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00:00Avec Céline Zéro sur Europe 1, il est 13h17, Céline, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour pour décrypter l'actualité de ce vendredi 16 mai.
00:07Avec vous aujourd'hui, l'avocat Gilles William Golnadel, le directeur adjoint de la rédaction du journal du dimanche Raphaël Steinville,
00:13et votre invité, Arnaud Benedetti, politologue et rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:19Et fondateur du comité de soutien à Boilem Sansal, merci d'être là tous les trois.
00:23Alors de quoi allons-nous parler dans quelques minutes ?
00:25Eh bien de J-1, avant l'élection pour la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez se positionne comme l'opposant au macronisme.
00:32La défiance record contre Emmanuel Macron, 7 Français sur 10 qui jugent son bilan mauvais selon un sondage du Figaro.
00:38Et puis la ville de Rieux-la-Pape, secouée par des actes de violence urbaine, le maire cible ouvertement la responsabilité du député LFI de la circonscription.
00:47Mais pour commencer, cela fait donc 6 mois aujourd'hui que l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal est détenu dans les geôles algériennes,
00:54prise au piège de la guerre diplomatique entre Paris et Algiers.
00:57La semaine dernière, sous France Inter, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a donné son sentiment sur ce cas et elle ne veut pas tourner le dos au pays.
01:06À l'Algérie, on l'écoute.
01:07C'est un écrivain, c'est un homme âgé, il est malade, sa place n'est pas en prison.
01:11Donc ça, nous l'avons toujours dit et c'est d'ailleurs toutes les démarches et les échanges qu'on peut avoir évidemment avec l'Algérie.
01:18Moi, je regrette que l'Algérie, qui est quand même un grand pays, qui est un pays où la culture, la littérature, les artistes sont à foison, c'est un pays éminemment culturel.
01:28Je regrette que le signal qui soit donné, c'est de s'attaquer à ses écrivains.
01:33On ne peut pas tourner le dos aux Algériens et à l'Algérie, moi je n'y crois pas.
01:36Moi, je pense qu'on peut être dans la fermeté sans être dans la menace.
01:41Être dans la fermeté sans être dans la menace, c'est la position de Rachida Dati.
01:45Arnaud Benedetti, je le rappelle, vous êtes le fondateur du comité de soutien de Boilem Sansal.
01:49Avant de rentrer dans les détails, comment va-t-il ? Avez-vous des nouvelles ?
01:52Vous savez, c'est des nouvelles extrêmement parcellaires, épisodiques, sporadiques, sous contrôle que nous avons.
01:58Parce qu'on a le contact avec certains de ses proches, mais l'Algérie étant ce qu'elle est, c'est-à-dire un régime possible policier,
02:05vous imaginez bien que les échanges que l'on peut avoir avec ces personnes qui, de temps à autre, peuvent voir Boilem Sansal,
02:12oui, sa femme, entre autres, je veux dire, sont évidemment sous contrôle.
02:16Donc on n'a, si vous voulez, aucune nouvelle concernant les médecins qui le traitent,
02:22concernant les soins qui lui sont prodigués.
02:24On rappelle qu'il est atteint d'un cancer.
02:25Je rappelle qu'il est aujourd'hui incarcéré dans l'unité carcérale de l'hôpital Moustapha à Algérie,
02:31et quoi qu'il a fait beaucoup d'allers-retours entre l'hôpital et la prison,
02:35mais aux dernières nouvelles, il est à l'hôpital.
02:37Donc on reste extrêmement préoccupés, extrêmement inquiets, à la fois de son état de santé,
02:43évidemment, au regard de son grand âge également.
02:46Vous étiez ce matin devant l'ambassade d'Algérie, avec des membres du comité de soutien.
02:52On entendait tout à l'heure dans le journal quelqu'un dire, il ne faut pas oublier Boilem Sansal.
02:57Oui, c'est l'enjeu important, parce que, c'est un des enjeux, ce n'est pas le seul,
03:00mais c'est-à-dire que le risque dans ce type d'affaires, c'est que l'indifférence recouvre d'un voile,
03:07finalement, la situation absolument dramatique de notre compatriote Boilem Sansal.
03:11Donc il faut en parler.
