Avec Thierry Flak, patron depuis 13 ans d'une entreprise de travaux de rénovation énergétique, est à l'initiative du rassemblement parisien
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Maxime Liedot.
00:04Ça vous concerne quand la fameuse prime Rénov' place des entreprises au bord de la faillite.
00:09Bonjour Thierry Flac.
00:10Bonjour.
00:10Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:12Votre présence est essentielle dans ce studio.
00:15Vous êtes un patron depuis 13 ans d'une entreprise de travaux de rénovation énergétique
00:18et vous êtes à l'initiative de ce rassemblement parisien qui a eu lieu hier
00:22justement pour dénoncer les abus de la fameuse prime Rénov'
00:25qui a été mise en place par l'État pour aider entreprises et particuliers
00:29à installer en réalité leur logement dans une volonté d'être beaucoup plus écologique.
00:37Sauf que vous, vous dites en quelques mots, c'est presque une fabrique à faillite.
00:42Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment dans le fonctionnement de votre entreprise
00:45la prime Rénov' rite votre activité d'une certaine manière ?
00:49C'est vrai que les aides de l'ANA et surtout ma prime Rénov'
00:53nous a ouvert une nouvelle activité vers des foyers précaires.
00:55Ça leur a permis de réaliser des travaux importants de rénovation
01:01et comme ces foyers précaires, comme son nom l'indique, n'ont pas accès au crédit,
01:05nous nous sommes portés mandataires financiers, c'est-à-dire on avançait les travaux
01:08et l'ANA devait nous rembourser ses primes.
01:11Dans la plupart des cas, on va dire que ça s'est bien passé avec des délais plus ou moins normaux,
01:16mais aujourd'hui on a des dossiers qui ont plusieurs années qui ne sont toujours pas payés.
01:19Quand vous parlez de délais normaux, alors quand on travaille avec l'État, c'est quoi des délais normaux ?
01:26Un délai normal, on va dire, on ne s'inquiète pas si au bout de 3-4 mois on est payé.
01:31On va dire pour nous, allez, c'est un délai normal.
01:34Aujourd'hui, malheureusement, il y a des retraits de primes pour des raisons totalement injustifiées.
01:41Il y a des contrôles suite à la lutte contre la fraude qui est essentielle.
01:45Il y a eu des contrôles faits par Bureau Veritas ou pas faits,
01:49parce qu'aujourd'hui, il faut savoir qu'un contrôle après travaux,
01:52Bureau Veritas appelle en numéro masqué le client,
01:54et s'il ne répond pas au bout de deux appels, la prime est rejetée.
01:59Ah d'accord.
02:00Donc si on ne répond pas à un numéro masqué, la prime existe ?
02:02La prime est rejetée.
02:04Donc on a eu des primes rejetées parce que le client ne répondait pas à un mail de consentement de l'ANA.
02:11L'ANA, juste, ça fait plusieurs fois que vous en parliez pour que les auditeurs comprennent bien,
02:14c'est l'Agence Nationale de l'Habitat.
02:16C'est devant cette agence que vous manifestiez hier à Paris.
02:18Tout à fait, absolument.
02:19On était une dizaine de chefs d'entreprise, de mandataires, de particuliers également.
02:25On a été un peu choqués de voir qu'au début de la manifestation, le rideau de fer s'est fermé.
02:31Donc c'est ce qu'on vit au quotidien, c'est le manque de communication avec cette instance.
02:35Non, avec cette instance, mais pour qu'on comprenne bien les conséquences de cet arrêt,
02:41de ce retard de la prime rénov' sur votre activité.
02:44Concrètement, vous êtes chef d'entreprise depuis plus de 13 ans.
02:47Quand à un moment l'État accumule les retards, comment ça se transforme,
02:51comment ça se concrétise sur accessoirement ce qui vous fait vivre, c'est-à-dire votre chiffre d'affaires ?
02:54Aujourd'hui, c'est simple.
