De l'autre côté du ring
VF
VF
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:30L'un des lutteurs les plus célèbres de tous les temps, Abdullah the Butcher, sème la violence et fait couler le sang partout où il passe, que ce soit à Porto Rico, au Japon ou aux quatre coins de l'Amérique du Nord.
00:41C'est Abdullah ! Imaginez ce qu'il endure ! Il se fait frire !
00:47Aucun méchant n'a été plus grand qu'Abdullah. Aucun.
00:55Il faisait de l'argent partout où il allait, mais plus il faisait d'argent, plus il était en danger.
01:00Même si Abdullah jouait un rôle, au fond, c'était lui.
01:05Des gens lui lançaient des objets au lance-pierre pour l'empêcher de blesser son adversaire.
01:11Quand il s'approchait, les amateurs au premier rang s'enfuyaient.
01:14Tout le monde était assoiffé de sang.
01:21Tout le monde. C'est ce que les gens voulaient.
01:25Célèbre pour avoir brouillé la ligne entre la réalité et la fiction, Abdullah demeure un mystère, même pour ses proches.
01:32Vous connaissez le lutteur, mais vous ne connaissez pas l'homme.
01:35C'est un héros.
01:39C'est une très bonne personne.
01:41Au cours de sa carrière macabre, mais prospère, s'étendant sur sept décennies,
01:46la soif de sang d'Abdullah le rend célèbre et le mène à sa chute.
01:50Il m'a coûté ma carrière dans la WWE.
01:53L'hépatite C m'a empêché de signer avec la WWE.
01:56Attention, Japon !
01:58Japon ! Japon !
02:00T'es une ordure, et je te souhaite de connaître une mort lente et douloureuse.
02:15Et il mord l'entaille dans son front !
02:17Il semble aimer le bout du sang !
02:20Quand Abdullah the Butcher arrivait dans un territoire régional,
02:24on y faisait des affaires d'or.
02:25Il y a du sang partout !
02:27La différence entre Abdullah et les autres,
02:30c'est que lorsque les autres arrivaient dans un territoire,
02:33les amateurs voulaient que leurs favoris gagnent.
02:36Quand Abdullah arrivait, ils voulaient que leurs favoris survivent.
02:40Quel coup vicieux !
02:42Il semble vouloir se couper une tranche !
02:44Bonjour, je m'appelle Mick Foley.
02:46On me surnomme parfois The Hardcore Legend.
02:49Je suis impliqué dans la lutte professionnelle depuis 1985.
02:52J'ai découvert le légendaire Abdullah dans les magazines.
02:57À l'époque, c'était principalement de cette façon
02:59qu'on entendait parler des lutteurs
03:00qui ne luttaient pas dans notre région.
03:03Les magazines brossaient un portrait fascinant
03:06de ce monstre inarrêtable.
03:09J'étais si intrigué par Abdullah the Butcher
03:11que la première chose que j'ai faite en arrivant à l'université,
03:15ça a été d'accrocher une image de lui.
03:16Je racontais à tout le monde que c'était mon père.
03:22Il arrivait avec son pantalon de taekwondo,
03:27sa fourchette et ses immenses entailles.
03:32Il ouvrait grand les yeux
03:34et mangeait du foie sanguinolant pendant les interviews.
03:37Le sang coulait de sa bouche.
03:39C'était Abdullah the Butcher
03:42et personne ne pouvait l'arrêter.
03:45Je m'appelle Hugo Savinovitch.
03:47Je viens de Guayaquil, en Équateur.
03:49Je fais carrière dans cette industrie passionnante
03:52depuis près de 50 ans
03:53et je recommencerai.
03:55J'adore la lucha libre.
03:58Personne n'était en sécurité.
04:00Il revient et charge Branko Lovitch.
04:03Pas même l'arbitre ou le propriétaire.
04:05Il installait la peur dans notre corps,
04:08notre esprit et notre âme.
04:17Qu'est-ce qui se passe ici ?
04:21Vous pouvez expliquer ce que vous regardez ?
04:24Oui.
04:25Il mange de la viande crue.
04:28Du poulet.
04:30Il arrivait même à déchirer
04:32un annuaire téléphonique
04:33en deux.
04:40Je m'appelle Josephine Haran-Shreve.
04:44Abdullah the Butcher est mon frère.
04:48À l'époque où j'ai grandi,
04:50à Windsor,
04:52on vivait à l'ancienne.
04:56On a été élevés dans une maison
04:58de deux chambres
04:59construites pendant la guerre.
05:01On était huit.
05:03On dormait à deux ou trois par lit.
05:07J'avais ma chambre
05:08parce que je dormais dans la baignoire.
05:11J'y déposais un coussin.
05:13Quand mon père et les autres
05:14devaient faire pipi,
05:15ils le faisaient dans une boîte de conserve.
05:17Si ma mère avait envie,
05:18elle frappait à la porte,
05:19je sortais de la baignoire
05:20et je la laissais entrer.
05:22Elle ne voulait pas faire pipi
05:23dans une conserve.
05:25C'était comme ça.
05:25Je m'appelle Ralph Shreve.
05:30Je suis le frère de Larry Paul Shreve,
05:34surnommé Abdullah the Butcher.
05:37Je l'appelle Larry.
05:40C'est son nom pour moi.
05:43Abdullah the Butcher,
05:45c'est son nom payant,
05:46son nom de lutteur.
05:47Si vous le rencontrez,
05:50regardez sa tête.
05:53Vous l'avez interviewé ?
05:54Alors voilà.
05:56Je suppose qu'il dit la vérité,
05:59mais je vous conseille
06:00de vous tenir loin
06:01quand vous lui parlez.
06:04Il pourrait vous sauter dessus
06:07et vous ficher la trouille.
06:10C'est un bon acteur.
06:12Ah, c'est Tom.
06:17Oui, il faut tout retirer.
06:30Je voulais tout enlever.
06:31Laissez-moi enlever mon chapeau.
06:34Vous semblez en forme.
06:36Le voilà.
06:37Oui.
06:39C'est bien vous.
06:41Oui, c'est moi.
06:44Je m'appelle Larry Shreve.
06:45Mon nom de lutteur
06:47est Abdullah the Butcher.
06:50Je viens de Khartoum, au Soudan.
06:52Mais puisque je suis proche de la femme,
06:56je suis de Khartoum, au Soudan
06:58et Windsor, en Ontario.