03:12J'entends une ligne qui nous dit, il ne faut pas en parler,
03:15parce que si vous en parlez, vous allez encore plus exacerber ceux qui le détiennent.
03:19Mais ceux qui le détiennent attendent justement qu'on n'en parle pas et qu'on l'oublie,
03:23parce que l'objectif, c'est de faire de Boilem Sansal, quelque part, aux yeux des intellectuels, un exemple.
03:29C'est-à-dire qu'un exemple qu'on peut réprimer, parce que c'était un intellectuel libre
03:35et qui, depuis de très nombreuses années, use de sa liberté d'expression pour critiquer le régime algérien.
03:42Et Raphaël Steinville, ces deux filles qui vivent en République tchèque,
03:45ont adressé, on s'en souvient, une lettre ouverte au président français.
03:49Elles ont écrit également au président algérien.
03:51Elles ont reçu un prix hier à Prague,
03:54et elles ont redit qu'effectivement, elles avaient ce sentiment d'impuissance,
03:57parce qu'aucune nouvelle, Raphaël Steinville.
04:01Oui, aucune nouvelle, mais surtout, on note une impuissance française en la matière,
04:08c'est-à-dire qu'avec des lignes qui s'opposent.
04:11On a entendu la ministre de la Culture, Rachida Dati,
04:14qui expliquait qu'il faut maintenir un dialogue, mais surtout ne pas menacer Alger.
04:18Est-ce que c'est possible, cette posture d'avoir une fermeté et en même temps s'en menacer ?
04:22En tout cas, jusqu'à maintenant, ça n'a pas marché.
04:25Et depuis maintenant plus de six mois, la France,
04:27en tout cas six mois pour le seul Bonhomme sans salle,
04:31la France, jour après jour, est humiliée par le régime algérien.
04:35Moi, je trouve qu'il y a quelque chose qui est intéressant, malgré tout, dans ce drame.
04:40C'est qu'au-delà des fractures françaises que cette affaire a révélées,
04:48ça montre aussi les compromissions d'une partie de la classe politique française,
04:51et je pense notamment aux députés LFI qui, il y a une semaine à l'Assemblée nationale,
04:58ont refusé de signer pour demander la libération de Boilem sans salle.
05:05Ce qui a été adopté quand même.
05:06Ce qui est fou dans la matière, c'est que Rachida Dati mentionnait le fait
05:11qu'un homme, dans son état de fragilité, parce qu'il est âgé, parce qu'il est malade,
05:16ne devrait pas être en prison, mais il ne devrait pas être en prison tout court.
05:21C'est là où, d'une certaine manière, les considérations autour de Boilem sans salle
05:27ne devraient même pas exister.
05:29C'est vraiment une question de liberté, de liberté d'expression,
05:33d'un homme qui a une carrière immense, qui a des propos souvent prophétiques,
05:39et parce qu'ils sont prophétiques, dérange le pouvoir algérien.
05:42Gilles-William Golnadel, sur cet aveu d'impuissance,
05:45et ce manque de nouvelles absolues sur l'état de santé, sur...
05:47Je suis dans...
05:49Cette affaire m'inspire une colère permanente.
05:53Dans mes pires cauchemars, je ne pensais pas que la société française,
05:56pas seulement politique, mais médiatique, réagirait avec autant d'inhumanité.
06:04Pardon, mais lors de la conférence de presse, la fameuse conférence en presse,
06:09trois heures...
06:10De Emmanuel Macron ?
06:11Oui, personne...
06:11Par dix soir ?
06:12Personne, personne n'a parlé de Boilem sans salle.
06:16Ça vous a choqué ?
06:17Comment voulez-vous que ça ne me choque pas ?
06:21Un écrivain français, innocent, dans les prisons ?
06:27Alors, Mme Dati dit que c'est un grand pays,
06:30je ne sais pas si c'est un grand pays, mais je sais que c'est une grande dictature.
06:33Il n'y a pas de...
06:35Pardon, je défends Axel Belakassi, qui est un...
06:41Oui, qui est un opposant cabile...
06:44Qui est un haut responsable cabile.
06:47Mais il fallait voir la...
06:48Croyez-moi, je n'ai pas eu grand mérite à obtenir le refus par la France...
06:54L'extradition.
06:54De l'extradition.
06:56Le dossier, il était ridicule, il était falsifié, il se contredisait lui-même.
