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Politique française d’expérimentation nucléaire : M. Édouard Fritch, ancien Président de la Polynésie française (en visioconférence)

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00:13:04Merci.
00:13:23Je vous propose de démarrer notre audition.
00:13:26Il est 20h30.
00:13:28Je ne sais pas. Est-ce que M. Fritsch nous entend?
00:13:35Bonjour, M. Fritsch.
00:13:51Alors, est-ce que M. Edouard Fritsch nous entend?
00:13:54C'est la commission d'enquête parlementaire.
00:14:10M. Fritsch.
00:14:16Il n'est pas connecté?
00:14:18Je viens d'envoyer un maillot.
00:14:20Parce qu'ils sont...
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00:14:52Quand est-ce qu'on sait s'il est connecté?
00:15:07Ah d'accord, donc ça vient de... D'accord. Merci.
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00:21:34Je voulais vous poser deux questions pour lancer la discussion. La première, vous avez eu des mots extrêmement forts, très importants au sujet des essais nucléaires le 15 novembre 2018 devant l'Assemblée de Polynésie française.
00:21:50Vous avez reconnu à ce moment, comme d'autres personnels politiques d'ailleurs de la Polynésie, avoir menti aux Polynésiens au sujet des essais nucléaires et de leur soi-disant innocuité. Vous avez fait preuve de sincérité ce jour-là.
00:22:06Alors pouvez-vous nous préciser le parcours intellectuel qui vous a conduit à vous prononcer de la sorte le 15 novembre 2018 ? Quel a été l'accueil de vos propos par vos pères en Polynésie, par le haut-commissaire de la République ou par le gouvernement français de l'époque et aussi par la population polynésienne ?
00:22:28Pouvez-vous nous en dire plus sur cette déclaration du mois de novembre 2018 ? Ensuite, en janvier 2019, ce sera ma deuxième question, vous avez signé une convention avec l'État français organisant la cession par l'État au pays d'un terrain permettant d'édifier demain le futur centre de mémoire des essais nucléaires en Polynésie française ?
00:22:54Ma question est simple. Quels doivent être selon vous les gestes à accomplir aujourd'hui pour que cette mémoire avance donc et soit même développée demain ?
00:23:05J'attache de l'importance à cette question parce qu'avec mes collègues, nous avons rencontré notamment des jeunes en Polynésie. Nous avons été à la rencontre d'un lycée, de jeunes lycéens.
00:23:15Et la question de la mémoire est assez vive, y compris chez les jeunes générations qui demandent à comprendre et à en savoir un peu plus.
00:23:26Voilà deux questions que je souhaitais vous poser. Mais avant, comme il s'agit d'une commission d'enquête parlementaire, dans un cadre très formel, je dois vous demander de prêter serment.
00:23:37C'est l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires qui impose aux personnes auditionnées de prêter serment, de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
00:23:53Je vais donc vous inviter, M. le Président Fritsch, à lever la main droite et à dire « je le jure ».
00:23:59Je le jure. Je dirais que la vérité, rien que la vérité.
00:24:05Merci à vous. Eh bien, écoutez, nous pouvons démarrer cette audition.
00:24:09Donc, si vous le voulez, vous pouvez démarrer par répondre à mes deux questions, vos propos du 15 novembre 2018 et également le futur centre de mémoire.
00:24:18Mais aussi, si vous avez préparé un propos liminaire, eh bien, nous vous écoutons et ensuite s'instaurera, comme à chaque fois, un échange avec les membres de la commission.
00:24:28Merci encore, M. Fritsch. Je vous laisse la parole.
00:24:33Merci bien, M. le Président. Bonjour à tous les collègues qui sont présents.
00:24:38Bien sûr que je suis heureux de retrouver aujourd'hui.
00:24:44Et oui, avant de répondre à vos questions, je souhaite faire quelques rappels et rappeler en particulier un élément de contexte essentiel, puisqu'il est beaucoup question du passé.
00:25:00Il s'agit de la situation de l'emploi et des activités économiques en Polynésie dans les années 60.
00:25:06À l'époque, on parlait plutôt de l'exploitation des mines de phosphate, de Macatéa, qui ont perduré jusqu'en 1966, de 1917 à 1966, et qui a marqué l'économie locale pendant près de 50 ans.
00:25:22Elle a mobilisé deux générations de plusieurs milliers de Polynésiens, constituant ainsi, pour la Polynésie, le principal employeur du territoire.
00:25:31En parallèle, vers la fin de l'exploitation de Macatéa, la construction de l'aéroport de FAA, lancé en 1959, a également été un chantier d'envergure.
00:25:42Avec la fermeture des mines de Macatéa, certains Polynésiens sont partis travailler dans les mines de nickel en Nouvelle-Calédonie.
00:25:49C'est le cas d'une de mes tantes, je cite parce que je veux que vous compreniez le sens pour moi de cet emploi créé par le CEP.
00:26:00Donc, c'était le cas d'une de mes tantes, soeur de mon père, qui a émigré avec sa famille en Nouvelle-Calédonie pour chercher du travail.
00:26:06Puis, en 1962, l'installation du CEP a été considérée par beaucoup de familles polynésiennes comme une nouvelle chance d'activité et d'emploi.
00:26:19Ainsi, la fin des années 60 a été marquée et il y a des bouleversements successifs majeurs qui ont profondément influencé les comportements et les choix de vie de la population.
00:26:30Il y a effectivement des problèmes sanitaires, mais il y a aussi des problèmes économiques et sociaux.
00:26:36C'est à cette époque que le salariat s'est développé, dessinant les contours du modèle économique contemporain de la Polynésie française.
00:26:47A mon avis, il était important, effectivement, que je vous le dis.
00:26:49La deuxième chose me concerne moi directement.
00:26:52Je suis issu d'une famille d'anciens combattants.
00:26:54C'est important. Nous parlons du nucléaire, nous parlons d'armes de dissuasion.
00:26:57Mon grand-père maternel, M. Marmarichemont, a été mobilisé pendant la Première Guerre mondiale avec d'autres amis, dont M. Pouwana Aopa, que vous connaissez sûrement.
00:27:09Mon grand-père paternel, côté de mon père, M. Arthur Fritsch, a été mobilisé dans l'armée américaine.
00:27:15Et ce, pendant la Deuxième Guerre mondiale, naissant derrière lui une famille orpheline de quatre enfants, dont mon père, qu'il ne reverra jamais.
00:27:24Moi-même, j'ai grandi aux Australes et j'ai été envoyé à Riti dès l'âge de sept ans pour suivre ma scolarité.
00:27:32Il n'y en avait pas. Il n'y avait pas d'école sur les Australes.
00:27:34Donc, j'ai commencé d'abord à l'école primaire, puis au collège et au lycée catholique, n'ayant pas trouvé de place dans l'enseignement public.
00:27:41En 1966, lorsque les essais atmosphériques ont commencé, j'étais élève, effectivement, au collège des frères de l'armée.
00:27:50J'avais 14, 15 ans. Il y avait des tirs de bombe à Mouroulois.
00:27:55C'était ainsi que les journaux relataient les événements à l'époque.
00:27:59Mais cela restait abstrait pour nous, bien sûr, jeunes adolescents.
00:28:03Et effectivement, pendant les périodes d'essais, nous avons continué, nous continuions à jouer dans la cour de récréation comme si de rien n'était.
00:28:11Aucun professeur ne nous expliquait ce qui se passait réellement autour de nous.
00:28:16Pas même ceux qui, plus tard, s'engageraient publiquement dans la cause antinucléaire.
00:28:22Je veux citer là le frère Maxime, qui était mon surveillant.
00:28:26Il n'y avait ni sensibilisation, ni mise en garde.
00:28:30C'était une forme d'indifférence générale.
00:28:34Habitant sous le toit de mon grand-père, je le rappelle, était un ancien de la Première Guerre mondiale,
00:28:39je me souviens bien qu'il m'expliquait qu'il ferait une âme de dissuasion suffisamment puissante pour arrêter toute forme de guerre.
00:28:48Effectivement, le vieux, en tant que témoin, la guerre est une horreur humaine, me disait-il.
00:28:53Dans ma mémoire d'adolescent, j'ai été marqué par le fait qu'en tant que diacre, grand-père de l'église protestante,
00:29:00il me disait que le chantier de Mouroua était une grande opportunité qui permettait aux membres de cette église
00:29:07d'assurer notamment le financement des constructions des édifices de culte.
00:29:12Je sais que ce n'était pas que chez les protestants, mais partout, parce que dans plusieurs de ces religions,
00:29:18effectivement, c'était une opportunité. Vous comprendrez que pour l'adolescent que j'étais,
00:29:25le CEP n'a jamais été un vrai problème. Ce n'était pas un problème. Bien au contraire,
00:29:31il faut aussi se souvenir que la société polynésienne des années 70 était très traditionnelle.
00:29:39On faisait confiance aux figures d'autorité, les aînés, les religieux, les responsables civils et politiques.
00:29:46Et puisque ces autorités ne disaient rien, on considérait que tout allait bien.
00:29:53On vivait aussi avec l'idée rassurante. Ça, c'est les images que nous avons reçues.
00:29:59On vivait avec cette idée rassurante que ces essais n'étaient pas dangereux.
