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Notre invité Au cœur de l'info est Bertrand Piccard connu pour ses tours du monde en énergie solaire. Il partage avec nous son enthousiasme et sa passion pour porter un engagement « de solutions ». Dans les airs mais aussi pour la protection des océans. Nous parlons aussi des attaques faites à la science et du champ d'action qui est le nôtre.

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00:00Ce soir au cœur de l'info est Bertrand Piccard. Bonsoir Bertrand Piccard.
00:04Bonsoir.
00:05La plupart de nos téléspectateurs vous connaissent pour avoir fait le tour du monde sans énergie fossile, en ballon, puis en avion solaire.
00:11La décarbonation de l'aviation est l'un de vos domaines de recherche, mais des recherches qui au fil des années se sont élargies pour replonger, sans jeu de mots, peut-être dans les racines familiales.
00:22L'océan est à présent pour vous un terrain d'innovation tout aussi essentiel.
00:27Alors Bertrand Piccard, nous avons beaucoup parlé cette semaine et encore ce soir dans notre débat des éditorialistes des 100 premiers jours de Donald Trump à la Maison Blanche.
00:37Quand vous voyez les conséquences que cela implique pour les sciences, la recherche américaine, qu'est-ce que cela vous inspire ?
00:44Quand on regarde dans l'histoire, il y a toujours eu ces moments où les gouvernements, où les églises ont voulu détruire la science pour garder la population dans l'ignorance,
00:56parce que c'est beaucoup plus facile de contrôler des gens ignorants que des gens cultivés.
01:00Et de tout temps, il y a eu des scientifiques qui ont été torturés et brûlés pour hérésie, parce qu'ils enfreignaient les dogmes officiellement admis.
01:08Donc la question aujourd'hui, ce n'est pas pourquoi ça se passe, mais pourquoi maintenant ?
01:13Et on remarque quelque chose d'intéressant, c'est que le monde de l'économie, le monde de l'industrie, le monde de la finance,
01:20est en train de se venger maintenant de ce message de changement climatique, d'écologie rébarbative, d'écologie chère, sacrificielle.
01:29Et ils se sont sentis menacés par ce type-là d'écologie.
01:35La science, c'est ce qui veut prouver l'existence humaine, l'origine humaine des changements climatiques.
01:44Donc si on attaque la science, on peut essayer, en tirant sur le messager, de diminuer l'action climatique et de se protéger des écologistes.
01:54Mais la nature est implacable, on ne peut pas nier les faits, Bertrand Piccard, il les voit bien, surtout aux Etats-Unis, on pense à Donald Trump.
02:02On enchaîne les tornades et lui casse ses agences météorologiques notamment.
02:06Mais oui, mais pour Donald Trump et ses alliés, tout ça, ce n'est pas d'origine humaine.
02:12Il y a des changements climatiques qui ne sont pas d'origine humaine pour eux.
02:15Et ce qu'il faut montrer maintenant, c'est une autre image de l'écologie.
02:19Ce n'est pas une écologie qui menace l'économie et l'industrie.
02:24Il faut montrer une écologie qui est une opportunité économique, qui crée des emplois parce qu'on devient plus efficient, parce qu'on modernise,
02:31parce qu'on met sur le marché des solutions qui vont développer l'économie et la finance et l'industrie.
02:39Et ce message-là, ce n'est pas le message que les écologistes donnent.
02:43Mais c'est le message que vous portez.
02:45Mais c'est le message que je porte, parce que je pense que c'est comme ça qu'on va pouvoir intéresser le monde économique
02:50et essayer d'arrêter cette hécatombe de scientifiques qu'on abat.
02:59Parce que finalement, la science, c'est celle qui dénonce les changements climatiques.
03:02Mais la science et la technologie, c'est aussi ce qui amènent les solutions pour lutter contre les changements climatiques,
03:08mais aussi pour moderniser l'industrie, pour la rendre plus efficiente.
03:11Moi, je rappelle que si notre monde a des problèmes aujourd'hui, c'est parce qu'on est complètement inefficients,
03:16qu'on gaspille, et ce n'est pas simplement du CO2 qu'on produit, c'est aussi de l'argent qu'on perd,
03:23des marges bénéficiaires cassées et restreintes à cause de tout ce gaspillage.
03:29Vous plaidez pour ce travail conjoint, effectivement, du développement des technologies en faveur de l'environnement.
