Catégorie
✨
PersonnesTranscription
00:00:30Applaudissements
00:01:00« Il va peut-être pleuvoir, ça serait bien ça. »
00:01:03Non, je dis ça parce que je suis couvert.
00:01:09Non, je dis au départ, ouais, traite-moi une ordure.
00:01:13Au départ, j'étais pas une ordure.
00:01:15Moi, ce que je voulais faire malin, au départ,
00:01:18ce que je voulais, c'était que la société change.
00:01:20C'était ça mon idée en montant sur scène.
00:01:23Contre les injustices, j'aurais tout donné pour ça.
00:01:26Le don de soi, c'est quelque chose d'extraordinaire, si tu réfléchis.
00:01:31Jésus sur la croix, donnant sa vie aux hommes.
00:01:35Bon, c'est pas un réflexe naturel, on va dire.
00:01:37Quand tu regardes l'humanité, c'est l'inverse.
00:01:41« Nictou, profite de ton voisin, entule ton frère. »
00:01:44On est arrivé dans des sommets, non, on est vraiment une race de merde.
00:01:49Mais le don de soi, ferme-la, arrête de rire comme un abruti.
00:01:54Tant bien que c'est pas normal.
00:01:57Non, mais je vais dire, le don de soi, j'aurais pu faire une heure là-dessus.
00:02:00Regarde, c'est beau.
00:02:02Trop compte, donner ta vie par amour, sans rien attendre en retour.
00:02:07Même pas un petit billet de sang.
00:02:08Moi, j'étais prêt à donner un peu de ma personne pour améliorer notre triste condition humaine.
00:02:15Mais de là, il laissait un oeil.
00:02:17Putain.
00:02:19Non, j'ai fait le con, putain.
00:02:21Les gilets jaunes, on lâche rien, première ligne, t'es fou.
00:02:25Putain, j'aurais dû rester planqué dans le peloton, attendre de voir ce qu'il se passe.
00:02:29J'étais là devant.
00:02:30« Ouais, j'ai marre ! »
00:02:31Je me fais marrer.
00:02:34Une révolution, ça se mène pas bille en tête.
00:02:36Tu restes planqué dans le peloton, t'attends de voir ce qu'il se passe.
00:02:40Comme le général de Gaulle.
00:02:41Pour moi, c'est un modèle.
00:02:42Oh, ouais.
00:02:43Oh, il est un peu lâche.
00:02:45Mais attends, il n'a pas touché une balle.
00:02:46L'autre, il est resté planqué à Londres toute la guerre.
00:02:49Oui !
00:02:50De temps en temps, une petite émission de radio, tu sais.
00:02:57Le corbeau et le renard.
00:03:00Oh, il est trop fort, le général de Gaulle.
00:03:04Il adore, c'est un modèle.
00:03:06Puis dès que le vent a tourné, il a vu les Américains arriver.
00:03:10C'est bon ? Il n'y a plus rien ?
00:03:11C'est ce qu'on appelle avoir le sens de l'histoire, excuse-moi.
00:03:15Alors, ce n'est pas vraiment christique comme méthode.
00:03:17C'est même l'inverse.
00:03:19C'est la promotion de sa personne par le sacrifice des autres.
00:03:22Oh, mais ferme-là !
00:03:24Je veux dire, on n'est pas là pour parler du général de Gaulle.
00:03:27On sort de confinement, tu vois.
00:03:28C'est-à-dire, Pilote, il a quand même fait un aéroport de Paris.
00:03:31Enfin, un aéroport.
00:03:32Enfin, bon, bref, on s'en fout du général quelque part.
00:03:34Alors, revenons au sujet de la soirée gilet jaune.
00:03:41C'était l'acte 23, 24 de ce mouvement des gilets jaunes.
00:03:47Il y avait des hommes, il y avait des femmes, il y avait des vieux, il y avait des jeunes.
00:03:51Un vrai champ de pissenlit, peut-être.
00:03:54On était peut-être 100 000, une centaine selon le ministère de l'Intérieur et de BFMTV, tout ça.
00:04:01À côté de moi, je n'oublierai jamais, il y avait un petit vieux, je ne te mens pas, 80 ans, putain.
00:04:20Il avait tout perdu dans la vie.
00:04:22Il allait bosser comme un con toute sa vie, on lui avait tout retiré, putain.
00:04:25Mais il avait la niac, il était à côté, il avait la pêche.
00:04:28Ouais, il nous entraînait, il chantait.
00:04:31Alors, la chanson n'était pas terrible, honnêtement, c'était une chanson de l'autre conne.
00:04:35Euh, chaud, chaud, chaud, un bricolage.
00:04:40Par contre, le texte, il n'y avait rien à dire.
00:04:43Allez les grands, on garde la patate.
00:04:46J'ai chaud à la tirelire, j'arrive plus à payer.
00:04:51J'ai chaud à l'estomac passé.
00:04:53Le 15 du mois, tout en alexandrin, que de l'arriverait chaud.
00:05:01Non, pas une fois, quoi.
00:05:03Mais bon, on s'est fait choper, on n'avait pas compris.
00:05:06Il y avait les journalistes de BFM TV qui étaient là, oh putain.
00:05:09On m'a appelé, il y avait ma gueule en gros plan sur BFM.
00:05:12On chantait, j'ai chaud à la tirelire, avec le bandeau, les chants antisémites des gilets jaunes,
00:05:19c'est magique, le retour des nazis dans Paris, les bruits de bottes,
00:05:24euh, dans basket.
00:05:28Ah oui, on n'avait pas réalisé.
00:05:30J'ai chaud à la tirelire, j'ai chaud à la tirelire.
00:05:35Oh, oublie ça !
00:05:37Ferme-la !
00:05:38Eh, déjà, j'ai chaud à la tête devant le barbecue, je peux te donner le tarif.
00:05:43Oh non, que tu mets une tirelire dans la salade, alors là, laisse tomber.
00:05:49Non, non, non, c'était atroce, putain.
00:05:52Le petit vieux était à côté de moi, il me montrait les trous qu'il avait dans ses godasses,
00:05:56t'imagines, toi, 80 ans, être obligé de manifester, bouffer ses pompes.
00:06:01Il m'a dit, c'est la vie, c'est comme ça.
00:06:04Il m'a dit, arrivé le dimanche, bon, bah...
00:06:07fricassé de languette sur sa semelle, le champignon,
00:06:10accompagné d'une petite chiffonnade de lacets.
00:06:13Ah ah ah ah ah !
00:06:14Ouais, un ancien chef trois étoiles.
00:06:17Automatiquement, il restait quelques réflexes, un petit sens de la formule, on va dire.
00:06:22Puis, tu vois, on était censé récupérer notre dignité, regarde la gueule que j'avais, putain.
00:06:28On dirait un poilu de 14 qui rentre de Vernon.
00:06:31Alors, je dis pas, non, mais ferme-la !
00:06:33Je dis pas, je bosserais dans une casse, je serais vigile.
00:06:36Non, mais voilà, mais il se trouve que je suis ophtalmo de profession.
00:06:43Pour une clientèle prête à lâcher 150 balles les 20 minutes,
00:06:47c'est pas pour discuter avec le capitaine Crochet, tu m'as compris.
00:06:50Enfin, on n'est pas là pour parler de l'affaire.
00:06:52C'était un samedi incroyable, on était tous ensemble.
00:06:56Main dans la main, on marchait, on y croyait.
00:06:59On marchait en direction de la place de l'étoile, dans la lumière de notre étoile, tu sais,
00:07:05telle des rois mages fluorescents, tu sais.
00:07:09On y arrivait, place de l'étoile, putain, sur des soldats en armes, tout devant nous, comme ça.
00:07:14Et là, sans raison, sans sommation, ils ont tiré dans notre direction.
00:07:21Moi, j'avais les bras en l'air, le cœur en paix, lorsque les lumières se sont éteintes brutalement.
00:07:27Bip !
00:07:28J'ai sismes !
00:07:29J'ai dit tout ça en pleine gueule !
00:07:32Vous êtes où les gars ?
00:07:35Combien de temps je suis resté, tu sais, sur la chaussée humide de cette piste aux étoiles ?
00:07:39Une heure, deux heures, je ne saurais pas vous répondre.
00:07:42Ouais, j'ai été touché en pleine gueule !
00:07:45Pourquoi on ne peut pas répondre ?
00:08:03Non, laissez-le, il a été touché par un flashball !
00:08:06Tire-toi, toi, regarde ça, les gars, putain !
00:08:09Ils viennent, ils prennent des photos avec les portables.
00:08:11T'as vu ça, Bernard ?
00:08:12Putain !
00:08:13Laissez-le respirer.
00:08:15Monsieur, restez en position fétale.
00:08:18Et ne me demandez pas ce qu'un fœtus vient foutre dans cette...
00:08:21Bernard, il faut parler au mec qui est blessé, c'est important, il t'écoute.
00:08:26Même s'il n'est pas vraiment là.
00:08:28Monsieur, ça va aller, non, tire-toi, putain !
00:08:30Non, non, pourquoi ?
00:08:31Ah, on ne sait pas, monsieur.
00:08:33Ils demandent pourquoi, il y a du vent, on ne peut pas répondre, monsieur.
00:08:36Pourquoi ils vous ont...
00:08:37Monsieur, tais-toi, écoute-moi.
00:08:39Ils vous ont tiré dessus, on ne peut pas répondre.
00:08:42Pourquoi l'État tire sur le pauvre, toi ?
00:08:44Non, non, non, non, non, non, non !
00:08:47À notre niveau, on ne peut pas répondre.
00:08:49Nous, on est secouris, ça.
00:08:51On sent...
00:08:52Non, mais on sent que ce n'est pas 100% légal ce qui est en train de se faire.
00:08:55Non, mais t'as compris !
00:08:56Mais à notre niveau, on ne peut pas parler, là.
00:08:59Voilà, alors...
00:09:01Ce n'est pas normal, monsieur, monsieur.
00:09:03Nous, on est secouris.
00:09:04Et encore, on dit, hein, Bernard, on dit on est secouris.
00:09:08Non.
00:09:10Sur les gilets jaunes, c'est de la voirie ce qu'on fait.
00:09:12Franchement !
00:09:13Mais c'est ça, monsieur.
00:09:16Mais non, parce que...
00:09:17Écoute-moi, monsieur, le touriste, tu vois, c'est une ville touristique,
00:09:23donc le touriste chinois ne comprendrait pas de voir des macchabées sur le sol.
00:09:28Il se dirait merde, tu vois...
00:09:30Enfin, il est encore, il est habitué un peu, maman, avec le corona.
00:09:33Non, non, mais c'est vrai, non, non, mais je veux dire, c'est...
00:09:35Monsieur, écoute-moi, ferme la...
00:09:37Voilà.
00:09:38On serait en Inde, ça serait différent.
00:09:41Hein, Bernard, on a Rassana, là-bas.
00:09:46L'Indien est très différent.
00:09:50Parce que, c'est comme ça.
00:09:52Là-bas, tu vois, ils sont tellement...
00:09:54Nous, on a eu un stagiaire, écoute-moi, monsieur.
