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La préfecture de police de Paris a prononcé ce mercredi 7 mai l'interdiction du traditionnel défilé néofasciste du C9M ("Comité du 9 mai"). Des militants néofascistes devaient se réunir le 10 mai dans le XIVe arrondissement.

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Transcription
00:00Oui absolument, alors le comité du 9 mai, ou le C9M, c'est la plus grosse mobilisation néo-fasciste de France.
00:05Il vient des militants de partout, de Lyon, de Perpignan, d'Angers, tous les ans.
00:09Officiellement, ils viennent rendre hommage à un militant qui était tombé d'un toit lors d'une course-poursuite avec la police.
00:15C'était le 9 mai 1994 et depuis, ils se réunissent tous les ans.
00:20C'est aussi une démonstration de force.
00:21Et si le préfet de police a décidé de l'interdire, c'est parce que ça s'était un peu mal passé l'année dernière.
00:25Imaginez, il y avait eu 850 militants d'ultra-droite qui défilaient sous des banderoles en plein Paris, cagoulés, masqués, gantés.
00:34Ils n'avaient pas obéi aux consignes de la police qui leur avait dit de les enlever pour qu'ils découvrent leur visage.
00:40Vous ajoutez à ça des engins pyrotechniques, un service d'ordre qui a été très agressif, notamment avec la presse à l'époque.
00:46Pour la préfecture, c'était sans conteste des manœuvres d'intimidation.
00:50Donc il a été décidé de l'interdire.
00:51Il y a aussi d'autres craintes, notamment des craintes d'affrontement.
00:55Parce que le même jour, au même endroit, à la même heure, vous avez une contre-manifestation qui est organisée par des groupes antifascistes et antiracistes.
01:02Alors leur défilé a été interdit également.
01:06Mais de fait, ces décisions du préfet de police sont susceptibles de recours.
01:11Donc en fait, d'ici samedi, peut-être quand le tribunal administratif décidera d'autoriser.
01:15Et donc la situation pourrait tout de même dégénérer.
01:18Où est-ce qu'on en est aujourd'hui de la menace d'ultra-droite ?
01:20Quel risque elle représente réellement ?
01:22C'est une question sensible. La mouvance d'ultra-droite, c'est quelque 3300 personnes, selon nos informations.
01:28Vous comptez là-dedans...
01:29Des groupuscules, en fait.
01:30Ce sont des groupuscules, disséminés un peu sur tout le territoire, toute tendance, nationalistes, identitaires, néo-nazis, accélérationnistes.
01:36Vous avez 1400 personnes qui sont fichées S dans cette mouvance, donc S pour atteinte à la sûreté de l'État.
01:42Ils font peser une menace qui est de trois ordres.
01:44Vous avez des agressions de rue.
01:47Selon le chercheur Nicolas Lebourg, vous comptez à peu près une quarantaine d'agressions violentes tous les ans commises par des militants d'extrême droite en France.
01:55On se souvient encore, le 16 février dernier, en plein Paris, vous aviez une vingtaine de militants d'extrême droite qui avaient blessé...
02:02Un militant à la sortie de la projection d'un film, c'est ça ?
02:05Exactement, en plein Paris, rue d'Autreville. Il avait eu quand même son pronostic vital engagé pendant quelques temps.
02:12Vous vous souvenez aussi de la descente de militants d'extrême droite au Romand-sur-Isère, après la mort du jeune Thomas à Crépaule.
02:17Des policiers avaient été blessés.
02:19L'autre type de menace, c'est la menace terroriste.
02:23Vous avez une douzaine d'attentats d'extrême droite qui ont été déjoués depuis 2017 par les services de sécurité intérieure.
02:29Il faut imaginer, ce sont des personnes qui s'entraînaient au tir, qui fabriquaient des explosifs, qui voulaient s'en prendre à des synagogues, des mosquées ou des personnalités politiques.
02:38Alors tout a été déjoué parce que la sécurité intérieure a retenu les leçons du terrorisme djihadiste et a frappé bien plus tôt qu'elle le faisait auparavant.
02:46Et enfin, la dernière menace, ce sont les homicides.
02:49Depuis trois ans, selon nos informations, vous avez six personnes qui ont été tuées par des militants d'extrême droite sur le territoire national.

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