02:55Depuis septembre 2024, on a dû se séparer de 14 collaborateurs.
02:59De 14 collaborateurs, juste à cause de la prime rénov'.
03:01Tout à fait, par manque de trésorerie, puisque je ne parle uniquement de ma prime rénov'.
03:06Il y a également le projet Rénaud Ampleur qui est en place depuis le 1er janvier 2024.
03:11Aujourd'hui, à l'instant T, on va dire qu'il y aura 250 000 euros que nous doit l'ANAP
03:17pour des travaux effectués en 2021, 2022, 2023 et 2024.
03:23En plus de ça, on a le nouveau programme qui est en place depuis le 1er janvier 2024,
03:27qui est la Rénaud Ampleur, où l'ANA maintenant gère aussi bien les certificats d'économie énergique
03:33que ma prime rénov', où là, les délais sont lunaires, puisque pour vous donner un exemple,
03:38travaux terminés, demandes de sol 5 décembre 2024, à aujourd'hui, toujours aucun paiement,
03:42aucun mail, aucune information.
03:44Donc c'est le marasme administratif français.
03:47Et pour qu'on comprenne peut-être en termes de chiffres, sur votre chiffre d'affaires,
03:49avec 100, la prime rénov', ça représente combien ?
03:52Moins combien ?
03:53Aujourd'hui, c'est moins 25% de notre chiffre d'affaires par rapport à 2023.
03:58Aujourd'hui, c'est...
03:59Alors ça bouge tous les jours, mais c'est aux alentours de 800 000 euros qui sont dehors,
04:03de travaux effectués, de fournisseurs payés.
04:06Oui, absolument.
04:07Et en France, est-ce que vous savez à peu près, hier, dans la manifestation,
04:09quand vous discutez avec le retentissement médiatique que provoque ça,
04:13est-ce que vous avez une idée de combien d'entreprises peuvent être concernées par cette affaire ?
04:18Écoutez, hier, j'ai pu discuter avec un chef d'entreprise de Bourgogne
04:22qui a 50 salariés, qui est dans la même situation que nous,
04:25qui, lui, a plus d'un million de dehors,
04:28qui envisage de licencier, qui envisage de restreindre ses charges fixes.
04:33Nous-mêmes, on a dû fermer deux agences en région,
04:36une qu'on avait ouverte à Nice et une autre à Cambrai.
04:40Et aujourd'hui, on essaye de réduire au maximum nos charges fixes
04:43pour essayer de garder la tête hors de l'eau.
04:45– Et ce qu'il faut expliquer aussi, c'est pour ça que ça vous concerne aussi,
04:49auditeurs de Sud Radio, c'est qu'en réalité,
04:51non seulement ça vient pénaliser les entreprises,
04:53mais vous n'êtes pas pleurniché, c'est que ça concerne aussi les particuliers,
04:56parce que derrière, c'est parfois des crédits, des prêts qui sont faits
04:59sans que l'État vienne, en réalité, mettre la main à la poche comme c'est prévu.
05:05C'est ça aussi que vous vous racontiez
05:07dans les différents participants au moment de la manifestation hier ?
05:10– Il y a eu, oui, en effet, il y a eu des témoignages de particuliers
05:12qui ont eu accès au crédit, donc ont fait des prêts pour financer leurs travaux
05:16à leurs familles, aux banques, et qui aujourd'hui attendent le remboursement de l'ANA.
05:21– Donc ils vous appellent, ils vous disent « mais enfin, on ne comprend pas ».
05:24– Nous, aujourd'hui, on est complètement désarmés, surtout qu'on travaille.
05:29Alors c'est vrai que ça nous a ouvert un nouveau marché,
05:31c'est très bien sur le papier ce que fait l'ANA,
05:34et les aide au foyer précaire, parce que moi, qui suis un homme de terrain,
05:39je vois dans quelle précarité aujourd'hui la plupart des Français
05:42sont propriétaires de leur maison, mais n'ont pas les moyens
05:44non seulement de se chauffer, mais de les rénover.
