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Dans son édito du 09/05/2025, Thomas Bonnet revient sur l'impact de la proportionnelle sur l'Assemblée actuelle, avec un net avantage pour le RN.

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Transcription
00:007h55, la politique avec vous Thomas Bonnet.
00:02Alors que François Bayrou poursuit ses consultations en vue de l'instauration de la proportionnelle, on en parle beaucoup.
00:08Les projections indiquent que le RN serait le grand vainqueur de ce mode de scrutin.
00:12Nos confrères du Parisien ont réalisé une étude pour mesurer l'impact sur l'assemblée actuelle de la proportionnelle.
00:18Les conclusions sont sans appel Thomas.
00:20Oui, dans tous les scénarios, le RN aurait plus de députés qu'à l'heure actuelle.
00:25Et ce, quel que soit le mode de proportionnelle retenu.
00:28Alors, on peut parler d'abord de proportionnelle intégrale.
00:31Et dans ce cas-là, vous voyez, le RN aurait 75 députés de plus qu'à l'heure actuelle.
00:36Mais même si on choisissait une proportionnelle départementale, ça veut dire qu'on met une liste par partie et par département,
00:41eh bien, là aussi, le RN remporterait la mise avec 82 députés supplémentaires.
00:49Si en plus, vous ajoutez la prime majoritaire, c'est-à-dire qu'on donne un bonus au parti qui est arrivé en tête,
00:53eh bien, là, le RN serait quasiment la majorité absolue avec plus de 270 députés.
00:59Concernant la gauche, vous le voyez, pas de grand chamboulement dans le nombre de députés.
01:02Mais si on optait pour ce nouveau mode de scrutin, on sortirait alors des logiques d'alliance,
01:06ce qui permettrait par exemple au Parti Socialiste de s'éloigner de la France insoumise.
01:10En revanche, pour le centre, proportionnelle rimerait avec gamelle.
01:14Dans tous les scénarios, le bloc central ressortirait affaibli.
01:17Allez, la proportionnelle, c'est un sujet récurrent.
01:20Aujourd'hui, c'est plus que jamais nécessaire ?
01:22Oui, parce que les jeux d'appareils, les alliances baroques, les barrages en tout genre,
01:25tout cela, je crois, éloigne les Français de la politique.
01:28Un cadre éminent du bloc central me disait cette semaine qu'en cas de nouvelles élections législatives,
01:33il n'y aurait plus de front républicain parce que la France insoumise a franchi encore quelques lignes rouges.
01:39On n'est pas obligé de le croire et le scrutin à la proportionnelle,
01:42c'est au moins l'assurance que les Français puissent choisir leur élu sans arrière-pensée mathématique.
01:46Le PS, je vous l'ai dit, pourrait sortir des griffes des insoumis sans risquer pour leur siège.
01:51Alors, il y aurait aussi des aspects négatifs, c'est vrai.
01:53Une liste nationale, par exemple, ça signifierait la perte de lien géographique entre un député et sa circonscription.
02:00Mais à mon sens, si on fait la colonne des plus et des moins, il y a beaucoup plus de points positifs.
02:04François Bayrou est prêt à prendre ce risque ou pas ?
02:06Oui, alors le Premier ministre est un défenseur de longue date de la proportionnelle
02:09et je trouve ses arguments particulièrement pertinents.
02:11Il dit qu'on a besoin d'apaiser la réalité du pluralisme, sortir de l'affrontement systématique,
02:18garantir la représentativité de tous les courants politiques du pays.
02:22Tout cela va dans le bon sens.
02:24Alors bien sûr, il y a aussi des arrière-pensées politiques pour François Bayrou
02:27qui veut essayer de maintenir, de prolonger son bail à Matignon
02:31en s'achetant évidemment un avis favorable du RN et du Parti Socialiste pour éviter la censure.
02:36D'ailleurs, la semaine prochaine, les socialistes seront à Matignon pour discuter de la proportionnelle.
02:41Une partie de leur avenir comme une partie de l'avenir de François Bayrou
02:44se jouera dans l'intimité de ces discussions à Matignon.
02:47Sous-titrage Société Radio-Canada

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