00:09:57Oui, oui, il a mal, écoute-moi.
00:09:58On a eu un stagiaire indien, nous.
00:10:01Je connais, hein.
00:10:03Gandhiji, on l'appelait.
00:10:04Bernard, comment il...
00:10:05Oui, pas d'Inde, de...
00:10:08Maestrie, voilà.
00:10:10Du Maroc, voilà.
00:10:11Il était en stage, écoute-moi.
00:10:23Il était en stage pour voir comment ça se passe exactement le secourisme en Europe, tu vois.
00:10:29Et là, il était étonné.
00:10:31Tu te souviens, il regardait notre camion.
00:10:32Il était là, putain, vous avez un camion.
00:10:34Ah, oui, tu fais comment, ta pote...
00:10:38Eh bien, non, ils font ça en vélo.
00:10:41Oui !
00:10:42C'est pas le secourisme comme toi, tu l'entends.
00:10:46C'est-à-dire, les gars, ils se déplacent en vélo, ils s'en fous, en fait.
00:10:50C'est des statistiques, toi, ils prennent des photos.
00:10:52Mais je veux dire, si t'es pas...
00:10:53Un Bernard, de te lever et de rentrer chez toi, t'es déclaré mort.
00:10:56Ils ont l'air d'affaire.
00:10:57Mais là, ils sont tellement...
00:10:59Ils prennent ton corps, ils jettent ça dans la Seine, enfin, dans le local, le Nil.
00:11:04Voilà, le Nil.
00:11:08Heureusement qu'il est là, Bernard, c'est une encyclopédie.
00:11:11Mais il a son CAP, Bernard.
00:11:16Il aurait pu être tout bim...
00:11:17Ouais, il n'y a plus de feu à ma clope.
00:11:19T'as vu ? Bernard, il l'a vu, il n'y a plus de feu à la clope.
00:11:21Ça, c'est bon.
00:11:22C'est-à-dire que les idées reviennent.
00:11:23Laissez faire.
00:11:24Non, non, j'arrête de fumer.
00:11:27C'est pour ça, c'est un...
00:11:30Ah, ça n'a strictement aucun sens.
00:11:35Mais vous savez, monsieur, écoutez-moi.
00:11:40Je vais vous dire, vous êtes...
00:11:41Non, il a mal, tu vois.
00:11:42Il faut le rassurer.
00:11:43Ça va aller, ça va.
00:11:44Vous savez, on en voit.
00:11:45Ouais, vous inquiétez pas.
00:11:47On en voit des accidentés, nous.
00:11:51Ça nous arrive quand même de sauver des vies.
00:11:53Non, mais c'est plus du hasard.
00:11:57Franchement, Bernard, il faut dire les choses.
00:11:59Non, non, non.
00:12:00Il y a des gens qui s'accrochent à la vie.
00:12:02C'est dangereux.
00:12:03C'est étonnant.
00:12:05Hier, un cyclomoteur, putain.
00:12:09Ouais, une moto.
00:12:10Sur le périph.
00:12:11L'autre, il s'est pris un rail de sécurité.
00:12:14Il s'est arraché de patinonson à foutu partout.
00:12:18On est arrivé, il nous attendait.
00:12:19Il était assis.
00:12:20Ouais, sur le croix-là, c'est que ça.
00:12:24Et j'ai dit, ben, allez-vous, ta patte ?
00:12:26Ben, dis-donc, ça va, occupez-vous des autres.
00:12:33Il a dit, oui, mais il va bien falloir discuter de cette patte à un moment donné.
00:12:36Quand même.
00:12:38Non.
00:12:39Non, c'est pas ça.
00:12:40Il faisait ce qu'on appelle un déni de patte.
00:12:42Dans sa tête, il se voyait, c'était un mille-pattes.
00:12:46Enfin, non, non, mais t'as compris, quoi.
00:12:48Alors qu'il n'avait plus de patte.
00:12:51Et, ben, non, non, non.
00:12:53D'ailleurs, il s'est énervé.
00:12:54Il a dit, oui, vous m'emmerdez avec cette histoire de patte.
00:12:56Si c'est comme ça, je m'en vais.
00:12:57Ah, ben, je lui ai dit, je serais curieux de voir ce qu'il y a à ce conseil, hein, parce que...
00:13:04Non, non, il s'est...
00:13:05Non, non.
00:13:06Ah, non, non, il s'est levé.
00:13:08Monopathe.
00:13:09Enfin, il nous a fait le...
00:13:09Il nous a fait le...
00:13:11Il a fait le kangourou sur quoi ?
00:13:12Sur 50 mètres ?
00:13:13Il s'est crassé la gueule avec une patte.
00:13:15Tu vas être plat, toi, pas loin, avec une patte.
00:13:18Puis après, oui, il est tombé, il l'a rampé.
00:13:21Il est mort à 80 mètres.
00:13:24Ouais, ah, mais moi, j'ai dit, je n'interviens pas à...
00:13:26Alors, 54 ans, je n'ai pas ses lèvres.
00:13:29Je sors de confinement, je peux te dire que...
00:13:32C'est pas pour faire le marathon.
00:13:33Donc, non, non, non, mais voilà, voilà, c'est pour dire.
00:13:38Non, mais c'est pour dire.
00:13:39Il y a des gens qui vont crever.
00:13:41Et l'autre, une piqûre d'insecte qui crève.
00:13:43C'est l'un, non ?
00:13:44Non, non, ne se inquiétez pas, ça va aller, ça va aller.
00:13:47Ouais, il a mal, il a mal.
00:13:49Ça y est, c'est...
00:13:50On voit, on a l'œil.
00:13:52En tant que secouriste, tu vois ce qui se passe.
00:13:56C'est-à-dire, ouais, ce qu'on fait, c'est pas compliqué.
00:13:58Les métiers de secouriste, les gars, ils se la pètent.
00:14:01C'est du bon sens.
00:14:03T'arrives, tu vois, t'as le sentier gicle sur un...
00:14:07T'as compris que t'as une fuite à quatre parts.
00:14:11Tu vois, c'est de la plomberie.
00:14:12Ce qu'on fait, c'est de la plomberie.
00:14:15Tu fais un autre, t'avènes ça à l'atelier.
00:14:16Le corps est une chaudière.
00:14:18Non, non, non, non, non, mais je plaisante.
00:14:19Mais c'est...
00:14:20C'est froid, tu jettes, hein.
00:14:21C'est pas...
00:14:22Moi, je suis un...
00:14:23Non, non, mais moi, je suis un ancien plombier.
00:14:24Je suis un ancien de gaz de France.
00:14:28Ah, ben, j'ai fait...
00:14:30Que je dise pas de conneries.
00:14:36Quatre et quatre.
00:14:40Là, on est déjà sur des trucs compliqués.
00:14:42Euh...
00:14:43J'ai fait 17 ans chez GDF.
00:14:47Donc, je connais la musique, hein.
00:14:50Et c'est ce que je dis aux collègues.
00:14:51C'est encore autre chose.
00:14:53Quand tu sors sur une fuite de gaz,
00:14:54t'es pas sûr de rentrer chez toi.
00:14:57Ah, le monde du gaz, c'est...
00:14:59C'est pas pour les bricolos.
00:15:00Non, mais il faut le dire.
00:15:01Ouais.
00:15:02C'est pour ça, quand j'entends ce qu'ils racontent
00:15:04sur la Deuxième Guerre mondiale, tu sais, je...
00:15:06Non, non, non, voilà.
00:15:07Non, non, non, non, non.
00:15:09Non, non.
00:15:13Je sais pas où vous en êtes sur ces sujets-là.
00:15:16Ouais.
00:15:17Moi, j'ai bossé sur des très grosses installations gazières, OK ?
00:15:28Je peux te dire, toute contre-raconte dans les manuels scolaires...
00:15:31Hein, Bernard...
00:15:32Ouais, chute, chute.
00:15:35Strictement, chute.
00:15:35Non, non, mais c'est...
00:15:41Vous avez mal.
00:15:43C'est normal, monsieur.
00:15:44Ça va.
00:15:44Ça va.
00:15:45Faut laisser aller.
00:15:46Tout le monde est fatigué.
00:15:47Nous aussi, on n'en peut plus.
00:15:49On est gilets jaunes dans l'esprit, toi, mais ça crasse les couilles quand même aussi.
00:15:53On ne dort plus.
00:15:54Ben, attends, on n'a pas de vie de famille et tout.
00:15:56C'est-à-dire, on dort dans les camions, arriver le vendredi soir, à un moment donné...
00:16:00Ah, ben, complètement.
00:16:02Moi, j'ai ma bonne poulailler, ça commence à miauler, il faut dire les choses.
00:16:07Ne voit plus.
00:16:07Puis le temps passe plus vite.
00:16:08Pour une bonne femme, ça n'a rien à voir.
00:16:10Ah, non, ce n'est pas les mêmes fabrications.
00:16:14Moi, monsieur, monsieur, écoute-moi, tais-toi.
00:16:16J'ai...
00:16:17Moi, j'ai ma femme.
00:16:18Elle a pris 10 ans en l'espace d'une soirée.
00:16:22Le temps d'une raclette.
00:16:23Alors, est-ce qu'on l'avait mis trop près de la résistance ?
00:16:28Est-ce que...
00:16:28Après, tu refais le film de tout ça.
00:16:33Mais fin de soirée, elle avait 82 ans.
00:16:35Et elle lit, hein.
00:16:37J'ai mal au dos, c'est pas normal.
00:16:38Donc, euh...
00:16:39Mais vous, ça va aller.
00:16:40On a l'habitude, on voit, monsieur.
00:16:43Ouais, ouais, il a mal.
00:16:44Donne-lui un peu d'eau, ouais.
00:16:46On attend, ils arrivent, là.
00:16:47Ils sont bloqués au carrefour.
00:16:49Les branquards, je ne sais pas ce qu'ils...
00:16:50Non, non, mais ça va aller, monsieur.
00:16:52Vous savez, sur les gilets jaunes, on en voit...
00:16:54C'est autre chose, hein.
00:16:56Oh, ben les...
00:16:57Les mains arrachées, tout ça, à cause des grenades de désencerclement.
00:17:02Ça, c'est de la merde.
00:17:03Vous connaissez pas ?
00:17:04Mais ça ressemble, non ?
00:17:06Non, ça ressemble à une petite canette de coca, le truc.
00:17:10Le gars, il connaît pas, il se fait bien.
00:17:13Puis il fait chaud dans les manifs.
00:17:14À un moment donné, c'est le Vietnam, là-dedans.
00:17:16Donc, avec les gants et tout ça.
00:17:18L'autre, il voit tomber une petite canette de coca.
00:17:27Il va ramasser ça à pleine Pâques.
00:17:29Ah, ben, ça lui pète à la gueule.
00:17:33T'as tous les crayons qui valent l'un dans tous les sens.
00:17:37Il se retrouve avec un coton-tige, il a gagné son après-midi.
00:17:41Alors, ouais, on arrive...
00:17:42Non, Bernard, Bernard, doucement.
00:17:43On arrive...
00:17:45On arrive à le reconstruire une main.
00:17:48Ça, c'est des conneries.
