Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Alors la grande question c'est de savoir, et on s'interrogeait hier lors du grand rendez-vous Europe 1, les échos avec lesquels M. Bocoté participe, avec Agnès Pannier-Runacher qui était notre invité au grand rendez-vous,
00:14de savoir pourquoi François Bayrou voulait utiliser la voie du référendum pour interroger les Français sur la question de la dépense publique, alors que c'est une arme du Président de la République.
00:30Alors le Président s'expliquera peut-être ce fameux 13 mai la semaine prochaine, puisqu'il doit tenir une grande émission en direct sur TF1, et on l'écoutera sur ce sujet peut-être.
00:40En tout cas hier, la ministre de l'Écologie, Agnès Pannier-Runacher, dressait une première hypothèse.
00:45C'est effectivement une démarche qui permet d'associer tous les Français, où chacun prend sa part des efforts.
00:51Le Président de la République a assumé le fait qu'il n'excluait absolument pas d'utiliser un référendum pour en appeler aux Français.
00:59Et la question des finances publiques est évidemment un des grands enjeux du moment.
01:04Et c'est d'autant plus un grand enjeu que ça nous concerne tous.
01:07Sommes-nous d'accord pour considérer qu'il y a des mesures importantes qui doivent être prises au niveau de l'État, au niveau des collectivités locales, et au niveau de notre système de sécurité sociale ?
01:19La maladie, on l'a vu, ce sont des sujets d'ampleur.
01:22Ça ne me paraît pas illogique de dire qu'à un moment, on s'autorise peut-être d'en appeler aux Français.
01:28Alors, qu'en pense Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, invitée ce matin d'RTL, elle met en garde contre un vote sanction en cas de référendum ?
01:37C'est un pari vraiment périlleux. Il y a quand même un risque aujourd'hui d'un vote sanction de ce gouvernement.
01:43Pour tout vous dire, je ne fais pas vraiment confiance à la gauche ni au Rassemblement National pour prendre une posture de responsabilité sur ce référendum.
01:50Je pense qu'ils appelleront à un vote sanction. Et s'il y avait un non, si ce référendum se soldait par une gifle électorale, alors ça affaiblirait considérablement la France.
02:01Et ça pourrait même accélérer notre faillite financière, parce que les marchés vont nous regarder.
02:06Et si les Français disent non à la baisse des dépenses, baisse des dépenses qui est quand même très impopulaire, alors le risque, c'est la hausse des taux d'intérêt, c'est la faillite.
02:14Elle est inquiète, Valérie Pécresse, vérifique du Philippe Guibert.
02:16Non, mais elle n'a pas tout à fait tort, Valérie Pécresse, de souligner les risques qu'un référendum, c'est forcément un projet de loi demandant des efforts aux Français,
02:24donc des économies, donc des mesures impopulaires, ne s'est pas gagné d'avance.
02:29On peut lui répondre, néanmoins, qu'on se retrouve dans une impasse, parce que l'Assemblée actuelle, avec l'alliance de la gauche et du RN,
02:37contre toute mesure impopulaire, ne parviendra pas non plus à faire adopter un budget difficile, extrêmement difficile, avec 40 milliards d'économies,
02:49et des mesures...
02:4940 milliards au moins !
02:50Et des mesures qui, d'une manière ou d'une autre, feront mal à telle ou telle catégorie de Français.
02:57Donc on est dans une impasse politique, c'est pour ça, moi je vois toute la classe politique se préparer à la présidentielle,
03:03mais l'enjeu, ça va être l'automne prochain, de savoir comment on arrive à un budget qui soit raisonnable.
03:09C'est très difficile dans le contexte actuel.
03:11Vous parlez de l'alliance, cher Philippe, entre le PS et le RN, contre toutes les mesures impopulaires.
03:17La gauche et le RN.
03:18Moi je vous parlerais de l'alliance entre la gauche et de l'extrême-centre, contre tous les référendums populaires.
03:23C'est-à-dire, moi ce que je note à travers cela, c'est qu'il y a un seul référendum qu'on ne fera pas,
03:27et c'est le seul qui est exigé par les Français, c'est sur l'immigration.
03:30On ne peut pas le faire.
03:31On utilise le mot référendum pour...
03:32Vous savez bien, cher Mathieu, qu'on ne peut pas le faire dans l'article 11, tel qu'il est rédigé.
03:37Non, non, non, pas du tout. Le fait que certains théologiens du droit, aujourd'hui, interprètent de telle manière la Constitution,
03:43pour verrouiller le débat public et empêcher une consultation populaire sur la seule question existentielle
03:49sur laquelle les Français veulent être consultés, à un moment donné,
03:51donc ils vont inventer un référendum demain sur la couleur des bicyclettes,
03:54ou pourquoi pas un référendum sur la crème glacée à la pistache, pourquoi pas ?
03:58Enfin, les finances publiques, c'est aussi un sujet existentiel.
04:01Et ceux que vous appelez les théologiens du droit, moi je ne connais pas un prof de droit constitué
04:04qui voient que l'on peut faire un référendum sur l'immigration.
04:07Il y en a qui s'appelle le général de Gaulle, si je peux me permettre.
04:10Non, ce n'était pas sur l'immigration.
04:11Non, non, non, c'était sur tous les sujets qui étaient d'importance nationale,
04:16sur la question de l'article 11.
04:17Si vous m'expliquez que l'immigration n'est pas une question sociale, économique, et ainsi de suite,
04:21c'est qu'on n'a pas la même vision de ce pays.
04:23Mais le point central est le suivant.
04:25Je pense tout simplement qu'ils vont utiliser le mot référendum jusqu'à user le mot référendum,
04:30sans jamais en tenir un, parce que le seul désiré ne sera pas tenu.