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Juliette Armanet et Bastien Bouillon sont à l’affiche du film "Partir un jour" dans lequel ils chantent, dansent et même patinent sur des tubes de la variété française. Ils nous racontent le film et se souviennent du tournage avec cinq de ces titres.

En salles le mercredi 14 mai 2025
Transcription
00:00Quand Amélie a eu le César du court-métrage,
00:02elle a prononcé un discours que j'ai trouvé vraiment splendide
00:05et qui me guide souvent au quotidien.
00:08Elle a dit qu'on peut avoir 40 ans, deux enfants, des cheveux blancs
00:11et sentir qu'on est au commencement des choses.
00:14C'est toi la dame qui a gagné ta fiche ?
00:15Ah oui, j'ai mon resto à Paris, tu sais.
00:18Oh putain, c'est une cheveuse.
00:20Une cheveuse !
00:22Allez, ça part pour la vite, ça part pour la vite !
00:24Mais c'est ça qu'on dit !
00:25Je vais devoir rester plus longtemps finalement.
00:28C'est compliqué avec mon père.
00:30Il faut savoir ce qui te fait rire.
00:32Il n'y a bien encore qu'ici qu'on fait de la Macédoine.
00:35C'est qui ce mec ?
00:36Raphaël, mon vieux pote de collège.
00:38Sofiane, mon mec.
00:40Cécile m'a beaucoup parlé de toi.
00:41Moi, on n'a pas parlé de toi du tout.
00:52Dans le film d'Amélie, le principe c'est que les chansons
00:54sont des dialogues à part entière
00:56et qu'elles servent au personnage.
00:58Les personnages s'expriment, racontent leur histoire grâce aux chansons.
01:03Donc là, on comprend tout le dilemme intérieur de Cécile
01:05qui raconte qu'elle se retrouve dans cette ère natale
01:07et qu'elle se sent un peu perdue, exilée,
01:11qu'elle ne sait plus très bien à quel territoire elle appartient.
01:14Et ce que j'ai aimé, moi, dans cette scène,
01:15c'est qu'Amélie m'a demandé de manger
01:17en même temps que je chantais.
01:19Et donc, il y avait un truc, je ne sais plus,
01:22c'était une friture de, je ne sais plus quoi,
01:23de perlans, de poissons,
01:26avec pas mal de mayonnaise.
01:27Et donc, il y avait ce truc de chanter en mangeant
01:29qui était, je trouve, assez cool à jouer.
01:33Parce que du coup, c'était pas du tout,
01:35elle ne cherchait pas du tout la perfection musicale
01:37ou quelque chose de chanter, voilà, de manière juste.
01:41C'était vraiment le personnage qui s'exprime
01:43avec ses faiblesses et ses forces,
01:45avec ses maladresses, justement,
01:46en train de grignoter une friture de déperlant.
01:49Et voilà, et Bastien qui est dans l'eau
01:51avec son grand pantalon de pêcheur
01:53qui apparaît comme ça, hyper solaire.
01:55Et c'est les grandes, voilà, les retrouvailles
01:57où ils se taclent un peu tous les deux.
01:59Et en vrai, ils sont très contents de se voir, quoi.
02:00Il fallait à nouveau se re-rencontrer.
02:05Et c'est cette chose-là qui se jouait,
02:08mais grâce au scénario et à la mise en scène d'Amélie,
02:12Juliette chante beaucoup plus que moi
02:15cette partition, enfin, dans la vie tout court,
02:18mais cette partition, moi, j'ai un petit refrain.
02:33J'imagine qu'on aime ou qu'on n'aime pas
02:37artistiquement, chez vous, chanteurs et chanteuses,
02:41on doit voir l'immensité technique que c'est.
02:46Céline Dion, j'imagine.
02:47Ouais, on adore.
02:48Ouais, vous l'adorez.
02:50Et moi, j'ai découvert que c'était très compliqué.
02:54Après, quand on est novice,
02:56beaucoup de choses sont très compliquées.
