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Transcription
00:00Bonsoir.
00:0119h21, Pierre de Villeneau.
00:03Deuxième heure d'Europe 1 Soir avec Raphaël Steinville.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Pierre.
00:07Directeur adjoint des rédactions du journal du dimanche.
00:09Bonsoir Alexandre Malafaille.
00:11Bonsoir Pierre de Villeneau.
00:12Fondateur du think tank Sinopia.
00:15Et nous sommes avec un jeune écrivain, il s'appelle Jacques de Villiers.
00:18Bonsoir.
00:19Bonsoir.
00:19Vous êtes auteur de ce livre, Le bâtard du Roussillon,
00:23qui nous emmène au XIIIe siècle à la découverte d'une page d'histoire
00:26qui n'est pas forcément connue de tout le monde,
00:27qui est La croisade d'Aragon.
00:30C'est chez Fayard.
00:32Et alors, on va...
00:35Je pense que vous êtes déjà passé chez Pascal Praud,
00:38donc on connaît votre identité.
00:39Jacques de Villiers.
00:40Jacques de Villiers.
00:41Bon, voilà.
00:42Il ne faut pas avoir fait polytechnique pour comprendre que vous êtes le petit-fils de Philippe de Villiers.
00:47Je le disais tout à l'heure en préambule,
00:50que vous avez, je pense, la même idée,
00:53ou en tout cas la même volonté,
00:55de préservation de la civilisation française.
01:01La France, c'est qu'un siècle d'histoire.
01:04J'ai d'autant plus de facilité à le dire que je ne suis moi-même pas français,
01:07donc c'est qu'un siècle d'histoire,
01:10et d'admiration de ces quinze siècles d'histoire,
01:12pour des étrangers comme moi,
01:13qui ont eu des liens par le passé avec la France,
01:17mais c'est important de le dire.
01:20Et qu'est-ce que c'est aujourd'hui être français ?
01:23C'est aimer la langue française,
01:26avoir une connaissance de son histoire.
01:29Est-ce que ce n'est pas parce que vous écrivez au passé simple,
01:32parce que votre livre est formidablement bien écrit,
01:35et je parle de la langue,
01:36la façon dont vous, j'allais dire,
01:38vous chiadez le phrasé et la langue,
01:41et vous ajoutez à cela la connaissance de cette page d'histoire
01:45qui, encore une fois, n'est pas forcément la plus connue.
01:49On n'écrit pas sur Napoléon Bonaparte,
01:51on n'écrit pas sur Louis XVI,
01:53on n'écrit pas sur la Révolution.
01:55Là, cette croisade d'Aragon
01:59qui oppose le pape, le roi de France et le roi d'Aragon,
02:04c'est absolument génial.
02:06Et vous avez décidé,
02:07parce qu'il y a aussi beaucoup d'oralité
02:09et beaucoup de dialogue dans votre livre,
02:11de faire, j'allais dire, une mini-série,
02:14parce que c'est à la mode,
02:15et tout ça dans un livre.
02:17Donc, il y a beaucoup de questions dans ma question.
02:19Ma première question, Jacques Devilliers,
02:22je la repose,
02:23c'est est-ce que vous avez,
02:26par tout ça,
02:27par la volonté de poser cette page d'histoire-là
02:30devant nous,
02:32à travers ce livre,
02:33est-ce qu'il n'y a pas une petite idée de se dire
02:36« Venez voir, l'histoire de France, c'est génial,
02:39et ça participe aussi au fait d'être français ? »
02:44Tout à fait.
02:45Vous avez dit quelque chose qui me semble crucial,
02:48en l'occurrence dans la démarche,
02:50c'est l'admiration.
02:52Je pense que la connaissance de l'histoire,
02:54c'est une chose,
02:54et c'est une bonne chose en soi,
02:56mais si cette connaissance ne va pas de pair
02:58avec l'admiration qu'on a pour certains de ses personnages,
03:01pour certains de ses héros,
03:03pour certaines de ses pages,
03:04eh bien, à mon sens,
03:06elle perd un peu de son ampleur,
03:08de son utilité,
03:09et des enseignements qu'elle peut nous apporter.