07:03Il n'y a pas de justice algérienne.
07:07Et donc, le moins qu'on puisse faire, c'est d'abord de crier.
07:10Vous n'entendez plus parler sur l'audiovisuel de services publics de Boilem.
07:17Regardez comment est traité Kamel Daoud.
07:20On va en parler dans quelques instants de Kamel Daoud et justement des moyens de pression qu'exerce l'Algérie.
07:25Mais on va écouter, si vous êtes d'accord, Valérie Boyer, la sénatrice des Bouches-du-Rhône,
07:30qui elle aussi s'interroge sur ce silence radio du gouvernement.
07:34Écoutez, c'était mercredi lors des questions au gouvernement.
07:36Monsieur le ministre, le 31 mars, le président de la République et son homologue algérien s'accordaient sur une reprise du dialogue et de la coopération.
07:43Pourquoi une telle bienveillance de la part de notre pays alors que l'incarcération inique de Boilem Sansal dure depuis maintenant six mois ?
07:50Comment justifiez-vous le silence du président de la République qui, hier, après trois heures d'interview, n'a pas prononcé une seule fois le nom de notre compatriote Boilem Sansal ?
07:58Il y a urgence pour Boilem Sansal qui est en danger de mort.
08:01Rien ne justifie que la France cesse de défendre ses intérêts ou qu'elle accepte encore, avec le soutien d'une partie de la gauche, des provocations et des ingérences qui n'ont que trop duré.
08:08Comme l'a justement rappelé Bruno Retailleau.
08:11Il n'y a pas seulement un problème diplomatique, il y a aussi une question de fierté du peuple français qui ne veut plus que l'Algérie puisse continuer à nous humilier.
08:18Voilà, Valérie Voyer, Arnaud Benedetti, du côté de l'Elysée, on assure que le canal de négociation n'a jamais été rompu depuis l'arrestation de Boilem Sansal.
08:26Oui, enfin c'est ce qu'on nous dit depuis six mois, c'est-à-dire que depuis six mois, la ligne dominante, en tout cas dans le discours officiel, c'est de dire on négocie et il ne faut pas être excessif dans les critiques que l'on porte contre le régime algérien.
08:37Moi, je mesure un arbre à ses fruits, je constate que l'avocat français, maître Zimré, n'a jamais eu son visa pour se rendre en Algérie.
08:43Je constate que Boilem Sansal a droit à une protection consulaire que les Algériens ne veulent pas lui accorder, ne répondant même pas à la demande de protection consulaire.
08:54Je partage ce qui vient d'être dit à la fois par Gilles Gournadel et par Madame Boyer.
08:58C'est une lâcheté française qu'on est en train de vivre en ce moment.
09:01Je vais prendre quelques exemples. Quand Jean-Christophe Ruffin demande à ses collègues de l'Académie française d'élire tout de suite, subito, comme on dit en latin, Boilem Sansal comme membre de l'Académie française.
09:14Ah non, on dit non, vous comprenez, là aussi, il faut faire attention parce que ça risquerait d'être mal pris du côté d'Alger.
09:20Madame Dati parle certes aujourd'hui de Boilem Sansal, mais elle a mis quand même, je le rappelle, trois semaines avant de faire un modeste tweet en tant que ministre de la Culture, de soutien à Boilem Sansal.
09:33Le président de la République, en effet, n'a pas pendant trois heures d'émission cité une seule fois le nom de Boilem Sansal.
09:40Nous demandons à ce que Boilem Sansal soit fait ambassadeur pour la francophonie.
09:45Les parlementaires français viennent de le voter il y a tout cela une semaine.
09:50On attend encore une réponse de ce point de vue-là.
09:52La mairie de Paris devait, lors d'un conseil municipal, faire de Boilem Sansal un citoyen d'honneur.
09:58Au dernier moment, la proposition de résolution a été retirée.
10:02Donc oui, il y a quand même un problème en France.
10:04Ce soutien devrait être quasi unanime, me semble-t-il.
10:07Il ne l'est pas et ça, c'est un vrai sujet et il faut parler, c'est pour ça qu'il faut parler tout le temps de Boilem Sansal.
10:11Et on continue à en parler dans quelques instants sur Europe, notamment de cette crise qui se tend chaque jour un peu plus entre la France et l'Algérie.
