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00:00On passe à la culture dans ce JTA avec une star internationale, actrice franco-sénégalaise et malienne, incontournable sur les écrans depuis près de 30 ans avec une carrière internationale.
00:10Bamako d'Abdachman Sisako, les poupées russes de Clapiche, cachée de Anneke, Tey aujourd'hui de Alain Gomis.
00:17À travers ses rôles, ses prises de parole, ses choix de création, Aïssa Maïga incarne une parole libre et audacieuse du cinéma contemporain,
00:25réputée aussi pour son engagement, son élégance artistique et sa volonté de bousculer les récits dominants.
00:31Aïssa Maïga, merci et bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:35Merci infiniment pour cet accueil.
00:37Quel plaisir, quel plaisir.
00:38On commence par votre actualité, un nouveau film franco-tunisien, Promis le ciel, dont on vient d'apprendre, qui sera présenté au Festival de Cannes.
00:45Que pouvez-vous nous dire de ce rôle, de ce tournage et de ce projet ?
00:49Promis le ciel, c'est un film de la réalisatrice Éry Sehiri.
00:52Elle est d'abord journaliste et c'est ce qui m'a plu, c'est qu'elle a d'abord bien étudié son sujet, à savoir la place qu'occupent les migrants subsahariens en Tunisie aujourd'hui.
01:05Et c'est un film qu'elle a vraiment écrit au long cours, après vraiment s'être documentée de l'intérieur, en immersion.
01:11Et moi, je suis arrivée très tard dans le processus, vraiment, parce qu'elle érige à l'habitude de travailler avec des non-acteurs.
01:17Donc, la logique aurait voulu qu'elle trouve une vraie pasteur, puisqu'il s'agit de cela, pour jouer son propre rôle.
01:23Et donc, elle a changé d'avis et elle m'a contactée. Je suis arrivée très tard et je suis devenue pasteur en dix secondes.
01:29C'est le talent !
01:30Non, mais j'exagère, mais ce que je veux dire, c'est que ça a été vraiment une préparation en accéléré.
01:36Et j'ai adoré jouer le rôle de cette femme qui tient sa communauté à bout de bras, qui est en rapport constant avec le divin, avec la mission qu'elle a sur terre et qui a des blessures cachées.
01:49C'est vraiment un personnage magnifique.
01:51Eh bien, on a hâte de le découvrir. Le journalisme, vous en parlez, c'est aussi quelque chose qui vous tient à cœur.
01:56Vous avez une association, Mohamed Maïga, créée en hommage à votre père, disparu, journaliste d'investigation, mort empoisonné en 84 à Ouagadougou.
02:05Il n'avait à l'époque que 33 ans. En quoi ce combat pour la liberté de la presse est-il essentiel, selon vous ?
02:12D'abord, c'est quelque chose qui a vraiment bercé mon enfance. J'ai toujours vu mon père de son vivant écrire, s'enregistrer. Il y avait des journaux à la maison, il y avait des débats.
02:21Je savais que c'était quelque chose d'important, les idées, pour défendre certaines valeurs. Et il est mort lorsque j'avais 8 ans.
02:28Donc, c'est un héritage qui m'a échappé d'une certaine façon et que je me suis réappropriée.
02:33Et je dois dire que cette association, si elle existe, ce n'est pas simplement pour rendre hommage à mon père, qui était certes un très grand journaliste, très proche de Sankara,
02:40qu'il a vraiment participé à propulser au devant de la scène politique. C'est une association qui est importante parce que le journalisme ne peut pas ne pas exister dans des états de droit.
02:52C'est-à-dire que c'est le parent obligé d'un état de droit. Les journalistes sont aux avant-postes pour nous informer. Vous le savez mieux que quiconque.
03:01Dans certains endroits, ils prennent énormément de risques. Ils travaillent parfois dans une très grande précarité.
03:07Et c'est un métier pour lequel j'ai un respect immense parce que je suis entourée encore aujourd'hui de grands et de grandes journalistes,
03:15de personnes qui ont à cœur d'informer, de donner vraiment cette nourriture intellectuelle pour que la population soit libre.
03:22Et donc, l'association, je vais finir rapidement, est née pour soutenir les journalistes d'investigation en Afrique avec le prix du journalisme RSF Mohamed Maïga.
03:32Et on lancera bientôt, je l'espère, des bourses pour les étudiants en journalisme sur le continent.
03:37J'espère que vous viendrez nous en parler ici également.
03:41Parmi vos autres combats, il y a aussi faire connaître le cinéma africain dans lequel vous jouez.
03:46Vous avez incarné plusieurs rôles.
03:49Là, vous êtes marraine, on va dire un mot rapide, de Nollywood Week Festival,
03:53le cinéma du Nigeria dont on connaît la puissance du 7 au 11 mai.
03:58Le festival a lieu à Paris et là, vous êtes aussi la marraine de ce festival.
04:02Voilà, je suis la marraine de ce festival que j'aime beaucoup.
04:05Je trouve que c'est un festival qui a su occuper une place qui était laissée vide.