03:11Donc c'était d'abord mon objectif,
03:14c'est-à-dire de mettre en valeur,
03:15dans cet événement, c'est vrai,
03:16qui est peu connu, voire méconnu,
03:19des héros, des figures,
03:22à l'envergure, à l'ampleur particulière,
03:25et qui peuvent encore, de par leur réflexion,
03:27de par leur parcours,
03:29nous enseigner aujourd'hui diverses thématiques
03:32et diverses idées toutes plus utiles les unes que les autres.
03:35Est-ce que vous êtes fier d'être français, Jacques de Villiers ?
03:38Oui, tout à fait.
03:38Pourquoi ?
03:39Je suis fier d'être français
03:40parce que j'ai la chance,
03:42depuis mon plus jeune âge,
03:43de baigner dans une célébration de l'histoire de France.
03:47Et qu'est-ce que je veux dire par célébration ?
03:49C'est-à-dire, je ne parle pas d'une réécriture de l'histoire
03:51qui serait idéologique,
03:52à la gloire d'un système politique ou d'un système...
03:55Dont on vous accuse parfois ?
03:57Exactement.
03:57Mais en réalité, je pense que la célébration de l'histoire,
04:01c'est cette capacité de dire
04:04« Oui, l'histoire a des pages sombres,
04:06oui, il y a des drames dans l'histoire,
04:07il y en a beaucoup. »
04:09Mais c'est précisément dans ces pages sombres,
04:12dans ces drames terribles,
04:13qu'émergent des hommes, des femmes,
04:15qui posent parfois des actes.
04:16Et ça ne veut pas dire qu'on fait d'eux
04:17des héros mythifiés ou des super-héros,
04:20vous voyez, à l'américaine,
04:21qui n'auraient pas de défauts
04:22et qui finalement seraient des sortes de parangons de vertus.
04:25Non, pas du tout.
04:25Il s'agit de dire « Là, on peut avoir des personnalités ambiguës,
04:30parfois moralement indécises,
04:32mais qui à un moment ou à un autre,
04:34pour une bonne raison, pour une raison morale,
04:35pour une raison politique,
04:37vont se lever et poser un acte
04:39qui va faire d'eux un héros. »
04:41Et qu'est-ce que c'est qu'un héros, à mon sens ?
04:42C'est cela.
04:43Ça n'est pas quelqu'un de parfait,
04:44ça n'est pas quelqu'un d'idéalisé,
04:47mais c'est précisément quelqu'un d'imparfait
04:48qui à un moment pose un acte
04:50qui le sort de lui-même,
04:52qui l'élève.
04:52Et donc, je pense que dans la célébration de l'histoire,
04:55il y a une notion d'élévation, en réalité,
04:56pour que nous nous aspirions
04:58à nous porter à la bonne hauteur.
05:01Et c'est ce que j'ai voulu faire dans ce roman.
05:02Des historiens comme Gonzague Saint-Brie,
05:04je me souviens d'un livre sur Louis XI,
05:06qui était d'ailleurs un roi épouvantable,
05:08qui semait la terreur.
05:12Mais pourquoi est-ce que je parle de Louis XI ?
05:14Parce que ce n'était pas forcément le plus connu des rois.
05:16Là, encore une fois,
05:17vous brossez une page d'histoire
05:19qui est quasiment inconnue.
05:20Est-ce que c'est peut-être
05:22en mettant le projecteur sur les failles,
05:26ou en tout cas les zones d'ombre,
05:29ou des pages justement méconnues
05:31de l'histoire de France,
05:32que vous complétez ?
05:33C'est-à-dire que vous dites
05:34ça, il faut qu'on le connaisse aussi,
05:36parce que ça fait partie de notre civilisation.
05:39Tout à fait.
05:40En l'occurrence,
05:41je parle d'une page sombre,
05:42notamment dans le roman.