00:17:49Il nous demande de ramasser les doigts, de se faire chier à foutre ça dans la glace.
00:17:53Ah, je le fais plus.
00:17:55J'ai été en stage à l'hôpital.
00:17:57Eh, je te reconstruis ce canal, hein.
00:18:01Dégueulasse.
00:18:01Ils prennent un bout de cul, tu sais, un bout d'artel.
00:18:06Pince de crâme.
00:18:07Tout pourri.
00:18:09Ah, il était en fin de stage.
00:18:11Il était content, le chirurgien.
00:18:12Regardez, il nous montre le doigt.
00:18:14Bonjour.
00:18:14J'ai dit, tire-toi, salope.
00:18:16Putain, c'est quoi, ce truc ?
00:18:19Puis c'est tout mou, c'est tout flasque.
00:18:22Jamel debout, je tiens.
00:18:24Ouais, le truc.
00:18:24Non, mais le truc, il ne sert à rien, là.
00:18:32Et encore, Jamel, je crois, il ne peut même pas faire ça.
00:18:36Je crois même de la méchanceté, ça.
00:18:40Non, non, mais je suis...
00:18:41Bernard, je suis d'accord.
00:18:43Le gars, il peut encore, d'accord.
00:18:46Putain, t'as des miettes, toi, bon.
00:18:48Il peut se connerre la nouille et se torcher le cul, Bernard.
00:18:50Mais je veux dire, celui qui jouait de la clarinette ou du bonjour, terminait.
00:18:55Il faut qu'il se mette au triangle.
00:18:59Mais où est-ce que tu as cherché toutes ces blagues ?
00:19:03Tu sais que t'aurais dû être comique, toi, Bernard.
00:19:07Ah, il met une ambiance, mais heureusement.
00:19:10Parce que dans les métiers du secourisme...
00:19:15Non, non, c'est pas ça, on côtoie la mort.
00:19:19Tous les jours.
00:19:20Parce qu'on dit secourisme, mais c'est pas vrai.
00:19:22Dans Paris, avec les embouteillages, t'as pas le temps.
00:19:25T'arrives, c'est trop tard.
00:19:27Systématiquement, le son est sorti de l'enveloppe corporelle.
00:19:30Il te reste la housse de couette, tu fais quoi ?
00:19:33Tiens, tu t'en...
00:19:34On fait ça dans le camion, on terminait.
00:19:36Et c'est là qu'on appelle les collègues de la voirie, dont je vous parlais tout à l'heure.
00:19:40Le bataillon des Africains.
00:19:42Oh, c'est que des nègres.
00:19:45De toute façon, à Paris, t'as un balai, à l'autre bout, c'est un nègre.
00:19:48Mais ça...
00:19:50Car, regarde, on parle du loup, les vlères, regarde, les vlères.
00:19:57Sénégal, Mauritanie, Cameroun, t'as tout.
00:20:03Ça va, chef ?
00:20:06Ouais, il se l'appelle chef.
00:20:10Enfin, il est chef de rien du tout.
00:20:13Les noirs, on les appelle chef, si tu veux, mais bon...
00:20:17Je sais pas.
00:20:18Hein, Bernard ? Non, mais pourquoi ?
00:20:20Ouais, on sait pas.
00:20:22C'est des gens, non, c'est pas ça, tu sais.
00:20:24Ils ont été traités comme de la merde
00:20:26pendant pas mal de temps.
00:20:28Alors, tu lui dis chef, il est content.
00:20:31Il dit, ah, bon, je suis chef.
00:20:33Mais non, non.
00:20:35C'est-à-dire que tu vas tenir ton balai jusqu'à la retraite et faire les tailleurs.
00:20:40C'est ça, chef.
00:20:41Ah, ah, ah, ah.
00:20:42Ah, chef.
00:20:44Je vais te d'enculer, là.
00:20:48Le petit jeune, là, non, il est bien, donc, c'est Mamadou, ça.
00:20:52Ah, c'est un héros, c'est celui qui avait sauvé un gosse qui se cassait la gueule du balcon.
00:20:57Ouais, c'est lui, c'est un malien.
00:20:59C'est un sans-papier, il y a pas longtemps, là.
00:21:01Un vrai héros, ouais, ouais.
00:21:02Quatre étages en façade.
00:21:04Oh, c'est plus de la souplesse, là, hé.
00:21:08T'imagines les griffes qu'il faut avoir.
00:21:10Mais il est né là-bas, il est en Afrique.
00:21:13Ah, là, Mamadou.
00:21:15Il est né où, Mamadou ?
00:21:16Il est né là-bas, ouais.
00:21:19Certainement dans un arbre, on sait pas.
00:21:22Ah, ouais, un vrai chimpanzé.
00:21:24Il y a un flic qui était à côté.
00:21:26Il a cru que c'était un singe.
00:21:28Tout de suite, il a dit, vous ne bougez pas.
00:21:29Alors, on lui a dit, non, non.
00:21:30C'est un mec qui sauve un gosse.
00:21:33Il a dit, quand vous faites des animations, mettez des affiches pour votre femme.
00:21:36Mais il n'est pas 100% homo sapiens.
00:21:48À mon avis, non.
00:21:51Regarde la tronche qu'il a.
00:21:52Il y a un truc.
00:21:53Hein, Mamadou ?
00:21:54C'est le papa ou la maman qui a un singe.
00:21:57Regarde-moi.
00:21:59Hein ?
00:22:00Mais ça va.
00:22:01Maisse les yeux.
00:22:02T'as vu comment il est méchant, hein ?
00:22:03Faut jamais oublier que t'as affaire à une bête sauvage.
00:22:07Il peut te sauter à la gueule à tout moment.
00:22:10Faut toujours rester le dominant par le regard.
00:22:21N'empêche que, hé, sa petite sauterie, sa petite escalade,
00:22:25à Mamadou, tu sais que ça lui a permis d'avoir le passeport français.
00:22:29C'est un héros, il passe à la thé.
00:22:31Il a été reçu à l'Elysée.
00:22:33« Ah, Mamadou ! »
00:22:38« T'as vu le Président ? »
00:22:40« Raconte-nous, il a touché ton zizi, non ? »
00:22:46Si, si, il aime les Noirs, lui.
00:22:50À la fête de la musique, il s'en fait livrer un comtehner de 3 juin.
00:22:55Ça bouge les yeux à l'Elysée.
00:22:57J'adore ça, il adore les Noirs.
00:23:00Il est fou à poil, il les fait danser, quoi.
00:23:01Mais à mon avis, il s'est fait taper en derche, là-bas, parce que, non, mais il n'a plus la même lumière dans le regard.
00:23:10Il y en est en scène qui est plus.
00:23:14Le problème, non, mais le problème de Babadou, c'est que maintenant, toute son équipe, là-haut, dans son pays,
00:23:20ils se mettent tous à l'escalade, à la varatte, pour essayer de gratter le visage, mais on leur a dit, ça ne sert à rien.
00:23:27Il n'y a que Babadou, c'est une fois, hein, c'est pas...
00:23:30Ah oui, Babadou, c'est le con, hein.
00:23:33Bon, on va le laisser, Bernard, on va y aller.
00:23:37Non, non, il y a les journalistes de BFM, putain.
00:23:40Ils reviennent, les gars. Si, si, c'est BFM, ça.
00:23:43Ils ont retiré les bonnettes, non, parce qu'ils se faisaient défoncer la gueule, hein.
00:23:47Oh, les gens ne les aiment pas. Dès qu'il y a marqué BFM, putain.
00:23:50Ah non, non, nous, on en a retrouvé dans les poubelles, hein.
00:23:53Dans les poubelles, le cul à l'air, hein.
00:23:55Journaliste, ah, oui, oui, Béansanale, 30 centimètres, hein.
00:24:00Qu'on sait être tacants, hein.
00:24:03Il y en a même un, tu te souviens, il lui avait rangé un scooter, là.
00:24:07Ouais, un 50, évidemment, pas...
00:24:10Tout de suite, pas un T-Max, mais je veux dire, voilà.
00:24:14Déjà, ça commence à frotter un peu, quand même, hein.
00:24:20Tu vois, Bernard, quand tu les vois bouger, toi, boiter comme ça,
00:24:25c'est que c'est... Il y a un bout de rétro qui est resté coincé.
00:24:29Chez les journaleux, les plus méchants, c'est ceux qui reviennent, hein.
00:24:32Je veux pas être pris en photo, madame, hein.
00:24:35Moi, je suis journaliste, hein, j'ai rien à voir là-dedans.
00:24:38Ouais, ouais, c'est ça, ben c'est moi le journaliste.
00:24:40Laisse-moi le faire.
00:24:41Ouais, ouais, ben vous demandez aux gens, ben vous le demandez, moi je m'en fous, hein.
00:24:45Bon, ben, Mamadou, je te laisse avec la journaliste, ça va aller ?
00:24:48Ouais, mais ça devrait aller, ça devrait aller, je vais m'en occuper.
00:25:09Monsieur, restez, restez à l'angile, la branca va arriver en attendant.
00:25:13Voilà, ne frappez pas !
00:25:15C'est énorme, c'est incroyable, c'est Mamadou, je suis le premier en Amérique.
00:25:23C'est incroyable, la violence, c'est énorme, c'est Al-Qaïda, c'est génial, c'est incroyable, quoi.
00:25:31Moi, j'ai quitté un pays en guerre, je me rétro-désemporté, c'est incroyable, quoi.
00:25:39Je pensais pas voir ça et jouer avec mes yeux, quoi.
00:25:42Des blancs qui frappent, des blancs dans la rue, comme ça j'ai dit.
00:25:48Oui !
00:25:48Il y a même des noirs, je le serais, c'est ça, j'ai pas compris, quoi.
00:25:55Oui, j'ai reconnu un gars de mon village, la vérité, un gars, Ousmane.
00:26:00Je lui ai dit, Ousmane, oui !
00:26:03Tu es chérèse ? Il dit, oui, c'est chérèse.
00:26:13Ça veut dire, tu frappes les blancs comme ça ?
00:26:18Il m'a dit, je frappe bien comme ça.
00:26:21Ah bon ?
00:26:27Mais ces gens-là sont dans leur pays, Ousmane.
00:26:30Il a dit, non, c'est mon pays, regarde le costume.
00:26:34Tu es sérieuse, non ?
00:26:36Ah bon ?
00:26:38Tu es plus français que...
00:26:39Oui !
00:26:40Il m'a dit, il m'a dit, c'est un français de souche.
00:26:44Avec ses costumes.
00:26:51Tu es descendant de Louis XIV ?
00:26:54Il a dit, oui, c'est un parent.
00:26:58Louloute.
00:26:59C'est là que j'ai compris, non, il a foiré.
00:27:02Il a dit, Ousmane, tu es foiré.
00:27:04Tu es malien ?
00:27:05Il a dit, non, c'est toi le malien.
00:27:07Grimpe, grimpe sur ton mur, laisse-moi, regarde.
00:27:11Hum hum.
00:27:14Il faut faire des efforts.
00:27:16Il m'a dit, tu ne comprends pas.
00:27:18Il dit, moi, tous les jours, je fais même une formation pour devenir homosexuel.
