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« Lettre adressée au général de Gaulle pour lui faire part de la situation difficile en France et lui demander s’il peut intervenir pour nous aider. »
Landrepas © Reproduction interdite

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Transcription
00:00Monsieur le général de Gaulle, permettez à un citoyen parmi tant d'autres de vous écrire en
00:17ces heures sombres où notre chère France semble perdre pied. Même si vous reposez aujourd'hui
00:22dans le silence des grands hommes, votre ombre plane encore sur notre histoire. Votre voix résonne
00:28dans les consciences, et votre idéal, hélas, semble s'éloigner chaque jour un peu plus du présent.
00:34La France, mon général, va mal. Elle vacille. Elle assille, elle doute. Elle se divise. Il ne s'agit
00:41pas là d'un simple soupir de nostalgie, mais du cri d'alarme d'un peuple qui ne se reconnaît plus,
00:47ni dans ses institutions, ni dans ses dirigeants, ni même parfois dans lui-même. Vous nous avez
00:52légué une république forte, bâtie sur l'honneur, l'indépendance et la souveraineté. Vous nous avez
00:57appris que la grandeur de la France ne se mesure ni à sa puissance militaire, ni à sa richesse
01:02économique, mais à sa capacité de porter haut les valeurs universelles, de tendre la main sans se
01:09soumettre, de parler au monde sans baisser la tête. Aujourd'hui, que voyons-nous ? Une société fracturée,
01:17tiraillée entre identité et intérêt contraire, où le débat public cède trop souvent la place à
01:23l'invective, où les plus fragiles se sentent oubliés et où les plus forts oublient qu'ils
01:28doivent servir. Les campagnes se vident, les villes se tendent, les jeunes s'inquiètent de l'avenir et
01:34les anciens regrettent le passé. L'État semble parfois absent là où il devrait être fort et pesant
01:41là où il devrait se faire discret. La parole politique n'inspire plus, car trop souvent elle
01:47trompe. Le peuple ne croit plus, car on lui a appris à se méfier de ceux qui prétendent parler en son
01:52nom. Et pourtant, malgré tout cela, la France tient debout, parce qu'elle est tenace, parce que son
01:59histoire l'a forgée à l'épreuve, parce qu'elle se souvient de ses luttes, de ses gloires et peut-être
02:04surtout de ses renaissances. Mais cette France-là a besoin d'un souffle, d'une direction, d'un horizon.
02:11C'est pourquoi je m'adresse à vous, général, non pas dans l'attente d'un miracle, mais dans l'espoir
02:18d'un écho. Que votre esprit inspire ceux qui nous dirigent aujourd'hui, qu'ils retrouvent ce sens du
02:24devoir et du courage qui fut le vôtre, qu'ils comprennent que gouverner c'est servir et non se
02:29servir. Faut-il rappeler, à ceux qui vous ont lu mais ne vous ont pas compris, que vous ne cherchiez
02:37ni la popularité, ni les applaudissements, mais seulement le redressement de la France.
02:43Que vous osiez dire non quand tout le monde disait oui, parce que vous croyez qu'un pays
02:47n'existe vraiment que lorsqu'il est libre de choisir son destin. Aujourd'hui encore, ce pays que vous avez
02:54tant aimé cherche son chemin. Il ne demande pas des slogans, mais une vision. Pas des artifices,
03:01mais de la vérité. Pas des calculs, mais de la conviction. Alors si vous pouvez nous entendre,
03:07ne serait-ce qu'en pensée, souvenez-vous de nous. De ce peuple qui vous appelait dans ces heures les
03:13plus noires et qui aujourd'hui encore se tourne vers vous dans la confusion. Faites quelque chose,
03:18mon général. Soufflez, si vous le pouvez, un peu de votre clairvoyance à ceux qui tiennent le
03:23gouvernail. Qu'ils relisent vos discours, non comme des reliques, mais comme des boussoles.
03:28Qu'ils se rappellent que la France n'a jamais été aussi grande que lorsqu'elle croyait en elle-même.

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