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Télématin reçoit l'acteur et réalisateur Olivier Marchal pour la représentation de "Au plus près d'Olivier Marchal", au Théâtre de l'Œuvre à Paris le 14 mai.
Télématin reçoit l'acteur et réalisateur Olivier Marchal pour la représentation de "Au plus près d'Olivier Marchal", au Théâtre de l'Œuvre à Paris le 14 mai.
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00:00Et il est en train de s'installer sur la musique du clan des Siciliens, ça si c'est pas du sur-mesure.
00:04Bonjour Olivier Marchal, comment allez-vous ?
00:07Bien.
00:08Vous êtes matinale vous alors ?
00:09Je suis debout depuis 2h30 du matin.
00:112h30, mais pourquoi ? Parce que c'est le grand jour.
00:13Je suis insomniaque, oui, et puis je suis un peu tendu pour ce soir.
00:18Vous avez le track pour ce soir, parce que c'est quand même l'événement ?
00:20Oui, parce que le public parisien est différent du public provincial.
00:22En province, on a fait un carton jusqu'à maintenant, mais là à Paris on est toujours un peu plus crispé.
00:28Ça s'appelle « Au plus près d'Olivier Marchal ».
00:32C'est sûrement une façon de faire votre connaissance, Olivier Marchal, c'est ce soir au Théâtre de l'œuvre à Paris.
00:38On vous connaît flics, on vous connaît réalisateurs, on vous connaît acteurs.
00:41Et puis le théâtre, vous le connaissez, vous vous produisez régulièrement sur scène.
00:45Mais là c'était quoi ? C'était un besoin, c'est complètement différent.
00:47Il y a une interaction avec le public, vous parlez de vous, de votre vie.
00:51Qu'est-ce qu'il y avait ? Vous vouliez lever le voile sur une partie de vous qu'on ne connaît pas ?
00:54Il faudrait plusieurs spectacles.
00:57Mais en fait, j'ai créé un festival de théâtre à la Teste sur le bassin d'Arcachon, dont je suis originaire,
01:05avec le maire de la Teste, Patrick Davé, qui est un ami d'enfance.
01:08Et on a fait venir, pour David Becker, le producteur de ce spectacle,
01:13avait organisé la même chose avec Pierre Richard, Michel Bougenat et Thomas Dutronc.
01:18Et ça a fait un carton, il m'a proposé de refaire l'année d'après avec Gérard Lanvin,
01:24où on a fait deux heures et demie au lieu d'une heure et demie sur scène.
01:27Et après, il m'a proposé tout seul.
01:28Mais vous parlez de vous, quoi.
01:29Oui, mais bon, je n'ai pas la prétention de rassembler les foules, moi, vous savez.
01:33Vous avez plein de choses à raconter, visiblement.
01:35Vous évoquez les souvenirs de cinéma, évidemment, votre vie de flic,
01:38et vous partagez aussi pas mal de souvenirs difficiles.
01:41Ce sont des images qui restent gravées dans votre mémoire.
01:43Ben oui, on en parlait tout à l'heure, donc je ne peux pas raconter ce que j'ai raconté.
01:47Je leur ai raconté quelques anecdotes assez escabreuses,
01:50mais c'est vrai que c'est un métier, de toute façon, vous savez,
01:53c'est un copain qui a écrit, c'est Éric Young, qui a écrit un roman formidable,
01:57où il dit être flic, c'est s'embarquer pour nulle part avec l'intention de se perdre.
02:01Je trouve que c'est une très belle définition de ce métier.
02:04Donc, voilà, on assiste à des choses pas très jolies.
02:06Vos mots, vous reprenez des mots, et on sent que vous y êtes attachés.
02:10Parce qu'en fait, les livres, ils vous ont accompagnés pendant toute votre vie
02:13et pendant toute votre enfance.
02:14Vous en parlez assez peu de votre enfance.
02:16Vos parents étaient très occupés par leur pâtisserie.
02:19Donc, c'était une enfance gourmande.
02:20Mais néanmoins, votre gourmandise aussi, c'était celle des livres.
02:24Ben oui, parce que mon père, il se levait à 3h du matin,
02:26il rentrait à 21h à racer, il s'endormait sur la table,
02:29et ma mère était au magasin.
02:31Donc, moi, j'ai été élevé par la femme de ménage.
02:33Après, je suis parti en pension chez les curés.
02:34Mais, en fait, ma sœur est arrivée 12 ans après moi.
02:39Donc, j'étais un enfant unique pendant 12 ans.
