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Le directeur de l’observatoire de l’immigration, Nicolas Pouvreau-Monti, parle de l’immigration en France : «Selon l’INSEE, il y a 8,3% d’étrangers en France».

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Transcription
00:00On a une vraie difficulté à estimer précisément ce chiffre.
00:02Ce qu'on sait, c'est que l'an dernier, il y a eu 316 000 premiers titres de séjour qui ont été accordés.
00:07336 000, pardon, c'est le nombre le plus haut qui ait jamais été enregistré.
00:11130 000 premières demandes d'asile.
00:13Quels que soient les indicateurs qu'on prend, on pourrait aussi parler de l'immigration clandestine.
00:16Les divots d'immigration reçus aujourd'hui en France sont inédits.
00:19Et je pense que c'est notamment ce qu'a voulu dire le Premier ministre dans la phrase citée par Charles Rodwell.
00:23Et il y a combien de personnes de nationalité étrangère en France ?
00:27Alors, selon l'INSEE, il y a un peu plus de 8%, 8,3% d'étrangers en France.
00:31Ce qui fait quelque chose comme 5,6 millions de personnes.
00:34Mais quand on dit ça, il faut bien garder en tête que depuis l'an 2000,
00:373 millions de personnes ont acquis la nationalité française.
00:40Ce qui évidemment fait fondre mécaniquement à la fois la part et le nombre des étrangers dans la population.
00:44D'accord, oui, vous ne comptez pas bien sûr tous les Français d'origine étrangère,
00:48de père ou de mère étrangère ou de grands-parents également étrangers.
00:52Dans sa tribune, Charles Rodwell plaide pour l'immigration choisie.
00:59Alors, déjà, ça représente quoi aujourd'hui l'immigration choisie ?
01:03Il n'y a pas grand-chose à vrai dire.
01:04J'évoquais à l'instant les 336 000 premiers études de séjour accordées l'an dernier.
01:08Sur ces titres-là, il y en a à peine une moitié qui relève vraiment de ce qu'on peut appeler l'immigration choisie.
01:13C'est l'immigration étudiante, dans laquelle il n'y a beaucoup à dire,
01:16parce qu'il y a des types d'immigration étudiante très différentes.
01:18En tout cas, le politique a encore une marge de manœuvre là-dessus.
01:20L'immigration professionnelle, c'est un premier titre de séjour sur 6.
01:24C'est un titre sur 10 dans l'ensemble des types de séjour en cours de validité.
01:28Donc, c'est très minoritaire aujourd'hui.
01:30Mais tout le reste, c'est-à-dire les grandes masses de l'immigration familiale,
01:33qu'évoque Charles Rodwell, les grandes masses de l'immigration humanitaire,
01:36avec notamment le droit d'asile,
01:37ce sont des champs sur lesquels il n'y a pas de choix politique aujourd'hui,
01:40parce que ce sont des types d'immigration protégés en haut par des grands traités surplombants
01:44et en aval, comme on pourrait le dire, par des juges qui interprètent ces traités
01:49de façon toujours plus restrictive pour le politique.
01:51Alors, Charles Rodwell, et pour la fin du regroupement familial,
01:54est-ce qu'on peut rappeler ce que c'est le regroupement familial ?
01:56C'est né dans les années Giscard, et ça a perduré, et le droit s'est élargi.
02:02Le droit s'est élargi, et surtout le droit a été consolidé dans son caractère presque sacrif.
02:06Le droit à faire venir sa famille en France.
02:07Absolument. Alors, qu'est-ce que c'est le regroupement familial ?
02:10C'est le droit pour un étranger qui réside en situation régulière en France,
02:14de faire venir sa famille proche, c'est-à-dire son conjoint ou sa conjointe,
02:18et ses enfants mineurs, sous réserve d'un certain nombre de critères.
02:21Il faut résider en France depuis au moins 18 mois de façon régulière.
02:24Il faut avoir un logement qui remplit certains critères, notamment de surface.
02:28Il faut avoir touché au moins...
02:30De surface de logement.
02:31De surface de logement.
02:32Oui, oui, oui.
02:33Salubrité également.
02:34Il faut toucher au moins un SMIC, avoir perçu au moins un SMIC sur les 12 derniers mois en moyenne.
02:39Et il faut se conformer à ce que le droit appelle les conditions essentielles de la vie familiale en France,
02:44c'est-à-dire par exemple ne pas être polygame et respecter certains principes élémentaires de égalité homme-femme.
02:49C'est respecté ?
02:50Alors, il y a des questions importantes sur le contrôle, notamment, du respect de ces valeurs essentielles de la vie familiale en France.
02:58En fait, c'est difficile, mais si on prend même les critères formels, au-delà de leur vérification effective,
03:04on se rend compte que la France est aujourd'hui moins exigeante qu'un certain nombre de ses voisins.
03:08Pour ne prendre qu'un exemple, on n'a aujourd'hui dans notre droit aucun critère de langue pour l'engroupement familial,
03:13c'est-à-dire qu'on ne vérifie pas la maîtrise du français, ni par l'étranger qui fait venir sa famille, ni par la famille qui le rejoint.
03:20Par exemple, en Allemagne ou en Autriche, il y a des critères de langue qui sont vérifiés.
03:24J'évoquais à l'instant le fait qu'on exige au minimum un SMIC de la part de la personne qui fait venir sa famille au Danemark.
03:30Par exemple, il faut que l'étranger n'ait perçu aucune aide de l'État dans les trois ans précédents.
03:35Il faut qu'il ait une caution d'au moins 15 000 euros.
03:36Donc, on se rend compte que c'est beaucoup plus exigeant sur le plan financier.
03:39Et donc, c'est notamment sur ces critères-là que Charles Rodwell dit vouloir jouer une action en deux temps qu'il propose.
03:44D'une part, un moratoire temporaire.
03:46C'est notamment ce que l'Autriche travaille à mettre en place sur l'engroupement familial des réfugiés.
03:51Il s'agit de voir ce que diront les juges européens.
03:53Et plus structurellement, Charles Rodwell propose un durcissement des critères d'éligibilité au regroupement familial.

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