07:01Vos parents ont élevé plusieurs enfants.
07:04Ils ont travaillé dur.
07:05Ma mère travaillait dur.
07:06Mon père aussi.
07:07Oui.
07:07Oui.
07:07Quand j'ai vu ma mère frotter le plancher
07:18dans un salon funéraire,
07:20je me suis dit,
07:22« Bon sang ! »
07:25Je savais qu'elle travaillait dur,
07:26mais j'ignorais qu'elle devait se mettre à quatre pattes.
07:31Je ne voulais pas apprendre à écrire et à lire
07:33parce que je ne m'en faisais que pour mon père et ma mère.
07:40Je voulais faire de l'argent.
07:42J'achetais des bonbons,
07:43trois pour un sou.
07:46Puis à l'école, je demandais,
07:49« Tu veux un bonbon ? »
07:53Je les vendais un sou chacun.
07:56Il y a un garçon qui me devait de l'argent
07:58et je lui ai demandé quand il me rembourserait.
08:02Il devait avoir peur que je fasse quelque chose.
08:05Il ne venait plus à l'école.
08:08Sa mère est venue
08:09et a dit que son fils avait peur
08:12de venir à l'école.
08:15Alors j'ai décidé de partir
08:16pour aller faire de l'argent
08:19sans avoir d'ennui.
08:22C'est ce que j'ai fait.
08:23Larry a seulement sa deuxième année ?
08:26Il a seulement sa deuxième année.
08:28J'ai fait une année de plus
08:29et je ne suis pas très intelligent moi-même.
08:31Mais on a beaucoup travaillé.
08:34Larry allait frapper chez les gens
08:35et leur demandait leurs vieux vêtements.
08:38Il a ouvert un magasin d'occasion
08:40avec toutes sortes de vieux vêtements.
08:42Il avait son magasin.
08:44Il a ciré des chaussures
08:45pendant des années.
08:47Puis il a ouvert un service de concierge.
08:50Ses employés tondaient des pelouses
08:52avec son camion.
08:54Il se déplaçait
08:55pour vider les sous-sols des gens.
08:57Il était vaillant.
08:59Disons qu'il a toujours été une magouille.
09:02Il aimait beaucoup le karaté.
09:05Il avait un dojo pour les personnes âgées.
09:09Il leur apprenait à se défendre.
09:12À Windsor,
09:13il y avait huit ou neuf femmes
09:14de 50 ou 60 ans
09:16à qui il enseignait l'autodéfense.
09:18C'était des vieilles.
09:20J'étais au centre sportif de Windsor
09:22et je faisais du karaté.
09:25Le gérant m'a dit
09:26que je devrais faire de la lutte.
09:29Je ne voulais pas du tout.
09:33Il a ajouté
09:34que je pourrais faire de l'argent.
09:35Oh, d'accord.
09:36Abdoula traverse la rivière
09:38et se rend à Détroit
09:39où il rencontre le sheik,
09:41l'un des pionniers
09:42de la lutte hardcore.
09:43Attendez!
09:45Le sheik est en feu!
09:47Quelle morsure abjecte!
09:49Abdoula incarnait
09:50un lutteur arabe.
09:52Il n'y en avait qu'un
09:53à cette époque
09:54et c'était le sheik.
09:56Pas l'Iron sheik.
09:58Le sheik de Détroit.
10:00Il faisait toutes sortes de choses
10:02comme se couper le front
10:03et marcher comme un fou.
10:06Il brûle!
10:09Il faut étendre le feu!
10:12Bonjour, je suis Mr. USA,
10:14membre du temple
10:15de la renommée
10:15de la WWE,
10:17Tony Atlas.
10:18J'ai grandi en regardant
10:19et en imitant le sheik.
10:21Puis vous avez fait cette prise?
10:22Attendez!
10:23Attendez!
10:24C'est mon foulard!
10:25C'est un règlement de compte!
10:27C'est la guerre!
10:29J'ai dit à mon père
10:30que j'avais débuté la lutte.
10:33Il a dit que ces gens
10:34étaient dangereux.
10:36mon père avait vu
10:37des entailles sur ma tête.
10:39Il a dit à ma mère
10:40que je devrais arrêter
10:41ces bêtises.
10:43Je lui ai dit,
10:44« Papa, vas-y,
10:45frappe-moi! »
10:46« Pourquoi? »
10:48« Frappe-moi! »
10:50Il l'a fait.
11:05Il a vu le sang
11:06et a dit,
11:07« Je ne t'ai pas frappé
11:09si fort. »
11:11Je lui ai montré
11:11la lame.
11:12À ce moment,
11:14il a su que j'étais fou.
11:18Avec ce sanglant truc
11:19du métier en poche,
11:21Abdullah promène
11:21son style violent
11:22de par le monde.
11:24Alors qu'il travaille
11:25à Puerto Rico,
11:26il rencontre
11:27le promoteur
11:27Carlos Colon
11:28et son bras droit
11:29Hugo Savinovitch.
11:32Quand j'ai commencé
11:32à travailler
11:33avec Carlos,
11:34il m'a dit
11:35que j'étais bon
11:35mais pas assez costaud.
11:37Il voulait
11:38que je devienne gérant.
11:39Il a dit,
11:40« Le mois prochain,
11:41on fait venir
11:41un monstre à Puerto Rico,
11:43Abdullah the Butcher. »
11:45J'avais entendu
11:45parler de lui.
11:47Quelle belle façon
11:48de commencer
11:48ma carrière de gérant.
11:49être son gérant,
11:52ça a été une façon
11:54géniale de gagner
11:55ma vie.
11:56C'est la folie ici.
11:59En 1983,
12:00il rapportait déjà
12:01beaucoup d'argent
12:02dans les Caraïbes
12:03et à Puerto Rico.
12:05Les stades étaient remplis.
12:08Abdullah faisait bien
12:09paraître
12:09le promoteur
12:10Carlos Colon.
12:12Mais il détruisait
12:14ses adversaires.
12:15C'est peut-être
12:16la peur
12:17de livrer ce combat.
12:18Abdullah a lutté
12:19à Puerto Rico
12:20pendant quelques mois,
12:21au Japon pendant
12:22quelques mois,
12:23puis il est revenu
12:24aux États-Unis.
