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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h31h avec Thomas Hille.
00:04Et nous on rejoint dans ce studio, Joe Hume pour la musique.
00:07Et bonjour !
00:08Salut Joe et Sacha Nocovitch pour le sport, ça va Sacha ?
00:11Tout va bien, salut à tous.
00:12Et alors j'ai la chance de recevoir ce matin un ancien inspecteur de police devenu comédien
00:16et réalisateur de séries comme Braco, de films comme 36 qui a des Orphèves, Les Lyonnais
00:22ou en ce moment Bastion 36.
00:24Bonjour Olivier Marchal.
00:26Bonjour Thomas, bonjour à tous.
00:27Merci de me recevoir.
00:28Merci d'être avec nous, vous étiez en train de nous parler de votre moustache.
00:32Ah ça y est, ça commence.
00:33Ah la moustache de l'époque.
00:34C'est vrai que vous avez une belle moustache dans les années 80.
00:36Les années 80, oui bien sûr.
00:37C'était la moustache de flic quoi.
00:39Ben c'était un peu, c'était à la mode quoi.
00:40C'est vrai que, puis bon on était tous un peu, ma génération en tout cas, on voulait être serpicots tous.
00:46Donc avec les bonnets, la barbe, les cheveux longs, le petit diamant, tout qui allait bien quoi.
00:51C'est la panoplie.
00:52Et alors merci d'être avec nous d'autant plus ce matin parce que c'est le matin même de votre première ce soir
00:57au Théâtre de l'œuvre, de votre spectacle.
00:59Un spectacle que vous avez rodé quand même un peu partout en France.
01:03Mais j'imagine qu'il y a quand même une petite pression pour cette date parisienne.
01:06Oui, vraiment.
01:07D'ailleurs je me suis couché à minuit et puis je me suis réveillé à 2h20 exactement.
01:11Je ne me suis pas endormi, je suis insomniaque et je suis un peu tendu là.
01:14Parce que le public parisien il est parfois un peu plus exigeant.
01:18Non, ce n'est pas péjoratif vis-à-vis de la province.
01:20Mais en province, ils sont contents de nous voir.
01:23A Paris, les gens sont un peu plus blasés.
01:25Ils s'attendent vraiment à de l'excellence.
01:27Il faut être en forme.
01:27C'est qu'on a beaucoup plus le choix en fait.
01:28C'est ça tout simplement.
01:29Exactement.
01:29Mais bon, ça va à le Théâtre de l'œuvre.
01:31C'est un théâtre sympa.
01:32C'est François-Xavier de Maison.
01:33Et c'est la première fois que vous faites ça ?
01:35Un seul ensemble ?
01:36Alors un spectacle comme ça, oui.
01:37J'ai joué beaucoup au théâtre.
01:38Mais un spectacle, c'est l'idée de David Becker, le producteur.
01:44J'ai créé un festival de théâtre sur le bassin d'Arcachon.
01:47Ce qui est ma ville d'enfance.
01:48Qui marche très bien depuis trois ans.
01:50Grâce au maire Patrick Davé qui est un ami de rugby et d'enfance.
01:53Et en fait, j'ai découvert le spectacle avec Pierre Richard, Michel Bougenat et Thomas Dutronc.
01:58Qui faisaient les trois avec David.
02:00Qui animait comme ça.
02:01Donc il y a des extraits de films, des making-ofs, des fourrires, des répétitions, des trucs.
02:05Il y a les dessous des tournages.
02:07Et les gens, il y a eu 20 minutes de Standing with Echelon à la fin.
02:11Moi j'étais émerveillé par le truc.
02:13Vous avez dit que je vais faire ça ?
02:13Après il m'a dit, l'année d'après, fais-le avec Lanvin, avec mon pote Gérard.
02:16Donc là on a fait deux heures et demie au lieu d'une heure et demie.
02:19On a raconté, avec Gérard, ça va.
02:23Il y a des trucs à raconter.
02:24Vélus et la bande à Coluche.
02:25Il a vécu 15 ans avec Coluche.
02:27Il est très très drôle Gérard.
02:28Avec Darmon et Gérard.
02:30Et Lavoine, c'est quand même les mecs les plus drôles du cinéma français.
02:34Enfin dans le privé en tout cas.
02:35Et après, David Becker m'a proposé de le refaire tout seul.