05:44Mais pourquoi je voulais mettre en valeur cette histoire ?
05:46Alors, il y a deux raisons.
05:48Effectivement, il y a une raison historique
05:49pour mettre en valeur une page tout à fait passionnante.
05:52Et il y a aussi une raison scénaristique.
05:54C'est-à-dire que je ne voulais pas écrire
05:56un roman biographique sur Philippe Lebel,
05:57c'est-à-dire un roman linéaire
05:59qui reprendrait de façon un peu narrative
06:01et un peu légendée
06:03ce qu'ont déjà fait les historiens
06:04et ce qu'ils ont fait très bien.
06:05Mon objectif, c'était plutôt d'avoir ce personnage
06:07du bâtard du Roussillon
06:08qui traverse le siècle de Philippe Lebel
06:10et qui donc traverse aussi les interrogations
06:13qui sont celles de cette époque.
06:15Et pour ce faire,
06:16quoi de mieux qu'aller chercher
06:16les creux de l'histoire,
06:17les zones d'ombre
06:18dont on connaît les contours
06:20mais finalement qui sont passionnantes à explorer
06:22parce que voilà, c'est un roman
06:23et donc comme je voulais porter une ambition
06:26presque cinématographique
06:28ou en tout cas très picturale...
06:29Ah oui, ça c'est réussi !
06:30C'est un peu comme une mini-série
06:32mais dans un livre.
06:34Mais c'est comme ça que je l'ai conçu,
06:35que je l'ai voulu
06:36et particulièrement parce qu'on en connaît très peu.
06:38Raphaël Saint-Ville.
06:39Oui, on sent que pour vous
06:41l'histoire n'est pas seulement une discipline
06:43mais c'est une matrice d'identité
06:45et c'est pour ça que j'aimerais comprendre
06:48pourquoi vous avez choisi précisément
06:50de vous intéresser au bâtard du Roussillon,
06:54à Philippe Lebel.
06:55Pourquoi ce moment précis de notre histoire
06:57vous a-t-il intéressé
06:59pour l'édification des lecteurs d'aujourd'hui et de demain ?
07:05Alors c'est une excellente question
07:07parce que c'est vrai qu'une page méconnue
07:09ne va pas éveiller directement chez le lecteur
07:12un sentiment connu
07:14quitte à le bouleverser quelque peu.
07:17Non, je voulais m'attaquer à cette période de l'histoire
07:20parce que je pense que
07:22dans la jeunesse de Philippe Lebel
07:25dont je pense d'ailleurs qu'il a été un très grand roi
07:27de l'histoire de France
07:28et je pourrais y revenir
07:29mais je pense que dans la jeunesse de Philippe Lebel
07:31cet épisode de la croisade d'Aragon
07:33joue beaucoup
07:34parce qu'on se trouve finalement face à un jeune homme de 17 ans
07:36qui va voir une expédition militaire
07:39qui est en réalité une grande manœuvre politique
07:41échouer complètement
07:43et donc c'est plein d'enseignements pour lui
07:45à la fois sur le plan politique
07:47mais également sur le plan spirituel
07:49et encore sur le plan matériel
07:51pour l'organisation de son royaume.
07:52Donc il y avait cette dimension là
07:54et puis il y avait aussi l'idée
07:55que je trouvais intéressant
07:57d'aller chercher une période
07:58qui est à la croisée des mondes en réalité
08:00c'est-à-dire à la croisée des mondes
08:01entre un monde centralisé
08:02ou une France centralisée plus exactement
08:04structurée, cohérente
08:06avec un état qui est déjà puissant
08:08et puis un monde féodal
08:10plus ancien
08:11beaucoup plus incarné
08:13peut-être aussi dans des endroits particuliers
08:16et qui donc entre un peu en friction
08:19avec cette volonté de centralisation
08:20donc ça me semble
08:21une zone de bouillonnement
08:23et le bouillonnement
08:24ça me semblait intéressant
08:26d'un point de vue créatif aussi.