00:27:26Oui, je dis, toi, tu es intégré à fond, quoi.
00:27:33D'ailleurs, peut-être un jour tu vas devenir ministre, quoi.
00:27:38Vraiment, c'est incroyable.
00:27:40Il m'a dit, tais-toi.
00:27:41Il m'a dit, vous, les Africains, vous êtes homophobes.
00:27:44Je ne tue pas tellement.
00:27:50Non, il y a un peu.
00:27:51Il y a un peu l'homophobie en Afrique.
00:27:54Mais seulement dans l'espace public.
00:27:56C'est vrai.
00:27:58Deux hommes qui vont s'embrasser dans les rues de Bamako.
00:28:02Non, non.
00:28:04Les gens vont frapper ça mal.
00:28:06Mais si tu fermes ta porte de ta maison, après, tu fais comme tu veux.
00:28:14Il m'a dit, oh, ce n'est pas suffisant.
00:28:17On doit pouvoir s'enculer dans la rue.
00:28:20Ah oui, oui.
00:28:21Comme en Strasbourg.
00:28:24C'est la démocratie.
00:28:26C'est le progrès.
00:28:30Non, je dis, je ne préfère pas.
00:28:32Et là, il m'a frappé.
00:28:33Il m'a dit, homophobes africains, tais-toi.
00:28:37Et là, il n'a pas eu le temps de frapper qu'une boule de pétanque est arrivée dans son gros nez d'Afrique.
00:28:43Je te dis, le gars est tombé raide.
00:28:47Je te dis, Ousmane, tu vois ton intégration ?
00:28:54Et là, des blancs sont arrivés, des enfants, des jeunes.
00:28:58Tous blancs.
00:28:59Ils m'ont dit, pousse-toi, on est le black bloc.
00:29:06Vous êtes black.
00:29:07Et lui, il n'est pas black.
00:29:10Oh là là, je ne comprends pas.
00:29:12Ils ont fini, Ousmane.
00:29:14Ils l'ont laissé pour mort.
00:29:15Je te dis, c'est moi qui l'ai sauvé, même.
00:29:19Oui ?
00:29:20Ils l'ont laissé, un tirailleur sénégalais, là, que j'ai récupéré.
00:29:24Je l'ai ramené à la maison et je l'ai sauvé.
00:29:27Ousmane, je dis, tu vois, tu n'es pas compétent.
00:29:30Je lui ai retiré son déguisement de cerès.
00:29:35Je lui ai mis un bobo traditionnel.
00:29:36Et je l'ai renvoyé au Mali.
00:29:42Non, mais non, il est bien, il est heureux.
00:29:44Il est heureux.
00:29:46Il garde les chèvres comme le faisait son grand-père.
00:29:49Il est bien.
00:29:49Quand il me voit, vraiment, il dit merci.
00:29:53J'étais perdu quand j'étais CRS PD à Paris.
00:29:56Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:30:01T'as entendu, Benjamin, t'as entendu ?
00:30:04CRS PD, qu'est-ce que c'est que ça ?
00:30:07Filme-le, filme-le avec la caméra.
00:30:11Qu'est-ce que vous avez dit ?
00:30:12Oui, on peut poser des questions aux blessés ?
00:30:15Bonjour, monsieur.
00:30:16Bonjour.
00:30:17Non, je suis Ruth Cerfati.
00:30:24Voilà, je suis journaliste indépendante.
00:30:26Je peux poser une question ?
00:30:33Vous avez mal ?
00:30:35Filme-le, Benjamin, il a mal.
00:30:36Oh là, qu'est-ce qu'il y a ?
00:30:38Tu as marché sur son oeil ?
00:30:40Ben oui, mais Mamadou, il faut faire attention aux yeux des gens.
00:30:43Je veux dire, ben oui, mais...
00:30:45Bon, ça va.
00:30:46Déjà, il ne l'a pas mangé.
00:30:47Juste une seule question.
00:30:50Non, non, on n'est pas BFM.
00:30:51Vraiment, ça, faut...
00:30:52C'est dangereux de participer à des manifestations interdites.
00:30:58Par la préfecture, on n'est pas limite, là, on est...
00:31:05Non, mais je veux dire, vous regrettez.
00:31:07Non.
00:31:09Ah, d'accord.
00:31:11Vous allez revenir ?
00:31:13Vous êtes prêts à perdre votre deuxième oeil ?
00:31:17Vous n'avez pas l'impression d'être manipulés par des casseurs antisémites homophobes ?
00:31:21Merde, on est repérés, ben ça, mais...
00:31:23Bon, je rends l'antenne, c'était Ruth en direct des champs.
00:31:26À vous, l'antenne, Nathanael.
00:31:28Merci, Ruth.
00:31:41Sacrée Ruth.
00:31:42Merci, Ruth, soyez prudents.
00:31:46Une Ruth qui prend tous les risques.
00:31:48Une Ruth en Ruth, j'ai envie de dire.
00:31:51Pour vous informer, téléspectateurs de BFM,
00:31:55une Ruth qui va traquer la bête immonde jusque dans son terrier de ce mouvement des gilets jaunes antisémites et néo-nazis.
00:32:04Tout à fait.
00:32:04Alors, retour, retour, si vous voulez bien, sur le plateau de mensonges, manipulation et bénéfices.
00:32:11Bonsoir.
00:32:19Tout à l'heure, retour sur ce plateau avec, comme chaque semaine, d'éminents spécialistes autour de cette table.
00:32:26À ma droite, ai-je besoin de la présenter ?
00:32:29Sarah Elkrieff.
00:32:31Bonsoir, Sarah.
00:32:33Sarah, qui est docteur, vétérinaire, sociologue, paysagiste.
00:32:39Vous êtes également chercheur au CNRS, Sarah, sur le comportement des moutons, des pigeons, pardon.
00:32:48Excusez-moi, je n'ai pas renu mes fiches.
00:32:50Vous êtes, et on n'en parle jamais, Sarah, mais je vais le faire ce soir,
00:32:55parce qu'il y a chez vous cette élégance, cette humilité.
00:32:59Si, si, Sarah, vous êtes également prix Nobel 2016.
00:33:02Moïse, voilà, voilà, voilà, de la bonté, de la générosité, de la...
00:33:11De l'autre côté, Moïse Hanouna.
00:33:18Bonsoir, Moïse.
00:33:21Moïse, on ne le présente plus, Moïse.
00:33:23Hein, Moïse, académicien, frère du célèbre Cyril.
00:33:28On ne va pas vous embêter ce soir avec votre frère.
00:33:31Vous êtes également, Moïse, et on n'en parle aussi jamais,
00:33:35très, très touché, concerné par le problème des autres.
00:33:38Le problème...
00:33:40Vous êtes président de cette association,
00:33:42et mon ami, qui vient en...
00:33:45Eh oh là oui !
00:33:46Ah oui, pardon, l'intonation n'était pas juste.
00:33:49Voilà, l'association...
00:33:50Eh oh là oui !
00:33:51Qui vient en aide, donc, auprès des mal logés.
00:33:57De formation, vous êtes philosophe en marketing international, hein, Moïse.
00:34:02Vous êtes également champion du monde de strip poker.
00:34:05Je n'ai pas tout mis, hein, Moïse.
00:34:07Vous êtes, pour BFM, le spécialiste des questions paranormales,
00:34:11parafiscales, voilà.
00:34:14Et un auteur, surtout, à succès,
00:34:16qui, là, on peut dire, de best seller,
00:34:19dont le fameux « Tirons-nous avant que ça se voit ».
00:34:22Oh, un ouvrage...
00:34:23Alors, vraiment, un ouvrage exceptionnel.
00:34:29Un ouvrage exceptionnel, hein,
00:34:32préfacé par Yann Moix, déjà.
00:34:35Hein, ouais, voilà.
00:34:36Votre nouvelle femme de ménage.
00:34:38Alors, si vous le...
00:34:40Sarah, si vous le permettez,
00:34:41on va commencer par Moïse.
00:34:43Je sais qu'il a un rendez-vous à l'Élysée, je crois, hein,
00:34:46à l'ambassade, si vous voulez.
00:34:47Alors, moi, je voudrais...
00:34:49Pas très bien de quoi vous parlez.
00:34:50Je voudrais simplement vous poser une seule question, Moïse.
00:34:55Alors, 28 samedis de mobilisation
00:34:58de ce mouvement des Gilets jaunes, hein.
00:35:00Alors, un mouvement qui s'essouffle, certes.
00:35:04Voilà.
00:35:05Oui, depuis le départ.
00:35:06C'est vrai que...
00:35:07Non, non, Moïse a raison.
00:35:08Voilà.
00:35:08Avant d'avoir commencé...
00:35:10Non, mais je veux dire, là, j'ai simplement les chiffres, Moïse.
00:35:13Voilà, c'est pour ça que je disais ça.
00:35:15Donc, vraiment, ministère de l'Intérieur.
00:35:17C'est les chiffres officiels, hein.
00:35:18Donc, BFM, Coca-Cola.
00:35:20Et donc, on a...
00:35:21Je les découvre avec vous, hein.
00:35:24Donc, là, pour ce week-end, vous mangez les Gilets jaunes.
00:35:27Donc, on a 18 personnes à Paris.
00:35:31Et 13 dans toute la France.
00:35:33Donc, voilà.
00:35:34Donc, là, c'est vrai.
00:35:37Donc, doit-on pour autant baisser notre vigilance, à votre avis, Moïse,
00:35:45par rapport à ce que certains appellent déjà le nouvel holocauste jaune, quand même.
00:35:54Non, l'expression, elle est bonne.
00:35:56Non, Nathalie, Nathalie, non, l'expression !
00:35:59L'expression !
00:36:01Nathalie, c'est une bonne expression.
00:36:04Le gilet jaune, tu veux que je...
00:36:07Le gilet jaune, c'est la haine.
00:36:11C'est la haine de l'autre.
00:36:13C'est la haine de l'humanité.
00:36:15La haine de ce qui est beau, de ce qui est élégant, de ce qui est raffiné.
00:36:19Tu sais, celui qui...
00:36:21Écoute-moi.
00:36:23Celui qui enfile un gilet jaune, il tuera demain.
00:36:27C'est comme...
00:36:27Nathalie, c'est comme ça.
00:36:28C'est dans sa nature.
00:36:29C'est un assassin.
00:36:30Voilà.
00:36:31Il tuera, il déportera des gens, il volera des tableaux.
00:36:34Il lit comme ça.
00:36:35Tu sais, Nathalie, écoute-moi.
00:36:38Si tu veux comprendre les gilets jaunes, tu dois remonter dans la mythomanie.
00:36:44Mythologie, c'est pareil.
00:36:45C'est-à-dire, gilet taé, je n'ai tout.
00:36:49J'ai rare à rire un russe.
00:36:50C'est-à-dire, non, c'est celui qui amène la poisse à mer dans la société.
00:36:54C'est ça, les gilets jaunes.
00:36:56Moi, je le connais, les gilets jaunes.
00:36:58Tu l'as dit, moi, je suis dans l'humanitaire.
00:37:00Tu le sais bien, bon, je suis dans l'immobilier.
