Jeudi 1er mai, le père d'un chef d'entreprise qui a fait fortune dans la cryptomonnaie a été enlevé, dans le 14e arrondissement de Paris. L’homme a été retrouvé, en vie, mais avec un doigt sectionné, samedi 3 mai, dans un pavillon situé en Essonne.
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00:00Il faut tout de suite partir sur les bons rails, je dirais, lancer les bonnes investigations.
00:05Ce qui est très important aussi, et je le signale, et ça a été le cas dans cette affaire,
00:09c'est la confiance qu'il y a entre les enquêteurs et le parquet, et les magistrats.
00:15Là, le parquet nous a fait confiance, on a élaboré très vite une stratégie ensemble,
00:20et donc on l'a suivi, et ça nous a permis d'accumuler des données colossales.
00:25C'est pour ça qu'on peut parler d'une enquête vraiment hors normes, titanesque.
00:28Mais très rapide.
00:30Alors, les données, on les accumule de façon assez rapide, puisque c'est des données...
00:34C'est quoi ? C'est la géologisation des portables ?
00:38Quand n'importe qui va utiliser son portable dans l'espace public va laisser des traces.
00:44Donc là, on va recueillir des données sur le lieu d'enlèvement.
00:47Dans un premier temps, il y a la vidéoprotection, ce qu'on appelle le PZVP à Paris.
00:53Il y a les témoignages oculaires.
00:54Il y a les témoignages, etc.
00:55Puis après, il y a la fuite de la voiture des malfaiteurs et tout ça.
00:57Donc on accumule un tas de données.
01:00Et là, ce qui a été difficile dans cette enquête, et encore une fois, je ne peux pas rentrer dans le détail,
01:03puisque le parquet communiquera...
01:05Et les gardes à vue se poursuivent en ce moment.
01:06Et les gardes à vue sont en cours au moment où on se parle.
01:08Ce qui a été compliqué dans cette affaire, c'est qu'on est vraiment face à des malfaiteurs
01:13qui utilisaient ce qu'il y avait de plus pointu dans le domaine de la criminété organisée
01:18pour s'anonymiser, pour ne pas qu'on remonte à eux.
01:22Ça veut dire quoi ?
01:23À la fois dans leurs échanges entre eux, dans leur façon de communiquer.
01:26Je ne vais pas entrer dans les détails.
01:26C'est-à-dire qu'ils utilisent, par exemple, des réseaux cryptés ?
01:28Des réseaux cryptés, mais ça va au-delà.
01:30Parce qu'utiliser des réseaux cryptés, tout le monde le fait.
01:32Mais là, ça va au-delà d'utiliser simplement des réseaux cryptés.
01:35Vous pouvez nous donner un exemple ?
01:36Non, parce que je n'ai pas envie de donner des petites recettes à éventuellement des gens malheurs.
01:41Ça veut dire quand même que ce sont des gens qui sont aguerris ?
01:43Parce qu'ils sont jeunes, les individus qui ont été interpellés.
01:4618 à 30 ans.
01:47Oui, 99, 98, 2005, 2022.
01:502002.
01:51Enfin, 2002, pardon.
01:52Ils sont très jeunes.
01:53Ils sont très jeunes, effectivement.
01:54N'empêche que ce qu'on constate, c'est qu'ils suivaient un plan.
01:59Alors, qui a fait ce plan ?
02:01Est-ce que c'est eux ?
02:01Est-ce que c'est d'autres ?
02:02Ça, c'est l'enquête qui le déterminera.
02:03Ils suivaient un plan et des méthodes qui étaient très sophistiquées.
02:07Très sophistiquées.
02:08Donc, on a accumulé tout un tas de données.
02:12Et en fait, la difficulté, c'est ensuite, une fois qu'on accumule toutes ces données,
02:15qu'est-ce qu'on en fait ?
02:16Comment on les exploite ?
02:17Et comme ils commettaient très peu d'erreurs, il fallait chercher la faille.
02:21Et donc, ça, ça a pris du temps.
02:22Ça, ça a pris quasiment 48 heures.
02:24Pour enfin arriver dans ces données colossales,
02:27c'est des milliers de réquisitions dans tous les sens,
02:30à trouver la petite aiguille dans tout le jeu.
02:34Parce qu'ils commettent forcément une erreur à un moment.
02:36Tous les voyous commettent une erreur.
02:37Et c'est pour ça qu'ils nous trouvent sur leur chemin
02:39et que, bien souvent, ça arrive à les neutraliser.
02:42Merci.