02:40Alors moi j'ai dit, écoute, je n'ai pas la prétention de rassembler les foules tout seul comme ça.
02:45Je ne l'ai jamais fait.
02:46Et c'est vrai que ça a super cartonné.
02:48Ça marche.
02:48On fait une quinzaine de dates.
02:49Vous aussi, vous avez deux, trois petites choses à raconter quand même.
02:51Oui, j'ai des choses.
02:53Mais on se sent, enfin...
02:54Alors David, il est très doué pour ça.
02:56Parce qu'il y a un petit groupe en plus avec nous.
02:58Il y a une chanteuse, une musicienne et deux musiciens qui font des petits intermèdes musicaux avec des choix de chansons que j'ai choisis.
03:07Mais sinon c'est écrit par David Becker.
03:10Ça s'appelle Au plus près d'Olivier Marshall.
03:12Mais alors j'imagine que ça part d'entretien avec vous d'abord.
03:15Vous avez dû lui raconter un peu d'anecdotes.
03:16Franchement, je l'ai laissé faire complètement.
03:20Et après on rebondit sur...
03:22Et en fonction de...
03:23Vers là où j'aiguille le spectacle, il a plusieurs patates dans son sac.
03:28Donc il balance les extraits qu'il faut.
03:31Il sait rebondir.
03:32Et non, il est très doué pour ça.
03:33Ah oui, donc il y a une part d'improvisation aussi.
03:34Complètement, tous les soirs.
03:35C'est pour ça que c'est un peu flippant.
03:36Parce que ça démarre très plombant.
03:40Parce qu'on commence par les années flics.
03:42Il me demande les histoires qui m'ont marqué.
03:44Comme j'étais à la criminelle,
03:46Il y a des histoires très drôles, comme j'ai raconté tout à l'heure.
03:49Mais il y en a d'autres qui m'ont vraiment...
03:52J'étais un gamin.
03:53Vous racontez qu'à 23 ans, vous aviez déjà vu 100 cadavres.
03:56Forcément, c'est des choses qui marquent au ferroche.
03:58Il y a des crimes violents, ce n'est pas des mots naturels.
04:01Vous savez, il y a un très beau film qui s'appelle Dans ses yeux.
04:03C'est un film argentin avec Ricardo Darin,
04:06qui est un acteur prodigieux.
04:08Je l'ai vu trois fois, j'ai pleuré trois fois.
04:10Et c'est un procureur de la République
04:11qui doit être muté, je crois, je ne sais plus.
04:15Il faudrait que je le revoie.
04:17Et qui a affaire à une fille qui a été violée et tuée.
04:22Et en fait, il parle dans ses yeux.
04:24Et on voit le plan où il regarde les yeux horrifiés de la fille,
04:27qui est morte.
04:28Mais j'ai vu des morts.
04:30Vous savez, il y a des morts qui méritent...
04:32Les gens ne me ressemblent pas égaux devant la mort.
04:34J'ai écrit une nouvelle comme ça,
04:35parce qu'ils ont vécu tellement de souffrances avant de mourir.
04:39que...
04:40Après, j'ai un souvenir, si vous voulez,
04:42une fille qui avait pris 17 coups de couteau,
04:44une métisse magnifique.
04:46Je suis arrivé, les pompiers étaient en train de...
04:48Elle était allongée par terre avec le mec qui l'avait poignardé.
04:50C'était son mec, ils étaient défoncés.
04:52Et en fait, elle est morte devant moi.
04:55Et en fait, elle m'a souri avant de partir.
04:57Vous voyez, moi j'étais...
04:58J'avais 27 ans et je n'oublierai jamais.
05:01C'est quoi ça ?
05:01Vous voyez, ça m'est scellé.
05:03Donc je raconte plein de choses comme ça.
05:05Et comment on se remet de scènes comme ça ?
05:08Est-ce que vous êtes formé à ça, en tant que policier ?
05:10Non, justement, on en parlait qu'il y avait...
05:12Alors maintenant, ce que je disais,
05:13il y a beaucoup de femmes dans la police.
05:15Et ça, c'est une très bonne chose.
05:16Je ne fais pas mon pro féministe.
05:17Je ne sais pas...
05:19Je ne sais pas...
05:20Comment dirais-je ?
05:21Vous n'êtes pas Sandrine Rousseau.