00:30:03Dans les reportages diffusés à l'époque, à la télévision, à la presse, on voyait des spectateurs,
00:30:09ça je me rappelle, sur les atolls, équipaient simplement de lunettes de protection
00:30:13pour observer les tirs. Le message implicite, c'était que le seul risque concernait la lumière de l'explosion.
00:30:23Les essais souterrains sont ensuite venus, ont pris le relais, avec l'argument que cette méthode permettait
00:30:28un meilleur contrôle technique et de contenir les léchets radioactifs dans le basal.
00:30:32Ce discours a perduré jusqu'à l'arrivée des essais en 1966, et comme beaucoup de Polynésiens,
00:30:40j'ai été soulagé par la fin définitive des essais, je dois vous le dire.
00:30:50D'un côté, cela mettait un terme à une source constante de tensions politiques, de tensions sociales,
00:30:57notamment alimentées par le parti indépendantiste.
00:30:59De l'autre, cela a ouvré la voie à un nouveau partenariat avec l'État autour de la reconversion économique
00:31:07et sociale du pays. Nous en avons tous entendu parler, c'est dans ce cadre que s'en est
00:31:12plusieurs arrangements, plusieurs contrats avec l'État. La Charte de développement, je crois qu'il y a eu
00:31:18le FREP, il y a eu la DGDE, avec un soutien financier pérenne de 18 milliards de francs pacifiques
00:31:26par an. Donc voilà ce que je voulais vous dire en introduction. Maintenant, je vais effectivement
00:31:33répondre à votre question que vous avez effectivement reçue et notée concernant ma déclaration
00:31:40à l'Assemblée de Polynésie française le 15 novembre 2018. Donc, je voulais que je vous en parle.
00:31:48Effectivement, le déclic est survenu pour moi en 2007, lorsque le président Sarkozy, Nicolas
00:31:58Sarkozy, a publiquement reconnu qu'il y avait eu des victimes des essais nucléaires et que
00:32:05l'État devait en assumer la responsabilité. Vous imaginez le président de la République
00:32:11qui le reconnaît. Cette reconnaissance bien qu'exprimait avec prudence a marqué un tournant
00:32:16majeur. Cette parole, cette parole venant du sommet de l'État, résonnée comme un aveu
00:32:23de mensonge durant les décennies passées. C'était un choc. Elle ouvrait la voie à une
00:32:30parole officielle sur un sujet longtemps enfui, longtemps caché dans le silence ou l'auto-justification
00:32:37concrétisée en 2010 par la fameuse loi Mourin sur l'indemnisation des victimes.
00:32:45Lorsque je suis devenu président de la Polynésie française en fin 2014, j'ai très vite compris
00:32:51que la question nucléaire continuait et continuerait de fracturer notre société. Le sentiment d'injustice,
00:33:01le poids du silence des non-dits, des douleurs vécues par certaines familles, et je l'ai vécu moi-même
00:33:05aussi d'une partie de ma famille, et l'absence surtout d'une vérité claire alimentait une défiance
00:33:12persistante, surtout vis-à-vis de l'État bien sûr. En tant que catholique croyant et pratiquant,
00:33:19ma conscience me dictait de ne pas éruder ce sujet. Il fallait y faire face avec lucidité
00:33:27et responsabilité. Et voyez-vous, c'est dans ce contexte que lors d'une séance publique
00:33:34à l'Assemblée de Polynésie française le 15 novembre 2018, j'ai tenu ces mots forts que vous évoquez.
00:33:42Vous imaginez bien qu'il ne s'agissait pas que d'une provocation politique, car dans la salle,
00:33:49effectivement un certain nombre de politiciens étaient présents, M. Temarou et M. Gaston Floss étaient présents.
00:33:54Mais il s'agissait là d'un acte profondément sincère, une forme de repentance morale devant le peuple
00:34:04polynésien. J'ai reconnu que, comme beaucoup d'autres, j'avais relayé pendant des années une version
00:34:10édulcorée ou erronée de la réalité. Je l'ai fait. Je l'ai fait par ignorance et sûrement par confiance
00:34:20dans les autorités de l'époque. Et ainsi de l'avoir avoué publiquement, ce geste, je l'assume pleinement.
00:34:28Mais ce geste aujourd'hui, je l'ai fait et j'en assume toute la responsabilité. Bien entendu, mes propos ont été
00:34:35détournés par certains adversaires politiques, notamment ceux du Tarveni, qui les ont sortis de leur contexte
00:34:41pour m'accuser d'hypocrisie ou d'aveu tardif. C'est le jeu politicien habituel de ce parti. Mais je crois
00:34:49qu'une majorité de polynésiens a perçu la sincérité de ma démarche. Car peu, peu de responsables
00:34:55politiques, surtout sur des sujets aussi sensibles, auraient eu ce courage, auraient eu le courage
00:35:00de demander pardon et osent dire publiquement, parce qu'on l'a entendu. Ah oui, nous nous sommes
00:35:05trompés. Nous avons cru ce que nous avons dit. Je n'ai pas l'habitude de jeter la pierre sur les autres.
00:35:13Je parle de tous mes prédécesseurs ou de ceux qui étaient avant moi, mais j'estime que je dois
00:35:18passer par cette souffrance qui est l'aveu public. Et vous savez quoi ? Je vais vous le dire.
00:35:24J'en étais soulagé. Plutôt, ma conscience était soulagée. Et à partir de là, à partir de là,
00:35:30à partir de ce déclic, j'ai voulu que la Provinésie intensifie une démarche de justice et de vérité.
00:35:36En 2015, j'ai rétabli le lien avec l'association Mouroulois et Tato, en soutenant
00:35:43financièrement son action, bien sûr, pour accompagner les victimes de la démarche.
00:35:47En 2016, j'ai fait revenir Bruno Bariot, que vous connaissez sans doute, puisqu'on
00:35:53parlait beaucoup de ce monsieur, que j'estimais comme une voix éclairée, indépendante,
00:35:59capable d'apporter un éclairage, mais un éclairage sérieux et dépassionné sur ce dossier complexe.
00:36:05Cette décision a d'ailleurs été rendue possible grâce à la relation de confiance
00:36:10nouée avec M. John Doon, un homme d'église et figure respectée de Mouroulois et Tato.
00:36:16John Doon, un des premiers témoins du premier rattache, du premier essai nucléaire,
00:36:22Al-Dabéron. Mais ce travail s'est aussi heurté à de fortes résistances.
00:36:28Je me souviens notamment des vives attaques subies par M. Bariot de la part de l'association
00:36:341993 qui contestait ses analyses et ses données.
00:36:38Voyez-vous, cela montre à quel point ce dossier nucléaire est devenu, au fil du temps,
00:36:44le réceptacle de nombreux fantasmes, d'interprétations, parfois exagérées, voire manipulées,
00:36:51qui contribuent, en fin de compte, à entretenir la confusion et la division.
00:36:56Tout y était. Tout y était. Les religions, les catholiques, les protestants, les associations,
00:37:02les partis politiques. La Polynésie était divisée.
00:37:07Et c'est justement pour dépasser ces oppositions stériles que j'ai lancées en 2021,
00:37:13la démarche Rekotika. Justice et vérité en Poumoutou.
00:37:18Archipel où les essais ont eu lieu. Rekotika.
00:37:23Confient une personnalité polynésienne incontestée, M. Jouel Alain.
00:37:27Mon ambition était simple. Je vous le dis clairement.
00:37:32Mon ambition était d'apaiser, réconcilier et surtout faire émerger une mémoire partagée
00:37:39des faits établis. Car sans vérité, il ne peut y avoir de justice.
00:37:44Et sans justice, il ne peut y avoir de paix durable.
00:37:48Alors, voici les explications que je peux vous donner sur cette déclaration,
00:37:53effectivement, qui a fait vous bouger beaucoup, beaucoup de choses.
00:37:59Maintenant, je vais répondre à la deuxième question que vous m'avez posée.
00:38:02Effectivement, il s'agit de la Convention avec l'État organisant la session
00:38:07au pays, des terrains permettant d'édifier le futur centre de mémoire
00:38:14des essais nucléaires en Polynésie.
00:38:18Oui, effectivement, ce centre de mémoire était pour moi fondamental.
00:38:23Fondamental. Je suis originaire des îles.
00:38:26Je suis venu à l'école à 7 ans. Je ne sais rien de toute cette histoire.
00:38:30Et je ne veux pas que les enfants de demain subissent le même sort.
00:38:34Donc, ce centre de mémoire est une des principales revendications,
00:38:38notre revendication à nous, celle des associations concernées
00:38:41par les essais nucléaires. Et je soutiens évidemment de toutes mes forces
00:38:45cette initiative. Lors de mon mandat en tant que président de l'Assemblée
00:38:49de Polynésie française, je n'ai pas été trois fois, je n'ai pas eu trois mandats
00:38:54de président de Polynésie. J'étais un mandat, effectivement, à l'Assemblée
00:38:57de Polynésie française. Et j'ai pris l'initiative à cette époque
00:39:00de préserver le site que vous avez dû visiter à l'Assemblée,
00:39:06morouloi.org, créé par Oscar Temaru, avec la collaboration précieuse
00:39:10de Bruno Marion. Bien que ce site n'ait pas été totalement achevé
00:39:16et présente certains partis pris idéologiques, j'ai fait le choix
00:39:23de ne pas exercer de censure et de maintenir dans son état.
00:39:26Car il avait sa place. Il avait sa place dans le débat public.