02:58Brassens dans les idées reçues, c'est simple,
03:01mais alors que c'est très compliqué.
03:02Ce qui est sûr, c'est que c'est vrai que c'est un peu...
03:06J'ai l'impression qu'elle va puiser dans un répertoire
03:09très puissant qui parle à plein de générations différentes
03:13et qui rappelle à chacune, à chacun,
03:15un moment où tu étais en train de faire la vaisselle,
03:17un moment où tu étais dans ta bagnole,
03:18un moment où tu étais en train de te séparer
03:21de quelqu'un que t'aime,
03:22ou de vivre une soirée de dingue avec une copine.
03:25Ce qui est sûr, c'est que je pense que ça évoque
03:27pour énormément de gens quelque chose de très intime.
03:31Et c'est la puissance d'être allée chercher
03:33dans un répertoire aussi vaste
03:35et les gros tubes d'une vie
03:38qui, en fait, sont comme un lien invisible
03:41qu'on a tous et toutes les uns avec les autres.
03:44Et là, en l'occurrence,
03:46Cécile s'aperçoit et comprend
03:48tout ce qu'elle n'avait pas compris
03:51grâce à cette scène
03:52que je trouve hyper jolie,
03:54hyper...
03:55dans une vraie délicatesse.
03:57Parce qu'encore une fois,
03:58ça rejoint ce que tu disais tout à l'heure,
03:59les choses ne sont pas dites,
04:01elles sont chantées.
04:02Et en plus, vous avez raison,
04:05quand vous dites que c'est une scène
04:07qui commence par de la camaraderie,
04:09c'est quelque chose de très compliqué
04:12à faire exister au cinéma.
04:14Autant l'amour est...
04:16j'ai pas envie de dire plus facile à développer,
04:20parce que l'amour, s'il n'est pas juste
04:22ou si on n'y croit pas, il n'existe pas.
04:24Mais la camaraderie, c'est un truc
04:26et en plus, là, entre
04:27effectivement, des retrouvailles,
04:29mais en plus, entre
04:30trois garçons
04:33et puis une jeune femme,
04:34un groupe de quatre,
04:35c'est très...
04:37je trouve ça assez.
04:38Et je trouve que cette scène
04:39est réussie aussi
04:40de par l'énergie qui s'en dégage,
04:45parce que je leur dis une xième fois,
04:50c'est très...
04:50pour moi, c'est quelque chose de compliqué
04:53en mise en scène, la camaraderie.
04:56Je ne peux reconnaître que celle-là de Camaro,
05:17mais j'avoue, j'adore.
05:20Amélie dira que c'est un film musical
05:27et que ça n'est pas une comédie musicale,
05:29et ça n'est pas une comédie musicale,
05:31mais effectivement, là, pour le coup,
05:33il y a un peu plus de chorégraphie.
05:35Donc, ce n'est pas énorme.
05:37On avait des points de rencontre
05:38avec Juliette
05:40et on changeait de prise à prise,
05:43même si elle est beaucoup plus technicienne
05:48que moi sur la glace,
05:50il fallait aussi faire ce qu'on pouvait.
05:54Et moi, avec des chaussures plates,
05:57sur le patinoire,
05:59ce n'était pas vraiment...
05:59On a été entraînés
06:00par la championne olympique.
06:02On a eu tellement de chance.
06:03C'est Gabriela Papadakis
06:05qui nous a fait travailler,
06:07qui est vraiment une femme géniale.
06:09De chanter et de patiner en même temps,
06:11moi, ça, c'était un truc
06:12un peu de rêve de gosse,
06:13d'avoir les cheveux au vent
06:15et de chanter en même temps,
06:16enfin, de patiner, de chanter.
06:18Je ne sais pas,
06:18il y avait un truc super jouissif
06:19qui était hyper marrant
06:21à vivre, à faire.
06:30Ce qui se joue avec le père,
06:32c'est vraiment comme un miroir
06:33entre le père et la fille.