12:28Il attirait les foules.
12:30Partout où il allait,
12:31il rapportait de l'argent.
12:33Abdullah valait
12:34chaque sou
12:35qu'il gagnait
12:36et croyez-moi,
12:38il en gagnait beaucoup.
12:40Il vivait vraiment
12:42une vie de riche.
12:46Abdullah était très vigilant
12:47avec son argent.
12:49Dès qu'il recevait
12:50sa paye,
12:52il la comptait.
12:53Je me suis assuré
12:54d'en donner à ma mère,
12:56mon père,
12:56mes frères et mes soeurs.
12:59Ma mère travaillait
13:00dans un salon funéraire.
13:02Je suis allé la voir
13:03et je lui ai dit
13:04de me suivre.
13:06Elle voulait d'abord
13:06que je rencontre
13:07ses patrons,
13:08mais je ne voulais pas.
13:10Elle était là
13:11à frotter des planchers.
13:12J'étais Abdullah de Butcher
13:14et elle frottait
13:15des planchers
13:16à quatre pattes.
13:17Elle n'a plus travaillé
13:19un autre jour
13:19de sa vie.
13:21Je m'en suis assuré.
13:24Mais j'étais idiot.
13:25Je n'avais pas
13:26d'éducation.
13:28Si j'avais su
13:29ce que je sais maintenant,
13:30tout le monde
13:31m'arnaquait,
13:32vous savez.
13:34Malgré sa réussite
13:35et son ascension
13:36vers la gloire,
13:37Abdullah fait maintenant
13:38face à des ennuis juridiques
13:40et risque la ruine.
13:42Quelle est votre
13:43situation personnelle?
13:45L'enfer.
13:48On ne sait pas
13:49qui est avec nous
13:50ou contre nous.
13:51Vous voyez?
13:53Ça ne va pas bien.
13:55Vraiment pas bien.
13:57Tous ceux
13:58qui disent
13:59ne pas craindre
14:01le puissant
14:02Abdullah de Butcher
14:04sont soit
14:06complètement fous,
14:07soit menteur.
14:09Avec Larry Shreve?
14:11Oui,
14:12ça peut être difficile
14:13pour les amateurs
14:14de savoir
14:14où le personnage
14:15s'arrête
14:16et où l'homme
14:17commence.
14:18Il a semé
14:19la terreur.
14:24Quand on le côtoie
14:25pendant des centaines
14:26d'heures,
14:28oui,
14:28on apprend à connaître
14:29la vraie personne
14:30ou ce qu'il veut
14:32nous montrer
14:32de la vraie personne.
14:34Abdullah de Butcher
14:35est agile
14:36malgré sa corpulence.
14:37Il disait toujours
14:38qu'il faisait
14:39du divertissement.
14:41Il nous divertissait,
14:43mais on ne savait pas
14:44qui il était vraiment.
14:47Je m'appelle
14:48Jocelyn Malika Marshall.
14:50J'ai rencontré Abdullah
14:54alors que je nourrissais
14:55les sans-abri
14:56dans la rue.
14:57Il m'a dit
14:58qu'il s'appelait Joe.
15:00J'étais tellement
15:01heureuse
15:02de rencontrer
15:03quelqu'un
15:04qui nourrissait
15:05les sans-abri
15:06comme moi.
15:07Je ne savais pas
15:08qu'il possédait
15:08un restaurant.
15:11Il m'a donné
15:11l'adresse du restaurant
15:12et j'y ai amené
15:14mon fils.
15:15Mon fils m'a demandé
15:16si je savais
15:16qui c'était.
15:17c'est Abdullah de Butcher.
15:20J'ai répondu
15:21c'est qui?
15:22Je ne connaissais pas
15:23la lutte.
15:24Abdullah
15:24était son héros.
15:27Votre fils aimait
15:27les méchants?
15:28Il aimait les méchants,
15:30oui.
15:31Abdullah
15:31est l'un des meilleurs
15:32méchants que le monde
15:33n'ait jamais connu.
15:35Il suffisait
15:36de penser
15:37à la façon
15:38dont il se tenait,
15:40dont il se déplaçait
15:41dans le ring
15:41et à ses gestes.
15:43Il faisait reculer
15:45la foule.
15:45quand il traversait
15:48le couloir,
15:49les gens le fuyaient.
15:50Quand il montait
15:51dans le ring,
15:52on disait
15:52oh oh,
15:53voici Abdullah.
15:54Ce n'était pas
15:55du jeu.
15:57Il restait généralement
15:58dans son personnage,
15:59surtout en public.
16:01Je me rappelle
16:02qu'une agente de bord
16:03s'est approchée de lui.
16:05Tout de suite,
16:06il a ouvert grand les yeux
16:07et s'est mis à saliver.
16:09Elle a essayé
16:10de prendre sa commande,
16:12mais elle est partie.
16:13Je lui ai demandé
16:15s'il allait bien.
16:16Il m'a dit
16:17qu'il devait protéger
16:18le personnage.
16:19C'est ce qu'il faisait.
16:20À sa façon,
16:22il créait
16:23sa propre campagne
16:24pour assurer
16:24l'authenticité
16:25de son personnage.
16:28Quand il montait
16:29dans le ring
16:30avec un lutteur,
16:32il en faisait
16:33un bon lutteur.
16:34S'il fallait se battre
16:35contre Abdullah,
16:36on le faisait.
16:38On se battait
16:38et on devenait
16:39connu dès le lendemain.
16:39Ils étaient couronnés
16:41pour avoir lutté
16:42contre l'un des meilleurs.
16:45Voilà pourquoi
16:46je dis qu'Abdoula
16:46a créé
16:48Carlos Colon
16:49et qu'Abdoula
16:49a créé Tony,
16:51Mr. USA Atlas.
16:52Tous ceux
16:53qui se battaient
16:53contre Abdullah
16:54devenaient des vedettes.
16:57Voici hard,
16:59suivi de Kevin.
17:00La violente bataille
17:01se poursuit
17:01entre Abdullah et Kevin.
17:03Un coup du tranchant
17:04de la main
17:05sur la tête
17:05de Dirty Dutch
17:06maintenant.
17:07C'est au Japon
17:13qu'Abdoula
17:14s'est épanoui.
17:17Au Japon,
17:18à cette époque,
17:19la lutte était encore
17:20à 70 % vraie.