00:39:31Cependant, dès qu'un consensus a été atteint entre les parties prenantes,
00:39:35les associations, l'État, le pays, concernant la création du centre de mémoire,
00:39:40j'ai ressenti la nécessité de fonder son contenu sur des faits solides,
00:39:46vérifiables et incontestables. Il ne s'agissait pas de simplement poser
00:39:49un monument de mémoire, mais bien sûr de bâtir un lieu de vérité
00:39:54où l'histoire du nucléaire en Polynésie serait racontée de manière
00:39:58objective et rigoureuse, loin de toute manipulation idéologique.
00:40:04Je suis heureux que depuis août 2024, notre président Brudelson ait relancé
00:40:10le projet du centre de mémoire, le fameux terrain de 3400 m2
00:40:15qui nous a été cédé par l'État, qui était occupé par le commun.
00:40:20Et ce, en mai 2020, c'est un symbole de cet engagement dédié,
00:40:24engagement de l'État aussi, dédié à la mémoire et à la vérité.
00:40:29Je tiens à saluer ici, permettez-moi, de le faire, le travail essentiel
00:40:34qui a été mené par Yolande Vernodan.
00:40:36Madame Yolande Vernodan, qui était le chef de la délégation aux essais nucléaires
00:40:42et qui a animé les comités scientifiques et architecturaux associés à ce projet.
00:40:47Je vous ai décrit l'ambiance qu'il y avait, je vous assure qu'elle a fait
00:40:50un travail fantastique.
00:40:52Sous sa direction, la délégation a engagé une collaboration fructueuse
00:40:57avec les chercheurs, les universitaires pour mener une analyse scientifique
00:41:03approfondie sur ce sujet.
00:41:06Cette approche est primordiale, car le centre de mémoire, appelé aussi
00:41:10Pou Mahara, ne pourrait avoir de légitimité et d'utilité auprès des Polynésiens
00:41:15et en particulier des jeunes générations, que si son contenu est fondé
00:41:20sur des données inévitables.
00:41:22Il est donc crucial que ce centre ne soit pas l'objet de débats idéologiques
00:41:27ou de contenus partisans.
00:41:30Son objectif doit être clair, transmettre la vérité sur les essais nucléaires
00:41:35sans phares ni altérations.
00:41:37Pou Mahara doit être un lieu de mémoire où l'histoire est préservée
00:41:42dans sa vérité la plus pure, permettant aux générations futures
00:41:46de comprendre les événements du passé.
00:41:49Les événements passés, du passé, dont toute leur complexité
00:41:53sans manipulation.
00:41:57Je crois avoir répondu à vos questions, M. le Président.
00:42:01Merci.
00:42:04Effectivement, vous avez bien répondu précisément à mes deux questions.
00:42:08Alors, sans plus attendre, je laisse la parole à Mme la rapporteure,
00:42:11M. Réda Arbelot, qui est à mes côtés.
00:42:13Et ensuite, viendront probablement les questions des députés présents.
00:42:18Mme la rapporteure, je vous donne la parole.
00:42:22Merci, M. le Président.
00:42:23M. le Président Fritsch-Yorana, merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:42:29Merci aussi pour les réponses que vous avez données aux deux questions
00:42:35du Président de la Commission.
00:42:37Je vais revenir sur le 15 novembre 2018,
00:42:43parce que beaucoup de Polynésiens nous ont posé la question
00:42:47et continuent à se poser des questions.
00:42:50Donc, vous parlez d'abord d'un déclic en 2007.
00:42:54Pourquoi avoir attendu plus de 11 ans avant de faire cette déclaration ?
00:43:02Pourquoi ce temps a été nécessaire pour vous ?
00:43:06Enfin, expliquez-nous quel a été justement ces 11 ans avant de faire cette déclaration
00:43:11à laquelle vous teniez temps pour une repentance morale ?
00:43:18Donc, voilà, ça, c'est ma première question.
00:43:24Ensuite, quand vous parlez de mensonge, vous avez parlé d'ignorance,
00:43:28mais est-ce qu'il y a des éléments ou des sujets sur lesquels vous avez menti précisément ?
00:43:38En fait, menti, quand bien même par ignorance, mais sur quoi avez-vous menti précisément ?
00:43:44Que saviez-vous, vous qui étiez donc aux manettes,
00:43:49que saviez-vous que les Polynésiens ne savaient pas ?
00:43:53Qui vous donnait les vraies informations ?
00:43:56Et est-ce qu'on vous a demandé de vous taire ?
00:44:01Est-ce qu'on vous a demandé de dissimuler ?
00:44:03Vous parlez d'édulcoration.
00:44:05Est-ce que ça a été demandé ou vous l'aviez fait de vous-même
00:44:08ou on vous a incité à le faire ?
00:44:10Et si c'est le cas, qui vous l'a demandé ?
00:44:13Est-ce qu'on vous a demandé de travestir ou de dénaturer les informations ?
00:44:17C'est important pour la Commission de savoir si les autorités locales,
00:44:21ce qu'elles savaient et ce qu'on leur demandait de transmettre ou pas.
00:44:27Voilà.
00:44:28Ensuite, j'aurai une deuxième question sur cette époque.
00:44:32Allez-y, M. le Président, si vous voulez bien répondre à cette première question.
00:44:36Merci.
00:44:39Alors d'abord, je voudrais vous dire qu'effectivement,
00:44:42comme je l'ai dit tantôt,
00:44:45nous avions peu d'informations,
00:44:49je dirais sur le sujet lui-même.
00:44:54La rétention d'informations a été faite pratiquement par tout le monde,
00:44:58puisque je vous citais tantôt ma rencontre
00:45:02et mes discussions avec M. John Doome,
00:45:06qui effectivement m'a raconté l'histoire qu'il a vécue lui-même
00:45:12en tant que premier témoin à Rikitea et à la suite du premier tir,
00:45:21effectivement, je me suis dit que là, la vérité doit se savoir.
00:45:28Bien sûr que j'en ai utilisé le mot mentir pour ce qui me concerne.
00:45:31C'est une vérité que je ne connaissais pas.
00:45:34Je l'ai appris avec le temps.
00:45:35Onze ans, vous savez, je ne suis pas le seul à mettre autant de temps.
00:45:41D'autres qui étaient aussi informés de ce qui se produisait sur Mourbois,
00:45:47jusqu'à aujourd'hui, n'ont pas souhaité dire ce qu'ils avaient en mémoire.
00:45:55Ils n'ont pas avoué comme je l'ai fait.
00:45:57Ok, je vous ai dit au début, et c'est la raison pour laquelle je voulais vous parler de mon passé,
00:46:02je ne voulais pas vous parler de moi-même en tant que chrétien,
00:46:07c'est une vérité que je ne pouvais pas effectivement garder plus longtemps.
00:46:11Onze ans, oui, peut-être onze ans, je ne sais pas,
00:46:13je n'ai pas calculé exactement combien de temps je l'ai gardé en moi.
00:46:17Mais en tous les cas, j'attendais d'avoir des précisions sur ce qui s'est réellement produit
00:46:20que je n'ai toujours pas aujourd'hui.
00:46:23Là où j'ai avoué avoir menti, c'est d'avoir été le relais
00:46:27de mensonges qui ont été proférés à l'époque,
00:46:31puisqu'il est démontré aujourd'hui, et c'est le président de la République lui-même qui le dit,
00:46:35que ces essais se sont produits avec des conséquences.
00:46:38Donc, personne ne m'a demandé de me taire.
00:46:41Personne ne m'a demandé de parler.
00:46:43Je suis suffisamment grand aujourd'hui pour le faire,
00:46:47mais je vous confirme que cette décision a été prise
00:46:52que par mes propres soins, et j'étais le seul à le faire,
00:46:57et j'en porte toute la responsabilité.
00:46:59Bien sûr que, vous savez, savons-nous encore aujourd'hui,
00:47:05la preuve c'est votre existence, une commission d'enquête à l'Assemblée nationale,
00:47:08combien de temps après la fin des essais,
00:47:12nous tenons aujourd'hui une commission sur les essais nucléaires à l'Assemblée nationale.
00:47:17Alors que c'est un sujet d'État, puisque vous découvrez de jour en jour,
00:47:21et ce n'est pas mon témoignage qui vous rapporte la vérité,
00:47:25c'est ce que vous avez dans vos archives,
00:47:26et c'est la raison pour laquelle je m'étais battu,
00:47:28pour que les archives nationales soient ouvertes aux Polynésiens,
00:47:32que nos étudiants, que les Polynésiens, d'une façon,
00:47:35ne la puissent accéder, parce que cette vérité, nous devons la connaître.
00:47:38Donc, voilà, j'ai avoué effectivement avoir caché certaines informations
00:47:44que j'ai eues comme ça, par accident, dès lors où j'ai rencontré certaines personnes,
00:47:49mais personne ne me l'a effectivement dit, ou je n'ai pas été forcé à le faire.
00:47:57Madame la rapporteure, vous avez une autre question ?
00:48:00Oui, et ce sera la dernière sur cette déclaration, M. le Président.
00:48:04Vous avez dit à cette occasion aussi, j'ai fait partie de cette bande.
00:48:08Donc, sachez que pour la Commission, c'est important,
00:48:12même si vous avez raison, la vérité se trouve dans les archives,
00:48:17mais c'est important aussi pour la Commission de savoir
00:48:20quelles étaient les relations qu'il y avait entre le gouvernement central,
00:48:26le CEP et les autorités locales.