00:37:02Moi, ce que je veux dire...
00:37:04Écoute-moi.
00:37:05Écoute-moi.
00:37:07Les gilets jaunes, c'est un SDF qui est jaloux.
00:37:10C'est tout.
00:37:12C'est tout.
00:37:13C'est un mec, il se rêve propriétaire.
00:37:15Il est avec ses copains.
00:37:18Tu vois, il se dit, je suis né sur la terre, j'ai le droit à un endroit où vivre.
00:37:22Il est malade.
00:37:25Si tu lui dis, écoute, gilet jaune, viens ici.
00:37:28Viens ici.
00:37:30Mon ami.
00:37:32Viens, fils de plus.
00:37:32Écoute-moi.
00:37:34Écoute-moi.
00:37:36Écoute-moi, gilet jaune.
00:37:38Dieu, il a donné la terre à des gens.
00:37:41Il y a 4000 ans, c'est signé devant notaire, c'est cadastré.
00:37:43La question, il n'y a pas de question.
00:37:46Toi, tu es un gilet jaune.
00:37:48Ça veut dire que tu payes ton loyer, tu fermes ta bouche et tout.
00:37:50Mais tu sais, Nathanaël, il faut arrêter de parler des gilets jaunes.
00:37:53Ce qu'il faut parler, c'est les CRS.
00:37:56Les CRS.
00:38:00Des justes parmi les justes devant les terrestres.
00:38:03Le CRS.
00:38:04Quelqu'un qui va mettre sa vie en danger pour protéger nos propriétés.
00:38:08Les droits de l'homme.
00:38:09Tu te rends compte.
00:38:10Tu te rends compte.
00:38:11Moi, je dis, tu sais, il faut leur donner quelque chose.
00:38:26Les CRS.
00:38:26Il faut leur donner accès à leurs croquettes.
00:38:29À leurs requêtes, pardon.
00:38:29C'est des gens, même, il faut partager ce pays.
00:38:35Il faut leur donner des primes.
00:38:37Tu leur fais un crédit 5%, un petit appartadeux.
00:38:40C'est rien, je ne sais pas.
00:38:41Tu sais, non.
00:38:41Écoute-moi ta bouche, ferme-la.
00:38:44Écoute-moi.
00:38:45Sarah, il faut donner des primes au CRS.
00:38:47La solution, elle est là.
00:38:49Mais pourquoi pas ?
00:38:51Pourquoi pas donner des primes, effectivement, au CRS ?
00:39:03Je ne sais pas où me poser, ce genre de choses.
00:39:05Moi, j'aimerais un petit peu élever le débat ce soir.
00:39:15Ce soir, je me confinerai en tant que femme
00:39:22et en tant que spécialiste du bonjour des Gilets jaunes.
00:39:32Excusez-moi, j'ai été opéré ce matin des dents.
00:39:37Il y a des séries à foire.
00:39:39Bon.
00:39:40Qui sont...
00:39:43C'est César Chaud.
00:39:46C'est César Chaud est un pervers narcissique.
00:39:53Évidemment paranoïaque.
00:39:57Évidemment completiste.
00:40:02La haine, donc, du César Chaud,
00:40:08c'est une haine polyforme,
00:40:11multidirectionnelle,
00:40:15imprévisible.
00:40:18C'est-à-dire, je te haïs, je te haïs,
00:40:20hop, je te haïs par derrière.
00:40:21Ne venez connu.
00:40:24Le Gilets jaunes est homophobe.
00:40:26Il suffit d'écouter les slogans intrace
00:40:31qu'on entend dans une gestation chaude.
00:40:36Je veux dire,
00:40:37Macron, gros pédé, je veux dire...
00:40:40Macron n'est pas gros, qu'elle sache.
00:40:44Alors...
00:40:46Le problème du César Chaud,
00:40:57c'est qu'il se construit,
00:41:00exprimé en opposition.
00:41:05Voilà.
00:41:05Il est anti.
00:41:07C'est comme...
00:41:08Alors, anti-franc-maçon.
00:41:10Voilà.
00:41:10Antillais, anti-tâche,
00:41:13et surtout,
00:41:16on va le dire, ce soir,
00:41:18il est anti-franc-maçon.
00:41:21Voilà.
00:41:22On va parler ou pas, ce soir.
00:41:26Le mouvement de César Chaud
00:41:28est un mouvement anti-franc-maçon.
00:41:31Et je le répéterai trois fois.
00:41:34Ils sont anti-franc-maçon.
00:41:36Ces chemises brunes des années 30
00:41:40sont devenues des étagères jaunes.
00:41:43Voilà la vérité que personne ne veut entendre.
00:41:47Moi, je me suis intéressé à ces mouvements.
00:41:50Je veux dire en tant que spécialiste, bien sûr.
00:41:53Je suis allé sur les Champs-Élysées.
00:41:56Bon, j'y habite.
00:41:57Non, voilà.
00:41:59Je suis descendu de chez moi.
00:42:01Et j'ai essayé de discuter des étagères jaunes.
00:42:08Je me suis dit, pourquoi vous faites ça ?
00:42:10Et franchement, ils étaient 100 000.
00:42:12J'étais tout seul.
00:42:14Ils descendaient les champs.
00:42:15Je n'ai pas eu peur.
00:42:17Je les ai regardés comme ça.
00:42:18Qu'est-ce que vous foutez, des étagères jaunes ?
00:42:20Et il y en a un qui a dit,
00:42:24mais c'est qui cette cône ?
00:42:27Je dis, cette cône, elle habite là, j'ai déjà jaune.
00:42:32Qu'est-ce que vous foutez là ?
00:42:33Retourne dans mon lieu.
00:42:35Et il m'a regardé.
00:42:37Il m'a dit, madame,
00:42:38on veut juste récupérer notre pouvoir d'achat.
00:42:41Mais vous n'en avez jamais eu.
00:42:54Vous êtes en survie depuis toujours.
00:42:58Qu'est-ce que c'est ce qu'il y a pour voir d'achat ?
00:43:00Foutez le camp, j'ai déjà jaune.
00:43:03J'ai regardé tous les reportages du mouvement J'ai déjà jaune.
00:43:08Ce petit vieux qui mange ses chaussures à la télé.
00:43:11C'est normal.
00:43:13C'est dégueulasse.
00:43:16On mange pas ses chaussures à la télé.
00:43:19Toujours les j'ai jaunes à se plaindre.
00:43:21C'est trop cher.
00:43:23On a souffert.
00:43:26Non, mais c'est les j'ai jaunes.
00:43:30On n'en est pas.
00:43:34Quand on souffre,
00:43:36on se tait.
00:43:41C'est une question de dignité.
00:43:49Excusez-moi, je suis un fleur dedans.
00:43:53Pour tout d'abord, le devoir de mémoire.
00:43:55Je tiens simplement à préciser.
00:44:01Tout à fait, il faut effectivement donner des primes aux CRS.
00:44:07Donnez-leur un milliard qui nous protège.
00:44:10Bon, les primes.
00:44:13Oui, j'ai entendu.
00:44:15Les primes pour les CRS.
00:44:18Pourquoi pas ?
00:44:20Non, mais j'ai entendu.
00:44:21Vous savez,
00:44:22voilà,
00:44:24moi, je suis CRS
00:44:2525,
00:44:28je connais la maison.
00:44:30Vous savez,
00:44:30le CRS,
00:44:31le CRS,
00:44:34il n'est pas compliqué, le CRS.
00:44:36Il n'est pas compliqué.
00:44:38Le CRS,
00:44:39il n'est pas compliqué.
00:44:41Il n'est pas compliqué.
00:44:48Non, mais c'est vrai.
00:44:49Parce que les gens,
00:44:50ils disent,
00:44:50le CRS,
00:44:51il n'est pas compliqué.
00:44:51Le CRS,
00:44:52c'est quoi ?
00:44:52Le reste,
00:44:57c'est les coins-coines des Canadiens,
00:44:58les politiques.
00:45:00Nous,
00:45:00il n'est pas compliqué.
00:45:01Mais les politiques,
00:45:02voilà,
00:45:03il faut n'importe quoi,
00:45:04il faut dire les choses.
00:45:06Moi, j'ai des copains,
00:45:07bien sûr.
00:45:08Les politiques,
00:45:09il y a 25 ans,
00:45:10ils commençaient déjà
00:45:11à casser les couilles.
00:45:12Ils ont fait venir des Africains
00:45:13dans notre escadron.
00:45:14On s'en demande.
00:45:15Ouais, les Antillais,
00:45:16pardon, j'ai lu.
00:45:17C'est pareil,
00:45:17on ne va pas faire de géographie.
00:45:20Après,
00:45:21non, mais écoute,
00:45:22après,
00:45:22ils ont fait venir des femmes
00:45:23dans la serre.
00:45:25Je suis pour la parité,
00:45:27mais pas chez nous.
00:45:31Moi,
00:45:31j'ai une collègue,
00:45:32elle,
00:45:33ça mentirait,
00:45:34elle fait,
00:45:34écoute,
00:45:35je n'ai pas,
00:45:35elle fait 40 kilos
00:45:37tout équipé.
00:45:40Quand tu charges,
00:45:41nous,
00:45:41on ne peut pas protéger
00:45:42tout le monde.
00:45:43Il faut être logique.
00:45:44Donc voilà,
00:45:45tu lui donnes un scooter,
00:45:46un toki,
00:45:47qu'elle a gâché les clubs.
00:45:49Non,
00:45:49c'est pas méchant,
00:45:51mais tout ça,
00:45:51encore,
00:45:52on aurait pu s'habituer,
00:45:53c'est,
00:45:54mais là,
00:45:54ça devient compliqué.
00:45:55Le chef d'escadron,
00:45:57vous êtes au courant ?
00:45:59Voilà,
00:45:59voilà,
00:46:00il est transgenre.
00:46:01ça va trop vite.
00:46:09C'est,
00:46:10c'est,
00:46:10c'est,
00:46:10c'est,
00:46:11nous,
00:46:13nous,
00:46:13on n'est pas compliqué,
00:46:15mais là,
00:46:16ça devient compliqué,
00:46:17parce que,
00:46:18le matin,
00:46:19rien qu'on salue comme ça,
00:46:20on ne peut pas,
00:46:20on n'arrive pas,
00:46:21l'autre avec ses nichons,
00:46:23son rouge à lèvres,
00:46:24et son moustache,
00:46:24elle dit merde.
00:46:27Ah,
00:46:27il y a la chaîne,
00:46:27on est où,
00:46:28là ?
00:46:30En plus,
00:46:30moi,
00:46:31il se trouve que je le connais,
00:46:33je le connais,
00:46:34Éric,
00:46:35Érica,
00:46:35ouais,
00:46:36il faut l'appeler Érica,
00:46:37elle a une chère rugbyman
00:46:38à temps de 2,5 mètres,
00:46:40oh,
00:46:40ça ne sera jamais une femme,
00:46:42même en touchant la structure,
00:46:43attends,
00:46:44c'est des trucs,
00:46:46mais non,
00:46:46je vais te dire,
00:46:47non,
00:46:47est-ce qu'il,
00:46:47non,
00:46:47Jean-Luc,
00:46:48laisse,
00:46:48qu'est-ce qui s'est passé
00:46:50pour gravir les échelons
00:46:52de la CRS ?