17:22Si on recevait
17:22un coup de pied au Japon,
17:23c'était un vrai coup.
17:25Un coup du tranchant
17:25de la main au Japon,
17:26c'était un vrai coup.
17:28La seule chose
17:28qui était arrangée au Japon,
17:29c'était qui gagnait
17:30ou perdait.
17:37Il faisait la couverture
17:39des magazines.
17:40Il y avait des affiches
17:41et des photos d'Abdoula.
17:43C'était de la pure folie.
17:46Il est devenu
17:47un emblème
17:48de la culture japonaise.
17:49Ça peut paraître fou,
18:04mais il a même
18:06enregistré un album
18:07au Japon,
18:08dans le vestiaire.
18:09Il n'avait jamais vu
18:23quelqu'un comme moi.
18:24J'étais différent.
18:25Il n'avait vu
18:26que la lutte.
18:28C'était tout.
18:29J'étais différent.
18:36Après avoir connu
18:37le succès grâce
18:38au style hardcore
18:39que lui a inspiré
18:40le chique,
18:41Abdullah devient
18:41le mentor
18:42du lutteur
18:42Devon Nicholson.
18:44Mais cette longue amitié
18:45se terminera
18:46de façon catastrophique.
18:49J'ai mis un terme
18:49à sa carrière.
18:50Je l'ai battu
18:51et forcé
18:51à prendre sa retraite.
18:54Je m'appelle
18:55Devon Nicholson
18:56et mon nom de lutteur
18:57était Hannibal.
19:00Abdullah
19:00n'existera plus
19:02après le 23.
19:04Il n'a pas de classe
19:05et ne sait pas s'habiller.
19:07En 2001,
19:08au début
19:08de sa carrière
19:09avec la Stampede Wrestling,
19:11Devon lutte
19:11sous le nom
19:12de Madman Hannibal.
19:13Il lance rapidement
19:14sa propre fédération
19:15indépendante,
19:16la Great North Wrestling.
19:18En 2006,
19:19il commence à travailler
19:20avec Abdullah.
19:21avant que tous les problèmes
19:25arrivent,
19:25je le considérais
19:28comme une sorte
19:28de mentor.
19:30Je peux dire
19:31qu'il a été
19:33le premier lutteur
19:34à me prendre
19:35sous son aile
19:35et à me montrer
19:38comment provoquer
19:39la foule.
19:41On a lutté
19:42comme partenaire
19:43et comme adversaire
19:45à plusieurs reprises.
19:46J'ai travaillé
19:48pour lui.
19:49Vous étiez amis,
19:50n'est-ce pas ?
19:50Oui.
19:51J'allais à Toronto
19:52et on faisait
19:53des combats.
19:55Il venait
19:55à Calgary,
19:57en Alberta,
19:58et on faisait
19:58des combats.
20:00Vous voyez ?
20:01Abdullah,
20:02tu crois que je ne suis
20:03pas prêt pour toi ?
20:05Je vais t'écraser
20:06pour ton dernier combat
20:07au Canada.
20:08Certaines personnes
20:11vont toujours
20:12m'en vouloir
20:13d'avoir fait
20:13des révélations
20:14à son sujet,
20:15mais je m'en fiche.
20:18J'ai mis un terme
20:19à sa carrière.
20:21Âgé de 68 ans
20:23et entrant
20:24dans la sixième décennie
20:25de sa carrière,
20:26Abdullah revient au Canada
20:27pour lutter
20:28contre Hannibal.
20:29C'est son ultime combat
20:30avant la retraite.
20:32Je me souviens
20:33de la première fois
20:34que j'ai vu Abdullah.
20:35Ma grand-mère aimait
20:36la lutte.
20:36Elle était une vraie fan
20:38et elle m'a permis
20:39de louer un film
20:40intitulé
20:41I Like to Hurt People.
20:44Contre le boucher
20:45du Soudan,
20:46Abdullah the Butcher.
20:47Je me souviens
20:48que je me demandais
20:49comment on faisait
20:49l'effet du sang.
20:51On ne savait pas vraiment
20:53comment il faisait
20:53à l'époque.
20:55C'est violent !
20:56Vous devrez sûrement
20:57couper ça.
21:00Je sais que Bret Hart
21:01la mettait dans sa bouche,
21:03mais j'avais peur
21:05de le faire.
21:06On prend la lame,
21:09on la place là
21:10et on l'entoure
21:12de ruban.
21:15Quand il faut saigner,
21:15on la sort.
21:17Je ne le ferai pas.
21:18Je ne suis pas Abdullah.
21:20Mais il se coupait
21:20comme ça.
21:22Pour moi,
21:23je me souviens
21:24comme ça.
21:28Vous voyez ?
21:28J'étais souvent
21:32avec Abdullah
21:33et je ne l'ai jamais
21:34vu le faire.
21:36Le sang semblait couler
21:37comme par magie.
21:40Abdullah avait une lame
21:41sur chaque doigt.
21:43D'abord,
21:44il nous coupait
21:44avec la lame.
21:45Qu'est-ce qu'il a ?
21:46Une fourchette ?
21:47Puis,
21:48il prenait sa fourchette
21:49et agrandissait l'entaille
21:50afin qu'elle saigne plus.
21:52Et il piquait aussi
21:53avec la fourchette.
21:54Il nous piquait
21:55sa fourchette
21:56dans la tête.
21:57Ça faisait très mal.
21:58C'est Abdullah !
21:59Abdullah the butcher !
22:01Les entailles
22:02étaient profondes.
22:03Quelqu'un s'est déjà
22:04plaint de s'être
22:05fait couper ?
22:06Pas à Abdullah.
22:09Vous voyez,
22:09dans le temps,
22:11c'était mal vu
22:12de se lamenter.
22:13Si ça ne nous plaisait pas,
22:16c'est qu'on était
22:17dans la mauvaise industrie.
22:18Maîtrise-toi.
22:19On ne pouvait pas râler
22:20ou se plaindre
22:21dans la lutte.
22:22Je n'avais pas de lame
22:23parce que je ne faisais
22:24pas saigner les autres,
22:25mais ça faisait partie
22:26d'autres personnages.
22:27Abdullah the butcher
22:28n'a pas terminé.
22:29Abdullah,
22:30Bruiser Brody,
22:32Dusty Rhodes.