03:36Lui, et dans un autre espace-temps, je reviens à Donald Trump, dans son discours au Congrès,
03:42après être arrivé au pouvoir, il parlait encore, il défendait une urgence, il parlait d'une urgence énergétique,
03:47alors qu'on parle d'une urgence climatique. Et quand lui parle d'une urgence énergétique, il parle des énergies fossiles.
03:52Ce n'est plus du tout, ce n'est pas du tout ce que vous prônez.
03:54Et c'est-à-dire que si vous lui dites que les énergies renouvelables sont beaucoup plus propres,
04:00il ne va pas vous écouter. Si vous pouvez lui montrer que les énergies renouvelables sont maintenant,
04:06contrairement à il y a 20 ans, devenues moins chères que le fossile, le gaz, le pétrole, le charbon, etc.,
04:13et que c'est un avantage pour son pays, là, vous parlez en même langage.
04:16Et je crois que le gros obstacle, c'est quand on ne comprend pas la vision du monde de l'autre.
04:23Et le but, ce n'est pas de se dire, j'ai raison ou il a raison.
04:28Le but, c'est de voir comment, dans la vision du monde de l'autre,
04:32on peut faire passer un message avec un autre langage que l'autre peut comprendre.
04:37Et si vous mettez des écologistes en face de Donald Trump, ça ne marchera pas.
04:41Si vous avez le monde économique qui comprend qu'en étant plus efficient, plus moderne,
04:45avec des nouvelles solutions techniques, des nouvelles opportunités financières,
04:49vous pouvez protéger l'environnement,
04:50à ce moment-là, la décarbonation va devenir une conséquence logique de la modernisation.
04:56Une opportunité.
04:56Et vous arriverez à faire plaisir à tout le monde.
04:59Mais vous ne pouvez pas continuer un clivage comme ça qui est négatif pour la planète.
05:04Vous avancez, vous, avec des financements privés.
05:07Comment est-ce que vous faites pour que ça ne vous pousse pas vers des innovations
05:13qui tendent vers la rentabilité plutôt que vers le bien commun ?
05:18Alors, nous avons la chance...
05:19Comment pour l'équilibre ?
05:20Oui, oui.
05:20Nous avons la chance, à la Fondation Solar Impulse, d'avoir un groupe de 370 experts,
05:25ce sont des experts indépendants, qui analysent toutes les solutions qu'on nous soumet.
05:30Et il faut que les solutions soient existantes aujourd'hui,
05:33qu'elles puissent être commercialisées, qu'elles soient économiquement rentables
05:36et qu'elles protègent l'environnement.
05:38Et si ces critères sont réunis, la Fondation Solar Impulse donne son label,
05:43Solar Impulse Efficient Solution.
05:45Et ensuite, c'est des solutions qu'on amène à des gouvernements, à des régions.
05:49On a des partenariats avec la région Ele-de-France, avec la région Grand Est,
05:53pour amener des solutions.
05:54On réunit des acheteurs privés et publics avec des startups qui amènent des solutions.
06:00Donc, on développe tout ce tissu de solutions à disposition de tout le monde.
06:07Puis, bien sûr, on en amène à des entreprises et à des industries.
06:11J'allais y venir parce qu'effectivement, c'est vrai que ce label environnement,
06:14ce greenwashing, a fait beaucoup de dégâts aussi au discours de décarbonation.
06:18On a vu les entreprises s'approprier ce label sans le respecter, en fait, en le poulant des pieds.
06:25C'est pour ça qu'on ne fait pas un label écologique.
06:27On fait un label, et c'est le seul au monde qui fait ça,
06:30qui certifie la rentabilité économique d'un système, d'un processus, d'un matériau,
06:36d'un produit, d'un appareil qui est écologique.
06:39Et c'est ça qui nous permet d'entrer dans des entreprises et de dire,
06:42mais regardez, si vous utilisez tel système, par exemple,
06:45réabsorber la chaleur perdue d'une cheminée d'usine,
06:48ou utiliser la chaleur des sous-sols avec des pompes à chaleur
06:52pour chauffer des bâtiments de grande taille,
06:54ou un data center pour faire de l'eau chaude pour une ville,
06:58vous aurez 80% de moins de consommation d'énergie.
07:03Donc, on n'est même pas fait bien pour protéger l'environnement.
07:07On est dans le fait quelque chose qui marche en fonction de vos critères de rentabilité,
07:12et en plus, ça protège l'environnement, donc vous ferez d'une pierre deux coups.