00:48:28Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, votre témoignage est important,
00:48:31votre témoignage est important en tant que Polynésien,
00:48:35mais aussi en tant que dirigeant et autorité locale.
00:48:41Donc, voilà, vous dites à cette occasion, j'ai fait partie de cette bande.
00:48:45Qui d'autre désignez-vous comme faisant partie de ce groupe ?
00:48:51Je suis, vous le savez, je suis un homme fidèle.
00:48:56La bande à laquelle j'appartenais dès mon plus jeune âge,
00:48:59quand j'ai mis mes pieds en politique, c'est la bande de M. Gaston Flos.
00:49:04Bien sûr, c'est le tarot et là où il a-t-il.
00:49:05J'y suis resté 35, 36, 37 ans, je crois,
00:49:09et je n'ai bougé que lorsqu'on m'a jeté de ce...
00:49:11C'est de cette bande-là que je parlais.
00:49:13Je parlais du parti politique auquel j'appartenais.
00:49:16Effectivement, le mot bande peut être sujet à réflexion, à interprétation.
00:49:24Mais bien sûr, je parlais du groupe, de la famille à laquelle j'appartenais,
00:49:28qui est le Tawen Ahuilatira.
00:49:31Pour répondre à la deuxième question que vous posez,
00:49:34qu'est-ce qui s'est dit entre vous, les responsables politiques de l'époque ?
00:49:37Je pense que, vous savez, dans une famille, lorsqu'on est bien organisé,
00:49:42c'est le chef de famille qui discute,
00:49:44ce n'est pas les autres membres de la famille qui viennent à la table de discussion
00:49:48ou à la table de négociation.
00:49:50Je suis incapable de vous dire aujourd'hui ce qui s'est dit
00:49:52entre M. Mitterrand et M. Gaston Flos,
00:49:56entre M. Jacques Chirac et M. Gaston Flos,
00:50:00entre les différents présidents qui ont défilé
00:50:02et qui ont géré cette histoire de Mouroulois.
00:50:06Je suis incapable de vous le dire.
00:50:12Oui, alors, on poursuit les questions, M. le Président,
00:50:23avant de revenir vers Mme la rapporteure.
00:50:24Question des députés. D'abord, Mme Boinet,
00:50:27députée du Doubs que vous connaissez,
00:50:29qui connaît bien la Polynésie
00:50:30et qui a fait partie de la délégation
00:50:32de notre déplacement il y a un mois.
00:50:36Mme Boinet, je vous passe la parole.
00:50:38Oui, bonsoir, M. le Président.
00:50:41J'aurai deux premières questions peut-être
00:50:45et puis on verra si d'autres questions surviennent
00:50:49au hasard des échanges.
00:50:51La première concerne le développement économique
00:50:54de la Polynésie.
00:50:55Vous avez évoqué les phosphates à Macatéa,
00:50:59les personnes qui quittaient la Polynésie
00:51:03pour la Calédonie pour aller travailler
00:51:05dans le secteur du nickel.
00:51:06Le CEP, ça a été une aventure d'une autre échelle
00:51:10pour la Polynésie, avec des bouleversements considérables,
00:51:14démographiques, puisqu'il y a eu beaucoup
00:51:15de déplacements de population,
00:51:17des atolls des Tuamotous vers les zones des Essais
00:51:20ou vers Tahiti, par exemple.
00:51:23Des bouleversements économiques, sociaux, culturels.
00:51:26Et puisque vous avez eu beaucoup de responsabilités
00:51:30à l'échelle du pays, que ce soit en tant que Président
00:51:33de l'Assemblée ou en tant que Président
00:51:35de l'exécutif polynésien,
00:51:38quel regard portez-vous sur les conditions
00:51:41dans lesquelles l'activité s'est étiolée
00:51:44et puis a disparu ?
00:51:46Et comment vous jugez finalement l'apport
00:51:49de ces activités au développement de la Polynésie ?
00:51:52Ce serait ma première question.
00:51:54Ma deuxième question, puisque vous avez évoqué
00:51:56à plusieurs reprises les informations éparses
00:51:59dont vous disposiez, qui ne devaient pas être
00:52:01si éparses que ça quand vous étiez Président
00:52:03de l'Assemblée ou Président de l'exécutif.
00:52:06C'est-à-dire qu'il y avait quand même tout un tas
00:52:07d'analyses qui étaient faites, d'activités
00:52:10qui étaient conduites par les autorités militaires,
00:52:13par le CEA, par des scientifiques.
00:52:16Quelle était la nature de vos relations avec le CEA ?
00:52:20Est-ce que vous aviez des interlocuteurs
00:52:22qu'il était facile d'interroger,
00:52:24qui pouvaient commenter pour vous des résultats d'analyse
00:52:27et vous expliquer quelles en étaient les conséquences,
00:52:30par exemple, sanitaires ?
00:52:32Comment et dans quelles conditions a-t-il été décidé
00:52:36de prendre en charge la compétence santé ?
00:52:39En fait, je connais la réponse à cette question,
00:52:41mais avec, je dirais, quelle a été la nature
00:52:46de la discussion autour de ces questions de transfert
00:52:49des activités de santé, s'agissant notamment
00:52:50et de la prise en charge des éventuelles conséquences
00:52:53financières, sanitaires, des séquelles, des essais ?
00:53:00Alors, Président, deux questions de Mme Bonnet.
00:53:03D'abord, l'une liée au développement économique
00:53:06de la Polynésie et la seconde sur les relations
00:53:11avec le CEA lorsque vous étiez président.
00:53:14C'est à vous. Merci.
00:53:20Pour ce qui concerne mes relations avec le CEA,
00:53:26je pense qu'il y a effectivement un décalage dans le temps.
00:53:31Le CEA était parti lorsque je suis même devenu président
00:53:34de l'Assemblée.
00:53:35Bien sûr, quand j'ai été président de la Polynésie française,
00:53:39j'ai eu très, très peu de contact avec les différents responsables
00:53:43du CEA et que, donc, je n'ai eu fort peu, sinon aucune occasion
00:53:51de pouvoir les interroger.
00:53:53Sinon, lorsque nous avons tenu la réunion de Recotica à Paris,
00:54:02où, effectivement, le Président Macron nous avait promis
00:54:06la présence des responsables du CEA lors de cette réunion
00:54:11où l'État, effectivement, était président.
00:54:14Mais sinon, je n'ai pas eu de relation particulière
00:54:19parce que c'était la fin des décès, date de 1996.
00:54:24Moi, je suis arrivé, je crois que c'était en 2016,
00:54:26à l'Assemblée de Polynésie française en tant que président.
00:54:30Et puis, voilà, en tant que président de la Polynésie en 2014
00:54:37et je crois qu'en 2014, 2008, je crois, un président de l'Assemblée.
00:54:44Non, je n'ai pas eu, pour résumer, je n'ai pas eu de contact avec eux.
00:54:50Alors, sur le problème de la compétence de la santé, effectivement,
00:54:53alors, d'abord, les répercussions économiques,
00:54:56mais bien sûr que, je le disais dans mon intervention tantôt,
00:55:00on parle beaucoup des conséquences sanitaires des essais nucléaires.
00:55:04Les conséquences sociales et économiques sont, bien sûr,
00:55:07d'une importance beaucoup plus grande, à mon avis,
00:55:09puisque cela a complètement bouleversé le système économique
00:55:14de la Polynésie française et nous sommes devenus de plus en plus
00:55:17un système économique de courtois.
00:55:20Et vous le savez, le sujet a des difficultés s'en ont aujourd'hui
00:55:25après la crise de la COVID.
00:55:27Mais il faut dire que, et là, je regarde, j'ai un regard sur les anciens
00:55:32qui ont vécu cette période du CREB en Polynésie française,
00:55:37l'arrivée massive de cet argent sur le pays,
00:55:41l'offre d'emploi qui a été faite aux Polynésiens,
00:55:45bien sûr, a attiré les Polynésiens des archipels qui sont venus d'abord sur Tréhidi.
00:55:52On y retrouve encore aujourd'hui des descendants dans certains des quartiers
00:55:56de propriété de Piret et de Fahad.
00:55:58Et puis, bien sûr, l'idée de venir à Tréhidi pour gagner de l'argent
00:56:04et subvenir aux besoins de sa famille a été partagée par une grande partie
00:56:09de cette population.
00:56:12Sur le transfert de la compétence de la santé, je n'ai pas vécu les discussions
00:56:20qui ont eu lieu avec l'État là-dessus.
00:56:22Bien sûr qu'aujourd'hui, la santé étant de compétence territoriale
00:56:26et le territoire se tournant vers l'État aujourd'hui d'une façon
00:56:30effectivement active, moi-même, j'ai pu obtenir de l'État une compréhension
00:56:34venant soutenir le pays en matière de fonctionnement même de l'hôpital.
00:56:40Oui, je me pose aussi moi-même la question sur les vraies raisons
00:56:46qui ont fait que le pays a demandé à avoir la compétence de cette santé
00:56:49qui aujourd'hui nous coûte excessivement cher.
00:56:56Une question d'un autre député, M. Johan Gillette,
00:57:03qui a aussi fait partie de notre délégation en déplacement en Polynésie.