08:28Alexandre Malafaille
08:28Pardon, elle est intéressante
08:31cette question de la figure du héros
08:33parce qu'on est dans une période
08:35de notre histoire
08:35où finalement
08:36la question du narratif
08:38de ce qui projette un récit
08:41à nos compatriotes
08:42est quand même battu en brèche
08:44je ne fais pas de polémique
08:45autour de la cérémonie
08:46d'ouverture des JO
08:47mais on a compris
08:48que l'histoire de France
08:48commençait en 1789
08:49et qu'on a donné des coups de caméra
08:52à des très beaux bâtiments
08:53on a survolé le portrait de Napoléon
08:55mais de très très loin
08:56dans l'Institut de France
08:57mais pour le reste
08:58les grandes figures nationales
08:59on les a passées sous silence.
09:01Oui, on a aussi eu la reine Marie-Antoinette
09:05qui portait sa propre tête.
09:06Oui, 1791
09:07mais on est d'accord
09:08mais ce qui est avant
09:09a été passé sous silence
09:11et vous avez tout un courant de pensée
09:12comme des gens comme Hervé Le Bras
09:13qui pensent qu'en effet
09:14l'histoire de France
09:15commence en 1789
09:16et qu'avant on n'en parle pas.
09:17Bon, ça c'est un vrai sujet.
09:19Donc on a cette problématique
09:20du rapport aux héros
09:20vous avez tenté de donner
09:21une définition intéressante
09:22disant celui qui pose un acte
09:23qui sort de sa condition
09:24bon très bien
09:24mais si on veut faire revenir les gens
09:27finalement sur cet amour
09:28ou en tout cas cette référence
09:30aux grands héros
09:31parce que le héros du quotidien
09:32Emmanuel Macron
09:34en a beaucoup parlé
09:35alors ça a été un peu dévoyé
09:37mais voilà
09:37les grands héros de l'histoire
09:38comment on refait un narratif
09:40autour de ça
09:40comment on fait
09:41se réapproprier ces figures
09:43qui finalement racontent une histoire
09:44et font qu'on adhère à un pays
09:45parce qu'il y a quelque chose
09:46qui s'est transcendé ?
09:48Alors, je pense que
09:50Jacques Devilliers sur Orban
09:51c'est une question
09:52éminemment complexe
09:53et en même temps
09:53éminemment intéressante
09:54et au fond je pense
09:56que ce qui fait
09:57des héros
09:58enfin ce qui fait
10:00le caractère extraordinaire
10:01des héros
10:02d'un point de vue historique
10:03et donc de par leur amplitude
10:05c'est cette capacité
10:06qu'ils ont
10:07et je pense ici
10:09à Philippe Lebel
10:09mais il y en a d'autres
10:10ça n'ont pas forcément été
10:11les souverains
10:12à ressentir instinctivement
10:15les nécessités impérieuses
10:18de l'état
10:18et donc à mettre en oeuvre
10:20une politique
10:21mais une politique
10:21qui n'était pas
10:22une politique politicienne
10:23c'est-à-dire une politique
10:24mue par des ambitions
10:27extrêmement profondes
10:28extrêmement nourries
10:29spirituelles également
10:31puisqu'on est dans une époque
10:32où le spirituel
10:35et le temporel
10:35on a peur des démons
10:37on a peur des sorcières
10:38on a peur de tout
10:40et puis surtout
10:41il n'y a aucune règle
10:43la réglementation
10:44n'est pas du tout la même
10:45tout à fait
10:46donc on tue
10:48on torture
10:50on est quand même
10:52dans une
10:52j'allais dire
10:53dans une barbarie
10:54mais en tout cas
10:55dans une barbarie
10:56beaucoup moins régulée
10:58qu'aujourd'hui
10:59en tout cas
11:00je pense qu'on est
11:00dans un rapport
11:01à la mort
11:01qui est tout à fait différent
11:02et donc un rapport
11:03à l'héroïsme
11:03qui est aussi
11:04tout à fait différent
11:04vous avez trouvé les mots justes
11:05on est vraiment
11:06dans un autre rapport
11:07à la mort
11:07et donc je pense
