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00:00Le Premier ministre François Béroud a donc été interrogé pendant plus de cinq heures par la commission d'enquête parlementaire sur les violences physiques et sexuelles commises dans l'établissement privé catholique Notre-Dame de Bétarane.
00:11C'était à la fin des années 90.
00:13Accusé François Béroud d'avoir su mais de s'être tu.
00:17Et vous allez l'entendre, le Premier ministre a mis en cause l'objectivité de cette commission et celle de Paul Vannier, le député LFI du Voile d'Oise, co-rapporteur de cette commission.
00:27Monsieur Vannier, j'ai écouté beaucoup des séances de cette commission et votre méthode est absolument transparente.
00:35La vôtre, personnelle, c'est-à-dire que chaque fois que quelqu'un vous apporte une réponse, vous traduisez cette réponse de manière que celui qui s'exprime, s'il ne fait pas attention, se trouve entraîné à des affirmations qui ne sont pas les siennes.
00:50Je viens d'exprimer que je n'ai pas eu d'autres informations et les dates que je vais vous donner vont le prouver car je suis venu ici pour apporter des preuves.
00:59Et donc cette méthode que vous utilisez, si vous le permettez, je ne la laisserai pas s'exprimer contre moi.
01:07Une réaction à cette commission ?
01:09Comment pouvez-vous, c'est parfaitement, ma première réaction c'est que c'est parfaitement dégueulasse.
01:13Comment pouvez-vous imaginer que le ministre de l'éducation à l'époque ait couvert ce type de fait ?
01:23Enfin, comment ?
01:24Vous voyez, c'est là où au bout d'un moment c'est plus de la politique ou alors de la base politique.
01:30On veut abattre un homme, tous les moyens sont bons.
01:33C'est quoi, c'est l'inquisition ?
01:37Écoutez, oui, ça y ressemble, ça y ressemble totalement.
01:40Ce sont des méthodes d'un autre âge, c'est intolérable, c'est proprement intolérable.
01:465h, plus de 5h, 5h30 je crois, 5h30 d'audition pour essayer de faire avouer à l'actuel Premier ministre
01:53qu'il aurait couvert, qu'il aurait su et qu'il aurait couvert des violences physiques et sexuelles.
01:59Alors même d'ailleurs que sa fille était dans l'établissement, etc.
02:02Et il a appris après ce qui était arrivé à sa fille puisqu'elle ne lui avait pas dit.
02:06Enfin, écoutez, ce sont des méthodes de voyous.
02:08Ce sont des méthodes de voyous.
02:10Olivier D'Artigol.
02:10Il a très peu été question au cours de ces 5h d'audition des victimes.
02:16C'est vrai, ça tout le monde l'a relevé ce matin.
02:18Hier, c'était le jour anniversaire 14 mai de l'assassinat de Henri IV rue de la Ferronnerie à Paris.
02:25Certainement que député Vanier a voulu se transformer en ravaillac politique.
02:30Il a loupé son coup car le Premier ministre était préparé.
02:34Certains disaient de lui qu'il y avait certainement une idée d'impréparation, de prendre ça un peu...
02:38Non, il était très préparé tout simplement parce qu'il a été humainement touché en plein cœur
02:44dans ce qu'il y a de plus dur, puisque ça expose sa famille,
02:49avec un procès lancinant au cours des derniers mois sur l'idée, comme l'a rappelé Vincent,
02:56qu'il aurait pu couvrir des crimes.
02:57C'était sournois d'ailleurs, c'était insinué, c'était sournois.
03:00Oui, mais enfin, la petite musique, le sous-texte était qu'il a fermé les yeux
03:04sur des crimes pédo-criminels, sexuels.
03:09Il a répondu point par point, je vais vous prendre un moment de l'audition, j'ai tout noté.
03:15Cinq heures c'est l'heure, et on s'est dit que c'est quand même certainement une grande épreuve pour lui.
03:20À un moment donné, le député Vanier dit, vous avez sorti une circulaire quand vous étiez ministre de l'éducation,
03:24et il n'y a pas un mot dans cette circulaire sur les violences faites aux enfants,
03:27et notamment sur les violences sexuelles.
03:29Le Premier ministre sort la circulaire, et il dit, c'est la première phrase du premier paragraphe.
