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00:00D'abord, comme chaque vendredi, Catherine Ney est avec nous sur Europe 1. Bonjour Catherine !
00:04Bonjour Dimitri, bonjour tout le monde !
00:06Alors il se trouve que les deux têtes de l'exécutif ont parlé cette semaine sur un tempo, disons, longue durée.
00:123h30 mardi pour le Président de la République sur TF1 et 5h30 pour le Premier Ministre François Bayrou.
00:18Oui, mais alors le premier parce qu'il l'a décidé, le second parce qu'il y était contraint.
00:23Mais nous avons vu deux Marantoniens et on ne le dira jamais assis, il faut une énergie presque inhumaine pour faire de la politique.
00:30Pour le Président, c'était un peu sa rupture du jeûne médiatique depuis la dissolution, qu'il l'a privé du pouvoir de gouverner.
00:37Depuis des mois, il avait dû se résoudre à être économe de sa parole, un sacrifice pour celui qui est un verbo moteur inarrêtable.
00:45Alors sans doute stimulé par un contexte international porteur, il est sorti du bois parce que son leadership est reconnu, il est le plus ancien des dirigeants européens.
00:55Lui, il a le lien avec Donald Trump et la visite à Kiev des quatre leaders, français, allemand, polonais et Grande-Bretagne, ça avait de la gueule.
01:03Et bien c'est lui qui en eut l'initiative, qui a été loulangé par la presse allemande.
01:07Et bien il a décidé que c'était une bonne séquence pour lui, une fenêtre de tir, il fallait en profiter.
01:13C'était un peu une tentative pour réexister.
01:16Il y avait aussi une raison de politique intérieure.
01:18Oui, on sait qu'il s'agace parce que le Premier ministre ne va pas assez vite, assez fort, assez loin pour redresser les finances, pour réformer.
01:25Mais l'arithmétique parlementaire, suite à la dissolution, contraint le Premier ministre à la puissance, ce qui rejoint d'ailleurs aussi sa nature.
01:34Alors le Président n'a pas la main sur lui, qui s'est imposé, ce qu'il n'a pas à lui, ce qu'il n'a pas digéré.
01:40Il ne le supporte plus, dit-on, mais il ne peut pas s'en séparer parce que ce choix appartient au seul député et par une motion de censure.
01:46En attendant, Bayrou est à la fois son boulet et son bouclier.
01:51Oui, bien vu.
01:51A-t-il réussi l'exercice selon vous Catherine ?
01:54Mais à Kiev, il était Jupiter, triomphant, je veux dire, il impressionnait.
01:59Et puis sur TF1, il ressemblait à un étudiant qui répondait à des examinateurs, peu enclin à lui décerner un diplôme de sortie.
02:06Alors il était sur la défensive, il a réponse à tout, il connaît les dossiers.
02:10Ah ça oui, mais les problèmes, ils ne sont toujours pas résolus.
02:13Et vous êtes là depuis huit ans, vous avez tous les pouvoirs.
02:16Et la France est bien malade.
02:17J'ai essayé de faire de mon mieux, je ne suis pas un homme orchestre.
02:21Vous voyez, ce n'était pas vraiment glorieux.
02:25Alors a-t-il eu raison de parler ?
02:26Aujourd'hui, un sondage au DOXA juge son bilan négatif à 71%.
02:31Mais à l'Élysée, on se console.
02:32Vous avez vu, il y avait près de 6 millions de téléspectateurs qui l'ont suivi.
02:37Preuve qu'il intéresse, n'est-ce pas ?
02:39Oui, tout de même, c'était bien long, j'avais vu avoir piqué une tête de temps en temps.
02:44Le lendemain, mercredi, c'était au tour de François Bayrou de prendre la parole.
02:48Oui, le 14 mai, anniversaire de la mort d'Henri IV.
02:50Eh bien, François Bayrou a trouvé son ravaillac.
02:53Le député Paul Vannier, la fille qui le 11 février, dans l'hémicycle,
02:57accusait de n'avoir pas protégé les élèves de Bétarame des violences pédocriminelles.
03:02Des accusations ignominieuses qui pouvaient le faire tomber,
03:05ce qui n'aurait peut-être pas déplu au président.
03:07En tout cas, c'était bien l'intention de celui qui l'avait interpellé.
03:10Et depuis plusieurs semaines, le Premier ministre n'en dormait plus.
03:13Sa tête et son esprit se préparaient à répondre devant la commission d'enquête.
03:17Peut-être que ça a peut-être nuit aux affaires courantes, sa tête était ailleurs.
03:21Mais lui, là, il s'y est préparé avec une minutie, une précision,
03:26dont il sait faire preuve, ce qu'on ne savait pas.
03:28Mais durant son audition, c'est lui qui a imposé son rythme.
03:32François Bayrou est un diesel.
03:34Quand il veut dire quelque chose, il le dit.
03:36Et qu'on ne s'avise pas de lui couper la parole.
03:38La présidence aurait voulu lui marquer une pause pour dîner, souffler un peu.
03:42Il a refusé.
03:42Non, on continue.
03:43Et patiemment, il a dénoncé les accusations de LFI.
03:47Les mensonges de Mediapart.
03:48A pu prouver qu'il n'avait jamais été informé des violences sexuelles à Bétarame.
03:52D'ailleurs, les victimes n'ont rompu l'omerta que 25 ans plus tard.
03:56Non, il ne savait rien.
03:57Non, il n'a jamais été au conseil d'administration de l'établissement.
04:01Non, sa femme n'y était pas professeure.
04:03Elle a fait le catéchisme une fois par semaine pendant neuf mois.
04:06Alors, à l'arrivée, ces deux marathoniens de la parole, d'après vous, Catherine, qui a gagné ?
04:10Eh bien, pas le président.
04:11Puisqu'on se demande toujours s'il a eu raison d'exposer son impuissance sur la scène intérieure d'une lumière aussi crue.
04:17Quant à François Bayrou, lui, dans une ambiance quasi stalinienne,
04:20a pu démontrer qu'il était bien victime d'un procès politique fomenté par LFI.
04:26On voulait le faire tomber dans le déshonneur.
04:28Il a sauvé son honneur.
04:30Il n'y en a pas deux comme vous, Catherine, pour nous raconter la politique.
04:33Merci beaucoup.
04:34François Bayrou qui a trouvé en Paul Vannier son ravaillac.
04:36La personne ne l'avait vue cette semaine.
04:39Et pourtant, je les ai tous lu, les papiers politiques, sur le sujet.
04:41Merci beaucoup, Catherine.
04:42Merci beaucoup.

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