57:20Pierre et Maxime, pour tous ces éclairages.
57:22Merci à toi, Corentin.

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