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Ce mardi 6 mai 2025, Friedrich Merz, leader du parti démocrate-chrétien, a été élu chancelier d'Allemagne par les députés de l'assemblée fédérale allemande. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Au premier tour, Merz n'a pas obtenu la majorité absolue et n'a donc pas été élu par le Bundestag. Comment comprendre cet événement ?

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Transcription
00:00Madame la Présidente, je me remercie pour l'accueil et je prends l'occasion.
00:05Ce mardi 6 mai 2025, Friedrich Merz, leader du parti démocrate chrétien,
00:11est élu chancelier allemand par les députés de l'Assemblée fédérale, le Bundestag.
00:15Et tout ne s'est pas passé comme prévu.
00:17Après le premier tour, Merz n'a pas obtenu la majorité absolue
00:20et n'a donc pas été élu par le Bundestag.
00:22Pourtant, sa coalition formée avec les sociodémocrates, le SPD,
00:26lui assurait sur le papier 328 votes favorables.
00:29Cela représente 12 de plus que la majorité absolue.
00:31Mais ce fut un échec à 6 votes près.
00:33Jamais dans l'Allemagne d'après-guerre, un chancelier désillé n'avait manqué son élection au premier tour.
00:38Un deuxième tour est rapidement organisé et il est finalement élu.
00:41Cet épisode, il n'est pourtant pas anodin.
00:43Nous avons donc demandé à Amandine Crispy, professeure en sciences politiques et études européennes,
00:48de nous expliquer cette situation.
00:53Alors c'est un camouflet extrêmement violent qui était tout à fait inattendu
00:58puisque la grande coalition du CDU et de la SPD avait prévu un vote positif en faveur de Friedrich Merz.
01:07Cela illustre le fait que la politique allemande est entrée vraiment dans une nouvelle ère.
01:14On est passé d'une grande stabilité qui avait prévalu jusqu'à maintenant
01:17un climat de remous, d'instabilité dû essentiellement à la montée en puissance de l'AFD
01:24qui est maintenant le deuxième groupe parlementaire au Bundestag avec 151 sièges.
01:29Donc Merz entre sous le sceau de l'incertitude.
01:34Cela montre que les deux grands partis du centre de la grande coalition
01:38non seulement ne dominent plus la vie politique allemande,
01:41mais également ne jouissent pas d'une majorité solide.
01:45Ils ont actuellement 328 sièges,
01:48là où les partis d'opposition en ont 300
01:51qui se répartissent à peu près à égalité entre l'AFD, la gauche et les Verts.
01:56Donc on voit que la marge pour gouverner est assez restreinte.
02:01Ce vote pour le chancelier, ce vote des parlementaires est secret.
02:09Donc il n'y a aucun moyen de savoir vraiment qui n'a pas voté pour lui.
02:15On peut se douter que certains aspects du contrat de coalition
02:20ne plaisaient peut-être pas à certains au sein du SPD.
02:24Je pense en particulier à l'affaiblissement des politiques sociales,
02:28la remise en cause de certaines allocations.
02:31les positions beaucoup plus strictes en la matière.
02:34Je peux également penser à la ligne restrictive en matière d'immigration.
02:40Mais à l'heure actuelle, on ne le sait pas véritablement.
02:47Tous les événements qui contribuent à l'instabilité, au chaos,
02:51profitent de fêtes à l'AFD.
02:53Parce que ce vote négatif signifie finalement que la grande coalition
02:57n'est pas aussi forte qu'on aurait pu le penser.
03:00Cela démontre la faiblesse des grands partis du centre.
03:03Et tout ce qui démontre la faiblesse des grands partis du centre
03:06est quelque part un gain politique qui atterrit dans l'escarcelle de l'AFD.
03:11Cet échec au premier tour, c'est une vague de choc pour l'Allemagne,
03:14mais également pour un chancelier qui, déjà peu populaire,
03:17se retrouve encore plus affaibli.
03:19Sa coalition, c'est 328 députés.
03:21C'est à peine 12 de plus que la majorité absolue,
03:24ce qui lui laisse une marge de manœuvre assez réduite.
03:26Un faux départ pour celui qui voulait remettre l'Allemagne et l'Europe sur les rails
03:30dans un moment de bascule géopolitique, militaire et économique.

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