11:08que les héros
11:09qui émergent
11:10et bien ils ont aussi
11:11des problématiques
11:11qui sont différentes
11:12mais qui sont d'autant
11:14plus grandioses parfois
11:15et moi je m'intéresse
11:16aux héros
11:17qui ne sont pas
11:17des héros manichéens
11:18et je pense que c'est
11:19pour ça que Philippe Lebel
11:20en est un bon exemple
11:21parce que c'est quelqu'un
11:22qui est profondément pieux
11:24profondément
11:24convaincu
11:26qu'il faut une moralité
11:27dans le monde
11:27vous parlez beaucoup
11:28de Philippe Lebel
11:28et on ne parle pas
11:29beaucoup de Philippe III
11:30parce qu'il y a aussi
11:30la relation au père
11:31qui est très importante
11:34spolier parce que c'est
11:35le point de départ
11:36de votre livre
11:36je parle sous votre contrôle
11:38c'est Philippe Lebel
11:40qui mène cette croisade
11:41sous le haut patronage
11:42de son père Philippe III
11:43pour y mettre
11:44le plus jeune fils Charles
11:45sur le trône d'Aragon
11:47alors qu'il y a quand même
11:49un roi Aragon
11:50et là arrive
11:52ce bâtard du Roussillon
11:53qui est un personnage
11:54extrêmement méchant
11:56et effrayant
11:57qui va leur barrer la route
11:58en fait à peu près
11:59à l'arrivée aux Pyrénées
12:00c'est vrai qu'il est
12:02extrêmement méchant
12:03et effrayant
12:04mais il n'est pas que ça
12:05le bâtard du Roussillon
12:06il est politique
12:07c'est ce qu'on disait
12:08il est politique
12:09mais il est politique
12:10encore une fois
12:10de l'époque
12:11c'est-à-dire qu'on arrive
12:12en armure avec un sabre
12:13et puis il n'y a pas
12:15de quartier
12:15bien sûr
12:16c'est Dark Vador
12:18mais sans le sabre laser
12:19c'est un vrai sabre
12:20et ça coupe les têtes
12:21et finalement
12:22Dark Vador
12:23a une rémission
12:23bien sûr
12:24mais voilà
12:25il y a une notion
12:26extrêmement mêlée
12:27dans ses héros
12:28et en fait
12:28Philippe Lehardi
12:29le père de Philippe Lebel
12:30et bien c'est un chevalier
12:32sans peur et sans reproche
12:34qui est un chevalier noble
12:37mais qui manque
12:38de sens politique
12:39et c'est ce que
12:39Philippe Lebel lui reproche
12:40et c'est ce pourquoi
12:41il bouillonne
12:42parce qu'il dit
12:42oui la cause
12:43qu'il sert
12:44est noble
12:45elle est juste
12:45mais elle va mener au pire
12:47et en fait
12:47c'est vraiment
12:48l'enfer qui est pavé
12:49de bonnes intentions
12:49et donc ça c'est du déjà vu
12:50dans les quelques décennies précédentes
12:53et dans les rois maudits
12:55mais moi ce qui m'intrigue
12:57c'est comment vous en êtes venu
12:59à la figure de Philippe Lebel
13:01parce que
13:01on ne connait finalement
13:04de Philippe Lebel
13:05que ce que
13:05la littérature
13:07nous en a donné
13:08plus que l'histoire
13:09à travers les rois maudits
13:10et donc
13:11quel est le point de départ
13:12qui vous a permis
13:14d'approcher
13:14d'appréhender
13:15cette figure
13:16que vous décrivez
13:17très différemment
13:18de sa légende noire
13:20je pense qu'il y a deux choses
13:21c'est à dire d'abord
13:22Jacques de Villiers
13:23sur Europe 1
13:24d'abord il y a
13:25le bâtard du roussillon
13:26c'est à dire qu'en travaillant
13:27je voulais écrire sur Philippe Lebel
13:28et je suis tombé sur ce personnage
13:29dont on sait qu'il a rencontré
13:30Philippe Lebel historiquement
13:32et donc cette rencontre
13:33je la trouvais très intéressante
13:34et je me suis penché
13:34sur les sources de l'époque
13:37pour savoir ce qui pouvait motiver
13:38cette rencontre
13:39entre un jeune homme de 17 ans
13:40promis au pouvoir
