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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Éric de Reit-Maten voulait nous parler ce matin d'une décision que pourrait prendre le groupe Stellantis qui gère une dizaine de grandes marques.
00:07Peugeot, Citroën évidemment, Fiat aussi, Jeep, Chrysler, le tout électrique pourrait être reporté à plus tard.
00:13Vous nous dites ce matin, Éric, qu'ils ont raison ?
00:15Oui, ils ont raison parce que c'était quand même très risqué de tout miser sur l'électrique pour 2030, c'est quand même dans 5 ans.
00:21Et on peut dire que les Français, comme d'ailleurs les grands groupes européens, ne sont pas encore prêts.
00:26Alors, il ne faut pas oublier que Peugeot, on peut dire un peu la maison mère de Stellantis, était dirigé par Carlos Tavares, un Français d'origine du Portugal, portugais.
00:37Mais si vous voulez, il avait dit voilà, il faut se mettre à fond dans l'électrique.
00:41On aura cet objectif et on voit bien que ce n'est pas tenable parce qu'il y a plus fort que nous.
00:46Il y a les Chinois qui sont derrière, qui produisent maintenant massivement.
00:50Et d'ailleurs, quand j'ai parlé de cela à des experts de l'automobile, à l'ancien porte-parole de la Chambre des constructeurs français, au patron de la PFA, vous savez, c'est Luc Châtel, l'ancien ministre.
01:00Tout le monde s'inquiétait, il se disait passer à l'électrique aussi vite, c'est vraiment trop compliqué, c'est vraiment très risqué.
01:07On perdra des plumes d'eau qui vaut mieux attendre si vous voulez se donner du temps, en fin de compte.
01:11Vous voulez dire qu'il faut rallonger les délais ?
01:13Oui, il faut rallonger les délais parce que 2030 est tôt. En plus, si vous voulez, l'Europe nous impose déjà la date de 2035.
01:19En 2035, aucune usine en Europe ne pourra produire des voitures essence ou diesel, ça c'est dans 10 ans.
01:25Donc déjà, ça c'est compliqué. Les constructeurs allemands font le siège déjà à Bruxelles, à la Commission, pour dire attention, nous on ne pourra pas.
01:32Imaginez des grands groupes allemands qui ont vécu sur l'extraordinaire business de la voiture essence, ces grandes marques célèbres que vous connaissez en Allemagne.
01:39Leur dire du jour au lendemain, terminez, vous passerez à l'électrique en 2035, ce n'est pas possible.
01:44Alors, c'est vrai que je parlais des Chinois parce qu'ils sont déjà numéro un au niveau mondial, les Chinois.
01:48Si vous regardez la marque BYD, si vous regardez Xpeng, si vous regardez Link & Co, eh bien, ils sont vraiment aujourd'hui en position de force.
01:56BYD, prenons l'exemple, c'est aujourd'hui le premier producteur de voitures électriques au monde.
02:01Ils déposent 45 brevets par jour. Ils ont des usines considérables, dont une qui arrive en Hongrie, il faut bien le savoir.
02:07Et 100 000 ingénieurs. Je ne sais pas si vous imaginez ce que ça représente.
02:12Alors, c'est pour ça que Stellantis s'est dit, il faut qu'on conserve un peu encore notre marché de la voiture essence.
02:17Elle reste demandée, la voiture essence. Donc, voilà, le report est plutôt une bonne chose.
02:22Oui, on commence pourtant à avoir de beaux modèles électriques en France.
02:26Ah oui, la France se donne du mal. Prenons l'exemple de Renault.
02:28Qui était un peu le point faible de l'électrique pendant longtemps.
02:31Absolument.
02:31Avec des voitures qui ne ressemblaient pas à grand-chose.
02:33Tout à fait. Les modèles arrivent, ils sont superbes, ils fonctionnent bien, ils se vendent bien.
02:36Renault déjà vend la R5 électrique, qui est la première vente en France.
02:41Bon, ça le vaut encore cher, 28 000 euros pour le modèle de départ.
02:45Ça, ce n'est quand même pas donné.
02:46Mais depuis janvier, si vous voulez, dans l'ensemble, les voitures essence, diesel ont chuté.
02:52On est à moins 7%. Et ça, ça inquiète.
02:54Et peut-être qu'il y a aussi l'hybride qui rassure les consommateurs.
02:59Vous savez, l'hybride, c'est le moteur essence traditionnel couplé à de l'électrique.
03:04Donc ça, c'est plutôt une bonne chose. Ça rassure. Et ça permet, en plus, de se préparer aux contraintes fixées par Bruxelles.
03:10Parce que le tout électrique, pour la France, ça veut dire, ou pour l'Europe même, ça veut dire 60 000 emplois perdus dans l'industrie.
03:17Et ça, c'est vraiment très inquiétant pour nous, en termes d'emplois, bien sûr.
03:20Éric, vous vouliez apporter une précision sur l'erreur commise par la CGT lundi soir, lors de l'intervention, ce qui était mardi soir d'ailleurs,
03:26lors de l'intervention d'Emmanuel Macron sur TF1.
03:29Sophie Binet, la numéro 1 de la CGT, a fait une grosse erreur ?
03:31Ah oui, c'était même assez cocasse, parce qu'elle est censée tout connaître de Renault.
03:35La CGT a été numéro 1 pendant longtemps comme syndicat.
03:38Elle a cru que la Zoé, la Renault Zoé, avait été délocalisée en Roumanie.
03:44Bah écoutez, pas du tout. En fait, la Zoé n'est plus du tout produite.
03:48Elle est remplacée par la Renault 5 électrique dont je parlais, et qui sera faite, et qui est faite déjà, en France, dans l'usine de Douai.
03:54Et même, d'ailleurs, Emmanuel Macron ne le savait pas.
03:57Donc vous voyez, ça valait la peine d'apporter la précision et de dire qu'en France, on est quand même assez fort et assez bon en termes de production locale.

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