02:43Et donc, mon père avait, c'était pas un intellectuel,
02:46mais il lisait énormément de polars.
02:47Et il avait tous les Chandler, les David Goody, les Jim Thompson,
02:50Frédéric Dard, San Antonio.
02:52En fait, je crois que j'ai fait flic pour ressembler à San Antonio.
02:54Voilà, dragueur, avoir Béru et Pinouche comme copain,
02:57et parler comme des chartiers.
03:00Je pense que c'est ça qui m'a attiré.
03:01Vous avez très bien fait.
03:02Merci, ça y est.
03:07C'est incroyable.
03:07Je savais que j'allais me faire un truc.
03:10Pardon.
03:10Ça commence donc par les polars.
03:13Et puis, effectivement, après, vous visitez un commissariat
03:15avec un copain de votre père.
03:17C'est le coup de foudre.
03:18Il y a vraiment un coup de foudre.
03:19Oui, parce que le meilleur ami de mon papa était policier,
03:22et le commissariat était juste en face de la pâtisserie.
03:24Donc, un jour, il m'avait fait visiter tous les bureaux.
03:26Et c'est vrai que c'est là que j'ai vu les armes et tout ça.
03:29Donc, c'est comme un gamin qui peut être fasciné.
03:31Mais quand on est petit, on voulait être cow-boy, pompier ou flic.
03:36Ou militaire.
03:36C'est l'uniforme.
03:38C'est les garçons.
03:39Il y en a une à côté de vous qui nous rappelle les années 70 ce matin.
03:42C'est Camille Daon.
03:43Et elle voulait évoquer, c'est vrai Camille,
03:45les grandes rencontres de la vie d'Olivier Marchal.
03:46Oui, parce que vous avez rencontré la Terre entière.
03:48Et alors, je vous propose de jouer à mon jeu préféré,
03:52le La Roue de la Vedette.
03:54Donc, vous allez tous essayer de vous.
03:55Et derrière, chaque couleur se cache un nom.
03:59Non, il n'y a pas de jingle.
04:00Pour la prochaine fois, c'est promis.
04:01La Roue de la Vedette.
04:03Ah, voilà !
04:04Merci.
04:05On y va ?
04:05Allez, on y va.
04:08On ne voit pas.
04:08C'est sur quoi ?
04:10C'est tombé sur Yves Régnier.
04:12Et alors, j'aime bien Yves Régnier,
04:14parce que c'est à lui que vous avez envoyé votre premier scénario.
04:18Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
04:20Pourquoi vous l'avez choisi lui ?
04:21Parce que quand j'étais gamin,
04:23j'ai été marqué par les Globetrotters, Belphégore.
04:27Je l'avais trouvé génial dans Illusion perdue.
04:29Il avait fait un téléfilm à l'époque qui m'avait beaucoup marqué.
04:33Et après, évidemment, Commissaire Moulin.
04:35Quand on est flic, on regardait les Moulins.
04:36C'est ça.
04:36Donc, voilà, le premier flic aux cheveux longs.
04:40Le diamant, le perfecto, la moto et tout ça.
04:43Et en fait, voilà, c'est vers lui que je me suis naturellement tourné.
04:49Ça s'appelait « Des flics sans importance ».
04:50C'est un premier scénario qui racontait un peu le dessous des cartes
04:54qui montraient des flics en train de pleurer, de picoler.
04:56Des vrais flics, quoi.
04:58Oui, des humains, quoi.
04:59Ce n'étaient pas les super-héros qu'on avait l'habitude de nous bombarder.
05:04Et Yves m'a ouvert la porte et je lui dois beaucoup,
05:07puisqu'après, j'en ai écrit dix.
05:08J'ai été directeur de collection.
05:10Et on est devenus copains, on s'est fâchés.
05:13Et puis, on est redevenus copains.
05:15Et quand il est mort, ça m'a fait énormément de peine.
05:19On n'oublie pas celui qui vous donne votre chance.
05:22On continue ?
05:23On continue.
05:23Et si ça tombe deux fois sur Yves Régnat, alors ?
05:25Comment on fait ?
05:26On tricherait un petit peu.
05:28Ce n'est pas votre genre.
05:29Alors, Spielberg, vous avez une anecdote exceptionnelle avec Steven Spielberg.
05:35S'il vous plaît, racontez-le.
05:35C'est vrai.
05:36Je suis l'homme qui a rencontré Steven Spielberg.
05:38Non, mais pendant le tournage de 36 Quai des Orfèvres,
05:41Gérard Depardieu avait son restaurant à la Fontaine-Gaillon.