22:36Abdullah saigna
22:37tous les soirs.
22:38Tous les soirs.
22:39Ric Flair
22:40avait sa robe de chambre,
22:41Abdullah avait une lame.
22:44Pourquoi l'appeler
22:45Abdullah the butcher,
22:46alors ?
22:47Qu'est-ce que ça fait
22:48un boucher ?
22:49Ça fait couler le sang.
22:51Ça essaie de blesser,
22:52de torturer.
22:53Ce gars,
22:54il s'est retrouvé
22:55à l'hôpital
22:55avec quatre points
22:56de suture derrière la tête.
22:58L'autre l'a frappé
22:59à la tête
23:00et ça l'a coupé.
23:01N'allez pas croire
23:02que c'était du faux sang.
23:04La grande soif de sang
23:05et le style imprévisible
23:06d'Abdoula
23:07l'empêchent de signer
23:08avec la plus grande
23:09fédération du monde,
23:11la WWE
23:11de Vince McMahon.
23:14Vince savait
23:15qu'Abdoula
23:16serait très difficile
23:17à contrôler.
23:21Je crois bien que
23:22si on avait demandé
23:24à Abdullah,
23:25il aurait répondu
23:26qu'il ne se faisait
23:27pas confiance à lui-même.
23:29Ses gestes
23:29n'étaient pas toujours planifiés.
23:31On devait faire
23:32un combat à deux
23:33à Ottawa.
23:36Avant le combat,
23:37on a participé
23:38à une émission
23:39de télé locale
23:40Roger's Day Time.
23:45Ce n'était pas
23:50vraiment prévu
23:51et...
23:52Il a fait une prise
23:57de la tête
23:57à l'animateur.
24:02Il a approché
24:03l'animateur
24:03du comptoir
24:04où il devait faire
24:05une chronique culinaire.
24:10l'animateur
24:13s'est mis
24:14à saigner.
24:19C'était un moment
24:24très étrange.
24:26L'animateur tremblait,
24:28il semblait
24:28sous le choc.
24:31Il n'avait pas
24:31l'habitude
24:31de saigner
24:32ou de se battre.
24:34C'était en 2009.
24:41On ne pouvait plus
24:41faire ça à l'époque.
24:43C'est un miracle
24:44qu'il s'en soit tiré.
24:46On savait qu'avant,
24:47ça aurait été acceptable.
24:50De nos jours,
24:51on pourrait difficilement
24:52agresser un animateur
24:53et espérer s'en tirer.
24:57Il avait presque 70 ans
24:58à l'époque.
25:00Ça a certainement
25:00dû aider
25:01à ce moment-là.
25:03après des années
25:04sur le circuit indépendant
25:06et après avoir été conseillé
25:07par Abdullah,
25:08Hannibal obtient enfin
25:10sa chance de lutter
25:10dans la WWE.
25:12Quand j'ai signé
25:13avec la WWE,
25:16il a crié de joie.
25:19Il n'avait jamais
25:19lutté pour eux.
25:22Mais on pourrait dire
25:23qu'un lutteur
25:24qui le représentait
25:25en quelque sorte
25:26allait maintenant le faire.
25:28Mais après des analyses
25:29sanguines de routine,
25:31Hannibal reçoit
25:31une nouvelle
25:32qui détruit sa carrière.
25:34Dans les échantillons,
25:36ils ont détecté
25:36la présence
25:37du virus
25:37de l'hépatite C.
25:39J'étais...
25:41Premièrement,
25:44j'étais déconcerté.
25:46Comment j'avais pu
25:47contracter ça ?
25:48Plusieurs gars
25:48utilisaient
25:49des lames sales.
25:51Tout le monde
25:52n'avait pas sa lame.
25:54Certains pouvaient
25:55demander à Abdullah
25:56s'il avait une lame
25:57à leur prêter.
26:00Ils l'utilisaient
26:01et après avoir
26:03emprunté quelque chose,
26:04qu'est-ce qu'il faut faire ?
26:06Le rapporter.
26:07Ils redonnaient
26:08la lame à Abdullah.
26:10C'était facile
26:11de contracter une maladie.
26:13Qui sait
26:14d'où venait la lame ?
26:15Et qui elle avait coupée
26:17avant de couper Hannibal ?
26:19Ça vous a traversé
26:20l'esprit à ce moment
26:21que ça pouvait être Abdullah ?
26:23Oui.
26:24Parce que je ne voyais
26:25aucune autre explication.
26:28Cependant,
26:29je ne croyais pas
26:31avoir
26:34de véritables preuves.
26:37Hannibal et vous,
26:38vous étiez amis,
26:40n'est-ce pas ?
26:41Oui, de bons amis.
26:42Je travaillais pour lui.
26:43Il était promoteur.
26:44Oui.
26:47Alors...
26:47Je ne sais pas
26:49ce qui s'est passé,
26:50mais je ne veux pas
26:51en parler.
26:51Je ne veux pas en parler.
26:53Sa carrière
26:55abruptement interrompue
26:57par un diagnostic
26:58d'hépatite C,
26:59Hannibal cherche
27:00désespérément
27:01des réponses.
27:02Un gars tournait
27:02un documentaire sur moi.
27:05Ça s'intitulait
27:05« Décis Hannibal ».
27:06On espérait y relater
27:08mon entrée
27:09dans la WWE,
27:10mais finalement,
27:11ce n'est qu'un film triste.
27:12« C'est ce gars qui a remarqué
27:23l'incident
27:23et qui m'a montré
27:26l'extrait du combat
27:27de 2007.
27:29Il me demandait
27:30ce qu'Apdoula faisait.
27:31Je n'ai pas vu
27:33les images du combat
27:35pour être honnête,
27:36mais j'aimerais
27:37bien les voir. »
27:39On voit qu'il coupe
27:40sa tête avec la lame
27:41collée à son doigt,
27:42là où il y a
27:45toutes ces cicatrices
27:46sur son front,
27:47comme il le fait
27:48depuis 50 ans.
27:53On le voit faire
27:54exactement la même chose
27:55sur mon front.
27:58Il me coupait.
27:59« Oh, mon Dieu.
28:02Je l'ai représenté
28:03pendant 8 ans
28:05dans différents pays
28:06et je ne l'ai jamais
28:08vu faire ça
28:09à un autre gars.