00:57:08Chers collègues, députés du Gard, c'est à vous.
00:57:12Oui, M. le Président, bonjour et merci de participer à cette audition.
00:57:17J'ai deux questions assez rapides.
00:57:22Durant votre mandat, vous avez été, on peut le dire, je pense,
00:57:25un interlocuteur central de Paris, je dirais même un interlocuteur privilégié
00:57:30sur la question des essais nucléaires.
00:57:33Vous avez plaidé notamment pour une reconnaissance accrue des conséquences
00:57:37des essais nucléaires.
00:57:38et votre action a été largement marquée par une volonté de conciliation.
00:57:45Lors de votre mandat, quels engagements ont été pris par l'État
00:57:51qui aurait été tenu et quels engagements ne l'auraient pas été ?
00:57:57Est-ce que vous pourriez nous le dire ?
00:57:58Et selon vous, quelle est, et là je parle plutôt au sage que vous êtes,
00:58:06entre guillemets, avec l'expérience que vous avez,
00:58:09quelles sont selon vous les priorités aujourd'hui pour continuer
00:58:17à avoir une Polynésie apaisée, qui se souvient évidemment de ce qui s'est passé,
00:58:26mais qui regardent avant tout vers l'avenir ?
00:58:31Alors, bien sûr, M. le député, merci beaucoup pour vos questions.
00:58:41L'État a pris un engagement essentiel, à mon avis, dès le départ,
00:58:46c'est celui d'accompagner la Polynésie dans les réparations dues
00:58:52au titre des essais nucléaires.
00:58:54Les réparations, vous le savez, on en a parlé, il y a les réparations sanitaires,
00:58:58il y a les réparations économiques, sociales, il y a plusieurs sujets
00:59:01qui aujourd'hui, effectivement, convergent vers la problématique
00:59:07du changement de vie apporté à la Polynésie française avec ces essais nucléaires.
00:59:12L'engagement, les engagements qui ont été pris par les différents présidents
00:59:15de la République ont été tenus d'une façon générale.
00:59:20Ce qui, aujourd'hui, par exemple, tout ce qui a été dit et par M. François Hollande
00:59:25et par M. Macron sont soit en chantier, c'est-à-dire en voie d'exécution,
00:59:31pour certains même sont faits.
00:59:32On parlait du centre de mémoire dernièrement, c'est fait.
00:59:36Lorsque nous avons discuté à Paris, lors de l'Ecotica, de la mise à disposition
00:59:44des archives, c'était un élément essentiel pour la compréhension des essais nucléaires,
00:59:49ces archives, aujourd'hui, ont été mises à disposition.
00:59:52Il reste peut-être quelque chose, et là, je suis aussi concerné,
00:59:56parce que j'ai de la famille.
00:59:59Tout ce qui se passe là, c'est l'indemnisation de nos malades.
01:00:02Vous savez, j'ai toujours trouvé, je l'ai dit à Paris,
01:00:07j'ai trouvé que c'était scandaleux, en fin de compte,
01:00:11que quelqu'un qui a travaillé à Mouroulois, qui a servi l'État à Mouroulois,
01:00:15aujourd'hui atteint d'un cancer sur la liste des cancers déclarés et recevables aujourd'hui,
01:00:23soit encore obligé d'apporter la preuve qu'il a été, etc.
01:00:27Ce monsieur qui a servi l'État doit être dédommagé immédiatement,
01:00:31et aujourd'hui, nous avons à faire face à des descendants
01:00:35qui avaient des parents qui ont travaillé sur Mouroulois
01:00:39et attendent encore aujourd'hui qu'il soit...
01:00:41Je pense que là, il aurait fallu que l'on soit un peu plus réactif
01:00:46et que, compte tenu du fait qu'il y ait une reconnaissance au plus haut niveau de l'État,
01:00:51les moyens devaient être mis en place pour venir dédommager.
01:00:55Autre chose qui me tracasse un petit peu sur les engagements de l'État,
01:01:01c'est celui du remboursement des frais engagés par la CPS,
01:01:05par la Caisse de prévoyance sociale locale, par la Sécurité sociale,
01:01:08qui a effectivement remboursé les soins des personnes qui ont été malades,
01:01:13qui ont été touchées par les conséquences sanitaires des essais nucléaires à Mouroulois.
01:01:18Alors, aujourd'hui, je dois avouer que ça a pris un peu de temps
01:01:23parce que je me rappelle très bien, je l'avais vu à la fin de son mandat,
01:01:27que M. Hollande s'était engagé pour qu'il y ait une discussion.
01:01:30On remonte au mandat de M. Hollande.
01:01:33Et là, jusqu'à aujourd'hui, nous sommes en train de discuter.
01:01:36Vous savez, cette histoire de justice et vérité,
01:01:42elle est issue aussi du fait qu'on a l'impression, malgré tout,
01:01:45qu'on a tourné en rang et que certains y trouvaient avantage à ce que l'on tourne en rang.
01:01:50On a été là tous.
01:01:52Je ne parle pas que de l'État, je parle de chez nous aussi, en Polynésie.
01:01:56Lorsque l'on prend le cas de la CPS, par exemple,
01:02:00je me rappelle très bien que j'avais demandé à l'époque à la CPS
01:02:02de nous faire un état de dépense.
01:02:04Cet état de dépense, nous ne l'avons jamais eu d'une façon précise.
01:02:08Elle est partie à 18 milliards en premier temps,
01:02:12c'est monté à 35 milliards.
01:02:14Aujourd'hui, je crois qu'on est à 100 milliards.
01:02:16Il y a un problème là, il y a un problème de référentiel.
01:02:19Il nous faut effectivement, et là, avec l'État sur lequel ce sujet devait se discuter,
01:02:25avec l'État, nous n'avons pas réussi, et nous ne réussissons pas encore aujourd'hui
01:02:28à sceller les différents paramètres nécessaires et suffisants
01:02:31pour que l'on se mette enfin d'accord sur la montagne.
01:02:34Je crois que l'État, effectivement, a pris l'engagement de rembourser la CPS,
01:02:39de rembourser ce qu'il doit à la CPS.
01:02:42Mais en face, nous avons nous aussi des problèmes pour que nous puissions enfin offrir à l'État
01:02:47des chiffres qui soient acceptés et qui ne soient plus discutables comme ils sont aujourd'hui.
01:02:52En résumé, j'ai envie de vous dire, M. le député, que l'État tient ses engagements.
01:03:03Il y a un problème de vélocité, un problème de rapidité,
01:03:06un problème, effectivement, entraîne beaucoup.
01:03:09Et c'est peut-être ce qui agace un peu les Polynésiens,
01:03:13c'est qu'on fait beaucoup de sur place dans cette affaire.
01:03:16Merci, M. le Président.
01:03:19Merci. Je redonne la parole à Mme la rapporteure.
01:03:26Merci, M. le Président.
01:03:28M. le Président Fritsch, je souhaitais parler des atolls de Mururua et Fongataufa,
01:03:35puisque le 6 février 1964, et vous le savez comme moi,
01:03:38ils ont été cédés gracieusement à l'État par la Polynésie française.
01:03:42Alors, dans le cas de votre portefeuille, comprenant la reconversion des sites militaires de 2009 à 2011,
01:03:49vous aviez ce portefeuille en tant que ministre.
01:03:52Et ensuite, comme président de la Polynésie française, de 2014 à 2023,
01:03:57avez-vous eu des discussions, avez-vous proposé à l'État de coopérer sur un projet de réhabilitation des anciens sites du CEP ?
01:04:04Et à votre avis, aujourd'hui, quel projet serait envisageable, selon vous, concernant ces atolls ?
01:04:12Alors, effectivement, les atolls de Mururua et Fongataufa ont été cédés,
01:04:28enfin, je ne sais pas si on peut utiliser le terme cédés,
01:04:31mis à disposition de l'État par une commission permanente de l'Assemblée de Polynésie française,
01:04:39qui a prévu, effectivement, certaines conditions de retour de ces biens.
01:04:47Aujourd'hui, nous en avons discuté, je me rappelle, je ne sais plus à quelle occasion,
01:04:52mais on a discuté de cela avec les responsables de l'État.
01:04:56Et c'est là, effectivement, que nous avons appris et a eu la précision
01:04:59sur le retour conditionné par la disparition du centre d'expérimentation du Pacifique.
01:05:05Le CEP existant toujours en quantité, effectivement, ces atolls sont toujours sous la gestion de l'État.
01:05:17Alors, je vais, effectivement, dans le cadre de la reconversion et de la redynamisation économique
01:05:27à des anciens sites du CEP que j'ai salués avec, effectivement,
01:05:34je trouve que l'État a, effectivement, là joué un jeu intéressant pour les communes
01:05:39de Piret, de Faha, de Haroué, de Mahina, comme vous le savez,
01:05:44même pas été, tard avant même.
01:05:46Donc, l'État a consenti à ce niveau-là des efforts significatifs.
01:05:50Pour le rappeler, c'était une session gratuite de plusieurs terrains jusqu'à 5 hectares à Mahina.
01:05:57Je vous demande de vous référer au prix du mètre carré, puisque vous êtes venus là,
01:06:01je pense que vous le savez.
01:06:02C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent qui sont effectivement mis en jeu.
01:06:07Et ceci devait permettre aux communes concernées de s'approprier ces espaces
01:06:11pour des projets structurants.