05:24Mais vous pensez que leur présence est essentielle ?
05:26Le fait que ça soit densifié, c'est essentiel.
05:28Parce que nous, on aimait l'action, vous voyez.
05:29Alors, il y avait des filles aussi qui étaient plus courageuses que certains hommes.
05:33Mais on aimait beaucoup défoncer les portes, les planques, les filoches, les motos, les trucs.
05:37Et puis les arrestations, tout ça, la baston.
05:39Mais en matière de gestion de crise,
05:44le chagrin des familles, nos chagrins à nous,
05:47sur les constates, quand vous faites une famille entière,
05:50comme je raconte dans le spectacle,
05:52le mec qui a buté ses deux membres dans le sommeil,
05:56sa femme, le chien et lui,
05:57que vous restez toute la nuit de Noël à patauger dans le sang,
06:01dans un truc, et puis dans l'horreur, surtout.
06:03Bon, évidemment,
06:04les femmes, elles ont quand même une fonction de maman aussi.
06:09Et on se confiait beaucoup.
06:10Et je trouve que ça fait un bien fou d'avoir des femmes dans la police aujourd'hui.
06:13Bon, et alors dans ce spectacle, Olivier Marchal,
06:15il y a aussi beaucoup de lumière pour raconter vos débuts dans le cinéma.
06:20Votre toute première apparition à l'écran,
06:22c'était dans un film qui s'appelait « Ne réveillez pas un flic qui dort ».
06:25Vous aviez une journée de tournage et deux répliques.
06:28Mais surtout, deux partenaires bien costauds.
06:30Michel Serrault et Alain Delon.
06:31C'est-à-dire que je devais pas mal les premières.
06:34Et Rémi Kirch aussi,
06:36qu'il est mort depuis,
06:38mais qui était un acteur de la comédie française,
06:41qui me donnait la réplique.
06:42Et grâce à lui, j'étais tétanisé, moi, de trop.
06:45Je crois que j'étais inondé de sueur
06:47quand le soir, j'ai enlevé le costume de jeu et tout.
06:51Et j'étais trempé, quoi, des pieds à la tête.
06:53Parce que je devais,
06:54Serrault jouait un truc,
06:56Rémi jouait un truc avec moi.
06:57Moi, j'avais mes deux répliques au moment où Delon passait juste derrière moi.
07:00Il était avec Patrick Catalifo,
07:02qui est devenu mon pote depuis qu'il y a eu mon acteur.
07:04Et voilà, ça s'oublie pas.
07:05Surtout, ce que je voulais pas,
07:06c'est que j'étais dans les loges en train de me faire maquiller.
07:09Moi, je découvrais, j'avais jamais tourné.
07:11Et Michel Serrault est rentré,
07:13et il m'a dit, bonjour, monsieur, Michel Serrault.
07:16Et j'ai dit, oui, monsieur, je vous connais.
07:19Moi, c'est Olivier.
07:21Il avait la tête adorable, quoi, vraiment, franchement.
07:23Mais alors, avant ça,
07:24ça, c'est pas votre tout premier plateau de cinéma
07:25sur lequel vous êtes allé.
07:26Avant ça, vous avez assisté au tournage de ce film culte.
07:30On a les bœufs-carottes au cul.
07:32L'IGS, inspection générale des services,
07:35la police des polices,
07:36ils nous surveillent.
07:38Pourquoi on dit bœufs-carottes ?
07:39Parce que quand ils t'attrapent,
07:40ils te laissent mitonner à petit feu.
07:41C'est les ripoux, c'est-à-dire ?
07:43C'est les ripoux.
07:44C'était génial, ce film.
07:45Avec Philippe Noiré, avec Thierry Lhermitte.
07:47Alors, vous n'avez pas joué dedans,
07:48mais vous avez assisté au tournage.
07:50Parce que vous connaissiez le scénariste des ripoux.
07:51C'est bon, Michel,
07:52qui était à la section antiterroriste avec moi,
07:54qui était un flic borderline,
07:56comme on les aime.
07:57C'est toujours mon grand frère.
07:59On se voit pas beaucoup,
08:00mais je l'adore.
08:00qui a écrit beaucoup de films après,
08:02parce que ça a été un triomphe.
08:04Et il écrivait les répliques des ripoux
08:05pendant qu'on planquait sur Action Direct.