28:11Si c'est vrai... »
28:13« Wow. »
28:14Plusieurs médias locaux
28:15ont vu le film
28:16et en ont parlé,
28:19car personne à Ottawa
28:20n'avait jamais signé
28:21avec la WWE.
28:23Ronald Caza,
28:24l'un des meilleurs
28:25avocats de la région,
28:27a vu mon histoire.
28:29Grâce à ses talons
28:31d'avocat,
28:33il a réussi
28:34à forcer Abdullah
28:35à fournir
28:35un échantillon sanguin.
28:39L'hépatite C
28:40apparaissait dans son sang.
28:42On peut même supposer
28:43qu'il le savait.
28:46Mais peu importe,
28:47il aurait dû savoir
28:48que c'est dangereux
28:49de couper quelqu'un
28:50avec une lame
28:51de rasoir ensanglantée.
28:54Les images d'Abdullah
28:55coupant Hannibal
28:56avec une lame usagée
28:57et les résultats
28:58du bilan sanguin
28:59d'Abdullah
28:59constituent les fondements
29:01de la poursuite
29:02intentée par Hannibal.
29:04Une poursuite
29:04qu'Abdullah affirme
29:05ne pas avoir pu lire
29:06ou comprendre.
29:08Je recevais
29:09beaucoup de lettres.
29:11Qu'est-ce que j'allais faire?
29:12Toutes les ouvrir?
29:14Je ne sais pas lire.
29:17Sans elle,
29:19sans Malika,
29:20je serais réellement
29:24dans le pétrin.
29:27Il m'a appelé
29:28et m'a demandé
29:29de m'asseoir.
29:30Il m'a dit
29:30qu'il ne savait
29:31ni lire
29:32ni écrire.
29:33Il a pleuré
29:33comme un bébé.
29:35Cet homme costaud
29:36pleurait.
29:38Je n'avais jamais vu
29:40un homme pleurer
29:41de la sorte.
29:45C'est là
29:46que j'ai vraiment compris
29:47ce qu'il vivait.
29:50Il m'a demandé
29:51d'ouvrir les lettres
29:52et de les lire.
29:55Je l'ai fait
29:56et je suis tombée
29:57sur les documents
29:58juridiques
29:59de Devin Nicholson.
30:01Larry n'était pas
30:02au courant.
30:03Ma sœur m'a appelé
30:05et m'a dit
30:06que
30:06j'avais perdu
30:09ma cause
30:09à Toronto.
30:12Quoi?
30:15C'était par défaut.
30:17Car je ne me suis pas
30:20présenté.
30:21Voilà tout.
30:24Quand vous aspirez
30:25à être un joueur professionnel,
30:26c'est comme
30:27vous célébriez
30:27une victoire légale.
30:28Il a perdu
30:29devant les tribunaux
30:30de l'Ontario
30:31et de la Géorgie.
30:34Il a été reconnu
30:34coupable
30:35de négligence,
30:36d'agression
30:37et de voix de fait.
30:38Il savait
30:39ou aurait dû savoir
30:40qu'il portait
30:41l'hépatite C.
30:43Abdullah continue
30:43à le nier
30:44même s'il a fourni
30:45les bilans sanguins.
30:47Les documents judiciaires
30:49montrent qu'Abdoula
30:50est porteur
30:51de la même rare souche
30:52d'hépatite C
30:53que Hannibal.
30:54Dans les années
30:55qui suivent,
30:56Abdullah fait
30:56plusieurs déclarations.
30:58Il affirme entre autres
30:59que c'est Hannibal
31:00qui lui aurait
31:00transmis la maladie.
31:03Après avoir vu
31:03les images
31:04et obtenu la confirmation
31:05que les deux hommes
31:06portent la même souche
31:07rare d'hépatite C,
31:09le juge canadien
31:10prend le parti
31:11de Hannibal.
31:11C'est très bon
31:13d'avoir ça
31:14sur le record
31:15après tous ces années
31:17de s'il a été appelé
31:18un liéreur.
31:18Devin Nicholson
31:19a été évoqué
31:202,3 millions
31:21de dollars
31:22de damages.
31:23Non,
31:24je ne pense pas
31:25qu'il devait payer autant.
31:27Combien
31:28il devrait payer?
31:29Rien.
31:32Je ne l'aurais pas
31:32poursuivi.
31:34Quand on décide
31:35de pratiquer
31:35une telle profession,
31:37on prend un risque.
31:39Hannibal avait juste
31:40à le faire lui-même.
31:42Les gars m'avaient prévenu
31:43qu'il ne changeait
31:44jamais sa lame,
31:46que je devais
31:47me couper moi-même.
31:48Il a laissé Abdullah
31:49le couper.
31:51Il aurait pu se couper,
31:52mais il avait peur
31:53de le faire.
31:54Il a laissé
31:54quelqu'un d'autre
31:55le faire
31:55et ça lui a coûté cher.
31:58En situation
31:59financière précaire,
32:01Abdullah accepte
32:02toujours des contrats
32:03reliés à la lutte
32:04et fait des séances
32:05d'autographe.
32:07Hannibal affirme
32:08qu'Abdullah
32:08a déplacé ses actifs
32:10pour éviter
32:10de le payer.
32:12L'affaire
32:13est toujours
32:14devant les tribunaux.
32:16Il n'a rien payé,
32:17pas un sou.
32:19Est-ce qu'Abdullah
32:19a payé Hannibal?
32:21Non,
32:22je ne crois pas.
32:25Regardez ça.
32:27C'est dangereux.
32:29Vous n'avez pas vu ça.
32:32Regardez ça.
32:34Bon sang.
32:35Il n'a pas l'argent
32:37pour faire réparer ça.
32:38C'est le trou
32:39du plafonnier.
32:41Il y a de l'eau
32:42qui coule par là.
32:44Il y a de l'électricité.
32:47Écoutez.
32:48C'est l'état actuel
32:49de sa maison?
32:50Exactement.
32:52C'est pour ça
32:52que je ne vous ai pas
32:53permis d'y aller.
32:58Je suis stressée.
33:01Je suis stressée.
33:02Je n'ai jamais eu
33:03de problème
33:04de tension artérielle
33:05avant d'emménager là.
33:08Mais ça vaut la peine
33:10de se battre
33:10quand quelqu'un
33:12se fait exploiter.
33:14Il avait une carrière.