01:06:13En parallèle, il faut dire aussi que l'État a mobilisé des moyens financiers conséquents
01:06:20pour financer des études prospectives économiques, que faire, comment faire,
01:06:26évaluer la faisabilité des projets et engager surtout la déconstruction
01:06:31des bâtiments militaires présents sur les sites.
01:06:34J'en parle avec beaucoup d'aisance parce que j'ai eu affaire à cette difficulté
01:06:37sur la commune de Piret, puisque j'ai hérité du bâtiment du commandement supérieur
01:06:42des armées lors des essais nucléaires, ici à Piret.
01:06:46Lorsqu'il y avait de l'ambiance, l'État, effectivement, a également consenti
01:06:51à des rallonges budgétaires pour garantir la remise en état complète
01:06:54du terrain et des bâtiments afin que ce terrain soit propre.
01:06:59S'agissant, par contre, des atolles de Mourbois et Fongatofa,
01:07:03comme je viens de vous le dire, nous avons regardé le statut juridique.
01:07:09Nous pensions, effectivement, comme je vous l'ai dit,
01:07:13qu'à l'arrêt des essais, cette ère reviendrait de droit à la Polynésie française.
01:07:19Et donc, après bonification, on s'est retrouvés, effectivement,
01:07:23avec cette condition de l'existence ou de la disparition du centre
01:07:27d'expérimentation du Pacifique.
01:07:29Mais à ce jour, le CEP n'est pas formellement dissous.
01:07:34Il continue d'exister et notamment pour, et c'est là l'importance, à mon sens,
01:07:40lorsqu'on pose la question de retour ou pas de Mourbois et Fongatofa au pays,
01:07:47le CEP continue d'exister et à assurer surtout la surveillance environnementale
01:07:52et la sécurité des sites à Mourbois.
01:07:55La question que je me pose et qui se pose à tous, il est double.
01:08:01Nous, concernons-nous, Polynésie, avons-nous les capacités techniques,
01:08:04humaines et financières si ces îles nous revenaient pour assurer seule cette surveillance ?
01:08:10Et surtout, est-ce souhaitable ?
01:08:12Ma réponse, en tant qu'ancien président, et sans équivoque, c'est non.
01:08:17Ces responsabilités doivent continuer de la relever de l'État.
01:08:22Les réparations environnementales, sanitaires, économiques liées aux essais nucléaires
01:08:26relèvent des obligations morales et politiques juridiques de la République,
01:08:32telles qu'elles ont d'ailleurs été inscrites dans notre statut d'autonomie
01:08:36et nous avons veillé à ce que ça soit inscrit dans ce statut.
01:08:40Mais cela étant dit, la Polynésie ne doit pas être simplement spectatrice.
01:08:46Lors des travaux de la mission Rekotika à Paris, nous avons proposé une orientation nouvelle.
01:08:52Nous attendons qu'elles soient prises en compte et que les choses voient le jour,
01:08:56mais je vais proposer de faire de Mourourou à Ifangatofa des lieux de recherche scientifique avancés.
01:09:04Ces atolles pouvaient devenir des laboratoires naturels uniques,
01:09:10pour l'étude de la résilience des écosystèmes soumis à des agressions extrêmes.
01:09:15Et un tel projet permettrait de valoriser scientifiquement nos territoires,
01:09:21tout en y associant pleinement notre jeunesse.
01:09:24Les doctorants polynésiens pourraient, par exemple, y mener des recherches d'intérêt mondial,
01:09:28en lien avec les enjeux environnementaux.
01:09:30Et c'est à l'amende, aujourd'hui, vous le savez, les enjeux climatiques et technologiques de notre époque.
01:09:37Je reste convaincu que cette voie de la connaissance et de la recherche est porteuse d'avenir.
01:09:42Elle permettrait, à mon sens, de transformer un héritage lourd,
01:09:46lourd, on a un levier de savoir, d'innovation et, j'ai envie même de dire, de dignité retrouvée.
01:09:55Voilà, comment je vois, je perçois, madame la députée, pour ce qui nous concerne, en tous les cas,
01:10:02l'avenir de Fangatofa et Mouroua.
01:10:08Bien, madame, la rapporteure veut rebondir et puis ensuite, on prendra peut-être une dernière question
01:10:16et on pourra conclure cette audition.
01:10:19Oui, alors, c'est une très belle idée, le laboratoire naturel, je dirais.
01:10:23Pourquoi ça n'a pas été fait ?
01:10:26Est-ce que vous avez eu cette discussion avec l'État ?
01:10:31Et voilà, ça n'a pas du tout été évoqué dans notre enquête par l'État ou par le CEA ou l'armée.
01:10:39Est-ce qu'il y avait eu un début d'études ou d'échanges avec le pays sur un tel projet ?
01:10:51Ce projet dont je vous faisais étapes tantôt est un projet que j'ai souhaité soumettre à la réunion que nous avons tenue à Paris avec les CODICA.
01:11:06J'avais profité de la présence, effectivement, à un moment donné, du président de la République, des ministres des armées, du CEA,
01:11:17puisque le grand directeur du CEA était présent.
01:11:21J'avais donc là l'élément décisionnel et puis ceux qui pouvaient nous accompagner, parce que le CEA, bien sûr, je ne vais pas vous expliquer ce qu'est le CEA,
01:11:31mais je pense que sur le plan scientifique, on aurait pu construire quelque chose avec eux.
01:11:35Je n'ai pas demandé à ce que ce soit inscrit, mais c'est une idée que j'ai développée, pensant effectivement rendre un peu plus utile ces atolls de Mouroulois et Fombataoufa,
01:11:48toujours sous le contrôle du centre d'expérimentation du Pacifique, sous le contrôle de l'État,
01:11:53mais pouvant être effectivement un levier que l'on pourrait mettre à la disposition de notre jeunesse en matière de recherche.
01:12:01Et sur le plan du climat, vous savez que ces petits pays du Pacifique sont des pays sensibles aux variations climatiques,
01:12:09au réchauffement planétaire. Mouroulois et Fombataoufa sont des atolls.
01:12:13Ce sont les premiers pays qui sont concernés, les premiers types de pays concernés par l'élévation du niveau de la mer.
01:12:21Donc il y avait quelque chose à faire, c'est ce que j'ai proposé en fin de compte.
01:12:25Je n'ai pas vu effectivement réapparaître dans les conclusions, je n'ai pas vu réapparaître dans les discussions plus tard,
01:12:31mais je reste convaincu que c'est un projet qui peut être intéressant pour notre jeunesse.
01:12:42Bien. Est-ce qu'il y a d'autres questions des députés ?
01:12:48On a fait un tour complet pendant une heure d'audition.
01:12:54M. Fritz, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose pour la commission d'enquête ?
01:13:02Oui, je voudrais, pour conclure,
01:13:07vous faire part d'une interrogation profonde.
01:13:12J'aimerais que cette dernière réflexion puisse apparaître dans votre rapport.
01:13:19Vous venez de m'interroger longuement sur un certain nombre de points,
01:13:25allant de mon enfance à aujourd'hui, portant sur mes paroles et mes actions.
01:13:28Toutefois, il y a une initiative essentielle concernant le traitement de ce dossier tellement sensible
01:13:40des conséquences de ces nucléaires que vous n'avez pas vraiment abordé.
01:13:45Il s'agit de cette fameuse table ronde de haut niveau entre la Polynésie française et l'État.
01:13:53Cette fameuse rencontre de Récotica qui s'est tenue à Paris au début de l'été 2021.
01:13:59Cette démarche, j'y tiens beaucoup, je veux vous le dire,
01:14:05représentait une étape pour moi historique.
01:14:08Un véritable tournant pour notre pays, car elle visait, en fin de compte,
01:14:12à rassembler toutes les forces vives de la Polynésie française.
01:14:17Je vous en ai parlé tantôt, ces forces vives.
01:14:20On y trouve tout le monde, les syndicats, les associations, les partis politiques,
01:14:24les églises, les parlementaires, tout le monde.
01:14:27La Ligue contre le Conseil, le Conseil économique, social et pétudel,
01:14:31la Fédération de protection de la nature.
01:14:34Les maires des communes, tout le monde, tout le monde, tout le monde est concerné par cette affaire.
01:14:39Et cette table ronde devait permettre,
01:14:41excusez-moi du peu, mais effectivement,
01:14:44elle devait permettre de dégager une voie unifiée.
01:14:50Cette voie allait refléter les positions et les revendications de tous les Polynésiens,
01:14:56puisque nous avions en face de nous les meilleurs interlocuteurs que l'on puisse trouver dans ce genre de discussion.
01:15:02Une démarche transpartisane, donc, qui allait bien au-delà des clivages politiques et idéologiques.
01:15:10Pour dégager cette voie unifiée, nous avons consacré trois mois à cette préparation commune en association.
01:15:16Je voulais associer tous les membres,
01:15:20dès le début de la démarche sous la direction de Joël Alain,
01:15:23Joël Alain qui était notre président de cette association polynésienne,
01:15:29personnalité respectée de la société civile,
01:15:31qui a non seulement piloté les travaux préparants,
01:15:33mais aussi il a mené la délégation à Paris.
01:15:37Je tiens à souligner qu'il y a,
01:15:39je parle de ces hommes et de ces femmes,
01:15:41parce qu'il y a en Polynésie des hommes et des femmes
01:15:43qui sont encore capables de faire parler les gens d'une seule voix.