13:41et un homme qui n'est promis à rien
13:43parce qu'il est sans origine
13:44ça c'est la première chose
13:45et puis la deuxième chose
13:46c'est que je pense que Philippe Lebel
13:47est un roi qui a su
13:50conserver une part
13:51de tradition féodale
13:52et donc d'incarnation profonde
13:54dans son pays
13:55dans son royaume
13:56et pour autant
13:57la capacité
13:58et l'intuition
13:59qu'il fallait centraliser
14:00qu'il fallait
14:01déjà rendre plus cohérente
14:03la structure de l'état
14:04et c'est pour ça
14:04que je me suis intéressé à lui
14:05parce qu'il y a la légende noire
14:06de Maurice de Lyon
14:07qui en a fait le roi maudit
14:09le premier roi maudit
14:10par Jacques de Molay
14:11sur son bûcher
14:12mais il y a un autre
14:13Philippe Lebel finalement
14:14et personne ne sait vraiment
14:15à quoi il ressemblait
14:16déjà à l'époque
14:16les chroniqueurs
14:17Bernard Cesset disait
14:18il est pareil au rapace
14:20on ne sait pas ce qu'il pense
14:21donc c'est pour ça
14:23que je me suis intéressé à lui
14:24parce que je pense
14:24contrairement à Maurice de Lyon
14:25que Philippe Lebel
14:27était un roi
14:28beaucoup plus fin
14:28que ce qu'on voudrait bien
14:29laisser paraître
14:29Alexandre Malafaye
14:30derrière le héros
14:32souvent il y a l'exemple
14:33l'exemple de ce qu'il a fait
14:34et qu'on veut mettre en avant
14:35l'exemplarité
14:35la valorisation
14:37la reconnaissance
14:38et on a un système
14:38pour ça inventé par Napoléon
14:40qu'il a
14:40légion d'honneur
14:41est-ce que vous diriez
14:42vous du point de vue
14:44de votre jeunesse
14:45aujourd'hui
14:45que cette légion d'honneur
14:46aujourd'hui
14:46on la distribue un peu
14:47à tout vent
14:48un peu trop facilement
14:50tout dépend
14:51tout dépend
14:52je remarque que vous n'en avez pas
14:54Alexandre Malafaye
14:54je ne ferai pas de commentaire
14:56vous ne la portez pas
14:57je ne l'ai pas
14:59et je ne ferai pas de commentaire
15:00très bien
15:00tout dépend
15:01ce n'est pas mon interview
15:02tout dépend de la notion d'héroïsme
15:03on la fera un jour
15:04ce sera marrant
15:05je pense que tout dépend
15:06de la notion d'héroïsme
15:07au fond
15:08et donc il y a plusieurs types
15:09d'héroïsme
15:09maintenant
15:09c'est vrai que
15:11peut-être qu'à l'époque
15:12de Philippe Lebel
15:13si la légion d'honneur existait
15:14on l'aurait remise
15:15beaucoup plus difficilement
15:16ça c'est une probabilité
15:18assez certaine
15:19maintenant
15:20les temps ont changé
15:22pour le meilleur
15:23ou pour le pire
15:24chacun jugera
15:25mais il est certain
15:27que l'héroïsme de l'époque
15:28n'a plus eu grand chose
15:30à voir avec l'héroïsme
15:31d'aujourd'hui
15:31dans sa manifestation
15:32maintenant il peut y avoir
15:33des actes héroïques du quotidien
15:34qui sont tout à fait remarquables
15:35et chaque fois
15:36beaucoup plus difficiles à poser
15:37que l'anime de l'époque
15:37Jacques Devilliers
15:38dernière question
15:39vous êtes écrivain
15:41vous avez 22 ans
15:42vous avez la vie devant vous
15:43mais quel est le
15:45qu'est-ce qu'il y a
15:46derrière ce bouquin
15:47qu'est-ce qu'il y a
15:48quelle est votre démarche
15:49on parlait de civilisation
15:50on parlait de l'histoire de France
15:52on parlait de la
15:52l'immense importance
15:54d'être français aujourd'hui
15:56dans le contexte qu'on connaît
15:57et que
15:57ici dans
15:58Europe 1 soir
15:59idem dans le JDD
16:00chez Sinopia
16:02et dans énormément
16:03de parutions
16:04on commente aujourd'hui
16:05quel est votre but
16:07aujourd'hui
16:07dans quoi vous vous inscrivez ?