00:46:53Voilà,
00:46:54il a accepté
00:46:55d'avoir des relations sexuelles
00:46:56avec la hiérarchie,
00:46:57on peut se mentir,
00:46:58hein ?
00:46:59La CRS,
00:47:00c'est comme le show business,
00:47:02passer les 4 étoiles,
00:47:03c'est la fête à la Rondelle,
00:47:04merci.
00:47:054 barrettes,
00:47:08si tu veux,
00:47:09nous,
00:47:09nous,
00:47:09CRS de base,
00:47:10on le dit,
00:47:11on dit à l'état-major,
00:47:12il mâche le chou d'homme
00:47:13avec le cul,
00:47:14c'est peut-être un peu vulgaire,
00:47:17je vous l'accorde,
00:47:18mais c'est pour vous donner
00:47:19l'état d'esprit CRS,
00:47:22c'est ça que j'essaye de dire,
00:47:24mais non,
00:47:24c'est,
00:47:26moi,
00:47:26je l'ai vu,
00:47:26le point de bascule,
00:47:27avec Eric en plus,
00:47:28parce qu'on est du même âge,
00:47:29donc,
00:47:30ben,
00:47:31il y a un jour,
00:47:31on était,
00:47:32tu sais,
00:47:32j'ai dit,
00:47:32putain,
00:47:32tu ne rentres plus là,
00:47:33ça ne connu pas là,
00:47:35Eric,
00:47:36merde,
00:47:36puis il m'a dit,
00:47:37c'est vrai,
00:47:37je n'ai plus la pêche,
00:47:38je n'ai plus la niaque,
00:47:40puis je le voyais dans les douches,
00:47:42tu sais,
00:47:42avec sa matraque,
00:47:43à faire le cog,
00:47:44je lui ai dit,
00:47:47qu'est-ce que tu fais avec la matraque,
00:47:48Eric,
00:47:49puis il m'a dit,
00:47:50je ne sais pas,
00:47:50je lui ai dit,
00:47:51comment ça,
00:47:56tu ne sais pas,
00:47:58il m'a dit,
00:47:59putain,
00:47:59j'ai envie de me la foutre dans le cul,
00:48:00si c'est le matériel de l'État,
00:48:07de quoi tu parles,
00:48:08c'est la République,
00:48:11là,
00:48:11oh,
00:48:13il me dit,
00:48:13écoute,
00:48:14Pierrot,
00:48:15je me sens femme,
00:48:17c'est quoi cette histoire de femme,
00:48:19Eric,
00:48:19qu'est-ce qui t'arrive,
00:48:21oh,
00:48:22qui t'a mis ça dans le crâne,
00:48:23c'est le général,
00:48:24le préfet,
00:48:26le président,
00:48:28balance ton port,
00:48:30Eric,
00:48:31parce que,
00:48:33on parle,
00:48:34dans la police,
00:48:34il devient de tout ce taré,
00:48:35avec la pression,
00:48:36mais on ne parle pas,
00:48:38dans la CRS,
00:48:39de tous ces femmes,
00:48:41parce que le problème de transformisme,
00:48:42ça nous touche,
00:48:43et tous les jours,
00:48:44et attends,
00:48:45le pompon,
00:48:45je termine,
00:48:46le pompon,
00:48:47il s'est fait,
00:48:48il est transformé,
00:48:49il est devenu une femme,
00:48:51ok,
00:48:51opération,
00:48:52terminé,
00:48:54et maintenant qu'il est femme,
00:48:56il est devenu lesbienne,
00:48:57donc à quoi ça sert,
00:49:00en fait,
00:49:01qu'est-ce qui se passe ici,
00:49:05qu'est-ce c'est que ce pays,
00:49:07putain,
00:49:08je vais le bop,
00:49:10t'as putain,
00:49:12qu'est-ce qui se passe ici,
00:49:16qu'est-ce c'est que ce pays,
00:49:18où tout le monde fait que,
00:49:22si,
00:49:23non,
00:49:23non,
00:49:24c'est pas normal,
00:49:27qu'est-ce qu'on a foutu,
00:49:30si,
00:49:30blubas,
00:49:31qu'est-ce qu'on est devenu,
00:49:34tout le monde fait que,
00:49:37si,
00:49:38non,
00:49:39non,
00:49:39c'est pas normal,
00:49:41alors,
00:49:42la normalité,
00:49:44tu te diras,
00:49:46est toute relative,
00:49:49c'est vrai,
00:49:50mais là,
00:49:51à se laisser entraîner,
00:49:53tous ensemble,
00:49:55dans un genre,
00:49:56de folie collective,
00:49:57oh,
00:49:58qu'est-ce qui se passe ici,
00:50:02qu'est-ce que ce pays,
00:50:04où tout le monde fait que,
00:50:08si,
00:50:09non,
00:50:09non,
00:50:10c'est pas normal,
00:50:12pétale,
00:50:13qu'est-ce qu'on a foutu,
00:50:16c'est vrai,
00:50:17qu'est-ce qu'on est devenu,
00:50:21tout le monde fait que,
00:50:23si,
00:50:24non,
00:50:25non,
00:50:25c'est pas normal,
00:50:28écoutez,
00:50:29père et mère sont devenus des gros mots,
00:50:32faire rire est aujourd'hui un délit,
00:50:36on te dit quoi,
00:50:37penser quoi,
00:50:38bouffer,
00:50:38qui prie,
00:50:40non,
00:50:40non,
00:50:41c'est pas normal,
00:50:43oui,
00:50:44la normalité,
00:50:45tu diras,
00:50:47est toute relative,
00:50:50c'est vrai,
00:50:52être là,
00:50:52à se laisser entraîner,
00:50:54tous ensemble,
00:50:56dans un genre,
00:50:57de folie collective,
00:50:59oh,
00:50:59qu'est-ce qui se passe ici,
00:51:02qu'est-ce que ce pays,
00:51:07tout le monde fait,
00:51:09si,
00:51:10non,
00:51:11non,
00:51:12c'est pas normal,
00:51:13pétale,
00:51:14non,
00:51:14mais quand tu réfléchis,
00:51:15qu'est-ce qu'on a foutu,
00:51:17pétale,
00:51:19qu'est-ce qu'on est devenu,
00:51:22ah,
00:51:22ah,
00:51:23tout le monde fait,
00:51:24si,
00:51:26non,
00:51:26non,
00:51:27c'est pas normal,
00:51:28ah,
00:51:29ma fille,
00:51:30qu'est-ce que tu fais là,
00:51:30qu'est-ce que ce pays,
00:51:34qu'est-ce que ce pays,
00:51:36où tout le monde fait,
00:51:37c'est pas normal,
00:51:39c'est pas normal,
00:51:40ah,
00:51:40c'est pas normal,
00:51:43c'est pas normal,
00:51:44mais je suis d'accord,
00:51:45ma chérie,
00:51:45je suis d'accord avec toi,
00:51:46qu'est-ce qu'on a foutu,
00:51:50qu'est-ce qu'on est devenu,
00:51:54qu'est-ce que ce pays,
00:51:55tout le monde fait,
00:51:56c'est pas normal,
00:51:58c'est pas normal,
00:52:01c'est pas normal,
00:52:05non,
00:52:11mais c'est pas normal,
00:52:13ce qui se passe,
00:52:14c'est pas normal,
00:52:17mais bon,
00:52:17en même temps,
00:52:18qu'est-ce que tu veux que je te dise,
00:52:19pas de panique,
00:52:20il est fort probable que l'épopée humaine,
00:52:24ne soit qu'une triste fanfaronnade,
00:52:26qu'un paix foireuse,
00:52:28dans l'histoire de l'univers,
00:52:29non,
00:52:30mais c'est vrai,
00:52:30quand tu réfléchis,
00:52:31qu'est-ce qui va rester de l'histoire de l'homme,
00:52:34une chanson de Patrick Bruel,
00:52:39pour couronner le grand malentendu de toute cette perte,
00:52:44non,
00:52:44non,
00:52:44non,
00:52:45mais bon,
00:52:46pour échapper à ce naufrage inéluctable,
00:52:49moi je vous propose d'embarquer ce soir,
00:52:51dans la chaloupe de l'imaginaire,
00:52:54laissez-vous emporter par cette mélodie enchanteresse,
00:53:00et puisqu'il n'y a pas de solution à la connerie ambiante,
00:53:05nous allons nous inventer ce soir,
00:53:07un espoir,
00:53:09hein,
00:53:10bon après,
00:53:10pour ceux qui sont pressés,
00:53:12il y a de l'alcool,
00:53:13la drogue,
00:53:14les couteaux en céramique,
00:53:15il y a tout un tas de raccrochers,
00:53:17l'espoir,
00:53:22il existe,
00:53:23je veux dire,
00:53:23c'est inévident,
00:53:24et je pense qu'il est constituant,
00:53:29je veux dire,
00:53:29alors moi,
00:53:31voilà,
00:53:31moi c'est Étienne Poir,
00:53:34voilà,
00:53:35Poir,
00:53:35comme le fruit,
00:53:39moi j'ai pas peur,
00:53:39moi franchement,
00:53:41j'ai pas peur de dire ce que je pense,
00:53:44non, non,
00:53:45je suis pas Mamadoussako,
00:53:47je suis pas Chalençon,
00:53:48non, non,
00:53:49j'ai pas de couche,
00:53:50je veux dire,
00:53:51alors,
00:53:51alors,
00:53:52les chambres à gaz ont existé,
00:53:54ça,
00:53:56on m'a demandé de le dire,
00:53:58mais je veux dire,
00:54:02la solution,
00:54:06on a aujourd'hui,
00:54:09la technologie,
00:54:12donc pourquoi,
00:54:12pourquoi,
00:54:13la solution est là,
00:54:16c'est le fric,
00:54:17le rick,
00:54:18pardon,
00:54:18excusez-moi,
00:54:19c'est le trac,
00:54:20j'ai un toque,
00:54:22nique les pauvres,
00:54:24voilà,
00:54:24alors,
00:54:27je veux dire,
00:54:28quand t'es au RSA,
00:54:32t'as que d'oeuvre,
00:54:34on peut plus,
00:54:35on peut,
00:54:36je veux dire,
00:54:37je veux dire,
00:54:39je sais pas si j'ai été clair,
00:54:42mais je veux dire,
00:54:42quand tu crèves,
00:54:49il faut un cric,
00:54:50quand t'as un,
00:54:50t'as un rick,
00:54:51moi je veux dire,
00:54:53moi,
00:54:53là,
00:54:53il y a un homme politique en face de moi,
00:54:55aujourd'hui,
00:54:55non,
00:54:56non,
00:54:57non,
00:54:57non,
00:54:58on n'a pas à discuter avec vous,
00:55:04moi,
00:55:04ce que je veux dire,
00:55:06c'est nous qui choisissons le,
00:55:07non,
00:55:08on ne veut plus parler avec vous,
00:55:11ils sont vraiment étonnants ces gilets jaunes,
00:55:16c'est un porte-parole,
00:55:17c'est qui,
00:55:18extraordinaire,
00:55:19alors moi,
00:55:20je tiens déjà,
00:55:21si vous le permettez,
00:55:22à respecter les règles de ce débat,
00:55:24monsieur,
00:55:25si vous le permettez,
00:55:26donc,