05:47Mais aujourd'hui, c'est au détriment des entreprises.
05:50– Et vous racontiez le rideau de fer, d'une certaine manière,
05:54baissé de l'agence qui représente l'État et avec laquelle vous travaillez.
05:59Vous avez eu, après, des discussions, des réponses, plus ou moins officielles,
06:02je ne sais pas, un ministère, une réaction qui pourrait venir de l'État ?
06:06On ne sait pas, parce qu'ils sont accessoirement fautifs,
06:08donc on pourrait se dire qu'ils pourraient réagir.
06:09– Alors malheureusement, aujourd'hui, au niveau de l'État,
06:11au niveau des élus, aucune réaction.
06:14– Aucune réaction ? Vous n'avez pas eu une lettre, un communiqué,
06:17un coup de fil, un mail ?
06:18– Pas du tout. J'ai envoyé des mails…
06:20– Télégrammes, un pigeon voyageur, un truc ?
06:22– Non, rien du tout. J'ai envoyé des mails à notre maire,
06:27où on a notre siège social. J'ai envoyé des mails à nos élus.
06:31Alors, le maire de la ville où j'ai mon siège social
06:35nous a répondu hier, sûrement suite à l'article dans la presse.
06:39Donc ils ont réagi. Mais bon, à part nous dire
06:41« on va remonter l'information », aujourd'hui,
06:43même nos syndicats professionnels sont incapables de nous apporter des réponses
06:47à part nous dire « on remonte l'information ».
06:49Aujourd'hui, c'est vrai qu'on est arrivé, et ça m'a choqué,
06:52on est arrivé hier avec une manif tout à fait pacifique.
06:57– Avec des panneaux, simplement, qui dénonçaient ce que vous êtes en train de raconter.
07:00– Non, c'était des chefs d'entreprise, donc il n'y avait vraiment aucune agressivité.
07:06Ils nous ont fermé le rideau de fer devant nous,
07:08qui prouve aujourd'hui dans quel état nous sommes avec les relations avec l'ANA.
07:13C'est aucun interlocuteur, aucun dialogue, aucune communication.
07:16– Je rappelle l'ANA, l'Agence Nationale de l'Habitat,
07:18qui représente l'État en quelques secondes,
07:20et en quelques mots Thierry Flac, patron depuis 13 ans,
07:23qui vient dénoncer, on va dire, le retard de la prime rénov',
07:26qui place son entreprise, mine de rien, pas encore, au bord de la faillite.
07:28Mais vous nous expliquez, qu'est-ce que vous demandez,
07:31puisque vous êtes au micro-dessus de radio ce matin, à l'État ?
07:33– Alors, ce qu'on demande à l'État, déjà, à l'ANA,
07:36c'est d'avoir un interlocuteur à qui on puisse parler.
07:39On demande également des délais, des engagements sur les délais d'octroi,
07:44pour réaliser les travaux,
07:45et des délais, des engagements sur les délais de paiement.
07:49Qu'on nous dise, voilà, un paiement après les travaux,
07:51c'est un mois, deux mois, trois mois, quatre mois,
07:53on y va, on n'y va pas.
07:55Voilà, c'est tout ce qu'on demande.
07:56– Merci beaucoup Thierry Flac, pour parler vrai.
07:58Ça vous concerne, auditeur de Sud Radio,
08:00je rappelle, patron depuis 13 ans d'une entreprise,
08:02deux travaux de rénovation énergétique,
08:04obligé de licencier, et un chiffre d'affaires,
08:07moins 25%, uniquement,
08:09et attendez-moi bien, uniquement,
08:10parce que l'État n'est pas capable de payer à temps
08:13la prime qu'elle avait pourtant proposée.
08:15Vous êtes sur Sud Radio, et c'est ce qu'on appelle le parler vrai.
08:17Merci beaucoup d'être venu dans ce studio.
08:19– Merci beaucoup.