01:15:47Je pense à Yolande Vernodon,
01:15:49chef de la délégation, qui y est toujours, je crois, aujourd'hui,
01:15:51et qui a accompagné l'ensemble de cette démarche.
01:15:55Malheureusement,
01:15:56certains acteurs ont refusé de se joindre à cette initiative,
01:16:01dont Mourou et Tato,
01:16:03l'association 193,
01:16:05ce qui a été un véritable regret.
01:16:09Et bien d'autres,
01:16:11néanmoins,
01:16:12Joël Alain,
01:16:14dans un esprit de rassemblement,
01:16:16a veillé à ce que leurs revendications
01:16:17soient également portées à Paris.
01:16:20J'attire votre attention sur le fait
01:16:22que l'unification de notre voix
01:16:25à tous ici, en Polynésie,
01:16:27peut être une force face à l'État.
01:16:31Face à cette gêne
01:16:33que nous ressentons tous aujourd'hui,
01:16:36l'État de son côté,
01:16:38M. Hollande me parlait
01:16:40de l'éternel caillou
01:16:41qu'il traînait dans sa chaussure,
01:16:43dans notre chaussure,
01:16:44parce que c'est un caillou
01:16:45que nous traînons nous aussi
01:16:46dans nos souliers.
01:16:49Alors,
01:16:51cette question du nucléaire
01:16:54restera toujours vivante
01:16:56entre l'État et la Polynésie.
01:16:58Elle sera toujours présente,
01:17:00mais il faudra qu'un jour ou l'autre,
01:17:01nous puissions trouver une issue.
01:17:03Et après ces échanges,
01:17:04lors de la visite officielle
01:17:05du président de la République
01:17:07ici en Polynésie française,
01:17:08je veux parler de M. Macron,
01:17:10quelques semaines après les Coticanes,
01:17:11un moment crucial s'est produit.
01:17:14Le président a reconnu
01:17:15que la France avait une dette.
01:17:17La France avait une dette
01:17:19envers la Polynésie française.
01:17:21Une dette,
01:17:22mais du fait d'avoir abrité
01:17:24ces essais nucléaires,
01:17:25notamment entre 1966 et 1974,
01:17:28dont ils ne pouvaient pas nier
01:17:29qu'ils ne furent pas propres.
01:17:31Ces mots pleins de vérité
01:17:32et de transparence
01:17:33ont marqué une étape fondamentale.
01:17:37À la suite de Recotica,
01:17:39de nombreux archives
01:17:40ont été déclassifiées,
01:17:41permettant aux chercheurs
01:17:43universitaires
01:17:43que nous avions mandaté
01:17:45d'attester cette réalité.
01:17:46Ceux qui veulent y accéder
01:17:47peuvent y accéder
01:17:48puisque c'est sur le net.
01:17:49L'indemnisation des victimes
01:17:50a pris un tournant décisif.
01:17:53Grâce à ce comité Allé Vert,
01:17:56nous avons critiqué
01:17:57d'une façon virulente l'État,
01:18:00car effectivement,
01:18:01c'était les Polynésiens
01:18:02qui venaient
01:18:03à la rencontre des médecins.
01:18:05La décision qui a été prise
01:18:06à Recotica,
01:18:07c'est de créer des comités
01:18:08qui allaient vers les Polynésiens,
01:18:11qui parlent leur langue,
01:18:12qui se déplacent
01:18:13pour aller vers ces gens
01:18:14qui souffrent aujourd'hui.
01:18:16Et ça,
01:18:16ça a quand même apporté beaucoup.
01:18:19Côté environnemental,
01:18:20les opérations de dépollution
01:18:21et de déconstruction
01:18:22des anciens cellules du CEP
01:18:23ont bien avancé.
01:18:24Les préoccupations des Polynésiens
01:18:27ont connu de réelles avancées,
01:18:29à l'exception de la question
01:18:30du remboursement des frais médicaux,
01:18:32comme je le disais tantôt,
01:18:33engagés par la CPS,
01:18:35que j'ai abordés
01:18:36il n'y a pas longtemps.
01:18:38De lui,
01:18:41je constate quand même,
01:18:42je dois vous le dire,
01:18:43une certaine tranquillité,
01:18:45peut-être même un silence
01:18:46des associations du nucléaire,
01:18:48qui est un signe,
01:18:49je l'espère en tous les cas,
01:18:51de tout mon cœur,
01:18:52de progrès,
01:18:53un signe de réconciliation
01:18:54et de reconnaissance.
01:18:57Aujourd'hui,
01:18:58plus que jamais,
01:18:59il nous faut continuer
01:19:00à avancer.
01:19:02Arrêtons de tourner en rang.
01:19:04Il nous faut construire
01:19:05un avenir de justice
01:19:06et de réconciliation
01:19:07tout en honorant
01:19:09la mémoire
01:19:09de nos victimes.
01:19:11Je formule donc,
01:19:12M. le Président,
01:19:13Mesdames et Messieurs les députés,
01:19:15je formule le vœu
01:19:16que votre commission d'enquête
01:19:18soit dans le même état d'esprit.
01:19:20C'est une responsabilité
01:19:22que nous devons porter
01:19:24avec détermination,
01:19:25vous et nous,
01:19:27afin que jamais
01:19:27ces souffrances
01:19:28ne soient oubliées
01:19:29et que les générations futures
01:19:31sachent enfin la vérité.
01:19:33Et c'est le sens profond
01:19:34de ma démarche de justice
01:19:36et de vérité sur le nucléaire.
01:19:37Il fallait que j'avoue
01:19:39moi d'abord
01:19:40que je souhaitais la vérité.
01:19:42Je vous remercie,
01:19:43M. le Président.
01:19:43Oui, écoutez,
01:19:48je laisse la parole
01:19:50à Dominique Voynet
01:19:51qui a une toute ultime question,
01:19:54Mme la députée.
01:19:56Et puis après,
01:19:56on va conclure.
01:19:57Merci en tous les cas
01:19:58pour votre conclusion.
01:20:00Et vous pouvez être assuré,
01:20:01M. le Président,
01:20:02de notre état d'esprit,
01:20:03constructif également,
01:20:05pour évoquer la question
01:20:08des conséquences
01:20:09des décès nucléaires.
01:20:10Dominique Voynet,
01:20:10je vous laisse la parole
01:20:11pour le mot de la fin.
01:20:12Oui, merci.
01:20:13Je vais essayer
01:20:13de ne pas vous faire perdre de temps,
01:20:15mais c'est vous finalement
01:20:16qui avez nourri mon envie
01:20:18de poser une dernière question.
01:20:22J'ai hésité avant d'écrire
01:20:23Récotica,
01:20:24parce que vous êtes en fait
01:20:26depuis 3-4 mois
01:20:27qu'on travaille sur le dossier.
01:20:30Le premier a cité
01:20:31cette initiative.
01:20:33Et donc,
01:20:34j'ai bien compris
01:20:35que sur le modèle
01:20:36Vérité et Justice,
01:20:37vous aviez souhaité
01:20:38réunir tous les partenaires.
01:20:39Donc, ma question,
01:20:40c'est pourquoi réunir
01:20:41tous ces partenaires à Paris
01:20:42et pas en Polynésie
01:20:44pour avoir tout le monde ?
01:20:46Et puis,
01:20:47qu'est-ce que ça a donné
01:20:48le suivi de l'initiative
01:20:49par le groupe
01:20:51composé de préfets
01:20:52et du Hauts-SER
01:20:53qui étaient censés,
01:20:56je dirais,
01:20:58faire le service
01:20:59après-vente
01:20:59de cette initiative
01:21:00sur le territoire du pays,
01:21:03Patrice Latron,
01:21:04Michel Marcaire
01:21:05et bien sûr,
01:21:06à l'époque,
01:21:06le Hauts-SER,
01:21:07c'était Saurin.
01:21:09Dominique Saurin.
01:21:13Alors,
01:21:13on va conclure
01:21:14sur cette question,
01:21:15monsieur le président Fritsch,
01:21:16si vous voulez bien y répondre.
01:21:22Je crois avoir
01:21:24à l'époque
01:21:26convaincu
01:21:28mes amis polynésiens
01:21:30qu'effectivement,
01:21:31la vérité
01:21:34pouvait ne venir
01:21:35que de Paris.
01:21:38Le reste,
01:21:39nous,
01:21:40c'est des témoignages,
01:21:41c'est avec toute la passion
01:21:43qu'il y a autour
01:21:44de cette question.
01:21:45Mais à Paris,
01:21:47il y avait effectivement
01:21:48aussi beaucoup de monde,
01:21:49le CEP,
01:21:51enfin,
01:21:52tous les témoins
01:21:53que nous avons entendus.
01:21:54et c'était
01:21:56aussi l'occasion
01:21:57à mon sens
01:21:59parce que
01:21:59nous étions bien partis
01:22:00pour l'union
01:22:02de tous les polynésiens.
01:22:04Cette unité,
01:22:05nous étions,
01:22:06effectivement,
01:22:06je voulais
01:22:07montrer à Paris
01:22:09que nous pouvions
01:22:10être forts,
01:22:12que nous savons
01:22:14tous
01:22:14que l'union
01:22:15ne peut faire
01:22:16que la force.
01:22:17Et c'était cela
01:22:18l'esprit au départ.