04:08C'est vrai.
04:09Le cinéma nigérien n'a rien à prouver au monde.
04:13Il existe depuis quasiment que le cinéma existe.
04:16Et je pense que le cinéma nigérien, par extension africain et afro-diasporique, n'a pas dit son dernier mot.
04:24Et on voit avec l'Afrobeat ce qui s'est passé.
04:26Je suis persuadée que là, il y a des talents qu'on connaît déjà pour certains.
04:30Je pense à Blitz Bazaoule du Nigeria, à Sijé Obasi du Ghana, Sijé Obasi du Nigeria,
04:39Wanouri Kayou du Kenya.
04:41Enfin, il y a vraiment comme ça des talents partout sur le continent
04:44qui aujourd'hui sont présents dans les festivals mondiaux.
04:48Et ça, c'est de grande fierté.
04:50Oui, à juste titre et à juste raison.
04:51Le cinéma, vous êtes actrice, mais aussi réalisatrice.
04:56Je me souviens d'avoir, de vous avoir annoncé que vous aviez eu le prix au FESPACO pour votre documentaire.
05:00Je ne le savais pas.
05:01C'est une surprise.
05:02C'est une surprise.
05:03En 2019.
05:05Est-ce que depuis, c'est installé, ça y est, Aïssa Maïga, réalisatrice ?
05:10Alors, je vais réaliser un film, un documentaire encore, sur mon père.
05:14Donc, j'écris.
05:16Pour l'instant, je suis encore dans le développement de ce récit.
05:19Et ce qui m'intéresse vraiment maintenant, c'est la production.
05:23Aujourd'hui, j'ai une société que je vais vraiment renforcer, structurer.
05:27Et je pense commencer le lancement l'année prochaine pour tourner essentiellement sur le continent africain.
05:32Parce qu'il y a, d'un mot, on se souvient que vous aviez aussi participé au collectif, enfin, vous aviez dirigé le livre « Noir n'est pas mon métier ».
05:40Est-ce que vous diriez qu'aujourd'hui, finalement, dans cet espace, que ce soit à l'Hexagone, précisément, quand on est une femme, on prend de l'âge ou pas, c'est plus difficile quand on vient de la diversité.
05:52En tout cas, il faut se mettre dans… il faut prendre le volant, c'est ça ?
05:56Les statistiques sont très claires.
05:58Il y a ce qu'on appelle le tunnel des 50. Les femmes, actrices, quand elles passent l'âge de 50 ans, bizarrement, pouf !
06:03Elles disparaissent totalement des écrans. Et quand elles ont de la chance, elles ressortent à l'état de grand-mère, 15 ou 20 ans plus tard.
06:10Donc, je pense que pour les actrices non-blanches, c'est pire, évidemment.
06:15À la base, on a encore moins d'opportunités.
06:17Mais ce n'est pas qu'on s'accroche, c'est qu'on est là et qu'il y a plein de choses à faire.
06:24Moi, je me sens dans une très grande forme, une forme olympique, je dirais.
06:26Alors que vous avez trois semaines d'avoir 25 ans.
06:29Voilà, c'est ça.
06:31Il y a beaucoup de choses à faire.
06:32Et appartenant en plus, non seulement à l'espace du cinéma français, mais aussi à l'espace du cinéma de la diaspora noire,
06:39je me sens appartenir à plein de cinématographies différentes et je travaille beaucoup à l'étranger.
06:43Donc, ça évite cette disparition.
06:46C'est super.
06:47Alors, en parlant de réalisation, vous avez réalisé, peut-être on va dire un mot avant d'écouter son clip,
06:51trois clips d'ailleurs de Hawali au Panama.
06:55Vous vous êtes beaucoup amusé en voyant les images.
06:58My Essence, son prochain album s'appelle Essence and Elements.
07:02D'ailleurs, on aura le plaisir de recevoir Hawali sur ce plateau.
07:05Oui, elle est magnifique.
07:06À votre place, elle est magnifique.
07:07Un mot sur Hawali, qu'est-ce qu'on peut dire au monde sur elle ?
07:10Alors, Hawali, c'est vraiment, d'abord, c'est ma sœur de cœur.
07:12On est vraiment très proche.
07:14C'est une personne que j'admire énormément, qui a un talent fou,
07:17qui a vraiment un univers très singulier,
07:19qui est entre la folk, la soul.
07:21Elle chante en holof, en italien, parce qu'elle est un peu italienne aussi.
07:24Oui, c'est vrai.
07:25En français, en anglais.
07:27Elle a vraiment une très grande spiritualité qu'elle met dans ses sons.
07:30En fait, vous écoutez Hawali et quelque chose se détend, se relâche
07:36et vous partez avec elle dans les voyages musicaux qu'elle offre.
07:39Eh bien, on est tout à fait d'accord.
07:40Et d'ailleurs, on va vous écouter.
07:41Et on va écouter Hawali, tous ensemble.
07:44Merci, c'est la fin de ce journal.
07:45Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde.
07:48Et on se quitte avec Hawali.
07:49Voilà, My Essence.

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