07:17– Vous enchaînez les prises de parole, récemment, Change Now, SOS Océan,
07:21VivaTech, ça sera au mois de juin, donc on l'a compris,
07:24votre ligne directrice est d'arriver avec des solutions, des motivations,
07:28et cette prise de conscience, cette bascule que vous avez eue quand même
07:31dans votre vie professionnelle, je puisse dire, même si c'est plutôt une vie de passion,
07:36s'est produite au-dessus du Pacifique, c'est l'image que vous vouliez voir.
07:40Alors, ce n'est pas cette photo, ah si, c'est cette photo, pardonnez-moi, voilà.
07:43Avec la perche, c'est ce selfie incroyable au-dessus du Pacifique.
07:46– Mais oui, j'ai accroché une GoPro au bout d'une perche,
07:49j'ai passé la main par la fenêtre, j'ai pris cette photo,
07:51alors je me suis fait engueuler royalement par mon équipe de sécurité
07:54qui m'a dit, on ne fait pas ça, on ne passe pas la main.
07:56– Vous êtes à 10 000 mètres d'altitude, c'est ça ?
07:58– Là, je suis à 3 000 mètres.
07:59– À 3 000 mètres, pardonnez-moi, je suis ambitieuse.
08:01– Mais à part ça, c'est cette image qui permet de vraiment montrer ce qui se passait.
08:06un avion silencieux, sans carburant, sans pollution,
08:13qui volait uniquement avec le soleil, jour et nuit,
08:15pendant plusieurs jours et plusieurs nuits de suite.
08:18Et puis moi qui me disais, mais en fait, on croit que c'est le futur,
08:21on croit que c'est de la science-fiction, mais non, c'est ce qu'on peut faire aujourd'hui.
08:25Ça, c'est les technologies d'aujourd'hui.
08:28Et j'ai eu comme une espèce de révélation que si moi j'étais dans le présent
08:33et pas dans le futur, c'est que le reste du monde était dans le passé.
08:35Et que le gros problème du monde, c'est qu'on ne se rend pas compte qu'on est dans le passé,
08:40parce qu'on est comme un poisson dans l'eau qui ne comprend pas qu'il est mouillé.
08:43Et nous, on a des moteurs thermiques qui ont besoin de trois fois plus d'énergie au kilomètre
08:48qu'un moteur électrique, des maisons mal isolées, des chauffages inefficients,
08:53des processus industriels démodés, des énergies fossiles polluantes et chères.
08:59Et on trouve ça normal.
09:01Et c'est là que je me suis dit, mais en fait, ce qu'il faut, c'est moderniser le monde.
09:05Et si on modernise le monde et qu'on devient efficient,
09:09on va produire forcément beaucoup moins de pollution,
09:11beaucoup moins de CO2, beaucoup moins de déchets.
09:14Et on pourra entrer dans un autre type d'économie,
09:16qui est une économie qualitative,
09:18où on vend de l'efficience, où on vend de la quantité et du gaspillage.
09:21Donc c'était vraiment un moment charnière.
09:23Pour cela, il faut une implication des politiques.
09:27Est-ce que vous vous êtes entendus ?
09:28Vous parlez, est-ce que vous êtes entendus ?
09:31Est-ce que vous êtes suffisamment entendus ?
09:33Alors écoutez, je ne vais pas critiquer les théories de décroissance,
09:39de sacrifice, de réduction de mobilité et de confort,
09:42parce qu'il y a des gens qui sont capables de le faire.
09:45Et bravo !
09:47Mais il faut bien voir que 95% de la population
09:51et pratiquement 100% du monde des dirigeants,
09:54économiques ou politiques,
09:56vont s'y opposer et s'y opposent ardemment.
09:59Donc ce n'est pas ce langage-là que j'essaie d'avoir pour pouvoir convaincre.
10:02Moi, mon seul but, c'est de motiver les gens
10:05à utiliser des nouveaux types de solutions
10:07et des nouvelles technologies efficientes, modernes et propres.
10:11Et quand je parle comme ça à des partis qui sont loin d'être des écologistes,
10:18ils me reçoivent et ils écoutent et me disent
10:22mais ça, c'est une vision de l'écologie qui nous intéresse
10:24et ça, on est prêt à le soutenir.
10:26C'est un sujet qui devient transpartisan en somme.
10:28Mais oui !
10:29Vous savez, ce clivage idéologique
10:31entre d'un côté une écologie sacrificielle et chère
10:35et de l'autre une industrie rentable mais polluante,
10:39ça n'a plus lieu d'être.
10:41On n'est plus là.
10:41Il y a 20 ans, on y était.
