La rectrice de l'académie de Lille, Sophie Béjean, répond aux questions d'ici Nord alors que débutent ce lundi les épreuves communes du baccalauréat professionnel.
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00:00Bonjour Sophie Béjean, c'est avec l'épreuve de français que le bac pro débute ce matin,
00:04il y aura l'histoire Géraud, ensuite cet après-midi,
00:07ces épreuves qui ont été avancées cette année de quasiment un mois.
00:10Pourquoi cette réforme ? Pourquoi avancer ces épreuves ? Quel était le but initial ?
00:14Il y a un enjeu très fort, c'est la réussite des étudiants dans l'enseignement supérieur
00:18et aussi la meilleure insertion professionnelle pour les bacheliers professionnels
00:23qui visent tout de suite une insertion.
00:25Donc pour cela, nous avons imaginé qu'il y ait un parcours en Y
00:30qui permette pour ceux qui visent le supérieur six semaines de renforcement,
00:36de cours, de préparation, et puis pour les autres six semaines de stage
00:42et finalement de préparation, une meilleure insertion.
00:45Alors évidemment la conséquence, c'est une nouvelle organisation des épreuves du baccalauréat,
00:50d'où pour les bacheliers professionnels et pour eux seulement ce nouveau calendrier
00:55qui débute aujourd'hui.
00:56C'est-à-dire qu'on a avancé finalement les épreuves communes, les épreuves de spécialité,
00:59les épreuves pratiques également, pour permettre ce parcours au choix,
01:03soit six semaines d'entreprise, soit six semaines de cours, grosso modo.
01:06Qui sont les élèves qui vont choisir l'entreprise et ceux qui vont choisir les cours ?
01:09Ce sont vraiment des profils différents ?
01:11Pas forcément, ce sont aussi en fonction des spécialités, des proportions d'ailleurs qui peuvent être différentes.
01:19Ça dépend de leur choix, de leur volonté de tout de suite être dans le pratique
01:24et dans une entreprise, un exercice professionnel,
01:29ou alors de poursuivre en BTS par exemple,
01:32où ils ont un taux de réussite qui est réel, de vraie chance de réussite,
01:37mais qui peut nettement être amélioré, d'où ces six semaines de renforcement d'enseignement.
01:42Vous savez déjà en pourcentage à l'échelle de l'académie combien vont prendre l'entreprise,
01:46combien vont prendre les cours ?
01:48C'est un peu difficile à évaluer à ce jour,
01:51mais ce sont des chiffres évidemment que nous allons analyser
01:54pour mieux adapter l'organisation l'année prochaine, notamment.
01:59Et bien sûr aussi pour voir quelle est l'effectivité, l'efficacité des choix qu'ils auront faits
02:06et voir si la réussite dans l'enseignement supérieur sera meilleure pour ceux qui visent le supérieur.
02:11Ici dans 7h48, notre invitée ce matin, nous sommes en direct avec Sophie Béjean,
02:15en directrice de l'Académie de Lille qui couvre les départements du Nord et du Pas-de-Calais.
02:19Sophie Béjean, les syndicats de l'éducation nationale avaient longtemps critiqué cette réforme du lycée professionnel.
02:23Ils regrettaient que les enseignements reculent au profit des moments en entreprise.
02:27Nicole Belloubet, quand elle était encore ministre,
02:29avait annoncé la mise en place d'un comité de suivi de cette réforme.
02:32Ce comité aujourd'hui, le travaille, c'est ce que vous dites,
02:34on va regarder après qui choisira l'entreprise, qui choisira les cours pour l'enseignement supérieur ?
02:39Comme toujours, quand il y a une réforme, il y a parfois des ajustements, c'est normal.
02:42Il faut tenir compte du terrain, des retours, de la mise en pratique, finalement.
02:47Mais vraiment, l'intérêt de cela, ce n'est pas de réduire les enseignements.
02:51D'abord, c'est faux si on regarde le volume horaire total,
02:54mais c'est aussi de faire du renforcement.
02:56Pour ceux qui visent le supérieur, qui jusqu'à présent avaient 50% de réussite dans le BTS,
03:01c'est bien, mais ce n'est pas assez, objectivement, 50%.
03:04Donc, ce renforcement va leur permettre de mieux réussir.
03:08Donc, on a d'autres leviers, bien sûr, que nous mobilisons,
03:12notamment la liaison entre les lycées et les lycées qui ont des BTS.