06:35Seulement, lui,
06:38il ne la méprise pas,
06:40mais il lui fait comprendre
06:40qu'elle vient de quelque part
06:42et qu'elle ne peut pas renier
06:43de là d'où elle vient.
06:45Et en vérité,
06:46elle, elle va comprendre
06:47qu'elle est faite
06:47du même bois que lui.
06:49Ce truc de miroir père-fille,
06:50moi, c'est un truc
06:51qui me touche vachement
06:51parce que mon papa est musicien,
06:53mais il n'a pas fait
06:55de la musique sa vie.
06:57Et moi, j'en ai fait ma vie.
06:59Et donc, voilà,
06:59il y a parfois des choses
07:00qu'on fait grâce à nos parents
07:03ou contre nos parents.
07:04Mais en tout cas,
07:05ce qui est beau,
07:06c'est qu'elle doit dénouer ça
07:08pour pouvoir avancer elle.
07:10La chose un peu complexe,
07:11effectivement,
07:13avec ses petites phrases
07:14qui sont des pics,
07:15il ne la méprise pas,
07:16mais il se sent méprisé
07:19par sa fille successful.
07:21Et donc,
07:22ça crée tout ce dialogue
07:24qui parfois s'exprime
07:25avec des mots,
07:26parfois avec des chansons.
07:28Et beaucoup,
07:29et Amélie est très forte
07:31pour ça, je trouve.
07:33Encore une fois,
07:33je lui lance des fleurs,
07:34mais dans son écriture,
07:35avec son compagnon Dimitri
07:37mais dans sa mise en scène,
07:38c'est tout ce qui se passe
07:40entre les mots,
07:42dans les silences,
07:43dans les observations,
07:45dans les regards
07:47qu'on a pour quelqu'un
07:49lorsqu'il ne nous voit pas.
07:51Et ça, c'est très présent
07:52dans le film.
07:54Tu veux juste t'acharner
07:55et mourir ici,
07:56dans cette cuisine ?
07:57T'as qu'à rester nous aider.
07:59Mais j'ai une vie, putain, papa !
08:00Oh, bah ça,
08:01on avait bien compris, hein !
08:03Je sais pas comment tu fais,
08:04parce que moi,
08:04je le trouve particulièrement.
08:05insupportable.
08:07Mais moi aussi,
08:08je le trouve insupportable.
08:17Quand Amélie a eu
08:18le César du court-métrage,
08:20elle a prononcé un discours
08:21que j'ai trouvé
08:21vraiment splendide
08:23et qui me guide souvent
08:24au quotidien.
08:26Elle a dit,
08:26on peut avoir 40 ans,
08:27deux enfants,
08:28des cheveux blancs
08:29et sentir qu'on est
08:30au commencement des choses.
08:32Et j'ai trouvé
08:33que c'était un peu
08:34moi ce qui m'a guidée
08:35pour le personnage de Cécile,
08:37qui n'a pas d'enfant,
08:38etc.,
08:38mais qui est au commencement
08:39de quelque chose.
08:41Parce que pourquoi
08:42est-ce qu'il faut partir un jour ?
08:43Ce départ,
08:44c'est le commencement
08:45de sa vie à elle.
08:47Et de poser
08:47toutes ces questions-là,
08:48la question de la transmission,
08:50la question de l'émancipation
08:52avec nos parents,
08:55comme si c'était des questions
08:56qu'on ne pouvait se poser
08:58qu'à 20 ans.
08:58Ben non, en fait,
08:59on continue à se les poser
09:00à 40 ans.
09:01D'où je viens ?
09:02Qui je suis ?
09:03Est-ce que j'ai trahi
09:04mon origine sociale ?
09:06Est-ce que j'ai trahi
09:07mon éducation ?
09:09Qu'est-ce qui me ressemble ?
09:10Comment me rencontrer-moi ?
09:11Ben, c'est ça les questions.
09:12Et je pense que c'était
09:13très lié à la question
09:15de la féminité
09:16et assez intime
09:17comme film pour elle.