33:16J'aurais dû aller
33:17à l'école.
33:18J'aurais dû aller
33:19à l'école
33:20pour apprendre,
33:21à lire
33:22et à écrire.
33:25J'ai étudié
33:25l'argent.
33:30Mais il me fallait
33:31plus que ça.
33:32en m'a arnaqué.
33:37De tous
33:38ces enregistrements,
33:39de tout ce que
33:40j'ai gagné
33:40pendant des années,
33:42il ne me reste rien.
33:45J'entends
33:46il est responsable
33:48de ce qu'il vit.
33:50Je ne veux pas
33:51trop parler.
33:52Je vais vous dire
33:53la vérité.
33:54Mon frère
33:55est une très bonne
33:56personne.
33:57Mais les gens
33:58ont profité de lui.
33:59savez-vous
34:01qu'il dit
34:01qu'il ne sait
34:02ni lire
34:02ni écrire ?
34:03Il vous a déjà
34:04dit ça ?
34:04Non,
34:06mais je l'ai vu
34:08commander
34:09dans des restaurants
34:10et lire des menus.
34:12J'ai vu
34:12des lettres de lui.
34:14Je l'ai vu signer
34:14des autographes.
34:16Il a possédé
34:17plusieurs entreprises
34:18et a signé
34:19de gros contrats
34:20avec des compagnies
34:21comme la WCW
34:23et des entreprises
34:24japonaises.
34:26Il ne sait
34:27ni lire
34:27ni écrire ?
34:28Non,
34:29il n'a jamais
34:30appris,
34:31mais il trouvait
34:31des moyens.
34:33Si on lui disait
34:34d'aller dans
34:35un élevage
34:36de poulet
34:36ou quelque chose
34:38comme ça,
34:40il faisait
34:41un dessin
34:41de poulet.
34:45Ce n'est pas
34:45pour être drôle,
34:47mais il savait
34:47lire un menu.
34:50On mangeait
34:50trois fois par jour
34:51et il n'avait
34:52jamais de problème.
34:53j'ignore
34:55si c'est vrai.
34:56Si c'est le cas,
35:00je le félicite
35:01d'avoir aussi bien
35:02réussi partout
35:03dans le monde
35:04sans ses connaissances.
35:06Je ne sais pas,
35:06on m'a raconté ça
35:07récemment.
35:09C'est un choc
35:10pour moi
35:11parce qu'il faisait
35:13de bonnes transactions
35:14d'affaires.
35:16Même un chèque,
35:18il faut l'écrire.
35:19je l'ignorais
35:21et j'ai voyagé
35:23avec lui
35:23pendant huit ans.
35:25On a passé
35:26beaucoup de temps
35:26ensemble.
35:27C'est un choc.
35:29Si ce gars
35:30n'a que
35:31sa deuxième année,
35:33il faut rendre
35:35hommage
35:36à son enseignant
35:37ou son enseignante
35:39parce que cette personne
35:41a fait tout un boulot.
35:44Abdullah the Butcher
35:45se fait recoudre.
35:47La lutte hardcore
35:48est un style
35:49qu'on pratique
35:50depuis longtemps,
35:51mais il coûte
35:52souvent cher
35:52à ceux
35:53qui la choisissent.
35:55Abdullah et Carlos Cullon
35:57ont inventé
35:58un style de combat
35:59avec une chaîne
36:00et un crochet.
36:02Même sous la pluie,
36:03en pleine tempête,
36:04on voyait
36:05tout le sang couler.
36:07C'était horrible
36:08à voir.
36:10Ça plaisait
36:11aux amateurs,
36:12mais quel terrible
36:14châtiment
36:14les lutteurs
36:15s'imposaient.
36:16on se sentait
36:19invincibles.
36:20Ils nous apprenaient
36:21à nous sentir
36:22invincibles.
36:23À cette époque,
36:25ça faisait partie
36:26du rôle
36:26de méchant
36:27de faire couler
36:28le sang
36:29de son adversaire
36:30et de le boire
36:31à même sa tête.
36:33Quand je raconte
36:34ça maintenant,
36:35la nouvelle génération
36:36réagit.
36:38Mais à quoi
36:39vous pensiez?
36:40à l'époque,
36:42c'était un monde
36:44différent.
36:48Partout
36:48où on regarde,
36:51ne serait-ce
36:52qu'un film,
36:54il y a toujours
36:54de la violence.
36:57Il y a des policiers,
36:58des voleurs,
36:59par exemple.
37:00Il y a toujours
37:01de la violence.
37:02S'il n'y a pas
37:03de violence,
37:05les gens n'iront
37:06pas le voir.
37:06Par un coup
37:08du destin
37:08en 2021,
37:10sept ans
37:10après sa bataille
37:11judiciaire,
37:12Hannibal se retrouve
37:13au cœur
37:14d'une autre
37:14controverse
37:15lorsqu'il violente
37:16un arbitre.
37:18Ils cherchaient
37:19quelqu'un
37:19que je couperais
37:20avec une pointe.
37:22Le promoteur
37:23a trouvé un arbitre
37:24qui avait
37:25la réputation
37:26d'accepter.
37:30Je l'ai piqué
37:31à plusieurs reprises
37:32et ça a fait
37:34des dommages.
37:36Le promoteur
37:38n'avait pas
37:39engagé
37:40de paramédical
37:41pour ce combat.
37:44On a attendu
37:45plus longtemps
37:45que prévu.
37:47Il y a eu
37:48un problème
37:48de communication.
37:50L'arbitre
37:51a développé
37:51de l'infection
37:52et lui avait
37:54mutilé la tête.
37:57J'étais
37:57sous le choc
37:58quand j'ai vu
37:59le gars
37:59avec une douzaine
38:00d'agrafes
38:01dans la tête.
38:03Qu'est-ce
38:03qui s'est passé ?
38:05Pourquoi
38:05on n'a pas
38:06porté d'accusation ?
38:08Pourquoi
38:08il n'est pas
38:09en prison ?
38:11Il a voulu
38:11lui-même
38:11avoir été
38:12téméraire
38:13et dangereusement
38:13imprudent.
38:16Il aurait pu
38:17tuer ce gars
38:18avec sa négligence.
38:19S'il a attaqué
38:20ce gars
38:20avec une pointe
38:21parce qu'il
38:22était fâché,
38:23il devrait
38:25être en prison
38:25et il ne devrait
38:27plus jamais lutter.