01:22:19Je voulais aller à Paris
01:22:20pour dire à Paris,
01:22:21voilà,
01:22:22monsieur le président
01:22:22de la République.
01:22:23Voilà,
01:22:23mesdames et messieurs
01:22:24les responsables,
01:22:25la Polynésie est unie
01:22:26pour se battre
01:22:27jusqu'au bout
01:22:28et connaître cette vérité.
01:22:30Nous avons en partie gagné,
01:22:31nous avons en partie bon.
01:22:33Ça n'a pas été toujours,
01:22:34c'est difficile,
01:22:35vous savez,
01:22:36mais j'espère
01:22:37que la prochaine étape,
01:22:39nos amis,
01:22:40si au pouvoir,
01:22:42aujourd'hui,
01:22:42ils espèrent
01:22:43faire la même chose,
01:22:45eh bien,
01:22:45on verra.
01:22:47Sinon,
01:22:47sur le comité,
01:22:48effectivement,
01:22:48sur le suivi
01:22:49des conclusions,
01:22:51l'exécution
01:22:52des discussions
01:22:54que nous avons eues
01:22:55au niveau de l'Ecotica,
01:22:56je dois vous dire
01:22:57que nous n'avons pas
01:22:59un grand résultat
01:23:01à ce niveau-là.
01:23:04Je crois qu'il faut,
01:23:05qu'il faut,
01:23:05qu'il faut,
01:23:05qu'il faut effectivement
01:23:07que l'on ait
01:23:08un suivi beaucoup plus.
01:23:09Enfin,
01:23:10si vous voulez,
01:23:11effectivement,
01:23:11ce que je pense
01:23:13qui aurait été sensible
01:23:14pour nous,
01:23:15c'est qu'effectivement,
01:23:16le relais soit pris
01:23:17par les différentes administrations
01:23:19et qu'en permanence,
01:23:20les échanges doivent se faire.
01:23:22Vous avez vu
01:23:22que les essais nucléaires,
01:23:23c'est aussi des conséquences
01:23:25sur la santé,
01:23:26c'est des conséquences
01:23:27sur l'économie,
01:23:28c'est des conséquences…
01:23:28Donc,
01:23:29il y a différents sujets
01:23:30qui sont suivis
01:23:31par les différentes administrations,
01:23:33mais à un moment donné,
01:23:34je crois qu'il faut
01:23:35qu'effectivement,
01:23:36tout cela soit regroupé
01:23:37au plus haut niveau de l'État.
01:23:38Parce qu'on parle
01:23:39des essais nucléaires,
01:23:40mais comme on l'a dit,
01:23:42l'intervention de l'État
01:23:43en Polynésie française
01:23:44est de plus en plus importante
01:23:46puisque l'État intervient
01:23:49au travers de différentes conventions,
01:23:52de différents engagements
01:23:54pour aider,
01:23:56accompagner le pays
01:23:57à se dresser,
01:23:58consolider le pays
01:24:01dans sa lutte
01:24:02pour une meilleure économie
01:24:03et pour que ce pays
01:24:04puisse se développer normalement.
01:24:08Pourquoi pas ?
01:24:11Mais en tous les cas,
01:24:13il nous faut aujourd'hui
01:24:14en urgence
01:24:15arriver à répondre
01:24:20à toutes ces maladies
01:24:21du cancer
01:24:22que nous connaissons
01:24:23car vous savez
01:24:24que les essais nucléaires
01:24:27sont surtout connus
01:24:28ici en Polynésie française
01:24:30à cause des cancers
01:24:31qui sont dans son victime
01:24:34aujourd'hui,
01:24:34les Polynésiens
01:24:35qui ne sont pas dus
01:24:36essentiellement,
01:24:36j'en suis convaincu,
01:24:38qu'aux essais nucléaires.
01:24:39Mais voilà,
01:24:40il y a des sujets comme ça
01:24:41qui sont d'une grande priorité
01:24:43et sur lesquels il faut
01:24:47qu'on se pense
01:24:47effectivement en priorité.
01:24:49Voilà,
01:24:50M. le Président.
01:24:53Écoutez,
01:24:54Mme la rapporteure,
01:24:54une dernière question.
01:24:55Je n'arrive pas à conclure.
01:24:56En fait,
01:24:56vous voyez,
01:24:57les députés
01:24:57qui m'entourent
01:24:58ont toujours une question.
01:25:00Alors,
01:25:00je laisse la parole
01:25:01à Mme la rapporteure
01:25:02pour une vraie
01:25:03dernière question.
01:25:04M. le Président,
01:25:05merci de votre patience.
01:25:07Oui,
01:25:08c'est aussi les propos
01:25:09du Président
01:25:10qui nous oblige
01:25:13en fait
01:25:14à lui faire des remarques
01:25:16ou poser des questions.
01:25:18Et c'est assez réjouissant
01:25:22de voir en fait
01:25:22cette volonté
01:25:23de rassembler tout le monde.
01:25:27Ceci dit,
01:25:28comme vous dites,
01:25:29au COSCAN par exemple,
01:25:30est-ce que tout le monde
01:25:31était inclus
01:25:33dans cette commission ?
01:25:35et aussi pour les suites
01:25:37de RECOTICA,
01:25:38puisque RECOTICA
01:25:38s'est passé en 2021.
01:25:41On a eu des difficultés,
01:25:42nous,
01:25:43alors,
01:25:44depuis 2023,
01:25:46à rassembler
01:25:48la CCSCEN,
01:25:52la commission consultative
01:25:53du suivi
01:25:54des conséquences
01:25:55des essais nucléaires.
01:25:56Donc,
01:25:56depuis 2021,
01:25:57alors qu'elle devait se réunir
01:25:59au moins deux fois par an,
01:26:01elle n'a pas été réunie
01:26:02jusqu'au 1er avril
01:26:03de cette année
01:26:042025,
01:26:06donc quatre ans
01:26:06sans,
01:26:07et c'est pas force,
01:26:08en fait,
01:26:09ici,
01:26:10en 2023,
01:26:11fin 2023
01:26:11et 2024
01:26:12d'avoir essayé.
01:26:13Est-ce que vous,
01:26:14à la suite de RECOTICA,
01:26:16il ne vous a pas
01:26:16semblé
01:26:17décaler
01:26:19que cette commission
01:26:20consultative
01:26:21ne se réunisse pas
01:26:22en 2022
01:26:23et au début
01:26:25de 2023
01:26:26pour parler
01:26:27donc du moment
01:26:28où vous étiez
01:26:29donc au pouvoir ?
01:26:32Merci.
01:26:32Malheureusement,
01:26:352022,
01:26:36vous savez
01:26:37ce qui s'est passé
01:26:37avec la COVID
01:26:41et je pense
01:26:43que c'était pareil
01:26:45en métropole,
01:26:46on a été perturbés
01:26:48sérieusement
01:26:49par cette épidémie.
01:26:51C'était en 2020
01:26:52et 2021.
01:26:53vous savez,
01:26:55oui,
01:26:55il y avait 2020
01:26:55et 2021
01:26:56par contre,
01:26:56effectivement,
01:26:58je suis de 21,
01:27:0020,
01:27:0021,
01:27:0122.
01:27:03Vous savez,
01:27:03ça a été une des premières choses
01:27:05que vous voyez
01:27:06à côté de moi
01:27:07notre député,
01:27:09M. Frébeau,
01:27:11votre collègue.
01:27:13c'était la première chose
01:27:15sur laquelle
01:27:15nous nous sommes mis d'accord
01:27:16et le faire au plus tôt,
01:27:18c'est effectivement
01:27:19de réunir à nouveau
01:27:20cette commission
01:27:21parce que cela traînait
01:27:23et cela se met le doute,
01:27:25si vous voulez,
01:27:27pour ces malades
01:27:28qui sont en attente
01:27:28et je crois que vous-même
01:27:31et M. Frébeau
01:27:33que j'ai beaucoup remercié
01:27:34avez obtenu
01:27:36en fin de compte
01:27:37que cette réunion
01:27:37puisse se tenir au plus tôt
01:27:38et il faut s'en réjouir.
01:27:40Le passé,
01:27:41qu'est-ce que vous voulez
01:27:41et je vous dis, c'est comme ça.
01:27:46Très bien, écoutez,
01:27:47merci pour cette réponse.
01:27:49Merci encore
01:27:49pour cette
01:27:50une heure un quart d'audition.
01:27:57Voilà,
01:27:57donc la semaine prochaine,
01:27:58nous avons fini nos auditions
01:28:00pour cette semaine.
01:28:00La semaine prochaine,
01:28:02nous aurons les dernières auditions,
01:28:03voyez-vous,
01:28:04de la commission d'enquête.
01:28:06Nous allons notamment
01:28:07auditionner mardi prochain
01:28:09Manuel Valls,
01:28:10le ministre
01:28:11en charge
01:28:12de l'Outre-mer.
01:28:15Voilà.
01:28:16Merci, M. Fritsch.
01:28:18Bonne journée en Polynésie.
01:28:19Je lève la séance,
01:28:21chers collègues.
01:28:21Merci à vous tous.
01:28:22Merci.
01:28:25Bonne nuit à vous.
01:28:26Merci.
01:28:27lead.
01:28:27Merci.
01:28:30Merci.
01:28:39Sous-titrage Société Radio-Canada
01:28:40Merci.

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