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00:008h14, journée d'action et de manifestation nationale aujourd'hui à l'appel de la plupart des syndicats de la fonction publique.
00:06Alors venez nous dire ici même au 03 84 22 82 82 si vous soutenez cette mobilisation.
00:13On attend vos témoignages. Flora.
00:14Et à Belfort, cette journée de mobilisation prendra la forme d'un appel au rassemblement ce matin à 10h devant la maison du peuple.
00:20Bonjour Loïc Gatipon.
00:21Bonjour.
00:22Vous êtes le secrétaire du syndicat solidaire finance publique dans le territoire de Belfort.
00:26Vous dénoncez les coupes budgétaires du gouvernement pour la fonction publique, environ 40 milliards d'euros.
00:32Quelles sont les conséquences pour les fonctionnaires et les usagers en général ?
00:36Oui parce que c'est profondément lié en fait.
00:38La qualité de travail, la qualité d'exercice, des missions, des fonctionnaires sont profondément liées aux services qu'ils rendent.
00:45Donc aux services dont bénéficient les usagères et les usagers.
00:50C'est 40 milliards de plus j'ai envie de dire.
00:5240 milliards nouveaux, c'est pas une nouveauté, ça fait des années, des années que ça dure.
00:57Donc on en arrive à un niveau de restriction, à un niveau de restructuration, à un niveau d'économie qui tourne parfois même au ridicule, de façon anecdotique.
01:08Donc c'est même pas la goutte d'eau en trop, c'est le vase qui déborde depuis longtemps en fait.
01:15Et les conséquences concrètes réelles, quelles seront-elles ?
01:18Les conséquences concrètes, c'est encore des suppressions de missions, donc au détriment du service rendu aux usagers, sous prétexte d'allégement, sous prétexte de restructuration, sous prétexte de, parfois même, on entend le mot de modernisation.
01:31Ce mot-là, ça fait 30 ans qu'on l'entend, qu'on l'accompagne et parfois même qu'on le subit.
01:36Et en termes d'emploi chez nous, notamment par exemple là où je travaille à la Direction Générale des Finances Publiques, ce sont encore des 550 suppressions d'emploi cette année.
01:48C'est pas l'année la plus sombre, mais c'est, je le répète, c'est une accumulation au fil des ans.
01:53On a absorbé 38 000 suppressions d'emplois depuis 2010, c'est-à-dire un tiers des effectifs, au détriment de la qualité du service, au détriment donc de la justice fiscale, puisque c'est au détriment du contrôle.
02:09Et puis ce sont aussi des restrictions salariales, le point d'indice qui est gelé, on y viendra peut-être, les 10% sur les congés maladies.
02:18Et le mot d'ordre aussi, on va y revenir absolument, mais le mot d'ordre aujourd'hui, c'est aussi la défense des conditions de travail qui se dégradent.
02:25Tout à fait, c'est intimement lié aux seules, et je mets ça entre guillemets, aux seules revendications sur les salaires, sur la JIPA, sur tout ça.
02:34Les conditions se dégradent, on a l'impression, les collègues ont l'impression d'entrer en absurdi de plus en plus, c'est-à-dire de ne pas vraiment travailler pour le service public.
02:44D'ailleurs, j'ai noté que chez les camarades de l'éducation nationale, il y a 68, je l'ai vu récemment sur une étude d'un collectif qui s'appelle Nos Services Publics,
02:5568% des enseignants rentrent comme première volonté d'accomplir du service public.
03:03Un tiers de ces 70% quittent ce service, c'est-à-dire l'éducation nationale, pour ces motifs-là, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas l'impression d'avoir accompli du service public.
03:11Dans la fonction publique, il y a des poids lourds, vous venez de le dire, il y a l'éducation, il y a France Travail, il y a les hôpitaux, il y a la CAF.
03:18Est-ce qu'il y a des secteurs d'activité qui se portent moins bien que d'autres aujourd'hui ?
03:22Non, en tout cas, ce n'est pas un concours à l'envers.
03:25Je ne peux pas... Moi, je pourrais témoigner de ce qui se passe chez nous.
03:29Évidemment, en interprofessionnel, on se rencontre, on agit, c'est aussi une des raisons d'être du syndicalisme.