10:43Quand mon père a créé son premier institut d'écologie
10:47dans les années 70,
10:49il n'y avait pas de solution.
10:51Il était horriblement frustré.
10:52Et à l'époque, il n'y avait que la décroissance.
10:55Et ça ne marchait pas.
10:56Et tout le monde lui disait
10:57mais écoutez, on ne va pas faire ce que vous nous conseillez.
10:59Mon père, il était quand même un peu pour la décroissance à l'époque.
11:02Maintenant, il y a des solutions
11:03qui permettent de créer une unanimité.
11:06Je voudrais parler justement de votre père
11:08mais je voudrais quand même qu'on voit
11:09le projet sur lequel vous travaillez actuellement.
11:13C'est un avion à hydrogène vert.
11:17Il faut des projets spectaculaires
11:19pour porter justement le discours que vous avez ?
11:23Moi, je pense que oui.
11:24Il faut créer de l'enthousiasme, de l'excitation.
11:27Il faut montrer qu'un autre futur est possible.
11:30Il faut remettre de l'espoir et de l'action
11:32chez tous ceux qui pensent
11:34qu'il faut fermer les volets, rester chez soi
11:37parce que le monde est foutu.
11:39Moi, je trouve que c'est criminel
11:41de faire peur aux enfants comme ça.
11:42Maintenant, il faut remettre les choses en mouvement.
11:45Alors ça, 2028, tour du monde,
11:47sans émissions et sans carburant fossile
11:50et sans escale.
11:52C'est un projet qui est mené avec Raphaël Dinelli
11:54qui est un navigateur émérite.
11:58On sera les deux à voler dans cet avion.
11:59Mais ce qui est fou, c'est que ça,
12:01ce sont des solutions qui existent déjà.
12:04Vous collaborez avec Airbus, notamment, sur ce projet.
12:06C'est Airbus qui nous a fait toute l'aérodynamique
12:09et l'étude de faisabilité,
12:11qui nous a mis à disposition des piles à combustible.
12:14On travaille avec des industries comme Science Co
12:17qui nous met à disposition les matériaux du futur,
12:22des matériaux beaucoup plus légers,
12:23beaucoup plus rigides,
12:25des membranes pour piles à combustible,
12:26des revêtements sur l'avion
12:29pour améliorer l'écoulement de l'air.
12:33Donc, vous savez, sans industrie
12:35qui amène des solutions,
12:38on ne va pas très loin.
12:40C'est aussi ça qu'il faut montrer.
12:41Alors, il y a des industries polluantes
12:43qui s'en fichent complètement,
12:44mais il y a quand même beaucoup plus d'industries
12:46que ce qu'on croit
12:47qui mettent à disposition des solutions
12:49dont on a vraiment besoin pour l'environnement.
12:51Qui ont envie d'innover.
12:52Je vous ai entendu d'ailleurs citer cette comparaison
12:55sur le premier vol en avion
12:57qui date de 1903
12:58et 66 ans plus tard,
13:00voyage sur la Lune.
13:02C'est vrai que ça montre à quel point
13:03quand l'élan est là,
13:04ça peut aller très très vite.
13:05Donc, il ne faut pas hésiter à faire ce premier pas
13:07qui semble complètement fou,
13:08dont on se dit
13:09jamais on traversera l'Atlantique
13:11ou un océan.
13:12On va revenir sur ce moyen
13:14de collaborer avec la nature
13:16avec cette photo de votre père, Jacques.
13:19Avant lui, votre grand-père, Auguste,
13:21se sont intéressés au grand fond marin,
13:23mais lui en particulier.
13:24Il a plongé dans la fosse marine des Mariannes.
13:27C'est au sud du Japon,
13:29à l'est des Philippines.
13:31Un record qui, je crois, n'est pas égalé.
13:34Enfin, c'est après un peu à polémique.
13:36Mais c'était la première plongée
13:37dans le point le plus profond des océans.
13:4010 916 mètres de profondeur.
13:43Et là, il a découvert qu'il y avait la vie,
13:45ce qui a été révolutionnaire.
13:46Et ça montre à quel point
13:47les prises de conscience
13:49et les explorations
13:50peuvent nous permettre
13:51de changer nos idées reçues
13:53puisque les États-Unis envisageaient,
13:55je crois, à cette époque,
13:56d'enterrer leurs produits chimiques,
13:58leurs déchets nucléaires.
14:00Exactement, dans les fosses marines.
14:02Parce qu'ils pensaient que c'était désert
14:03et que ça ne gênerait personne.