03:35Vous mentez. La première phrase du premier paragraphe circulaire, c'est les violences faites aux enfants.
03:43Il y a d'autres questions des députés, et à l'issue de ça, trois, quatre minutes après,
03:48le député Vanier dit, donc vous n'avez pas répondu sur la question de la circulaire.
03:52Donc pour vous c'est un acharnement ?
03:54C'est une méthode qui pose un réel problème quand un co-rapporteur se comporte ainsi dans l'instance parlementaire.
04:03Et il poursuit, et il continue ce matin, le député LFI, Paul Vanier.
04:08Je vous propose de l'écouter justement, ce co-rapporteur LFI, donc député LFI du Val-d'Oise,
04:13ainsi que Violette Spilbou, qui est députée EPR du Nord, et qui elle aussi était co-rapporteur.
04:17Elle me paraît très importante, cette audition, car elle permet de confirmer que le Premier ministre, à plusieurs reprises, a menti.
04:25Il a menti, et il le reconnaît en faisant, devant la commission d'enquête, varier très profondément sa version de toute une série de faits,
04:33de sa connaissance des faits de violences physiques et sexuelles à Bétarame qu'il reconnaît désormais.
04:38Je ne le pense pas depuis le début, d'ailleurs c'est la différence que nous avons et que nous exprimons assez sereinement avec Paul Vanier.
04:45Je crois qu'on peut ne pas avoir la même analyse sur les propos du Premier ministre concernant l'affaire Bétarame,
04:50et faire sérieusement et de façon unie notre travail de co-rapporteur de cette commission d'enquête.
04:55L'important dans cette commission d'enquête, c'est quel message on envoie aux victimes.
04:59Voilà, commission d'enquête. Elle a eu un mot pour les victimes, effectivement, Violette Spilbou.
05:03Elle a prononcé le mot, c'est tout. Ça n'a pas été au-delà.
05:06Non, mais là, on a passé le Premier ministre à la question.
05:09C'était une forme moderne de torture, il faut être très clair là.
05:14Et puis, les intentions de ceux qui l'interrogeaient étaient également très claires.
05:19Commission politique ?
05:20Commission totalement politique. Il fallait abattre un adversaire politique.
05:25Tous les moyens sont bons, je le répète, y compris les plus dégueulasses.
05:29En disant que, clairement, ce matin, Paul Vanier dit clairement que François Béroux a menti.
05:33Oui, il continue. Il continue, bien sûr.
05:35Oui, mais factuellement, la personne qui a été présentée comme lanceuse d'alerte
05:40et sur le témoignage sur lequel s'appuie beaucoup de choses s'est effondrée hier lors de cette audition
05:48puisqu'il était impossible, je ne rentre pas dans les détails de tout ça.
05:50Oui, oui, par rapport aux dates, il a bien expliqué que...
05:52La démonstration est chirurgicale, elle s'impose à toutes et tous, sauf à M. Vanier ce matin
06:00qui ne dégrise toujours pas, qui reste sur cet acharnement...
06:06Contre l'homme et contre les établissements catholiques.
06:08Parce qu'en creux, il y a aussi la volonté de Paul Vanier de stopper les contrats qui lisent ces établissements à l'État.
06:14Quand bien même le champ de la commission d'enquête concerne l'ensemble du système éducatif, privé et public.
06:22Et le Premier ministre a eu à cœur d'ailleurs de dire qu'il faudra être très attentif
06:25sur les structures associatives, sur les structures sportives.
06:29Le champ a été quand même élargi.
06:31Ça pose véritablement un problème concernant M. Vanier sur sa capacité à pouvoir mener ce travail-là.
06:42Hier, il s'est disqualifié.
06:43C'est-à-dire que quand vous commencez à poser des questions à quelqu'un,
06:47alors même que vous, vous avez les réponses, c'est pas la peine de l'écouter.
06:50C'est ça le problème.
06:51C'est que M. Vanier, il est arrivé absolument persuadé que le...
06:57Enfin, ou faisant semblant d'être persuadé que le Premier ministre était coupable
07:01et qu'il avait menti et qu'il avait couvert ses faits.
07:04Donc il est arrivé avec ça.
07:05Et il est reparti d'ailleurs avec ça aussi.
07:06Donc c'était même pas la peine d'interroger le Premier ministre.
