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00:00Françoise Laborde, bonjour Françoise.
00:01Bonjour.
00:02Vous avez travaillé avec Daniel Villalier.
00:04Oui.
00:05Daniel c'était, comment dire, une silhouette, une élégance.
00:09On ne le dit pas assez, mais il avait quelque chose.
00:13Il était d'une famille arménienne.
00:15Et son papa qui avait fui le génocide,
00:19avait fini comme tailleur, si je puis dire, à Paris.
00:24Et donc il avait donné à son fils Daniel le goût de l'élégance.
00:27Et Daniel était toujours extrêmement bien habillé.
00:30Il fumait le cigare.
00:31Il avait une silhouette un peu à la gare égrante.
00:33Et quand on arrivait dans la rédaction de France Télé,
00:36c'était assez impressionnant de voir cet homme,
00:38à la fois avec un humour très pince sans rire,
00:41mais à la fois chaleureux, mais un peu distant, un peu désinvolte,
00:45très attaché à ses racines arméniennes.
00:47Et je pense que c'est parce qu'il avait ses racines arméniennes
00:50que l'élégance pour lui était quelque chose de fondamental.
00:53Il accordait beaucoup d'importance à ça.
00:55Et je pense qu'il avait raison.
00:57Et toute sa carrière à France Télévisions,
01:00ça a été des moments de va-et-vient.
01:01C'est-à-dire qu'il a fait le 13h, il a fait le 20h, il a fait le week-end.
01:06Moi, je m'y perds un peu dans les dalles.
01:08Je ne pourrais pas reconstituer toute sa carrière.
01:10Mais ce dont je me souviens, c'est que régulièrement,
01:13il était en alternance avec un autre présentateur.
01:16Et il l'incarnait.
01:17Il y avait comme deux figures politiques.
01:19Par exemple, au 13h,
01:21il a été longtemps en alternance avec Noël Mamère.
01:24Donc, il y avait, si je puis dire, le journal de 13h de Daniel Bilalian,
01:27qui avait une tonalité un peu plus conservatrice,
01:31on dirait de droite aujourd'hui.
01:33Et puis, ma mère, qui était déjà engagée politiquement.
01:36Après, il a été en alternance au 20h avec Bruno Mazur.
01:40Et c'était un peu la même chose.
01:41C'est avec deux personnalités complètement différentes.
01:43Et le talent de Daniel,
01:45ça a été toujours de garder cette élégance.
01:48Chaque fois qu'il a été mis à l'écart,
01:52mis au placard,
01:54il est toujours arrivé à revenir de façon élégante.
01:56Et c'est d'ailleurs comme ça qu'il est arrivé au sport.
01:58Parce qu'à un moment donné,
02:00je crois que c'était en effet en 2005,
02:02le patron de France Télé de l'époque
02:05lui a dit, écoutez, le 20h, ça a pu être possible.
02:08Et il avait l'intelligence de dire,
02:09finalement, pourquoi pas les sports ?
02:11Parce qu'il y avait toujours cette élégance
02:15chez cet homme de ne jamais s'avouer vaincu,
02:18de ne jamais partir la tête basse
02:20et de toujours rebondir sur autre chose.
02:23Et moi, c'est ça qui me frappe.
02:25Et puis, il était très impressionnant.
02:26Parce que moi, je sais que les jeunes journalistes
02:29qui arrivaient face à Bill Allian,
02:31Bill, comme on l'appelait dans la rédaction,
02:33ils étaient très impressionnés
02:34et par son humour,
02:36et par son sens de la répartie,
02:39et puis sa façon très gentille
02:41qu'il avait de se moquer des gens.
02:44Et encore une fois, ce physique à la garrie grande,
02:46c'est-à-dire presque d'une autre époque
02:49et puis tellement élégant
02:51qu'on ne voit presque plus aujourd'hui.
02:53Sauf chez vous, Pascal.
02:54Quand vous dites...