00:55:27c'est mon temps de parole,
00:55:29vous me le confirmez,
00:55:30alors je le prends,
00:55:32monsieur le gilet jaune,
00:55:33je vais vous,
00:55:34non,
00:55:34non,
00:55:34s'il vous plaît,
00:55:34voilà,
00:55:35c'est à dire,
00:55:35soyons sérieux,
00:55:42une minute,
00:55:43alors,
00:55:44monsieur le gilet jaune,
00:55:48vous ne voulez pas parler avec moi,
00:55:50c'est regrettable,
00:55:51dans une démocratie,
00:55:52sachez-le,
00:55:53monsieur,
00:55:53le débat,
00:55:53il est inévitant,
00:55:54il est inévitant,
00:55:55il est structurant,
00:55:57de cette démocratie,
00:55:58moi,
00:55:58je veux bien parler avec vous,
00:56:00voyez-vous,
00:56:01même si,
00:56:02on l'a entendu,
00:56:02vos positions sur les chambres à gaz,
00:56:04par exemple,
00:56:05non,
00:56:05non,
00:56:05s'il vous plaît,
00:56:06vous serez condamnés pour ce que vous venez de dire,
00:56:08monsieur,
00:56:09je connais déjà le magistrat en charge de votre dossier,
00:56:11je peux vous le dire,
00:56:12nous sommes dans la même loge,
00:56:15alors,
00:56:15moi,
00:56:16je voudrais simplement,
00:56:17je voudrais simplement,
00:56:19écoutez-moi,
00:56:20un peu de dignité,
00:56:23s'il vous plaît,
00:56:23un peu de vérité,
00:56:24voilà,
00:56:24un peu de respect pour les gens qui nous écoutent,
00:56:27j'aimerais simplement dire une chose,
00:56:28monsieur,
00:56:29moi,
00:56:29je veux bien qu'on parle du rick,
00:56:31du trac,
00:56:32du rick,
00:56:32des brocantes,
00:56:33mais à un moment donné,
00:56:35il faut parler des choses réelles,
00:56:37vous savez,
00:56:38moi,
00:56:38j'ai envie de m'adresser,
00:56:39non pas à vous,
00:56:40mais à ces gilets jaunes,
00:56:41sincères dans leur démarche,
00:56:43qui vont se déplacer encore samedi prochain,
00:56:45j'ai envie de leur dire,
00:56:46stop,
00:56:47stop,
00:56:48à ces samedis de la haine,
00:56:50stop,
00:56:51à ces samedis de la violence,
00:56:53alors vous savez,
00:56:54j'étais avec notre président,
00:56:55Emmanuel Macron,
00:56:56excellent président,
00:56:58s'il en est,
00:57:00nous étions ensemble,
00:57:01en plein cœur de Paris,
00:57:03lorsque Notre-Dame,
00:57:04vous n'avez pas oublié cet événement,
00:57:07s'est embrasée,
00:57:08sous nos yeux,
00:57:09Notre-Dame,
00:57:10devrais-je dire,
00:57:11notre parent d'eux,
00:57:12soyons modernes,
00:57:13non,
00:57:13soyons justes,
00:57:14aujourd'hui,
00:57:16il n'y a plus de dames,
00:57:17il n'y a plus d'hommes,
00:57:18plus de chats,
00:57:19plus de souris,
00:57:20vous savez,
00:57:21voilà,
00:57:21j'étais,
00:57:22j'étais,
00:57:24j'étais avec Emmanuel Macron,
00:57:26ce jour-là,
00:57:28j'étais à côté de lui,
00:57:29Notre-Dame brûlait,
00:57:31et cet incendie,
00:57:33accidentel d'ailleurs,
00:57:34je le précise également,
00:57:36l'enquête est en cours,
00:57:37mais elle va le démontrer,
00:57:38je connais l'enquêteur,
00:57:41voilà,
00:57:41c'est un frère de loge,
00:57:44vous savez,
00:57:46laissez-moi parler,
00:57:47Notre-Dame brûlait,
00:57:48c'est l'épine dorsale
00:57:50de notre paix,
00:57:51de notre civilisation,
00:57:53qui partait en fumée ce jour-là,
00:57:55vous savez,
00:57:56monsieur le gilet jaune,
00:57:58j'aurais aimé ce jour-là,
00:57:59alors c'est peut-être un peu naïf de ma part,
00:58:01mais j'aurais aimé,
00:58:02vous savez,
00:58:03eh bien,
00:58:03que nous laissions nos querelles politiciennes de côté,
00:58:05le temps du recueillement,
00:58:07vous voyez,
00:58:07regardez,
00:58:07voilà,
00:58:08vous savez ce qui vous manque à vous,
00:58:09les gilets jaunes,
00:58:11mais je vais vous le dire,
00:58:12non, monsieur,
00:58:13non,
00:58:15c'est un peu d'amour,
00:58:16un peu de respect,
00:58:19un peu d'altruisme,
00:58:22vous savez,
00:58:22j'étais à côté d'Emmanuel Macron
00:58:23le jour où Notre-Dame brûlait,
00:58:25j'étais derrière lui,
00:58:26oh, ça va, ça va,
00:58:29il y avait le reflet des flammes
00:58:31dans son regard,
00:58:32ce sont des choses qu'on n'oublie pas,
00:58:36il regardait cet incendie,
00:58:37vous savez,
00:58:38et il m'a regardé,
00:58:40il m'a dit,
00:58:42allons sur le plateau du LCI,
00:58:44il avait rendez-vous avec l'histoire,
00:58:48nous sommes arrivés dans les studios de LCI,
00:58:49je ne l'oublierai jamais,
00:58:51vous savez,
00:58:51il a regardé la caméra,
00:58:53comme ça,
00:58:53droit dans les yeux,
00:58:55on lui a dit,
00:58:55non,
00:58:56c'est celle-là,
00:58:56non,
00:58:58en réalité,
00:58:58il était devant le climatiseur,
00:59:00ce qu'il n'avait pas,
00:59:00voilà,
00:59:01voilà,
00:59:02ce qui peut arriver,
00:59:04il a regardé,
00:59:05là,
00:59:05la caméra,
00:59:07et vous savez,
00:59:07il n'avait pas préparé,
00:59:08il n'avait pas de texte,
00:59:09il n'en avait pas besoin,
00:59:11il a regardé les français,
00:59:12il leur a dit,
00:59:15rassemblons-nous,
00:59:18parce que c'est notre projet !
00:59:22Exceptionnel moment de virilité,
00:59:35qui nous rappelle les heures glorieuses de notre pays,
00:59:39de Versa, Gétorix et Napoléon,
00:59:40alors vous savez,
00:59:42nous aurions aimé ce jour-là,
00:59:44que votre mouvement,
00:59:46celui des Gilets jaunes,
00:59:47se rassemble,
00:59:48nous suive,
00:59:49non,
00:59:50ça n'a pas été le cas,
00:59:51seuls deux milliardaires,
00:59:52oui,
00:59:53ont répondu présents,
00:59:55à la reconstruction de Notre-Dame,
00:59:58et ça,
00:59:58je trouve que,
00:59:59mais monsieur,
01:00:00ça n'est pas seulement une question,
01:00:02mais monsieur,
01:00:03j'ai compris,
01:00:04oui,
01:00:04vous avez faim,
01:00:05vous avez froid,
01:00:06vous n'arrivez plus à vivre décemment,
01:00:07dans votre pays,
01:00:08la France,
01:00:08je connais votre discours mieux que vous-même,
01:00:11et bien moi,
01:00:11en tant que politique,
01:00:12non,
01:00:12je vous réponds,
01:00:14la porte est grande ouverte,
01:00:15monsieur,
01:00:16prenez votre Gilet jaune,
01:00:17samedi prochain,
01:00:18allez en Érythrée,
01:00:19en Irak ou en Libye,
01:00:20nous raconter comment ça se passe,
01:00:22non, monsieur,
01:00:23non, non,
01:00:23ça suffit,
01:00:24votre statut d'affamé,
01:00:26n'a pas à nous couper l'appétit,
01:00:28à un moment donné,
01:00:28ça suffit,
01:00:29il va falloir qu'on dise les choses,
01:00:36moi,
01:00:36je voudrais simplement,
01:00:37pour finir,
01:00:37m'adresser à ces Gilets jaunes,
01:00:38encore conscients,
01:00:40et vous dire,
01:00:42prenez exemple,
01:00:44sur ces deux milliardaires,
01:00:45oui,
01:00:45oui,
01:00:46oui,
01:00:47qui ont honnêtement gagné,
01:00:48non,
01:00:48honnêtement gagné leur fortune,
01:00:50s'il vous plaît,
01:00:50je suis ministre du budget,
01:00:51je connais mes dossiers,
01:00:52hein,
01:00:53on leur doit de l'argent,
01:00:55vous savez,
01:00:55ces deux hommes exceptionnels,
01:01:00hors du temps,
01:01:02ont participé à la reconstruction de ce pays de Notre-Dame,
01:01:06ils ont sauvé,
01:01:07et j'en terminerai là,
01:01:08l'âme de notre pays.
01:01:10Coupé,
01:01:11coupé,
01:01:11c'était fatigant,
01:01:12hein,
01:01:12ah,
01:01:12c'est du direct,
01:01:13bah dites-moi,
01:01:14c'est du...
01:01:25Mes frères et mes sœurs,
01:01:38comment pouvions-nous tous imaginer que ce grand débat lancer autour,
01:01:55de ce mouvement de cette jeunesse,
01:01:59à l'aide,
01:02:03débouchère,
01:02:05sur une grande réflexion autour de l'âme,
01:02:09de la force,
01:02:10une âme,
01:02:12qui aurait été sauvée,
01:02:16nous se dit-on par deux que ce milliardaire,
01:02:21oui, Notre-Dame,
01:02:23a brûlé,
01:02:23et ce,
01:02:24malgré un système anti-incendie,
01:02:26en parfaite éteinte de fonctionnement.
01:02:33Notre-Dame a brûlé,
01:02:36mais celui qui a inspiré cette haueuvre,
01:02:43c'est une haueuvre monumentale,
01:02:51lui est bien vivant,
01:02:54il est éternellement vivant en chacun d'entre nous.
01:02:59Alors,
01:03:02mesdames et messieurs,
01:03:04et si finalement,
01:03:06l'incendie de Notre-Dame,
01:03:10eh bien,
01:03:10annonce la résurrection,
01:03:13de son inspiration,
01:03:15dans le cœur de chacun d'entre nous,
01:03:18et si finalement,
01:03:20ce mouvement,
01:03:22des gilets de sa jaunesse,
01:03:26devenait notre nouvelle cathédrale,
01:03:30une cathédrale à ciel ouvert,
01:03:32un espace de transcendance,
01:03:35à la gloire du vivant et de l'éternel,
01:03:37notre Seigneur.
01:03:38Bon, d'accord.