10:18Ces négociations qui semblent au point mort, une issue est-elle possible ?
10:22On en parle dans quelques instants. Restez bien avec nous sur Europe 1.
10:25Europe 1, il est 13h28.
10:26Et on continue à parler de cet écrivain franco-algérien, je le rappelle, détenu depuis six mois dans les geôles algériennes.
10:33Alors qu'une crise diplomatique, marquée ces derniers jours par une nouvelle série d'expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, agite le pays.
10:40Toutes les coopérations sont gelées et pour l'ancien ambassadeur Xavier Driancourt, invité d'Europe 1 soir lundi, nous sommes pris dans un engrenage infernal.
10:49Je constate que chaque semaine, il y a un élément, un événement nouveau, qu'on est dans une sorte de cycle infernal.
10:57Il y a quand même de la part de l'Algérie la volonté de réagir, de nous humilier, d'humilier le président de la République, la France, à cause toujours de cette affaire du Sahara occidental.
11:09Je crois que toutes les solutions, on les connaît, mais encore une fois, c'est une question de volonté.
11:14On est dans une sorte d'engrenage.
11:16J'ai l'impression que la voiture est sans contrôle, donc il y a un moment, il va falloir reprendre le contrôle du véhicule.
11:23Voilà, une spirale infernale, Arnaud Benedetti, cette crise diplomatique qui ne faiblit pas, qui se tend même ces derniers jours.
11:32Alors sur le fond, les relations entre la France et l'Algérie ont toujours été quand même pour le moins conflictuelles.
11:36C'est quand même une donnée de base, et depuis 1962, mais c'est vrai que là, en la matière, on est dans une des séquences certainement les plus difficiles qu'on ait connues.
11:47Même, je dirais, depuis six mois, je pense qu'avec ce qui s'est passé, c'est-à-dire cette tentative d'enlèvement d'un opposant algérien sur le territoire français...
11:58Les deux mandats d'arrêt internationaux contre Kamel Daoud, qui est lui-même aussi membre, je le rappelle, du comité de soutien international à Boilem-Sensal.
12:09Tout ça montre et témoigne, finalement, de la crise maximale dans laquelle nous sommes rentrés.
12:16Je pense qu'on est même dans une situation qui est encore plus tendue qu'elle ne l'était au moment...
12:20Ou elle était déjà très tendue au moment où Boilem a été arrêté.
12:23C'est-à-dire que c'est un retour à la case départ, et même avant la case départ de 2024.
12:30Tout simplement parce qu'on en est actuellement à expulser réciproquement des agents.
12:35Je rappelle que c'est l'Algérie qui a commencé, la France a répondu.
12:38L'Algérie vient d'annoncer l'expulsion, je crois, de 15 agents.
12:42Alors, je ne sais pas si ça a été fait, c'est effectif, mais ça devrait se faire également.
12:47Donc, bon, la réalité, c'est qu'aujourd'hui, on a un régime algérien et l'ambassadeur Odriankou ont parfaitement raison,
12:52qui est dans une spirale de radicalisation vis-à-vis de la France,
12:55pour des raisons aussi vraisemblablement intérieures,
12:57et pour des raisons de lutte de pouvoir à l'intérieur du système politique algérien,
13:01entre une fraction qui est plus dure que l'autre.
13:03Ce qui les unit quand même, fondamentalement, c'est l'hostilité à la France.
13:06Ça, c'est clair.
13:07Après, c'est des questions de degré, il y en a qui sont plus ou moins hostiles.
13:10La haine de la France entretenue aussi par des influenceurs,
13:12qui battent elles, qui sont condamnées, interpellées,
13:14mais il y a toujours quelqu'un d'autre qui enchaîne derrière, Raphaël Stainville.
13:18Oui, c'est vrai que face à une situation qui ne cesse de se dégrader,
13:21on voit, notamment en France, la lâcheté, les compromissions,
13:28parfois même les collaborations, l'appelaventrisme,
13:31finalement, s'imposer presque chaque jour davantage.
13:34Alors certes, on a des ministres qui nous expliquent
13:38que la France pratique la réponse graduée aux représailles algériennes,
13:45mais tout ça est très timide, finalement.