03:35Je n'ai pas l'impression... Il y a une réelle souffrance qui est diffuse, parce que les gens ont l'impression d'avoir subi aussi le bashing des fonctionnaires depuis longtemps.
03:51Enfin, ça, c'est un outil politique. C'est un outil politique qui justifie, après, de soi-disant alléger, de soi-disant moderniser.
03:58Je n'ai pas l'impression qu'il y ait un service... Alors, effectivement, je pense tout particulièrement à nos camarades du monde hospitalier.
04:06Alors, justement, je vous propose d'écouter Mélanie Meyer, représentante CFDT à l'hôpital Nord-Franche-Comté.
04:11Elle, elle dénonce le manque d'attractivité des métiers de la fonction publique, notamment à l'hôpital.
04:16Une ASH, donc les agents de services hospitaliers, les dames qui s'occupent du ménage à l'hôpital, elles ont une augmentation de 44 euros net en 15 ans.
04:24Ce qui veut dire que quand vous êtes recruté 15 ans après, vous vous êtes heureux de toucher 44 euros supplémentaires, je ne crois pas.
04:29Et les ouvriers, 44 euros en 8 ans. Donc, les perspectives salariales, elles sont au ras des pâquerettes.
04:35Ça vous inspire quoi, ça ?
04:37Ça me parle complètement. Et puis, je citerai encore le chiffre qui n'est pas que de la Direction Générale des Finances Publiques,
04:46puisque là, on va parler de la valeur du point d'indice, qui est le socle de notre rémunération.
04:50On a perdu 17% de pouvoir d'achat en 10 ans, 25% en 25 ans.
04:55Donc, voilà, des gens qui commençaient à 1 SMIC, 1,3 ou 4 agents, 4 C, 1,2, 1,3, ça dépend des conditions.
05:03Ils commencent au SMIC qui les a rattrapés.
05:06Alors, vous l'évoquiez tout à l'heure, en début d'année, le gouvernement avait abandonné l'idée d'instaurer 3 jours de carence en cas d'arrêt maladie.
05:13En revanche, il maintient toujours un jour de carence et une baisse de 10% de la rémunération quand les personnes sont en congé maladie.
05:20Ce n'est pas acceptable pour vous, ça ?
05:22Non, absolument pas, parce qu'on va nous sortir le discours de l'effort que l'on peut faire.
05:28Je le répète, les efforts, on les a faits depuis longtemps.
05:30Et là, j'associe aussi les gens qui travaillent dans le privé.
05:33Ces jours de carence existent pour le privé ?
05:36Oui, justement, justement, mais en fait, je pense qu'ils s'en passeraient s'ils pouvaient, évidemment.
05:40Et qu'il faudrait rappeler que le déficit que l'on utilise pour nous faire la leçon, pour nous menacer, pour nous appeler à la raison,
05:51il est essentiellement dû à un déficit de recettes.
05:53C'est-à-dire qu'en fait, ce n'est pas la dépense qui est excessive.
05:58D'ailleurs, la dépense en est actuellement à 57% du PIB.
06:05Elle a diminué un peu, mais c'est surtout les recettes qui ont diminué,
06:09parce que les recettes publiques en sont 53%.
06:11Je crois qu'elles ont perdu 3 points.
06:15Donc, c'est un déficit de recettes.
06:16Et nous, aux finances publiques, on sait très bien que l'argent, pour parler de façon prosaïque,
06:21l'argent existe, on sait où il est et on réclame les moyens d'aller le chercher
06:27pour justement, notamment, financer les services publics.
06:29Je rappelle donc cette journée de mobilisation à Belfort.
06:32C'est un rassemblement à 10h ce matin devant la Maison du Peuple.
06:35Vous vous étiez déjà mobilisé début avril,
06:37mais mobilisation qui avait été assez peu suivie finalement en France,
06:40comme dans le Nord-Franche-Comté.
06:41Merci beaucoup Loïc Gatipon.
06:43Je rappelle que vous êtes secrétaire du syndicat Solidaire Finance Publique
06:46dans le territoire de Belfort.
06:48Bonne journée.
06:48Merci à vous.

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