38:28Ce n'est pas
38:29bon pour l'industrie.
38:31On n'est pas
38:31dans les années
38:321960
38:33avec le faux
38:34du Soudan
38:34qui pouvait
38:35attaquer des lutteurs
38:36avec une pointe.
38:37Il n'y a plus
38:38de place pour ça
38:39dans l'industrie.
38:40Oh mon Dieu,
38:42ça n'a pas de sens.
38:44On se retrouve
38:45dans des situations
38:46étranges.
38:47Wow !
38:49Il se passe
38:50des choses bizarres.
38:51Tu réussis
38:52à remporter
38:53une poursuite
38:54et puis
38:56tu t'en vas faire
38:56ça à un arbitre.
38:59C'est fou.
39:00Encore aujourd'hui,
39:03les problèmes judiciaires
39:04d'Abdoula le hantent.
39:06La controverse
39:06de l'hépatite C
39:07a entaché
39:08sa carrière légendaire
39:09et son héritage.
39:10C'était horrible
39:12à constater
39:12parce qu'on ne veut
39:15jamais apprendre
39:16qu'un lutteur
39:18a fait ça
39:20à un autre.
39:22Mais ça soulève
39:23quelques questions.
39:25J'étais avec lui
39:26lors de combats
39:27sanglants.
39:27tout comme Carlos Cullon
39:30et d'autres lutteurs.
39:33Et aucun d'entre nous
39:35n'est atteint
39:36de cette maladie.
39:38Grâce à un traitement
39:39expérimental,
39:41Hannibal guérit
39:41finalement
39:42de son hépatite C,
39:43mais il demeure amère.
39:46Il pourrait faire
39:46quelque chose
39:47pour réparer son tort ?
39:49Oui.
39:53Commence par payer
39:54ce que tu peux
39:55et par assumer
39:56les responsabilités
39:58de tes gestes.
40:00Tu as été reconnu
40:01coupable au Canada
40:02et aux États-Unis,
40:04mais tu ne t'es jamais
40:04excusé.
40:08Ça a été un cauchemar,
40:10mais je n'attends pas
40:11des excuses de sa part.
40:13Je ne peux qu'aller
40:14de l'avant
40:14et c'est ce que j'ai fait.
40:16Je vais être honnête.
40:17J'espère que c'est
40:20la dernière fois
40:21que je parle
40:24de cette histoire.
40:27C'était une période
40:28horrible de ma vie
40:29et je n'y pense plus.
40:34Puisqu'il s'agissait
40:35d'une poursuite civile,
40:37le juge a reconnu
40:38Abdullah de Butcher
40:39responsable,
40:40mais pas coupable
40:41d'avoir causé
40:42l'hépatite C
40:42de Hannibal.
40:43C'est au Temple
40:46de la Renommée.
40:47Tous ces lutteurs
40:47sont les anciens.
40:49Ils doivent tous
40:50être morts.
40:51Ils sont au Temple
40:51de la Renommée
40:52avec Abdullah de Butcher.
40:54Toute la famille
40:55le soutient.
40:56Il a fait du bon boulot.
40:57Je déteste dire ça.
40:59Il y a beaucoup
40:59de bons lutteurs,
41:00mais soyons francs,
41:01il est l'un des meilleurs.
41:05C'est un homme
41:11qui a pris
41:11un peu de l'hépatite
41:12à un autre niveau.
41:14En 2011,
41:18Abdullah de Butcher
41:19est intronisé
41:19au Temple
41:20de la Renommée
41:21de la WWE.
41:23Le Temple
41:24de la Renommée,
41:25je n'y ai pas cru
41:26avant d'y être.
41:28Terry Funk,
41:29c'est lui
41:30qui a poussé
41:30ma candidature
41:31et parlé de moi
41:32en bien.
41:34Il a dit
41:35que peu importe
41:36ce que les gens disent
41:37d'Abdullah de Butcher,
41:40il a fait gagner
41:41beaucoup d'argent
41:42au promoteur.
41:44J'ai pleuré
41:45parce que je sais
41:47que pour devenir
41:49ce qu'il est devenu,
41:51il en a payé le prix.
41:54Oui,
41:54il a fait de l'argent,
41:57mais ce n'était pas facile
41:58d'être Abdullah de Butcher.
42:01Ce qui manque
42:03à la lutte
42:04de nos jours,
42:05c'est de croire
42:05qu'un adversaire
42:07se bat
42:07pour plus
42:08qu'un titre
42:09ou une victoire,
42:11qu'il se bat
42:11pour sa vie.
42:13C'est ce qu'il faisait.
42:14Je crois que personne
42:15ne le faisait mieux
42:16qu'Abdullah de Butcher.
42:18Je n'ai jamais vu
42:19la foule avoir peur
42:20d'un lutteur.
42:22Les gens avaient peur.
42:25Je n'ai jamais revu ça.
42:26Je pense qu'on devrait
42:29se souvenir de lui
42:30pour sa grandeur,
42:34parce qu'il est un dieu
42:35de la lutte,
42:37pas du négatif
42:39ou d'une seule affirmation
42:42qui n'est pas prouvée.
42:48Il n'a pas eu la chance
42:49de prouver son innocence.
42:54Même si on lui prenait
42:56tout ce qu'il possède,
42:58je ne lui tournerai
43:00jamais le dos.
43:01C'est un homme
43:02d'une telle grandeur,
43:03d'une telle grandeur.
43:06Ça va aller.
43:08Grâce à Dieu.
43:09Une fois que vous
43:10ne serez plus là,
43:10à quoi voudriez-vous
43:11que les gens pensent
43:12en entendant le nom
43:13Abdullah de Butcher?
43:15Je voudrais qu'ils respectent
43:17ce que j'ai fait.
43:19Ce que plusieurs disent
43:21que j'ai fait,
43:22je ne l'ai pas fait.
43:24C'est tout ce que je peux dire.
43:27Vous pouvez penser
43:28ce que vous voulez.
43:29et vous pouvez penser
43:32ce que vous voulez.
43:33C'est tout ce que vous voulez.
43:35C'est tout ce que vous voulez.
43:35C'est tout ce que vous voulez.
43:35Sous-titrage Société Radio-Canada
43:40Sous-titrage Société Radio-Canada