08:07Il nous lisait les scènes et tout.
08:09C'est dingue.
08:10Ça vous a fait rêver ?
08:11Ça vous a donné envie de faire ce métier ?
08:12Il m'a amené sur le plateau.
08:13Après, j'ai rencontré Philippe Noiré,
08:15qui était un amour.
08:16Il est grande classe, franchement.
08:18Après, chaque fois que je revoyais,
08:20quand j'allais chez Hermédia,
08:21mon agent Noiré,
08:22il était toujours avec sa femme,
08:23main dans la main.
08:24Ils étaient toujours au café de l'Allemagne,
08:26en terrasse.
08:27Tous les deux, ils se tenaient la main.
08:29Et lui, avec son gros cigare,
08:30ses costumes, trois pièces,
08:31ses pompes anglaises et tout.
08:32Et il me faisait,
08:33alors Marshall,
08:34quand c'est qu'on tourne ensemble ?
08:36J'ai dit,
08:36monsieur Noiré,
08:37quand je vois un rôle pour vous,
08:38dépêchez-vous,
08:39on n'a droit qu'à un tour de manège.
08:40Et il me faisait.
08:42Il était merveilleux.
08:43J'ai eu la chance de rencontrer Rochefort,
08:45de rencontrer tous ces mecs.
08:46Moi, c'est Belmondo, Jean-Paul.
08:48Voilà, on parle de tout ça dans le spectacle.
08:49Et il y aura des imitations aussi dans le spectacle ?
08:51J'ai l'impression.
08:52Non, mais non, non.
08:52Celui qui s'est mis très, très bien
08:55à Philippe Noiré,
08:55c'est Dulerry,
08:57Antoine Dulerry.
08:58Alors lui, c'est un chasseur.
08:59Alors lui, Antoine.
09:00Non, moi, je fais un peu Johnny
09:02parce que, bon...
09:03Vous le faites comment, Johnny ?
09:04Non, mais...
09:06Quand j'ai sorti Gangster,
09:11mon premier film,
09:12on avait les motos à claper.
09:14J'ouvre, huit jours après,
09:15j'écoute mes messages.
09:17Et un matin...
09:18Écoute, c'est joli.
09:20J'ai vu ton film.
09:21Je suis pas beaucoup consoie.
09:22Pas parce que j'adore les polars.
09:24Et moi, j'ai dit,
09:25putain, c'est une connerie.
09:26Je rappelle et c'est Johnny.
09:28Et donc, on a déjeuné ensemble,
09:29en tête à tête.
09:30Deux grands timides ensemble
09:31parce que je suis rentré dans le resto,
09:33comme je vous expliquais tout à l'heure
09:34à Télé Matin.
09:35C'est Clint Estud,
09:36le mec,
09:36tout le monde s'est arrêté de parler.
09:38Il avait un magnétisme,
09:40une présence
09:40et surtout un mec
09:41d'une gentillesse
09:42très érudit
09:43et très cinéphile.
09:44Il regardait 3-4 films par nuit.
09:46Et vous faites très bien
09:46Dominique Bessner.
09:47Oui.
09:48Oui, alors ça,
09:49forcément, Marcel,
09:50il est formidable tout ce qu'il fait.
09:53J'ai joué à poil.
09:54J'ai joué le tout nu
09:55dans un film
09:56qui s'appelle La puce.
09:57Alors, ce qu'il fait,
09:58Marcel, vraiment,
09:59avec sa grosse cléclé,
10:00j'adore.
10:02Merci.
10:03Ça fera peut-être partie
10:06des invitations
10:07que vous aurez le droit.
10:08Vous aurez le droit ce soir
10:09en allant voir au plus près
10:10d'Olivier Marshall.
10:11C'est ce soir au Théâtre de l'œuvre
10:13à Paris.
10:13Il reste quelques places encore.
10:15Je crois, oui.
10:16J'espère.
10:16J'espère.
10:18Je ne vais pas le laisser
10:19pas plein, plein.
10:20Ça ne déborde pas.
10:21Je ne remplis pas les zénithes
10:22comme mon copain Albon Ivanov.
10:24Allez voir ce soir
10:25au Théâtre de l'œuvre.
10:26Olivier Marshall,
10:26vous allez vous régaler.
10:27On va continuer à parler
10:28de ce spectacle
10:29et puis on va parler sport.

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