03:16Mais ce but, c'est plus d'insertion et plus de réussite.
03:21Il y aura donc ceux qui auront choisi les six semaines d'entreprise.
03:24Pour ceux qui ont les six semaines de cours, est-ce que vous ne craignez pas l'absentéisme ?
03:27Sachant que les épreuves en tant que telles du bac seront terminées,
03:31ils auront six semaines de renforcement ensuite derrière.
03:33Est-ce que vous ne craignez pas aussi que certains élèves se disent
03:35« Je n'ai pas eu l'entreprise, ce n'est pas grave, je fais les six semaines et je ne fais pas grand-chose. »
03:39C'est un choix, d'abord c'est obligatoire, et puis c'est un choix des élèves.
03:46Ils auront une autre épreuve, le 26 juin, il faut le rappeler,
03:49qui est l'épreuve de prévention, sécurité environnement.
03:53Ça, c'est très important dans tous les enseignements de voie professionnelle.
03:57Donc, ça n'est pas terminé.
03:59Pour eux, ils n'auront pas encore leurs résultats.
04:01Et comme leur choix, c'est d'aller vers le supérieur,
04:04ils savent que c'est une chance de plus pour réussir.
04:08Et donc, non, peut-être marginalement.
04:11Mais non, nous ne craignons pas cela.
04:13Sophie Béjouin, après les épreuves du bac pro,
04:14qui débutent aujourd'hui, arriveront la semaine du 16 juin,
04:17donc dans un mois, les épreuves du bac général, technologique,
04:21cette année, tout a été regroupé,
04:22c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'épreuves de spécialité anticipée,
04:24comme ce qui se faisait depuis la réforme Blanquer.
04:27Ça vous facilite le travail de re-regrouper, finalement,
04:30de revenir à ce qui se faisait avant ?
04:32Est-ce que ça a pu apaiser aussi un certain nombre d'inquiétudes
04:35parmi les élèves, de tensions aussi avec les syndicats ?
04:38Comme je le disais, il y a des ajustements.
04:39Ça a fait partie des décisions qui ont été prises par le ministre
04:42à ce moment-là, de dire,
04:45on va finalement regrouper l'ensemble des épreuves de spécialité.
04:48Moins de travail, plus de travail, non.
04:49Parce que, franchement, pour les services académiques,
04:53pour les enseignants qui sont mobilisés sur les corrections,
04:56et puis ensuite sur les jurys,
04:58pour nos inspecteurs qui accompagnent tout cela,
05:00le travail est identique, il est réparti différemment.
05:03Et voilà, c'est un changement d'organisation,
05:07mais ce n'est pas un changement de charge de travail.
05:09Est-ce que vous pensez que nous aurons un jour une année sans réforme ?
05:11Une année où, finalement, ce serait la même chose d'une année sur l'autre
05:14que l'année présente, on a des changements tous les ans, quand même.
05:17Quand on ne bouge pas en recul !
05:19Bon, c'est peut-être une expression de dire les choses comme ça,
05:21mais le système éducatif évolue, les besoins évoluent,
05:25et donc il faut accompagner ça.
05:27Je vais prendre un exemple sur la voie professionnelle dont nous parlons.
05:32Chaque année, nous transformons 6 à 10% de notre offre de formation professionnelle
05:38pour mieux répondre aux besoins économiques,
05:40pour mieux répondre aux besoins de métiers des deux mains,
05:43et de compétences aussi dont on a besoin aujourd'hui sur les métiers en tension.
05:47Donc vous voyez que ces évolutions,
05:48elles sont bel et bien nécessaires, en vérité,
05:51et puis elles sont dans l'intérêt général des élèves,
05:53et puis aussi des entreprises.
05:54Des spécialités qui évoluent tous les ans pour les 188 000 candidats
05:59qui participent à partir d'aujourd'hui aux épreuves du baccalauréat professionnel.
06:0414 000 élèves inscrits dans l'Académie de Lille.
06:08Le Nord et le Pas-de-Calais,
06:09et vous allez les rejoindre, ces élèves au lycée Baggio,
06:10dans quelques instants,
06:11pour lancer le début de ces épreuves du bac 2025.
06:14Merci beaucoup Sophie Béjean d'avoir accepté notre invitation ce matin,
06:17rectrice de l'Académie de Lille.
06:19Bonne journée à vous.
06:19Merci.