16:10alors
16:10fondamentalement
16:13je vois l'histoire
16:15comme un vivier
16:16d'imaginaire
16:16d'imaginaire multiple
16:18et donc
16:18c'est une source
16:20créative
16:21mais une source
16:21qui va au-delà
16:22de la simplitude
16:23de l'histoire
16:23et quand on s'y attache
16:25on en retire
16:25des enseignements
16:26et donc ce que je voulais
16:27montrer dans ce roman
16:28et bien c'est tout simplement
16:30une idée basique
16:31mais très profonde
16:32à mon sens
16:32c'est-à-dire que
16:33les drames
16:34n'entraînent pas
16:35nécessairement
16:36que des choses horribles
16:38que des éléments dramatiques
16:40ils peuvent aussi
16:41entraîner de l'héroïsme
16:42de la beauté
16:44et transcender
16:45parfois
16:46les crimes
16:46qui sont posés
16:47voilà ce que je voulais dire
16:48ma question
16:49a peut-être été mal comprise
16:50mais qu'est-ce que
16:51vous recherchez derrière
16:52vous êtes écrivain
16:53mais trois petits points
16:54est-ce que
16:55vous voulez ensuite
16:56vous lancer
16:56dans une autre démarche
16:58peut-être dans un think tank
16:59peut-être
17:00et alors on sait que
17:01le think tank
17:02c'est aussi quelque chose
17:03qui permet
17:03ensuite d'aller
17:05vers des responsabilités
17:07écoutez
17:08vous avez un grand-père
17:09célèbre
17:09oui tout à fait
17:10je pense que
17:11voilà je suis jeune
17:12vous l'avez dit
17:13et cette démarche
17:15d'aller puiser
17:15les enseignements de l'histoire
17:16à travers la dimension
17:18scénaristique
17:19narrative
17:20et bien pour l'instant
17:20elle me nourrit
17:22et je pense que je suis loin
17:22d'en avoir tiré tout le suc
17:24donc à l'avenir
17:25j'aimerais d'abord
17:26me pencher
17:27voilà sur cette
17:28cette question
17:29de l'écriture
17:30du roman
17:30de la façon
17:32d'emmener notre lecteur
17:33cinématographiquement
17:34dans des univers
17:35historiques
17:36donc pour l'instant
17:36on ne vous présente
17:37que en tant qu'écrivain
17:38et c'est déjà beaucoup
17:39merci beaucoup
17:40Jacques De Villiers
17:41le bâtard du roussillon
17:42et tout est politique
17:43merci à vous
17:44et c'est chez Fayard
17:45Pascal Pro lui
17:46c'est deux rendez-vous
17:48par jour
17:49d'abord l'heure des pros
17:509h 9h30
17:50et ensuite
17:5211h 13h
17:53Pascal Pro et vous
17:54vous l'appelez
17:54au 01 80 20 39
17:5620
17:56Sous-titrage Société Radio-Canada

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