01:03:44Pourquoi pas ?
01:03:44Avant de devenir complètement taré,
01:03:48plutôt que de combattre la folie des hommes,
01:03:51plutôt que de résister à l'aliénation générale,
01:03:54qui nous aspire d'un siphon au fond d'un chiote,
01:03:58pourquoi ne pas entraîner cette énergie de l'époque,
01:04:02après ce confinement,
01:04:04sur le terrain de la béatitude,
01:04:06devenons fous de joie,
01:04:09fous d'amour.
01:04:11Enfin, je pense que c'est tout ce qui va nous rester,
01:04:13mes amis.
01:04:13Aussi, moi, l'histrion,
01:04:15j'ai décidé ce soir,
01:04:16pour conclure ce spectacle,
01:04:18d'interpréter l'âme de ce mouvement des gilets jaunes.
01:04:22Comme le suggère, d'ailleurs, mon affiche,
01:04:25mon dernier personnage sera donc Jésus,
01:04:29porte-parole du mouvement des gilets jaunes.
01:04:33Là, j'ai décidé de taper fort.
01:04:36Mais c'est fou, ça demande un peu de...
01:04:42Alors, il y a...
01:05:12Voilà, voilà, qu'est-ce qu'il y a ?
01:05:23Mon silence vous dérange, peut-être.
01:05:27Pourtant, ce silence est plein d'amour, plein de compassion.
01:05:33Faites le silence en vous, et vous me trouverez là.
01:05:37La voix est un peu théâtrale, j'ai réfléchi avant d'opter pour cette voix.
01:05:45Au début, je voulais le faire avec l'accent du Québec, mais ça n'allait pas.
01:05:50Non, non, je me faisais rire devant la glace, c'était pas l'objectif.
01:05:54« Ah, écoute ça, je peux pas te le faire comme ça, Jésus, le petit... »
01:05:57« Jésus, Nazareth ! »
01:06:01Non pas que l'accent soit ridicule, c'est pas ça, mais...
01:06:03« Ne t'amène pas... »
01:06:06« Nazareth, dans le grand nord du Canada, là... »
01:06:11« Non, le petit... »
01:06:12« Hé, puis quand ça fait frais pour chez nous, t'as pas vu ? »
01:06:16« Jésus, en anorax, sa peau de me dit, mon sang, qu'est-ce que... »
01:06:22Ça n'allait pas.
01:06:25Après, je me suis dit, fais-le avec l'accentier, c'est mieux.
01:06:28Non, mais ça donnerait une dimension, toi, je me suis dit, attends, pourquoi pas ?
01:06:31Ah, voilà !
01:06:34« Non, c'est Jésus... »
01:06:36« Non, c'est Jésus... »
01:06:40« Jésus de Nazareth... »
01:06:44« Nazareth, là... »
01:06:48« Pourquoi ? Pourquoi pas ? »
01:06:49« Non, c'est Jésus... »
01:06:51« Aimez-vous les uns les autres... »
01:06:53« Écoute... »
01:06:54« Aimez-vous les uns les autres... »
01:06:57« Hé, petit mal... »
01:07:00« Aimez-vous... »
01:07:01« Aimez-vous... »
01:07:03« Fossez-les... »
01:07:05« Fossez-les... »
01:07:07« Fossez-les... »
01:07:09« Non, non... »
01:07:12« Non, non... »
01:07:14« T'as vu, même toi, t'es antillais... »
01:07:16« Non, non, ça va pas... »
01:07:18« Donc, mon Jésus, eh bien, il s'exprimera comme ça... »
01:07:24« Je suis Jésus de Nazareth... »
01:07:27« J'aurais pu être de Mante la Jolie... »
01:07:31« Ou de Ponto Combo... »
01:07:32« Oui, mais je ne le suis pas... »
01:07:35« Je suis Jésus... »
01:07:37« Et je n'ai rien à voir... »
01:07:39« Avec les sectes qui parlent aujourd'hui en mon nom... »
01:07:43« Non, moi, je suis éternellement vivant... »
01:07:46« En chacun d'entre vous... »
01:07:48« D'ailleurs, si vous avez une question à me poser... »
01:07:50« C'est le moment... »
01:07:51« Oh, il n'y en aura pas... »
01:07:54« Chaque soir, je demandais cette question... »
01:07:56« Et il n'y avait aucune question... »
01:07:59« Tout part en couille dans votre monde... »
01:08:03« Et vous... »
01:08:03« Non, vous n'avez pas de question... »
01:08:07« C'est ça qui est étonnant... »
01:08:09« Vous collaborez par votre renoncement... »
01:08:12« Vous êtes des marionnettes serviles... »
01:08:13« Des Pinocchio pantouflards... »
01:08:16« Du temple des marchands... »
01:08:18« Oh, moi, je ne vous en veux pas... »
01:08:20« Moi, je ne vous juge pas... »
01:08:22« Moi, je vous ai pardonné... »
01:08:24« Lorsque vous m'avez crucifié... »
01:08:26« Je ne peux pas faire beaucoup plus que ça... »
01:08:30« Ne vous ai-je pas montré ce jour-là... »
01:08:33« Ce que c'était que d'être un homme libre... »
01:08:35« En mourant sur cette croix... »
01:08:36« Non, non... »
01:08:37« Vous avez préféré votre carte au champ... »
01:08:39« Le clair, voilà... »
01:08:41« Et tu te crois drôle... »
01:08:42« Je vous ai offert... »
01:08:46« L'éternité... »
01:08:48« Vous n'avez pas... »
01:08:50« Un homme, l'autre jour, m'a dit... »
01:08:51« Ouais, qu'est-ce que c'est que ça... »
01:08:53« L'éternité... »
01:08:54« On ne comprend pas très bien... »
01:08:56« Je veux dire... »
01:08:56« Ça commence où ? »
01:08:58« Ça se termine où ? »
01:08:58« J'aimerais bien savoir... »
01:09:01« Je veux dire... »
01:09:01« Moi, je suis gauche... »
01:09:03« Je ne vois pas très bien... »
01:09:05« Ce n'est pas républicain... »
01:09:06« Moi, je suis mortel... »
01:09:08« Je veux dire... »
01:09:08« Un jour, je vais crever... »
01:09:09« Il n'y aura plus rien avant... »
01:09:10« Plus rien après... »
01:09:11« Quelque part, je t'emmerde... »
01:09:19« Et puis, j'ai retrouvé ce même homme... »
01:09:22« Un peu plus tard, sur son lit de mort... »
01:09:25« Son point de vue avait sensiblement évolué... »
01:09:28« Ça, c'est pas possible... »
01:09:35« C'est Jésus ? »
01:09:37« Oh, c'est pas vrai... »
01:09:40« Réveille-toi, il y a Jésus qui est rentré dans la piège... »
01:09:44« Ah, c'est pas possible... »
01:09:47« Jésus... »
01:09:48« J'étais sûr que vous alliez revenir dans ma vie... »
01:09:51« À un moment de monnaie... »
01:09:52« Ah, j'ai envie de chialer... »
01:09:55« Non, non, de bonheur, vous inquiétez pas... »
01:09:57« J'ai plus mal... »
01:09:58« Vous absorbez toute la souffrance de ce monde... »
01:10:02« C'est fou, ça... »
01:10:03« Oui, alors, Jésus... »
01:10:04« Je ne vais pas vous déranger... »
01:10:06« Vous devez avoir pas mal de boulot en ce moment... »
01:10:09« Avec le coronat, tout ça... »
01:10:11« Alors, vous savez, quand j'ai rencontré... »
01:10:15« Oui, mais... »
01:10:16« Vous m'aviez dit... »
01:10:18« Vous m'aviez parlé de cette histoire d'éternité... »
01:10:21« Vous en souvenez... »
01:10:22« Oui, oui, ça m'intéresse, finalement... »
01:10:25« Mais j'étais dans des navires... »
01:10:31« Je n'y croignais pas... »
01:10:32« C'est incroyable, ça... »
01:10:33« Je croyais que c'était un coup du patronat... »
01:10:35« Moi, j'étais à l'époque... »
01:10:36« J'étais à la CGT... »
01:10:38« Oui, ma femme, elle dort, la pauvre... »
01:10:41« C'est ri... »
01:10:42« Allez, on va la laisser dormir... »
01:10:45« Oui, elle a dit... »
01:10:46« Je veux être là quand tu meurs... »
01:10:48« Mais je lui ai dit... »
01:10:49« Je ne sais pas à quelle heure ça va arriver... »
01:10:52« Et alors, l'éternité, comment ça se passe ? »
01:10:57« Il faut s'inscrire quelque part... »
01:11:00« En mairie, non ? »
01:11:03« Ah, c'est avec vous ? »
01:11:05« Alors, comment se fait-on pour mourir, finalement, Jésus ? »
01:11:09« Oh... »
01:11:11« Eh bien, respirez... »
01:11:14« Vous l'avez peut-être oublié, mais c'est par une grande inspiration... »
01:11:18« Que vous êtes arrivés sur la scène de ce monde... »
01:11:21« Prenez bien, c'est par une ultime expiration que vous en sortirez... »
01:11:26« Sachez, en tout cas, que moi, Jésus... »
01:11:28« J'étais dans chacune des respirations qui ont rythmé la vie de cette cathédrale que vous avez été... »
01:11:34« Chacune de vos inspirations était une prière qui m'inspirait, moi... »
01:11:39« À apporter mon éternelle lumière de vie en vous... »
01:11:42« Eh bien, aujourd'hui, vous allez quitter cette cathédrale, ensemble... »
01:11:45« Nous allons le faire ensemble, n'ayez pas peur... »
01:11:47« Donnez-moi la main... »
01:11:49« Mais oui, mourir, ça n'est rien... »
01:11:50« C'est un temps de respiration... »
01:11:52« Il y a un escalier, on va se diriger... »
01:11:54« Et puis, ça va très bien se passer... »
01:11:56« Ah, c'est vous, ça ? »
01:11:57« C'est votre cœur, oui... »
01:11:59« C'est bien... »
01:12:00« Oh, eh bien, il va plus vite que moi, regarde... »
01:12:03« Nous allons descendre de serre, doucement, tous les deux... »
01:12:07« Mais oui, la vie est un spectacle... »
01:12:09« Vous vous en apercevez maintenant... »
01:12:13« Mais oui, les gens vous ont aimés... »
01:12:15« Je crois même qu'on va les entendre vous applaudir... »
01:12:18« Écoutez-les... »
01:12:20« Merci mes amis ! »
01:12:22« Merci... »
01:12:24« Incroyable tout ce monde ! »
01:12:28« Merci... »
01:12:30« Merci... »
01:12:32« Merci... »
01:12:33« Merci... »
01:12:36« Merci... »
01:12:37« Incroyable tout ce monde. »
01:12:40« Merci... »
01:12:42« Merci... »
01:12:46Merci, merci.
01:12:57Merci pour votre fidélité toutes ces années durant.
01:13:08Soyez bénis, mes amis.
01:13:09Et puis, le temps de faire une petite pause et je vous retrouve pour la remise des quenelles.
01:13:20Et il y a pas mal de surprises ce soir.