09:19Moi, j'ai vraiment l'impression
09:19que c'est un film
09:20très autobiographique.
09:21Je ne sais pas
09:21si elle en parlera comme ça,
09:23mais c'est pour ça
09:24qu'elle a voulu,
09:25je pense,
09:25donner le rôle à une femme.
09:27Et il se trouve que
09:28ce n'est pas juste
09:29une inversion
09:29par rapport au court-métrage.
09:31Son propos,
09:31il a changé,
09:32il a bougé,
09:32il a évolué vachement.
09:33Même s'il y a des tricks
09:35repris comme les phrases,
09:36le carnet,
09:37tout ça,
09:37quand même,
09:38il y a des citations.
09:42Mais de la féminité,
09:47mais même de la maternité
09:48ou de la non-maternité.
09:49Parce que moi,
09:51à mon endroit d'homme,
09:52qui n'est pas du tout
09:54le vôtre,
09:55les femmes,
09:55je sais que c'est
09:56le moment
09:59où l'enfant est là
10:00et où on ne sait pas encore
10:02s'il va être gardé ou pas.
10:06Néanmoins,
10:08qu'il soit gardé ou pas,
10:10il y aura un avant
10:10et un après.
10:12Cette chose-là,
10:13moi,
10:13c'est quelque chose
10:13que j'ai vécu très fort.
10:17Et je trouve que ça parle
10:18aussi très fort de ça
10:20et de cet instant
10:21où les choses,
10:22en fait,
10:22sont décuplées,
10:27la sensibilité,
10:28le rapport,
10:30je n'en sais rien,
10:31aux odeurs,
10:32aux matières,
10:32tout ce qu'on vit, quoi.
10:34C'est un film apaisé,
10:37un film ouvert.
10:38Il n'y a rien
10:38qui est forcément résolu.
10:40C'est-à-dire,
10:40elle rentre avec plein de questions,
10:43on ne sait pas
10:43la pérennité de son couple.
10:46Il y a des choses
10:47qui ont bougé en profondeur.
10:49Mais en tout cas,
10:50c'est comme une seconde naissance,
10:52j'ai l'impression.
10:53Ce départ,
10:53il est très lumineux,
10:55il est très ouvert.
10:57Donc,
10:58ouais,
10:59c'est un moment
11:00de liberté.
11:01J'ai l'impression
11:02que c'est...
11:03Ça y est,
11:04elle a trouvé...
11:05Elle est prête
11:06à trouver son endroit, quoi.
11:07Moi,
11:08c'est ça que ça m'évoque.
11:09Et puis,
11:09c'est un film de guérison,
11:10de toute façon.
11:11Chacun,
11:13à nos endroits,
11:14mais aussi
11:15à Dominique Blanc,
11:18à François Rollin,
11:19ils sont en train
11:21de se guérir
11:21de quelque chose.
11:23Et en fait,
11:24ce départ,
11:25s'il est...
11:26si lumineux,
11:27c'est qu'il est apaisé.
11:28C'est qu'il y avait
11:30effectivement,
11:31dans cette manière
11:33de ne pas se trouver
11:33à l'adolescence,
11:35quelque chose
11:35qui restait un peu ouvert.
11:37Et là,
11:38ça restera peut-être
11:39ouvert,
11:41mais d'une manière
11:42plus douce
11:43et plus...
11:44En tout cas,
11:45même s'il pleut,
11:47ça ne rentrera pas
11:47dans la chair.
11:49Eh bien,
11:50c'est toi, ça.
11:50Tu donnes un sens
11:52à ma vie
11:53Et puis je sais pas
11:54qu'est-ce qui se passe
11:55Qu'est-ce ce regard
11:57dans la presse
11:58Qui me ramène
11:59dans la case
11:59Départ là où je suis pas...
12:00Et puis je sais pas
12:01qu'est-ce qui se passe
12:01qu'est-ce qui se passe
12:02qu'est-ce qui se passe
12:03qu'est-ce qui se passe

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