13:49On a quand même des leviers très puissants face à l'Algérie.
13:52Chaque année, ce sont 250 000 visas qui sont accordés aux Algériens.
13:58Qu'en serait-il pour le régime si, d'un coup d'un seul,
14:00la France décidait de suspendre l'obtention de ces visas ?
14:04Je pense que, déjà, il y a un certain nombre de choses
14:05qui nous permettraient de pouvoir faire agir,
14:09sinon plier le régime de M. Théboune.
14:12Et l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romathé,
14:14est toujours à Paris pour consultation,
14:16et aucune date de retour en Algérie n'a été évoquée pour le moment.
14:19Bon, voilà, ça, c'est des signaux qui sont envoyés.
14:22Pardon de vous dire, tout ce qui vient d'être dit est vrai,
14:26mais je pense que c'est encore plus profond que ça.
14:29Il existe, au sein de la société française,
14:33des relations sadomasochistes avec l'Algérie.
14:36Et les masochistes, ce sont les Français.
14:39Ce n'est pas un hasard si M. Macron a considéré,
14:43avant même qu'il soit président,
14:45que la France avait commis des crimes contre l'humanité en Algérie,
14:49mais pas le contraire.
14:50Plus profondément encore que cela,
14:52ce n'est pas un hasard si Mme Taubira,
14:54lorsqu'elle commémore l'esclavage,
14:58ce n'est que l'esclavage de la traite transatlantique,
15:01mais pas les pirates barbaresques
15:02qui ont soumis les Français en esclavage
15:07pendant des années.
15:09Et croyez-moi, les familles françaises s'en souvenaient.
15:13Ce n'est pas un hasard si M. Macron a mis M. Stora
15:17pour investiguer sur les rapports historiques entre la France et l'Algérie,
15:21M. Stora étant, pardon de le dire,
15:25complètement dédié d'une certaine manière
15:28à la politique de l'Algérie.
15:31Donc si vous voulez tout ça,
15:33ça nous arrive maintenant en pleine tête.
15:35Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Boilem Sansal,
15:38que peut-on espérer désormais
15:40pour une libération de Boilem Sansal ?
15:44Vous savez, le comité de soutien depuis très longtemps
15:46considère que la politique...
15:48Quand on discute avec des Algériens
15:49qui sont des opposants algériens,
15:51ils vous disent que le pouvoir algérien,
15:52tel qu'il s'est construit depuis 1962,
15:54ne connaît qu'une chose,
15:55c'est le rapport de force.
15:56C'est tout.
15:57Moi, je suis très surpris que des gens
15:59qui ont quand même une science...
16:01comment dire...
16:03granulaire de la relation avec la...
16:06de l'Algérie, plutôt, au Quai d'Orsay,
16:08nous disent que ce n'est pas ce qu'il faut faire,
16:10en l'occurrence.
16:11Alors qu'on a des opposants algériens
16:12qui, eux, connaissent particulièrement leur pays
16:14et qui nous disent que ce régime a été construit
16:17à la fois par les Soviétiques,
16:19matinée aujourd'hui d'islamisme
16:20et que le seul rapport de force
16:22est le moyen d'avancer.
16:23Moi, je crains que la France
16:24ne soit plus en mesure d'imposer
16:25un rapport de force, malheureusement,
16:27parce qu'on a trop tardé
16:28et qu'on ne le veuille pas forcément.
16:31C'est bien le problème.
16:32Ensuite, moi, je considère que ce qu'il faut,
16:34c'est étudier toutes les voies.
16:36Alors, il y a les voies tierces,
16:37c'est-à-dire trouver un pays
16:39qui soit suffisamment fort
16:42et qui dispose de relations
16:43un peu plus apaisées avec l'Algérie,
16:45mais qu'il faut qu'il soit fort,
16:46qu'il soit en mesure, éventuellement,
16:47de pouvoir nous aider.
16:49Sinon, je ne vois pas comment
16:51on arrivera à sortir de cette situation
16:53qui est pour l'instant, en effet,
16:54très inquiétante et préoccupante.
16:56Merci, en tout cas, pour ce décryptage.
16:58Et je le rappelle, cela fait six mois,
16:59aujourd'hui, que Boilem Sancel
17:01est détenu dans les geôles algériennes.
17:03algériennes.

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