07:09Et est-ce que vous pensez qu'il en ressort affaibli de cette épreuve, François Bayrou,
07:12alors que sa cote de popularité est au plus bas, ou renforcée ?
07:16Ah non, je pense qu'il en ressort renforcé.
07:17Il a été remarquable tout au cours de son audition.
07:21Non, non, je pense qu'il en sort non seulement renforcé, mais blanchi.
07:25Ainsi va la politique, mardi matin, on présentait le Président de la République avant son grand oral sur TF1
07:34comme un Président qui allait se relancer sur le terrain de la politique intérieure
07:39après une séquence internationale jugée réussie.
07:43Or, cette émission était un véritable bide pour lui, y compris Renaissance s'est fait très discret
07:49pendant toute l'émission.
07:53Les macronistes sont cas au-debout depuis cette émission
07:56et ont présenté mardi matin comme le Premier ministre en très grande difficulté
08:01devant, passé devant cette commission.
08:04Et donc il y avait ce petit climat politique.
08:07Là, nous sommes aujourd'hui jeudi.
08:09Ainsi va la politique.
08:10Le Président est en grande difficulté
08:12alors que le Premier ministre, lui, retrouve de l'oxygène.
08:14Et vous trouvez qu'il s'en est bien sorti.
08:16Donc pour vous aujourd'hui, parce qu'il est quand même critiqué,
08:18alors c'est vrai qu'on a entendu tout à l'heure Jacques Serret dire
08:20qu'il avait le soutien du Président, du bout des lèvres.
08:25Il était à l'Élysée pour le Conseil des ministres.
08:27Mais voilà, vous sentez que c'est quelque chose qui peut relancer la suite de son mandat.
08:34François Bayrou est toujours dans une grande difficulté.
08:37Il n'y a pas de majorité.
08:38Il y aura un budget impossible à l'automne.
08:41mais il a au moins chassé un climat d'indignité.
08:48Oui, parce qu'il a dit « j'ai été sali ».
08:50Un climat putride, quelque chose de pestinentiel.
08:55Ça, ça a été évacué.
08:56Oui, absolument.
08:58Oui, je trouve qu'il en est ressorti, grandi et blanchi.
09:02Surtout, ce qui était frappant au cours de l'audition,
09:05c'est assez rare en politique.
09:06On a vu un être humain s'exprimer.
09:10C'est pas mal.
09:10C'est pas mal.
09:11De temps en temps, au-delà des bêtes politiques, du théâtre politique,
09:16quand on voit un être humain s'exprimer et un cœur battre, c'est pas mal.
09:20Et petit détail qui n'en est pas un,
09:22sur le bureau à côté de lui, il y avait un ouvrage, La Meute,
09:25qui est donc un pamphlet contre les méthodes LFI,
09:29bien en exposition sur...
09:30Oui, parce que François Bayrou est aussi un animal politique.
09:32André Labarrère, qui était ancien maire de Pau,
09:34en disant, disait en politique qu'il faut tuer au sens symbolique, bien sûr,
09:38n'est pas blessé. François Bayrou a été blessé,
09:41mais la bête est toujours... l'animal politique est toujours vivant.
09:44Et il y a dans ce livre un moment pour M. Vanier très délicat,
09:47puisqu'il a été, lui aussi, pris dans les filets d'une enquête politique,
09:53au sein même des Insoumis le concernant.
09:56Il était en grande difficulté, il s'en est sorti,
09:59et là, il avait le zèle des reconvertis.
10:03Et il s'en est pris aussi à Mediapart,
10:04en disant qu'il ne lisait jamais Mediapart,
10:06c'était une histoire d'hygiène, ça c'était plutôt drôle,
10:08parce que ça a clouté le débat, quoi.
10:11Oui, absolument, c'était plutôt drôle et bien senti, oui.
10:13Pour des raisons d'hygiène, il ne dit pas...
10:15C'est d'hygiène intellectuelle, c'est parfait.
10:17Allez, 13h27, on reste ensemble,
10:20et dans quelques instants, on va continuer à décrypter l'actualité,
10:23notamment ce qui se joue avec Orléans,
10:27le tribunal administratif qui ordonne la mairie
10:30de maintenir une conférence de l'eurodéputé LFI, Rima Hassan.
10:34On va en parler à tout de suite.