14:04Et donc, finalement,
14:05ils ont décidé de ne pas le faire.
14:06Mais l'autre tragédie,
14:08c'est qu'on a découvert
14:09qu'à ces profondeurs,
14:10il y a du plastique.
14:11Oui.
14:12Et donc, c'est vrai que vous,
14:13vous arrivez aujourd'hui...
14:14Et ça, c'est Victor Vescovo
14:14qui retournait dans la phase des Mariannes
14:1760 ans après mon père
14:19et qui a vu qu'effectivement,
14:21maintenant,
14:21il y a du plastique là au fond.
14:23Et aujourd'hui,
14:24c'est pour ça que je le disais
14:25en présentation,
14:28vous proposez des solutions
14:29aussi pour l'océan.
14:31Il y a ce sommet sur les océans
14:34qui va se dérouler à Monaco
14:35et à Nice au mois de juin
14:36qu'on va évidemment suivre
14:37sur nos antennes.
14:39C'est vrai qu'il y a de quoi
14:40s'inquiéter,
14:40surtout quand on voit
14:41« on y revient »
14:42Donald Trump
14:43qui a signé un décret
14:44la semaine dernière seulement
14:45sur l'exploitation
14:46des fonds marins
14:47et qui est prêt
14:48à aller exploiter
14:49dans les eaux internationales.
14:51C'est vrai qu'il n'y a
14:52aucune limite
14:52et qu'on a besoin
14:53de pare-feu,
14:54de contre-pouvoir
14:55pour limiter
14:56ces ambitions-là.
14:57Et je dirais surtout
14:57dans les océans
14:58parce que comme on est
15:00dans des territoires
15:00internationaux,
15:02c'est un peu
15:03la loi de la jungle.
15:05Mais là où il y a
15:06une vraie schizophrénie
15:07dans notre monde,
15:08c'est que les bateaux
15:09qui pêchent
15:10aux chaluts
15:11dans les zones marines
15:12protégées
15:13et qui détruisent
15:14les fonds,
15:14qui détruisent
15:15la vie marine,
15:16arrivent dans des ports,
15:18déchargent leurs poissons
15:19et on retrouve ces poissons
15:21dans nos supermarchés.
15:23Donc c'est à nous
15:23aussi.
15:25Donc on s'en batteur
15:27de faire pression
15:28aussi sur les pouvoirs
15:29publics
15:29pour qu'on crée
15:30de la cohérence.
15:31Oui,
15:31et soutenir
15:32les pouvoirs publics
15:33quand on leur demande
15:35de fermer des ports
15:36aux bateaux
15:37qui font de la pêche
15:38illégale,
15:38etc.
15:39Parce que
15:40la philosophie ambiante,
15:42c'est qu'il faut
15:42des traités internationaux
15:44auxquels tout le monde
15:45se plie.
15:47Sinon,
15:47on ne fait rien.
15:48Le résultat,
15:49c'est qu'on ne fait rien
15:50parce qu'on n'arrive pas
15:51à faire des traités
15:51comme ça.
15:52Mais si vous avez
15:53un pays qui ferme
15:54ses ports
15:54à la pêche illégale,
15:56je peux vous dire
15:56que le pays voisin
15:57va le faire aussi.
15:58Ah,
15:58on peut le faire.
16:00Et ça va entraver
16:01toute cette piraterie
16:02de pêche illégale.
16:04Alors,
16:05autant dans le monde
16:06terrestre,
16:07je dirais,
16:08on a des solutions rentables,
16:10on a des tas de choses
16:11qu'on peut mettre en place,
16:12autant dans certains moments
16:14et certains endroits,
16:16il faut mettre
16:16des législations en place.
16:18Je pense qu'on aura entendu
16:20votre appel ce soir,
16:21Bertrand Piccard.
16:22Je vous remercie beaucoup.
16:23On aura entendu
16:23votre enthousiasme,
16:25votre passion
16:25et puis toutes ces solutions
16:28que vous proposez,
16:29que vous poussez
16:30et qui sont là
16:31et donc ce besoin
16:32d'innover
16:32et de rendre
16:33l'implication
16:35attrayante
16:36parce qu'on peut faire
16:36bouger les choses
16:37et c'était important
16:38de le rappeler ce soir.
16:39Merci beaucoup,
16:40Bertrand Piccard.
16:40Merci pour votre invitation.
16:41D'être venu sur ce plateau.
16:42C'est celui qui me passionne.
16:44On l'a entendu.

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