05:43Ils avaient organisé un dîner avec Daniel Auteuil.
05:46Quand je suis arrivé, ils étaient déjà bien pompettes.
05:50Et puis, le gros se lève à un moment donné.
05:52Il me dit, ne bouge pas, je vais te chercher quelqu'un.
05:55Il va dans le fond, il revient avec Spielberg.
05:57Il dit, Spielberg is the best director in France.
06:01Moi, je suis totalement...
06:03Je me réduis.
06:06Enfin, je ne suis pas impressionnable.
06:08Mais il y en a deux qui m'impressionnent.
06:10Il y a Gérard qui est impressionnant quand on le rencontre.
06:13Delon.
06:14Et là, j'avais Spielberg.
06:15Et donc, moi, Spielberg me dit,
06:22moi, vous savez que dans ma vie, j'aurais adoré être flic.
06:24Et j'ai dit, moi, j'aurais adoré être vous.
06:27Donc, c'était super mignon.
06:28Mais très gentil.
06:29Il reste une demi-heure à parler avec moi.
06:31Très abordable.
06:32Oui, et puis à l'époque, comme on dit, je n'avais pas fait 36.
06:35Donc, moi, c'est un peu 36 qui a fait un peu basculer.
06:39Qui m'a fait un peu basculer.
06:40C'est quoi, ce qui arrive à Gérard Depardieu en ce moment ?
06:42Je suis...
06:42J'ai de la peine.
06:43Parce que, voilà, je conçois aussi tout ce que ça peut susciter,
06:50comme est moi, chez les gens et chez les femmes.
06:57Évidemment, moi, je ne l'ai jamais vu.
06:59Gérard, pour moi, c'est un malotru, s'il vous plaît.
07:04Il aime bien la grossièreté.
07:07Vous voyez, c'est les grosses blagues qu'on apprécie ou pas.
07:12Mais je ne l'ai jamais vu mal se comporter.
07:14J'ai fait trois films avec lui.
07:15Voilà.
07:16Après, c'est vrai qu'il a un langage assez imagé.
07:20Donc, il peut choquer.
07:21Moi, après, j'ai de la peine.
07:23Mais je n'ai plus de nouvelles.
07:24De toute façon, il ne parle plus à personne.
07:26Je ne sais pas où il est là.
07:27Je crois qu'il est parti.
07:28Il n'est pas en France.
07:29On continue ?
07:30Oui.
07:31De la venette ?
07:32Allez.
07:34Une petite dernière.
07:36Alors ?
07:37Johnny Havidé ?
07:38Johnny Havidé.
07:39Johnny.
07:39Ah, j'ai l'impression qu'il y a eu une petite imitation.
07:41Non, non, je ne sais pas le faire.
07:43Il y a un petit début.
07:45Non, mais Johnny, quand j'ai fait mon premier film « Gangster »,
07:47à l'époque, c'est bon, on avait les Motorola, vous savez encore.
07:50Oui, à clapper.
07:51Le film était sorti d'une semaine.
07:53Et un matin, je me lève, j'ouvre.
07:54Et j'ai, vous voyez, ça joli.
07:56Écoute, j'ai vu ton film.
07:57J'ai vraiment beaucoup qu'on se voit parce que j'en ai un film.
08:00Et donc, je crois que c'est une connerie.
08:04C'est un pote.
08:05Et je rappelle, c'est lui.
08:06Et là, j'ai eu un déjeuner en tête-à-tête avec Johnny dans son resto.
08:11Alors, quand on rentre avec lui, plus un bruit s'est fait dans le resto.
08:15Les fourchettes sont restés en l'air comme ça.
08:17C'est vraiment Clint Eastwood.
08:18C'est l'homme des haute plaines qui rentre.
08:20Et on était tous les deux.
08:21On a passé un moment merveilleux parce que c'était avant un grand cinéphile.
08:26Un mec très intelligent et très, très timide.
08:29Donc, c'était deux grands timides face à face.
08:31Et on ne s'est pas dit grand-chose, en fait.
08:34Vous êtes surlendus à beaucoup de choses dans les silences.
08:37Comment ?
08:37Vous vous êtes sûrement dit beaucoup de choses dans les silences.
08:39Oui, exactement.
08:40Olivier Marchal, vous restez avec nous en direct jusqu'à 9h30.
08:43Dans un instant, j'ai bien peur qu'on soit obligé de vous notifier votre garde à vue.
08:46Très bien.