L’écrivain, Nathan Devers, revient sur l’invitation du président syrien à l’Élysée : «Aujourd’hui, le risque pour la Syrie, c’est qu’elle n’existe plus et qu’elle soit disséquée».
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00:00Parce que ce qu'il faut voir quand même, c'est que la Syrie aujourd'hui est dans une situation d'incertitude complète.
00:07Le président syrien actuel ou le dictateur, président par intérim, Jolani El-Chare, c'est quelqu'un, on ne sait pas qui il est.
00:14On sait qui il a été, ça il a été islamiste, le CV il n'y a pas de sujet sur le passé.
00:18Comment ça vous dites on ne sait pas qui il est ?
00:19Vous allez me refaire le même coup que les talibans qui reviennent en Afghanistan, qui ont changé,
00:24des talibans woke, des talibans gay-friendly, des talibans féministes,
00:27et puis après on se rend compte qu'ils jettent les homosexuels des immeubles,
00:30qu'ils voient les femmes de la tête aux pieds, qu'ils les font disparaître de la société.
00:33Parce qu'on nous a refait le coup, quand Bachar est tombé, on nous a dit ce type-là est formidable,
00:38il est beaucoup mieux que Bachar el-Assad, juste en oubliant que c'était un cas de Daesh,
00:41qu'il avait du sang sur les mains, et de facto du sang français par association.
00:46Je ne dis pas qu'il est formidable, justement quand je dis qu'on ne sait pas qui il est,
00:52c'est qu'il y a l'hypothèse qu'il revienne à cela.
00:58Il y a une autre hypothèse, c'est qu'en effet, tout en ayant le passé qui est le sien,
01:04tous les experts de la Syrie disent que pour l'instant, depuis qu'il est...
01:07Les renseignements américains ont dit à la France, avant cette réception,
01:11les renseignements américains, qu'il n'avait pas changé et qu'il n'avait pas renié avec son passé d'islamiste.
01:16Si je peux juste faire ma phrase, c'est que...
01:17Non mais c'est une info importante, Nathan, parce qu'on ne sait pas qui il est,
01:19il y a les renseignements américains qui nous disent qu'il est toujours l'islamiste qu'il a été.
01:23Si je peux juste finir ma phrase.
01:23Oui, c'est important.
01:24Par exemple, quand il y a eu un conseil, qu'il a créé un conseil pour écrire une nouvelle constitution,
01:29il a fait venir des gens qui étaient même des anciens opposants à Bachar,
01:31des anciens démocrates, des gens de toutes les...
01:33Il y a eu des massacres il y a trois mois, il y a trois semaines.
01:36Justement, j'y venais.
01:37Lui, ces massacres-là, ce n'est pas directement son armée.
01:40Est-ce que c'est des gens sur lesquels il n'a pas la prise, etc., peu importe.
01:43Mais je finis juste sur un point, qui est à mon avis central.
01:45Aujourd'hui, le risque pour la Syrie, et d'ailleurs l'hypothèse est la plus probable,
01:49c'est que la Syrie n'existe plus.
01:51Qu'elle soit disséquée entre un Kurdistan au nord,
01:54entre une partie Druze qui serait peut-être rattachée,
01:56ou en tout cas sous l'influence d'Israël,
01:59entre une partie halawite, entre peut-être des endroits...
02:01Fallait-il lui offrir l'Elysée ?
02:02Il y a des intérêts immenses pour la France.
02:03Fallait-il lui offrir le Trocadéro ?
02:05Il y a des intérêts immenses pour la France dans la région.
02:07Si demain, le président syrien se comporte comme l'État...
02:10Vous aurez la colère du père de famille qui a perdu sa fille.
02:12Je l'entends, l'erreur d'Emmanuel Macron,
02:14c'est qu'ils n'ont pas fait d'explication sur cette vie.
02:16Et ne dites pas...
02:18Ils n'ont pas fait assez de communication.
02:20Et ne dites pas Nathan, on ne sait pas qui c'est.